Pourquoi vos clients n’achètent pas ? La vérité sur l’injustice du marketing digital
Il existe une frustration que tout entrepreneur, créateur ou marketeur a ressentie au moins une fois. C’est un sentiment d’injustice profonde. Vous avez tout fait comme il faut : un produit exceptionnel, un site web impeccable, une page de vente peaufinée avec des arguments solides, des témoignages élogieux, des visuels à couper le souffle. Votre SEO est si bien optimisé qu’il vous amène un trafic qualifié, un flux constant de visiteurs qui semblent être la cible parfaite. Et pourtant… les ventes ne décollent pas. Les visiteurs viennent, regardent, et repartent. C’est à se taper la tête contre les murs.
Cette situation, je l’ai vécue et je la vois tous les jours. La raison de cet échec apparent est contre-intuitive, car elle va à l’encontre de tout ce que la société de consommation nous a appris. On nous martèle depuis les années 60 que consommer est un plaisir, un acte simple et gratifiant. Mais c’est un leurre. La vérité, c’est que pour notre cerveau, acheter est une épreuve. C’est un effort colossal.
Il y a une vraie injustice en marketing digital, c’est que vous pouvez avoir un super produit, un super site, une super page de vente […] même avec tout ça, vous pouvez passer à côté de la majorité de vos ventes parce qu’acheter, c’est pas facile.
Chaque acte d’achat est une prise de décision face à la nouveauté. Et notre cerveau, par instinct de survie, est programmé pour détester la nouveauté. La nouveauté, c’est l’inconnu, et l’inconnu est synonyme de danger. Que se passe-t-il dans la tête de votre client potentiel ? C’est un tourbillon de peurs : la peur de se tromper, la peur de gaspiller son argent, la peur de se faire avoir, la peur de passer pour un idiot aux yeux des autres. C’est un véritable cocktail d’anxiété. Même si le désir est là, ces freins psychologiques sont des murs invisibles qui bloquent la conversion. Alors, que faire ? Baisser les bras ? Non. Il faut comprendre que votre rôle n’est pas seulement de présenter une offre, mais de devenir un guide. Vous devez donner à votre acheteur le petit coup de pouce nécessaire pour l’aider à surmonter ses propres barrières mentales. Il ne s’agit pas de manipulation, mais d’accompagnement. Dans cet article, nous allons décortiquer 5 stratégies concrètes et puissantes pour transformer l’hésitation en décision et enfin déclencher l’achat.
Plongée dans le cerveau de l’acheteur : pourquoi prendre une décision est si difficile
Avant même d’explorer les stratégies, il est crucial de comprendre la mécanique interne de notre cerveau face à un achat. Quand un client potentiel arrive sur votre page de vente, il n’est pas dans un état d’esprit calme et rationnel, contrairement à ce qu’on pourrait croire. En réalité, une véritable bataille se joue dans sa tête. D’un côté, le système limbique, le siège des émotions, est excité par la promesse de votre produit. Il imagine le plaisir, le statut ou la solution au problème. De l’autre, le cortex préfrontal, le centre de la logique et de la planification, analyse les risques. Mais il y a un troisième acteur, le plus puissant de tous : le cerveau reptilien, obsédé par la survie. C’est lui qui crie au danger.
Pour ce cerveau primitif, toute dépense est une perte de ressource, et toute nouveauté est une menace potentielle. Il préfère de loin le statu quo, même s’il est inconfortable, à l’incertitude d’une nouvelle solution. C’est ce que j’appelle le ‘mode autruche’.
Notre cerveau n’a aucune envie de prendre des décisions. Il préfère faire l’autruche, c’est beaucoup plus pratique. Mais soyons honnêtes, dans la vie, on ne va pas très loin en s’enfonçant la tête dans le sable.
L’inaction semble toujours plus sûre. Ne pas acheter, c’est ne pas prendre le risque de se tromper. C’est pourquoi un client peut être convaincu à 99% par votre offre, mais ce dernier 1% de doute suffit à tout paralyser. Votre mission est donc de créer un contexte où l’inaction devient plus ‘coûteuse’ ou plus inconfortable que l’action. Il ne s’agit pas de forcer la main, mais de mettre la personne ‘au pied du mur’ de manière bienveillante, pour l’obliger à faire un choix conscient : ‘on y va ou on n’y va pas, mais on choisit’. Les stratégies qui suivent sont des leviers conçus pour dialoguer avec ces différentes parties du cerveau et pour fournir les déclencheurs nécessaires à la prise de décision.
La peur de l’erreur : le principal frein à la conversion
Imaginez que chaque achat soit un saut dans le vide. Même si le produit semble prometteur, il y a toujours une part d’incertitude. Et si ça ne marchait pas pour moi ? Et si je trouvais mieux ailleurs demain ? Et si mon conjoint me reprochait cette dépense ? Ces questions paralysantes sont au cœur du processus. Votre marketing doit donc s’attaquer frontalement à ces peurs. Chaque témoignage, chaque garantie, chaque explication détaillée est une brique que vous posez pour construire un pont de confiance au-dessus de ce vide. Mais souvent, cela ne suffit pas. Il faut un catalyseur, un élément externe qui rend la décision non seulement plus facile, mais nécessaire. C’est là que nos cinq stratégies entrent en jeu, chacune agissant comme un type de catalyseur différent pour déclencher l’achat.
Maintenant que nous avons posé le diagnostic psychologique, il est temps de passer aux remèdes. La première stratégie que nous allons explorer est peut-être la plus subtile et la plus puissante, car elle ne s’adresse pas à la logique de votre client, mais à son besoin fondamental d’appartenance et d’imitation. C’est la stratégie du Rôle Modèle.
Stratégie n°1 : Le Rôle Modèle, le pouvoir de l’influence authentique
La première stratégie, et sans doute l’une des plus redoutables, est celle du ‘Rôle Modèle’. L’idée est simple en apparence, mais profonde dans son exécution : faire en sorte qu’une personne influente et respectée par votre audience soit vue en train d’utiliser votre produit. Attention, je ne parle pas ici du marketing d’influence classique où l’on paye quelqu’un pour une publication sponsorisée. C’est bien plus subtil. Il s’agit d’une validation sociale au plus haut niveau. Quand quelqu’un que l’on admire, que l’on considère comme un modèle de réussite ou de goût, utilise un produit, cela court-circuite tout notre processus de décision rationnel.
Le rôle modèle, ça peut être d’avoir une personnalité […] qui a une influence sur votre audience et qui se trouve parle ou est vu en train d’utiliser votre produit, ça immédiatement, ça va avoir un impact sur votre audience.
Ce phénomène repose sur deux piliers psychologiques extrêmement puissants. Le premier est le fameux FOMO, ‘Fear Of Missing Out’, la peur de manquer quelque chose. Si cette personne que j’admire utilise ce produit, c’est qu’il y a une raison. Si je ne l’utilise pas, je passe peut-être à côté d’une opportunité, d’une tendance, d’un avantage. Le second pilier est le désir d’appartenance. Utiliser le même produit qu’un rôle modèle nous donne l’impression de faire partie de son ‘clan’, de partager ses valeurs, de nous rapprocher de son statut. C’est un raccourci identitaire. L’impact est immédiat et souvent massif.
L’exemple magistral de ‘Merci Maman’ avec Kate Middleton
L’histoire la plus parlante que je connaisse est celle de Béatrice de Montille, la fondatrice de la marque de bijoux ‘Merci Maman’, que j’ai eu la chance de recevoir dans l’épisode 59 du podcast. Son coup de génie illustre parfaitement cette stratégie. Lorsque Kate Middleton attendait le prince Georges, Béatrice a tout mis en œuvre pour lui faire parvenir un bijou personnalisé. Ce ne fut pas simple, car la famille royale ne peut accepter de cadeaux directs. Elle a dû user de moyens détournés, ce qui prouve qu’il s’agissait d’une véritable stratégie mûrement réfléchie, et non d’un coup de chance. Quelques mois plus tard, la Duchesse de Cambridge a été photographiée portant ce fameux collier. L’équipe de Béatrice avait anticipé et préparé ce moment. Le jour où la photo est parue dans la presse, tout était prêt. Le résultat fut sismique.
Quelques semaines plus tard, la photo sort dans la presse, dans la nuit, les États-Unis et l’Angleterre se ruent littéralement sur les produits merci maman, ça a été […] l’essor fulgurant de cette marque.
Cette histoire est fabuleuse car elle montre que le rôle modèle n’a pas besoin de dire ‘achetez ce produit’. Sa simple utilisation est un endossement implicite mille fois plus puissant que n’importe quel discours publicitaire. Pour votre propre activité, le ‘rôle modèle’ n’est pas forcément une célébrité mondiale. Il s’agit de la personne la plus influente *pour votre audience*. Cela peut être un expert reconnu dans votre niche, un auteur, un podcasteur, un chef d’entreprise respecté. Identifier cette personne et réussir à ce qu’elle utilise et apprécie votre produit de manière authentique peut transformer votre entreprise du jour au lendemain.
Le Rôle Modèle crée un désir puissant et une validation sociale. Mais le désir seul ne suffit pas toujours à vaincre l’inertie. Pour pousser à l’action, il faut parfois introduire un autre élément psychologique tout aussi fondamental : la contrainte temporelle. C’est l’objet de notre deuxième stratégie.
Stratégie n°2 : La Deadline, l’art de maîtriser le temps pour vaincre l’hésitation
La deuxième stratégie est un classique du marketing, mais sa puissance est souvent sous-estimée ou mal utilisée : la deadline. Le principe est d’une simplicité biblique : fixer une date de fin à une offre, une promotion ou même à la disponibilité d’un produit. Vous n’avez pas tout le temps du monde pour vous décider. La décision, c’est maintenant ou jamais (ou du moins, pas dans les mêmes conditions). Cette stratégie est un antidote direct à la procrastination naturelle du cerveau. Face à une décision sans échéance, le cerveau choisira toujours de la remettre à plus tard. C’est moins risqué, moins coûteux en énergie. La deadline change complètement la donne.
Elle ne dit pas ‘achète, achète, achète’. Elle dit quelque chose de beaucoup plus subtil et respectueux : ‘tu dois prendre une décision’. Et cette décision peut être ‘oui’ ou ‘non’. C’est parfaitement acceptable. Mais tu ne peux plus rester dans le flou de l’indécision. En créant un cadre temporel, vous forcez le cerveau à sortir de son mode passif pour entrer en mode analyse active. Il est obligé de peser le pour et le contre, d’évaluer la situation *maintenant*, car il sait que l’opportunité de choisir va disparaître. Et la perspective de perdre un choix est souvent plus douloureuse pour le cerveau que la peur de faire le mauvais choix.
Ça oblige le cerveau […] à se poser et à se dire cette décision c’est maintenant qu’il faut que je la prenne, j’analyse maintenant la situation. Est-ce que c’est bon pour moi ? Est-ce que c’est pas bon pour moi ?
L’efficacité de cette stratégie repose sur une condition non négociable : l’intégrité. Si vous annoncez que l’offre se termine mardi à minuit, elle DOIT se terminer mardi à minuit. Si un client arrive le mercredi et que vous lui accordez quand même l’offre, vous brisez le contrat de confiance. Vous perdez toute crédibilité pour vos futures opérations. Votre parole n’a plus de valeur. Une deadline respectée renforce votre autorité et éduque votre audience à agir lorsque vous leur proposez quelque chose.
Comment rendre votre deadline concrète et incontestable
Pour qu’une deadline soit efficace, elle doit être visible et tangible. Il ne suffit pas de l’écrire dans un texte. Il faut que votre audience ‘sente’ le temps qui passe. C’est là que des outils spécifiques deviennent extrêmement utiles. J’en utilise personnellement deux qui sont très efficaces.
- Motion Mail : C’est un outil d’une simplicité géniale. Il vous permet d’intégrer un compte à rebours dynamique directement dans vos emails. Quand votre lecteur ouvre l’email, il voit un timer qui défile en temps réel : ‘L’offre expire dans 1 jour, 2 heures et 3 minutes…’. S’il rouvre le même email le lendemain, le timer se sera mis à jour. Cela rend le passage du temps incroyablement concret et réel. Ce n’est plus un concept abstrait, c’est une réalité visuelle qui crée une saine pression.
- Deadline Funnel : Cet outil va encore plus loin et permet de créer des deadlines personnalisées et ‘evergreen’. Imaginez : un prospect s’inscrit à votre newsletter. Vous pouvez déclencher une offre spéciale pour lui, valable 72 heures *à partir de son inscription*. Deadline Funnel va synchroniser cette échéance personnelle sur votre site web, dans vos emails, etc. Si cette personne visite votre page de vente, elle verra la promotion et le compte à rebours. Mais si une autre personne, qui n’est pas dans ce tunnel de vente, visite la même page au même moment, elle ne verra rien. C’est l’arme absolue contre les fausses promotions permanentes.
Combien de fois on a eu ‘Ah, cette promotion est valable jusqu’à mardi’. Puis quand vous revenez le mardi d’après ou la semaine d’après […] vous voyez que la promotion en fait elle y est là tout le temps. C’est ultra bateau. […] Moi personnellement ça m’agace parce que j’ai l’impression qu’on me prend pour une idiote.
Avec un outil comme Deadline Funnel, vous respectez l’intelligence de votre client. Vous lui faites une offre authentique, personnelle et limitée dans le temps. C’est une façon de dire : ‘Je comprends que tu aies besoin d’un coup de pouce, alors voici une opportunité juste pour toi, mais elle est réelle et éphémère’. C’est la clé d’une stratégie de deadline qui convertit et fidélise sur le long terme.
La deadline joue sur la limitation du temps. Une autre stratégie, tout aussi ancrée dans les principes économiques et psychologiques fondamentaux, joue sur la limitation de la quantité. C’est la stratégie de la rareté, notre troisième levier pour déclencher l’achat.
Stratégie n°3 : La Rareté, quand moins devient plus désirable
La stratégie de la rareté est profondément ancrée dans notre psyché. Notre cerveau a été conditionné par des millénaires d’évolution et par les fondements mêmes du capitalisme à associer la rareté à la valeur. Pourquoi l’or est-il si précieux ? Parce qu’il est rare. Pourquoi les melons sont-ils hors de prix en mai et bon marché en août ? Parce que leur abondance fait chuter leur valeur perçue. C’est un principe économique de base que notre cerveau a parfaitement intégré : ce qui est rare est désirable et précieux.
Le capitalisme, il est fondé sur la rareté. Pourquoi est-ce que l’or vaut cher ? Parce que l’or est rare, c’est aussi simple que ça.
En marketing, utiliser la rareté ne signifie pas nécessairement augmenter vos prix (même si c’est une possibilité). Il s’agit de créer une perception de valeur accrue en limitant l’accès à votre produit ou service. Quand vous annoncez qu’il n’y a que ’10 places pour cet événement’ ou ’50 exemplaires de cette édition limitée’, vous activez plusieurs déclencheurs psychologiques puissants. D’abord, la compétition. Le client se dit que s’il n’agit pas vite, d’autres le feront à sa place et il perdra l’opportunité. Ensuite, cela crée un sentiment d’exclusivité. Posséder quelque chose de rare donne un statut, le sentiment de faire partie d’un club fermé. Enfin, et c’est le plus important, la rareté est un raccourci mental pour juger de la qualité. Inconsciemment, on se dit :
S’il y a peu de produits disponibles, lorsque c’est difficile d’avoir accès à un service, et bien c’est que le service est bon, c’est que le produit est de qualité.
C’est une heuristique, un raccourci de pensée. C’est ‘faux’ sur le plan logique, mais c’est ‘vrai’ dans la perception de votre audience. L’exemple du concert de Beyoncé est parfait. Des centaines de milliers de personnes en liste d’attente pour un nombre limité de places. Cette rareté extrême ne fait qu’augmenter le désir et la valeur perçue des billets. Pour l’appliquer à votre échelle, vous pouvez limiter le nombre de places dans une formation, le nombre de clients que vous prenez par mois, ou créer des éditions limitées de vos produits. La clé, comme pour la deadline, est l’authenticité. Si vous annoncez 10 places, il doit y avoir 10 places. Pas une de plus.
La rareté et la deadline créent une pression externe pour prendre une décision. Mais que se passe-t-il si le principal frein n’est pas l’indécision, mais la peur de l’inconnu concernant le produit lui-même ? Dans ce cas, il faut lever le risque en amont. C’est le rôle de notre quatrième stratégie : le sampling.
Stratégie n°4 : Le Sampling, faire goûter pour rendre accro
La quatrième stratégie est l’une des plus connues, mais son mécanisme psychologique est souvent mal compris. Il s’agit du ‘sampling’, ou l’art de faire essayer gratuitement votre produit ou service. L’entreprise qui a élevé cette technique au rang d’art, c’est Netflix. Leur proposition est d’une efficacité diabolique : ‘Essayez pendant un mois, c’est gratuit’. Pourquoi est-ce si puissant ? Parce que cette stratégie s’attaque directement au plus grand frein à l’achat : le risque. En proposant un essai gratuit, vous éliminez 100% du risque financier pour le client. La barrière à l’entrée devient quasi nulle. ‘Après tout, qu’est-ce que j’ai à perdre ?’ se dit le client.
Mais le véritable génie de cette stratégie se révèle à la fin de la période d’essai. Une fois que le client a intégré le produit dans sa vie, qu’il en a retiré de la valeur, une nouvelle force psychologique entre en jeu : l’aversion à la perte. Une fois que l’on a goûté à un certain niveau de qualité ou de confort, il est extrêmement difficile, voire douloureux, de revenir en arrière. C’est exactement ce qui m’est arrivé.
Vous croyez vraiment que au bout de 3 mois quand j’ai dit à mes gamins ‘Bah non, c’est fini les dessins animés de qualité, on va retourner sur Gully.’ Euh eux ils étaient d’accord ? Alors 1, eux ils étaient pas du tout d’accord et en réalité moi j’étais pas d’accord non plus parce que une fois qu’on a goûté à de la qualité, c’est dur de revenir en arrière.
Ce phénomène s’appelle l’effet de dotation : nous accordons plus de valeur à une chose que nous possédons (ou que nous avons l’habitude d’utiliser) qu’à la même chose que nous ne possédons pas. Annuler l’abonnement Netflix après un mois d’essai n’est plus perçu comme ‘ne pas acheter’, mais comme ‘perdre’ quelque chose. Et notre cerveau déteste perdre. Le résultat est sans appel : je suis aujourd’hui abonnée à Netflix, Amazon Prime, Disney Channel… La stratégie a fonctionné à la perfection.
Cependant, cette stratégie comporte un prérequis absolument fondamental : vous devez avoir un excellent produit. Si votre produit est médiocre, le sampling se retournera contre vous. Les gens essaieront, ne seront pas convaincus et partiront sans jamais revenir. Mais si vous êtes confiant dans la valeur que vous apportez, faire tester votre produit est le moyen le plus rapide et le plus efficace de le prouver. Laissez les gens se rendre compte par eux-mêmes qu’ils ‘ne peuvent plus s’en passer’. À ce moment-là, vous avez gagné.
Nous avons vu comment l’influence, l’urgence, la rareté et l’expérience directe peuvent déclencher l’achat. Mais toutes ces stratégies opèrent dans un environnement digital qui, par nature, est froid et distant. Parfois, le dernier frein à lever est le plus fondamental : le manque de confiance humaine. C’est l’objet de notre ultime stratégie.
Stratégie n°5 : Le Call, le retour de l’humain dans un monde digital
La dernière stratégie peut sembler archaïque à l’ère du tout-automatisé, et pourtant, elle n’a jamais été aussi cruciale. Il s’agit du ‘call’, l’appel téléphonique. Pourquoi est-ce si puissant ? Parce que le marketing en ligne, malgré tous ses avantages, a un défaut majeur : il est déshumanisé. Votre client est seul face à son écran, face à du texte et des images. Il n’y a pas de regard, pas de sourire, pas de poignée de main. Or, l’être humain est un animal social, un animal grégaire. Nous sommes biologiquement programmés pour faire confiance à d’autres humains, pas à des pages web.
La plus grosse barrière que vous avez lorsque vous vendez quelque chose sur internet, et bien c’est que vous êtes derrière un ordinateur […] et il n’a pas en face de lui une personne avec qui il peut échanger de façon absolument humaine et l’humain a besoin de l’humain.
Proposer un appel téléphonique, c’est ouvrir une porte dans ce mur digital. C’est une façon de dire : ‘Derrière ce site, il y a une vraie personne, et elle est là pour vous écouter’. Cet acte simple peut lever les derniers doutes qu’aucune page de vente, aussi parfaite soit-elle, ne pourra jamais dissiper. C’est particulièrement vrai pour les produits complexes, chers, ou qui touchent à des aspects personnels et ‘touchy’ de la vie du client. C’est dans ces moments que le cerveau de l’acheteur est en alerte maximale, se posant les questions fatidiques : ‘Est-ce que je ne me fais pas avoir ? Est-ce qu’on ne va pas se moquer de moi ?’. Entendre une voix humaine, pouvoir poser ses questions en direct, sentir l’empathie de son interlocuteur, tout cela a un effet incroyablement rassurant.
Ce qui est fascinant, c’est que lors de ces appels, je dis souvent la même chose que ce qui est écrit sur mon site. Mais la perception est totalement différente. Le simple fait d’entendre une voix humaine, posée et confiante, transforme l’information en réassurance. Le message est le même, mais le médium change tout.
C’est pas du tout pareil d’avoir une personne au téléphone. Ça rassure d’entendre la voix d’un être humain.
Le call n’est pas juste une session de questions-réponses. C’est un moment où vous pouvez utiliser d’autres stratégies en direct, comme faire une démonstration personnalisée de votre produit (une forme de sampling live). N’ayez pas peur de proposer cette interaction humaine. Dans un monde de plus en plus automatisé, c’est un avantage concurrentiel immense. Cela montre que vous vous souciez de vos clients, que vous êtes confiant dans votre offre, et que vous êtes prêt à investir votre temps pour eux. Et cette confiance, c’est souvent le dernier déclencheur manquant pour finaliser l’achat.
Conclusion : Devenez l’allié de la décision de votre client
Nous avons parcouru cinq stratégies puissantes pour déclencher l’achat : le Rôle Modèle pour la preuve sociale, la Deadline pour l’urgence, la Rareté pour la valeur perçue, le Sampling pour l’expérience sans risque, et le Call pour la réassurance humaine. Chacune de ces stratégies agit sur un levier psychologique différent, mais elles partagent toutes un objectif commun, qui est bien plus noble que de simplement ‘vendre’.
Le véritable enjeu n’est pas de forcer la main de vos clients. C’est de les aider à prendre une décision. Le pire ennemi de votre chiffre d’affaires n’est pas le ‘non’ d’un client, mais son silence, son indécision, son immobilisme. En utilisant ces stratégies avec éthique et transparence, vous créez un cadre qui pousse à la clarté. Vous dites à votre audience : ‘Voici toutes les informations, voici la preuve de la valeur, voici une opportunité… maintenant, à vous de choisir si cela vous convient’. C’est une démarche saine et respectueuse.
Rappelez-vous la frustration initiale : ce sentiment d’injustice face à un excellent produit qui ne se vend pas. La cause n’est pas votre produit, mais la nature même du cerveau humain, qui fuit la décision. Votre rôle, en tant que marketeur, est de devenir un facilitateur de décision. Vous devez donner à vos clients le petit coup de pouce, le cadre, la raison qui permettra à leur cerveau de dire ‘OK, je saute le pas’. En agissant ainsi, vous ne faites pas que vendre ; vous rendez service à ceux qui ont besoin de votre solution mais sont paralysés par leurs propres peurs. Mettez en place ne serait-ce qu’une de ces stratégies dès aujourd’hui, et observez la différence. Vous pourriez être surpris de voir à quel point vos clients attendaient simplement que vous les aidiez à choisir.
Foire aux Questions (FAQ)
Pourquoi est-il si difficile de vendre en ligne même avec un bon produit ?
La principale difficulté réside dans la psychologie de l’acheteur. Même avec une offre parfaite, le cerveau humain perçoit l’achat comme une prise de risque et une nouveauté, deux choses qu’il est programmé pour éviter. La vente en ligne ajoute une barrière de déshumanisation, augmentant la méfiance. Le client est seul face à son écran, assailli par la peur de se tromper, de se faire avoir ou de faire un mauvais investissement. Votre travail n’est donc pas seulement de présenter votre produit, mais de créer un environnement de confiance et d’utiliser des déclencheurs psychologiques pour aider le client à surmonter cette inertie naturelle et à prendre une décision éclairée.
Acheter, c’est faire un effort. En fait, c’est faire un gros effort parce que c’est faire face à ses peurs. […] Pour votre cerveau acheter, c’est prendre une décision nouvelle et votre cerveau n’aime pas la nouveauté.
Comment la stratégie du rôle modèle peut-elle fonctionner pour une petite entreprise sans budget ?
La stratégie du rôle modèle ne se limite pas à payer des célébrités. Pour une petite entreprise, il s’agit d’identifier les ‘micro-influenceurs’ ou les experts respectés au sein de votre niche spécifique. Ce peut être un blogueur influent, un podcasteur, un auteur ou même un client existant qui a une forte autorité dans votre communauté. L’approche consiste à établir une relation authentique avec cette personne. Offrez-lui votre produit gratuitement, sans rien demander en retour, en expliquant simplement pourquoi vous pensez qu’il pourrait lui plaire. Si le produit est excellent, il y a de bonnes chances qu’elle en parle naturellement, ce qui aura un impact immense et crédible sur votre audience cible.
Ce que je veux dire par là, c’est qu’on n’est pas obligé d’aller sur un système payant, sur un système où vous avez à avancer un budget plus ou moins conséquent. Non, le rôle modèle, ça peut être d’avoir une personnalité […] pour votre audience.
Quelle est la plus grande erreur à éviter avec la stratégie de la deadline ?
La plus grande erreur, et celle qui peut détruire votre crédibilité à long terme, est de ne pas respecter votre propre deadline. Si vous annoncez qu’une promotion se termine mardi à minuit, elle doit impérativement s’arrêter à ce moment-là, sans exception. Prolonger l’offre ou l’accorder à ceux qui arrivent en retard envoie un message terrible : votre parole n’est pas fiable et vos offres ne sont pas vraiment urgentes. Cela éduque vos clients à attendre et à ne plus jamais croire à vos futures annonces. L’intégrité est la clé : une deadline doit être réelle et figée pour être efficace et pour construire une relation de confiance avec votre audience.
Si vous donnez une deadline mais que vous ne la respectez pas, c’est-à-dire que vous dites vous avez jusqu’à mardi pour prendre votre décision et puis ceux qui arrivent mercredi, jeudi ou le dimanche d’après, bah on les prend quand même, bah vous cassez le contrat.
La stratégie de la rareté n’est-elle pas une forme de manipulation ?
La distinction entre stratégie et manipulation réside dans l’authenticité. Si la rareté que vous annoncez est réelle, alors ce n’est pas de la manipulation, mais une information factuelle qui aide le client à prendre sa décision. Si vous annoncez seulement 10 places disponibles pour un coaching et que vous n’en acceptez réellement que 10, vous êtes transparent. La manipulation commence lorsque la rareté est artificielle et mensongère (par exemple, un faux compteur de stock qui se réinitialise). Utilisée honnêtement, la rareté est un principe économique qui informe le client sur la disponibilité limitée d’une offre, ce qui augmente sa valeur perçue et l’incite à ne pas procrastiner.
L’or est cher parce qu’il y en a peu. Et bien s’il y a peu de produits, c’est que les produits sont intéressants. C’est faux, mais c’est vrai. En tout cas dans l’esprit des gens […] c’est que le produit est de qualité.
Quand est-il le plus pertinent de proposer un appel téléphonique dans un parcours de vente ?
Proposer un appel est particulièrement pertinent pour les offres à forte implication, c’est-à-dire lorsque le prix est élevé, le produit est complexe, ou la décision est émotionnellement engageante (coaching, formation, service à la personne…). C’est une étape cruciale pour lever les derniers doutes qu’un site web ne peut adresser. L’appel permet de créer un lien humain, de personnaliser le discours et de rassurer le prospect. Il transforme une transaction digitale froide en une relation de confiance. Il agit comme un filet de sécurité pour le client, lui montrant qu’il y a un être humain responsable et à l’écoute derrière l’offre.
Si vous voulez lever les derniers doutes, surtout si vous avez un produit touchy, risqué, méconnu où […] le cerveau de votre acheteur va se poser ses fameuses questions ‘Est-ce que je me fais pas avoir ?’ […] ajoutez des calls de closing.
En quoi le ‘sampling’ est-il plus qu’un simple essai gratuit ?
Le ‘sampling’ va bien au-delà de l’essai gratuit car il joue sur un puissant mécanisme psychologique : l’aversion à la perte et la création d’habitude. Pendant la période d’essai, le client n’évalue pas seulement le produit, il l’intègre dans sa routine et s’habitue à la valeur qu’il lui apporte. À la fin de la période, la décision n’est plus ‘dois-je acheter ce produit ?’ mais ‘suis-je prêt à perdre les bénéfices auxquels je me suis habitué ?’. Le cadre de la décision change complètement. Le client a fait l’expérience d’une ‘vie meilleure’ avec votre produit, et renoncer à cela est psychologiquement plus difficile que de ne jamais l’avoir eu.
Si vous avez un très bon produit, vous allez générer le ‘je ne peux plus m’en passer’ et là vous avez tout gagné.
Comment aider concrètement le cerveau d’un client à prendre une décision d’achat ?
Pour aider le cerveau d’un client, il faut comprendre qu’il cherche à éviter le risque et l’effort. Votre rôle est de lui faciliter la tâche en créant un contexte où la décision devient plus simple et plus évidente. Les stratégies comme la deadline ou la rareté créent un cadre qui oblige à l’action en montrant que l’inaction a un coût (la perte d’une opportunité). Le sampling réduit le risque perçu à zéro, rendant le premier pas facile. Le rôle modèle offre un raccourci de confiance en s’appuyant sur le jugement d’un tiers respecté. Enfin, le call offre une réassurance humaine directe. L’objectif final est toujours le même : ne pas forcer, mais guider et donner les clés pour sortir de l’indécision.
On est juste en train de dire aux gens il faut prendre une décision. Si tu as envie de travailler avec nous ou tu as pas envie de travailler avec nous. Et ça, je trouve que bah c’est plutôt très sain.


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