Emailing : le grand changement de 2024 est là. Serez-vous prêt ?
Vous l’avez peut-être senti. Cette petite angoisse en regardant vos statistiques d’emailing. Une ouverture en baisse, un sentiment diffus que quelque chose a changé. Vous n’êtes pas seul. En ce début d’année 2024, une véritable onde de choc traverse le monde du marketing digital, et elle nous concerne tous. Comme je le disais dans le podcast, ‘vous avez peut-être remarqué qu’il y a un changement de taille est apparu ces dernières semaines’. Ce n’est pas une simple mise à jour, c’est une refonte profonde des règles du jeu orchestrée par les deux géants de la messagerie : Google (avec Gmail) et Yahoo.
Leur objectif est clair et, au fond, louable : rendre nos boîtes de réception plus sûres et moins envahies par les courriers indésirables. Mais pour nous, entrepreneurs, créateurs et marketeurs qui utilisons l’emailing comme un canal de communication privilégié et consenti avec notre audience, les conséquences sont immédiates et potentiellement dévastatrices si nous ne faisons rien. Le risque ? Que nos newsletters, nos messages soigneusement rédigés, nos offres exclusives, finissent leur course non pas dans la boîte de réception de nos prospects, mais dans le cimetière numérique des spams. C’est un scénario que personne ne veut vivre.
La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas une fatalité. Ces nouvelles règles, bien que techniques en apparence, sont basées sur le bon sens et la construction d’une relation de confiance. Elles nous poussent à adopter des pratiques plus saines et plus respectueuses. J’ai moi-même dû me plonger dans le sujet pour ma propre newsletter, et ce que j’ai découvert est si crucial que j’ai ressenti l’urgence de le partager avec vous. Cet article est le fruit de ces recherches, inspiré notamment par les éclairages d’experts comme Amy Porterfield et la responsable délivrabilité de ConvertKit. Nous allons décortiquer ensemble, pas à pas et sans jargon inutile, les trois piliers de cette révolution : l’authentification de votre domaine, la nouvelle gestion des désinscriptions et la surveillance de votre réputation. Préparez-vous, car les changements sont pour maintenant, et il est temps de passer à l’action.
Pilier n°1 : L’authentification de votre domaine, le nouveau passeport pour l’inbox
Le premier changement, et sans doute le plus structurant, concerne l’identité même de vos emails. Il s’agit de l’authentification de votre nom de domaine. Si ce terme vous semble barbare, imaginez-le comme un passeport numérique. Jusqu’à présent, envoyer un email était un peu comme envoyer une lettre sans adresse d’expéditeur claire. Les services de messagerie faisaient de leur mieux pour deviner si vous étiez légitime. Aujourd’hui, Google et Yahoo exigent que vous présentiez vos papiers d’identité à chaque envoi. Ils veulent savoir avec certitude que l’email provenant de ‘contact@votredomaine.com’ a bien été envoyé par le propriétaire légitime de ‘votredomaine.com’.
Comme je l’explique dans l’épisode, ‘ça sert à prouver ou en tout cas à donner une information complémentaire […] sur qui vous êtes et donc et bien ça lui permet de savoir si vous êtes un robot qui se cache derrière quelqu’un ou si vous avez un nom de domaine qui a été authentifié, vérifié.’
Cette vérification technique se passe au niveau de ce qu’on appelle les ‘zones DNS’ chez votre hébergeur (là où vous avez acheté votre nom de domaine, comme OVH, GoDaddy, etc.). C’est un endroit qui fait souvent peur, car il ressemble au tableau de bord d’une fusée. Mais la révolution de 2024, c’est que vous n’aurez probablement pas à y toucher vous-même.
Pourquoi cette authentification est-elle devenue non négociable ?
La raison est simple et massive : la lutte contre le spam. Les chiffres donnent le vertige. Chaque jour, ce sont près de ‘164 milliards d’emails spamique’ qui sont envoyés. Un véritable tsunami de tentatives de fraude, de phishing et de publicités non sollicitées. Face à cela, Google et Yahoo ont décidé de durcir le ton. Ils ne se contentent plus de filtrer les messages suspects à l’arrivée ; ils exigent désormais que les expéditeurs légitimes prouvent leur identité au départ. En rendant l’authentification obligatoire, ils rendent la vie beaucoup plus difficile aux spammeurs qui usurpent des identités pour tromper les filtres. Pour nous, c’est une contrainte, certes, mais c’est surtout une formidable opportunité. En authentifiant notre domaine, nous envoyons un signal de confiance extrêmement fort. Nous disons à Gmail : ‘Regarde, je suis un expéditeur sérieux, mes abonnés m’ont donné leur accord, tu peux me faire confiance’. Cette confiance se traduit directement par une meilleure délivrabilité email en 2024. C’est un investissement pour la pérennité de notre canal marketing le plus précieux.
Comment authentifier votre domaine, même si vous êtes allergique à la technique
C’est ici que réside la meilleure nouvelle de cette mise à jour. Conscient que cette étape pouvait être un véritable casse-tête, les principaux gestionnaires de base email ont pris les devants. Des plateformes comme Mailchimp, ConvertKit, Brevo, et bien d’autres, ont développé des processus simplifiés pour vous guider. Fini le temps où il fallait copier-coller des lignes de code obscures en priant pour ne pas tout casser. Désormais, le processus est souvent semi-automatisé. J’ai personnellement fait la manipulation il y a quelques semaines, et j’ai été bluffée par la simplicité.
‘Mon MadChimp s’est connecté à euh OVH, mon hébergeur. Je lui ai donné mes codes d’accès hein temporairement. Mon MadChimp se connecte directement à mon OVH pour aller faire les modifications dans mon hébergement de façon à ce que mon nom de domaine soit authentifié. Et ça, je dois dire que ça simplifie très largement les choses. […] ça m’a pris littéralement 2 minutes.’
Concrètement, voici à quoi vous pouvez vous attendre : vous vous connectez à votre service d’emailing, vous allez dans les paramètres de votre compte ou de vos domaines d’envoi. Vous y trouverez une option pour ‘Authentifier’ ou ‘Vérifier’ votre domaine. La plateforme vous proposera alors de vous connecter directement à votre hébergeur. En quelques clics, elle effectuera elle-même les modifications nécessaires dans vos fameuses zones DNS. C’est une avancée majeure qui met cette sécurité à la portée de tous.
Qui est réellement concerné par cette obligation ?
Officiellement, la règle est stricte pour ceux qui envoient ‘à partir de 5000 emails envoyés sur une même journée’. Cela concerne donc les entreprises avec des listes d’au moins 5000 personnes, ou celles qui envoient plusieurs campagnes par jour à des segments plus petits. On pourrait alors se dire : ‘J’ai une petite liste de 1000 abonnés, je ne suis pas concerné’. Ce serait une grave erreur de penser ainsi. D’abord, parce que ces seuils sont voués à baisser. Ensuite, et surtout, parce que l’authentification est un signal de qualité qui bénéficie à TOUS les expéditeurs, quelle que soit leur taille. En le faisant maintenant, vous prenez une longueur d’avance et vous instaurez dès le départ des bases saines pour votre stratégie emailing.
‘Très franchement, je pense que quoi qu’il arrive, il faut s’y mettre tout de suite parce que aujourd’hui c’est à partir de 5000 emails, mais enfin demain ce sera à partir de 2500 emails, 200 emails, 3 emails. Donc autant s’y mettre tout de suite.’
Considérez-le comme une assurance pour l’avenir. Vous construisez votre réputation d’expéditeur sur des fondations solides. C’est un petit effort aujourd’hui pour une grande tranquillité d’esprit demain.
Voilà, votre passeport est désormais tamponné. Vous avez prouvé votre identité aux gardiens de l’inbox. Mais être un expéditeur légitime ne suffit plus. Il faut aussi s’assurer que l’expérience du destinataire est irréprochable, et cela passe par une porte de sortie toujours ouverte et bien visible. C’est le deuxième pilier de cette réforme.
Pilier n°2 : La désinscription en un clic, ou l’art de laisser partir pour mieux régner
Le deuxième grand changement est une évolution de quelque chose que nous connaissons déjà tous : le lien de désinscription. La loi nous oblige depuis longtemps à inclure un moyen simple de se désabonner dans chaque email. Habituellement, ce lien se trouve, souvent en petits caractères, tout en bas de notre message. Google et Yahoo ont jugé que ce n’était pas suffisant. Ils veulent rendre le processus encore plus simple, plus direct, et surtout, plus visible, pour les utilisateurs qui ne montrent plus d’intérêt pour vos communications.
Concrètement, qu’est-ce qui va changer ? Pour les contacts qui n’ouvrent plus vos emails depuis un certain temps, Gmail et Yahoo vont afficher un bouton de désinscription très visible, directement dans l’interface de la boîte de réception, à côté de votre nom d’expéditeur et de l’objet de l’email. L’utilisateur n’aura même plus besoin d’ouvrir votre message pour se désabonner. C’est une perspective qui peut faire peur. On imagine déjà une vague de désinscriptions massives. Mais avant de céder à la panique, analysons ce que cela signifie vraiment et comment en faire une force.
Le nouveau bouton ‘Se désinscrire’ : ami ou ennemi ?
Ma première réaction, et probablement la vôtre, est une forme de frustration. Comme je le disais dans le podcast, ‘c’est quand même un peu dur en tant que marketeur que de voir tous nos efforts diminuer comme ça avec un bouton où on nous donne même pas une petite chance de prouver qu’on fait du bon boulot’. On a l’impression de perdre une occasion de reconquérir un abonné avec un titre percutant ou un contenu exceptionnel. Prenons l’exemple de Nadine, cette abonnée fictive que j’évoque.
‘Nadine lorsque vous allez lui envoyer un email sur son inbox, verra votre nom, le titre de votre email et juste à côté un bouton vous désinscrire. Elle n’aura même pas à ouvrir votre email, à faire l’effort d’ouvrir votre email pour choisir de se désinscrire.’
Cette réalité est déstabilisante. Cependant, il faut voir l’autre côté de la médaille. Si Nadine n’ouvre plus vos emails depuis des mois, voire des années, est-elle encore un contact de valeur pour vous ? Probablement pas. En réalité, elle pèse sur vos statistiques, fait baisser votre taux d’ouverture global et, pire encore, envoie un signal négatif aux algorithmes de Gmail qui se disent : ‘les emails de cet expéditeur n’intéressent pas les gens’. En facilitant sa désinscription, Google vous rend service. Il nettoie votre liste pour vous. La vraie question n’est donc pas ‘comment empêcher Nadine de voir ce bouton ?’, mais ‘comment puis-je identifier les ‘Nadine’ de ma liste et leur parler une dernière fois avant que Google ne le fasse à ma place ?’.
Transformer la menace en opportunité : la puissance du réengagement
La solution est proactive : ce sont les campagnes de réengagement, aussi appelées campagnes de nettoyage. L’idée est de segmenter votre liste pour isoler les abonnés qui n’ont pas ouvert vos emails depuis, par exemple, 3, 6 ou 12 mois. Ensuite, vous leur envoyez une campagne spécifique, en sortant de votre ton habituel, pour créer une réaction. L’objectif n’est pas tant de les convaincre de rester à tout prix, mais de les faire réagir : soit ils ouvrent l’email (et signalent ainsi à Gmail qu’ils sont toujours intéressés), soit ils ne font rien et vous confirmez qu’il est temps de les laisser partir. J’ai une approche un peu directe qui fonctionne bien.
‘Moi personnellement, je mets un titre du genre je vous ai désinscrit de ma base email. Je le fais un peu au passé. […] ça fait réagir les gens.’
Cette technique crée un ‘choc’ qui pousse à l’action. Ceux qui ne voulaient plus recevoir vos emails se sentent soulagés. Ceux qui, au contraire, appréciaient vos contenus mais étaient simplement distraits, vont ouvrir l’email pour dire ‘Non, non, je veux rester !’. Et le simple fait qu’ils ouvrent cet email ‘réinitialise’ leur statut d’engagement aux yeux des filtres. C’est une stratégie gagnant-gagnant. Vous ravivez la flamme avec certains, et vous dites adieu en bons termes aux autres.
Les bénéfices cachés d’une liste email plus saine
Mener ces campagnes de nettoyage régulièrement peut sembler contre-intuitif. Pourquoi chercher à réduire la taille de sa liste, ce chiffre que l’on est si fier de voir grandir ? Parce qu’en 2024, la qualité prime sur la quantité. Une liste plus petite mais ultra-engagée est infiniment plus précieuse qu’une immense base de données endormie. Les bénéfices sont multiples et concrets. Premièrement, votre délivrabilité s’améliore. Un taux d’ouverture élevé signale aux FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet) que votre contenu est désiré. Deuxièmement, vos coûts diminuent. La plupart des services d’emailing facturent en fonction du nombre de contacts.
‘On a intérêt à avoir une base email qui est remplie de gens qui ont envie réellement de lire nos emails. 1 parce que ça va nous coûter de plus en plus cher hein avoir des gens qui n’ouvrent pas nos emails sur notre base, bah on paye pour rien. et puis deux, ça fait réduire notre délivrabilité.’
Enfin, vos statistiques deviennent plus fiables. Vous prenez des décisions basées sur le comportement de votre vrai public, pas sur une masse d’inactifs. Embrasser cette nouvelle règle, c’est adopter une philosophie d’excellence pour votre marketing par email.
Vous avez donc prouvé votre identité et facilité la sortie pour ceux qui le souhaitent. Il reste un dernier aspect, le plus sensible : la gestion de votre réputation. Il ne s’agit plus seulement de ceux qui partent, mais de ceux qui se plaignent activement de vous. Et là, la marge de manœuvre est infime.
Pilier n°3 : Le taux de plainte spam, votre réputation sous haute surveillance
Le troisième et dernier pilier de cette nouvelle ère de l’emailing est peut-être le plus strict. Il concerne la gestion des plaintes pour spam. Il est essentiel de bien comprendre la différence fondamentale entre une personne qui se désinscrit et une personne qui signale votre email comme spam. La désinscription est une action neutre, un simple ‘Je ne suis plus intéressé, merci’. La plainte pour spam est une accusation. La personne dit à son fournisseur de messagerie : ‘Cet expéditeur m’envoie des emails que je n’ai jamais demandés. C’est un abus’. Cette action a un poids bien plus lourd sur votre réputation d’expéditeur. Avec les nouvelles règles, Google et Yahoo ont fixé un seuil d’alerte rouge extrêmement bas, qui ne laisse aucune place à l’erreur.
La règle des 0,1% : une marge d’erreur quasi inexistante
Le chiffre à retenir est 0,1%. C’est le taux de plainte maximum que Google et Yahoo toléreront désormais. Au-delà de ce seuil, vous serez considéré comme un spammeur et vos emails seront systématiquement dirigés vers le dossier des courriers indésirables, voire complètement bloqués. Mettons ce chiffre en perspective pour bien comprendre sa sévérité.
’01 % de plainte, ça veut dire une plainte pour 1000 emails reçus. Vous envoyez 1000 emails, si vous avez une plainte, vous êtes à 01 %.’
C’est incroyablement peu. Sur une liste de 10 000 abonnés, il suffit de 10 plaintes pour que tous vos futurs envois soient compromis. Le problème, comme je le souligne, c’est l’opacité. ‘Gmail ne donne pas ces chiffres, en tout cas ne les donne pas de façon publique. Donc vous ne savez pas exactement quel est votre taux réel de plainte.’ On navigue un peu à vue, ce qui rend la surveillance proactive absolument indispensable. Heureusement, il existe un outil pour ça.
Google Postmaster Tools : votre tableau de bord de réputation
Pour nous aider à y voir plus clair, Google met à notre disposition un outil gratuit et puissant : Google Postmaster Tools. Si vous ne l’utilisez pas encore, il doit devenir votre nouveau meilleur ami. C’est un tableau de bord qui vous donne une vue d’ensemble de la santé de votre domaine d’envoi tel que perçu par Gmail. Il ne vous donnera pas le chiffre exact de plaintes, mais il vous indiquera des tendances et des niveaux de réputation via un code couleur simple : vert, orange, rouge.
‘Il vous suffit d’aller sur l’outil de Google qui s’appelle Google Postmasters Tools. Vous tapez ça dans dans Google et vous allez vous allez tomber dessus et il va vous donner votre niveau de euh de plainte. Vous allez voir […] si vous êtes bien marqué, si vous êtes plutôt vert, orange ou rouge.’
Mettre en place Postmaster Tools implique d’ajouter une petite ligne de code (un enregistrement TXT) dans vos zones DNS, exactement comme pour l’authentification. Une fois configuré, cet outil vous permettra de surveiller votre taux de spam, la réputation de votre IP et de votre domaine, ainsi que d’autres indicateurs de délivrabilité. Voir que tout est ‘vert’ est un immense soulagement. Si vous basculez dans l’orange ou le rouge, c’est un signal d’alarme immédiat qui vous oblige à investiguer pour comprendre d’où vient le problème.
Stratégies proactives pour maintenir un taux de plainte proche de zéro
Comment éviter ces plaintes ? La base est, bien sûr, de respecter les règles du marketing par consentement (RGPD en Europe). N’envoyez des emails qu’à des personnes qui vous ont explicitement donné leur accord. Mais cela ne suffit pas toujours. L’une des causes les plus fréquentes de plaintes pour spam est l’oubli. Une personne s’inscrit à votre newsletter, puis vous ne lui envoyez rien pendant six mois. Le jour où elle reçoit enfin un email de votre part, elle ne se souvient plus de vous.
‘Le jour où vous envoyez un email, personne ne se souvient de vous et donc on va aller cliquer en disant j’ai jamais demandé à recevoir ces emails. Paf, vous avez une plainte. Très important d’envoyer des emails très régulièrement.’
La régularité est donc clé. Maintenez le contact avec votre liste. Utilisez un processus de double opt-in pour confirmer l’intérêt initial. Assurez-vous que votre branding est clair et cohérent dans tous vos emails. Et surtout, rendez le lien de désinscription si facile à trouver et à utiliser que personne n’ait jamais besoin de cliquer sur ‘Signaler comme spam’ par frustration de ne pas trouver la sortie.
Calendrier et plan d’action : ce que vous devez faire MAINTENANT
Comprendre ces trois piliers est une chose, mais le plus important est de passer à l’action, car le temps presse. Google et Yahoo ont défini un calendrier de déploiement précis, et nous sommes en plein dedans. Ignorer ces échéances, c’est prendre le risque de voir son canal d’emailing devenir inefficace du jour au lendemain. Voici les étapes et ce que vous devez faire concrètement pour vous mettre en conformité et assurer la pérennité de votre délivrabilité email en 2024.
Mars, le mois de la transition : les premiers signaux d’alerte
Le mois de mars a été désigné comme une période de ‘familiarisation’. Concrètement, cela signifie que les sanctions ne sont pas encore à leur niveau maximum, mais les systèmes commencent déjà à appliquer les nouvelles règles. Si vous n’êtes pas encore en conformité, notamment sur l’authentification de domaine, vous ne verrez peut-être pas vos emails directement bloqués, mais vous constaterez des effets secondaires qui sont de véritables signaux d’alerte.
‘A priori euh Google et Yahoo ne vont pas nous pénaliser directement si on n’a pas notamment l’authentification du nom de domaine, mais il va retarder euh la réception des emails. Donc on va avoir nos chiffres d’ouverture d’emails euh prendre plus de temps que d’habitude. ça c’est un signe que il va falloir se mettre bien bien en en ligne avec avec les règles.’
Si vous observez que vos statistiques de campagne mettent 24 ou 48 heures à se stabiliser, alors qu’elles le faisaient en quelques heures auparavant, c’est un symptôme direct. C’est le système de Gmail qui met vos emails en ‘quarantaine’ le temps de vérifier plus en profondeur votre légitimité. Ne prenez pas ce signe à la légère. Profitez de ce mois pour mettre en place les actions correctives. C’est une période de grâce qu’il ne faut absolument pas gaspiller.
Avril, le point de non-retour : êtes-vous prêt ?
À partir d’avril 2024, la phase de transition est terminée. Les règles seront appliquées de manière stricte et systématique. Si votre domaine n’est pas authentifié, si votre taux de plainte dépasse les 0,1%, vos emails seront massivement dirigés vers les spams ou tout simplement refusés par les serveurs. Il n’y aura plus de second avertissement. C’est pourquoi il est crucial d’avoir un plan d’action clair à exécuter dès aujourd’hui.
Votre checklist pour une conformité totale d’ici avril :
- Authentifiez votre domaine (Urgence n°1) : Connectez-vous à votre service d’emailing (Mailchimp, ConvertKit, Brevo…) et suivez leur procédure guidée pour authentifier votre nom de domaine. C’est l’action la plus importante et elle ne prend que quelques minutes.
- Configurez Google Postmaster Tools : Allez sur le site de Google Postmaster Tools, ajoutez votre domaine et suivez les instructions pour le vérifier (cela implique d’ajouter un enregistrement DNS). Commencez à surveiller votre réputation dès maintenant.
- Planifiez votre campagne de réengagement : Identifiez les abonnés inactifs de votre liste (ceux n’ayant pas ouvert vos emails depuis 6 mois, par exemple) et préparez une campagne spécifique pour le mois prochain afin de nettoyer votre base avant que Google ne le fasse pour vous.
- Vérifiez votre processus de désinscription : Envoyez-vous un test de votre propre newsletter et assurez-vous que le lien de désabonnement est clair, visible et fonctionnel en un seul clic.
Conclusion : Plus qu’une contrainte, une opportunité d’excellence
Ces nouvelles règles de Gmail et Yahoo peuvent sembler, à première vue, comme une nouvelle série de contraintes techniques complexes qui s’ajoutent à notre charge de travail déjà bien remplie. C’est une réaction normale. Mais j’aimerais que vous voyiez au-delà de la contrainte pour percevoir la véritable opportunité qui se cache derrière. Ce n’est pas simplement une mise à jour technique ; c’est une évolution philosophique du marketing par email.
En nous imposant l’authentification de domaine, la facilité de désinscription et une tolérance zéro pour les plaintes, Google et Yahoo nous forcent à viser l’excellence. Ils nous poussent à abandonner les métriques de vanité comme la taille de notre liste pour nous concentrer sur ce qui compte vraiment : l’engagement, la confiance et la valeur que nous apportons à notre audience. Ces changements récompensent les marketeurs respectueux et pénalisent ceux qui privilégient la quantité à la qualité. Et c’est une excellente nouvelle pour l’ensemble de notre écosystème.
En appliquant les actions que nous avons vues ensemble – authentifier votre domaine, nettoyer votre liste avec des campagnes de réengagement et surveiller votre réputation avec Postmaster Tools – vous ne faites pas que vous conformer à des règles. Vous construisez une stratégie emailing plus robuste, plus rentable et plus durable. Vous renforcez la confiance avec vos abonnés, ce qui est le capital le plus précieux de votre activité. Alors, ne subissez pas ce changement. Embrassez-le comme un catalyseur pour devenir un meilleur marketeur. C’est maintenant qu’il faut agir. Votre futur vous, celui qui continue de voir ses emails arriver à destination et de construire une relation forte avec sa communauté, vous en remerciera.
FAQ : Vos questions sur les nouvelles règles emailing 2024
J’ai moins de 5000 abonnés, dois-je vraiment authentifier mon domaine ?
Oui, absolument. Même si l’obligation stricte de Google et Yahoo vise les expéditeurs de plus de 5000 emails par jour, l’authentification de domaine est devenue un standard de qualité pour tous. Le faire maintenant, même avec une petite liste, vous apporte plusieurs avantages. D’abord, cela améliore dès aujourd’hui votre délivrabilité. Ensuite, cela vous prépare pour l’avenir, car les seuils pourraient baisser. Enfin, cela instaure une bonne pratique qui solidifie la réputation de votre nom de domaine sur le long terme. C’est un petit effort pour un grand bénéfice.
‘Très franchement, je pense que quoi qu’il arrive, il faut s’y mettre tout de suite parce que aujourd’hui c’est à partir de 5000 emails, mais enfin demain ce sera à partir de 2500 emails, 200 emails, 3 emails. Donc autant s’y mettre tout de suite.’
Mon fournisseur d’email (Mailchimp, Brevo…) gère-t-il l’authentification automatiquement ?
Pas automatiquement, mais il vous facilite grandement la tâche. Votre fournisseur d’email (ESP) ne peut pas modifier les paramètres de votre nom de domaine sans votre autorisation. Cependant, les plateformes comme Mailchimp ou ConvertKit ont développé des assistants qui se connectent de manière sécurisée à votre hébergeur (OVH, GoDaddy…). Vous devez lancer le processus depuis votre ESP, lui donner l’autorisation, et il se chargera d’effectuer les modifications techniques complexes à votre place. C’est une aide précieuse qui rend le processus accessible à tous.
‘Mon MadChimp se connecte directement à mon OVH pour aller faire les modifications dans mon hébergement de façon à ce que mon nom de domaine soit authentifié. Et ça, je dois dire que ça simplifie très largement les choses.’
Une campagne de réengagement ne risque-t-elle pas de faire chuter le nombre de mes abonnés ?
Si, et c’est précisément le but ! Cela peut paraître effrayant, mais vous devez voir cela comme un élagage nécessaire pour que votre arbre (votre liste) pousse mieux. Les abonnés qui partent lors d’une campagne de nettoyage sont des contacts qui n’interagissaient plus avec vous. Ils faisaient baisser vos taux d’ouverture, augmentaient vos coûts et envoyaient un mauvais signal aux algorithmes. Leur départ va mécaniquement augmenter vos pourcentages d’engagement et améliorer votre réputation d’expéditeur. Vous perdez en quantité, mais vous gagnez énormément en qualité et en performance.
‘On a intérêt à avoir une base email qui est remplie de gens qui ont envie réellement de lire nos emails. 1 parce que ça va nous coûter de plus en plus cher […] et puis deux, ça fait réduire notre délivrabilité.’
Quelle est la différence exacte entre une désinscription et une plainte pour spam ?
La différence est cruciale. Une désinscription est une action neutre. Votre abonné dit simplement : ‘Je ne souhaite plus recevoir ces communications’. C’est une information utile pour vous, sans impact négatif sur votre réputation. Une plainte pour spam, en revanche, est une accusation. L’utilisateur signale à son fournisseur de messagerie que votre email est abusif et non sollicité. C’est un signal d’alarme très fort qui dégrade immédiatement votre réputation d’expéditeur. C’est pourquoi il est vital de rendre la désinscription facile pour que personne ne soit tenté de cliquer sur ‘spam’ par frustration.
‘Lorsque quelqu’un souhaite se désabonner, normalement votre gestionnaire de base email doit lui demander […] est-ce que vous voulez déposer plainte parce que c’est un spam, vous n’avez jamais demandé à recevoir ces emails.’
Google Postmaster Tools est-il compliqué à mettre en place ?
Non, la mise en place est devenue beaucoup plus simple et est très similaire à la première étape de l’authentification de domaine. Pour que Google puisse vérifier que vous êtes bien le propriétaire du domaine que vous souhaitez surveiller, vous devrez copier une petite ligne de code (un enregistrement TXT) fournie par Postmaster Tools et la coller dans les réglages DNS chez votre hébergeur. Si vous avez réussi l’authentification de domaine via votre service d’emailing, cette étape vous paraîtra familière et tout aussi accessible. C’est un outil gratuit et indispensable.
‘Il vous suffit d’aller sur l’outil de Google qui s’appelle Google Postmasters Tools. Vous tapez ça dans dans Google et vous allez vous allez tomber dessus et il va vous donner votre niveau de euh de plainte.’
Ces règles s’appliquent-elles uniquement aux adresses Gmail et Yahoo ?
Gmail et Yahoo sont les initiateurs et les plus stricts dans l’application de ces nouvelles règles, car ils représentent une part massive du marché de l’email. Cependant, ces pratiques (authentification, désinscription facile, faible taux de plainte) sont en train de devenir le nouveau standard de l’industrie. D’autres fournisseurs de messagerie, comme Microsoft (Outlook/Hotmail) ou Apple, ont des exigences similaires ou sont susceptibles de s’aligner rapidement. En vous conformant aux règles de Google et Yahoo, vous adoptez les meilleures pratiques pour l’ensemble du marché et assurez votre délivrabilité auprès de tous vos contacts.

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