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[Best Episode] Comment allier plaisir et succès avec Edgar Grospiron – Episode 140

Épisode diffusé le 25 mars 2025 par Estelle Ballot

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Plaisir et succès : et si on nous avait menti depuis le début ?

Dans notre société, une croyance tenace nous murmure à l’oreille depuis l’enfance : pour réussir, il faut souffrir. Le succès serait le fruit d’un labeur acharné, de sacrifices, d’heures passées à ‘trimer’ sur des tâches ardues. L’image de l’entrepreneur qui ne dort jamais, de l’étudiant qui s’épuise sur ses faiblesses, du professionnel qui ‘en chie mais y arrive’ est érigée en modèle. Le mérite, nous dit-on, se mesure à la sueur versée. Mais si cette vision était non seulement fausse, mais surtout, profondément limitante ? Si le véritable secret de la performance ultime, celle qui mène aux sommets, ne résidait pas dans la douleur, mais dans son opposé radical : le plaisir. C’est le pari fou, la philosophie de vie d’Edgar Grospiron, champion olympique et triple champion du monde de ski de bosses. Pour lui, la question n’est pas de savoir comment endurer l’effort, mais comment le faire disparaître. Il m’a confié une perspective qui a le pouvoir de dynamiter toutes nos certitudes : ‘c’était facile de devenir champion olympique. C’était facile parce que je prenais du plaisir’. Cette affirmation peut sembler provocatrice, presque arrogante. Pourtant, elle cache une vérité profonde sur la nature de l’excellence. Au fil de notre conversation, Edgar ne nous livre pas une méthode, mais une révolution de la pensée. Il nous invite à explorer comment le plaisir, loin d’être une simple récompense, devient le carburant de la réussite. Préparez-vous à déconstruire tout ce que vous pensiez savoir sur le succès, la motivation et le travail. Ce voyage au cœur du mindset d’un champion pourrait bien changer votre façon de voir votre propre potentiel.

La grande illusion : pourquoi la culture du ‘souffrir pour réussir’ est une impasse

Le mythe est partout. Dans les films, dans les biographies, dans les discours de motivation. L’idée que la souffrance est une étape obligatoire, un badge d’honneur sur le chemin du succès. Nous avons tous entendu ces histoires d’entrepreneurs qui ont sacrifié leur vie personnelle, d’athlètes qui ont repoussé les limites de la douleur. Et nous les admirons pour cela. On se dit que c’est le prix à payer. Edgar, lui, pose une question simple mais dévastatrice qui remet tout en perspective. Il interpelle ceux qui se vantent d’avoir peiné pour atteindre leurs objectifs :

‘Si ça avait été facile et si tu t’étais éclaté, est-ce que tu serais arrivé plus loin ou est-ce que tu serais arrivé plus vite ?’

La réponse est une évidence silencieuse. Bien sûr. On irait plus loin, plus vite, et on aurait envie de continuer encore et encore. Cette question révèle le piège de notre culture. Nous sommes tellement conditionnés à valoriser l’effort douloureux que nous ne réalisons pas qu’il est souvent un frein. Pensez-y : lorsque vous faites quelque chose avec plaisir, le temps n’existe plus. Vous entrez dans un état de ‘flow’, une immersion totale où la concentration est maximale et l’effort perçu est minimal. C’est ce qu’Edgar décrit en parlant de sa propre carrière : ‘J’ai pas trop travaillé et j’ai vachement réussi. Tu es fou, tu as travaillé beaucoup plus que les autres. Bah non parce qu’en fait moi j’ai pas vu passer les heures.’ Voilà la différence fondamentale. Le travail acharné n’est pas le problème ; le problème est la perception de ce travail comme une corvée, une souffrance. Lorsque vous êtes dans le plaisir, les heures de pratique ne sont plus une contrainte, mais une exploration passionnante. La conséquence de la culture de la souffrance est terrible : elle nous pousse à abandonner, elle crée du ressentiment et du burn-out, et surtout, elle nous fait croire que notre potentiel est limité par notre capacité à endurer la douleur. En réalité, notre potentiel est libéré par notre capacité à trouver le plaisir dans l’exigence.

Du mur de bosses au monde de l’entreprise : la leçon qui change tout

Pour comprendre comment Edgar a forgé ce mindset, il faut revenir à ses 12 ans, au sommet d’un mur de bosses intimidant. Cette anecdote est bien plus qu’un souvenir de jeunesse ; c’est une métaphore parfaite du défi entrepreneurial. Face à une piste immense, parsemée de mille bosses, le jeune Edgar ne voit qu’une chose : ‘1000 bosses, 1000 problèmes’. Sa réaction est humaine, naturelle. Face à un projet ambitieux, à un marché concurrentiel, à une liste de tâches interminable, combien d’entre nous voient d’abord les obstacles, les risques, les mille problèmes potentiels ? La descente qui s’ensuit est catastrophique, une prophétie auto-réalisatrice. C’est là que son entraîneur lui assène une phrase qui deviendra le pilier de sa carrière et de sa vie :

‘Aussi longtemps que tu penseras comme un loser, bah tu finiras comme un loser.’

Cette phrase, aussi dure soit-elle, est une révélation. Le problème n’est pas la piste. Le problème est le regard que l’on porte sur elle. L’entraîneur continue : ‘Là où toi tu vois des problèmes, le champion lui, il voit des solutions ou des opportunités’. Ce n’est pas de la pensée positive naïve, c’est une stratégie mentale active. Un champion ne nie pas l’existence des bosses, il les perçoit différemment. Chaque bosse n’est plus un obstacle à éviter, mais un tremplin pour prendre de la vitesse, une occasion d’exprimer sa technique, une opportunité de créer une trajectoire unique. Transposons cela à l’entreprise : un client mécontent n’est pas un problème, c’est une opportunité d’améliorer votre produit. Un concurrent agressif n’est pas une menace, c’est une opportunité d’innover et de vous différencier. Une campagne marketing qui échoue n’est pas un échec, c’est une opportunité de collecter des données précieuses pour la suivante. Le réel ne change pas, mais l’expérience que nous en avons, et donc les résultats que nous obtenons, sont radicalement transformés par ce simple changement de perspective. C’est le premier pas pour faire rimer plaisir et succès.

L’énergie de la motivation : le carburant du mindset de champion

Changer son regard est une belle idée, mais comment faire concrètement quand on est au pied du mur, submergé par les ‘problèmes’ ? Edgar est très clair là-dessus : ce n’est pas qu’une question de volonté, c’est une question d’énergie. Il explique :

‘Plus ton niveau d’énergie de motivation est élevé, plus face à une difficulté tu auras la capacité à en faire une opportunité. Des gens dépressifs […] voient toujours le problème dans les solutions alors que des gens motivés, tu leur proposes un problème, eux dans le problème, ils verront la solution.’

La motivation n’est donc pas le résultat du succès, elle en est la condition préalable. C’est l’énergie qui alimente notre capacité à voir les opportunités. Alors, comment ‘gonfler’ ce niveau d’énergie ? Edgar identifie deux sources principales. La première est le sens. Pourquoi faites-vous ce que vous faites ? Si votre motivation est superficielle, comme ‘impressionner les autres’, elle s’épuisera vite. Mais si elle est connectée à quelque chose de plus grand, comme ‘réaliser une carrière’ ou, encore plus puissant, ‘donner du bonheur aux gens qui te soutiennent’, alors l’énergie devient presque inépuisable. Ce ‘Pourquoi’ profond agit comme une étoile polaire dans les moments de doute. La seconde source, et c’est le cœur de sa philosophie, est l’énergie du plaisir. C’est un cercle vertueux : plus vous prenez de plaisir, plus votre énergie est haute. Plus votre énergie est haute, plus vous voyez d’opportunités, ce qui génère des actions positives, des résultats, et donc… encore plus de plaisir. C’est un moteur à mouvement perpétuel. Mais attention, ce plaisir ne se décrète pas, il se cultive. Et il se cultive en se concentrant sur un élément que notre société nous a appris à négliger : nos forces.

Le secret le mieux gardé : trouver et exploiter votre zone de talent

Nous arrivons au cœur du réacteur de la performance selon Edgar. Si le plaisir est le carburant, la ‘zone de talent’ est le moteur. C’est ici que sa pensée devient la plus radicale et la plus libératrice. Il propose une règle simple, une sorte de loi de Pareto de l’épanouissement personnel et professionnel, qui va à l’encontre de tout ce qu’on nous a enseigné. Il affirme :

‘Si tu passes 80 % de ton temps à optimiser tes forces et 20 % de ton temps à corriger tes faiblesses, tu es dans le plaisir. Mais si tu fais l’inverse et bien souvent on fait l’inverse, là tu es dans la souffrance et là c’est c’est mort.’

Cette simple phrase est une bombe. Pensez à votre parcours. À l’école, si vous aviez 18 en français et 8 en maths, que faisaient vos professeurs et vos parents ? Ils vous payaient des cours de soutien en maths. On passait notre temps à essayer de combler nos lacunes, de devenir ‘moyen partout’ plutôt qu’excellent quelque part. Le système scolaire, dans son ambition de former des individus ‘complets’, fabrique en réalité de la médiocrité. Il nous apprend à nous focaliser sur ce que nous ne sommes pas, sur nos manques. Edgar utilise des exemples frappants : ‘Vous prenez Picasso, est-ce que Picasso était bon en mécanique ? […] Prenez Einstein, Einstein en maths, bon discute pas, tu vois mais est-ce que en histoire géo, est-ce qu’en peinture […] le mec était en musique ?’ L’excellence ne naît pas de la polyvalence moyenne, mais de l’approfondissement obsessionnel d’une force. En passant 80% de votre temps sur vos points faibles, vous dépensez une énergie colossale pour un gain marginal. Vous vous épuisez, vous vous frustrez, et vous vous sentez constamment en échec. Le plaisir est impossible. À l’inverse, en investissant 80% de votre temps sur vos forces, non seulement vous prenez un plaisir immense, mais le retour sur investissement en termes de compétences et de résultats est exponentiel. Vous ne devenez pas juste ‘bon’, vous devenez exceptionnel. Et comme un effet secondaire positif, cette excellence dans votre domaine de force tire souvent le reste vers le haut. Vous développez une telle confiance et une telle expertise que vos points faibles deviennent moins pertinents, voire insignifiants.

La distinction cruciale : ne confondez pas votre passion et votre talent

Pour appliquer la règle des 80/20, il faut d’abord identifier ses forces. Et c’est là qu’une confusion courante nous égare. Nous confondons souvent ‘passion’ et ‘talent’. Edgar clarifie cette distinction de manière lumineuse. Une passion, c’est une activité, un domaine : le ski, la musique, l’entrepreneuriat, les mathématiques. Un talent, c’est bien plus profond. C’est une qualité intrinsèque, un trait de caractère dominant, une manière naturelle de fonctionner.

‘Un talent, c’est une qualité […] qui te permet de travailler sans effort sur des durées très longues et en obtenant des résultats largement supérieurs à la moyenne.’

Le talent, c’est votre mode opératoire par défaut. Êtes-vous naturellement analytique, intuitif, empathique, créatif, convaincant, organisé ? C’est ça, votre talent brut. La passion est le terrain de jeu où ce talent peut s’exprimer. L’erreur est de croire que la passion EST le talent. Vous pouvez être passionné d’équitation sans que votre talent soit lié aux chevaux. Votre talent est peut-être la patience, la connexion avec le vivant, ou la recherche de l’harmonie. Une fois ce talent identifié, il peut s’exprimer dans de multiples passions. C’est la clé de la reconversion et de l’adaptabilité. Le talent est portable, la passion peut changer. L’objectif est de trouver le bon mariage : une activité (passion) qui permet à votre qualité innée (talent) de s’exprimer pleinement. Quand vous y parvenez, le travail ne ressemble plus à du travail. Vous êtes dans votre zone de génie, là où tout semble facile, fluide et gratifiant.

Mon talent, c’est l’instinct : comment traduire une qualité en super-pouvoir

L’exemple personnel d’Edgar est la meilleure illustration de ce processus. Il a identifié son talent fondamental : il est un instinctif. ‘Je suis instinctif, c’est je fais puis c’est après que je réfléchis’. À l’école, ce talent est un handicap. Dans la vie, c’est une force si on sait l’utiliser. La question est : comment ce talent ‘instinctif’ se traduit-il en un point fort concret dans un métier ? La réponse change selon le contexte.

Dans le ski de bosses : L’instinct se traduit par la vitesse. Son plaisir et sa performance maximale étaient atteints quand il skiait si vite qu’il n’avait plus le temps de réfléchir. Il a donc fait de la vitesse son point fort, sa signature.

Dans son métier de conférencier : La vitesse n’a plus de sens. Alors, comment l’instinct peut-il s’exprimer ? Par l’improvisation. Au lieu de lutter contre sa nature en apprenant des textes par cœur, ce qui tuait son plaisir et son énergie, il a décidé d’en faire sa plus grande force.

‘Je me suis dit ‘Non mais moi je suis un mec instinctif, j’aime bien tu vois être dans l’impro’ et donc pour développer ça, j’ai pris des cours d’impro […] ce que j’adore, c’est arriver […] et entrer sur scène sans savoir ce que je vais dire.’

Ce processus est un modèle à suivre. 1. Identifiez votre talent brut (votre ‘comment’ naturel). 2. Demandez-vous comment ce talent peut devenir un point fort spécifique et unique dans votre activité actuelle. 3. Cultivez ce point fort délibérément, investissez dessus, faites-en votre marque de fabrique. C’est ainsi que l’on passe d’une simple qualité à un véritable super-pouvoir professionnel, source de plaisir et de succès exceptionnels.

Le guide pratique : comment activer votre propre zone de talent

La théorie est séduisante, mais la question demeure : comment trouver cette fameuse zone de talent ? Edgar pointe un paradoxe fascinant : ‘c’est pas évident parce que c’est trop évident’. C’est difficile précisément parce que c’est ce qui nous est le plus naturel. Nous avons passé des années à apprendre à ignorer ces facilités, à nous méfier de ce qui vient sans effort, à croire que si c’est facile, ‘c’est qu’on mérite pas’. Notre boussole interne a été déréglée par des années de conditionnement social et éducatif. Il s’agit donc moins d’une quête que d’une re-découverte, d’un retour à soi.

Les signaux à écouter : les indices de votre talent caché

Votre zone de talent laisse des traces, des indices que vous pouvez apprendre à repérer. Posez-vous ces questions, et soyez honnête avec vous-même :
1. Où le temps disparaît-il ? Quelles sont les activités où vous êtes tellement absorbé que vous ne voyez pas les heures passer ? C’est le signe que vous êtes en état de ‘flow’, un indicateur majeur que vous utilisez un talent.
2. Qu’est-ce qui vous semble un jeu ? Pensez à des tâches qui vous semblent ludiques, énergisantes, alors que d’autres les considèrent comme du travail pénible. C’est un indice précieux.
3. Pour quoi les autres viennent-ils vous voir ? Quelles sont les choses pour lesquelles vos amis, votre famille ou vos collègues vous demandent naturellement de l’aide ? Ils voient souvent vos talents plus clairement que vous.
4. Qu’est-ce qui vous donnait le sourire enfant ? Avant que le conditionnement social ne fasse son œuvre, qu’aimiez-vous faire naturellement ? Souvent, nos talents fondamentaux sont déjà présents dans l’enfance.
En prêtant attention à ces signaux, vous commencerez à voir émerger des schémas, des thèmes récurrents qui pointent vers vos qualités dominantes. C’est le début du chemin pour cartographier votre zone de talent.

Les outils pour aller plus loin : ne restez pas seul face au miroir

L’introspection a ses limites. Pour accélérer le processus et obtenir une vision plus objective, Edgar recommande de s’appuyer sur des outils et un accompagnement. Il mentionne plusieurs profils de personnalité comme le DISC, la Process Com, l’Ennéagramme ou le MBTI. Ces outils ne sont pas des étiquettes définitives, mais des cadres de lecture puissants qui peuvent mettre des mots sur vos fonctionnements naturels et révéler des zones de talent que vous n’aviez pas conscientisées. Mais l’outil le plus puissant, selon lui, reste l’accompagnement humain. Un coach joue un rôle de miroir essentiel. Il vous aide à connecter les points, à voir la valeur dans ce qui vous semble ‘normal’ et à traduire vos talents bruts en stratégies concrètes. Son conseil à ce sujet est sans appel, et il pèse ses mots :

‘Moi je le conseille pas. Moi pour moi c’est c’est la base. C’est même la base de la vie. Tu te rends compte si tu passes une vie entière à côté de tes ta zone de talent. Ça veut dire que tu vas passer ta vie entière à faire des trucs moyennement parce que tu es moyen sur ces domaines.’

Investir dans la connaissance de soi n’est pas un luxe, c’est l’investissement le plus rentable que vous puissiez faire. C’est se donner la permission de construire une carrière et une vie alignées avec sa nature profonde, une vie où la performance n’est plus synonyme d’effort mais d’expression de soi.

Conclusion : le succès n’est pas une destination, c’est un état d’être

L’échange avec Edgar Grospiron laisse une trace indélébile. Il ne s’agit pas d’une nouvelle technique de productivité ou d’une astuce de motivation. C’est un changement de paradigme complet. L’idée que le plaisir est le chemin le plus court et le plus efficace vers le succès est une libération. Cela nous autorise à arrêter de nous battre contre notre propre nature et à commencer à collaborer avec elle. Le message est clair : cessez de vous évertuer à devenir une meilleure version de quelqu’un que vous n’êtes pas. Concentrez plutôt toute votre énergie à devenir une version plus affirmée, plus experte, plus excellente de qui vous êtes déjà. Récapitulons le chemin : commencez par changer votre regard sur les difficultés pour y voir des opportunités. Alimentez votre énergie par le sens et le plaisir. Plongez en vous pour identifier votre talent fondamental, cette qualité qui rend tout plus facile. Puis, traduisez ce talent en un point fort unique et reconnaissable dans votre domaine. Enfin, investissez 80% de votre temps et de votre exigence à polir ce diamant. Le succès cessera alors d’être une course épuisante. Il deviendra la conséquence naturelle et joyeuse de l’expression de votre véritable talent. Vous ne travaillerez plus pour réussir, vous réussirez parce que vous serez pleinement vous-même.

FAQ : Vos questions sur le plaisir, le succès et la zone de talent

1. Comment puis-je concrètement allier plaisir et succès dans mon travail au quotidien ?

Pour allier plaisir et succès, la première étape est de changer de focus. Au lieu de commencer votre journée en pensant aux tâches pénibles, identifiez les 20% d’activités qui relèvent de votre zone de talent et qui vous procurent de l’énergie. Essayez de leur consacrer la majeure partie de votre temps, notamment en début de journée. Cela crée une dynamique positive. Ensuite, analysez les tâches qui vous déplaisent : peuvent-elles être déléguées, automatisées, ou abordées différemment en utilisant vos forces ? Par exemple, si votre talent est la créativité et que vous détestez la comptabilité, pouvez-vous ‘gamifier’ le processus ou utiliser un outil visuel pour le rendre plus agréable ? Le plaisir ne vient pas de l’absence de difficulté, mais du sentiment de compétence et de ‘flow’ que l’on éprouve en utilisant ses forces pour surmonter les défis.

‘Moi j’ai toujours cherché à m’éclater dans ce que je faisais parce que j’ai toujours considéré que le plaisir, c’était la source première de la performance.’

2. Quelle est la première étape concrète pour trouver sa zone de talent ?

La première étape est l’observation sans jugement. Prenez un carnet pendant une semaine et notez toutes les activités (professionnelles et personnelles) qui vous donnent de l’énergie par opposition à celles qui vous en prennent. Ne cherchez pas encore à analyser, contentez-vous de lister. Repérez les moments où vous n’avez pas vu le temps passer. Souvent, la zone de talent se cache dans ce qui nous paraît ‘trop facile’ ou ‘normal’, au point que nous ne le valorisons pas. C’est ce que les autres admirent chez vous mais que vous considérez comme une évidence. Cette liste est votre première carte, elle met en lumière les activités où vos talents naturels s’expriment le plus probablement. C’est un point de départ bien plus fiable que de se demander abstraitement ‘Quels sont mes talents ?’.

‘En gros, à partir du moment où tu fais un truc dans lequel tu es tu es absorbé, dans lequel enfin voilà et qui qui va quelque part te passionner, tu vas avoir le sourire, tu verras pas le temps passer, et ben tu es sur un domaine un domaine de talent.’

3. Pourquoi est-il si contre-productif de se concentrer sur ses faiblesses ?

Se concentrer sur ses faiblesses est contre-productif pour deux raisons majeures. Premièrement, le retour sur investissement est extrêmement faible. Il faut une quantité d’énergie colossale pour passer de ‘mauvais’ à ‘moyen’ dans un domaine où l’on n’a pas de prédisposition. Cette énergie serait bien mieux utilisée pour passer de ‘bon’ à ‘excellent’ dans un domaine de force. Deuxièmement, et c’est le plus grave, cela détruit la motivation et le plaisir. Travailler constamment sur ses lacunes nous maintient dans un état d’esprit d’échec et de frustration. On a l’impression de ramer à contre-courant. Cela mène à la procrastination, au burn-out et à une perte de confiance en soi. Le plaisir, qui est le moteur de la performance, est alors totalement absent.

‘Tu passes énormément de temps à corriger tes manques, tes défauts et tes faiblesses et là tu vois les heures passer. Et là tu sens la douleur, la souffrance voire même le sacrifice […] Et c’est là que le mot travail au sens […] souffrance, torture, prend tout son sens.’

4. Quelle est la différence fondamentale entre une passion et un talent ?

La différence est cruciale. Une passion est une activité, un sujet, un domaine qui vous intéresse. C’est le ‘quoi’. Par exemple : le ski, la peinture, la programmation informatique, l’histoire. Un talent est une qualité personnelle innée, un trait de caractère dominant, une façon naturelle de penser ou d’agir. C’est le ‘comment’. Par exemple : l’instinct, l’analyse, l’empathie, la créativité, la discipline. Vous pouvez exprimer un même talent dans plusieurs passions différentes. Edgar, par exemple, exprime son talent pour l’instinct à travers la passion du ski (via la vitesse) et la passion de la prise de parole en public (via l’improvisation). Confondre les deux est une erreur fréquente. On peut être passionné de musique sans avoir un talent particulier pour en jouer, mais peut-être que notre talent d’analyste nous rend excellent pour en comprendre la structure.

‘Il faut pas confondre la passion et le talent. La passion, c’est une activité […] Le talent, c’est une qualité. Tu vois je disais une qualité, c’est donc personnel. Effectivement, c’est un un trait de caractère dominant chez toi.’

5. Comment un changement de mindset peut-il transformer les problèmes en opportunités ?

Un changement de mindset agit comme un filtre sur la réalité. La situation extérieure (le ‘problème’) ne change pas, mais l’interprétation que notre cerveau en fait, et donc notre réaction, est radicalement différente. Face à une difficulté, un mindset focalisé sur les ‘problèmes’ déclenche une réaction de stress, de peur et de repli. On cherche à éviter la douleur. Un mindset focalisé sur les ‘opportunités’ déclenche une réaction de curiosité, de défi et d’engagement. On cherche à apprendre et à grandir. Ce n’est pas magique, c’est neuro-chimique. Le second état d’esprit libère des neurotransmetteurs comme la dopamine, qui favorisent la créativité et la résolution de problèmes. Comme le dit l’entraîneur d’Edgar, un champion ne voit pas les mêmes bosses que le débutant : il voit des tremplins.

‘Là où toi tu vois des problèmes, le le champion lui […] il voit des solutions ou des opportunités, tu vois ? Et c’est là que je me suis dit ‘OK, bah si c’est qu’une question de regard.’’

6. Quel est le rôle d’un coach dans la découverte de ses talents ?

Le rôle d’un coach est d’être un miroir accélérateur de conscience. Nos talents nous sont souvent invisibles car ils sont trop naturels pour nous. Nous pensons que tout le monde fonctionne comme nous. Un coach, par ses questions et son regard extérieur, nous aide à objectiver ces facilités. Il met des mots sur nos fonctionnements implicites et nous montre en quoi ces ‘évidences’ sont en réalité des forces rares et précieuses. Ensuite, il nous aide à faire le lien entre ce talent brut (par exemple, ‘je suis très organisé’) et un point fort stratégique dans notre métier (‘je peux créer des systèmes qui font gagner 20% de temps à mon équipe’). Il nous pousse à assumer et à cultiver ce talent, là où nous aurions tendance à le minimiser. C’est pourquoi Edgar considère que ce n’est pas un luxe, mais ‘la base de la vie’.

‘Je dis un coach parce que c’est je trouve intéressant le travail du coach qui a un rôle miroir toujours voilà qui va te permettre de prendre conscience de tes de tes talents et ensuite de comment en faire des forces dans ton domaine.’

7. En quoi le système scolaire peut-il nous empêcher de développer nos vrais talents ?

Le système scolaire, par sa structure et ses objectifs, tend à standardiser les individus plutôt qu’à cultiver leur unicité. Son but est de s’assurer que chaque élève atteigne un niveau de base acceptable dans un large éventail de matières. Par conséquent, l’attention et les efforts sont quasi-systématiquement dirigés vers les points faibles. L’élève bon en maths mais faible en français passera plus de temps sur le français. Le système valorise la ‘complétude’ au détriment de l’excellence. Il nous apprend que la valeur réside dans la correction de nos défauts, nous habituant ainsi à ignorer nos points forts. En faisant cela, il étouffe souvent les talents atypiques qui ne rentrent pas dans les cases principales et nous conditionne pour une vie entière à penser que le travail est forcément synonyme d’effort sur ce que l’on n’aime pas ou ce pour quoi on n’est pas doué.

‘L’ambition du système scolaire, c’est sortir un maximum de gamins, que les gamins soient complets […] mais d’être complet, c’est être aussi un peu moyen partout. […] C’est pas forcément être bon partout.’


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