Le brainstorming, ce n’est pas de la magie : c’est une méthode
Quand on parle marketing, le mot ‘créativité’ arrive presque instantanément. On imagine des génies de la pub griffonnant des slogans révolutionnaires sur un coin de nappe. On pense innovation, fulgurance, idée de génie. Et bien sûr, on pense au fameux ‘brainstorming’. Ah, le brainstorming… ce mot magique qui promet de résoudre tous nos problèmes. On se dit : ‘Waouh, c’est génial, on va se retrouver tous ensemble dans une salle, on est 3, 4, 5, 10 personnes et on va créer. Super, j’adore cette idée’. Mais une fois dans la salle, face au tableau blanc, le silence s’installe. La pression monte. Comment fait-on, concrètement, pour ‘créer’ ? Comment génère-t-on des idées sur commande ?
La vérité, c’est que le brainstorming n’est pas toujours aussi évident qu’il y paraît. Loin d’être une conversation de café débridée, une session de créativité efficace est un exercice structuré, presque une discipline. C’est un muscle qui se travaille. Si vous avez déjà participé à une réunion de ‘remue-méninges’ qui s’est transformée en une longue discussion sans queue ni tête, ou pire, en un monologue de la personne la plus extravertie, vous savez de quoi je parle. Le risque est grand de finir avec des idées convenues, peu audacieuses, ou de frustrer la moitié de l’équipe qui n’a pas osé prendre la parole.
La bonne nouvelle ? Il existe des techniques, des cadres, des processus qui transforment ce moment potentiellement chaotique en une véritable usine à idées. Ce ne sont pas des formules magiques, mais des guides qui permettent de canaliser l’énergie du groupe, de débloquer les esprits les plus timides et d’explorer des territoires inattendus. C’est précisément ce que nous allons voir ensemble. Je vous propose de plonger au cœur de 12 techniques de brainstorming que vous pourrez appliquer dès demain. Des méthodes pour générer des idées en quantité, pour les approfondir, pour les challenger et, surtout, pour les sélectionner et les transformer en actions concrètes. Préparez vos carnets, car nous allons démystifier l’art de la créativité collective.
Les 6 règles d’or avant de lancer votre session de créativité
Avant même de choisir une des techniques de brainstorming que nous allons détailler, il est crucial de poser des fondations saines. Une session de créativité, c’est un peu comme un jardin : le résultat dépend autant des graines que vous plantez que de la qualité de la terre que vous avez préparée. Ignorer cette phase de préparation, c’est risquer de voir les meilleures idées mourir avant même d’avoir germé. Voici donc les six règles incontournables pour cultiver un environnement propice à l’innovation.
1. La préparation n’est pas une option, c’est une nécessité
On ne se lance pas dans un brainstorming à l’improviste, entre deux réunions. Cela demande un minimum d’organisation. Comme je le disais, ‘il faut se préparer un petit peu’. Cela signifie d’abord choisir en amont la ou les stratégies que vous allez utiliser. Allez-vous commencer par une phase de production intense avec des post-it, puis enchaîner avec une phase d’approfondissement avec la méthode de l’étoile ? Prévoyez votre déroulé. Ensuite, pensez au matériel : des feutres qui fonctionnent, des post-it de plusieurs couleurs, un grand tableau blanc, des feuilles… Anticiper ces détails logistiques permet de garder le groupe concentré sur l’essentiel : les idées.
2. L’intention claire : savoir où l’on va
Pourquoi êtes-vous réunis ? ‘Dites clairement à tout le monde ce qu’on est censé faire, ce qu’on cherche à faire’. L’objectif doit être limpide pour chaque participant. Cherchez-vous des idées totalement nouvelles et disruptives pour un produit ? Des solutions concrètes et rapides à implémenter pour un problème opérationnel ? Des noms pour votre nouvelle marque ? Cette clarté initiale agit comme une boussole. Sans elle, le groupe risque de naviguer à vue et de s’éparpiller dans toutes les directions, rendant le tri des idées quasi impossible à la fin.
3. L’accueil inconditionnel de toutes les idées
C’est la règle la plus connue, mais aussi la plus difficile à respecter. Il faut ‘accueillir toutes les idées, quelles qu’elles soient, qu’elles soient intelligentes, faisables, pas faisables, farfelues, nouvelles, déjà faites, on s’en fiche’. Durant la phase de divergence (la génération d’idées), le jugement est l’ennemi numéro un. Chaque critique, même constructive, chaque sourcil levé, peut couper l’élan créatif d’un participant. Les idées les plus folles sont souvent celles qui, une fois retravaillées, mènent aux innovations les plus marquantes. Encouragez la quantité plutôt que la qualité à ce stade.
4. L’inclusion : créer un espace psychologiquement sûr
Pour que chacun ose partager ses pensées, il faut que l’environnement soit bienveillant. ‘L’espace du brainstorming doit impérativement être un espace sûr. Tout le monde doit se sentir absolument à l’aise pour partager, il ne doit y avoir aucun jugement à aucun moment.’ Cela implique de donner la parole à tout le monde, de veiller à ce que les plus introvertis puissent s’exprimer (le brain writing est parfait pour cela) et de bannir toute forme de moquerie ou de cynisme. L’animateur a un rôle clé à jouer pour garantir cette sécurité psychologique.
5. Oser sortir des sentiers battus
Un brainstorming n’est pas une réunion de suivi de projet. Le but est précisément d’explorer de nouvelles pistes. ‘On est là pour faire preuve de créativité, donc ouvrez vos chakras et lâchez-vous.’ Encouragez les associations d’idées improbables, les questions naïves, les propositions qui semblent à première vue absurdes. C’est en quittant les autoroutes de la pensée habituelle que l’on découvre des chemins inexplorés. C’est l’essence même de la créativité.
6. L’art de combiner les techniques
Enfin, ne vous cantonnez pas à une seule méthode. La force d’une bonne session réside souvent dans l’enchaînement intelligent de plusieurs approches. ‘Associer et combiner les techniques de brainstorming, on n’est pas obligé de ne choisir qu’une seule technique… Au contraire, plus on va utiliser de techniques différentes, plus ça va nous permettre de trouver de nouvelles idées.’ Vous pouvez par exemple commencer avec une technique de génération de masse (Post-it), puis utiliser une technique de creusement (Étoile) sur les 3 idées les plus prometteuses, et enfin une technique de challenge (Six Chapeaux) sur l’idée finale. Cette polyvalence enrichit considérablement le processus.
10 techniques de brainstorming pour faire jaillir les idées
Une fois le cadre posé et les règles du jeu établies, il est temps de passer à l’action. Il n’existe pas une seule bonne façon de brainstormer. La meilleure technique est celle qui correspond à votre objectif, à la dynamique de votre groupe et à la nature du problème que vous cherchez à résoudre. Voici un arsenal de dix méthodes, des plus classiques aux plus surprenantes, pour ne plus jamais être à court d’inspiration.
1. La stratégie du Post-it : la puissance du volume et de la synthèse
C’est ma stratégie favorite, la plus simple et souvent la plus efficace pour démarrer. Le principe est d’une puissance redoutable : ‘une idée, un post-it’. On se donne un temps limité (10-15 minutes) et un sujet précis. Chacun, en silence, écrit tout ce qui lui passe par la tête sur des post-it. L’astuce, pour forcer la synthèse, est d’utiliser des feutres plutôt que des stylos. Cela oblige à n’écrire que quelques mots-clés. L’objectif est la quantité brute, sans filtre. C’est une phase de ‘purge’ où le cerveau se libère de toutes les idées, même les plus farfelues. C’est ce qui ‘va lui permettre de se donner le droit d’être créatif’. Une fois le temps écoulé, on colle tout au mur. Le résultat est souvent un nuage impressionnant d’idées qui servira de matière première pour la suite.
2. La technique de l’étoile : explorer une idée à 360 degrés
Ici, on ne cherche pas à générer une multitude d’idées, mais à ‘aller creuser une idée’ ou un projet existant. Vous écrivez votre concept au centre d’un tableau, puis vous dessinez une étoile à six branches autour. Chaque branche correspond à une question fondamentale : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment ? En reprenant l’exemple du thé aromatisé, cela donne : ‘Qui ? À qui sera destiné ce thé ?’ (Cible), ‘Quoi ?’ (Caractéristiques du produit), ‘Quand ? Quand allons-nous le lancer ?’ (Timing, saisonnalité), ‘Où ? Dans quels lieux allons-nous le vendre ?’ (Distribution), ‘Pourquoi ?’ (Mission, proposition de valeur), et ‘Comment ? Comment allons-nous le produire et le communiquer ?’ (Moyens). Cette structure simple force le groupe à analyser un problème sous tous ses angles et à ne rien laisser au hasard.
3. L’analyse SWOT créative : transformer les contraintes en opportunités
Le SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) est un classique des écoles de commerce, souvent utilisé pour l’analyse stratégique. Mais il peut être un formidable outil de brainstorming. Au lieu de simplement lister les éléments dans chaque case, utilisez-les comme des tremplins créatifs. Comment nos Forces peuvent-elles nous aider à saisir ces Opportunités ? Comment pouvons-nous utiliser nos Forces pour contrer ces Menaces ? Comment transformer nos Faiblesses en Forces ou en caractéristiques différenciantes ? Comment se protéger des Menaces qui pèsent sur nos Faiblesses ? ‘Ça va vous ouvrir un champ des possibles de nouvelles réflexions’ et transformer une analyse statique en une dynamique de résolution de problèmes.
4. L’analyse des écarts : cartographier le chemin vers le succès
Cette technique est parfaite pour les projets avec un objectif clair. Le processus est simple : d’un côté, vous décrivez votre situation actuelle (‘Où sommes-nous ?’). De l’autre, votre objectif final (‘Où voulons-nous aller ?’). Ensuite, le cœur du brainstorming consiste à lister ‘tous les obstacles qui pourraient se mettre en travers de notre chemin’. Une fois cette carte des obstacles dressée, le groupe réfléchit aux solutions pour contourner ou surmonter chacun d’eux. ‘Ça va vous permettre de comprendre quels sont les chemins difficiles, quels sont les chemins un peu plus faciles ou risqués’. C’est une approche pragmatique qui anticipe les difficultés et transforme l’incertitude en un plan d’action potentiel.
5. Le Brain Writing : la créativité silencieuse et collaborative
Je l’aime particulièrement car elle est ‘très utile notamment quand on a des personnes qui peuvent monopoliser la parole ou des personnes peut-être qui n’osent pas’. Le principe : chaque participant écrit trois idées sur une feuille, puis la passe à son voisin de droite. Ce dernier lit les idées et les développe, y ajoute des commentaires, des améliorations. On continue de faire tourner les feuilles jusqu’à ce que chacun ait contribué à toutes les listes. À la fin, l’animateur lit les chaînes d’idées enrichies. C’est une méthode incroyablement puissante pour construire sur les idées des autres de manière structurée et inclusive, garantissant que chaque voix est entendue.
6. La méthode des six chapeaux : multiplier les points de vue
Cette technique, développée par Edward de Bono, est fascinante. L’idée est de ‘regarder une problématique au travers de six regards différents’. Chaque participant (ou le groupe entier successivement) endosse un ‘chapeau’ imaginaire qui représente un mode de pensée : le chapeau blanc (faits objectifs), le rouge (émotions, intuitions), le noir (critique, risques), le jaune (optimisme, bénéfices), le vert (créativité, nouvelles idées) et le bleu (organisation, processus). En forçant le groupe à adopter un seul mode de pensée à la fois, on évite les débats stériles où l’optimiste et le pessimiste s’affrontent. On peut ainsi ‘creuser de façon beaucoup plus précise, beaucoup plus profonde des idées’.
7. Le Role Storming : se mettre dans la peau des autres
Proche des six chapeaux, cette méthode est plus théâtrale. ‘Chaque personne va prendre une personnalité, mais la personnalité d’un individu’. Un participant devient le client ultra-exigeant, un autre le fournisseur débordé, un autre l’employé de première ligne, un autre le concurrent agressif. Chacun doit alors réagir à l’idée ou au problème du point de vue de son personnage. ‘Ça va nous permettre de regarder les choses avec un regard parfaitement différent’. C’est une technique d’empathie forcée qui révèle des angles morts et des insights utilisateurs précieux, bien plus vivants qu’un simple persona sur une feuille de papier.
8. La visualisation : le brainstorming des sens
C’est une approche plus méditative, particulièrement efficace pour les sujets liés au design, à l’expérience utilisateur ou au branding. Le processus est itératif. L’animateur pose une intention : ‘créer le packaging de notre thé aromatisé’. Tout le monde ferme les yeux et imagine. Puis, on ouvre les yeux et on partage les visions. Ensuite, on se concentre sur un détail plus précis, comme ‘la pochette dans laquelle le thé va se trouver’. On ferme les yeux, on visualise, on partage. Puis on passe à ‘la petite étiquette qui est au bout du cordon’. En décomposant le problème en éléments sensoriels et visuels, on accède à une forme de créativité plus intuitive et émotionnelle.
9. La stratégie du ‘Et si’ : briser les chaînes de la réalité
J’adore cette technique car ‘elle permet toutes les fantaisies’. Le but est de poser des questions contre-factuelles et absurdes pour libérer l’esprit des contraintes habituelles. ‘Et si notre produit était vendu en 1852 ?’, ‘Et si nous n’avions pas de budget marketing ?’, ‘Et si nos clients étaient des enfants de 5 ans ?’, ‘Et si nous n’avions pas deux bras mais trois ?’. Ces questions impossibles forcent le cerveau à créer de nouvelles connexions et ‘faire jaillir des idées auxquelles nous n’aurions pas pensé’. Une idée née de la contrainte ‘pas de budget’ pourrait par exemple mener à une stratégie de guérilla marketing brillante.
10. Le changement de décor : l’inspiration par l’environnement
L’environnement a un impact énorme sur notre capacité à penser différemment. ‘Le fait d’être toujours dans un même environnement ne participe pas à la créativité’. Une salle de réunion aseptisée est souvent un tue-l’amour pour l’imagination. La solution ? Sortir. Faites votre brainstorming en marchant dans un parc, sur la plage, dans un café animé, dans un musée. ‘Encore une fois, ça permet à notre cerveau d’activer des éléments qu’il n’activerait pas dans une salle de réunion’. Le simple fait de changer de lieu peut suffire à provoquer de nouvelles perspectives et à insuffler une nouvelle énergie au groupe.
L’après-brainstorming : comment transformer l’or en lingots ?
Félicitations ! Votre mur est couvert de post-it, vos tableaux sont noircis d’idées et l’énergie est à son comble. Mais le travail est loin d’être terminé. C’est même là que commence la phase la plus délicate : ‘qu’est-ce qu’on fait de toutes ces idées ?’ Un brainstorming qui ne débouche sur rien est pire qu’une absence de brainstorming, car il génère de la frustration. Il est donc impératif d’avoir des méthodes pour trier, évaluer et prioriser cette matière brute. Voici deux stratégies très efficaces pour passer du chaos créatif à un plan d’action clair.
11. La matrice How / Now / Wow : identifier les pépites
Cette matrice est un outil de tri simple et visuel. Vous allez classer chaque idée dans l’une des trois catégories. La première, ‘How’ (Comment), regroupe les ‘idées originales mais qui sont pas encore tout à fait faisables’. Ce sont des concepts visionnaires, mais dont la mise en œuvre est complexe ou incertaine. La deuxième, ‘Now’ (Maintenant), contient les idées faciles à mettre en place, souvent des améliorations incrémentales, ‘des choses qu’on va pouvoir mettre en place maintenant’. La troisième, et la plus recherchée, est la catégorie ‘Wow’. Ce sont ‘les idées véritablement innovantes, originales mais qui en plus semblent être faisables’. Ce sont ces idées qui ont le potentiel de créer une véritable rupture tout en étant réalistes. Cet exercice permet de distinguer rapidement les ‘quick wins’ (Now), les projets de long terme (How) et les véritables innovations à fort potentiel (Wow).
12. L’analyse Effort vs. Valeur : la priorisation pragmatique
Cette seconde stratégie, inspirée du Lightning Decision Jam (LDJ), est encore plus orientée vers l’action. Vous créez une matrice à deux axes. L’axe vertical mesure la ‘valeur ajoutée’ de l’idée pour l’entreprise ou le client (de faible à élevée). L’axe horizontal mesure le ‘niveau d’effort’ nécessaire pour la mettre en place (de faible à élevé). Vous placez ensuite chaque idée sur ce graphique. Les idées qui se retrouvent dans le quadrant ‘Haute Valeur / Faible Effort’ sont vos priorités absolues, les fameux ‘quick wins’ à fort impact. Celles en ‘Haute Valeur / Effort Élevé’ sont les grands projets stratégiques à planifier. Celles en ‘Faible Valeur / Faible Effort’ peuvent être réalisées s’il reste du temps. Et celles en ‘Faible Valeur / Effort Élevé’ sont généralement à écarter. ‘Ça va nous permettre en tout cas de choisir, de définir les idées qui sont à creuser en priorité.’
Conclusion : Devenez l’architecte de votre propre créativité
Nous avons parcouru ensemble un véritable arsenal de 12 stratégies pour transformer vos sessions de brainstorming. Ce qu’il faut retenir, c’est que la créativité n’est pas un éclair de génie qui tombe du ciel, mais le résultat d’un processus intentionnel, d’un environnement bienveillant et d’outils adaptés. Vous n’avez plus d’excuse pour subir des réunions de créativité stériles. Vous avez désormais les clés pour les préparer, les animer avec une variété de techniques, et surtout, pour en exploiter les résultats de manière concrète.
N’ayez pas peur d’expérimenter. Combinez la rapidité du post-it avec la profondeur des six chapeaux. Osez le ‘Et si’ pour ensuite revenir sur terre avec une analyse Effort/Valeur. Chaque session est une occasion d’apprendre et d’affiner votre propre méthode. Et souvenez-vous que le but n’est pas seulement de trouver des idées, mais de créer une culture où l’expérimentation et la prise de parole sont encouragées. C’est dans ce terreau fertile que vous trouverez ‘la petite pépite, l’idée qui fait que notre marque, notre produit est différent des autres’. Alors, lancez-vous, organisez votre prochaine session, et préparez-vous à être surpris par l’intelligence collective de votre équipe, ou même par vos propres ressources si vous êtes seul. La prochaine grande idée est peut-être à portée de main, il suffit de créer les bonnes conditions pour la laisser émerger.
Questions fréquentes sur les techniques de brainstorming
1. Comment s’assurer que les personnes introverties participent activement ?
C’est un défi majeur dans de nombreuses sessions. La clé est d’utiliser des techniques qui n’obligent pas à une prise de parole spontanée et publique. Des méthodes comme le Brain Writing sont idéales, car elles permettent à chacun de contribuer par écrit, en silence, avant la discussion de groupe. La technique du Post-it, où tout le monde écrit individuellement avant de partager, est aussi très efficace pour garantir que toutes les idées initiales sont capturées, sans l’influence des voix dominantes. L’important est de créer un espace sûr où il n’y a aucun jugement.
‘L’espace du brainstorming doit impérativement être un espace sûr. Tout le monde doit se sentir absolument à l’aise pour partager, il ne doit y avoir aucun jugement à aucun moment.’
2. Quelle est la meilleure technique pour améliorer un produit ou un service existant ?
Pour approfondir un sujet déjà défini, les techniques d’exploration sont plus adaptées que celles de pure génération. La technique de l’étoile (Qui, Quoi, Quand, Où, Pourquoi, Comment) est parfaite pour cela, car elle force à analyser le produit sous tous ses angles. L’analyse SWOT créative est également excellente, car elle permet d’identifier les forces à amplifier et les faiblesses à corriger. Enfin, le Role Storming, en se mettant dans la peau d’un client, d’un utilisateur ou même d’un technicien du SAV, peut révéler des points d’amélioration très concrets et inattendus.
‘Le principe de la technique de l’étoile, c’est d’aller creuser une idée. Donc là, on part d’une idée ou d’un projet ou de quelque chose qu’on veut améliorer, créer, changer, peu importe.’
3. Peut-on organiser un brainstorming efficace lorsqu’on travaille seul ?
Absolument ! Le brainstorming n’est pas réservé aux grandes équipes. Si vous êtes solopreneur, plusieurs options s’offrent à vous. Vous pouvez appliquer la plupart de ces techniques seul, ce qui vous aidera à structurer votre pensée. Mais l’idéal est de solliciter des regards extérieurs. Comme je le suggère, ‘vous pouvez demander à des copains, des gens qui connaissent un petit peu votre boîte, votre marché, de travailler avec vous’. Avoir des personnes qui ne sont pas impliquées au quotidien dans votre projet apporte une fraîcheur et une objectivité extrêmement précieuses. N’hésitez pas à créer votre propre ‘mastermind’ temporaire pour une session de créativité.
‘Si vous travaillez seul, vous pouvez demander à des copains, des gens qui connaissent un petit peu votre boîte, votre marché, de travailler avec vous sur ce brainstorming.’
4. Que faire des idées qui semblent complètement folles ou irréalisables ?
Il ne faut surtout pas les jeter ! Ces idées sont précieuses. Durant la phase de génération, il est crucial d’accueillir absolument tout, car même une idée farfelue peut en inspirer une autre, plus réaliste. C’est ce que j’appelle la ‘purge’ : le cerveau a besoin de sortir ces idées pour s’autoriser à être pleinement créatif. Dans un second temps, lors du tri, vous pouvez les classer dans la catégorie ‘How’ (comment pourrait-on faire ?) ou les garder comme source d’inspiration. La technique du ‘Et si’ est spécifiquement conçue pour générer ce type d’idées et repousser les limites de la pensée conventionnelle.
‘Il n’y a pas de fausse idées, il n’y a pas de mauvaises idées, il n’y a pas d’idée infaisable. On marque tout ce qui nous vient par la tête. C’est ultra simple et c’est ultra puissant.’
5. Combien de temps devrait idéalement durer une session de brainstorming ?
Il n’y a pas de durée unique, mais un bon format est souvent de 90 minutes à 2 heures. Cela laisse le temps pour une introduction (5-10 min), une ou deux phases de génération d’idées (20-30 min chacune), et une phase essentielle de convergence et de tri (30-40 min). Des sessions trop courtes peuvent être frustrantes, tandis que des sessions trop longues entraînent une fatigue mentale et une baisse de créativité. L’important est de rythmer la session, d’alterner les types d’exercices (individuel, en groupe, silencieux, oral) et de prévoir des pauses si nécessaire. La clarté de l’objectif et la bonne animation sont plus importantes que la durée brute.
‘On se donne un point de départ, un temps défini et on écrit tous chacun dans son coin sur des post-it, une idée, un post-it, une idée, un post-it.’
6. Quelle est la plus grande erreur à éviter lors de l’animation d’un brainstorming ?
La plus grande erreur, et la plus commune, est de laisser le jugement s’immiscer dans la phase de génération d’idées. Critiquer, évaluer ou même questionner une idée trop tôt est le moyen le plus sûr de tuer la créativité dans l’œuf. L’animateur doit être le gardien de cet espace de non-jugement. La deuxième erreur est de ne pas avoir de processus clair pour la suite. Si les participants repartent sans savoir ce qui va advenir de leur contribution, ils se sentiront démotivés pour les prochaines fois. Il faut toujours conclure en expliquant les prochaines étapes : qui va synthétiser, comment les idées seront évaluées et quand ils auront un retour.
‘Accueillir toutes les idées, quelles qu’elles soient, qu’elles soient intelligentes, faisables, pas faisables, farfelues… on s’en fiche, on accueille absolument toutes les idées.’

![[Best Episode] 12 stratégies pour trouver de nouvelles idées - Episode 214 2 Logo de l'épisode [Best Episode] 12 stratégies pour trouver de nouvelles idées - Episode 214 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy](https://podcast-marketing.fr/wp-content/uploads/2025/10/le-podcast-du-marketing-strategie-digitale-persona-emailing-inbound-marketing-we-best-episode-12-strategies-pour-trouver-de-nouvelles-idees-episode-214-1.jpeg)
![[Best Episode] Comment fixer ses tarifs avec Insaff El Hassini - Episode 228 - on parle de prix, rémunération, devis 4 Logo de l'épisode [Best Episode] Comment fixer ses tarifs avec Insaff El Hassini - Episode 228 - on parle de prix, rémunération, devis du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy](https://podcast-marketing.fr/wp-content/uploads/2025/10/le-podcast-du-marketing-strategie-digitale-persona-emailing-inbound-marketing-we-best-episode-comment-fixer-ses-tarifs-avec-insaff-el-hassini-episode-228-on-parle-de-prix-remun-1024x1024.jpeg)

