Se sentir vidée par les réseaux sociaux : et si le problème n’était pas l’algorithme ?
Vous sentez-vous appelée à diffuser un message puissant, à accompagner collectivement, mais quelque chose vous freine ? Vous avez l’impression de vous battre contre les algorithmes, de subir le ‘shadow ban’, de vous sentir vidée par l’énergie des plateformes comme YouTube ? Vous n’êtes pas seule. C’est une sensation que beaucoup d’entrepreneures, surtout dans le domaine spirituel, partagent. La première réaction est souvent de pointer du doigt la plateforme, sa ‘vibration’ ou la manière dont elle ‘utilise’ notre énergie. Mais si le véritable enjeu se situait ailleurs ?
Lors d’un coaching live, une entrepreneure partage son dilemme : ‘J’ai arrêté ma chaîne YouTube à cause des vibrations de YouTube… je ressens l’énergie des plateformes. Il y a quelque chose qui m’a vraiment fatigué sur les réseaux, c’est de se battre contre les algorithmes… C’est aussi le côté les gens consomment’. Cette frustration est un point de départ crucial. Pourtant, la perspective d’une leader est radicalement différente. Comme le souligne la coach Aurélie Gauthey : ‘Ce n’est pas la vibration de YouTube qui ne te convient pas, c’est ta propre vibration dans cet espace. À partir du moment où je suis là pour transmettre mon message au monde, je ne m’occupe pas des algorithmes’.
Cette affirmation bouscule. Elle nous invite à quitter une posture de victime des systèmes pour adopter celle d’une créatrice de sa propre réalité. Quand on vise les bonnes personnes avec les bons messages, l’algorithme devient un outil, non un obstacle. ‘Comment est-ce qu’avec 7000 abonnés sur mon Instagram, on a généré 3008 ?’ interpelle Aurélie. La clé n’est pas de publier un certain nombre de fois, mais d’incarner une posture qui transcende ces règles. Au début, une structure est nécessaire, mais un leader finit par s’en détacher pour ne transmettre que des messages alignés, sans se soucier de la ‘bonne façon’ de faire.
D’où vient ce sentiment que l’on nous prend notre énergie ?
La discussion s’approfondit sur une phrase clé de l’entrepreneure coachée : ‘Mon énergie est prise et utilisée à quelque chose qui n’est pas positif pour les gens’. Cette phrase révèle une peur profonde, bien au-delà de la simple gestion des réseaux sociaux. C’est une peur liée à l’histoire personnelle, aux lignées, aux vies passées. Une peur d’être ‘prise’.
La réponse d’Aurélie est une invitation à une transformation radicale : ‘Il faut lâcher celle qu’on a été dans notre ancienne identité… pour incarner une toute autre posture’. Le simple fait d’accorder du temps, de la parole et de l’énergie à cette peur la maintient en vie. Pour une leader, la question n’est pas ‘Comment va-t-on utiliser mon énergie ?’ mais ‘Où est-ce que moi je sens que je suis OK de transmettre ?’. Il s’agit de trouver son propre canal de transmission, celui qui met en joie, et d’y briller sans attente. Que ce soit sur Instagram, YouTube ou un podcast, la vibration doit être la même, authentique et sans attente du résultat en face. Le véritable sujet est donc : ‘Qu’est-ce qu’on me prend ?’.
Quand la peur d’être volée sabote votre mission
La peur que l’on nous ‘prenne’ quelque chose est une thématique centrale pour beaucoup de femmes leaders. Elle est souvent liée à un déséquilibre dans le cycle du donner et recevoir. On donne beaucoup, on a l’impression de ne pas recevoir en retour, et cette sensation est exacerbée sur les réseaux sociaux. Mais pour transmettre un message sur ce sujet, il faut d’abord l’incarner. Si vous sentez que l’on vous prend trop, que cela vous plombe, il est temps de se poser la vraie question.
Lorsqu’Aurélie demande à la participante quels seraient les avantages qu’on lui ‘prenne’ des choses, le mot qui émerge est ‘contrôle’. Derrière ce besoin de contrôle se cache une peur plus profonde : la peur qu’on lui vole. Pas seulement ses idées par des concurrentes, mais quelque chose de bien plus fondamental.
Le piège du mérite : ‘les autres doivent mériter ma sagesse’
L’analyse d’Aurélie va droit au cœur du problème : ‘Ce que j’entends, c’est un espace où le mérite… pour avoir les choses, il faut mériter’. Cette croyance profondément ancrée conditionne toute la manière de transmettre. Si vous avez galéré, souffert pour acquérir votre sagesse, il peut y avoir une partie de vous qui trouve injuste qu’une autre personne y accède ‘facilement’ en regardant une simple vidéo YouTube.
Cette posture crée une énorme contraction. ‘Moi j’ai souffert pour avoir ces messages et cette personne-là juste se connecte sur YouTube… elle en fera rien. Pire, celle qui n’aura pas bougé son cul qui va venir prendre ma transmission et en faire quelque chose, mais elle n’a pas mérité de réussir si facilement’. Cette pensée, souvent inconsciente, est un poison. Elle vous place dans une attente de résultat et un jugement sur ce que les gens feront de votre contenu. Or, notre rôle est d’être un canal de transmission. Nous ne sommes pas responsables de ce que les gens en font. ‘On t’a dit de venir pour transmettre un message et que ça développe des consciences… Mais là, tu es dans l’attente des résultats’, précise Aurélie.
Le danger ultime : confondre son identité et sa mission
La question qui provoque le plus grand déclic est simple mais dévastatrice : ‘Tu es qui en dehors de ton business ? En dehors de cette mission, qui es-tu ?’. La réponse, livrée dans une grande vulnérabilité, est un tournant : ‘J’existe pas presque en dehors de ça… Je m’autorise pas à exister en dehors de ma mission. Je suis invisible, je suis personne’.
C’est là que réside le nœud du problème. Si vous n’existez qu’à travers votre mission, alors chaque contenu partagé, chaque conseil donné, est un morceau de votre identité que vous offrez au monde. La peur qu’on vous le ‘vole’ devient alors la peur qu’on vous vole qui vous êtes. ‘Tu ne peux pas aller transmettre ton message avec la vraie liberté parce que tu penses qu’on va te voler. On va te voler quoi ? On va te voler ton identité’. Vous avez besoin que votre contenu soit utilisé à bon escient pour prouver que vous servez à quelque chose, que votre identité est valide. C’est un fardeau immense qui empêche toute expansion.
‘Manger son caca’ : la clé pour briser les schémas répétitifs
Comment se libérer de ces schémas si profondément ancrés, souvent liés à des mémoires passées et des années de conditionnement ? Beaucoup d’entre nous ont fait des années de thérapie, de coaching, de travail sur soi. Et pourtant, les mêmes peurs refont surface. Pourquoi ?
Aurélie partage un concept puissant qu’elle a intégré en 2024 : la différence entre travailler sur ses blessures et continuer à les entretenir. Elle appelle ça ‘aller manger son caca’. ‘Payer une thérapeute pour qu’elle t’aide à passer la peur du ‘mon identité on me la vole’, tu peux la payer pendant des années… Mais si tu te dis ‘pourtant j’y ai bossé’, pourquoi c’est toujours là ? Parce qu’on ne l’a pas lâché’.
Comment arrêter de nourrir ses anciennes peurs ?
Le seul moyen de s’en défaire est de cesser de répondre à ses anciens schémas. ‘Manger son caca, ça veut dire que toutes les fois où tu as eu l’habitude de répondre à tes anciens schémas, tes anciens fonctionnements, tes anciennes questions, ça n’existe plus’.
Prenons un exemple concret. La pensée ‘Je ne veux pas transmettre sur YouTube parce que je me vide et que les gens ne méritent pas’ surgit. Au lieu de la suivre, vous l’arrêtez net. ‘Non. Ça n’existe plus. Si aujourd’hui j’agis dans ma nouvelle identité, il n’y a pas cette peur, elle n’existe même pas’. Ces questionnements sur le mérite, la perte, rabaissent votre âme et vous maintiennent dans la contraction. L’expansion, c’est allumer la caméra avec la conviction d’avoir les bonnes personnes en face, que vous soyez une ou cinquante. C’est agir depuis l’espace de la leader que vous voulez devenir dans cinq ans.
De l’invisible à la matière : pourquoi votre message ne décolle pas
Malgré un changement de posture, les résultats peuvent tarder. L’entrepreneure coachée explique : ‘J’ai fait des lives toutes les semaines sur YouTube… j’adorais ça… et j’ai jamais eu de retour pour tout cet investissement’. Deux ans et demi de travail pour moins de 180 abonnés. La frustration est légitime. On est aussi là pour gagner notre vie et créer un mouvement.
La réponse d’Aurélie est sans appel : ‘Il est fou de penser que de faire les mêmes actions apporte des résultats différents’. Si après deux ans, ça ne marche pas, c’est que quelque chose manque dans les fondations. Il ne suffit pas de transmettre avec passion. ‘Aujourd’hui, tu as une cafette. Une cafette, c’est plein de petits bouts de ce que tu transmets… mais il y a rien qu’à rassembler ça pour en faire un mouvement’. Il manque des éléments structurels.
L’excuse du ‘comment’ : le dernier rempart avant l’expansion
Le point le plus crucial est révélé à la fin : il n’y a pas d’offre concrète. Tout est dans la tête, dans l’énergie, mais rien n’existe dans la matière. ‘Comment veux-tu qu’on achète quelque chose qui n’existe pas ?’. Des gens sont intéressés, mais ils ne peuvent rien acheter.
Le blocage se déplace alors sur la structure : ‘C’est le problème de la structure sur laquelle déposer ça… C’est une vraie peur que j’ai clairement de mettre mon énergie dans une structure quelle qu’elle soit’. Le choix de la plateforme (Patreon, Systeme.io, Kajabi…) devient une montagne insurmontable, une excuse pour ne pas matérialiser son offre. C’est le dernier acte d’auto-sabotage. ‘Tu sais que tu peux être puissante. Tu sais que tu peux changer des vies mais tu as tellement peur et tu es encore trop accrochée à la petite… Plus je me rends visible, plus on me vole’.
La solution ? Lâcher la peur de la contrainte et choisir. ‘Parmi tous les choix, j’en choisis un demain. Ça sera le bon ? J’en sais rien. Ça sera pas le bon ? J’en sais rien. Je changerai’. Il faut expérimenter. Rester un ‘électron libre’ sans aucune structure empêche de créer dans la matière. Le plus grand inconvénient de n’être dans aucune structure, c’est que votre programme n’existe pas, vous n’accompagnez personne et vous restez invisible. Osez agir à partir d’un espace plus grand, celui où votre offre existe et où vous avez un impact concret.
FAQ : surmonter les blocages de la visibilité entrepreneuriale
Comment surmonter la peur d’être visible sur les réseaux sociaux ?
La clé est de changer de posture. Au lieu de vous focaliser sur les algorithmes ou le jugement, concentrez-vous sur la puissance de votre message et la conviction que vous vous adressez aux bonnes personnes. Incarnez la leader que vous souhaitez devenir, une personne qui ne se laisse pas freiner par des peurs ‘petites’ et qui transmet depuis un espace de joie et de confiance.
‘À partir du moment où je suis là pour transmettre mon message au monde, je ne m’occupe pas des algorithmes. Les algorithmes quand je suis une leader qui veut agir hors norme n’ont pas de place.’ – Aurélie Gauthey
Que faire si je sens que les algorithmes brident mon message ?
Détachez-vous de la dépendance aux résultats immédiats (likes, commentaires). Une grande partie de votre audience peut être silencieuse. Concentrez-vous sur la qualité et la puissance de votre transmission. Une leader se demande : ‘Comment est-ce que je peux faire pour que cette vidéo réponde à encore plus de monde ?’ plutôt que ‘Pourquoi personne ne réagit ?’.
‘Quand tu transmets les bons messages aux bonnes personnes, tu vises les bonnes personnes. Comment est-ce qu’avec 7000 abonnés sur mon Instagram, on a généré 3008 ?’ – Aurélie Gauthey
J’ai peur qu’on me vole mes idées, comment m’en libérer ?
Cette peur cache souvent une problématique plus profonde : la confusion entre votre identité et votre mission. Si vous existez en dehors de votre business, partager votre savoir n’est plus une menace pour votre identité. C’est aussi lié à la croyance que les autres doivent ‘mériter’ votre savoir. Lâchez cette attente et devenez un pur canal de transmission.
‘Tu ne peux pas aller transmettre ton message avec la vraie liberté parce que tu penses qu’on va te voler. On va te voler quoi ? On va te voler ton identité.’ – Aurélie Gauthey
Pourquoi est-ce que je n’obtiens pas de résultats malgré mes efforts sur YouTube ?
Si après une longue période de constance (ex: 2 ans), les résultats ne sont pas là, c’est probablement un problème de fondation. Soit votre message n’est pas clair, soit il vous manque des éléments stratégiques, soit, et c’est le plus courant, vous n’avez pas d’offre concrète et matérialisée à proposer à votre audience.
‘Comment veux-tu qu’on achète quelque chose qui n’existe pas ? (…) Ça ne peut pas matcher.’ – Aurélie Gauthey
Comment arrêter l’auto-sabotage quand on est entrepreneur ?
L’auto-sabotage prend souvent la forme d’excuses rationnelles, comme la difficulté de choisir une plateforme technique (‘le comment’). La première étape est de reconnaître que c’est une excuse qui cache une peur plus profonde (peur de la réussite, de la visibilité, d’être volée). Ensuite, il faut prendre une décision et passer à l’action, même si elle n’est pas parfaite.
‘C’est le dernier truc d’autosabotage… c’est une excuse le comment je le mets.’ – Aurélie Gauthey
Quelle est l’importance d’avoir une structure pour son offre en ligne ?
La structure est la fondation, la ‘dalle’ sur laquelle repose votre maison. Sans elle, vos idées restent des ‘petits bouts’ éparpillés. Une structure (une plateforme, une offre claire) permet de matérialiser votre mission, de la rendre accessible et achetable par vos clients. Sans structure, vous restez un électron libre qui a du mal à créer un impact concret dans la matière.
‘Si aujourd’hui personne ne t’a montré ne serait-ce que les fondations d’une maison… elles ont toutes une dalle. Toutes.’ – Aurélie Gauthey
Comment exister en dehors de sa mission d’entrepreneur ?
Prendre conscience que votre identité est fusionnée avec votre mission est le premier pas. Il faut ensuite consciemment vous autoriser à être ‘personne’ en dehors de ce rôle. C’est un travail d’affirmation de votre valeur intrinsèque, indépendamment de ce que vous faites, produisez ou de l’impact que vous avez.
‘Qui es-tu quand je ne suis pas dans mon business ? (…) Clairement, je m’autorise pas à exister en dehors de ma mission. Je suis invisible, je suis personne.’ – La participante
Qu’est-ce que le concept de ‘manger son caca’ en développement personnel ?
C’est une métaphore pour décrire l’acte d’arrêter d’entretenir et de nourrir ses blessures et schémas passés. Au lieu de les ressasser en thérapie ou dans vos pensées, vous décidez activement de ne plus leur donner d’énergie et d’agir à partir de votre nouvelle identité désirée, comme si ces anciennes peurs n’existaient plus.
‘Il y a une différence entre penser qu’on travaille véritablement sur nos blessures pour les éliminer et s’expanser et continuer à les entretenir. Ça s’appelle aller manger son caca.’ – Aurélie Gauthey




