Logo de l'épisode [Best Episode] Arrêter de se la jouer petit - Episode 155 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] Arrêter de se la jouer petit – Episode 155

Épisode diffusé le 27 janvier 2025 par Estelle Ballot

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Ce ‘petit’ mot qui vous empêche de voir grand : pourquoi vous devez cesser de minimiser votre entreprise

Imaginez la scène : un petit-déjeuner convivial, l’odeur du café, des conversations qui s’animent. Je suis à un séminaire pour photographes de mariage, un univers fascinant où l’art rencontre l’entrepreneuriat à chaque instant. Au détour d’une discussion, une phrase, presque anodine, lancée par une personne talentueuse, résonne en moi avec une force incroyable. À la question ‘Et toi, que fais-tu dans la vie ?’, la réponse fuse, presque comme une excuse : ‘Oh, moi, j’ai monté ma petite entreprise’. Ce ‘petit’. Ce seul mot, si courant, si intégré à notre vocabulaire d’entrepreneur, est en réalité un véritable poison. Il est le symptôme d’un mal bien plus profond qui nous touche tous, du freelance débutant à l’expert reconnu : la tendance à nous la jouer ‘petit’.

Cette conversation a été un déclic. J’ai réalisé à quel point ce réflexe est universel. Comme je le confie souvent, j’essaie moi-même d’y faire attention, car je sais que je l’utilise encore malgré moi. C’est une béquille psychologique sur laquelle on s’appuie, pensant qu’elle nous protège. Si notre projet est ‘petit’, alors l’enjeu est moindre. Si notre activité est ‘petite’, l’échec sera moins cuisant. Mais en cherchant à nous protéger, nous construisons nous-mêmes les barreaux de notre propre cage. Nous limitons notre vision, nous bridons notre ambition et, pire encore, nous communiquons ce manque de confiance à nos prospects, à nos clients, à nos partenaires.

Cet article n’est pas un simple conseil de communication. C’est une invitation à plonger au cœur de votre mindset d’entrepreneur. Nous allons décortiquer ensemble pourquoi nous avons ce réflexe d’auto-sabotage, comment notre cerveau interprète ce langage et le transforme en réalité, et surtout, quelles sont les étapes concrètes et simples pour bannir définitivement le mot ‘petit’ de votre vocabulaire. Il est temps de vous voir et de vous présenter non pas comme le gérant d’une ‘petite activité’, mais comme le dirigeant fier et compétent de votre entreprise. Car la taille de votre succès dépendra d’abord de la grandeur de votre vision.

Le syndrome de la ‘petite entreprise’ : quand le langage devient un frein à l’ambition

Le phénomène est insidieux. Il s’immisce dans nos phrases sans même qu’on y prête attention. ‘Je cherche quelques petits clients’, ‘C’est juste un petit projet que je fais sur le côté’, ‘Je propose un petit service de…’. Nous pensons faire preuve d’humilité, de modestie. En réalité, nous plantons des graines de doute. C’est une tendance que j’observe partout, et qui m’a frappée lors de ce séminaire avec des photographes pourtant mondialement reconnus. Même au sommet de leur art, le réflexe persistait.

‘J’ai trouvé cette question vraiment intéressante et en fait assez assez profonde et surtout je pense qu’elle touche beaucoup beaucoup d’entrepreneurs, c’est le fait de minimiser ce qu’on fait.’

Pourquoi minimisons-nous ce que nous construisons avec tant d’efforts ?

La première raison, et la plus évidente, est la peur. L’entrepreneuriat est un saut dans le vide. En qualifiant notre projet de ‘petit’, nous tendons un filet de sécurité imaginaire. La logique est simple : si l’ambition affichée est modeste, la chute potentielle semblera moins vertigineuse. C’est une stratégie de protection de notre ego. Si ça ne marche pas, on pourra toujours se dire : ‘Après tout, ce n’était qu’un petit truc’. C’est une façon de nous donner une porte de sortie avant même d’avoir commencé à courir. Mais cette porte de sortie est aussi une barrière qui nous empêche d’accélérer. En minimisant l’enjeu, on minimise inconsciemment l’énergie, la concentration et les ressources que l’on est prêt à y investir. On se prépare à échouer en douceur, au lieu de se préparer à réussir avec fracas.

La deuxième raison est liée au syndrome de l’imposteur. Cette petite voix qui nous murmure que nous ne sommes pas légitimes, pas assez experts, pas à la hauteur. En disant ‘ma petite entreprise’, on désamorce la critique potentielle. On dit aux autres (et à soi-même) : ‘Ne me jugez pas trop durement, je ne prétends pas être un grand nom du secteur’. C’est une fausse humilité qui cache une profonde insécurité. Le problème, c’est que le marché, lui, ne fait pas dans la demi-mesure. Un client ne cherche pas un ‘petit’ expert pour résoudre un ‘gros’ problème. Il cherche la meilleure solution, la personne la plus compétente. En vous présentant comme ‘petit’, vous vous excluez d’office de la cour des grands.

La distinction cruciale : hobby vs. métier

Il est fondamental de faire la différence entre un projet annexe et une véritable activité professionnelle. Je n’ai absolument rien contre les ‘side projects’, au contraire, je trouve ça formidable. C’est un excellent moyen d’explorer sa créativité sans pression. Mais le discours doit être différent. Si votre objectif est de générer un revenu, si vous cherchez à vivre de cette activité, alors ce n’est plus un hobby. C’est votre métier.

‘Dès lors que c’est votre métier, il faut supprimer le mot petit de votre vocabulaire.’

Traiter votre entreprise comme un métier, c’est lui donner le respect qu’elle mérite. C’est reconnaître les heures de travail, les sacrifices, l’investissement financier et émotionnel que vous y consacrez. Le mot ‘petit’ est un manque de respect envers votre propre travail. C’est comme si un athlète de haut niveau disait : ‘Je fais juste un peu de course à pied le dimanche’. Non. Vous êtes un entrepreneur. Vous construisez quelque chose. Assumez-le. La première personne que vous devez convaincre de la valeur de votre entreprise, c’est vous-même. Et cela commence par les mots que vous utilisez pour la décrire.

Votre cerveau vous écoute : comment l’auto-persuasion négative modèle votre réalité

Le plus grand danger de ce langage auto-dépréciateur ne réside pas seulement dans l’image que vous renvoyez aux autres, mais dans le message que vous envoyez à votre propre cerveau. C’est un point que je martèle souvent, car sa compréhension est une clé fondamentale du développement personnel et professionnel. Les mots que nous utilisons ne sont pas de simples étiquettes ; ce sont des commandes que nous donnons à notre subconscient.

‘Attention aux mots que l’on utilise, les mots ont une réelle valeur, les mots engendrent des pensées et ces pensées engendrent nos actions.’

Ce n’est pas de la pensée magique, c’est de la neurobiologie de base. Notre cerveau est une machine à optimiser. Pour gérer la quantité phénoménale d’informations qu’il traite chaque seconde, il crée des raccourcis, des schémas, des habitudes. Quand vous répétez une affirmation, quelle qu’elle soit, vous créez et renforcez un chemin neuronal. Au début, c’est un petit sentier. Mais à force de l’emprunter, il devient une autoroute. La pensée devient automatique, une croyance solidement ancrée. Si vous vous répétez ‘j’ai une petite entreprise’, votre cerveau ne va pas chercher à vérifier si c’est objectivement vrai. Il va l’enregistrer comme un fait. Pour lui, c’est plus simple.

Le cercle vicieux de la ‘petite pensée’

Une fois que cette croyance est installée, elle colore toutes vos perceptions et influence toutes vos décisions. C’est un cercle vicieux implacable. La croyance (‘j’ai une petite entreprise’) engendre des pensées (‘je ne peux pas viser de gros clients’, ‘je dois proposer des petits prix’, ‘je n’ai pas les épaules pour ce projet ambitieux’). Ces pensées déclenchent des actions (vous ne contactez que des PME locales, vous fixez des tarifs bas, vous refusez une opportunité qui vous semble trop grande). Ces actions produisent des résultats (vous obtenez effectivement de petits contrats, générez un faible chiffre d’affaires). Et ces résultats viennent confirmer votre croyance de départ (‘Tu vois, j’avais raison, mon entreprise est bien petite’). La boucle est bouclée, et vous voilà piégé dans une réalité que vous avez vous-même créée.

‘À force de se dire qu’on a une petite entreprise, et ben on va croire qu’on a une petite entreprise. […] [Le cerveau] va considérer que c’est l’habitude, que c’est la routine, que c’est la norme et donc que c’est vrai.’

Rompre ce cycle demande un effort conscient. Il faut comprendre que votre cerveau n’est pas votre ennemi, il est juste efficace. Il suit les instructions que vous lui donnez. Le travail consiste donc à changer les instructions. Au lieu de programmer l’échec ou la médiocrité, vous devez consciemment programmer le succès et l’ambition. Cela ne signifie pas se mentir à soi-même et prétendre être une multinationale du jour au lendemain. Cela signifie simplement refuser de poser des limites artificielles à votre potentiel. Votre entreprise n’est pas ‘petite’, elle est ‘en développement’, ‘spécialisée’, ‘agile’, ‘en croissance’. Trouvez des qualificatifs qui décrivent sa situation actuelle de manière factuelle et positive, sans la diminuer.

La posture de l’entrepreneur : pourquoi vous valez plus que lorsque vous étiez salarié

Le contraste le plus frappant, et la preuve la plus évidente que ce langage est un choix et non une fatalité, apparaît lorsque l’on compare notre comportement en tant qu’entrepreneur et en tant que salarié. J’ai fait plusieurs allers-retours entre ces deux statuts, et la différence de posture est flagrante. Lorsque vous travaillez pour une entreprise, même une TPE de trois personnes, vous ne vous présentez jamais en la diminuant.

‘Lorsque l’on est salarié d’une entreprise et que l’on vient à se présenter par exemple face à un prospect, on ne va jamais dire […] ‘moi je m’occupe du marketing dans dans une petite entreprise, c’est une petite boîte, c’est pas c’est pas grand-chose’. Non, jamais.’

Pourquoi cette différence ? Parce qu’en tant que salarié, vous endossez un rôle. Vous représentez une entité qui est distincte de vous. Vous pouvez vous ‘cacher’ derrière la marque, la structure, la réputation de l’entreprise. Votre légitimité vous est conférée par votre poste. Vous êtes le ‘Responsable Marketing de la société X’. C’est un bouclier confortable. Vous n’avez pas à prouver la valeur de l’entreprise à chaque phrase ; son existence même est une preuve. Vous gonflez le torse, vous parlez avec assurance, car vous n’êtes pas seul. Vous êtes le porte-parole d’une organisation.

Incarner son entreprise avec fierté

Lorsque vous devenez entrepreneur, ce bouclier disparaît. Vous et votre entreprise ne faites plus qu’un. C’est votre nom, votre réputation, votre expertise qui sont en jeu. Cette fusion peut être terrifiante, et c’est précisément là que naît le réflexe de se minimiser. On se sent à nu, exposé. Mais c’est une erreur de perspective fondamentale. Vous n’avez rien perdu en devenant indépendant, bien au contraire. Votre valeur n’a pas diminué, elle s’est démultipliée.

‘Vous êtes une entreprise. Vous avez autant de valeur que si vous étiez salarié d’ailleurs, voire probablement plus de valeur que lorsque vous étiez salarié, puisque lorsque vous étiez salarié, vous vous cantonniez à un élément alors que là bien sûr vous avez ouvert votre champ des possibles.’

Pensez-y : en tant qu’entrepreneur, vous n’êtes plus seulement un expert dans votre domaine. Vous êtes aussi un stratège, un commercial, un gestionnaire, un responsable marketing. Vous avez développé une palette de compétences bien plus large. Le courage, la résilience, la vision que vous mettez dans votre projet ont une valeur inestimable. C’est cette valeur que vous devez incarner. Le défi est donc de faire un pas de recul. Oui, vous êtes votre entreprise, mais pour la vendre, vous devez apprendre à en parler comme si vous en étiez le plus fier des représentants. Vous devez adopter la même posture que lorsque vous étiez salarié : épaules droites, menton levé, voix claire. Vous n’êtes pas ‘juste’ un freelance. Vous êtes le fondateur et CEO de votre propre agence, de votre propre studio, de votre propre cabinet de conseil. C’est un changement de perspective qui change tout.

De la prise de conscience à l’action : votre plan en 3 étapes pour changer de discours

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que la solution est incroyablement simple. Elle ne demande pas d’investissement financier, pas de formation complexe. Elle ne demande qu’une chose : une décision. Le pouvoir de changer ce comportement est entièrement entre vos mains, et il peut être activé dès l’instant où vous finissez de lire cette phrase.

‘Une fois qu’on prend conscience du fait qu’on dit oui, je fais des petites choses […] il suffit d’en prendre conscience pour arrêter de le faire. C’est aussi simple que ça, vous n’avez qu’à décider d’arrêter de le faire.’

Bien sûr, ‘simple’ ne veut pas dire ‘facile’. La peur et le syndrome de l’imposteur ne vont pas disparaître par magie. Ils seront toujours là, à chuchoter dans le coin. La différence, c’est que vous allez décider de ne plus leur donner le micro. Vous n’êtes pas obligé de partager vos doutes avec le monde entier, et surtout pas avec vos clients. Voici un plan d’action concret pour passer de la prise de conscience à une transformation durable de votre posture.

Étape 1 : L’audit de votre langage

Pendant une semaine, devenez l’observateur de vous-même. Munissez-vous d’un carnet ou d’une note sur votre téléphone. L’objectif est de traquer chaque fois que vous utilisez un langage minimisant. Notez les phrases exactes que vous prononcez ou écrivez : dans un email à un prospect, lors d’un appel téléphonique, en discutant avec un ami, en vous présentant lors d’un événement. Ne vous jugez pas, contentez-vous de collecter les données. ‘J’ai un petit projet pour vous’, ‘Je suis juste un petit freelance’, ‘C’est une petite idée que j’ai eue’. À la fin de la semaine, relisez cette liste. La prise de conscience sera probablement brutale, mais elle est le prérequis indispensable au changement.

Étape 2 : Le remplacement sémantique

Maintenant que vous avez identifié les mots toxiques, il faut leur trouver des substituts puissants et précis. Préparez-vous une ‘boîte à outils verbale’. Au lieu de ‘ma petite entreprise’, dites ‘mon entreprise’, ‘mon agence’, ‘mon cabinet’, ‘mon activité’. Au lieu de ‘un petit client’, dites ‘un nouveau client’ ou ‘un client dans le secteur de…’. Au lieu de ‘un petit projet’, dites ‘un projet passionnant’, ‘un projet stratégique’, ‘une mission de…’. Il ne s’agit pas d’enjoliver la réalité, mais de la décrire avec professionnalisme et respect. Entraînez-vous à utiliser ces nouveaux termes, même seul à voix haute. Répétez votre nouvelle présentation jusqu’à ce qu’elle devienne naturelle. L’objectif est de créer de nouvelles autoroutes neuronales, plus positives et plus ambitieuses.

Étape 3 : L’incarnation physique

Le corps et l’esprit sont intimement liés. Adopter une nouvelle posture physique peut radicalement changer votre état d’esprit. Avant chaque rendez-vous important, avant chaque appel de prospection, prenez 30 secondes pour faire ce que j’appelle le ‘reset de l’entrepreneur’. Isolez-vous et mettez-vous en condition. Ancrez vos pieds dans le sol, redressez votre dos, ouvrez vos épaules, respirez profondément et levez légèrement le menton. Ce n’est pas de l’arrogance, c’est de la confiance. Cette posture envoie un signal puissant à votre cerveau : ‘Je suis prêt, je suis compétent, je suis légitime’. En changeant votre physiologie, vous changez votre psychologie. Vous entrez dans la conversation avec une énergie complètement différente, et votre interlocuteur le ressentira immédiatement.

Conclusion : Osez prendre votre juste place

Nous sommes arrivés au terme de cette réflexion, qui, je l’espère, a résonné en vous. Le chemin de l’entrepreneuriat est semé de doutes et d’incertitudes, c’est un fait. Mais le plus grand obstacle sur cette route est souvent celui que nous plaçons nous-mêmes. Ce ‘petit’ mot, cette tendance à minimiser notre valeur, est une barrière invisible mais terriblement efficace qui nous maintient en deçà de notre potentiel.

Le message que je voulais vous transmettre aujourd’hui est un message d’espoir et de pouvoir. L’espoir, car ce problème, si répandu soit-il, est loin d’être une fatalité. Le pouvoir, car vous avez en vous toutes les ressources pour le surmonter. Cela commence par une simple prise de conscience, suivie d’une décision ferme : celle de vous accorder le même respect que vous accorderiez à n’importe quelle autre entreprise. Votre projet mérite des mots ambitieux. Votre expertise mérite d’être présentée avec assurance. Votre valeur mérite d’être reconnue, d’abord par vous-même.

Alors, la prochaine fois que quelqu’un vous demandera ce que vous faites, prenez une grande respiration, redressez-vous, et répondez avec la fierté que votre travail mérite. Vous n’avez pas une ‘petite entreprise’. Vous avez une entreprise. Point. Et elle a tout le potentiel pour devenir grande, à condition que vous soyez le premier à y croire.

Foire aux questions (FAQ)

Pourquoi ai-je tendance à minimiser mon travail en parlant de ‘petite entreprise’ ?

Cette tendance est souvent un mécanisme de défense psychologique. En qualifiant votre entreprise de ‘petite’, vous diminuez inconsciemment les enjeux et la pression que vous ressentez. C’est une façon de vous protéger de la peur de l’échec : si le projet est présenté comme modeste, un éventuel insuccès semblera moins grave. Cela peut aussi être un symptôme du syndrome de l’imposteur, où l’on cherche à désamorcer les critiques en affichant une fausse humilité. C’est une stratégie de protection qui, malheureusement, limite votre propre vision et votre potentiel de croissance.

‘Très probablement parce que ça nous rassure. Finalement si c’est une petite activité, si c’est un petit projet, si c’est un on a des petits clients, peut-être que l’enjeu est moins important et finalement si on se plante, ce sera peut-être un peu moins grave.’

Quel est l’impact concret de mon langage sur le développement de mon activité ?

L’impact est double : interne et externe. En interne, à force de répéter que votre activité est ‘petite’, votre cerveau l’intègre comme une vérité et adapte vos actions en conséquence. Vous visez plus bas, vous fixez des prix plus faibles, vous n’osez pas saisir de grosses opportunités. C’est un cycle d’auto-sabotage. En externe, ce langage sape votre crédibilité. Un client qui cherche une solution à un problème important ne veut pas d’un ‘petit’ prestataire. Il veut un expert confiant. Votre langage est le premier indicateur de la confiance que vous avez en votre propre valeur.

‘Les mots engendrent des pensées et ces pensées engendrent nos actions. À force de se dire qu’on a une petite entreprise, et ben on va croire qu’on a une petite entreprise.’

Comment puis-je surmonter le syndrome de l’imposteur quand je parle de mon entreprise ?

Il est crucial de dissocier vos doutes internes de votre communication externe. Il est normal d’avoir des doutes, mais il n’est pas nécessaire de les partager avec vos clients ou prospects. La clé est d’adopter une posture de représentant de votre entreprise. Pensez à vous non pas comme ‘juste vous’, mais comme le CEO et porte-parole. Préparez un discours factuel et professionnel sur ce que vous faites et la valeur que vous apportez. Le syndrome de l’imposteur peut être présent en coulisses, mais il ne doit pas monter sur scène avec vous.

‘Que le syndrome de l’imposteur se promène dans le coin en vous disant ouh là là, mais attention, c’est pas bien sûr que tu sois tant une experte que ça […], ça je peux l’entendre. Mais ça veut pas dire qu’il faut le dire à tout va.’

En quoi le mindset d’un entrepreneur doit-il différer de celui d’un salarié ?

Un salarié représente une structure existante qui lui confère une légitimité externe. Il peut se ‘cacher’ derrière la marque. Un entrepreneur, lui, est la marque. Sa légitimité doit venir de l’intérieur et être projetée vers l’extérieur. Le mindset entrepreneurial exige d’assumer l’entière responsabilité de sa propre valeur et de la communiquer avec assurance. Contrairement au salarié qui exécute une fonction, l’entrepreneur incarne la vision, la stratégie et la valeur de toute son activité. Il doit donc adopter une posture de leader, même s’il est seul.

‘Finalement, c’est pas nous réellement que nous présentons, c’est l’entreprise. Donc on peut se cacher entre guillemets derrière la renommée de l’entreprise […]. Et bien, il n’y a aucune raison de ne pas faire la même chose lorsque l’on est à son compte.’

Quelles sont les premières actions à mettre en place pour mieux valoriser mon travail ?

La toute première action, la plus simple et la plus puissante, est de prendre conscience de votre langage. Faites un audit de la fréquence à laquelle vous utilisez des termes minimisants. Ensuite, décidez consciemment de les bannir. Préparez des formulations alternatives plus professionnelles et valorisantes (‘mon entreprise’ au lieu de ‘ma petite entreprise’). Enfin, travaillez votre posture physique avant les rendez-vous importants : se tenir droit, respirer profondément. Ces actions simples envoient des signaux de confiance à votre cerveau et à vos interlocuteurs.

‘Il suffit d’en prendre conscience pour arrêter de le faire. C’est aussi simple que ça, vous n’avez qu’à décider d’arrêter de le faire.’

Est-ce que reconnaître ses doutes est une mauvaise chose pour un entrepreneur ?

Absolument pas. Reconnaître ses doutes en privé ou avec des pairs de confiance est sain et nécessaire à la croissance. Cela permet de rester humble et d’identifier ses axes d’amélioration. Le problème n’est pas d’avoir des doutes, mais de les laisser transparaître dans votre communication commerciale et votre positionnement. Vos clients n’achètent pas vos doutes, ils achètent votre expertise et votre capacité à résoudre leurs problèmes. Il faut donc créer une frontière claire entre l’introspection personnelle et la présentation professionnelle de votre offre.

‘Vous n’êtes pas obligé de partager tous vos doutes avec votre entourage et surtout avec vos partenaires et vos clients. Et encore une fois, gardez en tête que ce que vous dites aux autres, vous le dites surtout à vous-même.’

Comment se présenter avec confiance même quand on débute son activité ?

La confiance ne vient pas nécessairement de l’expérience, mais de la clarté et de la conviction. Concentrez-vous sur la valeur que vous apportez, même à petite échelle. Au lieu de dire ‘je débute’, dites ‘je viens de lancer mon activité spécialisée dans…’. Mettez l’accent sur votre ‘pourquoi’, votre passion, et le problème spécifique que vous résolvez pour vos clients. La confiance se construit en se focalisant sur la valeur apportée plutôt que sur son propre statut. Pratiquez votre présentation jusqu’à ce qu’elle soit fluide et naturelle. Adopter une posture physique assurée aide également énormément.

‘On doit écarter les épaules, prendre une grande respiration, soulever un petit peu le menton et y aller.’


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