Logo de l'épisode 2/3 Les 10 meilleures stratégies du Podcast du Marketing - Episode 101 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

2/3 Les 10 meilleures stratégies du Podcast du Marketing – Episode 101

Épisode diffusé le 25 novembre 2021 par Estelle Ballot

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Au-delà des likes : Bâtir une stratégie de communication qui convertit vraiment

Dans l’océan tumultueux du marketing digital, une question hante chaque entrepreneur : comment se faire entendre ? Comment transformer le bruit ambiant en une mélodie qui attire, captive et fidélise une audience ? On nous dit de poster, de commenter, d’être partout à la fois. On passe des heures sur LinkedIn, Instagram, on pense à lancer un podcast, on rêve d’une campagne publicitaire qui marquera les esprits. J’ai moi-même connu cette course effrénée. Comme je le confiais en introduction du podcast, ‘j’ai passé des années sur LinkedIn à faire tout ce qu’on m’avait dit, je postais, je commentais. Du coup, je récoltais des vues et des likes, j’avais l’impression de faire tout bien comme il faut, sauf qu’en réalité, ça me rapportait zéro client.’ Cette frustration, ce sentiment de pédaler dans le vide, est un mal bien trop courant. On confond activité et productivité, visibilité et rentabilité.

La vérité, c’est qu’une bonne stratégie de communication n’est pas une simple liste de tâches à cocher. C’est un art subtil, un équilibre entre la psychologie humaine, la créativité audacieuse et une compréhension fine des plateformes que nous utilisons. C’est savoir quand murmurer à l’oreille de son audience et quand crier sur tous les toits. Pour célébrer la 100ème du Podcast du Marketing, j’ai voulu aller au-delà des conseils de surface. J’ai rassemblé les stratégies les plus percutantes partagées par des invités qui ne se contentent pas de parler de marketing, mais qui le vivent et le maîtrisent au quotidien. Nous allons plonger dans les coulisses d’une campagne publicitaire iconique qui a failli ne jamais voir le jour, décortiquer le ‘pourquoi’ profond de la création de contenu, apprendre à transformer un réseau social saturé en levier de croissance, et enfin, dompter l’un des algorithmes les plus puissants du monde professionnel.

Cet article n’est pas une simple compilation. C’est une feuille de route. Nous allons explorer les leçons de Pauline Laigneau (Gemio), Mathieu Stéphanie (Génération Do It Yourself), Aline Bartoli (The Bboost) et Grégoire Gato. Ensemble, nous allons transformer votre approche de la communication, pour qu’elle ne soit plus un gouffre à temps, mais le moteur le plus puissant de votre croissance. Préparez-vous à prendre des notes, car les secrets partagés ici ont le pouvoir de changer la trajectoire de votre business.

Pauline Laigneau et la puissance de l’audace : L’histoire cachée du chaton rose de Gemio

Lorsqu’on évoque la marque de joaillerie Gemio, une image s’impose quasi instantanément dans l’esprit de milliers de Parisiens : un chaton rose, une bague scintillante à l’oreille, affiché en format géant dans les couloirs du métro. Cette campagne est devenue un cas d’école, le symbole d’une communication audacieuse et mémorable. Mais ce que l’on ignore souvent, c’est que ce succès fulgurant est en réalité l’aboutissement d’un parcours semé d’échecs coûteux et de remises en question profondes. C’est une leçon magistrale sur la persévérance et l’importance cruciale de l’itération dans toute stratégie de communication.

La persévérance ou l’art de s’accrocher à une conviction

Le succès a une fâcheuse tendance à effacer les traces de l’effort et des difficultés qui l’ont précédé. Pauline Laigneau nous offre une transparence rare sur ce sujet. Le fameux chaton rose n’était pas un coup de génie initial, mais le fruit d’une troisième tentative. Elle le révèle sans détour : ‘Le chaton rose est arrivé donc au bout de 4 ans d’existence déjà… Et ce qu’il y a d’encore plus drôle… c’est qu’en fait, ça n’était pas notre premier essai de pub métro. C’était notre… troisième essai’. Imaginez l’investissement, non seulement financier mais aussi émotionnel. Une campagne d’affichage dans le métro représente ‘des dizaines de milliers d’euros’. Le premier essai fut un ‘flop total’. Une créa standard, un plan média mal optimisé. Loin de se décourager, Pauline et son équipe analysent, apprennent et décident de retenter. La deuxième tentative, avec une meilleure créa et un meilleur plan média, se solde par un nouvel échec cuisant. ‘Flop total à nouveau. Personne ne le remarque, mais vraiment même moi si tu veux, je les voyais pas dans le métro’.

C’est ici que se joue toute la différence entre un entrepreneur qui réussit et un autre qui abandonne. Face à deux échecs consécutifs et des dizaines de milliers d’euros perdus, la tentation de conclure que ‘le métro ne fonctionne pas pour nous’ aurait été immense. Mais Pauline avait une conviction profonde, une intuition chevillée au corps : ‘moi j’avais toujours eu cette conviction que le métro c’était un super média’. C’est cette foi dans le potentiel du canal, couplée à une capacité d’analyse post-échec, qui l’a poussée à persévérer. Elle n’a pas blâmé le média, elle a disséqué les raisons de ses échecs pour affiner sa stratégie. C’est une leçon fondamentale : la persévérance n’est pas de l’acharnement aveugle. C’est la capacité à continuer d’avancer en tirant les enseignements de chaque faux pas. Comme le dit Pauline, ‘quand on s’accroche, ça finit par fonctionner’.

Le brief qui a tout changé : Oser être “remarquable”

Après deux tentatives infructueuses, la leçon était claire. Le plan média était maîtrisé, mais le problème venait d’ailleurs. Pauline identifie la véritable source de l’échec : la créativité. ‘Je comprends que ce qui pêche, c’est que la créa, en fait, elle ne se voit pas. C’est-à-dire qu’elle ne ressort pas dans le métro, elle n’est pas remarquable’. Le mot est lâché : ‘remarquable’. Dans le jargon marketing, cela signifie littéralement ‘digne d’être remarqué’. Une publicité dans le métro est en compétition avec des milliers d’autres stimuli : les smartphones, la musique, les pensées des voyageurs. Être simplement ‘joli’ ou ‘informatif’ ne suffit pas. Il faut briser le motif, créer une rupture visuelle et cognitive.

Consciente de ses propres limites en la matière, Pauline prend une décision courageuse : déléguer la créativité à une agence de publicité. Mais elle ne se contente pas de donner carte blanche. Elle formule un brief d’une clarté et d’une ambition redoutables, un véritable défi lancé aux créatifs : ‘Je veux que les gens s’arrêtent dans le métro en se prenant en photo devant notre créa. Donc démerdez-vous’. Ce brief est un coup de génie. Il ne décrit pas ce que la publicité doit montrer, mais l’effet qu’elle doit produire, le comportement qu’elle doit déclencher chez le spectateur. Il ne demande pas des vues, mais de l’engagement physique et digital. Le résultat, le chaton rose, a parfaitement répondu à cet objectif. Il était inattendu, décalé, intrigant. Il a transformé une publicité intrusive en une expérience amusante et partageable, générant un buzz organique massif avec le hashtag #Gemiaou inventé par le public lui-même. La campagne est devenue virale car elle était conçue pour l’être, non pas par des astuces techniques, mais par sa nature intrinsèquement remarquable.

Itération, créativité et omnicanalité : Les trois piliers du succès

L’histoire de Gemio et de son chaton rose condense trois leçons marketing fondamentales pour tout entrepreneur. Premièrement, l’importance de l’itération. Le succès n’est pas une ligne droite. C’est un processus d’essais, d’échecs et d’apprentissages. Sans les deux premiers flops, la campagne du chaton rose n’aurait jamais existé. Chaque échec a fourni une donnée cruciale qui a permis d’affiner la stratégie jusqu’à la perfection. Deuxièmement, la suprématie de la créativité. On a tendance à surévaluer le média et le budget, et à sous-estimer la puissance de l’idée. ‘Vous pouvez avoir le meilleur média du monde avec un budget de dingue, si la créa est banale, votre message ne passera pas’. La créativité n’est pas un simple enrobage esthétique, c’est le cœur du réacteur de votre communication. C’est elle qui assure que votre investissement ne soit pas invisible. Enfin, troisièmement, la synergie entre le digital et le traditionnel. Gemio, une marque 100% digitale à l’époque (‘pure player’), a utilisé un des médias les plus traditionnels qui soient, le métro, pour générer un trafic massif sur son site. Cela démontre que les canaux ne s’opposent pas mais se complètent. Une campagne offline puissante peut créer un raz-de-marée digital. Il faut simplement aller chercher ses clients là où ils se trouvent, avec un message qui les oblige à s’arrêter et à lever la tête.

De la publicité payante et spectaculaire, passons maintenant à une forme de communication plus intime et organique : la création de contenu. Car si une campagne peut créer un pic de notoriété, c’est le contenu qui bâtit une relation de confiance sur le long terme. Et pour en parler, qui de mieux que l’un des pionniers du podcast business en France ?

Mathieu Stéphanie : Pourquoi le podcast est bien plus qu’un simple outil marketing

Après l’éclat d’une campagne publicitaire réussie, il est essentiel de construire une communication de fond, celle qui tisse un lien durable avec son audience. La création de contenu est la pierre angulaire de cette démarche. Et parmi les formats qui ont explosé ces dernières années, le podcast occupe une place à part. Il offre une intimité, une profondeur et un niveau d’engagement que peu d’autres médias peuvent égaler. Pour comprendre la véritable puissance de ce format, j’ai interrogé Mathieu Stéphanie, créateur de l’incontournable podcast ‘Génération Do It Yourself’. Sa vision est à contre-courant des approches purement ROIstes et révèle la dimension profondément transformatrice du podcasting, pour l’auditeur comme pour le créateur.

Lancer un podcast pour soi : Le secret d’une authenticité durable

Quelle est la première motivation pour lancer un podcast ? La plupart répondraient : ‘générer des leads’, ‘construire une audience’, ‘devenir une référence’. Mathieu Stéphanie nous invite à prendre un chemin radicalement différent. Sa réponse est déconcertante de simplicité : ‘En fait, je l’ai lancé pour moi. Je l’ai lancé pour moi avant toute chose et pas du tout de manière égoïste hein. C’est juste que je suis curieux’. Cette approche change tout. En plaçant sa propre curiosité et son désir d’apprendre au centre du projet, il désamorce la pression du résultat immédiat. Il transforme la création de contenu en un véhicule de développement personnel.

Cette motivation intrinsèque est le meilleur antidote au syndrome de l’imposteur, ce sentiment de ne pas être légitime qui paralyse tant de créateurs potentiels. Mathieu l’admet volontiers : ‘On a tous ce problème à se dire mais qui je suis en fait pour écrire ce truc sur ce blog, pour faire cette vidéo’. En lançant le podcast pour assouvir sa propre soif de connaissance, la question de la légitimité vis-à-vis des autres devient secondaire. L’objectif n’est plus de ‘paraître’ expert, mais de ‘devenir’ plus compétent à travers les conversations. C’est ce qui garantit la longévité du projet. Car, comme il le souligne, ‘si tu fais ça dans une logique trop d’inbound trop vite, tu es très vite déçu parce que les résultats sont mauvais au début’. Un podcast, c’est un marathon. Si le seul carburant est la quête de résultats externes (téléchargements, clients), le moteur cale rapidement. Mais si le carburant est l’apprentissage et le plaisir, alors on peut tenir la distance. Et c’est cette authenticité, cette curiosité palpable, que l’audience ressent et qui crée une connexion profonde.

La création de contenu comme hygiène professionnelle

Mathieu va plus loin et érige la création de contenu en discipline fondamentale, presque une hygiène de vie pour tout travailleur du savoir. Sa déclaration est un véritable pavé dans la mare pour tous ceux qui se cachent derrière l’excuse du manque de temps : ‘Te dire que tu passes une demi-journée par semaine à créer du contenu, honnêtement qui va faire vraiment te faire réfléchir, te projeter… Enfin pour moi, c’est le minimum quoi. On doit pas faire moins’. Cette affirmation peut sembler provocatrice, mais elle est profondément juste. Dans une économie où notre valeur réside dans notre capacité à réfléchir, à synthétiser et à communiquer des idées, ne pas consacrer de temps à exercer ces muscles est une erreur stratégique majeure.

Il ne s’agit pas simplement de ‘produire du contenu pour le contenu’. Il s’agit de s’astreindre à un exercice régulier de clarification de sa propre pensée. Préparer une interview, écrire un article, structurer une vidéo… ces activités nous forcent à organiser nos idées, à identifier nos angles morts, à affiner notre expertise. C’est un investissement direct dans notre capital le plus précieux : notre cerveau. À ceux qui rétorquent ‘je n’ai pas le temps’, Mathieu répond sans concession : ‘Si tu me dis j’ai pas le temps de faire ça, moi je te réponds une chose, on est en 2021 et tu as loupé un truc, il y a un truc que tu as pas compris’. Cette demi-journée n’est pas une perte de temps, c’est un investissement au ROI exponentiel. Elle nourrit votre expertise, affine votre message, et à terme, attire naturellement les opportunités, bien plus efficacement que n’importe quelle autre forme de prospection.

Le podcasting est un engagement long et profond. Mais la communication moderne se joue aussi sur des formats plus courts, plus rapides, plus visuels. Après avoir exploré la profondeur du contenu audio, il est temps de nous pencher sur l’effervescence des réseaux sociaux, là où la bataille pour l’attention se joue à chaque seconde. Commençons par la plateforme reine de l’image : Instagram.

Aline Bartoli et la croissance sur Instagram : L’art d’aller “chercher les abonnés par la peau des fesses”

Après avoir exploré la puissance de la publicité de masse et la profondeur de la création de contenu long format, plongeons dans l’arène trépidante des réseaux sociaux. Instagram, avec son flux infini d’images et de stories, peut sembler un territoire saturé, un Everest impossible à gravir pour ceux qui débutent. On entend souvent dire : ‘il fallait se lancer avant, maintenant c’est trop tard’. Aline Bartoli, la reine des stories et fondatrice de The Bboost, vient balayer cette idée reçue avec une stratégie simple, redoutablement efficace et à la portée de tous. Sa méthode repose sur un principe fondamental : sur un réseau ‘social’, il faut être social. Et cela signifie passer d’une posture passive à une action proactive.

Dépasser le mythe de la saturation : La proactivité comme clé

La première barrière à l’entrée sur une plateforme comme Instagram est souvent mentale. On regarde les comptes à des dizaines ou centaines de milliers d’abonnés et on se sent découragé. ‘C’est trop compliqué parce qu’il y a déjà trop de monde’, voilà le refrain que l’on entend. Aline reconnaît cette réalité – ‘c’est vrai qu’il y a plus de monde qu’avant et que c’est moins facile qu’avant de percer’ – mais elle y oppose une condition sine qua non pour réussir : ‘ça reste totalement possible à une seule condition… c’est d’être actif dans le développement de son compte et de sa communauté’. C’est une révolution copernicienne dans l’approche des réseaux sociaux. L’erreur commune est de se concentrer uniquement sur son propre contenu : on poste, on choisit ses hashtags, puis on attend passivement que la magie opère, en se désolant que ‘personne a liké mon poste’.

L’approche d’Aline est à l’opposé. Elle nous invite à sortir de notre propre bulle pour aller à la rencontre des autres. Il ne suffit plus de publier, il faut interagir. Il faut aller chercher l’attention, non pas en la quémandant, mais en la donnant d’abord. Cette démarche proactive est ce qui différencie ceux qui stagnent de ceux qui connaissent une croissance régulière. L’algorithme, bien qu’important, ne fera pas tout le travail à votre place, surtout au début. Vous devez lui donner des signaux, lui montrer que vous êtes un membre actif et précieux de la communauté. Et cela passe par une stratégie d’engagement sortant, une technique qu’Aline a appliquée avec une discipline de fer.

La stratégie des 20 minutes par jour pour enclencher la machine

Comment cette proactivité se traduit-elle concrètement ? Aline nous livre sa méthode, simple mais exigeante : ‘Tous les jours, je mettais mon minuteur sur 20 minutes et que j’allais m’engager sur des comptes qui ne me suivaient pas encore’. Cette technique, qu’elle nomme avec humour ‘aller chercher les abonnés par la peau des fesses’, est un modèle d’efficacité. Le principe est d’allouer un temps défini chaque jour à une seule tâche : aller liker et, surtout, commenter les publications de comptes dans votre thématique qui ne font pas encore partie de votre audience. L’objectif n’est pas de laisser des commentaires publicitaires vides de sens comme ‘viens t’abonner chez moi’, mais d’apporter une réelle valeur, de réagir sincèrement au contenu partagé.

Le mécanisme psychologique est puissant. Lorsque quelqu’un découvre une notification – ‘The Bboost a liké trois de vos posts et a laissé deux commentaires pertinents’ – sa curiosité est piquée. ‘Mais qui est cette personne ?’. L’utilisateur va alors cliquer sur votre profil pour en savoir plus. C’est à ce moment-là que votre propre contenu (votre bio, vos publications) entre en jeu. Si votre profil est clair, pertinent et attrayant, une partie de ces visiteurs curieux se transformera en abonnés qualifiés. C’est une forme de ‘prospection douce’ qui respecte l’utilisateur tout en étant incroyablement efficace pour amorcer la pompe. Cette stratégie a permis à Aline de bâtir sa communauté jusqu’à 7000 abonnés, le seuil à partir duquel l’algorithme commence souvent à prendre le relais et à suggérer votre compte plus largement. C’est la preuve qu’un effort initial, concentré et régulier, peut créer un effet boule de neige qui mène à une croissance organique durable.

D’Instagram, un réseau très visuel et souvent orienté B2C, passons au géant du monde professionnel, un réseau où le contenu et les interactions ont des règles bien différentes. Un réseau que j’ai moi-même longtemps mal utilisé avant de comprendre sa véritable puissance : LinkedIn.

Grégoire Gato : Décrypter l’algorithme de LinkedIn pour une visibilité stratosphérique

Après avoir exploré Instagram, tournons-nous vers le réseau social professionnel par excellence : LinkedIn. Longtemps considéré comme une simple CVthèque en ligne, LinkedIn s’est transformé en une puissante plateforme de contenu où l’on peut bâtir une autorité, générer des opportunités et développer son business. Mais comme toute plateforme, elle a ses propres codes, son propre algorithme. Tenter d’y appliquer les mêmes stratégies qu’ailleurs est le plus court chemin vers l’échec. Pour nous guider dans ses méandres, j’ai fait appel à Grégoire Gato, l’un des experts les plus reconnus sur le sujet. Il nous livre les clés pour comprendre comment fonctionne réellement l’algorithme de LinkedIn et comment l’utiliser à notre avantage.

L’anatomie d’un post LinkedIn qui performe

La première règle d’or sur LinkedIn est de comprendre ce que la plateforme valorise. Grégoire est très clair : le format roi est le post court (1200 caractères maximum) publié depuis un profil personnel. ‘Vous prenez votre compte perso, donc à vous, vous faites un post… ça c’est la meilleure version, c’est ce qui marche le mieux’. Les pages entreprises, bien qu’utiles pour une présence institutionnelle, ont une portée organique bien plus faible. LinkedIn est un réseau de personnes à personnes.

Mais comment l’algorithme décide-t-il de montrer votre post ? Grégoire démystifie le processus. Ce n’est pas une boîte noire, mais une série d’évaluations basées sur l’engagement. ‘Il montre votre poste à peut-être 100 personnes et en fonction du taux d’interaction de ces 100 personnes avec votre poste, s’il est moyen, il montre encore à 100 ou à 200 personnes, s’il est mauvais, il montre à 50 personnes et s’il est très bon, il montre à 400 personnes’. Cet effet boule de neige est au cœur de la viralité sur LinkedIn. Votre objectif est donc de maximiser l’engagement dans les premières minutes et heures de publication. Les trois métriques clés sont : le temps passé sur le post (le ‘dwell time’), les commentaires et les likes. ‘Si les gens passent du temps sur votre poste, commentent et like, c’est génial’. Votre mission, en tant que créateur, est donc de structurer votre post pour encourager ces trois actions : une accroche qui incite à cliquer sur ‘…voir plus’ (augmentant le dwell time), un contenu qui suscite la réaction, et une question ouverte à la fin pour encourager les commentaires.

Le piège des liens externes et comment le déjouer

C’est l’un des débats les plus vifs sur LinkedIn : faut-il ou non inclure des liens externes dans ses posts ? La croyance populaire veut qu’un lien externe ‘tue’ la portée de la publication. Grégoire apporte une nuance cruciale. Ce n’est pas le lien en lui-même qui est pénalisé. ‘Que tu aies un lien ou pas de lien, c’est exactement pareil’. Le vrai problème, c’est le comportement de l’utilisateur. ‘Si les gens cliquent sur le lien sans liker ou commenter ou sans passer beaucoup de temps sur ton poste, là tu es désavantagé’. LinkedIn veut garder les utilisateurs sur sa plateforme. Si votre post les incite à partir immédiatement, sans avoir interagi, l’algorithme interprète cela comme un signal négatif : votre contenu n’est pas assez engageant pour retenir l’attention.

La fameuse technique qui consiste à mettre le lien dans le premier commentaire est donc, selon Grégoire, une mauvaise stratégie. ‘Moi je trouve que c’est un peu nul… parce qu’il y a plein de gens qui ouvriront pas les commentaires’. Vous perdez une partie significative de vos clics potentiels. Quelle est la bonne approche ? ‘Mettre un lien en bas de votre poste. Pas dans les commentaires en bas du poste’. L’astuce consiste à rédiger un post suffisamment long et captivant pour que les gens lisent, likent, commentent ET ENSUITE cliquent sur le lien. Le clic devient la dernière étape d’une interaction réussie, et non la première. Pour optimiser encore cette stratégie, Grégoire conseille de supprimer la prévisualisation automatique du lien. ‘Tu enlèves la preview et je mets le lien tout en bas’. Cela permet de garder le contrôle total sur l’esthétique du post et d’éviter que l’image de la preview ne ‘cannibalise’ l’attention au détriment du texte.

Conclusion : De la stratégie à l’action, votre plan de communication commence maintenant

Nous venons de parcourir un véritable condensé de stratégies de communication, chacune portée par un expert au sommet de son art. De l’audace publicitaire de Pauline Laigneau, qui nous a appris que l’échec est le terreau de la créativité la plus mémorable, à la sagesse de Mathieu Stéphanie, qui replace l’authenticité et la curiosité personnelle au cœur de la création de contenu. Nous avons ensuite appris avec Aline Bartoli que la proactivité et l’engagement sincère sont les clés pour percer sur les plateformes les plus compétitives, avant de décrypter avec Grégoire Gato les rouages de l’algorithme LinkedIn pour transformer nos profils en véritables aimants à opportunités.

Le fil rouge qui relie ces interventions est clair : une communication efficace en 2024 n’est ni passive, ni monolithique. Elle exige de la persévérance face à l’échec, une motivation intrinsèque pour tenir la distance, une volonté d’aller activement à la rencontre de son audience, et une intelligence stratégique pour comprendre les règles du jeu de chaque plateforme. Que vous choisissiez de marquer les esprits avec une campagne audacieuse, de bâtir une communauté fidèle grâce à un podcast, de conquérir Instagram par l’interaction ou de devenir une voix qui compte sur LinkedIn, le succès ne viendra pas par hasard. Il sera le fruit d’une démarche intentionnelle, disciplinée et profondément humaine.

L’information seule ne suffit pas. La véritable transformation réside dans l’action. Je vous invite donc à ne pas refermer cette page en vous disant simplement ‘c’était intéressant’. Choisissez UNE seule de ces stratégies. Celle qui résonne le plus avec vous, celle qui correspond le mieux à votre personnalité et à vos objectifs actuels. Et engagez-vous à l’appliquer dès cette semaine. Allez-vous, comme Aline, bloquer 20 minutes chaque jour pour interagir sur Instagram ? Allez-vous, comme Grégoire, repenser votre prochain post LinkedIn pour maximiser l’engagement avant de placer votre lien ? Allez-vous, comme Mathieu, commencer à esquisser les contours de ce podcast que vous rêvez de lancer pour votre propre plaisir d’apprendre ? Ou allez-vous, comme Pauline, oser injecter une dose de créativité ‘remarquable’ dans votre prochaine communication ? Votre prochaine grande avancée commence par ce premier pas.

FAQ : Vos questions sur la stratégie de communication

Comment réussir une campagne publicitaire même après des échecs initiaux ?

La clé est de considérer chaque échec non pas comme une fin, mais comme une étape d’apprentissage. Il faut analyser méticuleusement les raisons du flop : le message était-il faible ? Le ciblage était-il incorrect ? La créativité était-elle invisible ? Chaque tentative ratée fournit des données précieuses pour affiner la suivante. La persévérance, lorsqu’elle est couplée à une analyse rigoureuse, permet de transformer les échecs en un chemin direct vers le succès. Il est crucial de s’accrocher à sa conviction initiale tout en étant flexible sur la méthode pour y parvenir.

‘On l’a réussi du troisième coup à chaque fois en tirant un enseignement de la fois précédente et on a mis du temps parce que même je te dis entre la fois 1 et la fois 2, j’avais quelques enseignements mais qui n’étaient pas encore suffisant pour arriver au succès. Donc comme quoi dans la vie, il faut s’accrocher quoi.’

Pourquoi la créativité est-elle souvent plus importante que le budget en publicité ?

Dans un environnement saturé d’informations, un gros budget peut acheter de la visibilité, mais il ne peut pas acheter l’attention. Une créativité ‘remarquable’, c’est-à-dire qui surprend, intrigue ou amuse, est capable de briser le bruit ambiant et de capter l’attention de l’audience. Une idée brillante avec un petit budget aura toujours plus d’impact qu’une idée banale avec un budget colossal. L’objectif n’est pas seulement d’être vu, mais d’être mémorisé et partagé. C’est le rôle de la créativité.

‘Le but d’une campagne d’affichage, c’est quand même d’être remarqué. Et donc je me dis OK, bah cette fois, on va faire les choses différemment… franchement, il faut que je me fasse accompagner parce que visiblement j’y arrive pas… Le brief, je leur ai dit ‘Je veux que les gens s’arrêtent dans le métro en se prenant en photo devant notre créa. »

Est-ce une bonne idée de lancer un podcast si on débute en business ?

Oui, c’est une excellente idée, à condition de le faire pour les bonnes raisons. Il ne faut pas attendre de résultats commerciaux immédiats. L’avantage principal au début est le développement personnel et professionnel : vous structurez votre pensée, vous apprenez de vos invités, vous surmontez le syndrome de l’imposteur et vous bâtissez votre légitimité épisode après épisode. En le faisant d’abord pour votre propre curiosité, vous assurez la longévité et l’authenticité de la démarche, qui sont les fondations d’un succès futur.

‘Je l’ai lancé pour moi avant toute chose… comme moi je le faisais pour moi si un jour il y avait d’autres choses qui tombaient que juste assouvir ma curiosité, me faire progresser… bah même s’il y avait rien d’autre qui tombé finalement, j’étais déjà gagnant, tu vois.’

Combien de temps faut-il réellement consacrer à la création de contenu chaque semaine ?

Pour un entrepreneur ou un professionnel dont le savoir est au cœur de son activité, consacrer une demi-journée par semaine à la création de contenu est un minimum stratégique. Ce n’est pas du temps perdu, mais un investissement essentiel pour réfléchir, synthétiser, affiner son expertise et la partager. C’est un acte fondamental pour rester pertinent et construire son autorité sur le long terme. Considérer que l’on ‘n’a pas le temps’ pour cela, c’est ignorer l’un des leviers de croissance les plus puissants de l’économie actuelle.

‘Te dire que tu passes une demi-journée par semaine à créer du contenu, honnêtement qui va faire vraiment te faire réfléchir, te projeter… Enfin pour moi, c’est le minimum quoi. On doit pas faire moins. Les gens qui me disent j’ai pas le temps, je leur dis tu es à côté de la plaque.’

Comment faire grandir son compte Instagram quand on a très peu d’abonnés ?

Il faut adopter une stratégie proactive. Au lieu d’attendre passivement que les gens vous découvrent, vous devez aller à leur rencontre. La méthode la plus efficace est de consacrer un temps défini chaque jour (par exemple 20 minutes) à interagir de manière authentique avec des comptes de votre niche qui ne vous suivent pas encore. Laissez des commentaires pertinents et engageants sur leurs posts. Cette démarche va piquer leur curiosité, les inciter à visiter votre profil et, s’il est de qualité, à s’abonner.

‘Ça ne suffit plus de poster, de faire des petits groupes de hashtag et d’attendre que les gens nous découvre… Il va falloir être un petit peu plus proactif que ça et comment ça ça se traduit, c’est aller liker et commenter chez les postes des autres.’

Quelle est la plus grosse erreur à éviter sur LinkedIn pour avoir de la visibilité ?

La plus grosse erreur est de créer du contenu qui n’incite à aucune interaction. LinkedIn fonctionne sur un principe de boule de neige : si votre post ne génère pas d’engagement (temps de lecture, likes, commentaires) dans les premières heures, l’algorithme cessera de le montrer. Il faut donc concevoir chaque post avec l’objectif de pousser les gens à lire jusqu’au bout, à réagir et à commenter. Un post, même avec un contenu excellent, qui ne demande aucune interaction, tombera rapidement dans l’oubli.

‘Tout votre enjeu sur LinkedIn, c’est de pousser les gens à lire, à faire à à lire votre poste, à le liker, à le commenter. Si vous faites un post où les gens ne like pas, ne commentent pas, font autre chose et ben en fait votre post va tomber dans les oubliettes de LinkedIn.’

Faut-il vraiment éviter de mettre des liens externes dans ses posts LinkedIn ?

Non, l’idée qu’un lien externe tue automatiquement la portée est un mythe. Le vrai problème est le comportement de l’utilisateur. Si les gens cliquent sur votre lien et quittent LinkedIn sans avoir interagi avec votre post (liker, commenter), cela envoie un signal négatif à l’algorithme. La bonne stratégie est de placer le lien à la toute fin d’un post long et engageant, après avoir incité les gens à lire et à interagir. Ainsi, le clic devient la dernière étape d’une interaction positive, et non une fuite immédiate.

‘En gros, les gens pensent que de mettre un lien dans un poste, ça te fait baisser le rich… En fait pas du tout. Que tu aies un lien ou pas de lien, c’est exactement pareil. Par contre, si les gens cliquent sur le lien sans liker ou commenter ou sans passer beaucoup de temps sur ton poste, là tu es désavantagé.’


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