Likes, followers… et zéro client ? Le guide pour enfin bâtir une communauté engagée
Vous passez des heures sur les réseaux sociaux. Vous publiez, vous commentez, vous suivez tous les conseils à la lettre. Les chiffres semblent bons : les vues grimpent, les likes s’accumulent. Vous avez l’impression de cocher toutes les cases, d’être un bon élève du marketing digital. Pourtant, à la fin du mois, le constat est amer : cette activité frénétique ne se traduit par aucun nouveau client. Cette frustration, beaucoup d’entrepreneurs la connaissent. C’est le piège des ‘vanity metrics’, ces indicateurs qui flattent l’ego mais ne remplissent pas le carnet de commandes. La véritable question n’est pas ‘combien de personnes me suivent ?’, mais ‘combien de personnes sont réellement connectées à ce que je fais ?’. C’est toute la différence entre une audience passive et une communauté engagée.
Quand j’étais plus jeune, mon professeur d’équitation me répétait sans cesse une phrase qui me semblait obscure : ‘Il faut que ton cheval soit engagé’. Pour l’adolescente que j’étais, l’engagement était un concept flou, surtout appliqué à un animal. J’ai mis du temps à comprendre. Un cheval engagé, c’est un cheval qui est à l’écoute, volontaire, qui répond aux sollicitations. Il ne subit pas, il participe. Des années plus tard, cette notion a refait surface dans ma vie professionnelle. Et j’ai compris que, pour une marque, une communauté qui n’est pas engagée n’a que peu de valeur. Comme pour mon cheval, une communauté engagée est une communauté qui fait attention à ce que vous dites, qui a envie de participer et qui répond activement à vos sollicitations. C’est un partenaire, pas un simple spectateur.
Mais comment passer de la course aux likes à la construction d’une relation authentique ? Comment transformer des followers silencieux en ambassadeurs passionnés ? Pour répondre à ces questions, j’ai invité une véritable experte de l’engagement : Nadia Gabriel. En 2014, elle a créé une communauté autour de la cosmétique qui compte aujourd’hui 270 000 membres. Mais son véritable coup de génie a été d’analyser 10 millions de points de données pour décoder les mécanismes profonds de l’engagement. Aujourd’hui, elle partage avec nous sa méthode pour construire bien plus qu’une audience : une force vive au service de votre marque. Préparez-vous à revoir complètement votre approche du marketing communautaire.
Chapitre 1 : Redéfinir l’engagement, le socle de votre stratégie de communauté
Avant même de penser à des tactiques ou des outils, il est crucial de s’arrêter sur la signification même du mot ‘engagement’. Dans le jargon du marketing digital, on a vite fait de le réduire à un ratio, un ‘taux d’engagement’ calculé à partir du nombre d’interactions sur une publication. Si cet indicateur a son utilité, il ne représente que la partie émergée de l’iceberg. Se focaliser uniquement dessus, c’est comme juger de la santé d’une forêt en ne comptant que les feuilles de quelques arbres. Le véritable engagement est plus profond, plus humain et surtout, multicanal.
Au-delà des métriques de vanité : qu’est-ce qu’une interaction de valeur ?
Nadia Gabriel nous le rappelle avec force : l’engagement ne se limite pas aux réseaux sociaux. Il est partout où votre marque entre en contact avec son audience. ‘Si j’ai une newsletter, je parle à des gens. Je dois les engager. Sur mon site, une landing page, une page de vente, c’est pareil. Si j’ai des articles de blog, est-ce que je les engage ?’, interroge-t-elle. L’engagement, c’est la capacité à ‘faire faire des actions à des gens’. Mais pas n’importe quelles actions. Un like est une action furtive, qui demande un effort quasi nul. Un commentaire réfléchi, le partage d’une expérience personnelle, l’inscription à une newsletter, la participation à un sondage… voilà des actions qui témoignent d’un niveau d’implication bien supérieur. Elles signalent à notre cerveau que cette marque a de l’importance pour nous. Chaque petite action est une brique qui solidifie le lien entre le consommateur et la marque, le rapprochant un peu plus du statut de client, puis d’ambassadeur.
Le risque de se concentrer sur les vanity metrics est double. D’une part, cela peut nous conduire à optimiser nos contenus pour des réactions superficielles (contenus polémiques, mèmes faciles) qui génèrent des interactions mais ne construisent aucune relation de confiance. D’autre part, cela nous fait oublier tous les autres points de contact où un engagement de qualité peut se nouer. Un email ouvert et lu avec attention, un temps passé significatif sur un article de blog, une réponse détaillée à un questionnaire sont des signaux d’engagement bien plus forts qu’un simple pouce levé sur Instagram. La première étape est donc de cartographier tous vos points de contact et de vous demander pour chacun : ‘Quelle action de valeur puis-je encourager ici pour renforcer le lien avec mon audience ?’.
L’engagement comme un dialogue, pas un monologue
Une communauté réellement engagée n’est pas un fan club qui applaudit passivement tout ce que vous faites. C’est un écosystème vivant où les membres interagissent non seulement avec la marque, mais aussi entre eux. Nadia l’a vécu avec sa propre communauté : ‘J’ai des personnes qui passaient des weekends entiers à aller mettre des avis pour aider toute la communauté à réussir ses achats’. C’est là que la magie opère. Lorsque votre communauté prend vie d’elle-même, lorsque les membres s’entraident, partagent leurs expériences et créent de la valeur les uns pour les autres, vous avez gagné. Vous n’êtes plus seulement un fournisseur de produits ou de services, vous êtes le catalyseur d’un mouvement, le gardien d’un espace de confiance et d’échange. Cet esprit d’entraide est le signe ultime d’une communauté saine et durable. Il transforme votre marque en une plateforme, un lieu de rassemblement qui a une utilité bien au-delà de sa fonction commerciale initiale.
Pour parvenir à ce stade, il faut changer de posture : passer de celui qui parle à celui qui écoute et facilite la conversation. Cela implique de créer des espaces où les membres peuvent échanger librement, de poser des questions ouvertes, de valoriser les contributions des membres et de mettre en avant leurs histoires. C’est un investissement en temps et en attention, mais le retour sur investissement est immense. Une communauté où les membres se sentent écoutés et utiles est une communauté qui non seulement achètera vos produits, mais les défendra, les améliorera par ses retours et attirera naturellement de nouveaux membres.
Chapitre 2 : Le point de départ de tout engagement authentique : votre ‘Why’
On parle souvent de l’importance de comprendre son client, son fameux ‘persona’. C’est une base indispensable, un prérequis. Mais Nadia Gabriel nous invite à compléter cette démarche par une introspection tout aussi cruciale : la clarification et la communication de notre propre ‘Pourquoi’. Dans un marché saturé où les offres se ressemblent, ce ne sont plus seulement les caractéristiques d’un produit qui font la différence, mais la mission, la vision et les valeurs de la marque qui le porte. C’est ce qui crée la connexion émotionnelle, le fameux ‘alignement’ qui pousse les gens à s’engager.
Partagez votre démarche, pas seulement votre produit
Pourquoi avez-vous lancé cette activité ? Quelle est l’épine dans le pied, le ‘pain’ que vous avez voulu résoudre, pour vous-même ou pour les autres ? Quelle est cette chose qui vous fait vous lever chaque matin ? Ces questions ne sont pas des exercices de développement personnel. Elles sont au cœur de votre stratégie marketing. ‘Les gens sont touchés par ça’, explique Nadia. ‘C’est ce qui va faire bouger les gens, c’est parce qu’à un moment donné ils vont se sentir alignés avec ce que vous êtes en train de créer.’ Communiquer sur sa démarche, c’est raconter son histoire, ses doutes, ses convictions. C’est montrer l’humain derrière la marque. Et dans une ère de défiance généralisée, cette authenticité est une monnaie d’une valeur inestimable.
Pensez à la différence entre ces deux approches :
1. ‘Voici notre nouvelle crème hydratante, formulée avec de l’acide hyaluronique pour une peau repulpée.’
2. ‘J’ai passé des années à souffrir d’une peau sèche et sensible, essayant des dizaines de produits qui promettaient la lune sans résultat. Frustrée, j’ai décidé de créer la solution que je ne trouvais nulle part : une crème simple, avec des ingrédients que je pouvais comprendre, et qui apportait un réel confort. Notre mission est d’aider toutes les personnes qui vivent ce même combat à retrouver une peau apaisée.’
Laquelle de ces deux histoires vous touche le plus ? Laquelle vous donne envie d’en savoir plus et de faire confiance ? La réponse est évidente. En expliquant le ‘Pourquoi’, vous ne vendez plus un produit, vous invitez les gens à rejoindre une quête qui fait sens pour eux.
L’alignement des valeurs : le plus puissant des aimants à communauté
Le concept du ‘Why’, popularisé par Simon Sinek, n’est pas réservé aux géants comme Apple. Il s’applique à toutes les échelles, du freelance à la multinationale. Aujourd’hui, les consommateurs, et notamment les nouvelles générations, ‘votent’ avec leur portefeuille. Ils choisissent de soutenir des entreprises dont les valeurs résonnent avec les leurs, que ce soit sur le plan écologique, social ou éthique. Vos valeurs ne doivent pas être un simple paragraphe sur la page ‘À propos’ de votre site. Elles doivent être incarnées, démontrées par des actions concrètes. ‘Ma valeur c’est ça et regardez, je vous le démontre’, insiste Nadia. C’est cette cohérence entre le discours et les actes qui bâtit la confiance, le fameux ‘Trust’ qui est au cœur de son entreprise.
Cet alignement des valeurs agit comme un filtre naturel. Il n’attirera pas tout le monde, et c’est une bonne chose. Il attirera les ‘bonnes’ personnes, celles qui sont susceptibles de devenir non seulement des clients, mais des membres actifs et loyaux de votre communauté. Ce sont ces personnes qui, se reconnaissant dans votre mission, auront envie de s’engager, de contribuer et de propager votre message. En résumé, avant de demander à votre communauté de s’engager pour vous, demandez-vous si vous leur avez donné une raison suffisamment forte de le faire. Cette raison, c’est votre ‘Why’, ce sont vos valeurs. Communiquez dessus avec sincérité et constance, et vous verrez votre audience se transformer en une véritable tribu.
Chapitre 3 : Devenez obsédé par votre audience (clients et non-clients)
Une fois que votre mission est claire, l’étape suivante est de tourner le projecteur vers votre audience pour la comprendre avec une profondeur quasi obsessionnelle. Beaucoup d’entrepreneurs pensent connaître leur cible, mais se basent souvent sur des intuitions ou des données superficielles. Pour construire une communauté engagée, il faut aller bien au-delà. Il faut devenir un véritable détective, collectant des indices et des informations en continu pour affiner sa compréhension et, in fine, mieux servir sa communauté.
La collecte de données : un impératif stratégique à l’ère de la vie privée
Nadia Gabriel souligne un paradoxe moderne : ‘C’est de plus en plus dur d’aller chercher de la donnée’, notamment depuis les mises à jour comme celle d’iOS 14 qui limitent le tracking publicitaire. En même temps, cette donnée est plus cruciale que jamais. Sans elle, le risque de développer des produits ou des services à côté de la plaque est immense, coûtant un temps et un argent précieux. La solution n’est pas de contourner les règles, mais de changer d’approche : passer d’une collecte de données subie (tracking) à une collecte de données consentie et collaborative. Il faut donner aux gens une bonne raison de partager leurs informations.
Comment faire concrètement ? Les outils sont nombreux et souvent gratuits ou peu coûteux :
- Les sondages : Utilisez Google Forms, Typeform, ou même les fonctions natives d’Instagram ou LinkedIn pour poser des questions précises sur les besoins, les attentes, les habitudes de consommation, le budget, etc.
- Les entretiens individuels : C’est la méthode la plus riche. Comme le suggère Estelle, il faut oser contacter directement des gens (même des inconnus) sur LinkedIn et leur proposer un court échange. ‘Il n’est jamais arrivé que quelqu’un me refuse un entretien’, confie-t-elle. Les gens adorent donner leur avis et se sentir écoutés.
- L’analyse des conversations : Plongez dans les forums, les groupes Facebook, les commentaires de blog ou de vidéos YouTube liés à votre thématique. Quelles sont les questions récurrentes ? Les frustrations exprimées ? C’est une mine d’or d’informations brutes et authentiques.
L’erreur la plus commune est de s’arrêter à ses propres clients. Nadia nous met en garde : ‘J’ai aussi besoin de comprendre mes non-clients pour aller les chercher’. Pourquoi ne vous choisissent-ils pas ? Quels sont les freins ? Qu’est-ce que la concurrence fait mieux ? Comprendre les non-clients, c’est identifier des opportunités de croissance et des parts de marché inexplorées.
La co-création : transformez votre audience en partenaire
La collecte de données ne doit pas être un processus à sens unique. C’est la première étape d’un dialogue qui peut mener à quelque chose de bien plus puissant : la co-création. Lorsque vous sollicitez l’avis de votre communauté, vous ne faites pas que récolter de l’information, vous envoyez un message fort : ‘Votre opinion compte. Vous faites partie de l’aventure’. C’est le fondement d’une culture ‘customer-centric’. Le simple fait de poser des questions montre que vous vous souciez d’eux.
Mais la véritable magie opère lorsque vous bouclez la boucle. Nadia insiste sur ce point : ‘Je vous ai écouté, merci beaucoup, grâce à vous le projet est sur pied’. Cette démarche est incroyablement puissante. Imaginez l’impact sur un membre de votre communauté : vous lui avez demandé son avis sur le prochain parfum d’un gel douche, il a voté, et quelques mois plus tard, il voit ce produit en rayon. Il ne voit pas juste un produit, il voit le résultat de sa contribution. ‘Je peux être du coup le premier client parce que ça me correspond totalement. Et je vais en être fière. Et du coup, je suis plus susceptible aussi d’aller en parler aux autres.’
Ce processus transforme un consommateur passif en un acteur engagé, presque un co-propriétaire du projet. Il se sent investi d’une mission. En impliquant votre communauté dans vos décisions – que ce soit le sujet d’un prochain article, le design d’un packaging, ou les fonctionnalités d’un service – vous ne développez pas seulement de meilleurs produits, vous tissez des liens de loyauté et de confiance quasi indestructibles. C’est l’une des stratégies les plus efficaces pour bâtir une communauté véritablement engagée sur le long terme.
Chapitre 4 : L’activation : comment transformer l’engagement en croissance
Vous avez défini votre ‘Why’, vous comprenez votre audience sur le bout des doigts et vous avez même commencé à co-créer avec elle. Votre communauté est maintenant ‘chaude’, attentive et bienveillante. C’est le moment de passer à la dernière étape : l’activation. Il s’agit de canaliser cette énergie positive pour en faire un moteur de croissance pour votre activité. Cela passe par deux leviers principaux : oser demander de l’aide et mettre en place des mécaniques pour encourager le bouche-à-oreille.
L’art de demander : le super-pouvoir que vous n’utilisez pas
Beaucoup d’entrepreneurs ont une pudeur ou une peur à l’idée de demander de l’aide à leur communauté. On pense que cela fait ‘mendiant’, qu’on va déranger, ou qu’on doit se débrouiller seul. C’est une erreur de perception fondamentale. Estelle le résume parfaitement : ‘Bien souvent les gens sont bien contents d’aider’. Pourquoi ? Parce que si vous avez apporté de la valeur (via un podcast, un blog, des conseils), les gens se sentent naturellement redevables. Leur donner un moyen simple de vous ‘rembourser’ est en fait un service que vous leur rendez. Cela leur permet d’équilibrer la relation et de se sentir utiles.
La clé est d’être spécifique et sincère. Ne dites pas simplement ‘soutenez-moi’. Dites exactement ce qui vous aiderait. ‘On dit exactement aux personnes ce qui nous aiderait’, conseille Nadia. Voici des exemples concrets :
- ‘Si cet épisode de podcast vous a plu, la meilleure façon de m’aider est de le partager à une personne que ça pourrait intéresser. Ça prend 10 secondes et ça fait une énorme différence pour moi.’
- ‘Je lance un nouveau produit. Pourriez-vous me donner votre avis sur la page de description en remplissant ce petit questionnaire de 3 questions ? Vos retours sont précieux.’
- ‘Nous venons de publier un livre. Laisser un avis sur Amazon, même court, nous aiderait énormément à gagner en visibilité.’
Le copywriting de votre demande est essentiel. Expliquez le contexte, le bénéfice pour vous, et rendez l’action la plus simple possible. En étant transparent sur vos besoins, vous ne quémandez pas, vous invitez votre communauté à participer à votre succès. Et une communauté engagée est toujours fière de voir ‘sa’ marque réussir.
Construire des boucles virales pour identifier vos ambassadeurs
Au sein de votre communauté, tout le monde n’a pas le même niveau d’engagement. C’est normal. La loi de Pareto s’applique souvent : une petite fraction de vos membres génère la majorité de l’activité. Nadia les appelle les ‘super contributeurs’, Estelle la ‘top fan base’. Ce sont vos pépites, vos futurs ambassadeurs. Il est crucial de les identifier et de les chérir. Comme le rappelle Nadia avec l’exemple de Wikipédia, ‘tu as 1% des contributeurs qui écrivent 50% des articles’.
Votre rôle est de mettre en place des systèmes, que Nadia appelle des ‘viral loops’ (boucles virales), pour encourager ces personnes à parler de vous et pour faciliter leur démarche. Cela peut prendre plusieurs formes :
- Un programme de parrainage simple : ‘Invitez un ami et recevez tous les deux une réduction de 10%.’
- Du contenu facilement partageable : Créez des infographies, des citations inspirantes ou des résumés d’articles avec des boutons de partage évidents.
- Des campagnes de témoignages : Incitez vos clients satisfaits à laisser des avis sur des plateformes tierces (Google, Trustpilot, etc.) ou à enregistrer de courtes vidéos.
- Des kits ambassadeurs : Fournissez à vos plus grands fans des visuels, des textes pré-rédigés et des liens pour qu’ils puissent facilement parler de vous sur leurs propres réseaux.
L’emailing est un canal particulièrement puissant pour cela. Comme le souligne Nadia, ‘j’ai l’impression que tu me parles qu’à moi’. L’email permet de créer une relation intime et de faire des demandes personnalisées qui ont beaucoup plus d’impact qu’un post générique sur les réseaux sociaux. En activant judicieusement votre communauté, vous ne faites pas que vendre. Vous construisez une armée de volontaires passionnés qui deviendront votre plus grande force marketing.
Conclusion : L’engagement, un marathon de relations humaines
Bâtir une communauté engagée n’est pas une série de hacks ou de tactiques à la mode. C’est un changement de philosophie. C’est passer d’une logique transactionnelle (‘comment puis-je leur vendre quelque chose ?’) à une logique relationnelle (‘comment puis-je leur apporter de la valeur et construire une relation de confiance ?’). Les stratégies dévoilées par Nadia Gabriel reposent sur des principes humains intemporels : l’authenticité, l’écoute, le partage et la réciprocité.
Récapitulons les quatre piliers de cette approche :
1. Commencez par votre ‘Why’ : Ancrez votre communication dans votre mission et vos valeurs pour créer une connexion émotionnelle forte.
2. Devenez obsédé par votre audience : Écoutez-les en permanence, en particulier vos non-clients, pour rester pertinent et utile.
3. Faites-en des partenaires : Impliquez votre communauté dans vos projets via la co-création pour renforcer leur sentiment d’appartenance.
4. Activez-les avec intention : N’ayez pas peur de demander de l’aide de manière spécifique et facilitez le bouche-à-oreille pour transformer vos fans en ambassadeurs.
Ce chemin demande de la patience et de la constance. Une communauté ne se construit pas en un jour. Mais chaque conversation, chaque sondage, chaque commentaire auquel vous répondez est une brique ajoutée à un édifice solide et durable. Un édifice qui non seulement vous apportera des clients, mais vous soutiendra dans les moments difficiles, vous donnera une énergie incroyable et donnera un sens bien plus profond à votre aventure entrepreneuriale. Alors, quel est le premier petit pas que vous pouvez faire cette semaine pour engager un véritable dialogue avec votre communauté ?
FAQ : Vos questions sur la création d’une communauté engagée
Quelle est la première étape concrète pour bâtir une communauté engagée ?
La première étape n’est pas technique, elle est introspective. Avant même de penser aux outils ou aux plateformes, vous devez clarifier et articuler votre ‘Pourquoi’ (votre ‘Why’). Pourquoi votre entreprise existe-t-elle au-delà du profit ? Quelle est votre mission, quelles sont vos valeurs fondamentales ? C’est ce socle qui va attirer les bonnes personnes et créer un alignement émotionnel. Communiquer sincèrement sur votre démarche, vos motivations et même vos difficultés est ce qui va toucher les gens et leur donner envie de rejoindre votre aventure, bien plus qu’une simple liste de caractéristiques produit.
‘C’est important de ne pas être juste sur le produit et le service, mais d’être sur la démarche. Pourquoi ? Parce que les gens sont touchés par ça. (…) C’est ce qui va faire bouger les gens, c’est parce qu’à un moment donné ils vont se sentir alignés avec ce que vous êtes en train de créer.’
Comment mesurer l’engagement au-delà des ‘vanity metrics’ comme les likes ?
Pour mesurer l’engagement réel, il faut regarder des actions plus significatives qui indiquent un véritable intérêt et une implication. Analysez le temps passé sur vos pages, le taux de complétion de vos vidéos, le taux d’ouverture et de clic de vos newsletters. Observez la qualité des commentaires : sont-ils de simples emojis ou des partages d’expérience ? Suivez le nombre de partages de vos contenus, les réponses à vos sondages, et surtout, les conversations qui naissent entre les membres de la communauté eux-mêmes. L’engagement véritable est multicanal et se mesure à la qualité des interactions, pas seulement à leur quantité.
‘On va regarder les taux d’engagement, c’est-à-dire le nombre d’interactions entre les personnes qui suivent un compte et le nombre total d’abonnés. (…) Néanmoins ça va plus loin que ça, l’engagement avec sa communauté, c’est multicanal. Si j’ai une newsletter, je parle à des gens. Je dois les engager.’
Pourquoi est-il si important de parler aussi à ses ‘non-clients’ ?
Parler uniquement à vos clients actuels vous enferme dans une bulle de confirmation. Vous comprenez pourquoi ils vous aiment, mais vous ne savez pas pourquoi les autres vous ignorent ou choisissent vos concurrents. Discuter avec vos non-clients est crucial pour identifier les angles morts de votre offre : un prix inadapté, un message peu clair, une fonctionnalité manquante, ou une perception erronée de votre marque. C’est en comprenant leurs freins et leurs attentes que vous pourrez débloquer de nouvelles parts de marché et adapter votre stratégie pour attirer une audience plus large.
‘J’ai aussi besoin de comprendre mes non-clients pour aller les chercher. (…) C’est extrêmement important d’aller chercher les non-clients parce que du coup vous avez des parts de marché qui pourraient s’ouvrir à vous si vous les comprenez et vous leur proposez un produit ou un service qui est adapté.’
Qu’est-ce que la co-création et comment la mettre en place simplement ?
La co-création est le processus qui consiste à impliquer activement votre communauté dans le développement ou l’amélioration de vos produits, services ou contenus. Cela va au-delà du simple sondage. Il s’agit de créer un dialogue où leurs idées et leurs retours ont un impact visible. Pour commencer simplement, vous pouvez leur demander de voter pour le prochain sujet de votre podcast, de choisir entre deux designs de packaging, ou de donner leur avis sur le nom d’un nouveau service. L’étape clé est de toujours ‘boucler la boucle’ : montrez-leur que vous les avez écoutés et que leur contribution a mené à un résultat concret.
‘Vous m’avez aidé à aller identifier quelles sont vos attentes (…) eh bien, je vous ai écouté, merci beaucoup, grâce à vous le projet est sur pied. (…) Et ça c’est incroyable parce que ça donne cette image effectivement que on l’a fait ensemble.’
J’ai peur de déranger ma communauté en leur demandant de l’aide. Comment faire ?
Cette peur est légitime mais souvent infondée. Si vous apportez régulièrement de la valeur à votre communauté, ses membres ressentent souvent une forme de ‘dette’ positive et sont heureux de pouvoir vous rendre la pareille. La clé est dans la manière de demander. Soyez humble, sincère et surtout très spécifique. N’utilisez pas une formule vague comme ‘aidez-moi’. Expliquez précisément quelle action simple et rapide de leur part aurait un grand impact pour vous (par exemple : ‘laisser un avis de 2 lignes sur [plateforme]’, ‘partager ce post à une personne’). En contextualisant votre demande, vous n’êtes pas un mendiant, mais un créateur qui invite sa communauté à participer à son succès.
‘On dit exactement aux personnes ce qui nous aiderait. On n’a pas peur de se dire oh là là demander de l’aide quand même. Non non. En fait, les gens sont bien contents souvent de nous aider. (…) Bien souvent les gens sont bien contents d’aider parce que (…) ça apporte des choses aux gens.’
Comment identifier et motiver les ‘super contributeurs’ de ma communauté ?
Les ‘super contributeurs’ sont les membres les plus actifs et passionnés. Repérez-les en observant qui commente le plus souvent, qui répond aux questions des autres membres, qui partage systématiquement vos contenus ou qui vous envoie des messages privés constructifs. Une fois identifiés, valorisez-les ! Mettez-les en avant publiquement, offrez-leur un accès en avant-première à vos nouveautés, créez un groupe privé pour eux, ou demandez-leur directement leur avis sur des sujets stratégiques. En leur donnant de la reconnaissance et un statut spécial, vous renforcez leur engagement et les transformez en véritables ambassadeurs qui animeront et feront grandir la communauté à vos côtés.
‘Dans une communauté, il y aura toujours des gens un peu passifs et c’est pas grave. (…) Et tu auras des gens qui vont aller plus loin et ils ont besoin qu’on leur dise quoi faire et comment ça apporte de la valeur. Et il faut s’en servir. (…) C’est les gens qui sont ultra fan de ta marque, de ta communauté.’


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