Publicité programmatique : Le guide complet pour enfin tout comprendre
Le mot ‘programmatique’ est sur toutes les lèvres dans l’univers du marketing digital. Il évoque la technologie, l’automatisation, la performance, mais aussi, pour beaucoup, une forme de complexité intimidante. Une ‘boîte noire’ où les budgets sont investis, sans que l’on saisisse toujours pleinement les mécanismes qui s’y opèrent. Pourtant, comme le souligne notre expert du jour, Alexandre Barbet, Directeur Commercial de MediaMath, ‘Le programmatique c’est bien mais lorsqu’on comprend, c’est encore mieux’. Cette phrase simple résume parfaitement l’enjeu pour tout annonceur moderne : transformer une dépense publicitaire perçue comme opaque en un levier de croissance stratégique, transparent et maîtrisable.
Imaginez pouvoir accéder, depuis une seule interface, à des millions d’opportunités d’afficher votre message à la bonne personne, au bon moment et sur le bon support, que ce soit sur un site d’actualités, une application mobile ou même sur une télévision connectée. C’est la promesse de la publicité programmatique. Mais comment passer de la promesse à la réalité ? Quels sont les garde-fous à mettre en place pour ne pas piloter à l’aveugle ? Comment s’assurer que chaque euro investi travaille réellement pour vos objectifs, qu’il s’agisse de construire votre notoriété ou de générer des ventes ?
Dans cet article, nous allons ouvrir le capot du moteur programmatique. En nous appuyant sur l’expertise pédagogique d’Alexandre Barbet, l’un des pionniers du secteur, nous allons décortiquer les fondamentaux que tout annonceur doit maîtriser. Nous aborderons les trois piliers essentiels à la réussite de toute campagne, les indicateurs de performance à surveiller de près, et les critères décisifs pour choisir la technologie qui deviendra le véritable partenaire de votre croissance. L’objectif n’est pas de vous transformer en expert technique, mais de vous donner les clés de compréhension pour dialoguer avec vos agences, challenger vos partenaires et prendre des décisions éclairées. Il est temps de reprendre le contrôle.
Qu’est-ce que la publicité programmatique ? Plongée au cœur du DSP
Pour beaucoup, la publicité programmatique reste un concept abstrait. On parle d’algorithmes, d’enchères en temps réel, de données… mais concrètement, de quoi s’agit-il ? La porte d’entrée de cet univers, l’outil central pour l’annonceur, est ce qu’on appelle le DSP. Comme l’explique Alexandre Barbet, MediaMath est ‘l’inventeur du DSP’. Mais qu’est-ce que cela signifie ? ‘Le DSP c’est en français, c’est la plateforme programmatique. une plateforme programmatique, ça permet quoi ? Ça permet sur un outil informatique un logiciel en mode SAS […] d’acheter des emplacements digitaux partout dans le monde à tout moment’.
Décomposons cette définition. Un DSP, ou ‘Demand-Side Platform’, est essentiellement le cockpit de l’annonceur (ou de son agence) pour naviguer dans l’immense océan de l’inventaire publicitaire digital. Avant le programmatique, acheter de la publicité en ligne impliquait des négociations manuelles, des échanges d’e-mails et des appels téléphoniques avec chaque site web individuellement. C’était un processus lent, peu scalable et manquant de précision. Le DSP a révolutionné ce paradigme. Il centralise l’accès à des milliards d’impressions publicitaires disponibles chaque jour sur des sites web, des applications mobiles, des plateformes vidéo et même des télévisions connectées (IPTV). Il le fait via un logiciel en mode SAS (Software as a Service), ce qui signifie qu’il est accessible via une simple connexion internet, offrant une flexibilité et un contrôle sans précédent. L’annonceur peut ainsi piloter ses investissements de manière centralisée, efficace et surtout, en temps réel.
Qui pilote réellement la machine ?
Une question légitime se pose alors : si je suis un annonceur, dois-je directement utiliser un DSP comme MediaMath ? Alexandre apporte une nuance importante : ‘Alors oui et non. Euh oui, si tu es annonceur qui a un certain volume, tu vas effectivement pouvoir contractualiser avec avec le DSP’. Les très grands annonceurs, désireux de maîtriser leurs données et d’avoir une transparence totale, peuvent en effet prendre leur propre licence, qu’on appelle un ‘siège’. Ils donnent ensuite un accès à leur agence pour opérer les campagnes. Cependant, le modèle le plus courant est différent : ‘Bien souvent, c’est les agences qui ont leur propre licence. Donc on appelle ça un un siège. Euh donc elles ont leur siège MediaMat et via ce siège MediaMat elles elles opèrent des campagnes […] pour le compte de leurs annonceurs clients’. Dans ce cas, l’agence mutualise l’outil et son expertise pour plusieurs de ses clients. Comprendre cette distinction est fondamental. Cela définit la relation que vous aurez avec la technologie : soit un accès direct, soit un accès via un partenaire expert, votre agence.
L’écosystème : Comprendre le duo DSP et SSP
Pour avoir une vision complète, il faut comprendre que le DSP ne représente qu’une moitié de l’équation. Le DSP est du côté de la demande (l’acheteur, l’annonceur). De l’autre côté, il y a l’offre (le vendeur, l’éditeur de site web). Cette partie est gérée par une technologie miroir appelée SSP (Supply-Side Platform). Comme le résume parfaitement l’échange : ‘Pour résumer ce que tu dis, donc je suis annonceur, je vais acheter sur un DSP, je suis éditeur, je vais vendre mon espace sur un SSP. Tout à fait.’ Le DSP se connecte à une multitude de SSP pour accéder à leur inventaire. Cette architecture garantit la fluidité du marché, où l’offre et la demande se rencontrent en quelques millisecondes pour chaque impression publicitaire. C’est cette connexion qui rend possible l’achat ‘partout dans le monde à tout moment’. Avoir cette vision claire de l’écosystème est le premier pas pour naviguer avec confiance dans le monde de la publicité programmatique.
Les 3 Piliers d’une Campagne Réussie : Pilote, Objectifs et Mesure
Lancer une campagne programmatique ne se résume pas à appuyer sur un bouton. Posséder l’accès à la plus puissante des technologies ne garantit en rien le succès. C’est un peu comme posséder une voiture de course : sans un pilote compétent, une destination claire et un tableau de bord fiable, elle ne vous mènera nulle part, ou pire, dans le mur. Alexandre Barbet insiste sur trois prérequis fondamentaux, un triptyque essentiel que tout annonceur doit valider avant même d’investir le premier euro : ‘un qui va opérer la campagne, dans quel but et comment tu vas mesurer’. Analysons en profondeur chacun de ces piliers.
Le Pilote : L’expertise humaine au cœur de la technologie
L’analogie utilisée par Alexandre est particulièrement parlante : ‘C’est comme si tu avais une Ferrari, tu vas pas la la la la donner à un jeune conducteur’. La plateforme DSP est cette Ferrari : un outil surpuissant, capable de performances extraordinaires, mais aussi complexe. La personne qui opère la campagne en agence, que l’on nomme un ‘trader média’, est le pilote. ‘Il faut s’assurer quand tu es annonceur que le trader […] a une certification ou au moins des compétences sur la plateforme en question’. Cette compétence est non négociable. Un trader aguerri ne se contente pas de configurer la campagne ; il la structure, l’analyse, interprète les signaux faibles envoyés par l’algorithme et prend des décisions stratégiques pour l’optimiser. Il sait quand laisser l’algorithme apprendre et quand intervenir pour ajuster la trajectoire. Confier son budget à un opérateur non qualifié, c’est prendre le risque de le voir se dépenser rapidement et inefficacement, sur des emplacements de mauvaise qualité ou auprès d’une audience non pertinente, annulant ainsi tout le potentiel de l’outil.
Le Brief : La feuille de route indispensable pour l’algorithme
Le deuxième pilier est la clarté de la mission. L’algorithme d’un DSP est incroyablement puissant pour trouver des solutions, mais il est incapable de deviner vos intentions. C’est pourquoi ‘il faut s’assurer que toi tu as bien défini ce que tu attends de ta campagne programmatique. Donc tu dois avoir un brief précis’. Ce brief est bien plus qu’un simple document administratif ; c’est le cahier des charges que l’opérateur va ‘traduire en programmatique’. Que doit contenir ce brief ? Des éléments clairs sur la cible (démographie, centres d’intérêt, comportements), les objectifs (notoriété, trafic, conversion), le budget, les dates de campagne, les messages et créations publicitaires, mais aussi les contraintes (sites à exclure, contextes à éviter pour des raisons de ‘brand safety’). Un brief vague ou incomplet est la garantie d’une campagne floue, dont les résultats seront impossibles à interpréter. C’est le fameux principe du ‘garbage in, garbage out’ : si les instructions initiales sont mauvaises, la meilleure technologie du monde ne pourra produire que de mauvais résultats.
La Mesure : Définir le succès avec les bons KPIs
Enfin, le troisième pilier consiste à savoir comment la victoire sera déclarée. ‘Il faut que tu aies une idée de comment tu vas mesurer la performance de cette campagne programmatique’. Les indicateurs de performance (KPIs) ne sont pas universels ; ils découlent directement des objectifs définis dans le brief. Comme l’explique Alexandre, ‘les KPIs vont dépendre de de ta campagne, de ton de ton activité’. Si votre objectif est de faire connaître une nouvelle marque (branding), vous surveillerez des KPIs comme le taux de visibilité de vos bannières ou le taux de complétion de vos vidéos. Si, au contraire, votre objectif est de vendre un produit (performance), vos yeux seront rivés sur le coût par clic (CPC), le coût par acquisition (CPA) ou, idéalement, le retour sur investissement publicitaire (ROAS). Définir ces KPIs en amont est crucial, car ils vont conditionner toute la stratégie d’optimisation de la campagne. L’algorithme sera configuré pour maximiser ces indicateurs spécifiques. Changer de cap en cours de route sans redéfinir les KPIs reviendrait à demander à un athlète de changer de discipline en pleine course.
Du Branding à la Performance : La polyvalence stratégique du programmatique
Une idée reçue tenace voudrait que la publicité programmatique soit uniquement un outil de performance, un canal destiné à chasser le clic et la conversion à tout prix. Si elle excelle dans ce domaine, la réduire à cette seule fonction serait une erreur stratégique majeure. Le programmatique est avant tout un mode d’achat, une technologie qui permet d’accéder à un inventaire digital varié de manière intelligente. Alexandre le formule ainsi : ‘Avec le programmatique, tu peux faire ce que tu veux, c’est juste un un un outil qui te permet de en temps réel d’aller acheter des emplacements’. Cette polyvalence permet de construire des stratégies marketing complètes, couvrant l’intégralité du tunnel de conversion, de la notoriété à la fidélisation.
Construire sa marque à l’ère digitale : L’exemple de l’IPTV
Le branding, ou la construction de marque, vise à ancrer une image positive et durable dans l’esprit des consommateurs. Traditionnellement, le média roi pour cet exercice était la télévision. Aujourd’hui, le programmatique permet de retrouver cette puissance d’impact, mais avec une précision et une flexibilité décuplées, notamment via l’IPTV. Qu’est-ce que l’IPTV ? Alexandre donne un exemple très concret : ‘C’est quand tu vas par exemple en en replay sur sur sur ta télé regarder ton émission […] et donc je suis susceptible de recevoir une publicité juste avant cette visualisation’. Il s’agit de la publicité diffusée sur les services de télévision de rattrapage des grandes chaînes (MyTF1, 6play, France.tv, etc.). Utiliser une plateforme programmatique comme MediaMath pour acheter ces espaces permet de combiner le meilleur des deux mondes : le prestige et l’attention d’un spot TV diffusé en plein écran, et la finesse du ciblage digital. On peut ainsi toucher une audience spécifique (par exemple, les passionnés de décoration qui regardent ‘La Maison France 5’ en replay) de manière beaucoup plus efficace et mesurable qu’avec un plan TV classique. Les KPIs pertinents ici ne seront pas le clic, mais bien le taux de visionnage complet de la publicité (VCR – Video Completion Rate) ou le coût par vue complétée (CPCV).
Piloter la performance : Aller au-delà du clic pour viser le ROI
À l’autre bout du spectre, le programmatique est un outil redoutable pour les campagnes à la performance, celles dont l’objectif est de générer une action mesurable et immédiate. ‘Tu peux avoir des KPIs autour du clic […] tu peux avoir des des KPI qui sont la vente, donc le héros (ROI)’. Dans ce cas de figure, la puissance de l’algorithme est pleinement exploitée pour optimiser les campagnes en temps réel. Grâce à un ‘pixel’ ou une ‘balise’ de suivi installée sur le site de l’annonceur, le DSP sait exactement quelles impressions publicitaires ont mené à une vente ou à la soumission d’un formulaire. Armé de cette information, il ajuste constamment sa stratégie d’achat. Il va, par exemple, privilégier certains sites, certains formats de bannières, certains moments de la journée ou certains profils d’utilisateurs qui ont montré une plus forte propension à convertir. C’est ici que la notion d’arbre de décision, évoquée par Alexandre, prend tout son sens : l’algorithme analyse des milliers de variables pour prendre la meilleure décision d’achat à chaque instant, dans le but unique de maximiser le retour sur investissement de l’annonceur.
Dans la salle des machines : Suivre et optimiser sa campagne en temps réel
Une fois la campagne lancée, le travail du trader et de l’annonceur ne fait que commencer. Le principal avantage du programmatique est sa capacité à fournir des données en temps réel, permettant un pilotage dynamique et une optimisation continue. Il ne s’agit pas de ‘lancer et d’espérer’, mais de ‘lancer, mesurer, apprendre et ajuster’. Alexandre Barbet identifie trois points de contrôle essentiels à surveiller pour s’assurer qu’une campagne non seulement fonctionne, mais performe de manière optimale.
Le pouls de la campagne : Diffusion, prix et ‘pacing’
La première chose, la plus fondamentale, est de s’assurer que la campagne ‘diffuse’. ‘La première chose à regarder, c’est que ta campagne diffuse bien’. Cela peut sembler basique, mais si une campagne ne dépense pas son budget, elle ne peut générer aucun résultat. Une non-diffusion peut être due à plusieurs facteurs : un prix d’achat (CPM – Coût Pour Mille impressions) trop bas pour remporter les enchères, un ciblage trop restrictif qui limite le nombre d’opportunités, ou des créations publicitaires non validées. Le deuxième point est donc intimement lié : ‘si elle diffuse bien, ça veut dire que tu achètes au bon prix’. Il faut trouver le juste équilibre entre un prix suffisamment élevé pour accéder à un inventaire de qualité et un prix maîtrisé pour ne pas faire exploser les coûts. Enfin, le troisième aspect opérationnel est le ‘pacing’, c’est-à-dire le rythme de dépense du budget sur la durée de la campagne. Une plateforme comme MediaMath fournit des rapports de pacing qui indiquent si vous êtes en avance, en retard ou aligné sur votre plan de dépense. Un mauvais pacing peut entraîner une sous-dépense à la fin de la campagne, synonyme d’opportunités manquées.
L’alliance de l’homme et de la machine : Accompagner l’algorithme
Le suivi ne se limite pas à la surveillance des dépenses. Il s’agit d’une collaboration active avec l’algorithme d’optimisation. ‘Tu vas avoir la possibilité de voir comment l’algorithme de Mediamat fait pour optimiser ta ta campagne. Donc tu as une la visualisation d’un d’un arbre de décision qui va te permettre d’optimiser ta ta campagne et d’accompagner l’algorithme’. Cette transparence est cruciale. Elle permet de comprendre pourquoi l’algorithme privilégie certains segments d’audience, certains sites ou certains horaires. Fort de ces enseignements (‘learnings’), le trader peut prendre des décisions stratégiques. L’exemple d’Alexandre est parfait pour illustrer ce propos : ‘si on reprend une une campagne sur l’IP télé, tu t’aperçois que les résultats sont très bons sur l’IP télé mais que tu as mis sur l’ensemble de ton budget une très petite part […] si tu as tout sous dépensé à un instant T, tu vas augmenter le budget sur sur l’IP TV’. C’est cette synergie entre la puissance de calcul de la machine, qui analyse les micro-tendances, et l’intelligence stratégique de l’humain, qui réalloue les budgets, qui mène aux meilleures performances. L’outil fournit les données, mais c’est l’expertise du pilote qui transforme ces données en actions pertinentes et rentables.
Comment choisir sa technologie ? Les critères d’un partenariat sain
Le marché des technologies publicitaires est dense, avec de nombreux acteurs proposant des plateformes DSP. Pour un annonceur, faire le bon choix est une décision stratégique qui aura un impact direct sur ses performances, sa transparence et sa capacité à apprendre. Il ne s’agit pas seulement de choisir un outil, mais un partenaire. Alexandre Barbet propose une grille de lecture en trois points, basée sur l’alignement des intérêts, la transparence et l’évolutivité. Ces critères permettent de distinguer les simples fournisseurs de logiciels des véritables partenaires technologiques.
1. L’alignement des intérêts : Le critère du ‘DSP-only’
Le premier point soulevé par Alexandre est fondamental et souvent méconnu : le positionnement de la technologie dans l’écosystème. ‘Si tu as une techno qui est aussi SSP donc qui est aussi du côté de l’éditeur, tu te dis que cette techno là, elle joue des deux côtés, c’est peut-être pas une techno en laquelle tu peux avoir 100 % confiance’. Une entreprise qui possède à la fois un DSP (qui achète pour les annonceurs) et un SSP (qui vend pour les éditeurs) se trouve dans une situation de conflit d’intérêts potentiel. Son algorithme pourrait-il être incité à privilégier l’inventaire de son propre SSP, même si ce n’est pas le plus performant ou le plus rentable pour l’annonceur ? Pour garantir un alignement total, il est préférable de choisir un partenaire qui, comme MediaMath, est ‘uniquement du côté de l’annonceur’. Cette position ‘DSP-only’ assure que la technologie travaille à 100% pour optimiser les résultats de l’acheteur, sans agenda caché. C’est la base d’un partenariat de confiance.
2. La Transparence : La clé pour apprendre et maîtriser
Le deuxième critère est la transparence. ‘Si tu veux apprendre de ce qui se passe via la plateforme programmatique, il faut que tu aies de la transparence’. Un bon partenariat ne peut exister dans l’opacité. La transparence en programmatique signifie plusieurs choses : savoir précisément sur quels sites et applications vos publicités sont diffusées (transparence de l’inventaire), comprendre la ventilation des coûts entre l’achat média pur et les frais de technologie (transparence financière), et avoir accès à toutes les données de performance brutes. Cette transparence est la condition sine qua non pour ‘apprendre de ce que tu vas faire sur le programmatique’. Elle permet à l’annonceur et à son agence d’analyser ce qui fonctionne, de capitaliser sur les succès et de corriger les erreurs. Une plateforme qui se comporte comme une ‘boîte noire’ vous prive de cet apprentissage et vous maintient dans une relation de dépendance.
3. L’Évolutivité : Une technologie ouverte sur l’avenir
Enfin, le troisième critère est la flexibilité et la capacité d’évolution de la plateforme. ‘J’aurais tendance à dire qu’il faut une techno qui soit évolutive, pas une techno qui soit complètement cadenasée et qui t’oblige à jouer avec avec ses règles’. Une technologie ‘cadenassée’ impose son propre mode de fonctionnement, ses propres algorithmes et ses propres limites. À l’inverse, une plateforme ouverte, notamment via des APIs (Interfaces de Programmation d’Application), offre des possibilités quasi infinies. Alexandre explique : ‘Chez Mediamat, on est complètement ouvert en API. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que tu peux au-dessus de notre plateforme recréer même un algorithme si tu le souhaites qui te soit […] ton propre algorithme’. Si cette capacité est réservée aux annonceurs les plus matures, elle est symptomatique d’une philosophie d’ouverture. Pour tous les autres, cela signifie que la plateforme peut facilement s’intégrer à d’autres outils (CRM, analytics, etc.) et s’adapter aux besoins spécifiques de l’annonceur, plutôt que de le contraindre dans un cadre rigide.
Conclusion : Reprenez le pouvoir sur votre stratégie digitale
Le voyage au cœur de la publicité programmatique nous a permis de transformer un concept complexe en une série de principes clairs et actionnables. Nous avons appris qu’un DSP est bien plus qu’un simple outil : c’est le poste de pilotage de votre stratégie publicitaire digitale. Son efficacité ne dépend pas uniquement de sa puissance technologique, mais de la synergie entre trois piliers fondamentaux : un pilote expert (le trader), une destination claire (le brief) et un tableau de bord fiable (les KPIs). L’époque où l’on investissait à l’aveugle est révolue.
Nous avons également vu que le programmatique n’est pas un monolithe. C’est un couteau suisse stratégique, capable de construire la notoriété de votre marque sur des supports premium comme l’IPTV, tout en optimisant avec une précision chirurgicale vos campagnes de performance pour maximiser le retour sur investissement. La clé est de toujours aligner l’outil et ses indicateurs sur l’objectif métier que vous poursuivez.
Enfin, et c’est peut-être l’enseignement le plus important, le choix de votre partenaire technologique est une décision qui doit être guidée par la recherche d’un alignement total de vos intérêts. Privilégiez les acteurs qui sont exclusivement de votre côté, qui font de la transparence une valeur non négociable et qui vous offrent la flexibilité de construire et d’évoluer. En posant les bonnes questions à vos agences et partenaires, en exigeant de la clarté et en vous appropriant ces concepts fondamentaux, vous ne subirez plus le programmatique. Vous le maîtriserez. Vous transformerez une ligne de coût en un puissant moteur de croissance pour votre entreprise.
Questions fréquentes sur la publicité programmatique
1. Quelle est la toute première chose à vérifier avant de lancer une campagne programmatique ?
Avant toute chose, la compétence de la personne qui va opérer votre campagne est le facteur le plus critique. Une plateforme programmatique, aussi sophistiquée soit-elle, n’est qu’un outil. Son efficacité dépend entièrement de l’expertise de celui ou celle qui la pilote. Il est donc impératif de s’assurer que le trader média de votre agence ou de votre équipe interne est non seulement expérimenté, mais aussi certifié sur la plateforme DSP que vous utilisez. C’est la garantie que votre budget sera géré de manière stratégique et non simplement dépensé.
‘La première chose, ça va être le pilote. C’est comme si tu avais une Ferrari, tu vas pas la donner à un jeune conducteur. Donc il faut s’assurer quand tu es annonceur que le trader, on appelle ça un trader, […] a une certification ou au moins des compétences sur la plateforme en question.’
2. Est-ce que la publicité programmatique est seulement utile pour générer des ventes directes ?
Absolument pas. C’est une idée reçue très répandue. Le programmatique est un mode d’achat automatisé qui peut servir une large palette d’objectifs marketing. S’il est très efficace pour les campagnes à la performance visant des ventes ou des leads, il est tout aussi puissant pour des campagnes de branding. Il permet par exemple de diffuser des spots vidéo sur des services de replay de grandes chaînes TV (IPTV) pour toucher une large audience qualifiée et travailler sa notoriété. L’important est de définir l’objectif en amont pour choisir les bons KPIs à suivre.
‘Avec le programmatique, tu peux faire ce que tu veux, c’est juste un un un un outil qui te permet de en temps réel d’aller acheter des emplacements. Donc le branding oui, effectivement, tu peux faire du du du branding en IP télé via une une plateforme programmatique comme Mediamat.’
3. Qu’est-ce qu’un DSP et en quoi est-ce différent d’un SSP ?
L’écosystème programmatique repose sur deux types de plateformes qui se font face. Le DSP (Demand-Side Platform) est la plateforme utilisée par les acheteurs : les annonceurs et leurs agences. C’est l’outil qui leur permet de définir leurs cibles, de gérer leurs budgets et d’acheter des impressions publicitaires. À l’opposé, le SSP (Supply-Side Platform) est la plateforme utilisée par les vendeurs : les éditeurs de sites web et d’applications. Elle leur permet de mettre leur inventaire publicitaire à disposition du marché et de le monétiser. Le DSP se connecte aux SSP pour acheter l’espace que ces derniers proposent à la vente.
‘Pour résumer ce que tu dis, donc je suis annonceur, je vais acheter sur un DSP, je suis éditeur, je vais vendre mon espace sur un SSP. Tout à fait.’
4. Comment un annonceur peut-il s’assurer que sa campagne est bien optimisée en cours de diffusion ?
Le suivi en temps réel est la clé. Une bonne plateforme DSP doit fournir des rapports clairs sur trois points essentiels : la diffusion (la campagne dépense-t-elle bien son budget ?), le prix d’achat (est-il compétitif mais maîtrisé ?) et surtout, l’alignement avec les KPIs définis au départ. De plus, des plateformes comme MediaMath offrent une visualisation des décisions prises par l’algorithme. Cela permet de comprendre ce qui performe le mieux (quelles audiences, quels sites, etc.) et de réallouer manuellement les budgets pour amplifier les succès, en collaboration avec l’algorithme.
‘Tu vas avoir la possibilité de voir comment l’algorithme de Mediamat fait pour optimiser ta ta campagne. Donc tu as une la visualisation d’un d’un arbre de décision qui va te permettre d’optimiser ta ta campagne et d’accompagner l’algorithme.’
5. Quels sont les deux principaux modes d’achat en programmatique ?
Il existe deux manières principales d’acheter de la publicité via un DSP. La première est l’achat aux enchères, aussi appelé RTB (Real-Time Bidding). C’est le mode le plus courant, où des milliers d’annonceurs enchérissent en temps réel pour chaque impression publicitaire disponible sur le marché ouvert. La deuxième manière est l’achat en ‘deal privé’. Ici, l’annonceur (ou son agence) négocie directement avec un éditeur spécifique un volume d’impressions à un prix fixe. Ce mode d’achat garantit l’accès à un inventaire premium et une priorité de diffusion.
‘Via un DSP, tu peux tu peux acheter de deux manières. La première manière, c’est tu peux tu vas acheter aux enchères. […] Le RTB real time bidding. […] Et la deuxième manière d’acheter, tu vas pouvoir acheter en en deal privé.’
6. Pourquoi la transparence d’une plateforme DSP est-elle si importante pour un annonceur ?
La transparence est cruciale car elle est la condition de l’apprentissage et de la confiance. Une plateforme transparente vous permet de savoir précisément où votre argent est dépensé : sur quels sites vos publicités apparaissent, combien vous coûte réellement l’espace média par rapport aux frais technologiques, etc. Sans cette visibilité, vous pilotez à l’aveugle et vous ne pouvez pas tirer d’enseignements pour améliorer vos futures campagnes. La transparence est le fondement d’un partenariat sain où la technologie est à votre service et non une ‘boîte noire’ opaque.
‘Si tu veux apprendre de ce qui se passe via la plateforme programmatique, il faut que tu aies de la transparence. […] un bon partenariat sans transparence n’existe pas. Donc la transparence qui va te permettre d’apprendre de ce que tu vas faire sur le programmatique.’




