Logo de l'épisode 88. CEO & Délégation: L’erreur de rester loyale à une équipe qui ne correspond pas à ton prochain palier de croissance ou de vision du podcast Entrepreneure Née pour Impacter

88. CEO & Délégation: L’erreur de rester loyale à une équipe qui ne correspond pas à ton prochain palier de croissance ou de vision

Épisode diffusé le 25 septembre 2025 par Aurélie Gauthey

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Votre équipe est-elle un moteur de croissance ou un frein à main invisible ?

Que vous ayez une équipe, que vous en rêviez ou que vous en ayez peur, ce sujet vous concerne. En tant qu’entrepreneure, vous avez probablement tout misé sur votre stratégie, votre offre, votre visibilité pour atteindre le prochain palier. Mais si le véritable blocage, celui qui vous coûte votre joie, votre énergie et même votre salaire, se nichait au cœur de votre entreprise : dans votre équipe ? C’est une vérité difficile à entendre, souvent balayée sous le tapis des priorités urgentes. Pourtant, après huit ans d’entrepreneuriat et cinq ans à manager des équipes de toutes tailles, de deux à vingt personnes, j’ai eu une prise de conscience fondamentale qui a tout changé pour moi et pour les centaines de femmes que j’accompagne.

Cette prise de conscience, je vous la livre sans filtre : l’équipe qui vous a amenée jusqu’ici, qui a célébré vos premiers succès, n’est pas forcément celle qui vous propulsera vers votre prochaine vision. C’est un constat qui dérange, car il touche à l’humain, à l’affect, à la loyauté. On se sent redevable, coupable à la simple idée de remettre en question une collaboration. On préfère se dire que le problème vient du marché, d’un tunnel de vente ou d’un algorithme capricieux. Mais la réalité est souvent plus simple et plus complexe à la fois : votre croissance est freinée par des personnes qui ne sont plus alignées avec la leader que vous devenez.

Dans cet article, je vous ouvre les coulisses de ce que l’on n’ose rarement dire à voix haute. Nous allons parler de ces situations où, par peur de blesser, on se sacrifie. De ces moments où l’on se retrouve à pleurer seule le soir, esclave d’un business qui devait nous apporter la liberté. Je vais vous partager les leçons apprises dans la douleur, les erreurs de recrutement, et surtout, le chemin pour passer d’une équipe d’exécutantes à une véritable garde rapprochée d’alliées. Car votre liberté, votre capacité à travailler trois jours par semaine, à voyager, à vivre pleinement dans votre zone de génie, ne dépend pas seulement de votre stratégie, mais de la force et de l’alignement des personnes qui vous entourent.

L’illusion de la loyauté : L’équipe qui vous a fait réussir peut-elle vous faire échouer ?

C’est l’un des paradoxes les plus douloureux de l’entrepreneuriat. Vous avez construit votre succès initial avec une ou plusieurs personnes. Elles étaient là dans les moments de doute, elles ont cru en vous quand personne d’autre ne le faisait. Un lien émotionnel fort s’est créé. Et c’est précisément ce lien qui peut devenir une cage dorée, vous empêchant d’atteindre la pleine expansion de votre vision. La loyauté, si elle n’est pas accompagnée d’une croissance mutuelle, se transforme en stagnation.

C’est que l’équipe qui t’a amené jusqu’ici, qui t’a amené à ton premier, ton deuxième palier de succès, de chiffres d’affaires, n’est pas forcément l’équipe qui t’amènera à ton prochain palier.

J’ai vu tant d’entrepreneures, réalisant déjà des chiffres d’affaires confortables, se sentir complètement bloquées. Elles cherchent désespérément une nouvelle stratégie marketing, un nouveau modèle économique, alors que le vrai problème est sous leurs yeux, dans leur Slack quotidien. Elles sont freinées par une équipe qui ne parvient pas à soutenir leur future vision. Les phrases que j’entends en mentoring sont souvent les mêmes : ‘Oui, mais mon équipe ne veut pas mettre ça en place’, ‘Elles ne sont pas d’accord pour…’, ‘Elles ne veulent pas…’. À cet instant, je ramène toujours la conversation à l’essentiel : et vous, la CEO, la leader, qu’est-ce qui est juste pour VOUS ? Accepter que des collaborateurs ne grandissent pas au même rythme que l’entreprise est une étape cruciale. Ce n’est pas un jugement de valeur sur leur personne, mais un constat factuel sur leur capacité à vous accompagner dans la prochaine phase de votre aventure. Vouloir les garder à tout prix, c’est comme essayer de faire rentrer une pièce de puzzle dans le mauvais emplacement : ça force, ça abîme, et ça ne fonctionne jamais.

Le piège émotionnel : Quand la peur de blesser vous détruit à petit feu

Le plus grand obstacle n’est jamais technique ou stratégique ; il est émotionnel. C’est ce que j’appelle le ‘syndrome de la gentille patronne’. Cette peur viscérale d’être perçue comme la ‘méchante’, la ‘chef d’entreprise qui se la raconte’, celle qui ‘jette’ les gens après s’être servie d’eux. Cette peur nous pousse à tolérer l’intolérable et à nous sacrifier sur l’autel de la bienveillance. Je me souviens de cette conversation en mastermind qui m’a littéralement déchiré le cœur. Une entrepreneure brillante m’explique : ‘Bah moi, je ne me paye pas pour payer mon équipe’. Elle continuait de verser un salaire à une collaboratrice en arrêt maladie depuis des mois, un coût doublé pour l’entreprise, alors qu’elle-même ne pouvait plus subvenir à ses propres besoins. Pourquoi ? ‘Ça me fait mal au cœur, elle a eu une problématique de santé’.

Une autre me confiait, la voix tremblante : ‘Je ne me vois pas lui retirer son emploi. On a commencé ensemble. Tant pis si elle fait des erreurs régulières, tant pis si elle est négative’. C’est ici que la frontière entre l’empathie et l’auto-sabotage devient floue. On se raconte des histoires pour justifier l’inaction. On se persuade que c’est de notre faute.

Ah bah, peut-être que c’est moi qui ai pas bien expliqué les choses, peut-être que j’ai pas été assez claire, peut-être que je suis pas assez patiente.

Cette remise en question est saine jusqu’à un certain point. Mais lorsqu’elle devient une excuse pour endurer des situations qui nous vident, elle devient toxique. C’est exactement comme dans une relation amoureuse où l’on justifie l’inacceptable. Le business est un miroir de nos propres blessures. Ma propre expérience en est la preuve. Je me revois sur ce parking, prête à aller à ma séance de sport, m’effondrer en larmes en écoutant un audio d’une membre de mon équipe. Je savais depuis des mois que notre collaboration devait cesser. Mais elle m’avait confié avoir été souvent abandonnée et trahie. Son histoire venait percuter la mienne, et l’idée de lui infliger une ‘trahison’ de plus me paralysait. J’ai compris ce jour-là que pour sauver mon entreprise et ma santé mentale, je devais arrêter de vouloir sauver tout le monde avant de me sauver moi-même.

Passez des exécutants aux alliés : La clé de votre liberté

La nature de votre équipe détermine directement votre qualité de vie en tant qu’entrepreneure. Il existe une différence fondamentale entre avoir des exécutants et s’entourer d’alliés. Cette distinction est la clé qui ouvre la porte de la véritable liberté : celle de ne plus être l’esclave de son business, mais la visionnaire qui le guide.

Un exécutant fait ce qu’on lui demande. Il accomplit ses tâches dans un cadre défini, souvent pendant des heures précises. Il y a une place pour ce type de profil sur des missions spécifiques. Mais une entreprise ne peut pas scaler, innover et prospérer uniquement avec des exécutants. Le problème survient quand vous, la visionnaire, attendez de l’initiative, de la proactivité et de l’engagement de la part de quelqu’un qui est mentalement programmé pour attendre des instructions. Vous vous épuisez à micro-manager, à vérifier, à relancer. Vous vous sentez seule à porter la charge mentale de l’entreprise.

Un allié, c’est tout autre chose. Un allié ne travaille pas simplement ‘pour’ vous, il œuvre ‘avec’ vous pour une mission commune. Il s’approprie la vision. Il ne voit pas les problèmes, il voit des défis à relever et cherche des solutions. L’allié est la personne qui, face à une erreur, ne vient pas vous dire ‘Il y a un problème’, mais plutôt :

Écoute Aurélie, […] j’ai eu un problème avec les emails […]. Par contre, t’inquiète pas. J’ai trouvé une solution. Voilà ce que j’ai fait, voilà ce que j’ai mis en place.

Cette posture change absolument tout. C’est ce qui me permet aujourd’hui de travailler trois jours par semaine tout en ayant une entreprise en croissance. Mon bras droit qui, un dimanche de clôture de ventes, va vérifier d’elle-même si tout fonctionne, non pas parce que je lui ai demandé, mais parce que le succès du lancement est aussi son succès. Une équipe d’alliés vous offre la sécurité mentale de savoir que même quand vous n’êtes pas là, le navire continue d’avancer dans la bonne direction. Ils comprennent votre énergie, vos moments de créativité débordante, et au lieu d’en être effrayés, ils l’anticipent et la soutiennent. Ils tiennent les fréquences avec vous, vous poussent à voir plus grand. Comme mon bras droit qui me dit : ‘Non, l’objectif c’est pas 100, c’est 150’. C’est cette énergie collective qui rend l’impossible possible.

Comment bâtir une équipe d’alliés qui porte votre vision ?

Construire une équipe d’alliés ne se fait pas par hasard. Cela commence par un changement radical de votre posture en tant que leader. Vous devez être prête à définir et à tenir un cadre non négociable. Cela implique de refuser de travailler avec des personnes qui plombent votre énergie. Nous avons tous connu ces collaborateurs qui voient le négatif partout : ‘Oui, mais c’est compliqué’, ‘Oui, mais c’est dur’. Cette énergie ne contamine pas seulement votre moral, elle imprègne toute la culture de l’entreprise et freine l’élan collectif. Votre rôle est de protéger la fréquence vibratoire de votre business.

Ensuite, il faut recruter sur la base des valeurs et de l’état d’esprit avant de recruter sur les compétences techniques. Les compétences s’apprennent, mais l’engagement, la proactivité et l’alignement à une mission sont intrinsèques. Lors des entretiens, je suis très claire sur qui je suis, ma façon de fonctionner, mon niveau d’exigence et ma vision. Je leur dis : ‘Je vais te choisir, mais tu vas aussi me choisir’. C’est une invitation à une collaboration authentique, pas à une simple transaction de services. Cherchez des personnes qui s’intéressent au ‘pourquoi’ de votre entreprise, qui veulent comprendre vos clientes, qui écoutent vos lives non pas par obligation, mais par curiosité et par envie de s’imprégner de l’âme du mouvement.

Enfin, bâtir une équipe d’alliés demande d’accepter que certaines personnes partent d’elles-mêmes lorsque vous élevez vos standards. Quand vous posez clairement votre vision, vos limites, ce qui est OK et ce qui ne l’est pas, vous créez un filtre naturel. Ceux qui ne sont pas prêts à monter dans le prochain TGV de la croissance descendront au prochain arrêt. Et c’est une bonne chose. Chaque départ d’une personne non alignée crée l’espace nécessaire pour accueillir un véritable allié qui attendait sa place.

Votre posture de leader : La source de tous vos succès et de tous vos maux

Après des années de tâtonnements, de frustrations et de remises en question, j’ai compris que mon équipe n’était que le miroir de ma propre posture de leader. Les problèmes que je rencontrais n’étaient pas tant liés aux personnes elles-mêmes qu’à ce que j’autorisais, consciemment ou inconsciemment. Deux prises de conscience, apprises dans la douleur, ont radicalement transformé ma façon de manager et, par conséquent, les résultats de mon entreprise.

Prise de conscience n°1 : ‘On ne vous fait que ce que vous acceptez’

Cette phrase, que mon coach m’a répétée, a résonné en moi comme un coup de tonnerre. Je me plaignais de comportements que je jugeais irrespectueux ou non professionnels, sans réaliser que j’en étais la première responsable. Je me souviens de cette collaboratrice arrivant avec quinze minutes de retard en réunion, sans s’excuser, pour ensuite couper sa caméra car son ‘esthéticienne venait lui faire les ongles’. Sur le moment, j’étais sidérée, mais je n’ai rien dit. En ne disant rien, j’ai validé ce comportement. J’ai envoyé le message que c’était acceptable.

On ne me fait que ce que j’accepte. Si la personne, les emails ne s’envoient pas mais qu’elle y a aucun intérêt et que quand elle arrive en réunion on lui dit que les mails sont pas partis et qu’on a perdu des clientes il y a aucun effet et aucune solution proposée, c’est de ma faute.

Appliquer ce principe demande un courage immense. C’est oser dire ‘stop’. C’est arrêter de trouver des excuses aux autres et à soi-même. C’est prendre sa posture de leader pour définir clairement et fermement ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Cela ne signifie pas devenir un tyran, mais simplement établir un cadre de respect et d’exigence mutuels. À partir du moment où un point a été fait, qu’un process a été mis en place, et que la personne répète les mêmes erreurs ou les mêmes manquements, la responsabilité de l’inaction vous incombe. Attendre le dixième ‘irrespect’ pour agir, c’est avoir accepté les neuf premiers. Votre silence est une permission.

Prise de conscience n°2 : ‘Ce que vous pensez être logique ne l’est pas pour les autres’

La deuxième claque a été de comprendre que mes évidences n’étaient pas universelles. J’ai longtemps fonctionné en pensant que si quelque chose était logique pour moi, ça devait l’être pour tout le monde. L’expérience la plus marquante a été le recrutement du premier homme dans mon équipe. J’avais investi beaucoup d’argent et d’espoir. Pour moi, il était évident qu’une personne chargée de représenter ma communication devait s’immerger dans mes contenus, comprendre mes offres, mes valeurs, ma cliente idéale. Je suis tombée de dix-huit étages en découvrant qu’il ne savait absolument pas ce que je vendais ni comment je le vendais.

Ma première réaction a été la déception envers lui. Puis, la déception envers moi-même.

C’était à toi de demander ce que la personne avait compris de tes offres, de ta cliente idéale, de ta voix, de tes convictions […]. Et à partir du moment où tu n’exprimes pas clairement ce que tu désires, tes évidences, tes envies, tes besoins […], tu ne peux pas exiger que ça ne se passe pas comme toi tu l’imaginais.

Cette leçon a été fondamentale. Ne jamais présumer. Toujours expliciter. Votre vision est claire dans votre tête, mais elle est floue pour les autres tant que vous ne la communiquez pas avec une précision chirurgicale. Cela passe par des fiches de poste détaillées, des process clairs, des réunions de cadrage régulières, et surtout, par des questions ouvertes pour vérifier la compréhension : ‘Qu’as-tu compris de la mission ?’, ‘Comment décrirais-tu notre cliente idéale ?’, ‘Quelles sont, selon toi, les trois valeurs non négociables de notre entreprise ?’. Assumer sa posture de leader, c’est accepter d’être un disque rayé, de répéter encore et encore la vision, les attentes et le cap, jusqu’à ce que cela devienne une évidence partagée par tous.

Conclusion : Osez bâtir l’équipe qui servira votre grandeur

Le chemin de l’entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Et dans ce marathon, votre équipe est votre équipe de ravitaillement, vos coéquipiers, votre staff médical. Si les personnes qui vous entourent vous donnent de l’eau empoisonnée ou vous indiquent la mauvaise direction, vous n’atteindrez jamais la ligne d’arrivée, ou vous la franchirez épuisée et seule. Il est temps de cesser de considérer la gestion d’équipe comme une tâche administrative ou un mal nécessaire. C’est le cœur stratégique de votre entreprise et le garant de votre liberté.

Changer d’équipe n’est pas une trahison, c’est un acte d’amour envers votre vision et envers vous-même. C’est refuser de vous abandonner pour ne pas abandonner les autres. C’est choisir des alliés qui vibrent à la même fréquence que vous, qui sont excités par vos ambitions et qui vous poussent à être la meilleure version de vous-même. C’est comprendre que votre posture de leader, claire et assumée, est le plus puissant des aimants pour attirer les talents qui vous méritent.

Alors aujourd’hui, je vous invite à faire une pause. Prenez de la hauteur, comme une girafe qui observe la savane, et regardez votre équipe avec honnêteté. Vous apporte-t-elle plus de liberté ou plus de charge mentale ? Soutient-elle votre prochaine vision ou s’accroche-t-elle au passé ? Chaque personne qui ne correspond plus à votre prochain palier vous coûte du temps, de l’argent et, plus précieux encore, de l’énergie. N’attendez plus. Ayez le courage de prendre les décisions difficiles. Entourez-vous de personnes qui vous élèvent. Car vous n’êtes pas née pour être l’esclave de votre business, vous êtes née pour impacter, et pour cela, vous avez besoin d’une équipe à la hauteur de votre mission.

FAQ : Vos questions sur la gestion d’équipe et la posture de CEO

Comment savoir si mon équipe freine la croissance de mon business ?

Vous le savez souvent intuitivement, mais des signes concrets ne trompent pas. Si vous passez plus de temps à corriger des erreurs qu’à créer, si vous ressentez une baisse de joie ou d’énergie après vos interactions avec l’équipe, ou si vos grandes idées sont systématiquement accueillies par des ‘oui, mais…’, c’est un signal fort. Un autre indicateur est le manque d’initiative : si vous êtes la seule à proposer des solutions et à pousser les projets, votre équipe est en mode passif. Elle est devenue un poids plutôt qu’un moteur de propulsion pour votre vision d’entreprise.

Si aujourd’hui tu as moins de joie dans ton business ou que tu as du mal à scaler pour passer au prochain palier, il s’agit parfois justement d’être soit freiné par une équipe qui euh n’a pas qui n’arrive pas à soutenir ta future vision.

Quelle est la différence concrète entre un ‘exécutant’ et un ‘allié’ ?

Un exécutant accomplit des tâches définies dans un périmètre précis. Il attend des instructions claires et sa responsabilité s’arrête à la bonne réalisation de sa mission. Un allié, en revanche, s’approprie la vision globale de l’entreprise. Il ne se contente pas de ‘faire’, il ‘pense’ et ‘propose’. Face à un imprévu, l’exécutant attendra votre retour pour savoir quoi faire, tandis que l’allié cherchera et mettra en place une solution de manière autonome. L’allié se sent co-responsable du succès de l’entreprise, son engagement dépasse le simple cadre de son contrat.

Les alliés, c’est quoi ? C’est cette équipe qui va venir te soutenir en te disant même si un jour tu ne peux pas nous payer un mois, je serai là à tes côtés pour le mouvement.

Changer d’équipe, n’est-ce pas une forme de trahison envers ceux qui m’ont aidée au début ?

C’est une crainte légitime, mais c’est une perspective erronée. Le business, comme la vie, est en perpétuelle évolution. Une collaboration qui était parfaite à un stade de développement peut ne plus l’être au suivant. Ce n’est la faute de personne. Continuer avec une personne qui n’est plus alignée n’est un service à rendre ni à vous, ni à elle. Changer d’équipe n’est pas trahir, c’est évoluer. C’est un acte de leadership courageux qui consiste à protéger la vision de l’entreprise et à s’assurer qu’elle dispose des bonnes ressources pour sa prochaine étape de croissance.

Pour moi, changer d’équipe, ce n’est pas trahir, c’est évoluer, c’est accepter d’avoir une équipe qui soutient ta nouvelle version, ta nouvelle vision. C’est avoir une équipe qui est en capacité de t’accompagner dans cette nouvelle croissance.

J’ai peur du conflit et de l’aspect émotionnel, comment aborder la fin d’une collaboration ?

Cette peur est normale car elle touche à l’humain. Pour dépasser cela, il faut se détacher de l’émotionnel en se basant sur des faits. Utilisez des outils factuels, comme un tableau évaluant les compétences, l’alignement avec les valeurs, et la contribution à la vision future. Cela permet de rationaliser la décision. Abordez la conversation avec bienveillance mais fermeté, en expliquant que les chemins de l’entreprise et de la personne divergent, sans entrer dans le reproche personnel. Il est essentiel de se rappeler que votre premier devoir de CEO est la survie et la croissance de l’entreprise, même si cela implique des décisions difficiles.

Je me vois m’effondrer en pleur en me disant je ne sais pas comment je vais lui dire que j’arrête. […] Et avec ces processus-là factuels, ça enlève une part d’émotionnel et ça te permet d’agir.

Comment le CEO peut-il se protéger de l’épuisement lié à une mauvaise gestion d’équipe ?

La protection commence par la lucidité et l’action. Arrêtez de vous sacrifier. Ne plus se payer pour payer son équipe est un signal d’alarme ultime. Vous devez vous placer, vous et la santé de l’entreprise, en priorité. Cela signifie fixer des limites claires, ne pas tolérer les comportements qui drainent votre énergie, et prendre les décisions de restructuration nécessaires même si elles sont inconfortables à court terme. Souvenez-vous que chaque collaborateur non aligné que vous gardez vous coûte bien plus que son salaire : il vous coûte votre énergie, votre temps et votre joie d’entreprendre.

Il y a un moment donné, il faut arrêter de s’abandonner personnellement pour ne plus abandonner les autres ou pour être aimé […]. Ces personnes qui te correspondent plus te créent plus de charge mentale et de stress qu’elles ne t’apportent de liberté et de plaisir.

Que signifie ‘On ne me fait que ce que j’accepte’ dans le contexte du management ?

Cette phrase est un puissant rappel de votre responsabilité en tant que leader. Elle signifie que chaque comportement, chaque erreur répétée, chaque manque de professionnalisme que vous tolérez au sein de votre équipe est, en réalité, un comportement que vous avez autorisé, même passivement. Si un standard n’est pas respecté et que vous ne le corrigez pas immédiatement et fermement, votre silence devient une forme d’acceptation. C’est un appel à prendre pleinement possession de votre posture de CEO en définissant et en faisant respecter des normes claires et non négociables pour le bien de tous.

On ne me fait que ce que j’accepte. Donc dans toute relation pour moi, il faut oser assumer et prendre sa posture de leader pour dire ça ce n’est pas acceptable.

Comment recruter des alliés qui partagent vraiment ma vision et mes valeurs ?

Le recrutement d’alliés va au-delà de l’analyse d’un CV. Il faut évaluer l’état d’esprit et l’alignement vibratoire. Soyez radicalement honnête sur qui vous êtes, votre style de leadership et votre vision dès le processus de recrutement. Posez des questions qui révèlent leurs valeurs profondes et leur motivation intrinsèque : ‘Pourquoi cette mission vous parle ?’, ‘Racontez-moi un moment où vous avez pris une initiative qui sortait de votre rôle’. Observez s’ils se sont intéressés à votre entreprise en amont. Un véritable allié potentiel aura fait ses recherches, aura écouté vos contenus et sera curieux de comprendre l’âme de votre mouvement.

Moi, je pense que quand tu es visionnaire, quand tu es CEO, quand tu es leader, une équipe qui te correspond, c’est quelqu’un qui a la même fréquence et la même vibration.

Mon équipe est négative, quel impact cela a-t-il réellement sur l’entreprise ?

Une énergie négative est un poison silencieux qui peut détruire une entreprise de l’intérieur. Elle ne se contente pas de plomber votre moral de leader, elle freine l’innovation, la prise de risque et la résolution de problèmes. Une personne qui dit constamment ‘c’est compliqué’ ou ‘ça ne marchera pas’ crée une culture de la peur et de la stagnation. En tant que visionnaire, vous avez besoin d’une équipe qui élève votre énergie, pas qui la draine. L’impact est donc direct sur votre capacité à diriger, sur la motivation du reste de l’équipe et, in fine, sur la performance financière et la croissance de l’entreprise.

Quand tu es avec des personnes qui plombent ton énergie, bah moi, je pense que ça plombe aussi l’énergie de l’entreprise. […] Elle me freine moi en tant que visionnaire et elle crée un impact négatif sur moi. Et ça c’est non.


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