Bilan 2024 : Mon voyage au cœur de l’entrepreneuriat, entre chaos, croissance et quête de soi
Être entrepreneure, c’est vivre sur des montagnes russes émotionnelles. Un jour, tu te sens au sommet du monde, capable de conquérir l’univers. Le lendemain, le doute s’installe et tu te demandes pourquoi tu t’infliges tout ça. Tu le sais, n’est-ce pas ? Cette vie est la meilleure école de développement personnel qui soit. On apprend à surfer sur les vagues, à danser sous la pluie et à célébrer chaque rayon de soleil. C’est dans cet esprit de transparence totale que je veux partager avec toi la seconde partie de mon bilan de l’année 2024. Si la première partie couvrait de janvier à juin, prépare-toi maintenant à plonger dans les six derniers mois, une période de transformations intenses, de décisions radicales et de prises de conscience qui ont redéfini ma vision de l’entreprise et de la vie. Loin des bilans chiffrés et des façades lissées, je vais te livrer mes traversées du désert, mes moments de joie pure, mes erreurs et, surtout, les leçons que j’en ai tirées. Car mon but n’est pas seulement de te raconter mon histoire, mais de t’offrir des clés, des stratégies et des réflexions pour que tu puisses, toi aussi, construire un business qui te ressemble, un business au service de ta liberté et de ton épanouissement. Nous allons parler d’organisation, de charge mentale, de management, de recrutement, mais aussi de plaisir, de lâcher-prise et d’alignement. Attache ta ceinture, car ce voyage est tout sauf linéaire.
‘Tu vas voir que dans la vie d’un entrepreneur et je suis convaincu que tu le sais, on passe par des milliers d’étapes d’émotions. Un jour ça va, le lendemain ça va pas.’
C’est une invitation à regarder derrière le rideau, à comprendre les mécanismes internes d’une entreprise en croissance et à voir comment j’ai navigué pour aligner mes ambitions professionnelles avec mon bien-être personnel. C’est parti.
Adopter une posture de Cheffe d’Entreprise : Le premier pas vers l’excellence
Le milieu de l’année a marqué un tournant décisif. J’ai ressenti un appel intérieur puissant à changer de dimension, à quitter définitivement le costume de la technicienne ou de la ‘bonne élève’ pour embrasser pleinement ma posture de cheffe d’entreprise. Qu’est-ce que ça signifie concrètement ? Cela veut dire élever mes standards, non seulement pour moi-même, mais pour tout mon écosystème : mon équipe, mes clientes, mes partenaires. Je ne voulais plus simplement ‘faire’ le business, je voulais le piloter avec une vision claire et une exigence nouvelle. Mon désir profond était de m’entourer de ce que j’appelle des ‘A players’. Des leaders, des personnes proactives qui ne se contentent pas d’exécuter des tâches, mais qui prennent des initiatives, qui proposent, qui co-créent l’avenir de l’entreprise avec moi. Cette décision a un effet domino. En exigeant l’excellence de mon équipe, je me suis engagée à incarner moi-même ce leadership. Cela s’est répercuté sur le type de clientes que j’ai commencé à attirer. J’ai formulé l’intention claire d’accompagner des femmes qui, malgré leurs peurs et leurs doutes, sont prêtes à s’engager corps et âme dans leur transformation.
‘J’ai envie d’attirer un nouveau type de clientes hyper engagées qui se disent ‘OK, j’ai peur, OK, je doute mais let’s go to the beach, je veux le faire avec toi’.’
Cette posture a tout changé. J’ai vu des clientes, au sein de mon mastermind ‘Le Cercle’, opérer des shifts incroyables. Elles ont retrouvé leur confiance, affirmé leur posture et, par simple résonance énergétique, attiré à elles des clients d’un tout autre calibre. C’est la magie de l’alignement : quand tu élèves tes propres standards, l’univers te répond en élevant la qualité de ce qui vient à toi. C’est la preuve que le business n’est pas qu’une question de stratégie, c’est avant tout une question d’énergie et de posture. Ce fut le moment où j’ai senti que ma mission, ce que je porte depuis 7 ans, s’incarnait de la plus belle des manières : à travers la réussite et l’épanouissement de mes clientes.
Le lancement du Podcast : Entre procrastination monumentale et passage à l’action forcé
L’été est arrivé avec un projet qui me tenait à cœur depuis plus d’un an, mais qui était aussi devenu mon monstre du Loch Ness personnel : le lancement de mon podcast. C’était le projet emblématique de la procrastination. Était-ce une peur de l’inconnu, le syndrome de l’imposteur face à ce nouveau format ? Ou était-ce simplement que l’urgence du quotidien prenait toujours le dessus ? Probablement un mélange des deux. La vérité, c’est que je repoussais sans cesse, trouvant toujours une excuse, une priorité plus ‘importante’. Le déclic est venu de mon bras droit, qui a décidé de forcer le destin. Elle a pris les choses en main, trouvé une technicienne et organisé un rendez-vous. Et c’est là que le piège s’est refermé sur moi, de la manière la plus drôle et la plus efficace qui soit.
La puissance de l’engagement public comme levier
Lors de cet appel, la technicienne, briefée par mon bras droit, m’a dit : ‘Alors ton bras droit m’a dit que tu avais déjà plein d’épisodes, c’est bon, on peut les mettre en ligne’. Un silence s’est installé. La réalité, c’est que j’avais des dizaines de titres, d’idées… mais rien de concret.
‘En gros, il y a rien qui existe. Et là, je vois tout le monde me regarder. Ah ouais d’accord. Tout doit être prêt dans un mois.’
C’était le coup de pied aux fesses dont j’avais besoin. Face à cette situation, j’ai activé un plan d’action radical, le même que celui utilisé pour écrire mon bestseller ‘Né pour Impacter’ en trois mois. La première étape a été de m’engager publiquement. J’ai annoncé à mon équipe et à ma communauté que le podcast sortirait en octobre. Il n’y avait plus de retour en arrière possible. La deuxième étape a été de sanctuariser mon agenda. J’ai bloqué des créneaux non négociables intitulés ‘PODCAST’. Personne ne pouvait y toucher. C’est un engagement envers soi-même, le plus difficile à tenir mais le plus crucial. Cet exemple illustre une vérité fondamentale pour tout entrepreneur : parfois, la meilleure façon de vaincre la procrastination est de créer une pression externe positive et de rendre l’échec de l’action plus inconfortable que l’action elle-même.
Accepter l’imperfection pour enfin se lancer
Les débuts ont été une véritable horreur. Je me sentais coincée, rigide, pas naturelle. Je recommençais les prises cinquante fois, j’écorchais tous les mots. Mon rêve d’un podcast authentique, où je me laisserais aller, semblait à des années-lumière.
‘Je me sens coincé du cucu, je me sens pas drôle, je me sens pas naturelle, je suis pas comme d’habitude. […] Je me sens hyper sérieuse et rigide.’
C’est le paradoxe de l’authenticité : on veut être naturel, mais le processus pour y arriver est souvent tout sauf naturel. C’est une compétence, comme le vélo. Au début, on tremble, on est crispé, on pense à chaque mouvement. Et puis, au fur et à mesure, ça devient une seconde nature. C’est ce qui s’est passé. Les premiers épisodes étaient compliqués, mais au bout du 30ème, l’aisance est venue. J’ai même commencé à faire des blagues, plus ou moins réussies, comme celle du ‘bébé avec l’eau du bain’. C’est une leçon capitale : la perfection est l’ennemie du progrès. Si j’avais attendu de me sentir parfaitement à l’aise, ce podcast n’aurait jamais vu le jour. Le plus important est de commencer, d’accepter d’être un débutant et de faire confiance au processus. La fluidité vient avec la répétition, pas avec l’attente.
La traversée du Rien : Qui suis-je quand je ne suis pas ma business ?
Parallèlement au projet intense du podcast, les mois de juillet et août m’ont plongée dans une expérience déstabilisante mais profondément nécessaire : la traversée du rien. Pour une femme comme moi, programmée dans le ‘Yang’, l’action, le challenge et les résultats, s’arrêter n’est pas naturel. C’est même terrifiant. Une question existentielle a commencé à me hanter : qui suis-je quand je ne travaille pas H24 ? Est-ce que ma valeur repose uniquement sur ce que je produis ? Est-ce que je mérite cette vie, ce succès, si je ne suis pas constamment en train de ‘faire’ ? C’était une véritable épreuve identitaire, une confrontation avec des années de conditionnement à la performance. Cette période m’a forcée à explorer une nouvelle façon d’être, loin de l’agitation et de la course effrénée à la productivité.
Le concept du ‘Slow Work’ pour les hyperactives
Contre toute attente, j’ai plutôt bien traversé cette période en inventant mon propre concept : le ‘slow work’. Concrètement, cela signifiait travailler une heure par jour, puis passer le reste du temps à me reposer, à marcher dans la nature, à dormir. J’ai écouté mon corps comme jamais auparavant. Pour quelqu’un de HPI, HPE, hyper connectée, ce besoin de déconnexion et de repos est vital, mais je l’avais souvent ignoré, privilégiant ma tête à mon corps.
‘Je travaillais une heure par jour puis après j’allais passer 3 jours à me reposer, à me balader, à aller en nature, j’ai énormément dormi, j’ai lâché prise.’
Ce n’était pas de la paresse, mais une recharge énergétique profonde. J’ai compris que le véritable pouvoir ne réside pas dans l’agitation constante, mais dans la capacité à alterner des phases d’action intense avec des phases de repos absolu. C’est dans ce ‘rien’ que l’inspiration revient, que les idées nouvelles émergent et que le corps et l’esprit se régénèrent pour la prochaine étape de croissance.
Faire face au deuil de son ancienne identité
Ce besoin de ralentir n’est pas arrivé par hasard. Il était la conséquence d’une période précédente extrêmement intense émotionnellement. J’ai dû faire le deuil de la manager que j’étais, en me séparant de certains membres de l’équipe. J’ai dû transmettre mes clientes à mes coachs, un passage de relais qui, bien que préparé, s’est avéré émotionnellement chargé. Mon corps et mon cœur n’avaient pas eu le temps d’intégrer tous ces changements.
‘Tout ça s’est passé tellement vite que j’ai eu l’impression peut-être que OK, j’étais prête parce que je suis dans le challenge mais tout l’émotionnel et le corps n’avaient peut-être pas suivi.’
À cela se sont ajoutés des défis personnels et des énergies collectives très bousculantes. J’ai eu l’impression de vivre des ‘tsunamis émotionnels’. Le ‘slow work’ était donc aussi un processus de guérison, un temps nécessaire pour digérer les deuils, intégrer les changements et permettre à toutes les parties de moi-même de se réaligner. C’est une étape que beaucoup d’entrepreneurs négligent, mais qui est fondamentale pour éviter le burn-out et construire sur des bases saines.
Bâtir un business solide pour s’autoriser à lâcher prise
Je dois être honnête : cette traversée du rien n’a été possible que parce que j’ai construit un business solide en amont. C’est le fruit de plusieurs années de travail pour mettre en place des systèmes, des process, et surtout, pour m’entourer d’une équipe de confiance, avec un bras droit capable de tenir la barre.
‘Je peux me permettre de faire ça parce que j’ai un business quand même solide. J’ai une équipe, j’ai des process, j’ai un bras droit.’
C’est un point essentiel. Le lâcher-prise n’est pas une abdication, c’est une confiance éclairée dans la structure que l’on a créée. Cela m’a permis de voyager beaucoup, parfois même ‘trop’, ce qui est un luxe mais aussi un challenge en soi, avec son lot de fatigue et de gestion logistique. Mais la leçon principale est là : la liberté ultime de l’entrepreneur n’est pas de gagner beaucoup d’argent, mais de pouvoir s’extraire de l’opérationnel sans que tout s’effondre. C’est la preuve que l’on a réussi à créer un organisme vivant et autonome, et non une simple extension de soi-même.
Lâcher les réseaux sociaux ? Le revirement stratégique inattendu
Fin août, lors d’un week-end en Espagne avec des amies entrepreneures, une idée folle m’a traversée : et si je lâchais complètement les réseaux sociaux ? Cette pensée n’était pas un simple coup de tête, mais le fruit d’une analyse lucide de mon business. Ça faisait 7 ans que je gérais six plateformes différentes – une erreur monumentale, soit dit en passant – avec une énergie et un investissement considérables. Pourtant, le constat était sans appel : 80% de mon chiffre d’affaires, soit plusieurs millions d’euros, ne provenait pas de ces canaux. Mon modèle reposait sur une mécanique bien huilée de publicité en ligne menant à des challenges de vente, où je convertissais des personnes qui ne me connaissaient pas du tout.
‘Les 3-4 millions qu’on a généré, à 80% mon chiffre d’affaires vient de mes challenges. Vient de je fais de la pub, je fais des challenges et je vends à des personnes qui ne me connaissent pas.’
C’est un modèle atypique, qui fascine et intrigue, car il va à l’encontre de la croyance populaire qui veut qu’il faille ‘chauffer’ une audience pendant des mois. Alors, la question était légitime : pourquoi continuer à investir autant de temps, d’énergie et d’argent dans les réseaux sociaux ? Avant de tout dynamiter, j’ai décidé de tenter une dernière chose : recruter un assistant pour simplement programmer du contenu, sans grande stratégie, juste pour maintenir une présence minimale. Mais l’univers en a décidé autrement.
Le recrutement qui change tout : l’audace de faire ‘all in’
Pendant le processus de recrutement, un profil totalement inattendu a émergé. Un homme, un ‘A player’ autoproclamé, qui m’a présenté une vision à 180 degrés de mon idée initiale. Au lieu de ralentir, il m’a proposé de prendre en main toute ma communication et ma visibilité pour les démultiplier. Ma première réaction aurait dû être la méfiance. Mais quelque chose en moi a vibré. J’avais demandé à l’univers des A players, des gens qui prennent le lead. En voici un. Allais-je reculer par peur ou par besoin de contrôle ? J’ai décidé de faire le pari le plus audacieux de mon année.
‘Je fais all in en terme de budget que je n’ai jamais investi pour ce poste. En deux, c’est un homme, j’ai jamais recruté d’homme. En trois, je ne fais aucun test et je dis tu sais quoi on y va, on lâche les chevaux.’
C’était un acte de foi total. J’ai laissé de côté toutes mes procédures de sécurité habituelles et j’ai fait confiance à mon intuition. J’ai accepté de lâcher le contrôle, de laisser quelqu’un d’autre prendre les rênes d’une partie aussi visible de mon entreprise. C’était terrifiant et excitant à la fois. C’est le véritable test du leadership : non pas de tout contrôler, mais de savoir s’entourer de personnes plus compétentes que soi dans leur domaine et de leur donner l’espace pour briller.
Le cap des 40 ans : Célébrations, prises de conscience et reconnaissance
Septembre a été un mois charnière, marqué par le fameux cap des 40 ans. Contre toute attente, alors que j’avais toujours eu peur de vieillir, j’ai abordé cet anniversaire avec une sérénité et une puissance nouvelles. C’était le point culminant d’une année de prises de conscience incroyables sur ma vie de femme, sur la nécessité d’aller ‘manger son caca’ – c’est-à-dire d’affronter ses zones d’ombre – pour véritablement se transformer. J’ai eu le sentiment que tout le travail personnel effectué depuis mes 20 ans trouvait enfin son sens, comme si toutes les pièces du puzzle s’assemblaient. Pour célébrer, je suis partie en Sardaigne avec ma meilleure amie, un voyage qui a lui-même été une grande leçon de lâcher-prise, avec une rocambolesque histoire de billets d’avion et de site pirate qui s’est miraculeusement bien terminée. Mais le point d’orgue de cette période fut un événement professionnel qui a profondément touché mon cœur et validé mon parcours d’une manière inattendue.
La consécration inattendue : être élue ‘Meilleure Coach’ par ses pairs
J’avais récemment investi dans un nouveau mastermind, regroupant une quarantaine d’entrepreneurs avancés. Contrairement à ma première expérience décevante quatre ans plus tôt, j’y suis allée cette fois sans attente de résultats, mais avec une envie de partage et de connexion. Durant les sessions de ‘Hotsite’, j’ai donné le meilleur de moi-même, coachant et mentorant les autres membres avec passion. Le dernier soir, lors d’une remise d’Awards, j’ai entendu mon nom.
‘Et là j’entends pour la meilleure coach mindset business Aurélie Gauthey. Et moi je suis là. Hein ? […] Mon cœur il a explosé de joie.’
Être reconnue par 40 entrepreneurs de ce calibre, des personnes générant entre 200 000€ et plusieurs millions, qui ont estimé que mes conseils étaient les plus percutants… ce fut une vague d’émotion et de validation immense. Pour la petite fille en moi qui a toujours cherché l’amour et la reconnaissance, pour la professionnelle qui a investi des milliers d’heures et d’euros pour se perfectionner, c’était un cadeau inestimable. C’est la preuve que lorsque tu donnes sans compter, avec excellence et depuis ton cœur, la reconnaissance finit par arriver, souvent de là où tu l’attends le moins.
Un business au service de mon bien-être
Ce même événement a mis en lumière un autre changement majeur en moi. À la fin du mastermind, j’ai observé les autres participants se précipiter pour prendre un train, enchaîner sur des rendez-vous dès le lendemain. J’ai réalisé qu’il y a quelques années, j’aurais fait exactement la même chose. J’aurais sauté dans le premier train pour me remettre au travail. Mais cette fois, c’était différent. J’avais déjà réservé trois jours supplémentaires dans un magnifique hôtel, seule, pour me recentrer, intégrer tout ce que j’avais vécu et recharger mes batteries.
‘Quand j’ai vu les autres être dans un mouvement de vite et moi de slow, Ah j’ai eu envie de chialer. […] Je me suis dit mais tu as franchi un cap énorme.’
Je n’ai ressenti aucune once d’insécurité ou de culpabilité à l’idée de ne pas ‘courir’ comme les autres. Au contraire, j’ai ressenti une profonde gratitude pour le chemin parcouru. J’ai construit un business qui me permet de prioriser mon bien-être, qui me soutient au lieu de m’épuiser. C’est peut-être ça, la plus grande des réussites : créer une entreprise qui non seulement génère des revenus, mais qui soutient et nourrit la vie que l’on désire vraiment mener.
L’erreur à 4 ans d’intervalle : La leçon cruciale sur la structuration d’entreprise
Le chemin de l’entrepreneuriat est un éternel apprentissage, et parfois, les leçons les plus importantes sont celles que la vie nous ressert jusqu’à ce qu’on les ait pleinement intégrées. C’est exactement ce qui s’est passé en septembre. Alors que mon bras droit et moi-même prenions des vacances, un sentiment de déjà-vu m’a frappée comme un boomerang. Quatre ans auparavant, mon assistante de l’époque, qui était devenue mon bras droit et le cerveau opérationnel de l’entreprise, avait décidé de partir. Son départ m’avait laissée dans un état de panique et de désarroi. Elle détenait une quantité phénoménale d’informations, de détails, de process. Sans elle, je me sentais perdue.
‘Je vis un cauchemar, je suis effondrée, j’ai l’impression que c’est la fin de ma vie parce que c’était mon double professionnel.’
J’avais survécu à cette crise, mais avais-je vraiment appris la leçon ? En voyant mon bras droit actuel partir en vacances, j’ai réalisé que, bien que la situation soit différente, le risque de dépendance était toujours présent. Il y avait encore des informations cruciales qui reposaient trop sur une seule personne. C’est là que j’ai compris qu’il était temps de passer à un niveau supérieur de structuration.
La solution : créer le ‘Guide de l’Entreprise’ pour pérenniser le savoir
Nous avions déjà des process pour chaque pôle de l’entreprise : un guide pour le montage du podcast, un autre pour la rédaction des emails, etc. C’est une base essentielle. Mais il manquait l’étage supérieur de la pyramide : le ‘pourquoi’ stratégique. J’ai donc initié la création d’un ‘Guide de l’Entreprise’. Ce document n’est pas une simple liste de tâches. C’est la mémoire vivante de l’entreprise. Il vise à documenter non seulement le ‘comment’, mais surtout le ‘pourquoi’ de nos décisions stratégiques.
‘Parfois tu sais, je sais même plus pourquoi on a pris des décisions stratégiques des années avant et pour éviter de recommettre les mêmes erreurs, bah c’est bien d’avoir ce guide.’
Je te donne un exemple concret : nous avions décidé de dupliquer nos tunnels de vente pour chaque challenge. Deux ans plus tard, j’avais oublié les raisons précises de ce choix et j’étais prête à tout changer. C’est mon bras droit qui m’a rappelé les avantages que nous avait expliqués une experte. Sans elle, j’aurais pu faire une erreur coûteuse. Le Guide de l’Entreprise sert à ça : à consigner ces décisions, leurs avantages et inconvénients, pour que n’importe quel futur dirigeant, ou même nous-mêmes dans quelques années, puisse comprendre la logique et construire sur des bases solides. C’est l’étape ultime pour créer une entreprise résiliente, qui ne dépend plus d’un seul individu, mais d’un système intelligent et documenté.
Conclusion : Le bilan d’une année pour construire la suivante
Ces six mois ont été un condensé de la vie d’entrepreneure : intenses, challengeants, riches en émotions et en apprentissages. De la décision d’incarner une posture de leader à la traversée du rien, du lancement chaotique du podcast à la consécration inattendue par mes pairs, chaque étape a été une pierre ajoutée à l’édifice de mon entreprise et de ma personne. Le fil rouge de cette période a été le lâcher-prise : lâcher la procrastination, lâcher le besoin de tout contrôler, lâcher mon ancienne identité, lâcher la peur de déléguer. J’ai appris que la véritable force d’une dirigeante ne réside pas dans sa capacité à tout faire, mais dans sa capacité à faire confiance, à s’entourer des bonnes personnes et à créer un système qui la soutient. J’ai compris que le bien-être n’est pas une récompense que l’on s’octroie quand on a ‘fini’ de travailler, mais le carburant essentiel pour tenir sur la durée. Si je devais te laisser avec un dernier message, ce serait celui-ci : n’aie pas peur de te regarder en face, d’accueillir tes doutes et tes phases de ralentissement. C’est dans ces moments de vulnérabilité que se trouvent les plus grandes opportunités de croissance. Construis ton business comme un allié, un véhicule pour ta liberté et ton épanouissement. Et surtout, n’oublie jamais de célébrer chaque victoire, petite ou grande, car c’est toi, et toi seule, qui es aux commandes de cette incroyable aventure.
Foire aux Questions (FAQ)
Comment gérer la charge mentale quand on est CEO ?
La gestion de la charge mentale pour une CEO passe par une redéfinition radicale de sa propre valeur. Il faut cesser de la lier à la productivité constante. La clé est d’accepter et de planifier des phases de ‘rien’ ou de ‘slow work’, où l’on se déconnecte totalement pour recharger son énergie. Cela n’est possible qu’en ayant construit en amont un business solide avec une équipe de confiance et des process clairs. Il s’agit de passer d’une mentalité de ‘faire’ à une mentalité de ‘piloter’, en se concentrant sur la vision et en déléguant l’opérationnel. L’écoute de son corps et de ses besoins émotionnels devient alors non plus un luxe, mais un outil stratégique de performance durable.
‘Qui je suis quand je ne suis pas H24 en train de travailler. Est-ce que je me sens coupable par rapport à mon équipe quand moi je travaille, quand elle elle travaille surtout et que moi je suis en voyage. Est-ce que ma valeur repose sur le faire ?’
Quelle est la meilleure stratégie pour surmonter la procrastination sur un grand projet ?
Pour vaincre la procrastination sur un projet intimidant comme le lancement d’un podcast, une stratégie en deux temps est redoutablement efficace. Premièrement, l’engagement public : annoncez une date de lancement à votre communauté, votre équipe ou vos proches. Cette pression sociale positive rend le renoncement beaucoup plus difficile. Deuxièmement, la sanctuarisation de l’agenda : bloquez des créneaux horaires non négociables dédiés exclusivement à ce projet. Ces créneaux deviennent des rendez-vous avec vous-même, aussi importants que n’importe quel rendez-vous client. C’est en combinant la pression externe de l’engagement et la discipline interne de l’agenda que l’on transforme l’inertie en action.
‘Numéro 1, je me suis engagée envers l’équipe et envers la communauté en disant que le podcast sortait au mois d’octobre. Comme ça, je ne pouvais pas me défiler. Numéro 2 […] J’ai bloqué des créneaux dans mon agenda podcast, podcast, podcast et je devais les enregistrer.’
Pourquoi est-il crucial de déléguer, même quand on a peur ?
La délégation est l’acte de leadership le plus difficile et le plus transformateur. Il est crucial de déléguer car aucune entreprise ne peut croître au-delà des capacités d’une seule personne. La peur de déléguer vient souvent d’un besoin de contrôle ou de la croyance que ‘personne ne le fera aussi bien que moi’. Dépasser cette peur signifie faire confiance, accepter que les choses soient faites différemment et donner à son équipe l’opportunité de grandir. Le bénéfice est double : vous libérez votre temps et votre énergie pour vous concentrer sur la stratégie, et vous responsabilisez vos collaborateurs, ce qui les motive et les fidélise. C’est un passage obligé pour passer de ‘solopreneur’ à véritable chef d’entreprise.
‘J’ai pas envie d’être la maman qui vérifie, qui rassure. Chacun son pôle, chacun son poste et ben allez-y, faites ce que vous avez à faire.’
Comment recruter des ‘A players’ qui vont transformer son business ?
Recruter des ‘A players’ demande un changement de posture. Il ne s’agit plus de chercher quelqu’un pour exécuter des tâches, mais quelqu’un pour prendre en charge une mission. Pour les attirer, il faut d’abord incarner soi-même un leadership fort et une vision claire. Ensuite, il faut être prêt à sortir des sentiers battus et à faire confiance à son intuition, parfois au détriment des processus de recrutement classiques. Un recrutement audacieux, comme investir un budget conséquent sans faire de tests, peut être un pari gagnant s’il est basé sur la détection d’une posture de leader chez le candidat. Le secret est de chercher des personnes qui vous disent ‘Laisse-moi faire, je gère’, puis d’avoir le courage de les laisser gérer.
‘Il se présente avec une posture de A player. J’ai dit, j’ai prié, j’ai demandé à avoir des A players. Donc maintenant c’est pas là qu’il faut remettre le contrôle […] Laisse gérer et vois ce qui se passe.’
Faut-il abandonner les réseaux sociaux s’ils ne génèrent pas de ventes directes ?
La décision d’abandonner ou de réduire sa présence sur les réseaux sociaux doit être basée sur une analyse froide de son modèle d’acquisition client. Si, comme dans mon cas, 80% du chiffre d’affaires provient d’autres canaux (publicité, challenges), il est légitime de questionner le retour sur investissement des réseaux. Cependant, avant de tout plaquer, il faut considérer leur rôle indirect : notoriété, création de lien, point de contact. Une approche intermédiaire peut être de déléguer la gestion à un expert avec une nouvelle stratégie, ou de réduire la voilure pour ne maintenir qu’une présence minimale. La clé est de ne pas s’épuiser sur des canaux peu performants par simple convention.
‘Pourquoi mettre de l’énergie, de l’argent, du temps sur les réseaux sociaux ? Mais avant de tout déconstruire […] on a décidé de faire un dernier recrutement.’
En quoi un mastermind peut-il accélérer la croissance d’une entrepreneure avancée ?
Pour une entrepreneure avancée, un mastermind de qualité offre bien plus que des stratégies marketing. Sa véritable valeur réside dans trois domaines. Premièrement, l’effet de groupe : être entourée de pairs ambitieux vous pousse à élever votre propre niveau d’exigence. Deuxièmement, la puissance du feedback : recevoir des avis et des conseils de dirigeants qui font face à des problématiques similaires offre des perspectives nouvelles et des solutions inattendues. Troisièmement, et c’est peut-être le plus important, la reconnaissance. Être célébrée et reconnue par ses pairs pour son expertise est une validation extrêmement puissante qui renforce la confiance en soi et la légitimité.
‘Là, je suis moi Aurélie Goté reconnu et célébré par 40 entrepreneurs qui génère entre 200 000 € et plusieurs millions […] Waouh, je veux qu’elle soit élue parmi les 40. Mon cœur il a explosé de joie.’
Comment mettre en place un ‘guide de l’entreprise’ pour ne pas perdre les informations clés ?
Mettre en place un ‘guide de l’entreprise’ va au-delà de la simple documentation des process opérationnels. Il s’agit de créer la mémoire stratégique de l’entreprise. Pour le construire, il faut documenter non seulement le ‘comment’ (les étapes d’une tâche) mais surtout le ‘pourquoi’ des décisions importantes. Par exemple, ‘Pourquoi avons-nous choisi ce logiciel ?’, ‘Pourquoi cette stratégie de prix ?’. Il faut y consigner les réflexions, les avantages et inconvénients discutés à l’époque. Ce guide devient une référence pour les nouveaux arrivants, mais aussi pour les dirigeants eux-mêmes, afin d’éviter de répéter les erreurs passées et d’assurer une continuité stratégique même en cas de départ d’une personne clé.
‘Plus haut dans la pyramide […] il faut absolument qu’on mette ce guide en place pour que quelqu’un qui arrive ait toutes les infos parce que parfois tu sais, je sais même plus pourquoi on a pris des décisions stratégiques des années avant.’




