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#8 : Bannouze : L’attribution est-elle galvaudée ?

Épisode diffusé le 23 janvier 2019 par Bannouze : Le podcast du marketing digital !

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L’attribution marketing est-elle galvaudée ? Démystifier le sujet pour enfin optimiser vos budgets

Le marketing digital ressemble souvent à une boîte noire. Chaque mois, les budgets sont alloués, les campagnes lancées, les rapports consultés… et pourtant, une question lancinante demeure : quel est le véritable retour sur chaque euro investi ? Dans un écosystème où un même utilisateur est exposé à une publicité sur les réseaux sociaux, clique sur un lien sponsorisé, reçoit un email et finit par acheter via un lien d’affiliation, à qui revient le mérite de la vente ? C’est le nœud gordien que l’attribution marketing prétend trancher. Mais entre les promesses des technologies, la complexité des parcours clients et les débats d’experts, beaucoup d’annonceurs se sentent perdus, se demandant si l’attribution n’est pas finalement un concept galvaudé, une quête sans fin du modèle parfait. Je suis convaincu du contraire. L’attribution n’est pas une solution magique, mais une discipline, une démarche intellectuelle et pragmatique. L’objectif n’est pas de trouver une vérité absolue, mais de construire une compréhension suffisamment fine de vos dynamiques d’acquisition pour prendre de meilleures décisions. Comme je l’expliquais lors de mon passage sur le podcast Banause, le but est de répondre à une question fondamentale :

‘quelle est la rentabilité de mon investissement ?’

Cet article n’est pas un traité théorique. C’est un guide pratique, issu d’années d’expérience sur le terrain, pour vous aider à sortir du brouillard. Nous allons déconstruire les mythes, clarifier la distinction essentielle entre attribution et contribution, et surtout, vous donner une méthode concrète pour transformer l’analyse de données en actions rentables. Oubliez la recherche du Saint Graal ; concentrons-nous sur la construction d’une boussole fiable pour naviguer dans la complexité du marketing moderne.

Attribution vs Contribution : Le duel qui n’en est pas un

Avant même de parler de modèles ou d’outils, il est impératif de clarifier une confusion sémantique qui est à l’origine de nombreuses erreurs stratégiques : la différence entre l’attribution et la contribution. Ce n’est pas une simple nuance pour experts, c’est le fondement de toute la démarche. Ignorer cette distinction, c’est prendre le risque de construire des analyses sur du sable. Les deux approches répondent à des besoins différents et sont, en réalité, complémentaires. L’une offre une vision tranchée et tactique, l’autre une vue d’ensemble, plus stratégique. Comprendre quand et pourquoi utiliser chacune d’elles est la première étape vers une maîtrise réelle de vos performances.

L’attribution : Une logique déterministe pour des réponses directes

Dans sa forme la plus pure, l’attribution est une méthode qui applique une règle simple et binaire. Elle cherche à associer une conversion (une vente, un lead) à un unique événement publicitaire. C’est une logique déterministe : si la règle est ‘dernier clic payant’, alors 100% du crédit de la vente sera donné au dernier canal payant sur lequel l’utilisateur a cliqué avant de convertir. Tous les autres points de contact qui ont précédé sont, selon cette règle, ignorés. C’est un choix, un parti pris. Comme je le précisais :

‘dans le cadre de l’attribution, on va avoir un événement qui est une vente qui va être associé à un événement publicitaire, typiquement un clic, un view ou une ouverture de mail.’

L’avantage de cette approche est sa simplicité et sa clarté. Elle permet de répondre rapidement à des questions opérationnelles. Par exemple, si vous comparez un modèle ‘dernier clic’ avec un modèle ‘dernier clic payant’, vous isolez immédiatement l’impact de votre trafic direct ou de votre SEO en fin de parcours. C’est puissant pour des analyses de cannibalisation. Le principal inconvénient, et il est de taille, est que cette vision est réductrice. Elle ne reflète pas la complexité du parcours client et a tendance à survaloriser les leviers de ‘fin de tunnel’ (le SEA sur la marque, le retargeting, l’affiliation sur les coupons) au détriment des leviers d’initiation (le display de prospection, le social media, le SEO générique) qui ont pourtant joué un rôle crucial en amont.

La contribution : Une vision statistique pour une analyse stratégique

La contribution, elle, part d’un postulat inverse. Elle considère que chaque point de contact dans le parcours client a joué un rôle et mérite une part du crédit. L’objectif n’est plus d’attribuer 100% à un seul levier, mais de répartir la valeur de la conversion entre tous les intervenants. Pour ce faire, elle n’utilise pas de règles déterministes, mais des modèles statistiques et algorithmiques.

‘La contribution, elle, elle a un objectif qui est déjà plus compliqué… et un peu plus diffus qui est de dire que pour précédant chaque événement commercial… on a un certain nombre d’événements publicitaires. Et on va essayer à travers la méthode de contributive d’aller donner une forme de pourcentage de contribution ou score de contribution à chacun des événements.’

Le modèle en ‘courbe en U’ (U-Shape) est un excellent exemple : il va surpondérer le premier point de contact (celui qui a fait découvrir la marque) et le dernier (celui qui a déclenché l’achat), tout en distribuant le reste de la valeur aux points de contact intermédiaires. Cette approche est intellectuellement beaucoup plus satisfaisante car elle reconnaît la valeur de l’ensemble du parcours. Elle est idéale pour des analyses stratégiques à long terme, comme la révision des grands équilibres budgétaires entre les différents canaux. Son défi ? Sa complexité. Un modèle contributif mal paramétré, basé sur des données de mauvaise qualité ou qui ne correspond pas au cycle d’achat de vos produits, peut vous conduire à des conclusions totalement erronées.

Il ne s’agit donc pas de choisir son camp. L’attribution simple est un outil de diagnostic rapide et tactique. La contribution est un instrument d’analyse stratégique et budgétaire. La véritable expertise consiste à savoir utiliser les deux, en commençant par la première pour éclairer et construire la seconde. Vouloir passer directement à la contribution sans maîtriser l’attribution, c’est comme vouloir courir un marathon sans avoir jamais appris à marcher.

La démarche empirique : pourquoi il ne faut surtout pas brûler les étapes

Face à la promesse d’une vision complète offerte par les modèles de contribution, la tentation est grande de vouloir sauter directement à cette étape, considérée comme l’aboutissement de l’analyse. C’est une erreur que je vois trop souvent et qui mène presque inévitablement à la déception ou, pire, à des décisions stratégiques désastreuses. Pourquoi ? Parce qu’un modèle algorithmique, aussi sophistiqué soit-il, n’est pas une boîte magique. Il ne fait qu’appliquer une logique mathématique à des données que vous lui fournissez. Si vous n’avez pas au préalable développé une compréhension intime de ces données, de leurs biais et des interactions entre vos leviers, vous construirez un modèle aveugle. La mise en place d’un projet d’attribution réussi n’est pas un sprint technologique, c’est une progression pédagogique, une démarche intellectuelle avant d’être algorithmique.

Commencer par l’attribution simple pour éduquer son intuition et identifier les biais

Le point de départ de tout annonceur est souvent une règle historique, comme le ‘dernier clic payant’. Plutôt que de la jeter, il faut s’en servir comme d’un socle. La première étape consiste à la challenger avec d’autres règles simples. Que se passe-t-il si j’exclus les clics sur ma propre marque ? Quels sont les leviers qui récupèrent alors les conversions ? Cette simple comparaison révèle instantanément le degré de cannibalisation de votre SEA de marque sur vos autres canaux. Que se passe-t-il si j’inclus le post-view de mes campagnes de retargeting ? L’impact de ce levier explose-t-il ? Si oui, cela soulève la question de sa réelle valeur incrémentale. Ce travail, c’est un dialogue avec vos données. Chaque nouveau modèle simple que vous testez est une question que vous posez. Les réponses, parfois contre-intuitives, vont forger votre compréhension et votre esprit critique.

‘Si tu si tu fais pas ce travail là intellectuel de compréhension, moi je te dis que tu vas définir un modèle contributif qui va t’amener dans le mur et qui va te sortir un truc qui sera très très loin de ta réalité.’

C’est cette phase d’exploration qui permet d’identifier les ‘biais’ évidents de votre écosystème : un partenaire d’affiliation qui se positionne systématiquement en fin de parcours, un levier qui semble performant mais ne fait que recycler une audience déjà convaincue, etc. Sans ce nettoyage et cette compréhension préalable, vous injecterez ces biais dans votre modèle de contribution, qui ne fera que les amplifier sous un vernis de complexité mathématique.

Utiliser l’attribution comme un outil de diagnostic au quotidien

Au-delà de cette phase d’apprentissage, l’attribution via des modèles simples reste un outil indispensable pour la gestion quotidienne et l’optimisation tactique. Les grands modèles de contribution sont utiles pour les arbitrages budgétaires trimestriels ou annuels, mais ils sont souvent trop lourds et lents pour répondre aux questions opérationnelles qui se posent chaque jour.

‘Pour répondre à des questions des to day de cannibalisation entre des opérations, bah clairement tu es tu es obligé d’aller sur des modèles des modèles des modèles qui sont très attributifs, simples, qui se mettent en place rapidement et qui vont donner des enseignements aussi très vite.’

Vous lancez une nouvelle campagne display ? Vous testez un nouveau partenaire ? La manière la plus rapide et efficace d’évaluer leur impact est de créer des modèles d’attribution spécifiques. Un modèle qui donne 100% de la priorité à ce nouveau levier pour voir ce qu’il ‘vole’ aux autres. Un autre qui l’exclut complètement pour voir comment les conversions se redistribuent. Ces manipulations, qui peuvent sembler basiques, fournissent des insights actionnables en quelques heures, là où un modèle de contribution demanderait un recalibrage complet. C’est en mariant la vision stratégique long-terme de la contribution et l’agilité tactique de l’attribution que l’on parvient à une véritable optimisation des investissements, à la fois au niveau macro et micro.

Les 5 commandements d’un projet d’attribution réussi

Se lancer dans l’attribution marketing peut sembler intimidant. Pour éviter de se perdre dans la complexité technique ou l’analyse contemplative, il est essentiel d’adopter une approche structurée et pragmatique. Au fil des années, j’ai pu observer les facteurs qui distinguent les projets qui transforment réellement le business de ceux qui finissent en jolis tableaux de bord inutilisés. Ces facteurs peuvent être résumés en cinq grands principes, cinq commandements à respecter pour garantir que votre investissement en temps et en technologie porte ses fruits.

1. La qualité des données : votre vérité absolue

C’est le point de départ, non négociable. Vous pouvez avoir le meilleur algorithme du monde, si les données qu’il analyse sont incomplètes ou fausses, vos conclusions seront au mieux inutiles, au pire dangereuses. Avant toute chose, une démarche de validation rigoureuse est indispensable. Cela signifie vérifier que tous vos canaux sont correctement tagués, que ce soit sur votre site web, vos applications mobiles ou vos campagnes publicitaires.

‘Il y a pas de bon projet d’attribution sans démarche de validation de la qualité de la donnée. […] Je pense que ça c’est un point fondamental parce qu’on peut avoir les plus beaux dashboard de la planète. Si la donnée qui sert à les monter ne marche pas, c’est clairement un problème.’

Concrètement, cela implique un audit de votre plan de taggage, la vérification de l’exhaustivité de la collecte sur tous les terminaux (desktop, mobile browser, app), et la mise en place de processus de contrôle qualité continus. Investir du temps sur ce point en amont vous en fera gagner énormément par la suite et vous assurera de construire votre stratégie sur des fondations solides.

2. Le maître-étalon : gardez un repère fiable

Lorsque vous commencez à explorer de nouveaux modèles d’attribution, il est crucial de ne pas abandonner immédiatement celui que vous utilisiez historiquement (souvent le ‘dernier clic’). Ce modèle historique devient votre ‘maître-étalon’. Il représente la ‘vieille’ façon de voir les choses, celle sur laquelle vos habitudes et vos rapports passés sont construits.

‘Je pense qu’il faut garder une forme de maître étalon quand on se lance dans un projet de manière à pouvoir ensuite suivre ses résultats avec dans un contexte qui est celui qui était historiquement celui de la société.’

Conserver ce repère vous permet de mesurer le ‘delta’, c’est-à-dire l’écart de performance pour chaque levier entre l’ancien et le nouveau modèle. C’est ce delta qui matérialise vos apprentissages. ‘Avec le nouveau modèle, le SEO gagne 30% de conversions tandis que le retargeting en perd 20%’. Cette comparaison est bien plus parlante et actionnable que de simplement regarder les chiffres du nouveau modèle de manière isolée. Elle facilite la communication en interne et justifie les changements de stratégie.

3. L’approche itérative : comprendre avant de modéliser

Comme nous l’avons vu, l’erreur est de chercher le modèle parfait du premier coup. La bonne approche est itérative et progressive. C’est une démarche humaine de compréhension, pas seulement une exécution technique. Il faut se voir comme un détective qui cherche à comprendre le comportement de ses clients.

‘Il faut pas brûler les étapes et il faut pas perdre de vue que l’objectif, c’est de comprendre un comportement humain. […] C’est une démarche humaine et et donc il faut je pense progresser de manière assez, enfin, avoir une démarche qui qui soit itérative.’

Commencez par des règles simples. Analysez. Tirez des premiers enseignements. Formulez une nouvelle hypothèse. Testez un autre modèle pour la valider ou l’invalider. C’est ce cycle vertueux ‘question-analyse-apprentissage’ qui construit une expertise solide et durable, bien plus précieuse que l’application aveugle d’un modèle algorithmique complexe.

4. Les questions concrètes : l’action prime sur la contemplation

Un projet d’attribution ne doit pas avoir pour but de ‘faire de l’attribution’. Il doit viser à résoudre des problèmes business concrets. Le meilleur moyen de ne pas se perdre est de démarrer avec une liste de questions précises et, si possible, quantifiées.

‘Je pense qu’il faut qu’on démarre ce genre de projet avec des vraies questions et des objectifs quantifiés pour se donner une forme de confiance autour du projet dans ce qu’il peut rapporter. […] Il faut avoir des questions spécifiques du genre est-ce que je dois couper ou pas tel ou tel investissement ?’

Plutôt que de chercher ‘le meilleur modèle’, demandez-vous : ‘La campagne X à 50 000€ a-t-elle une contribution réelle à mes ventes ou cannibalise-t-elle d’autres leviers ?’ ou ‘Dois-je augmenter mon budget sur le canal Y ?’. En vous focalisant sur des questions qui ont un impact financier direct, vous garantissez que votre projet reste ancré dans la réalité et délivre de la valeur rapidement, ce qui est essentiel pour maintenir l’adhésion et la dynamique en interne.

5. La segmentation utilisateur : le contexte est roi

C’est peut-être le conseil le plus important et le plus souvent négligé. Analyser la performance des leviers de manière agrégée sur toute votre base client est une erreur fondamentale. Le parcours d’achat d’un nouveau prospect est radicalement différent de celui d’un client fidèle ayant déjà acheté 10 fois.

‘Le fait de pas raisonner uniquement sur une logique de pure source de trafic mais vraiment d’intégrer des données utilisateurs dans l’attribution. […] On finit par comparer des des des choux et des carottes.’

Il est donc fondamental de segmenter vos analyses. Créez des rapports d’attribution distincts pour vos prospects, vos nouveaux clients, et vos clients récurrents. Vous découvrirez probablement que les leviers de ‘découverte’ (comme le display ou le social media) sont cruciaux pour les premiers, tandis que l’emailing ou le SEA de marque sont plus efficaces pour les seconds. Cette granularité est la clé pour passer d’une optimisation basique à une allocation budgétaire réellement intelligente et personnalisée.

Conclusion : De la contemplation à l’action

L’attribution marketing n’est donc pas galvaudée. Ce qui est galvaudé, c’est l’idée qu’il existerait un bouton magique, un modèle parfait capable de résoudre instantanément toutes les complexités du marketing digital. La réalité, bien plus exigeante mais aussi bien plus enrichissante, est que l’attribution est avant tout une discipline. C’est une démarche itérative qui demande de la rigueur, de la curiosité et une bonne dose de pragmatisme. L’objectif n’est pas d’atteindre une certitude absolue, mais de réduire l’incertitude pour prendre des décisions plus éclairées. Les cinq commandements que nous avons explorés – la primauté de la donnée, la conservation d’un repère, l’approche par étapes, le focus sur des questions concrètes et la segmentation des utilisateurs – ne sont pas des astuces techniques, mais les piliers d’une culture de la performance. En adoptant cet état d’esprit, vous cesserez de chercher le ‘meilleur rapport’ pour commencer à construire une véritable compréhension de la relation entre vos investissements et vos clients. Vous transformerez alors l’attribution d’un sujet de discussion complexe en un puissant levier de croissance pour votre activité.

Foire aux questions sur l’attribution marketing

Quelle est la principale différence entre l’attribution et la contribution marketing ?

La différence fondamentale réside dans leur logique. L’attribution est déterministe : elle applique une règle fixe pour donner 100% du crédit d’une conversion à un unique point de contact (par exemple, le dernier clic). C’est une vision simple et tranchée, utile pour des diagnostics rapides. La contribution est statistique et algorithmique : elle part du principe que plusieurs points de contact ont joué un rôle et répartit la valeur de la conversion entre eux selon un modèle (par exemple, en donnant plus de poids au premier et au dernier contact). C’est une vision plus holistique, adaptée aux arbitrages budgétaires stratégiques.

‘La différence entre l’attribution et la contribution, c’est que l’attribution dans la majeure partie des cas… va associer une conversion… à un événement publicitaire. […] La contribution, elle, elle a un objectif qui est déjà plus compliqué… d’aller donner une forme de pourcentage de contribution ou score de contribution à chacun des événements.’

Pourquoi le modèle du ‘dernier clic’ est-il si critiqué mais toujours utilisé ?

Le modèle du ‘dernier clic’ est critiqué car il est très réducteur. Il ignore l’ensemble des interactions qui ont précédé la conversion et survalorise donc les canaux de fin de parcours (SEA de marque, retargeting, etc.), qui ne font souvent que ‘cueillir’ un client déjà convaincu par d’autres leviers. Cependant, il reste utilisé pour sa simplicité de mise en œuvre et de compréhension. Il sert souvent de ‘maître-étalon’ ou de point de départ historique, permettant de mesurer les écarts et les apprentissages lorsque l’on teste des modèles plus sophistiqués.

‘Si on a un modèle typiquement dernier clic payant, on va prendre en fait l’historique de chaque conversion dire ‘Alors, avant la vente, il y a eu un clic SEO. OK, la règle c’est dernier clic payant, mon clic SEO, je le prends pas en compte. Avant j’ai eu un clic affiliation. OK, c’est un clic payant. Il rentre dans le cadre de la règle et donc cette vente, je dois l’associer au clic payant’.’

Faut-il être un grand e-commerçant pour se lancer dans un projet d’attribution ?

Non, la taille n’est pas le seul critère. L’intérêt de l’attribution apparaît dès que vous commencez à ventiler vos investissements sur plusieurs canaux publicitaires, même avec des budgets modestes. En réalité, plus tôt vous adoptez cette démarche, plus vite vous mettrez votre stratégie sur les bons rails. Le principal frein pour les petites structures n’est pas le manque d’intérêt, mais plutôt le coût de la technologie et surtout le temps humain nécessaire pour analyser les données et en tirer des actions. Cependant, l’enjeu est le même pour tous : s’assurer que chaque euro dépensé est le plus efficace possible.

‘Du jour où tu commences à dépenser 300 €, tu commencerais à faire de l’attribution pour mettre ta stratégie sur les bons rails et identifier les biais de ce que tu fais, tu gagnerais beaucoup de temps. Donc en fait, tu as un intérêt à le faire tout de suite.’

Comment les cookies et le cross-device impactent-ils la fiabilité de l’attribution ?

Ce sont des défis majeurs. La limitation des cookies tiers (via ITP sur Safari, par exemple) rend plus difficile le suivi post-impression des bannières. Une stratégie de collecte basée sur des cookies ‘première partie’ (liés à votre nom de domaine) est donc essentielle pour fiabiliser la donnée. Le cross-device est un autre biais important : si un utilisateur découvre votre produit sur son mobile et achète plus tard sur son ordinateur sans s’être identifié sur les deux, les points de contact mobiles risquent de ne pas être pris en compte. Cela crée une marge d’erreur, surtout sur les nouveaux visiteurs. L’important est de connaître ces biais et de savoir sur quelle partie de votre audience (souvent les prospects) ils s’expriment le plus.

‘Oui, il y a des biais. Après, il faut savoir sur quelles cibles et et sur quelle partie du portefeuille client prospect de l’annonceur les biais sont principalement exprimés de manière à être capable aussi de le prendre en compte et de savoir quand on lit un rapport d’attribution sur quelle partie du rapport ou sur quel type d’insight, il faut être prudent dans dans les conclusions qu’on va prendre.’

Quel est le premier pas concret pour démarrer un projet d’attribution ?

Le premier pas n’est pas de choisir un outil, mais de valider la qualité de vos données. C’est l’étape la plus fondamentale. Vous devez vous assurer que votre plan de taggage est complet et correct sur l’ensemble de vos plateformes (site desktop, site mobile, applications). Un audit de la collecte de données est indispensable pour vérifier que vous mesurez bien tous les points de contact de manière fiable. Lancer une analyse d’attribution sur des données incomplètes ou erronées est la garantie de prendre de mauvaises décisions. La qualité de la donnée est le socle de tout le projet.

‘Le premier [conseil], je pense que il y a pas de bon projet d’attribution sans démarche de validation de la qualité de la donnée. Donc je pense que le premier point, c’est de vérifier qu’on a un bon tagage que tout est tagué.’

En quoi l’analyse du ‘customer journey’ complète-t-elle l’attribution ?

L’analyse du parcours client (‘customer journey’) est le complément naturel de l’attribution. Alors que l’attribution cherche à donner une ‘note’ ou une valeur à chaque levier, l’analyse de parcours cherche à comprendre les interactions et les séquences entre eux. Elle répond à des questions comme : ‘Quels sont les leviers qui initient le plus souvent une relation ?’, ‘Après avoir été exposé à une campagne display, quel est le canal que les utilisateurs privilégient ensuite ?’. Elle permet de visualiser la dynamique du parcours, notamment au milieu du tunnel de conversion, une zone souvent peu visible avec les modèles d’attribution classiques.

‘On va essayer de marier les deux puisque on va trouver dans les deux mécaniques également dans une troisième qui est l’analyse du customer journée qui a pour objectif en fait de de comprendre comment les leviers vont interagir ensemble, c’est-à-dire essayer de de de creuser ce qui se trouve notamment au milieu du cycle du consommateur.’


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