L’organisation des entrepreneurs : et si la méthode miracle, c’était la vôtre ?
Le fil de votre réseau social préféré défile, et avec lui, une galerie de portraits d’entrepreneurs qui semblent jongler avec une aisance déconcertante entre la gestion d’une entreprise florissante, une présence en ligne impeccable, une vie de famille épanouie et un programme sportif digne d’un athlète olympique. Cette vision, souvent fantasmée, peut rapidement devenir une source de pression, voire d’angoisse. On se demande alors : ‘Comment font-ils ? Quelle est la faille dans mon propre système ?’. La course à la productivité parfaite, à l’outil magique, à la méthode révolutionnaire qui promet de tout changer en ‘4 heures par semaine’ est lancée. Mais cette quête est souvent épuisante et décevante.
Je vous le dis d’emblée, je ne suis pas là pour vous vendre une solution miracle. Pourquoi ? Parce qu’elle n’existe pas. L’organisation est un sujet profondément personnel, intime même. Ce qui fonctionne pour l’un peut être une véritable prison pour l’autre. Le véritable enjeu, surtout quand on est indépendant, n’est pas de copier un modèle, mais de construire le sien. Un système qui nous ressemble, qui respecte notre rythme, nos contraintes et nos aspirations. Comme je le dis souvent, la meilleure approche est avant tout celle qui vous convient.
‘Et on va se dire tout de suite les choses clairement, la bonne méthode, la meilleure méthode, c’est celle qui marche pour vous. L’idée ici, c’est de vous donner ma façon de fonctionner en espérant que certains éléments pourront aussi vous convenir ou alors vous faire penser à une méthodologie qui, elle, marchera pour vous.’
Dans cet article, je vous ouvre les portes de mon propre système d’organisation. Non pas comme un modèle à suivre à la lettre, mais comme une source d’inspiration pour vous aider à bâtir le vôtre. Nous allons explorer ensemble comment le rétroplanning peut devenir votre meilleur allié, pourquoi ‘moins c’est plus’ en matière d’objectifs hebdomadaires, comment écouter votre rythme biologique pour décupler votre efficacité, et surtout, comment faire de votre organisation un véritable soutien à votre bien-être. Oublions la pression de l’hyperactivité et concentrons-nous sur la création d’un cadre de travail serein, efficace et, surtout, durable.
Le rétroplanning : la boussole de votre stratégie d’entrepreneur
Si je devais ne conserver qu’un seul outil dans ma boîte d’organisation, ce serait sans hésiter le rétroplanning. C’est bien plus qu’un simple calendrier de tâches ; c’est la fondation sur laquelle repose toute ma vision professionnelle. Sans lui, j’aurais l’impression de naviguer à vue, en réagissant aux urgences plutôt qu’en construisant activement mes projets. Pour moi, il est tout simplement impossible de piloter un projet sans cet outil. C’est pourquoi j’en utilise deux types, complémentaires, qui me donnent à la fois une vision d’ensemble et une feuille de route précise au quotidien.
‘Le rétroplanning pour moi, c’est la base de l’organisation professionnelle, on ne peut pas ou en tout cas, je ne sais pas comment on fait. En tout cas, moi, je ne peux pas travailler un projet sans avoir un rétroplanning.’
Le rétroplanning annuel : votre vision macro pour une année sereine
Le premier est mon rétroplanning ‘macro’. Imaginez-le comme une grande carte de votre année. Sur cette carte, je ne positionne que les éléments les plus importants : les grands lancements de produits ou services, les périodes de communication intenses, les événements clés, et surtout, mes vacances. Oui, les vacances ! C’est souvent la première chose que les entrepreneurs oublient de planifier, alors que c’est essentiel pour tenir sur la durée. Ce planning global a plusieurs vertus. Premièrement, il me donne une visibilité immédiate sur le rythme de mon année. Je peux voir les périodes de rush et les moments plus calmes. Deuxièmement, il me permet de prendre des décisions éclairées. Si une nouvelle opportunité de projet se présente en cours d’année, un simple coup d’œil à ce planning me permet de savoir si j’ai la bande passante nécessaire pour l’accueillir sans mettre en péril mes priorités ou mon équilibre. C’est un garde-fou contre la surcharge, un outil stratégique qui m’assure que chaque grand mouvement est intentionnel et aligné avec mes objectifs à long terme.
Le rétroplanning par projet : votre GPS pour transformer les montagnes en marches d’escalier
Le second type de rétroplanning est celui que j’utilise au quotidien. C’est le plus important, le plus détaillé. C’est le GPS de chacun de mes projets. Son rôle principal est de combattre l’un des plus grands ennemis de l’entrepreneur : le sentiment d’être submergé. Face à un projet d’envergure, comme la refonte d’un site internet, la charge de travail peut sembler colossale, paralysante. Le meilleur moyen de surmonter cette angoisse est de séquencer la montagne en une série de petites étapes accessibles.
‘Le meilleur moyen de ne pas rester bloqué justement face à cette montagne de travail, c’est de séquencer la montagne en petites étapes. C’est très facile de monter une marche, c’est beaucoup moins facile de monter en haut de la tour Eiffel.’
Prenons l’exemple concret de la refonte d’un site. Rien que pour la partie ‘photos’, le travail est immense. Il ne s’agit pas juste de ‘faire un shooting’. Le rétroplanning de projet va décomposer cela en : semaine 1, rechercher et contacter 3 photographes. Semaine 2, faire les devis et choisir le professionnel. Semaine 3, créer un moodboard et lister les types de photos nécessaires (formats, lieux, tenues). Semaine 4, faire du repérage ou du shopping. Semaine 5, réaliser le shooting. Semaine 6, recevoir et sélectionner les photos. En découpant ainsi, chaque semaine a une mission claire et réalisable. Le projet avance concrètement, ce qui est extrêmement motivant. Ce rétroplanning a donc un double effet psychologique puissant : il clarifie ce qu’il y a à faire chaque jour et il permet de se voir avancer, de cocher des cases, ce qui nourrit la confiance et maintient l’élan sur la durée.
Passer de la vision stratégique annuelle à l’exécution chirurgicale d’un projet est une chose, mais comment cela se traduit-il dans le chaos d’une semaine classique d’indépendant ? Avoir une carte (le rétroplanning) est essentiel, mais il faut aussi savoir quoi faire au jour le jour, lorsque l’on est au volant. C’est là qu’intervient une règle simple mais puissante pour garder le cap sans s’épuiser.
La règle des trois objectifs : l’art de simplifier sa semaine pour rester focus
Une fois le cap fixé grâce au rétroplanning, la question cruciale demeure : ‘Concrètement, qu’est-ce que je fais aujourd’hui ?’. C’est le piège du lundi matin, où l’immensité des possibilités peut conduire à l’inaction. Pour éviter cela, ma méthode est radicale de simplicité : je ne choisis que trois grandes actions de projet à accomplir dans la semaine. Pas une de plus. Cela peut paraître contre-intuitif, voire insuffisant, à l’ère de l’hyper-productivité. Pourtant, c’est la clé pour réellement avancer sur ce qui compte, sans se laisser noyer par le reste.
Pourquoi se limiter à trois tâches clés quand la liste est infinie ?
La vérité, c’est que ces trois ‘objectifs de projet’ ne sont que la partie visible de l’iceberg. En tant qu’indépendants, nous avons toutes et tous un socle de tâches récurrentes qui consomment un temps et une énergie considérables. C’est ce que j’appelle le ‘bruit de fond’ du business : la gestion des emails, les tâches administratives, la comptabilité, la création de contenu régulière, les appels avec les clients ou les partenaires, la veille… Nous avons tendance à sous-estimer massivement le temps que ces activités requièrent. En se fixant une liste de dix objectifs ambitieux pour la semaine, on se condamne à l’échec et à la frustration, car on ne prend pas en compte cette charge de travail incompressible.
‘Vous aurez toujours dans votre semaine plein d’autres choses à faire que vos projets principaux. […] Très rapidement, vous allez être attrapé par l’administratif et par les sollicitations extérieures.’
La règle des trois objectifs est donc un acte de réalisme. Elle nous force à prioriser drastiquement et à nous concentrer sur les actions qui auront le plus d’impact sur nos projets du moment. Par exemple, une semaine pourrait ressembler à : 1. Finaliser la structure de la newsletter. 2. Écrire le script de l’épisode de podcast. 3. Préparer le brief pour le shooting photo. C’est tout. Le reste de mon temps sera absorbé par mes tâches récurrentes. Cette approche a un avantage immense : elle rend la semaine beaucoup moins intimidante et augmente considérablement les chances de finir le vendredi avec un sentiment d’accomplissement.
Gérer l’imprévu et les opportunités cachées dans les sollicitations
Cette discipline des trois objectifs libère également de l’espace mental et temporel pour gérer l’inévitable : les imprévus et les sollicitations extérieures. On pourrait être tenté de voir chaque email comme une distraction à éliminer. Je vous invite à adopter une autre perspective. Bien sûr, il faut filtrer les spams, mais derrière de nombreuses sollicitations se cachent parfois des opportunités incroyables : un partenariat inattendu, une invitation à une conférence, une collaboration fructueuse. Balayer tout cela d’un revers de la main serait une erreur stratégique.
‘Au milieu de toutes ces sollicitations […] il y a très probablement un certain nombre de sollicitations extrêmement intéressantes pour votre business et qui vont peut-être vous ouvrir de nouveaux horizons ou de nouvelles opportunités.’
Avoir un planning hebdomadaire allégé permet de prendre le temps de lire, d’analyser et de répondre intelligemment à ces demandes. Cela fait partie intégrante du développement de notre activité. Il ne s’agit pas de se laisser dévier de ses objectifs, mais de rester ouvert aux synchronicités que le monde nous envoie. C’est cet équilibre entre une planification rigoureuse sur ses priorités et une flexibilité face à l’extérieur qui rend une organisation à la fois efficace et agile.
Choisir ses priorités est donc la première étape. Mais pour les exécuter de manière optimale, il faut aller encore plus loin dans la connaissance de soi. Le ‘quoi’ est défini, il est temps de s’attaquer au ‘quand’. Et pour cela, il n’y a pas de meilleur guide que notre propre horloge biologique.
Travailler avec son chronotype, pas contre lui : le secret de l’efficacité sans effort
Pendant longtemps, j’ai cru que la productivité était une question de discipline pure, qu’il fallait se forcer à travailler sur les tâches importantes, peu importe l’heure ou son état de fatigue. C’est une approche que j’ai apprise à déconstruire. C’est un changement relativement récent pour moi, mais qui a déjà eu un impact profond. Le concept est simple : nous n’avons pas le même niveau d’énergie et de concentration tout au long de la journée. Forcer un travail créatif et intense dans un moment de creux énergétique est une bataille perdue d’avance, source de frustration et de perte de temps. La clé est d’apprendre à s’écouter pour organiser son travail en fonction de ses rythmes naturels.
Identifiez vos pics d’énergie pour mieux performer
Chacun de nous a un ‘chronotype’ différent. Certains sont du matin (les ‘alouettes’), d’autres sont incroyablement efficaces le soir (les ‘hiboux’). Personnellement, après analyse, j’ai réalisé que mes pics de productivité se situaient très tôt le matin et tard le soir. C’est dans ces créneaux que je peux abattre un travail de concentration phénoménal. Le milieu de journée, et surtout le début d’après-midi, est pour moi une période de moindre efficacité pour les tâches complexes.
‘On le sait toutes, nous n’avons pas le même niveau d’efficacité toute la journée et très clairement, il y a des moments […] pendant lesquels nous sommes plus efficaces que d’autres.’
Bien sûr, la vie réelle et ses contraintes, notamment familiales, ne me permettent pas de travailler uniquement de 7h à 9h et de 22h à 1h du matin. Cependant, cette prise de conscience m’a permis de repenser entièrement ma structure de travail. Je vous invite à faire le même exercice : pendant une semaine, notez simplement votre niveau d’énergie et de concentration heure par heure. Vous verrez rapidement des schémas émerger. Cette connaissance est un super-pouvoir. Elle vous permet d’attribuer les tâches qui demandent le plus de jus de cerveau (rédaction, stratégie, conception) à vos moments de haute énergie, et de réserver les tâches plus mécaniques (gestion des emails, administratif, montage simple) à vos périodes de basse énergie.
Mon emploi du temps type, un cadre flexible au service de mon rythme
Fort de cette connaissance, j’ai bâti un planning hebdomadaire type. Mon organisation est la suivante : je travaille quatre jours par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi).
Les lundis et mardis matins, mes périodes de haute énergie, sont sanctuarisés pour la création de contenu, qui est le cœur de mon activité. Les après-midis sont dédiés à des tâches plus légères : administratif, gestion des emails, et les calls qui, bien que demandant de la concentration, sont plus ‘cadrés’ et moins exigeants en termes de motivation intrinsèque.
Les jeudis et vendredis suivent le même schéma, mais les matinées sont consacrées à mes fameux ‘trois projets de la semaine’. Les après-midis restent pour les tâches récurrentes et les imprévus. Les soirs, notamment après 22h, deviennent mes jokers pour rattraper un retard sur la création ou avancer sur un point de blocage. Cet emploi du temps n’est pas une cage dorée. C’est un cadre, un guide. Si un lundi matin, après une mauvaise nuit, l’énergie n’est pas là, je n’hésite pas à inverser et à commencer par mes emails. L’essentiel est de le faire en conscience.
‘Cette organisation, elle est là pour vous servir et pas pour vous stresser, vous angoisser. Donc si à un moment donné […] il faut changer les choses, et bien, sentez-vous absolument libre de les changer.’
Ce cadre me permet de maximiser mon temps, mais surtout de réduire la friction mentale. Je ne me demande plus ‘par quoi commencer ?’. Le planning le suggère. Et en alignant les tâches sur mon énergie, je travaille plus intelligemment, pas nécessairement plus durement.
Une machine bien huilée a besoin d’un bon carburant et d’un entretien régulier. De la même manière, l’organisation la plus parfaite du monde ne peut fonctionner durablement si la personne qui l’exécute est épuisée. C’est le dernier pilier de ma méthode, et peut-être le plus important.
Le bien-être n’est pas une option : intégrez votre santé à votre planning
On parle beaucoup de stratégie, d’outils, de productivité, mais on oublie trop souvent de parler de l’essentiel : la personne derrière l’entreprise. En tant qu’indépendant, notre principal actif, c’est nous-mêmes. Notre énergie, notre créativité, notre santé. Négliger cet aspect, c’est scier la branche sur laquelle on est assis. Une bonne organisation n’est pas celle qui nous permet de travailler 80 heures par semaine, mais celle qui nous permet de construire notre projet sur le long terme, de manière saine et épanouissante. C’est pourquoi j’ai appris à considérer mon bien-être non pas comme une récompense après le travail, mais comme une partie intégrante de mon planning de travail.
Planifier le sport et les pauses comme des rendez-vous professionnels
Pendant longtemps, le sport ou un déjeuner entre amis étaient des variables d’ajustement. C’était ce que je faisais ‘s’il me restait du temps’. Autant dire, jamais. Le changement a eu lieu le jour où j’ai commencé à bloquer ces moments dans mon agenda avec la même rigueur qu’un rendez-vous client. Concrètement, j’essaie de placer deux séances de sport dans ma semaine de quatre jours, et au moins un déjeuner à l’extérieur avec des amis. Ces moments ne sont pas du temps ‘perdu’ pour mon business, bien au contraire.
‘Attention à votre santé et la santé, c’est la santé physique et la santé mentale. C’est pour ça que moi, je me suis placé deux séances de sport dans la semaine et une séance déjeuner entre copains pour un peu souffler et prendre soin de moi.’
La séance de sport est une soupape de décompression incroyable. Elle évacue le stress, clarifie les idées et me redonne de l’énergie pour l’après-midi. Le déjeuner entre amis me sort de la solitude de l’entrepreneur, me nourrit d’échanges qui n’ont rien à voir avec le travail, et me rappelle pourquoi je fais tout ça : pour avoir une vie riche et équilibrée. Ces pauses sont des investissements directs dans ma performance future. Un entrepreneur reposé et épanoui est un entrepreneur plus créatif, plus résilient et plus performant.
Laisser de la place à l’imprévu pour réduire le stress
Un autre aspect crucial de cette approche est de ne pas surcharger son agenda. En plus des pauses planifiées, il est vital de se laisser des plages de temps libre, des ‘zones tampons’ dans la semaine. La vie est, par nature, imprévisible. Un enfant malade, un problème technique, un client qui a besoin d’une attention urgente… Si chaque minute de votre journée est planifiée, le moindre imprévu devient une source de stress monumental et crée un effet domino qui ruine toute votre organisation. En laissant volontairement des créneaux vides, vous vous donnez la flexibilité nécessaire pour absorber ces imprévus sans paniquer. Ces moments de flottement sont aussi des moments où la créativité peut émerger, où de nouvelles idées peuvent naître, loin de la pression de la ‘tâche suivante’. C’est un espace pour respirer, pour réfléchir, pour être simplement humain.
Conclusion : devenez l’architecte de votre propre efficacité
Au terme de ce parcours, j’espère vous avoir convaincu d’une chose : l’organisation parfaite n’est pas un modèle à trouver, mais une maison à construire. Une maison dont vous êtes l’unique architecte, avec des fondations solides et un aménagement qui vous ressemble. Les piliers que je vous ai présentés – le rétroplanning comme plan directeur, la règle des trois objectifs pour ne pas vous éparpiller, l’alignement avec votre chronotype comme source d’énergie, et le bien-être comme ciment de l’ensemble – ne sont que des matériaux à votre disposition. À vous de les assembler, de les adapter, de les personnaliser.
Le véritable secret n’est pas dans l’outil que vous choisirez ou dans la rigidité de votre planning, mais dans la démarche introspective que vous mènerez. Prenez le temps de vous observer, d’expérimenter sans jugement, de célébrer vos petites victoires. Soyez conscient de vos rythmes, honnête sur vos capacités, et bienveillant avec vous-même lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. L’objectif final n’est pas de devenir un robot de productivité, mais un entrepreneur serein, qui pilote son activité avec intention et qui préserve ce qu’il a de plus précieux : son énergie et sa joie de créer. Alors, lancez-vous, testez, ajustez, et surtout, trouvez l’organisation qui vous fera vous sentir bien dans les actions que vous menez chaque jour.
Foire Aux Questions (FAQ) sur l’organisation pour entrepreneur
Qu’est-ce qu’un rétroplanning et pourquoi est-il indispensable pour un entrepreneur ?
Le rétroplanning est un outil de planification qui consiste à partir d’une date de fin de projet pour en décomposer toutes les étapes nécessaires en remontant dans le temps. Pour un entrepreneur, c’est un outil fondamental qui remplit plusieurs fonctions. D’une part, il offre une vision claire de toutes les tâches à accomplir, ce qui permet de ne rien oublier et d’anticiper les besoins. D’autre part, il transforme un objectif potentiellement intimidant en une série de petites actions gérables, ce qui réduit considérablement le stress et le sentiment d’être submergé. Il permet de visualiser sa progression, ce qui est très motivant, et d’allouer les bonnes ressources au bon moment. C’est la base pour passer d’une idée à une réalisation concrète de manière structurée et sereine.
‘Le rétroplanning pour moi, c’est la base de l’organisation professionnelle, on ne peut pas ou en tout cas, je ne sais pas comment on fait. […] il va nous permettre de nous voir avancer.’
Comment organiser sa semaine quand on est indépendant et qu’on a beaucoup de tâches différentes ?
L’organisation hebdomadaire d’un indépendant repose sur la distinction entre les projets et les tâches récurrentes. Une méthode efficace consiste à ne se fixer qu’un nombre très limité de grands objectifs de projet par semaine (par exemple, trois maximum). Cela permet de garder de la bande passante pour toutes les autres activités incompressibles : administratif, comptabilité, gestion des emails, création de contenu, etc. Ensuite, il est judicieux de thématiser ses journées ou demi-journées. Par exemple, dédier les matinées au travail de fond sur les projets et les après-midis aux tâches plus administratives et aux appels. Cette structure apporte un cadre clair qui réduit la charge mentale liée au choix constant de la prochaine tâche à effectuer.
‘Ce que je vous invite à faire, c’est de ne choisir que trois grandes actions à faire dans la semaine. Vous aurez toujours dans votre semaine plein d’autres choses à faire que vos projets principaux.’
Comment faire pour ne pas se sentir submergé par un gros projet comme la refonte d’un site web ?
Le meilleur remède contre le sentiment de submersion est le séquençage. Un gros projet fait peur parce qu’on le perçoit comme une montagne unique et infranchissable. La clé est de le décomposer en une multitude de petites étapes très concrètes et réalisables. Pour une refonte de site, cela signifie lister des actions comme ‘Choisir le photographe’, ‘Écrire le texte de la page d’accueil’, ‘Créer la structure du menu’, etc. En utilisant un rétroplanning par projet, vous assignez ces mini-tâches à des semaines spécifiques. Ainsi, chaque semaine, votre seul objectif est de ‘monter une petite marche’. Cette approche rend le projet beaucoup plus abordable psychologiquement et permet de mesurer les progrès de façon tangible, ce qui nourrit la motivation.
‘Le meilleur moyen de ne pas rester bloqué justement face à cette montagne de travail, c’est de séquencer la montagne en petites étapes. C’est très facile de monter une marche, c’est beaucoup moins facile de monter en haut de la tour Eiffel.’
Est-ce vraiment réaliste de ne se fixer que trois objectifs par semaine ?
Oui, c’est non seulement réaliste mais aussi stratégique. Cette limite de trois objectifs ne concerne que les tâches liées à vos grands projets en cours. Elle ne prend pas en compte toutes les activités récurrentes qui font tourner votre entreprise au quotidien (répondre aux clients, gérer la facturation, publier sur les réseaux sociaux, etc.). Ces tâches de fond consomment déjà une part importante de votre temps et de votre énergie. Se limiter à trois objectifs de projet vous force à prioriser ce qui est vraiment essentiel, vous assure de ne pas surcharger votre planning et vous laisse la flexibilité nécessaire pour gérer les imprévus et les sollicitations extérieures. C’est une approche qui favorise l’accomplissement réel plutôt que l’illusion d’être occupé.
‘De se fixer trois objectifs, trois choses à faire dans votre semaine, c’est déjà à mon avis largement suffisant. […] ça ne veut pas dire que vous n’allez travailler que sur cet élément seulement. Ça veut dire que vous n’allez ajouter à votre liste de tâches récurrente qu’un seul élément en plus.’
Qu’est-ce que le chronotype et comment l’utiliser pour améliorer sa productivité de freelance ?
Le chronotype désigne la prédisposition naturelle de votre corps à être plus éveillé, alerte et productif à certains moments de la journée. Certaines personnes sont plus efficaces le matin (‘alouettes’), d’autres le soir (‘hiboux’). En tant que freelance, connaître son chronotype est un avantage majeur. En identifiant vos pics d’énergie, vous pouvez structurer votre journée de manière intelligente : réservez vos heures de haute concentration pour les tâches les plus complexes et créatives (rédaction stratégique, conception). Utilisez vos périodes de plus faible énergie pour des tâches plus mécaniques ou moins exigeantes (gestion des emails, planification, veille). Travailler en harmonie avec son rythme biologique, plutôt que contre lui, permet d’être plus efficace avec moins d’effort et de réduire la procrastination.
‘On le sait toutes, nous n’avons pas le même niveau d’efficacité toute la journée et très clairement, il y a des moments […] pendant lesquels nous sommes plus efficaces que d’autres.’
Comment gérer les emails et les sollicitations extérieures sans perdre le focus sur ses projets ?
La gestion des sollicitations est un équilibre entre protection de son temps et ouverture aux opportunités. Il est crucial de ne pas les laisser dicter votre journée. Une bonne pratique est de dédier des créneaux spécifiques à la gestion des emails (par exemple, un en fin de matinée et un en fin de journée) plutôt que d’y répondre en temps réel. Il faut aussi apprendre à filtrer. Toutes les demandes ne se valent pas. Cependant, il est important de ne pas tout rejeter en bloc. Certaines sollicitations peuvent se révéler être des opportunités de croissance inattendues. En ayant un planning de projet clair et limité (comme avec la règle des trois objectifs), vous avez la disponibilité mentale et temporelle pour évaluer ces demandes sereinement et y répondre de manière réfléchie.
‘Vous ne pouvez pas […] les balayer d’un revers de la main en disant ‘Non non non non non, toutes ces sollicitations ne font pas partie de mon projet’. […] il y a très probablement un certain nombre de sollicitations extrêmement intéressantes pour votre business.’
Pourquoi est-il si important d’intégrer des pauses et des activités personnelles dans son planning d’entrepreneur ?
Intégrer des pauses et des activités personnelles (sport, loisirs, vie sociale) à son planning n’est pas un luxe, mais une nécessité stratégique pour un entrepreneur. L’entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Sans moments de déconnexion et de ressourcement, le risque de burnout est extrêmement élevé. Ces activités sont essentielles pour la santé physique et mentale. Elles permettent de gérer le stress, de prendre du recul, de stimuler la créativité et de maintenir un niveau d’énergie élevé sur le long terme. Considérer ces moments comme des rendez-vous non négociables dans son agenda est un investissement direct dans la pérennité et la performance de son entreprise.
‘Attention à votre santé et la santé, c’est la santé physique et la santé mentale. C’est pour ça que moi, je me suis […] placé deux séances de sport dans la semaine et une séance déjeuner entre copains pour un peu souffler et prendre soin de moi.’
Que faire si un imprévu bouscule toute mon organisation de la semaine ?
La clé est de se rappeler que votre système d’organisation doit être un outil à votre service, et non une contrainte rigide. La flexibilité est essentielle. Lorsqu’un imprévu survient, la première chose à faire est d’accepter la situation sans culpabiliser. Ensuite, évaluez l’impact sur vos objectifs de la semaine. Pouvez-vous décaler une tâche à plus tard ? Y a-t-il un autre créneau dans la semaine où vous pourriez la reprogrammer ? C’est là que le fait de ne pas avoir un planning surchargé devient un atout majeur. Si vous avez prévu des ‘zones tampons’, vous pouvez les utiliser pour absorber l’imprévu. L’important est de garder le cap sur l’objectif final, même si le chemin pour y parvenir doit être modifié.
‘Cette organisation, elle est là pour vous servir et pas pour vous stresser, vous angoisser. Donc si à un moment donné, pour plein de raisons, la vie est ce qu’elle est, si à un moment donné, il faut changer les choses, et bien, sentez-vous absolument libre de les changer.’

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