Vendre : Et si tout n’était qu’une question de mindset, de partenaires et d’emails intelligents ?
Vendre. Pour beaucoup d’entrepreneurs, d’indépendants et même de marketeurs, ce mot charrie son lot d’appréhensions. Il évoque l’image d’un VRP un peu trop insistant, le souvenir d’un appel à froid malaisant, ou cette boule au ventre à l’idée de devoir ‘se vendre’. Je le confesse volontiers, cette partie du jeu entrepreneurial n’a jamais été ma préférée. On passe des heures, des mois, à créer un produit ou un service exceptionnel, on peaufine chaque détail, mais au moment de le présenter au monde et de demander une contrepartie financière, une petite voix intérieure s’active : ‘Suis-je légitime ?’, ‘Est-ce que je vais déranger ?’, ‘Et si on me dit non ?’. Cette réticence est naturelle, mais elle est aussi l’un des plus grands freins au développement de nos projets. Car soyons clairs, sans vente, pas d’activité pérenne.
La finalité de votre projet, c’est très probablement de vendre. Pourtant, cette expérience n’a pas à être désagréable, ni pour vous, ni pour votre client. Au contraire, elle peut devenir un échange de valeur gratifiant et constructif. C’est le voyage que je vous propose aujourd’hui, à travers les conseils de trois experts qui ont marqué le Podcast du Marketing. Nous allons déconstruire cette peur de la vente pour la transformer en un puissant levier de croissance. Nous verrons avec Jenny Chammas que tout commence à l’intérieur, par un travail sur la confiance en soi et le courage. Ensuite, Caroline Mignaux nous montrera comment démultiplier notre force de frappe en bâtissant des alliances intelligentes, sans avoir besoin d’un carnet d’adresses de ministre. Enfin, Guillaume Moubèche nous réconciliera avec la prospection directe en nous dévoilant les secrets d’un cold emailing éthique, personnalisé et redoutablement efficace. Alors, si vous avez parfois des réticences à vendre, installez-vous confortablement. Cet article est une feuille de route pour faire de votre développement commercial une aventure passionnante et non une corvée redoutée.
Le premier client à convaincre, c’est vous-même : transformer la peur de vendre en force
Avant même de penser à des stratégies complexes ou des outils sophistiqués, le développement commercial commence par une conversation intime avec soi-même. C’est le message puissant que nous livre Jenny Chammas, master coach spécialisée en leadership. On peut avoir le meilleur produit du monde, si l’on ne se sent pas capable ou légitime de le vendre, chaque interaction commerciale sera une épreuve. Beaucoup d’entre nous n’ont aucun mal à vanter les mérites d’un produit externe, mais quand il s’agit de parler de soi, de son expertise, de sa propre offre, les blocages apparaissent. Comme le souligne Jenny, ‘quand il s’agit de parler de soi-même, c’est plus difficile parce qu’évidemment il y a une histoire peut-être d’ego, une histoire de rapport aux autres’. Cette difficulté est la première barrière à l’entrée de votre propre succès. Pour la surmonter, deux ingrédients sont essentiels : la confiance en soi et le courage.
La confiance en soi : votre meilleur argument de vente
La confiance en soi n’est pas un trait de caractère inné, c’est un muscle qui se travaille. Jenny nous propose un exercice simple mais profond pour commencer à le renforcer : regarder en arrière. Souvent, nous sommes tellement focalisés sur le challenge présent, sur cette nouvelle offre à vendre qui nous terrifie, que nous oublions toutes les montagnes que nous avons déjà soulevées. Pensez-y un instant. Avant de passer votre bac, votre permis de conduire, ou de décrocher votre premier emploi, vous étiez probablement submergé par le doute. Et pourtant, vous l’avez fait. ‘Finalement tout ce qui à un moment donné nous semble hyper difficile ça veut pas dire qu’on sera pas capable de le faire, c’est juste que avant de le faire ben on a un peu peur’, nous rappelle Jenny. Chaque succès passé est une preuve tangible de votre capacité à surmonter l’incertitude. Il est crucial de convoquer ces souvenirs, de les ancrer en vous. Créez une ‘banque de réussites’ mentale ou même écrite. Listez ces moments où vous pensiez ne pas y arriver et où, finalement, vous avez triomphé. Cette banque sera votre ressource la plus précieuse dans les moments de doute. Elle vous rappellera que si vous avez été capable de relever ces défis, vous êtes tout à fait capable de relever celui qui se présente à vous aujourd’hui.
Quand la confiance manque, le courage prend le relais
Mais que faire quand l’exercice de rétrospection ne suffit pas ? Quand le doute est si fort qu’il paralyse ? C’est là qu’intervient le second ingrédient : le courage. J’aime particulièrement la distinction que fait Jenny : ‘quand on n’a pas encore confiance ce qu’on va ce dont on va avoir besoin, c’est de courage’. La confiance est un état, une certitude intérieure. Le courage est une action, une décision prise malgré la peur. Le courage est le pont qui mène à la confiance. On ne naît pas confiant pour vendre, on le devient en ayant eu le courage de le faire une première fois, puis une deuxième, et de constater que le monde ne s’effondre pas. Pour rendre cet acte de courage plus accessible, l’approche doit être progressive. N’essayez pas de décrocher le contrat du siècle dès votre premier essai. Commencez petit. Identifiez les actions qui vous font peur et classez-les par ordre de difficulté. ‘Sur tout le panel des choses qui me font peur, qu’est-ce qui est le plus accessible et de commencer par là’, conseille Jenny. Parlez de votre offre à un ami bienveillant, présentez-la à un prospect à faible enjeu, ou entraînez-vous devant votre miroir. Chaque petite victoire, chaque pas fait malgré la peur, est une brique qui construit le mur solide de votre confiance. C’est en osant être courageux que l’on finit par devenir confiant.
Passer de la peur à l’action est donc la première étape fondamentale. Une fois que l’on a apprivoisé sa propre valeur et trouvé le courage de la communiquer, on peut commencer à regarder vers l’extérieur. Le développement commercial n’est pas une quête solitaire. Il s’agit aussi de créer des connexions et de bâtir des ponts. Et si la meilleure façon de grandir n’était pas de tout faire seul, mais de s’allier avec les bonnes personnes ? C’est ce que nous allons explorer maintenant.
Bâtir des alliances stratégiques : la méthode en 3 colonnes pour trouver le partenaire idéal
Une fois le socle de la confiance posé, une voie royale pour accélérer votre croissance est le partenariat. L’idée est séduisante : unir ses forces avec une autre entreprise pour atteindre des objectifs communs. Mais elle peut aussi sembler intimidante. On imagine souvent que les partenariats sont réservés aux grandes entreprises avec des réseaux étendus. Caroline Mignaux, experte en co-marketing, vient balayer cette idée reçue avec une méthode aussi simple que puissante. Oubliez les rencontres hasardeuses à la machine à café ; la recherche de partenaires est une démarche stratégique qui demande de la méthodologie. Le point de départ, et c’est une erreur fréquente, n’est pas l’audience. C’est votre objectif. Que cherchez-vous à accomplir ? De l’acquisition de nouveaux clients ? De la notoriété ? Le développement d’une nouvelle offre ? C’est seulement après avoir clarifié cet objectif que la recherche peut commencer. Et pour cela, Caroline nous propose un outil redoutable : un simple tableau à trois colonnes.
Colonne 1 : l’audience affinitaire, le terrain de jeu commun
La première colonne est celle des évidences, mais il faut la structurer. Ici, vous allez lister toutes les marques, entreprises ou influenceurs qui s’adressent à une audience similaire ou complémentaire à la vôtre. C’est là que la connaissance profonde de votre persona devient non pas un concept marketing abstrait, mais un outil de travail concret. ‘Où se trouve votre communauté ?’ demande Caroline. Si vous vendez des bijoux pour une clientèle citadine, cette clientèle prend peut-être le métro, utilise des services de VTC, fréquente certains types de restaurants ou suit des blogs de mode spécifiques. Chaque marque associée à ce style de vie est un partenaire potentiel. Ne vous censurez pas à ce stade. L’objectif est de jeter sur le papier, de manière ‘pêle-mêle’, toutes les entités qui partagent votre écosystème client. C’est un exercice de brainstorming qui vous forcera à sortir de votre propre bulle et à visualiser votre entreprise comme une pièce d’un puzzle beaucoup plus grand.
Colonne 2 : le ‘culture fit’, le ciment de la collaboration
C’est ici que la méthode de Caroline prend toute sa profondeur. Une audience commune ne suffit pas. Un partenariat, c’est avant tout une aventure humaine et opérationnelle. La deuxième colonne est celle du ‘culture fit’ : l’adéquation en termes de vision, de valeurs et de process. ‘Ce n’est pas que des mots un peu bullshit qui font plaisir aux communicants, c’est une réalité’, insiste Caroline. Imaginez avoir un projet génial avec un partenaire à l’audience parfaite, mais dont la manière de travailler est à l’opposé de la vôtre. Si vous êtes une startup agile qui a besoin de vélocité, s’associer à une grande administration aux processus lents et complexes peut mener à la frustration et à l’échec. Le ‘culture fit’ englobe tout : les valeurs éthiques (un partenaire qui fait de la fourrure est-il compatible avec votre marque vegan ?), la vision à long terme, mais aussi les aspects très pratiques des process. Caroline est très claire : ‘Moi j’aime j’ai besoin d’une certaine vélocité qui fait que aujourd’hui, j’ai pas du tout envie de construire un partenariat sur 7 mois avec 15 interlocuteurs’. Cette colonne vous demande de définir vos propres critères de réussite opérationnelle. Quels sont vos non-négociables ? Cette étape de filtrage est essentielle pour éviter les mauvaises surprises et s’assurer que la collaboration sera fluide et agréable.
Colonne 3 : les ressources complémentaires, le levier de croissance
La dernière colonne est celle du pragmatisme et de la création de valeur. Parmi les partenaires qui ont passé les deux premiers filtres, lesquels peuvent vous apporter des leviers qui vous complètent ou vous renforcent ? Une ressource n’est pas forcément financière. Il peut s’agir d’une compétence que vous n’avez pas (une expertise en production vidéo), d’une communauté très engagée sur un réseau social où vous êtes absent, d’une technologie, ou même d’un ‘super speaker’. L’idée est de trouver une synergie où 1+1 = 3. Si votre objectif est de vous lancer sur YouTube, un partenaire qui a déjà une chaîne à succès ou une expertise reconnue en la matière sera infiniment plus précieux qu’un autre. C’est dans cette troisième colonne que la magie opère. En croisant les données, vous verrez émerger des partenaires évidents et d’autres, plus inattendus, qui pourraient pourtant débloquer votre croissance de manière spectaculaire. ‘Normalement dans la colonne numéro 3, vous avez des acteurs qui déchirent et vous vous dites peut-être j’ai une petite ampoule au-dessus de la tête’, conclut Caroline.
Cette méthode démystifie la recherche de partenaires. Elle la rend accessible, structurée et stratégique. Mais même avec les meilleurs partenaires, il y a des moments où il faut prendre son bâton de pèlerin et aller chercher les clients un par un. C’est le fameux démarchage commercial, la hantise de beaucoup d’entre nous. Et si, là encore, il existait une approche intelligente et respectueuse pour le faire ?
La prospection intelligente : maîtriser le cold emailing sans devenir un spammeur
Le démarchage commercial direct. Rien que ces mots peuvent faire frissonner. On imagine devoir ‘frapper aux portes’ d’inconnus, se transformer en vendeur d’encyclopédies et essuyer des refus à la chaîne. Cette image d’Épinal est pourtant à des années-lumière de ce qu’est devenue la prospection moderne, surtout dans le monde digital. Oui, il est parfois nécessaire d’initier le contact, mais cela ne veut pas dire le faire de manière agressive ou intrusive. Guillaume Moubèche, fondateur de Lemlist, est le roi de cette approche qu’on pourrait qualifier de ‘prospection douce’. Il nous explique comment le cold emailing, ou l’art d’envoyer un email à quelqu’un qu’on ne connaît pas, peut être une stratégie incroyablement puissante si elle est bien exécutée. Oubliez les envois de masse et les messages génériques ; la clé est la personnalisation, la pertinence et le respect.
Le cold emailing éthique et légal : comprendre l’esprit de la RGPD
La première objection qui vient à l’esprit est souvent d’ordre légal : ‘A-t-on le droit d’envoyer un email à quelqu’un qui n’a rien demandé ? N’est-ce pas contraire à la RGPD ?’. Guillaume apporte une clarification essentielle. Il faut comprendre l’esprit de la loi, pas seulement sa lettre. La RGPD a été créée pour lutter contre les abus, notamment le spam massif en B2C sur des adresses personnelles. Le contexte B2B est différent. Le fameux ‘récital 47′ de la RGPD introduit la notion d’ ‘intérêt légitime’. ‘On peut contacter des gens qu’on ne connaît pas si il y a un intérêt légitime’, explique Guillaume. Cet intérêt peut être justifié de plusieurs manières : la personne est dans votre réseau LinkedIn, elle ressemble à un de vos clients existants, ou votre service répond de manière évidente à une problématique de son secteur. Le but de la loi n’est pas de tuer le commerce, mais d’éliminer les pratiques abusives. Comme le dit Guillaume, ‘l’objectif de la RGPD, c’est plutôt d’éliminer les spammer, mais ils veulent pas que les gens arrêtent de prospecter’. La règle d’or est simple : si vous avez fait vos recherches et que vous êtes convaincu que votre message peut apporter de la valeur à votre interlocuteur, vous êtes dans l’esprit de la loi.
De froid à tiède : la stratégie du ‘retargeting humain’
La méthode la plus élégante proposée par Guillaume est une approche hybride, à mi-chemin entre l’inbound marketing (attirer les clients à soi) et le démarchage pur. Il s’agit de ne plus contacter des gens ‘à froid’, mais des gens ‘à tiède’. Comment ? En utilisant les signaux faibles que vos prospects laissent sur les réseaux sociaux, notamment LinkedIn. La stratégie est brillante : vous publiez régulièrement du contenu de valeur sur votre domaine d’expertise. Vous n’attendez pas passivement que les gens viennent à vous. Vous identifiez activement les personnes qui interagissent avec ce contenu (un like, un commentaire). Ces personnes ont manifesté un intérêt, même minime. Elles vous ont vu, elles connaissent votre nom ou celui de votre entreprise. ‘En fait toutes ces personnes qui nous voient et qui interagissent avec notre contenu, on va les mettre ensuite dans des campagnes de prospection’, révèle Guillaume. C’est une sorte de retargeting, mais manuel et humain. Lorsque vous les contactez par email, vous n’êtes plus un parfait inconnu. La conversation est beaucoup plus simple à engager, car un premier lien, aussi ténu soit-il, a déjà été créé. C’est l’art de transformer une interaction passive en une conversation active.
La qualité avant la quantité : personnalisation et ‘ice breakers’
Que le contact soit ‘tiède’ ou ‘froid’, le succès d’un email de prospection repose sur un seul mot : la personnalisation. L’ère des envois de masse est révolue. L’objectif n’est pas d’envoyer 1000 emails génériques, mais 80 à 100 emails hautement personnalisés par semaine, pour viser entre 15 et 20 rendez-vous qualifiés. La première phrase de votre email est déterminante. C’est ce que Guillaume appelle l’ ‘ice breaker’ (le brise-glace). Il doit prouver à votre interlocuteur que vous n’avez pas cliqué sur ‘envoyer à tous’. Cet ‘ice breaker’ peut être une référence à un post LinkedIn qu’il a écrit, un article de blog, une intervention dans un podcast, ou même une interaction qu’il a eue avec le contenu de quelqu’un d’autre. ‘Juste un point d’accroche qui fait que ton message il est à propos de la personne et pas à propos de toi’, martèle Guillaume. Ce travail de recherche en amont est non négociable. Il démontre votre respect pour le temps de la personne et votre intérêt sincère pour son activité. L’automatisation intervient ensuite, non pas dans le contenu, mais dans les relances. Car oui, il faut relancer. Une absence de réponse n’est pas un ‘non’, c’est souvent un oubli. Une relance courte et polie quelques jours plus tard est une pratique commerciale saine et efficace.
Conclusion : devenez l’architecte de votre croissance commerciale
Nous venons de parcourir trois piliers fondamentaux du développement commercial, qui, ensemble, dessinent une approche complète, humaine et redoutablement efficace. Le premier pilier, le plus intime, est celui du mindset. Jenny Chammas nous a rappelé que la vente commence par la conviction que l’on a en sa propre valeur. Cultiver la confiance en soi en célébrant ses réussites passées et faire preuve de courage pour faire le premier pas sont les fondations sur lesquelles tout le reste se construit. Sans cette base solide, les meilleures stratégies du monde resteront lettre morte.
Le deuxième pilier est celui de l’intelligence collective. Caroline Mignaux nous a offert une méthode lumineuse pour sortir de l’isolement et bâtir des partenariats stratégiques. Sa grille d’analyse en trois colonnes – Audience, Culture Fit, Ressources – transforme la recherche d’alliés en une démarche claire, accessible et créatrice de valeur. Elle nous prouve que l’on peut démultiplier sa force de frappe en s’associant intelligemment, créant ainsi des synergies où tout le monde est gagnant.
Enfin, le troisième pilier est celui de l’action ciblée. Guillaume Moubèche a dépoussiéré l’image de la prospection pour en faire un art subtil de la communication personnalisée. Il nous a montré que le cold emailing, loin d’être du spam, est un outil chirurgical pour engager des conversations pertinentes avec des prospects qualifiés, le tout dans le respect de l’éthique et de la loi. L’approche consistant à ‘tiédir’ ses contacts en amont est une véritable révolution dans la manière d’aborder le démarchage.
Ces trois stratégies ne s’excluent pas ; elles se nourrissent. Un mindset solide vous donnera l’audace de contacter des partenaires. Des partenariats réussis vous apporteront des leads qualifiés. Une prospection intelligente vous permettra de convertir les opportunités que ni votre mindset seul, ni vos partenaires n’auraient pu générer. La vente n’est pas un gros mot. C’est l’art de connecter une solution à un besoin, une valeur à une attente. Votre mission, dès aujourd’hui, est de choisir par quel pilier commencer. Faites l’inventaire de vos réussites, dessinez vos trois colonnes ou identifiez cinq personnes qui ont aimé votre dernier post. Le plus important est de faire le premier pas.
FAQ sur le développement commercial
Comment puis-je me vendre si je déteste parler de moi ?
C’est une réticence très commune. La clé est de changer de perspective : ne parlez pas de vous, parlez de la valeur que vous apportez à vos clients. Concentrez-vous sur leurs problèmes et sur la manière dont votre service ou produit les résout. Votre discours ne sera plus centré sur votre ego (‘je suis bon’, ‘j’ai fait ci’), mais sur votre client (‘vous rencontrez ce problème, voici comment je peux vous aider à le surmonter’). Cela transforme la vente en un acte de service plutôt qu’un acte d’auto-promotion. Comme le suggère Jenny Chammas, il faut d’abord avoir confiance en la valeur de ce que l’on apporte.
‘Le premier truc dont on a besoin quelque part, c’est d’avoir confiance en soi. C’est-à-dire confiance en son produit, son service, la valeur qu’on apporte.’
Quelle est la première étape concrète pour bâtir sa confiance en vente ?
La première étape est souvent la plus simple : commencez par une action à faible enjeu. N’essayez pas de convaincre le plus gros client potentiel tout de suite. Le courage se construit par petites victoires. Choisissez une action qui vous fait un peu peur, mais qui reste gérable. Cela peut être de présenter votre offre à un ami, de contacter un prospect pour qui l’enjeu est moindre, ou même de publier un post sur LinkedIn expliquant ce que vous faites. Chaque interaction où vous constaterez que ‘le monde ne s’effondre pas’ sera une preuve pour votre cerveau que vous êtes capable, ce qui nourrira votre confiance pour l’étape suivante.
‘Ce que je conseille en général, c’est de commencer à s’entraîner par les petits. Par ce qui est le plus accessible qui fait un petit peu moins peur. Comme ça, on teste euh ça sur des personnes où il y a moins d’enjeux.’
Comment savoir si un partenaire a un bon ‘culture fit’ avant de le contacter ?
Vous pouvez mener une petite enquête en amont. Analysez sa communication sur son site web et ses réseaux sociaux : quel est le ton employé ? Quelles valeurs met-il en avant ? Regardez les interviews de ses fondateurs ou dirigeants. Observez le type de partenariats qu’il a déjà noués. Vous pouvez aussi regarder les avis de ses employés sur des plateformes comme Glassdoor pour avoir une idée de sa culture interne. Caroline Mignaux insiste sur l’importance des process : s’agit-il d’une grosse structure lente ou d’une startup agile ? Cette première analyse vous donnera de précieux indices pour savoir si vos manières de travailler sont compatibles.
‘Dans culture fit, moi je mets vraiment vision, valeur et process. Ça va aussi être, tu vois, moi typiquement, je fais des partenariats avec des incubateurs… je sais que moi j’ai besoin d’une certaine vélocité.’
Mon entreprise est petite, puis-je quand même trouver des partenaires intéressants ?
Absolument. La taille n’est pas le critère principal. Un partenaire ne recherche pas forcément un autre ‘gros’. Il recherche une complémentarité. Une petite entreprise agile peut être très attractive pour un grand groupe qui cherche à innover. Votre valeur peut résider dans votre communauté de niche très engagée, votre expertise pointue sur un sujet, ou votre capacité à produire du contenu créatif rapidement. Utilisez la méthode des 3 colonnes de Caroline Mignaux : identifiez ce que vous pouvez apporter dans la colonne ‘Ressources’. Votre agilité et votre expertise sont des atouts majeurs.
‘Dans la colonne 3, qui est-ce qu’il y a des des leviers qui vous complètent ou vous renforcent et ça va être des réseaux sociaux, une belle communauté, un bon un bon speaker, un savoir-faire, une boîte qui fait de la des super vidéos.’
Est-ce que le cold emailing est vraiment légal en France avec la RGPD ?
Oui, dans un contexte professionnel (B2B), le cold emailing est légal s’il respecte certaines conditions. La RGPD prévoit la notion d’ ‘intérêt légitime’ (Récital 47), qui autorise la prospection si vous pouvez raisonnablement penser que votre offre est pertinente pour la personne contactée. Cela implique un ciblage précis et une recherche en amont. Il est crucial de contacter des personnes via leur adresse professionnelle et de toujours offrir une possibilité claire de se désinscrire. Le but de la loi est de sanctionner le spam de masse non ciblé, pas les démarches commerciales légitimes et personnalisées.
‘Il y a le récital 47 dans la RGPD qui indique qu’en fait, on peut contacter des gens qu’on ne connaît pas si il y a un intérêt légitime.’
Quelle est la différence entre un bon email de prospection et du spam ?
La différence fondamentale réside dans la personnalisation et la pertinence. Le spam est un message générique envoyé en masse à une liste non qualifiée. Un bon email de prospection est le fruit d’une recherche. Il commence par un ‘ice breaker’ qui montre que vous vous êtes intéressé à la personne (son dernier article, son entreprise, etc.). Il ne parle pas de vous, mais du problème que vous pourriez résoudre pour elle. Son objectif n’est pas de vendre immédiatement, mais d’engager une conversation et de proposer un échange de valeur, comme un rendez-vous pour discuter de ses enjeux.
‘Juste un point d’accroche qui fait que ton message il est à propos de la personne et pas à propos de toi. Toi ton but ensuite c’est de lier ça avec un peu ta ta proposition de valeur et ensuite essayer d’obtenir un rendez-vous.’
Combien d’emails de prospection devrais-je envoyer par semaine pour avoir des résultats ?
La qualité prime sur la quantité. Guillaume Moubèche donne un ordre de grandeur très clair : visez l’envoi d’environ 80 à 100 emails hautement personnalisés par semaine. Cela peut sembler peu, mais chaque email nécessite un travail de recherche en amont. L’objectif avec ce volume est d’obtenir entre 15 et 20 rendez-vous qualifiés. Se concentrer sur un plus petit nombre de prospects mais avec une approche sur-mesure donne des résultats bien supérieurs à l’envoi de milliers d’emails génériques qui finissent à la poubelle et nuisent à votre réputation.
‘Moi globalement ce que je conseille, c’est d’envoyer environ entre allez 80 et 100 emails par semaine. (…) Et ça là-dessus normalement tu es censé récupérer entre 15 et 20 rendez-vous qualifiés.’
Faut-il absolument relancer un prospect qui ne répond pas ?
Oui, la relance est une partie cruciale et souvent négligée du processus. Une absence de réponse ne signifie pas un refus. Dans la majorité des cas, votre prospect est simplement occupé, a ouvert votre email et a oublié d’y répondre. Une relance courte, polie et espacée de quelques jours (3-4 jours) est une pratique professionnelle normale. L’automatisation peut être très utile pour cette partie du processus. Une bonne séquence de prospection inclut systématiquement deux ou trois relances. C’est souvent lors de la relance que la réponse arrive.
‘Ce que tu vas automatiser par contre, c’est les relances. C’est-à-dire que aujourd’hui euh typiquement ben on reçoit tous beaucoup d’emails, il y a des fois on les ouvre et on les skip et on oublie de répondre. Bah en fait, c’est bien de relancer.’


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