L’organisation des entrepreneurs : et si la meilleure méthode était la vôtre ?
On connaît toutes et tous cette image. Celle de l’entrepreneur hyperactif qui semble jongler avec une facilité déconcertante entre la gestion de son entreprise, des publications LinkedIn profondes, une chaîne YouTube, trois enfants et quatre séances de sport par semaine. En regardant nos propres to-do lists à rallonge, on se demande souvent : ‘Mais comment font-ils ?’. Cette question, je me la suis posée un nombre incalculable de fois. On nous vend des méthodes miracles, des systèmes de productivité censés nous faire gagner des millions en travaillant 4 heures par semaine. Mais la réalité, pour la plupart d’entre nous, est bien différente.
Le véritable enjeu de l’organisation pour un entrepreneur, surtout quand on travaille seul, c’est de trouver un système qui nous soutient sans nous enfermer. Le risque, quand on est son propre patron, ‘c’est de se laisser un peu aller’. On peut facilement passer des journées entières à répondre à des emails, à gérer des imprévus, pour finir le soir avec le sentiment frustrant de n’avoir rien fait avancer sur nos projets importants. C’est un piège dans lequel je suis tombée, et il m’a fallu du temps pour en sortir.
Aujourd’hui, je ne vais pas vous vendre une formule magique. Je vais faire quelque chose de beaucoup plus simple et, je l’espère, de beaucoup plus utile : je vais vous partager ma propre méthode d’organisation. Pas à pas, de façon très concrète. L’objectif n’est pas que vous la copiez à la lettre, mais qu’elle vous serve d’inspiration. Car s’il y a une chose dont je suis absolument convaincue, c’est que la meilleure méthode, c’est celle qui fonctionne pour vous. Comme je le dis souvent, ‘la bonne méthode, la meilleure méthode, c’est celle qui marche pour vous’. Alors, prêt(e) à construire un système d’organisation qui vous ressemble vraiment, qui respecte votre rythme et vos ambitions ?
Le rétroplanning : votre boussole pour ne jamais perdre le cap
Si je ne devais garder qu’un seul outil d’organisation, ce serait sans hésiter le rétroplanning. C’est un terme qui peut paraître un peu technique ou intimidant, mais c’est en réalité le concept le plus simple et le plus puissant pour transformer des ambitions floues en un plan d’action clair. Pour moi, c’est simple : ‘le rétroplanning, c’est la base de l’organisation professionnelle’. Sans lui, je navigue à vue, et la navigation à vue, quand on est seul aux commandes de son navire, mène souvent au surmenage ou à la procrastination. L’idée est de ne pas se contenter d’une simple liste de tâches, mais de visualiser le chemin complet pour atteindre un objectif, en partant de la fin pour remonter jusqu’à aujourd’hui. Cette approche change radicalement la perception des grands projets. Ce qui semblait être une montagne infranchissable devient une série de collines à gravir, l’une après l’autre. J’utilise personnellement deux niveaux de rétroplanning qui se complètent pour m’offrir à la fois une vision stratégique à long terme et une clarté opérationnelle au quotidien.
La vision macro : le rétroplanning annuel pour voir loin
Le premier niveau, c’est mon ‘rétroplanning très macro, très global’. C’est une vue d’hélicoptère de mon année. Sur ce document, je ne vais pas noter les tâches du quotidien, mais les grands jalons, les temps forts qui vont rythmer les douze prochains mois. Il s’agit de positionner les lancements de produits ou de formations, les périodes de communication intenses, les projets de fond comme la refonte d’un site web, mais aussi, et c’est crucial, les moments de repos. C’est une ‘façon pour moi de visualiser l’année qui vient de façon rapide, essentielle’.
L’erreur que beaucoup d’entrepreneurs commettent est de ne planifier que le travail. Mais en intégrant vos vacances et vos périodes ‘off’ dans ce planning annuel, vous leur donnez le même niveau d’importance qu’un lancement. Cela vous force à organiser vos projets autour de ces pauses nécessaires, et non l’inverse. C’est aussi un outil stratégique formidable pour évaluer la faisabilité de nouvelles opportunités. Quand une idée de projet excitante se présente en cours d’année, un simple coup d’œil à ce planning macro me permet de voir si j’ai réellement la bande passante pour m’y consacrer sans mettre en péril le reste. C’est un garde-fou contre la tendance à vouloir tout faire en même temps, une maladie fréquente chez les indépendants passionnés.
La vision micro : le rétroplanning de projet pour agir au quotidien
Le second niveau, et ‘certainement celui-là le plus important’, c’est le rétroplanning par projet. C’est lui que j’utilise au quotidien pour savoir exactement ce que je dois faire. Un grand projet, comme la refonte d’un site internet, peut être paralysant. La quantité de travail semble immense. Le rôle du rétroplanning de projet est de déconstruire cette montagne en une série de petites marches faciles à monter. On part de la date de mise en ligne souhaitée et on remonte le temps, semaine par semaine, en listant toutes les étapes nécessaires.
Prenons l’exemple très concret d’un shooting photo pour ce nouveau site. Ça semble simple, mais regardez la chaîne de dépendances : pour avoir des photos alignées avec votre marque, il vous faut une charte graphique. Pour la charte graphique, il faut une réflexion sur votre positionnement. Pour le shooting lui-même, il faut trouver un photographe, le briefer, planifier une date, réfléchir aux tenues, aux lieux, aux poses… ‘Un shooting photo, ça ne se fait pas nécessairement dans l’après-midi’. En listant toutes ces micro-tâches et en leur assignant des délais, le projet devient concret et gérable. Vous savez que cette semaine, votre seule mission est de contacter trois photographes. La semaine suivante, ce sera de créer un moodboard d’inspiration. Chaque tâche cochée est une victoire qui vous rapproche du but. C’est incroyablement motivant et le meilleur remède contre l’angoisse de la page blanche. Comme je le dis, ‘c’est très facile de monter une marche, c’est beaucoup moins facile de monter en haut de la tour Eiffel’. Le rétroplanning de projet vous construit l’escalier, marche par marche.
Avoir une vision claire de ce qui doit être fait grâce au rétroplanning est la première étape fondamentale. Mais un plan, aussi parfait soit-il, doit ensuite se confronter à la réalité chaotique d’une semaine de travail. Entre les clients, l’administratif et les mille sollicitations, comment s’assurer que l’on avance réellement sur ces projets stratégiques ? C’est là qu’intervient une approche simple mais redoutablement efficace pour garder le cap sans s’épuiser.
Dompter la semaine : la règle des 3 objectifs pour vraiment avancer
Une fois le rétroplanning établi, la tentation est grande de vouloir charger chaque semaine avec un maximum de tâches pour avancer plus vite. C’est une erreur classique qui mène tout droit à la frustration. Pourquoi ? Parce que nous sous-estimons systématiquement le temps que prennent les ‘invisibles’ : la gestion des emails, les tâches administratives, les appels imprévus, les urgences des clients… J’ai longtemps cru au mythe de la semaine parfaite, entièrement dédiée à mes projets stratégiques. Je me disais : ‘Oui mais moi cette année, je ne vais travailler que sur les choses qui sont en lien direct avec mes objectifs.’ La réalité m’a vite rattrapée. C’est un leurre. Le quotidien d’un business, même en solo, est fait d’une multitude de petites tâches de maintenance qui sont essentielles pour que la machine continue de tourner. Les ignorer dans sa planification, c’est se préparer à l’échec. La solution n’est pas de travailler plus, mais de planifier plus intelligemment, avec réalisme et bienveillance envers soi-même.
Pourquoi 3 objectifs et pas 10 ? Le réalisme avant tout
Ma règle d’or est la suivante : je ne me fixe que ‘trois grandes actions à faire dans la semaine’. Attention, il s’agit bien de trois actions liées à mes projets en cours, en plus de tout le travail récurrent. Parfois, quand je suis en pleine phase de création intensive, je descends même à un seul objectif majeur pour la semaine. Par exemple : ‘Cette semaine, je travaille sur l’architecture de ma newsletter’. Point. Cela peut paraître peu, mais c’est la garantie de le faire bien et d’arriver au vendredi soir avec un sentiment d’accomplissement plutôt que de culpabilité.
Cette approche part d’un constat simple : notre temps et notre énergie ne sont pas infinis. Une part importante de notre semaine sera inévitablement consommée par ce que j’appelle les sollicitations extérieures. Il y a les emails des clients, auxquels il faut répondre avec soin. Il y a les fournisseurs à gérer. Et puis, il y a toutes les propositions de partenariat, les demandes diverses… On ne peut pas tout balayer d’un revers de la main, car au milieu se trouvent parfois de ‘nouvelles opportunités’ passionnantes. Tout ce travail de gestion relationnelle et administrative prend du temps, beaucoup plus qu’on ne l’imagine. En se fixant seulement trois priorités de projet, on se laisse la marge de manœuvre nécessaire pour gérer ce flux sans stress et sans sacrifier l’essentiel.
Identifier et planifier vos tâches récurrentes
Pour que la règle des trois objectifs fonctionne, il est indispensable d’avoir une vision claire de ses tâches récurrentes. Ce sont toutes les actions que vous devez faire de manière périodique (hebdomadaire, mensuelle…) pour que votre activité tourne. Chez moi, la création de contenu pour le podcast et les réseaux sociaux est une tâche récurrente majeure. Mais il y a aussi la comptabilité, la gestion de la newsletter, le suivi des indicateurs de performance… ‘Dans n’importe quel business, vous avez une certaine périodicité’.
L’exercice à faire est simple : prenez une feuille et listez tout ce que vous faites de manière régulière. Ensuite, estimez le temps que cela vous prend chaque semaine ou chaque mois. Vous serez probablement surpris. L’étape suivante est de bloquer des créneaux dédiés à ces tâches dans votre agenda. Par exemple, le vendredi après-midi est réservé à la comptabilité et à la planification de la semaine suivante. En faisant cela, ces tâches ne viennent plus ‘cannibaliser’ le temps que vous aviez prévu pour vos projets. Elles ont leur propre espace, défini et protégé. C’est en structurant ce socle de tâches récurrentes que vous libérez de l’espace mental et temporel pour vous concentrer sereinement sur vos trois grands objectifs de la semaine.
Nous avons donc un plan à long terme avec le rétroplanning, et un focus hebdomadaire réaliste. La question qui se pose maintenant est : comment organiser concrètement les journées pour être le plus efficace possible ? Faut-il faire les tâches créatives le matin ? Gérer ses emails au fur et à mesure ? La réponse se trouve dans une écoute attentive de notre propre rythme biologique, une clé de productivité souvent négligée.
Écoutez votre rythme : le secret de l’organisation par le chronotype
Pendant des années, j’ai essayé de me conformer à l’image de l’entrepreneur matinal, celui qui a déjà accompli trois tâches majeures avant 9h du matin. Mais forcer sa nature est contre-productif. La véritable productivité ne vient pas de la discipline aveugle, mais de l’alignement avec ses propres rythmes. C’est une idée que j’explore de plus en plus et qui a transformé ma façon de travailler : ‘On le sait toutes, nous n’avons pas le même niveau d’efficacité toute la journée’. Certaines personnes sont au sommet de leur concentration le matin, d’autres connaissent un pic de créativité en fin d’après-midi ou même tard le soir. C’est ce qu’on appelle le chronotype. Comprendre et respecter son propre chronotype est sans doute l’un des ‘hacks’ d’organisation les plus puissants pour un indépendant, car nous avons la liberté de structurer nos journées comme nous le souhaitons. C’est un avantage immense sur le monde du salariat, et il serait dommage de ne pas en profiter.
C’est quoi un chronotype et comment trouver le vôtre ?
Votre chronotype, c’est tout simplement votre horloge biologique interne. Elle dicte vos cycles de sommeil et d’éveil, mais aussi vos fluctuations d’énergie et de concentration tout au long de la journée. Pour découvrir le vôtre, pas besoin de test compliqué. Il suffit de vous observer avec honnêteté pendant une semaine. Quand vous sentez-vous le plus alerte, le plus capable de vous attaquer à une tâche complexe ? À l’inverse, à quel moment de la journée avez-vous tendance à procrastiner, à vous sentir vidé(e) ?
Pour ma part, l’analyse est assez claire. ‘J’ai le sentiment que je suis très efficace soit tôt le matin, soit tard le soir’. La journée, et surtout le début d’après-midi, est une période où ma concentration est plus diffuse. Ma vie de famille, avec deux jeunes enfants, m’empêche de travailler de 7h à 9h du matin, mais cette prise de conscience m’a permis de réorganiser complètement mes journées. Plutôt que de lutter contre ma baisse d’énergie de l’après-midi en essayant de forcer un travail de fond, j’y place désormais des tâches qui requièrent moins de concentration intense. C’est une simple adaptation, mais elle change tout en termes de fluidité et de bien-être au travail.
Construire un emploi du temps hebdomadaire type (et flexible)
Fort de cette connaissance, j’ai bâti un planning hebdomadaire type qui sert de cadre à mes semaines. Il est structuré autour de mes tâches récurrentes et de mes pics d’énergie. Par exemple, le lundi et le mardi matin, qui sont des moments de haute énergie pour moi, sont sanctuarisés pour la création de contenu. C’est un travail qui demande une grande concentration. L’après-midi, je le consacre à des tâches plus légères : ‘l’administratif, la gestion des emails et les calls’. Les appels demandent de la concentration, mais elle est portée par l’interaction, ce qui est différent de la concentration solitaire nécessaire à l’écriture.
Le jeudi et le vendredi matin sont dédiés à mes fameux ‘projets de la semaine’. C’est là que j’avance sur mes 1 à 3 objectifs stratégiques. Et le soir ? C’est mon temps de rattrapage. ‘C’est entre 22h et 1h du matin que je travaille le mieux’, donc si j’ai pris du retard, je peux m’y remettre efficacement sans que cela soit une corvée. Mais le point le plus important est que ce cadre n’est pas une prison. Si un matin, je ne suis pas en forme, ‘et bien c’est pas grave’. Je peux inverser et commencer par mes emails. L’intérêt de ce planning type n’est pas de le suivre à la lettre, mais d’avoir un ‘cadre qui me permet d’être absolument consciente des moments où je suis la plus efficace’. Cela me permet de faire des choix intentionnels sur ce que je fais et à quel moment, plutôt que de me laisser guider par l’urgence ou par ce que j’ai envie de faire.
Mettre en place un système d’organisation aussi personnalisé est un immense pas en avant. Cependant, la performance et la productivité ne peuvent être durables si elles ne reposent pas sur un socle essentiel : notre propre bien-être. Un entrepreneur est avant tout un être humain, et négliger sa santé physique et mentale est la voie la plus sûre vers l’épuisement.
L’organisation au service de la vie : intégrer santé et bien-être
On peut avoir le meilleur système d’organisation du monde, si l’on oublie de prendre soin de soi, il finira par s’effondrer. L’organisation d’un entrepreneur ne doit pas seulement concerner le travail ; elle doit englober la vie dans sa totalité. C’est un point dont on ne parle pas assez, surtout dans la culture du ‘hustle’ où le repos est parfois perçu comme une faiblesse. Pour moi, c’est tout le contraire. ‘Attention à votre santé, et la santé c’est la santé physique et la santé mentale’. Prendre du temps pour soi, pour bouger son corps, pour voir des amis, ce n’est pas du temps perdu pour son business. C’est un investissement stratégique dans son principal actif : soi-même. Un entrepreneur fatigué, isolé et stressé prendra de mauvaises décisions. Un entrepreneur reposé, connecté et en forme aura l’énergie et la clarté d’esprit nécessaires pour faire face aux défis et saisir les opportunités.
Planifier le non-négociable : sport, pauses et vie sociale
Le secret pour s’assurer de ne pas sacrifier son bien-être sur l’autel de la productivité est simple : il faut le planifier avec la même rigueur qu’un rendez-vous client. Si vous attendez d’avoir ‘un moment de libre’ pour aller au sport ou déjeuner avec un ami, ce moment n’arrivera jamais. Il y aura toujours une tâche plus urgente, un email auquel répondre. C’est pourquoi j’ai intégré ces moments directement dans mon planning hebdomadaire type. ‘Je me suis placée deux séances de sport dans la semaine et une séance déjeuner entre copains pour un peu souffler et prendre soin de moi’.
Ces créneaux sont bloqués dans mon agenda. Ils sont non-négociables. Cela signifie que je ne prévois pas de call à ces moments-là. Je m’organise autour. Cela peut sembler être une contrainte, mais c’est en réalité une libération. Cela m’assure d’avoir ces bulles d’oxygène qui sont essentielles pour tenir sur la durée. Que ce soit du sport, une balade en nature, un café avec une amie ou simplement une heure pour lire un livre sans culpabiliser, identifiez ce qui vous ressource et donnez-lui une place d’honneur dans votre emploi du temps.
Accepter l’imprévu : la souplesse comme super-pouvoir
Enfin, un système d’organisation sain doit laisser de la place à la vie, tout simplement. Et la vie est, par définition, imprévisible. Un enfant malade, une urgence client, une panne d’internet… Tenter de contrôler chaque minute de sa journée est une bataille perdue d’avance et une source de stress immense. La clé est d’intégrer la flexibilité au cœur même de son système. Votre emploi du temps est un guide, un allié, pas un tyran. ‘Cette organisation, elle est là pour vous servir et pas pour vous stresser, vous angoisser’.
Concrètement, cela veut dire qu’il faut se laisser le droit de changer ses plans. Si vous n’avez pas pu faire votre séance de création de contenu le lundi matin comme prévu, ne vous flagellez pas. Regardez votre semaine et trouvez un autre créneau pour la caser. C’est aussi pour cela qu’il est sage de ne pas remplir son agenda à 100%. Laissez des plages de ‘temps libre’ ou de ‘tampon’ dans vos journées. Ces créneaux serviront à absorber les imprévus, à gérer les tâches qui ont pris plus de temps que prévu ou, tout simplement, à souffler cinq minutes. Un planning qui respire est un planning résilient. Il vous permet de faire face aux aléas sans que tout votre édifice s’écroule, et c’est ce qui fait la différence entre un système que l’on abandonne au bout de trois semaines et une organisation qui nous accompagne durablement.
Conclusion : votre organisation est un chemin, pas une destination
Au terme de ce parcours, j’espère vous avoir transmis ma conviction la plus profonde : il n’existe pas d’organisation parfaite, seulement une organisation qui vous convient, à un instant T de votre vie d’entrepreneur. Ma méthode, articulée autour de la puissance du rétroplanning, du réalisme des trois objectifs hebdomadaires, de l’écoute de mon rythme biologique et de la sanctuarisation de mon bien-être, est ce qui fonctionne pour moi aujourd’hui. Demain, elle évoluera peut-être, car mon activité et mes priorités évolueront aussi.
Le plus grand cadeau que vous puissiez vous faire est d’arrêter de chercher la méthode miracle à l’extérieur et de commencer à construire la vôtre, de l’intérieur. Utilisez les idées que je vous ai partagées non pas comme un mode d’emploi rigide, mais comme une boîte à outils. Prenez ce qui vous parle. Testez le rétroplanning sur un petit projet. Essayez d’identifier vos moments de plus grande efficacité cette semaine. Planifiez un déjeuner avec un(e) ami(e) et considérez-le comme une tâche stratégique pour votre entreprise.
Le but n’est pas d’avoir un agenda parfaitement optimisé, mais de ‘se sentir vraiment bien dans les actions que l’on mène’. L’organisation doit être une source de clarté et de sérénité, pas une contrainte supplémentaire. Alors, lancez-vous, expérimentez, ajustez, et construisez pas à pas le système qui vous permettra non seulement d’atteindre vos objectifs, mais aussi de profiter pleinement du voyage entrepreneurial.
Questions fréquentes sur l’organisation des entrepreneurs
Comment commencer à créer un rétroplanning quand on part de zéro ?
Pour débuter, choisissez un projet concret avec une date de fin définie, par exemple ‘lancer ma nouvelle offre le 30 du mois prochain’. Prenez un calendrier, positionnez cette date de fin, puis listez à rebours toutes les grandes étapes nécessaires : rédaction de la page de vente, création des visuels, préparation de la campagne email, etc. Ensuite, pour chaque grande étape, détaillez les micro-tâches. N’ayez pas peur d’être très granulaire. L’objectif est de transformer une montagne en une série de petites actions claires, semaine après semaine. Votre premier rétroplanning ne sera pas parfait, mais il vous donnera une visibilité et un contrôle que vous n’aviez pas auparavant.
‘Le rétroplanning pour moi, c’est la base de l’organisation professionnelle. On ne peut pas ou en tout cas, je ne sais pas comment on fait. En tout cas, moi, je ne peux pas travailler un projet sans avoir un rétroplanning.’
Que faire quand on n’arrive pas à tenir ses 3 objectifs de la semaine ?
Si vous n’atteignez pas systématiquement vos trois objectifs, ce n’est pas un échec, mais une information précieuse. Premièrement, analysez la situation sans jugement. Étiez-vous trop optimiste ? Un imprévu majeur a-t-il tout chamboulé ? Avez-vous sous-estimé le temps nécessaire pour vos tâches récurrentes ? Souvent, la solution est de réduire l’ambition temporairement. Passez à un ou deux objectifs principaux pour la semaine suivante. L’important est de maintenir une dynamique de progression, même petite. Il vaut mieux accomplir pleinement un seul objectif que d’en effleurer trois et de finir la semaine avec un sentiment de frustration.
‘Quand on est en mode projet, moi je pense qu’on peut même ne se fixer qu’un seul objectif. Typiquement, cette semaine, je travaille sur l’architecture de ma newsletter.’
Comment identifier ses tâches récurrentes pour mieux les planifier ?
La méthode la plus simple est de faire un ‘audit’ de votre temps sur une ou deux semaines types. Prenez un carnet ou une application et notez tout ce que vous faites : répondre aux emails, préparer la comptabilité, publier sur les réseaux sociaux, faire le suivi client… Soyez exhaustif. À la fin de la période, regroupez les tâches similaires et identifiez leur fréquence (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle). Vous aurez alors une carte précise de tout le ‘travail de fond’ qui fait tourner votre entreprise. C’est sur cette base que vous pourrez ensuite créer des blocs de temps dédiés dans votre agenda pour ne plus vous laisser surprendre.
‘Dans une semaine, vous allez assez rapidement vous rendre compte qu’il y a des choses que vous faites régulièrement, qui reviennent en permanence. Ces tâches-là, vous ne pouvez pas passer à côté que vous les aimiez ou que vous ne les aimiez pas.’
Je suis toujours dérangé(e), comment me concentrer sur le travail important ?
C’est un défi majeur. La clé réside dans la combinaison de la planification et de la protection de votre temps. D’abord, identifiez vos moments de plus haute énergie grâce à l’analyse de votre chronotype. Ensuite, planifiez vos tâches les plus importantes (deep work) durant ces créneaux. Enfin, protégez ces blocs de temps comme s’il s’agissait de rendez-vous avec votre client le plus important. Cela signifie : couper les notifications de votre téléphone et de votre ordinateur, fermer votre boîte mail et communiquer à votre entourage que vous n’êtes pas disponible. Commencer par un bloc de 60 ou 90 minutes par jour peut déjà faire une différence énorme.
‘C’est vraiment le matin que je vais pouvoir travailler de façon très concentrée et le soir lorsque mes enfants dorment. Donc l’après-midi […] je ne vais pas travailler sur des tâches qui me demandent beaucoup beaucoup de concentration.’
Comment gérer la culpabilité de ne pas travailler tout le temps quand on est indépendant ?
Cette culpabilité est très fréquente. Pour la combattre, il faut changer de perspective : le repos n’est pas l’opposé du travail, il en fait partie intégrante. Un athlète ne s’entraîne pas 24h/24, la récupération est essentielle à sa performance. C’est la même chose pour un entrepreneur. Planifier activement vos pauses, vos séances de sport, vos déjeuners entre amis dans votre agenda leur donne un statut officiel. Ce ne sont plus des moments ‘volés’ au travail, mais des composantes stratégiques de votre organisation globale, nécessaires à votre santé mentale et à votre efficacité sur le long terme.
‘Avoir son business, c’est bien, mais si vous voulez mon avis, le plus important, c’est quand même ce qu’il y a autour à commencer par la famille. […] Attention à votre santé et la santé c’est la santé physique et la santé mentale.’
Mon niveau d’énergie change tout le temps, comment adapter mon planning ?
C’est précisément pour cela qu’un planning ‘type’ doit rester flexible. Avoir un cadre de base est utile pour ne pas avoir à réinventer sa journée chaque matin. Mais il faut se donner le droit de l’adapter. Une bonne pratique est d’avoir une liste de tâches ‘à faible énergie’ (trier des fichiers, répondre à des emails non urgents, faire de la veille) que vous pouvez substituer à une tâche de ‘haute énergie’ un jour où vous vous sentez fatigué(e). L’important n’est pas de suivre le plan à la lettre, mais de s’assurer de faire la bonne tâche au bon moment, en fonction de votre état réel.
‘Si un matin, un lundi matin, j’arrive et je suis pas en forme […] et ben c’est pas grave. Je vais peut-être inverser les choses et […] c’est le lundi matin que je vais travailler sur mes emails et sur des choses un petit peu plus légères.’
Le rétroplanning ne risque-t-il pas de tuer la créativité et la spontanéité ?
C’est une crainte légitime, mais je vois les choses différemment. Le rétroplanning et la structure ne tuent pas la créativité, ils la libèrent. En sachant que toutes vos contraintes et vos obligations sont planifiées et sous contrôle, vous libérez une charge mentale énorme. Votre esprit n’est plus occupé à se demander s’il n’oublie pas quelque chose d’important. Cet espace mental libéré est précisément celui où la créativité et les nouvelles idées peuvent émerger. De plus, un bon planning inclut des plages de temps non structurées, dédiées à l’exploration ou à la gestion des nouvelles opportunités qui, elles, sont souvent spontanées.
‘Cette organisation, elle est là pour vous servir et pas pour vous stresser, vous angoisser. Donc s’il y a un moment donné […] il faut changer les choses et bien sentez-vous absolument libre de les changer.’

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