Comment construire une stratégie d’enchère SEA qui transforme votre budget en profit ?
Le monde de Google Ads peut parfois ressembler à une salle des marchés frénétique. Chaque clic est une enchère, chaque campagne un pari. Pour beaucoup d’annonceurs, c’est une source d’anxiété : est-ce que j’investis au bon endroit ? Est-ce que mon budget est gaspillé sur des clics inutiles ? La question centrale, celle qui conditionne tout le reste, est celle de la stratégie d’enchère. C’est le gouvernail de votre navire publicitaire. Une mauvaise stratégie, et vous naviguez à vue dans la tempête, espérant atteindre une terre fertile. Une bonne stratégie, et vous disposez d’un cap clair, d’un GPS et d’un moteur surpuissant pour atteindre vos objectifs de croissance. Je suis Alexandre Falck, et mon cœur de métier, c’est précisément cela : l’acquisition, et plus particulièrement le SEA. J’ai passé des années à décortiquer les algorithmes, à tester, à optimiser, des grandes entreprises comme Avast aux marketplaces B2B que j’ai contribué à lancer. Ce que j’ai appris, c’est que la maîtrise des enchères n’est pas une option, c’est le fondement de la réussite. Dans cet article, je vais vous livrer une feuille de route complète. Nous allons démystifier ensemble les différents types d’enchères, du contrôle manuel à l’intelligence artificielle du Smart Bidding. Je vous montrerai comment choisir la stratégie adaptée à VOTRE business, que vous vendiez des baskets en ligne ou que vous cherchiez à générer des contacts pour votre entreprise d’assurance. Enfin, nous explorerons le ‘triptyque gagnant’, une approche synergique qui combine les trois piliers de la performance moderne sur Google Ads. Préparez-vous, nous allons transformer votre gestion des enchères d’un centre de coût anxiogène à un puissant levier de croissance.
Le panorama complet des stratégies d’enchères sur Google Ads
Avant de plonger dans les stratégies avancées, il est essentiel de bien comprendre le terrain de jeu. L’univers des enchères Google Ads, ou ‘Bid Strategies’, se divise en trois grandes familles. Chacune a sa propre philosophie, ses avantages et ses inconvénients. Les ignorer, c’est comme essayer de conduire une voiture sans savoir à quoi servent les différentes pédales. Passons en revue ces trois approches pour que vous puissiez prendre le volant de vos campagnes en toute confiance.
Le CPC Manuel : le contrôle absolu, un mythe ou une réalité ?
La stratégie la plus ancienne et, pour certains, la plus rassurante, est le CPC manuel. Le principe est simple : vous dites à Google le montant maximum que vous êtes prêt à payer pour un clic sur un mot-clé spécifique. Comme je l’expliquais, ‘on va indiquer en fait sur un mot clé combien on est prêt à payer au maximum. Par exemple, on est prêt à payer 1 € maximum le mot clé Banouse’. L’avantage apparent est le contrôle total. Vous fixez la limite, et Google ne la dépassera pas pour un seul clic. C’est une approche qui a longtemps été la norme, permettant des optimisations granulaires basées sur des données comme le type d’appareil (mobile, ordinateur) ou la localisation. Cependant, ce contrôle est aujourd’hui une illusion. Le CPC manuel est une stratégie statique dans un environnement ultra-dynamique. Il ne prend pas en compte l’élément le plus important de l’équation : l’utilisateur derrière la recherche. Une personne qui recherche ‘chaussures de course’ le dimanche soir depuis son mobile n’a pas la même intention d’achat qu’une autre faisant la même recherche un mardi matin depuis son ordinateur de bureau. Avec le CPC manuel, vous leur proposez la même enchère. Vous risquez donc de surpayer pour l’utilisateur peu qualifié et, pire encore, de ne pas enchérir assez pour l’utilisateur prêt à acheter, laissant ainsi la vente à un concurrent plus agile. C’est une stratégie qui demande une surveillance constante et qui, au final, passe à côté de l’immense puissance de calcul des algorithmes modernes.
Les stratégies semi-automatiques : un premier pas vers l’IA
Entre le contrôle total du manuel et l’automatisation complète du Smart Bidding, il existe une zone intermédiaire : les stratégies semi-automatiques. Elles constituent un excellent premier pas pour ceux qui souhaitent déléguer une partie du travail à l’algorithme tout en gardant des garde-fous clairs. La plus connue est ‘Maximiser les clics’. Ici, vous donnez un objectif simple à Google : obtenir le plus de clics possible dans la limite de votre budget quotidien. Comme je le mentionnais, ‘l’algo va maximiser les clics jusqu’à un CPC max de 1 €. Il va chercher un max de trafic sur ce capping’. C’est une stratégie très utile pour des objectifs de notoriété ou pour générer un maximum de trafic vers un nouveau contenu de blog, par exemple. Une autre stratégie de cette famille est le ‘Ciblage de la part d’impressions’ (Target Impression Share). Son but n’est pas le clic, mais la visibilité. Vous pouvez dire à Google : ‘je souhaite être affiché à 70 % du temps en première position pour mes mots-clés de marque’. C’est redoutable pour défendre sa marque contre les concurrents ou pour asseoir sa domination sur un marché de niche. Dans les deux cas, vous laissez l’algorithme optimiser les enchères en temps réel pour atteindre votre objectif, tout en conservant le contrôle sur le coût maximal par clic. C’est un compromis intelligent, mais qui reste focalisé sur des indicateurs intermédiaires (clics, impressions) et non sur l’objectif final : les conversions et la rentabilité.
Le Smart Bidding : déléguer à l’IA pour une performance supérieure
Nous arrivons enfin à la troisième famille, celle qui a révolutionné la gestion des campagnes : le Smart Bidding, les stratégies d’enchères entièrement automatisées. Ici, on change de paradigme. L’objectif n’est plus de gérer des CPC, mais de piloter la performance en fonction de vos objectifs business réels. Le Smart Bidding utilise l’intelligence artificielle de Google pour analyser des centaines de signaux en temps réel à chaque mise en concurrence. Il ne se contente pas de regarder le mot-clé ; il regarde l’utilisateur.
L’algo va essayer de déterminer à travers un ensemble de signaux et ça passe entre autres par la stratégie d’enchère pour pouvoir déterminer quel est le meilleur bidding possible pour un utilisateur. S’il est […] tiède ou froid, on va payer moins cher et si il est très chaud, on va payer un peu plus cher, ce qui est logique.
Ces signaux sont extrêmement variés : l’historique de navigation de l’utilisateur, sa localisation précise, la langue de son navigateur, l’heure de la journée, le jour de la semaine, l’appareil utilisé, son appartenance à une audience de remarketing… C’est une analyse d’une profondeur qu’aucun humain ne pourrait répliquer. En déléguant l’enchère à la machine, vous lui permettez d’ajuster le tir pour chaque impression, en payant le prix juste pour chaque utilisateur, maximisant ainsi vos chances d’atteindre vos objectifs de conversion et de rentabilité. C’est là que se trouve la véritable performance aujourd’hui.
Stratégie d’enchère sur mesure : e-commerce vs. génération de leads
Le Smart Bidding n’est pas une solution unique. Sa puissance réside dans sa capacité à s’adapter à des objectifs business très différents. Les quatre stratégies principales se répartissent en deux grands univers : celui de l’e-commerce, où l’on pilote au chiffre d’affaires, et celui de la génération de leads, où l’on pilote au coût d’acquisition. Choisir la mauvaise stratégie pour votre modèle économique, c’est comme essayer de visser avec un marteau : vous n’obtiendrez pas les résultats escomptés. Analysons ensemble quelle stratégie est faite pour vous.
Pour les e-commerçants : viser la rentabilité avec le tROAS et la valeur de conversion
Si vous êtes un e-commerçant, votre objectif ultime n’est pas le nombre de ventes, mais le chiffre d’affaires et, surtout, la rentabilité. Deux stratégies de Smart Bidding sont conçues spécifiquement pour vous. La première est ‘Maximiser la valeur de conversion’. Son but est de générer le plus de revenus possible avec le budget alloué. L’algorithme va privilégier les utilisateurs susceptibles d’acheter des produits à forte valeur ou de remplir un panier moyen élevé. Il préférera une seule vente à 200 € plutôt que trois ventes à 50 €, car la valeur totale est supérieure. La seconde stratégie, encore plus fine, est le ‘tROAS’ (Target Return On Ad Spend), ou ROAS cible. Ici, vous fixez un objectif de rentabilité directement. Le ROAS est le ratio entre le chiffre d’affaires généré et la dépense publicitaire. Un ROAS de 500% signifie que pour chaque euro dépensé, vous en générez cinq.
maximiser la valeur de conversion. donc si on vend des chaussettes, maximiser le chiffre d’affaires ou la vente de chaussettes, le target roas donc un target de rentabilité en fonction du spend publicitaire. […] c’est vraiment les stratégies adaptées au e-commerce.
Pour que ces stratégies fonctionnent, un prérequis est non négociable : un suivi des conversions e-commerce parfaitement configuré, capable de remonter la valeur dynamique de chaque transaction. Sans cette donnée, l’algorithme navigue à l’aveugle. Avec elle, vous transformez Google Ads en un véritable moteur de croissance rentable pour votre boutique.
Pour la génération de leads : maîtriser son coût d’acquisition avec le tCPA
Si votre activité repose sur l’acquisition de prospects, de fiches de contact, ou de demandes de devis (ce qu’on appelle la ‘Lead Generation’), vos indicateurs de succès sont différents. Vous ne raisonnez pas en chiffre d’affaires direct, mais en coût par acquisition (CPA). Les deux stratégies qui vous concernent sont ‘Maximiser les conversions’ et ‘tCPA’ (Target CPA), ou CPA cible. ‘Maximiser les conversions’ demande à l’algorithme d’obtenir le plus grand nombre de leads possible avec votre budget. C’est une excellente stratégie pour démarrer ou si votre budget est limité. Cependant, elle présente un risque que j’ai souligné : ‘les dernières conversions peuvent coûter très cher voire trop cher parce que l’idée c’est vraiment de chercher toutes les conversions possibles sur un budget donné’. Pour plus de contrôle, surtout avec un budget flexible, la stratégie ‘tCPA’ est reine. Vous indiquez à Google le coût maximum que vous êtes prêt à payer pour un lead. Par exemple, 30 €.
l’idée c’est de dire à l’algo, on veut payer le lit 20 30 50 € et l’algo va essayer d’optimiser sur cet cet objectif effectivement.
L’algorithme va alors moduler les enchères pour chaque utilisateur afin d’atteindre ce CPA moyen. Il pourra payer 45 € pour un prospect très qualifié et 15 € pour un autre, mais visera une moyenne de 30 € sur l’ensemble. Cette distinction, que Google met en avant, entre budget limité (‘Maximiser les conversions’) et budget non limité (‘tCPA’), est une bonne ligne directrice. En réalité, dès que vous avez suffisamment de données, passer sur un tCPA vous donne un contrôle bien plus fin de la rentabilité de vos efforts d’acquisition.
Le triptyque gagnant : la synergie indispensable pour dominer sur Google Ads
Maîtriser les stratégies d’enchères est la première étape. Mais pour véritablement libérer leur potentiel, il faut comprendre qu’elles ne fonctionnent pas en vase clos. Aujourd’hui, la performance sur Google Ads repose sur ce que j’appelle le ‘triptyque’ : une synergie parfaite entre trois éléments qui s’alimentent mutuellement. Penser à l’un sans les deux autres, c’est construire une voiture avec un moteur puissant mais des roues carrées et pas de volant. Ce triptyque est composé du Smart Bidding, du ciblage en large, et des annonces responsives (RSA). C’est leur combinaison qui crée l’apothéose de la performance.
Pilier 1 : Le Smart Bidding, le cerveau de l’opération
Nous en avons déjà beaucoup parlé, le Smart Bidding est le moteur décisionnel, le cerveau de votre campagne. Il prend des milliers de décisions à la seconde pour définir la bonne enchère pour le bon utilisateur au bon moment. Mais un cerveau, aussi puissant soit-il, ne peut fonctionner correctement sans informations. Il a besoin de données, de beaucoup de données, pour apprendre et s’améliorer. C’est là qu’intervient le deuxième pilier, qui va agir comme le système nerveux, transmettant un flux constant et riche d’informations au cerveau.
Pilier 2 : Le ciblage large (Broad Match), le carburant de l’algorithme
Le ciblage large a mauvaise réputation. Pendant des années, il a été synonyme de dépenses inutiles et de trafic non qualifié. Et c’est vrai, dans un contexte de CPC manuel, c’était un pari risqué. Mais aujourd’hui, dans l’écosystème du Smart Bidding, son rôle a radicalement changé. Il est devenu le carburant indispensable à l’algorithme. Pourquoi ? Parce que le ciblage exact ou l’expression exacte sont trop restrictifs. Ils limitent la quantité de données et de signaux que vous envoyez à l’algorithme, l’empêchant de voir la totalité du paysage des recherches et des intentions. Le ciblage large, lui, ouvre les vannes.
Le large faut savoir a l’avantage de capter un ensemble de signaux qui est vraiment compatible avec le Smart bidding dont l’historique, la navigation, la géolocalisation, la langue du device, enfin bref, tous ces signaux sont pris en compte grâce au ciblage large.
Le ‘nouveau’ ciblage large, couplé au Smart Bidding, ne se contente plus de faire correspondre des mots. Il comprend l’intention derrière la requête. Il va capter des recherches auxquelles vous n’auriez jamais pensé, découvrir de nouvelles poches de croissance et, surtout, fournir au Smart Bidding la matière première dont il a besoin pour prendre les décisions les plus intelligentes possibles. Ne pas utiliser le large avec le Smart Bidding, c’est demander à un chef étoilé de cuisiner un plat gastronomique avec seulement trois ingrédients. Le résultat sera forcément limité.
Pilier 3 : Les annonces responsives (RSA), le message adaptatif
Le troisième pilier est le véhicule de votre message : les annonces responsives, ou RSA. Ce format est d’ailleurs devenu obligatoire. Fini le temps des annonces textuelles figées (ETA). Avec les RSA, vous fournissez à Google un inventaire de composants : jusqu’à 15 titres et 4 descriptions. Ensuite, l’IA prend le relais. Pour chaque recherche, pour chaque utilisateur, elle va assembler la combinaison de titres et de descriptions la plus pertinente, celle qui a le plus de chances non seulement de générer un clic, mais surtout une conversion. C’est de la ‘Dynamic Creative Optimization’ intégrée à l’écosystème Google Ads.
On met 15 titres, quatre descriptions et Google avec son IA va faire différents matching, différentes combinaison qui est renouvelé automatiquement en fonction de chaque utilisateur, ça c’est intéressant. Ça veut dire qu’une RSA n’est pas fixe, n’est pas figé dans le temps.
La synergie avec les autres piliers est évidente. Le ciblage large vous apporte une grande variété de requêtes. Les RSA vous permettent de créer une annonce ultra-pertinente pour chacune de ces requêtes, même les plus inattendues. Le Smart Bidding, lui, analyse en temps réel quelle combinaison d’annonce fonctionne le mieux pour quel type d’utilisateur et ajuste les enchères en conséquence. Ce triptyque crée une boucle de rétroaction vertueuse : plus de signaux grâce au large, des messages plus pertinents grâce aux RSA, et des décisions d’enchères plus intelligentes grâce au Smart Bidding. C’est la formule gagnante du SEA moderne.
Les clés du succès en 2024 et au-delà : anticiper pour performer
Maîtriser les outils d’aujourd’hui est une chose, mais la véritable expertise consiste à anticiper les virages de demain. Le paysage du marketing digital est en constante évolution, et deux tendances de fond redéfinissent déjà les règles du jeu sur Google Ads. Ignorer ces changements, c’est prendre le risque de voir ses performances s’éroder progressivement. Concentrons-nous sur les actions concrètes à mettre en place dès maintenant pour garantir la pérennité et l’efficacité de vos campagnes.
Le monde cookieless et le Consent Mode : une nécessité, pas une option
Le premier grand chantier est la disparition progressive des cookies tiers. Les bannières de consentement sont désormais partout, et une part non négligeable des utilisateurs refuse le suivi. Comme je l’indique, ‘globalement un bon d’eau de cookies peut être je pense refusé facilement une fois sur deux’. Cela crée un énorme trou noir dans vos données. Des conversions ne sont plus mesurées, des parcours utilisateurs deviennent invisibles. Pour le Smart Bidding, qui se nourrit de données, c’est un poison. Heureusement, Google a anticipé ce problème avec une solution : le Consent Mode. Ce n’est pas un outil pour contourner le consentement, mais pour en gérer les conséquences. Lorsqu’un utilisateur refuse les cookies, le Consent Mode envoie des ‘pings’ anonymes à Google, qui utilise ensuite des modèles statistiques pour estimer les conversions que vous n’avez pas pu mesurer directement.
Il faut pouvoir être aware de ces enjeux-là parce que sinon on peut perdre effectivement des conversions, qui dit perdre des conversions, perdre en rentabilité, perdre en […] pertinence de campagne et ça peut devenir assez grave.
Implémenter le Consent Mode n’est plus une option pour ‘geeks’. C’est une assurance-vie pour vos campagnes. C’est ce qui vous permettra de continuer à alimenter l’algorithme avec des données fiables, de justifier votre budget et de prendre des décisions éclairées dans un monde où la donnée brute se raréfie.
Oser le Smart Bidding et le Large : quand et comment se lancer ?
Même en connaissant les avantages du triptyque, la peur du changement peut être un frein. Beaucoup d’annonceurs hésitent à lâcher le contrôle du CPC manuel pour se jeter dans le grand bain du Smart Bidding et du ciblage large. Mon conseil est clair : n’ayez pas peur de tester, surtout si votre compte a déjà un certain vécu.
Sur un compte qui a déjà beaucoup de data, qui a beaucoup dépensé, qui a un certain historique, ça fait un moment qu’il tourne. En fait, on y va mais j’ai limite les bras ouverts, il y a très très peu de risques.
La clé est de le faire intelligemment. Ne basculez pas tout votre compte du jour au lendemain. Utilisez la fonctionnalité ‘Tests’ (Drafts & Experiments) de Google Ads. Dupliquez votre campagne existante, appliquez-y la nouvelle stratégie (par exemple, tCPA + ciblage large + RSA) et allouez-lui 50% du budget. Laissez tourner pendant 4 à 6 semaines, puis comparez les résultats. Le plus souvent, vous constaterez une amélioration du volume de conversions, du coût par acquisition, ou des deux. C’est une approche sans risque qui vous permet de valider la performance par la preuve, en vous basant sur vos propres données.
La structure Hagakure : simplifier pour mieux nourrir l’IA
Enfin, pour que le Smart Bidding fonctionne de manière optimale, il a besoin que les données soient regroupées. La vieille école des ‘SKAGs’ (Single Keyword Ad Groups), où chaque mot-clé avait son propre groupe d’annonces, est contre-productive aujourd’hui. Elle disperse les données et empêche l’algorithme d’avoir une vision d’ensemble. La nouvelle norme, popularisée sous le nom de méthode ‘Hagakure’, prône la simplification. On regroupe les mots-clés par intention et par page de destination, créant ainsi des groupes d’annonces plus larges mais plus denses en données. C’est une approche qui peut sembler contre-intuitive au premier abord, mais elle est parfaitement logique dans l’univers du Smart Bidding.
Aujourd’hui une structure Aré [Hagakure], c’est vraiment une structure qui est adaptée au smart bidding. […] je pense que c’est une très très bonne base 9 fois sur 10 à utiliser.
En consolidant les données au niveau du groupe d’annonces, vous donnez à l’algorithme plus de ‘matière’ pour apprendre rapidement et prendre de meilleures décisions. C’est un changement de philosophie : on ne cherche plus à micro-manager la machine, mais à lui créer l’environnement le plus favorable possible pour qu’elle puisse travailler efficacement.
Conclusion : Devenez l’architecte de votre succès sur Google Ads
Nous avons parcouru un long chemin, des fondations du CPC manuel aux architectures avancées du SEA moderne. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, ce serait celle-ci : le succès sur Google Ads n’est plus une question de micro-gestion, mais de stratégie et d’architecture. Votre rôle n’est plus celui d’un opérateur qui ajuste des enchères à la main, mais celui d’un architecte qui conçoit un système intelligent et le nourrit avec les bonnes données et les bons objectifs. Récapitulons les piliers de cette nouvelle approche. D’abord, comprenez les différentes stratégies d’enchères et choisissez celle qui est alignée sur votre objectif business : la rentabilité (tROAS) pour l’e-commerce, le coût d’acquisition (tCPA) pour les leads. Ensuite, embrassez sans crainte le triptyque gagnant : laissez le Smart Bidding piloter, nourrissez-le avec la richesse du ciblage large, et donnez-lui la flexibilité des annonces responsives. Enfin, anticipez l’avenir en adoptant dès aujourd’hui le Consent Mode pour pérenniser votre collecte de données. N’ayez pas peur de tester, de lancer des expérimentations. C’est en agissant que vous transformerez ces concepts en résultats concrets pour votre entreprise. Le SEA est un domaine passionnant, en perpétuel mouvement, mais avec une feuille de route claire, vous avez toutes les cartes en main pour en faire votre plus puissant levier d’acquisition.
FAQ : Vos questions sur les stratégies d’enchères SEA
Quelle est la principale différence entre le CPC manuel et le Smart Bidding ?
La différence fondamentale réside dans l’intelligence et le niveau d’analyse. Le CPC manuel est une approche statique où vous fixez une enchère maximale pour un mot-clé, sans tenir compte du contexte de la recherche. Le Smart Bidding, lui, est une approche dynamique et centrée sur l’utilisateur. Il analyse des centaines de signaux en temps réel (appareil, localisation, heure, historique de navigation…) pour déterminer la probabilité de conversion de chaque utilisateur et ajuste l’enchère en conséquence pour atteindre un objectif business précis, comme un CPA ou un ROAS cible. C’est passer d’une gestion au clic à une gestion à la performance réelle.
L’idée en fait derrière ce smart bidding, c’est de prendre en compte toute l’intention qu’il y a derrière une recherche. […] l’algo va essayer de déterminer à travers un ensemble de signaux […] quel est le meilleur bidding possible pour un utilisateur.
Quand devrais-je utiliser la stratégie ‘Maximiser les clics’ ?
La stratégie ‘Maximiser les clics’ est une stratégie semi-automatique dont l’objectif est d’obtenir le plus de trafic possible pour un budget donné. Elle est pertinente dans des cas précis où le volume de clics est l’indicateur principal, et non la conversion. Par exemple, pour promouvoir un nouvel article de blog, accroître la notoriété d’une marque lors d’un lancement, ou pour rapidement collecter des données sur un nouveau marché. Il est crucial de toujours définir un CPC maximum pour éviter que le coût par clic ne s’envole sur des requêtes concurrentielles. C’est un bon outil pour des objectifs de visibilité, mais pas pour des campagnes axées sur la rentabilité directe.
Il y a des stratégies type maximiser les clics et on peut mettre un CPC max. donc l’algo va maximiser les clics jusqu’à un CPC max de 1 €. Il va chercher un max de trafic sur sur ce capping.
Pour un site e-commerce, vaut-il mieux utiliser le tROAS ou ‘Maximiser la valeur de conversion’ ?
Les deux stratégies sont excellentes pour l’e-commerce, mais répondent à des besoins légèrement différents. ‘Maximiser la valeur de conversion’ est idéale si votre principal objectif est de générer le plus de chiffre d’affaires possible avec un budget fixe, sans contrainte de rentabilité stricte. C’est parfait pour gagner des parts de marché. Le tROAS (ROAS Cible) est plus adapté si votre objectif est de maintenir un niveau de rentabilité précis. Vous fixez un retour sur investissement publicitaire cible (par exemple, 400%), et l’algorithme cherchera à l’atteindre. C’est une stratégie plus mature, pour piloter la croissance de manière rentable et prévisible.
Il y a la partie e-com. maximiser la valeur de conversion. […] le target roas donc un target de rentabilité en fonction du spend publicitaire. Donc voilà, ça c’est vraiment les stratégies adaptées au e-commerce.
Le ciblage large ne va-t-il pas gaspiller mon budget sur des recherches non pertinentes ?
C’est une crainte légitime héritée de l’ancienne époque de Google Ads. Utilisé seul ou avec du CPC manuel, le ciblage large peut en effet être risqué. Cependant, lorsqu’il est couplé au Smart Bidding, son comportement change radicalement. L’algorithme ne se base plus uniquement sur les mots, mais sur l’intention de l’utilisateur. Le ciblage large devient alors un outil pour donner un maximum de signaux et de contexte à l’IA, lui permettant de découvrir de nouvelles requêtes pertinentes et d’optimiser les enchères avec plus de précision. C’est le carburant indispensable pour que le moteur du Smart Bidding fonctionne à plein régime.
Le large faut savoir a l’avantage de capter un ensemble de signaux qui est vraiment compatible avec le Smart bidding […]. Alors pas avec malheureusement les autres ciblages. Donc c’est assez important et vraiment il faut le garder en tête si jamais on veut faire du Smart bidding.
Qu’est-ce qu’une annonce responsive (RSA) et pourquoi est-elle obligatoire ?
Une annonce responsive (RSA) est un format d’annonce où vous fournissez plusieurs ‘briques’ de contenu (jusqu’à 15 titres et 4 descriptions). L’intelligence artificielle de Google assemble ensuite ces briques en temps réel pour créer la combinaison la plus pertinente pour chaque utilisateur et chaque requête. Ce format est devenu obligatoire car il est intrinsèquement plus performant et s’adapte parfaitement à la diversité des requêtes générées par le ciblage large et à la logique d’optimisation du Smart Bidding. Une RSA n’est jamais figée ; elle évolue constamment pour maximiser sa pertinence et sa performance.
On met 15 titres, quatre descriptions et Google avec son IA va faire différents matching, différentes combinaison qui est renouvelé automatiquement en fonction de chaque utilisateur, ça c’est intéressant.
Je n’ai pas beaucoup de conversions, puis-je quand même utiliser le Smart Bidding ?
C’est une excellente question. Le Smart Bidding a besoin de données pour apprendre. Si votre compte enregistre très peu de conversions (moins de 15-20 par mois), il peut être difficile pour les stratégies comme tCPA ou tROAS de fonctionner de manière optimale. Dans ce cas, une approche consiste à commencer avec une stratégie comme ‘Maximiser les clics’ ou même à utiliser des micro-conversions (ex: ajout au panier, temps passé sur le site) comme objectif pour accumuler des données. Une fois un volume de conversions suffisant atteint, vous pouvez alors basculer vers des stratégies plus orientées business comme ‘Maximiser les conversions’ puis tCPA.
Avec un budget suffisant avec assez de data, on peut aller directement sur du target coup par acquisition.
Le Consent Mode est-il vraiment indispensable pour mes campagnes Google Ads ?
Absolument, et de plus en plus. Avec le renforcement des réglementations sur la vie privée, le taux de refus des cookies augmente, ce qui signifie que vous perdez la trace d’un nombre croissant de conversions. Sans le Consent Mode, votre Smart Bidding est ‘aveuglé’ et prend des décisions basées sur des données incomplètes, ce qui dégrade sa performance. Le Consent Mode utilise la modélisation pour combler ces ‘trous’ de manière anonyme et respectueuse de la vie privée, vous permettant de récupérer une vision plus juste de votre performance et de maintenir l’efficacité de vos algorithmes d’enchères.
On se dirige vers un monde cookiesless. Donc aujourd’hui, on a des solutions Google assez intéressantes, je pense au consente mode qui permet de remonter grâce à une certaine modélisation les conversions qu’on n’aurait pas pu remonter suite au refus de cookies.
Les certifications Google Ads sont-elles un gage de compétence pour un expert SEA ?
Les certifications Google Ads sont un bon point de départ. Elles permettent de se familiariser avec la terminologie, la philosophie de la plateforme et les concepts de base. Elles montrent une volonté d’apprendre. Cependant, il faut être clair : elles ne sont absolument pas une preuve de compétence ou d’expertise opérationnelle. Les examens sont assez théoriques, les réponses peuvent parfois être trouvées en ligne, et ils sont très éloignés des problématiques complexes rencontrées au quotidien dans la gestion d’un compte. La véritable expertise se construit avec des années de pratique, de tests, et de gestion de budgets conséquents.
Vraiment la certification Google Ads n’est pas preuve de compétence et de professionnalisme, faut l’avoir en tête. Alors avoir une première approche, comprendre, je dirais plutôt la philosophie de Google Ads. ça ça a du sens. Mais on est très très loin de l’opérationnel.




