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Alcool et productivité : mythes et réalités – avec Sylvain Rouget – Episode 269

Épisode diffusé le 13 février 2025 par Estelle Ballot

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Alcool et productivité : ce verre qui sabote discrètement votre réussite

Février. Le mois de janvier, avec son élan de bonnes résolutions, est derrière nous. Parmi elles, une tendance gagne du terrain, bien au-delà d’un simple défi de début d’année : le ‘Dry January’. Ce n’est plus seulement une pause post-fêtes, mais le symptôme d’une réflexion plus profonde qui infuse le monde professionnel, notamment chez les entrepreneurs et les cadres. De plus en plus de leaders, de créateurs, de personnes soumises à une pression intense, se posent la question. Comme l’a si bien résumé Estelle Ballot dans son podcast, ‘J’entends de plus en plus de gens qui me disent faire une pause voire arrêter complètement l’alcool pour se sentir mieux, pour être plus efficace, pour être plus pro’.

Cette mouvance n’est pas anodine. Elle soulève un paradoxe fondamental de notre société : l’alcool, si profondément ancré dans nos rituels sociaux et professionnels – le pot de fin de projet, le verre pour ‘décompresser’, le déjeuner d’affaires – est-il vraiment l’allié de notre performance ? Ou est-ce une béquille qui, à notre insu, scie la branche sur laquelle notre ambition est assise ? Nous pensons l’utiliser pour gérer le stress, célébrer une victoire ou mieux dormir après une journée harassante, mais si c’était tout l’inverse ? Si chaque verre, même celui qui semble inoffensif, était en réalité un petit caillou dans l’engrenage de notre productivité, de notre clarté mentale et de notre bien-être ?

Pour explorer cette zone d’ombre, nous nous appuyons sur l’expertise de Sylvain Rouget, qui accompagne justement les cadres et entrepreneurs à se libérer de l’emprise de l’alcool. Cet article n’est pas une injonction, ni un jugement. C’est une invitation à regarder derrière le rideau, à comprendre les mécanismes subtils par lesquels l’alcool influence notre cerveau, notre corps et, in fine, nos résultats. Nous allons déconstruire ensemble les mythes tenaces et explorer comment la reprise de contrôle sur notre consommation peut devenir un levier de performance et de confiance en soi insoupçonné.

Le piège caché : comment l’alcool nourrit l’anxiété et détruit le sommeil

L’un des mythes les plus répandus est celui du verre ‘détente’. Après une journée de réunions complexes, de décisions stratégiques et de gestion de la pression, quoi de plus normal que de chercher un moyen de relâcher la tension ? L’alcool apparaît alors comme une solution immédiate et efficace. Pourtant, cette solution est un leurre qui cache un piège redoutable, agissant sur deux piliers de la performance : la gestion du stress et la qualité du sommeil.

L’illusion de la détente : le cercle vicieux de l’anxiété

Lorsque vous buvez un verre, l’alcool agit sur votre cerveau en stimulant les récepteurs GABA, qui ont un effet inhibiteur et calmant. C’est cette action qui procure la sensation de relaxation initiale. Vous vous sentez moins tendu, vos soucis semblent s’éloigner. Le problème, comme l’explique Sylvain Rouget, est ce qui se passe ensuite. Pour maintenir son équilibre, votre cerveau réagit à cette sédation artificielle en augmentant la production de glutamate, un neurotransmetteur excitant. Quelques heures plus tard, une fois les effets de l’alcool dissipés, vous vous retrouvez avec un surplus de glutamate. Le résultat ? Un état d’anxiété, de nervosité et d’agitation souvent supérieur à celui que vous cherchiez à fuir initialement.

‘Au départ on boit l’alcool pour se détendre et justement ne plus être anxieux, mais ce qu’il faut savoir c’est que quelques heures plus tard, notre niveau d’anxiété il va être accru par rapport au niveau qu’on avait auparavant.’ – Sylvain Rouget

Ce mécanisme crée un cercle vicieux dévastateur. Vous ressentez de l’anxiété, vous buvez pour la calmer. L’alcool provoque une anxiété de ‘rebond’, ce qui vous incite à boire à nouveau pour trouver un soulagement. Comme le souligne Estelle Ballot en comparant avec le tabac, ‘c’est la cigarette qui crée l’anxiété que l’on essaie de faire redescendre avec la cigarette’. C’est un système qui s’auto-alimente. Pour un entrepreneur, cette anxiété accrue se traduit par une difficulté à prendre des décisions claires, une tendance à la procrastination, une irritabilité avec ses équipes et une vision pessimiste des défis à venir. Le remède est devenu le poison.

Le mythe du sommeil réparateur : ‘bien dormir’ après un verre ?

Le deuxième grand mythe est celui de l’alcool comme somnifère. Beaucoup de personnes pensent qu’un verre le soir aide à trouver le sommeil plus facilement. C’est techniquement vrai : l’effet sédatif de l’alcool réduit la latence d’endormissement. On s’endort plus vite. Cependant, la qualité de ce sommeil est catastrophique. L’alcool perturbe l’architecture normale du sommeil, en particulier le sommeil paradoxal (REM sleep), qui est crucial pour la consolidation de la mémoire, l’apprentissage et la régulation émotionnelle.

Durant la seconde partie de la nuit, lorsque le corps métabolise l’alcool, le sommeil devient fragmenté et léger. Le système nerveux, en plein ‘rebond’ excitateur, provoque des micro-réveils dont on ne se souvient pas toujours, mais qui empêchent le corps et le cerveau de passer par les cycles de récupération profonde. Le lendemain, même après 8 heures passées au lit, on se réveille fatigué, avec une sensation de ‘brouillard cérébral’ (brain fog). Cette fatigue n’est pas seulement physique. Elle impacte directement les fonctions cognitives essentielles à un leader : la concentration, la créativité, la résolution de problèmes et la résilience émotionnelle. Boire pour ‘mieux dormir’ revient à échanger quelques minutes de facilité d’endormissement contre une journée entière de sous-performance.

En résumé, les deux principaux ‘bénéfices’ perçus de l’alcool – la relaxation et l’aide au sommeil – sont en réalité des illusions qui masquent des conséquences négatives directes sur notre capacité à être performant, serein et efficace au quotidien. Le soulagement est temporaire, mais la dette se paie le lendemain, et les jours suivants.

Volonté ou compréhension : la véritable clé pour reprendre le contrôle

Face à la prise de conscience que sa consommation d’alcool est peut-être devenue un frein, le premier réflexe est souvent de faire appel à la volonté. ‘À partir de demain, je ne bois plus’ ou ‘Seulement le week-end’. On se lance dans un bras de fer avec soi-même, une lutte de tous les instants. Pourtant, cette approche, si elle semble louable, est souvent vouée à l’échec et peut même s’avérer contre-productive, en particulier pour des profils d’entrepreneurs habitués à tout maîtriser.

Pourquoi la volonté seule est une bataille perdue d’avance

Faire reposer le changement uniquement sur la volonté, c’est comme essayer de retenir une marée avec un seau. La volonté est une ressource cognitive limitée. Chaque jour, un cadre ou un entrepreneur prend des centaines de décisions qui épuisent cette ressource. Tenter en plus de résister activement à une habitude ancrée, surtout dans des contextes sociaux ou de stress, est incroyablement énergivore. C’est un combat quotidien, une souffrance mentale. Sylvain Rouget met le doigt sur un point crucial : l’échec de cette lutte interne est dévastateur pour l’image de soi.

‘Les personnes qui n’arrivent pas à contrôler leur consommation, bah elles se disent qu’elles manquent de volonté. Et donc c’est c’est très diminuant en fait. Et donc généralement, elles n’osent pas en parler non plus.’ – Sylvain Rouget

Cette perception d’un manque de volonté est une erreur fondamentale de diagnostic. Le problème n’est pas un manque de force de caractère, mais une méconnaissance des mécanismes neurologiques et psychologiques en jeu. Se sentir ‘faible’ ou ‘sans volonté’ ajoute une couche de honte et de culpabilité, ce qui paradoxalement peut pousser à boire pour anesthésier ce sentiment d’échec. C’est un piège qui se referme. Pour un leader qui fonde son identité sur sa capacité à contrôler et à réussir, cette perte de contrôle sur un aspect de sa propre vie peut être particulièrement frustrante et éroder sa confiance bien au-delà de la simple question de l’alcool.

Le déclic de la ‘pilule rouge’ : comprendre pour se libérer

La véritable libération ne vient pas de la contrainte, mais de la compréhension. C’est ce que Sylvain Rouget appelle l’effet ‘Matrix’ : une fois que l’on a pris la pilule rouge et vu l’envers du décor, il est impossible de revenir en arrière. Comprendre ce qu’est réellement l’alcool et comment il agit sur notre corps change radicalement la perspective. Il ne s’agit plus de ‘résister’ à quelque chose de désirable, mais de ne plus désirer quelque chose que l’on comprend comme étant nocif.

Ce changement de paradigme repose sur deux piliers. Le premier est de comprendre le mécanisme de la récompense. L’alcool provoque un ‘shot de dopamine’, l’hormone du plaisir. Le cerveau, très efficace, associe rapidement ‘alcool’ à ‘plaisir immédiat’. Il ne retient que cette information, ignorant les conséquences différées : anxiété, fatigue, gueule de bois. Plus on utilise ce circuit, plus il se renforce et plus il faut des doses importantes pour obtenir le même effet. Le second pilier est de réaliser la nature même du produit. L’alcool que nous buvons est de l’éthanol, un solvant, un carburant, un poison. Notre corps le sait instinctivement. La première fois que l’on goûte à l’alcool, la réaction est souvent le dégoût. Comme le dit Sylvain : ‘On va apprendre à notre corps, à notre cerveau à tolérer ce poison’. En réalisant que nous diluons et aromatisons un produit toxique pour le rendre buvable, l’attrait disparaît. La question n’est plus ‘Comment puis-je résister ?’ mais ‘Pourquoi voudrais-je consommer cela ?’. La volonté n’est plus nécessaire, car le désir s’est éteint à la source.

L’impact sur l’identité de l’entrepreneur : contrôle, confiance et performance

L’entrepreneuriat est bien plus qu’un métier ; c’est une identité. Une identité souvent bâtie sur des valeurs de maîtrise, de performance, d’optimisation et de résilience. Dans ce contexte, une consommation d’alcool non maîtrisée n’est pas juste une mauvaise habitude. Elle entre en conflit direct avec l’image que l’entrepreneur a de lui-même et de ce qu’il cherche à accomplir, créant une dissonance interne et sapant les fondations de sa confiance.

La dissonance cognitive : l’athlète du business qui s’auto-sabote

De nombreux professionnels à succès adoptent une approche d’athlète de haut niveau dans leur vie : ils optimisent leur nutrition, font du sport, prennent des compléments alimentaires, pratiquent la méditation. Ils investissent du temps, de l’énergie et de l’argent pour être au sommet de leur forme physique et mentale. Et pourtant, à côté de cela, ils peuvent avoir une consommation d’alcool excessive le week-end ou régulière en semaine qui annule une grande partie de ces efforts. C’est ce que Sylvain Rouget nomme la ‘dissonance’.

‘Il y a une dissonance en fait qui fait que notre cerveau il y a un moment ça ça nous ça nous gêne quoi en fait.’ – Sylvain Rouget

Cette contradiction interne est source d’un malaise profond. D’un côté, on se pousse à l’excellence, on cherche à contrôler chaque variable pour réussir. De l’autre, on s’inflige volontairement un handicap qui nuit au sommeil, à la clarté mentale et à l’énergie. Cette incohérence ronge la confiance en soi. Comment peut-on prétendre diriger une équipe, un projet, une entreprise, si l’on n’arrive pas à maîtriser cet aspect de sa propre vie ? Cette ‘fuite’ dans l’optimisation devient un angle mort, un sabotage silencieux qui empêche d’atteindre son plein potentiel. C’est une frustration constante qui tourne en boucle dans l’esprit de ceux qui la vivent.

Reconstruire sa confiance en soi : la plus grande des victoires

À l’inverse, réussir à se libérer de l’emprise de l’alcool est une victoire au pouvoir transformateur. C’est bien plus que la simple suppression d’un élément négatif. C’est l’accomplissement d’un défi perçu comme difficile, voire impossible. Ce succès a un effet de cascade sur l’estime de soi. La personne se prouve à elle-même qu’elle est capable de changer, de surmonter une dépendance et de reprendre les rênes. L’expérience d’Estelle Ballot avec l’arrêt de la cigarette fait écho à ce sentiment de puissance retrouvée : c’est une véritable libération.

Le bénéfice le plus profond est peut-être celui que Sylvain met en avant : en se libérant de l’alcool, on se libère aussi de la nécessité de fuir ou d’anesthésier des situations inconfortables. Sans la béquille de l’alcool, on est obligé de faire face aux problèmes, aux conversations difficiles, aux peurs. On développe de nouvelles stratégies pour gérer le stress et l’inconfort. On apprend à être à l’aise dans des situations sociales sans artifice. Chaque situation gérée sans alcool est une nouvelle preuve de sa compétence et de sa force intérieure. Cette confiance nouvellement acquise infuse toutes les sphères de la vie, et notamment la vie professionnelle. Un leader qui a surmonté ce défi personnel aborde les défis de son entreprise avec une résilience et une assurance décuplées. C’est la confirmation ultime qu’il peut tout accomplir.

‘Si j’ai réussi à faire ça, et ben je peux faire plein de trucs.’ – Sylvain Rouget

De la prise de conscience à l’action : votre plan pour le changement

Comprendre les mécanismes et les enjeux de l’alcool sur la productivité est une étape essentielle. Mais la connaissance sans l’action reste lettre morte. Pour ceux qui sentent qu’une évolution est nécessaire, la question devient : par où commencer ? La bonne nouvelle est que le chemin vers une consommation plus consciente et maîtrisée n’a pas besoin d’être un parcours du combattant. Il s’agit d’une approche progressive, basée sur l’introspection et des objectifs réalistes.

Le ‘Dry January’ comme outil de diagnostic personnel

Des initiatives comme le ‘Dry January’ sont souvent perçues comme un simple challenge. En réalité, leur plus grande valeur est de servir d’outil de diagnostic. Faire une pause, même temporaire, est une occasion unique d’observer son propre rapport à l’alcool sans jugement. C’est une expérience qui permet de répondre à des questions fondamentales : est-ce que l’absence d’alcool me manque ? Dans quelles situations ? Est-ce que je ressens une pression sociale ? Quels sont les bénéfices concrets que j’observe sur mon sommeil, mon énergie, ma concentration ?

‘C’est un bel outil parce que ça nous oblige à […] se rendre compte si justement on est dépendant ou pas de l’alcool.’ – Sylvain Rouget

Cette période d’abstinence volontaire agit comme un révélateur. Elle met en lumière les automatismes et les dépendances, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils réalisent l’impact positif direct de l’arrêt de l’alcool sur leur bien-être. Mieux dormir, se réveiller avec l’esprit clair, avoir plus d’énergie le week-end… Ces bénéfices tangibles deviennent une motivation bien plus puissante que la simple volonté de ‘tenir bon’. C’est une expérimentation personnelle pour évaluer objectivement la place que l’on souhaite réellement donner à l’alcool dans sa vie.

Votre ‘Pourquoi’ : la première étape vers une consommation maîtrisée

Une fois la prise de conscience effectuée, la stratégie proposée par Sylvain Rouget est simple et puissante. Elle commence non pas par une interdiction, mais par une question : ‘Pourquoi ?’. Pourquoi ai-je envie de moins boire ? Il est crucial de définir clairement ses motivations profondes. Est-ce pour être plus présent et énergique avec sa famille ? Pour avoir plus de clarté mentale lors des réunions stratégiques du lundi matin ? Pour améliorer ses performances sportives ? Pour perdre du poids ? Ce ‘pourquoi’ sera votre moteur, votre ancre dans les moments de doute.

La deuxième étape est de visualiser la personne que vous devenez en atteignant cet objectif. Qui serez-vous avec plus d’énergie, moins d’anxiété et une plus grande confiance en vous ? Qu’est-ce que cette nouvelle version de vous-même vous permettra d’accomplir ? Cette projection positive crée une force d’attraction vers le changement. Enfin, il est essentiel de procéder par petits pas. Inutile de se fixer un objectif de six mois sans alcool si cela semble insurmontable. Commencez par une semaine, ou même quelques jours. Chaque petite victoire renforce la confiance et rend l’étape suivante plus facile. Le but n’est pas la perfection, mais le progrès. C’est un voyage de reconquête de soi, un pas à la fois.

Conclusion : Reprendre les rênes de votre potentiel

Le débat sur l’alcool et la productivité n’est finalement pas une question de morale ou d’interdiction. C’est une question de lucidité et de choix. L’échange avec Sylvain Rouget nous a montré que le verre que nous pensions être un allié pour la détente, le lien social ou le sommeil est souvent un saboteur silencieux de notre performance et de notre bien-être. Il alimente l’anxiété qu’il prétend calmer et détruit la qualité du sommeil qu’il semble favoriser.

Nous avons appris que la clé n’est pas dans une lutte acharnée menée par la volonté, mais dans une compréhension profonde des mécanismes en jeu. En voyant l’alcool pour ce qu’il est – un produit toxique auquel notre corps s’habitue – et en comprenant son impact sur notre cerveau, le désir s’estompe et laisse place à un choix éclairé. Ce n’est plus une privation, mais une libération.

Pour tout entrepreneur, cadre ou professionnel ambitieux, reprendre le contrôle de sa consommation d’alcool est l’un des ‘hacks’ de productivité et de développement personnel les plus puissants qui soient. C’est une décision qui renforce la confiance en soi, améliore la clarté mentale, augmente l’énergie et libère un potentiel qui était peut-être anesthésié. Le chemin commence par une simple question : la personne que je veux devenir est-elle freinée ou propulsée par ma consommation actuelle ? La réponse à cette question est le premier pas pour reprendre les rênes, non seulement de vos soirées, mais de votre réussite.

FAQ : Alcool, productivité et bien-être

Pourquoi l’alcool donne-t-il l’impression de réduire le stress alors qu’il augmente l’anxiété ?

L’alcool procure une sensation de détente immédiate en stimulant les récepteurs calmants (GABA) du cerveau. Cependant, pour maintenir son équilibre, le cerveau compense en augmentant la production de neurotransmetteurs excitants (glutamate). Lorsque l’effet de l’alcool se dissipe, cet excès de glutamate prend le dessus, provoquant un état d’anxiété ‘de rebond’ souvent plus intense que le stress initial. C’est un piège neurochimique où le ‘remède’ à court terme devient la cause du mal-être à long terme, créant un cercle vicieux de consommation pour apaiser une anxiété que l’alcool lui-même a générée.

‘Au départ on boit l’alcool pour se détendre et justement ne plus être anxieux, mais ce qu’il faut savoir c’est que quelques heures plus tard, notre niveau d’anxiété il va être accru par rapport au niveau qu’on avait auparavant.’ – Sylvain Rouget

Est-il vraiment prouvé que l’alcool nuit à la qualité du sommeil ?

Oui, absolument. Bien que l’alcool puisse aider à s’endormir plus rapidement grâce à son effet sédatif, il perturbe gravement l’architecture du sommeil. Il supprime notamment le sommeil paradoxal (REM), essentiel à la mémoire, à l’apprentissage et à la régulation émotionnelle. De plus, durant la seconde moitié de la nuit, sa métabolisation provoque des micro-réveils qui fragmentent le sommeil. Le résultat est un sommeil non réparateur, menant à une fatigue diurne, un manque de concentration et une baisse significative des performances cognitives, même après une nuit complète.

‘On s’endort plus vite mais derrière comme les cycles ne sont pas respectés, ben on dort beaucoup moins bien et on se repose beaucoup moins. Ce qui fait que le lendemain, on est encore plus fatigué.’ – Sylvain Rouget

Pourquoi est-ce si difficile d’arrêter de boire en se basant uniquement sur la volonté ?

La volonté est une ressource mentale limitée et facilement épuisable, surtout pour des professionnels qui prennent de nombreuses décisions chaque jour. Tenter de résister à une habitude ancrée par la seule force de la volonté est un combat constant et énergivore. L’échec dans cette lutte est souvent interprété à tort comme un manque de caractère, ce qui diminue l’estime de soi et peut même renforcer l’envie de boire pour ‘oublier’ ce sentiment. La véritable clé n’est pas la contrainte, mais la compréhension des mécanismes de l’addiction, ce qui permet de dissoudre le désir à sa source.

‘Dans l’imaginaire collectif, on se dit que c’est la volonté qui fait qu’on arrête ou qu’on arrête pas de boire. Et donc les personnes qui n’arrivent pas à contrôler leur consommation, bah elles se disent qu’elles manquent de volonté.’ – Sylvain Rouget

Quel est le premier pas concret pour quelqu’un qui veut réduire sa consommation d’alcool ?

Le premier pas n’est pas de s’interdire de boire, mais de s’interroger sur ses motivations profondes. Demandez-vous ‘Pourquoi est-ce que je veux réduire ma consommation ?’. Identifiez les bénéfices concrets que vous recherchez (plus d’énergie, meilleure clarté mentale, etc.). Ensuite, visualisez la personne que vous deviendrez en atteignant cet objectif. Cette vision positive sera votre moteur. Enfin, commencez par des objectifs petits et réalisables, comme ne pas boire pendant une semaine. Chaque succès, même modeste, renforcera votre confiance pour continuer.

‘Il y a les premières déjà, c’est de se dire pourquoi ? Pourquoi on a envie de moins boire ? Ça c’est déjà se poser la question. Et puis de se dire aussi bah qui on voudrait être, qui on sera si on ne boit pas ou si on boit moins ?’ – Sylvain Rouget

Comment la réduction de l’alcool peut-elle améliorer ma confiance en tant qu’entrepreneur ?

Réussir à maîtriser ou arrêter sa consommation d’alcool est une victoire personnelle immense qui a un impact direct sur la confiance en soi. Cela prouve votre capacité à surmonter un défi difficile, ce qui renforce votre estime personnelle. Cette nouvelle assurance se propage à d’autres domaines, y compris votre vie professionnelle. De plus, en cessant d’utiliser l’alcool comme une ‘béquille’ émotionnelle, vous apprenez à affronter les problèmes et le stress de front, développant ainsi une plus grande résilience et une plus grande maîtrise de vous-même, des qualités essentielles pour tout leader.

‘Les personnes qui arrivent à se libérer de l’alcool, ben elles se disent bah finalement j’y suis arrivé. À partir de là, si j’ai réussi à faire ça, et ben je peux faire plein de trucs.’ – Sylvain Rouget

Est-ce que boire un ‘bon verre de vin’ pour le goût est aussi problématique ?

La question dépend entièrement du rapport de la personne à l’alcool. Si une personne peut savourer un verre occasionnellement pour ses qualités gustatives sans que cela n’entraîne de perte de contrôle ou de conséquences négatives, il n’y a pas forcément de problème. Cependant, pour quelqu’un qui sent que l’alcool est devenu un problème à gérer, la notion de ‘goût’ peut souvent masquer la recherche de l’effet de l’éthanol. Il est utile de s’interroger honnêtement : ‘Est-ce que je recherche le goût et l’expérience, ou l’effet anxiolytique de l’alcool ?’ La réponse à cette question clarifie la nature de la consommation.

‘Dès que l’alcool devient un problème à gérer automatiquement c’est moins pour le goût que pour l’alcool qu’elle va boire. Et […] ce n’est pas l’alcool qui va donner le goût au vin puisque l’alcool n’a pas de goût en fait.’ – Sylvain Rouget

En quoi le fait de ne plus boire aide-t-il à résoudre d’autres problèmes dans la vie ?

L’alcool agit souvent comme un anesthésiant émotionnel, un ‘pansement’ qui permet de tolérer des situations qui ne nous conviennent pas (un travail stressant, une relation compliquée, un manque de confiance). En retirant cette béquille, on est forcé de regarder ces problèmes en face. L’inconfort qui en résulte devient un puissant moteur de changement. On ne peut plus ignorer ce qui ne va pas. Cet état de lucidité oblige à adresser les causes profondes du mal-être plutôt que de simplement en masquer les symptômes, menant ainsi à des résolutions durables et à une vie plus alignée.

‘Le fait de les regarder en face sans cette béquille de l’alcool va nous permettre de les […] adresser directement et souvent de les résoudre et chose qu’on aurait pas fait pendant des années.’ – Sylvain Rouget


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