L’avenir de la publicité Facebook : Les stratégies que Meta ne veut pas que vous ignoriez
Le monde de la publicité digitale ressemble souvent à un océan en perpétuel mouvement. Pour les annonceurs, naviguer dans les eaux changeantes de Meta (anciennement Facebook) peut s’avérer complexe, voire anxiogène. Entre les mises à jour d’algorithmes, les nouvelles réglementations sur la vie privée et la concurrence féroce, comment garder le cap et assurer la rentabilité de ses investissements ? La réponse se trouve souvent dans les signaux faibles, les annonces exclusives et les retours d’expérience de ceux qui sont en première ligne. C’est précisément ce que nous allons explorer aujourd’hui. Imaginez pouvoir vous asseoir à la table des plus grands experts, directement dans les locaux de Meta à Menlo Park, pour découvrir la feuille de route de la plateforme pour les mois à venir. C’est l’opportunité qu’a eue l’équipe de J7 Media, une agence spécialisée dans la publicité sur Facebook et Instagram.
Je suis Antoine Damas, CMO chez J7 Media, et j’ai la chance d’avoir un accès privilégié aux dernières informations émanant de Meta. Récemment, lors du Performance Marketing Summit, un événement majeur organisé par Meta pour ses partenaires stratégiques, plusieurs annonces capitales ont été faites. Ces annonces ne sont pas de simples ajustements techniques ; elles redéfinissent en profondeur la manière dont nous allons acheter, consommer du contenu et optimiser nos campagnes. Comme je l’expliquais lors de mon passage sur le podcast Banous :
‘Il faut comprendre que c’était probablement le plus gros événement organisé par Meta […] pour les agences et les très gros annonceurs de en publicité Facebook.’
Cela signifie que les informations partagées sont au cœur de la stratégie future de la plateforme. Nous allons décortiquer ensemble trois révolutions majeures : l’arrivée imminente du shopping intégré, la consécration du format Reels, et le bouleversement des ‘bonnes pratiques’ avec le passage du ‘Power 5’ au ‘Performance 5’. Préparez-vous, car ce que vous allez lire va changer votre vision de la publicité Facebook.
La révolution du commerce intégré : Facebook Ads Shopping débarque enfin
La première annonce, et sans doute la plus attendue, est une véritable bombe pour l’écosystème du e-commerce. Après des années de spéculation, Meta officialise une fonctionnalité qui va changer la donne : la possibilité d’acheter un produit directement depuis une publicité, sans jamais quitter l’environnement Facebook ou Instagram. C’est une réponse stratégique et puissante à la plus grande crise que la publicité digitale ait connue ces dernières années.
Le contexte : pourquoi ce changement était-il inévitable ?
Pour bien comprendre l’importance de cette nouveauté, il faut remonter un peu en arrière. Le point de bascule, c’est l’arrivée de l’iOS 14 et de l’App Tracking Transparency (ATT). Cette fonctionnalité d’Apple, qui demande aux utilisateurs s’ils acceptent d’être suivis d’une application à l’autre, a fait l’effet d’un tremblement de terre. Du jour au lendemain, l’écosystème publicitaire, qui reposait sur le suivi des conversions pour optimiser les campagnes, s’est retrouvé partiellement aveugle. Comme je le soulignais,
‘suite à l’iOS 14, […] tout l’écosystème publicitaire numérique a été un peu chamboulé et notamment le suivi des conversions, l’attribution des conversions.’
Le problème est simple : lorsqu’un utilisateur clique sur une publicité et est redirigé vers un site e-commerce externe, il y a une rupture dans la chaîne de données. Si cet utilisateur a refusé le tracking, il devient très difficile, voire impossible, pour Meta de savoir si l’achat a bien eu lieu et de l’attribuer à la bonne publicité. Cette perte de données a des conséquences désastreuses : les algorithmes d’optimisation reçoivent moins de signaux, les audiences de retargeting deviennent moins précises, et le calcul du retour sur investissement publicitaire (ROAS) devient un véritable casse-tête. Cette situation, couplée à la disparition programmée des cookies tiers, créait ce que je qualifie de ‘faiblesse’ majeure pour la plateforme.
Comment ça marche ? L’expérience d’achat sans friction
La solution de Meta est aussi simple dans son concept qu’elle est complexe techniquement : garder l’utilisateur à l’intérieur de son écosystème. Concrètement, le ‘Facebook Ads Shopping’ va transformer l’expérience d’achat. Imaginez : vous faites défiler votre fil d’actualité, une publicité pour une paire de chaussures attire votre attention. Vous cliquez. Au lieu d’être redirigé vers un navigateur externe qui met parfois plusieurs secondes à charger, une fenêtre s’ouvre nativement dans l’application Facebook ou Instagram. Les informations du produit sont là, claires et concises. Vous choisissez votre taille, et au moment de payer, vos informations de livraison et de paiement (déjà enregistrées via Meta Pay) sont pré-remplies. En deux ou trois clics, la transaction est finalisée. Vous pouvez alors fermer la fenêtre et continuer à naviguer sur la plateforme. Comme je l’ai expliqué,
‘vous cliquez sur une publicité, vous avez une pop-up qui s’ouvre nativement sur votre interface et vous achetez depuis Meta, c’est ce qui est en train d’arriver.’
Cette fluidité élimine tous les points de friction qui mènent à l’abandon de panier : temps de chargement, formulaires fastidieux, manque de confiance envers un site inconnu. Pour l’utilisateur, c’est un gain de temps et de simplicité. Pour Meta et l’annonceur, c’est une révolution.
Les implications pour les annonceurs : une mine d’or de données
L’avantage le plus évident est la récupération totale des données de conversion. Puisque tout le processus d’achat se déroule à l’intérieur de l’écosystème Meta, la plateforme a une visibilité à 100% sur la transaction. Fini les approximations et les ‘conversions modélisées’. L’algorithme reçoit un signal clair, précis et immédiat, lui permettant d’optimiser les campagnes avec une efficacité redoutable. Cela signifie des coûts par acquisition potentiellement plus bas et un ROAS plus élevé. Mais les bénéfices vont bien au-delà. Meta pourra enrichir les profils de ses utilisateurs avec des données transactionnelles de première main, ce qui rendra les audiences similaires (Lookalikes) encore plus puissantes. C’est une étape cruciale dans la construction d’un ‘jardin clos’ (walled garden) où Meta contrôle l’intégralité de l’expérience, de la découverte du produit à l’achat. Le déploiement se fera progressivement, en commençant par les États-Unis fin 2022, puis en s’étendant à l’Europe en 2023. Les annonceurs qui se prépareront à cette transition prendront une avance considérable.
Cette transformation du parcours d’achat s’inscrit dans une dynamique plus large où le contenu lui-même est en pleine mutation. Maintenant que nous savons comment les utilisateurs achèteront, penchons-nous sur ce qu’ils consomment massivement et comment cela impacte nos stratégies créatives et publicitaires.
Reels, Reels, Reels : Meta a gagné la bataille de la vidéo verticale
Si la manière d’acheter évolue, la manière de consommer le contenu a déjà radicalement changé. Et au cœur de cette transformation se trouve un format que personne n’attendait chez Meta il y a encore quelques années : les Reels. Inspirés de TikTok, ces courtes vidéos verticales sont devenues le moteur de croissance et d’engagement de la plateforme, avec des conséquences directes sur la stratégie publicitaire.
Les chiffres qui ne mentent pas : la domination absolue des Reels
Les données partagées par Mark Zuckerberg lui-même sont sans appel. Les Reels sont devenus le format prioritaire, et ce n’est pas qu’un effet de mode. Comme je l’ai rappelé, le CEO de Meta a expliqué que
‘les Reels étaient en train de devenir le contenu le plus consommé et le plus partagé, c’est-à-dire que la moitié du contenu consommé sur Facebook notamment, ce sont des Reels.’
C’est un chiffre colossal qui illustre un basculement des usages. Les utilisateurs ne viennent plus seulement pour voir des photos de leurs amis, ils viennent pour être divertis par un flux ininterrompu de vidéos courtes. Cette tendance se reflète directement dans les chiffres de nos propres campagnes publicitaires chez J7 Media. En analysant les dépenses de nos clients e-commerce, qui représentent plus d’un million d’euros par trimestre, j’ai observé des évolutions spectaculaires. Par exemple, l’emplacement ‘Stories Facebook’, qui était à la neuvième place de nos dépenses fin 2021, est monté sur le podium pour se classer troisième fin 2022. C’est une croissance phénoménale. Mais le plus impressionnant concerne les Reels eux-mêmes. Bien que l’inventaire publicitaire y soit plus récent, la croissance des dépenses est exponentielle :
‘la croissance de dépenses, c’est quand même entre 400 et 800 %.’
Ces chiffres ne sont pas une anomalie ; ils sont le signe que Meta est en train de devenir, avant tout, une plateforme vidéo.
Stratégies concrètes pour performer avec les Reels et Stories
Face à ce constat, les annonceurs ne peuvent plus se contenter de recycler leurs anciennes créatives. Adapter une image carrée ou une vidéo horizontale au format 9:16 ne suffit pas. Pour performer sur les Reels et les Stories, il faut adopter les codes de ces plateformes. Cela signifie créer du contenu qui ressemble à du contenu organique (User-Generated Content), utiliser des sous-titres visibles car beaucoup regardent sans le son, capter l’attention dans les 3 premières secondes et surfer sur les tendances audio et visuelles. L’authenticité prime sur la production léchée. Une vidéo tournée avec un smartphone mais qui est engageante et pertinente aura souvent de meilleurs résultats qu’un spot publicitaire coûteux qui détonne dans le fil d’actualité. De plus, cette montée en puissance des placements vidéo nous oblige à repenser la structure même de nos campagnes. Laisser Meta gérer les placements automatiquement n’est plus toujours la meilleure option, car l’algorithme a tendance à privilégier les emplacements historiques comme le fil d’actualité. Nous verrons dans la prochaine partie comment des stratégies de tests dédiés à ces nouveaux emplacements peuvent débloquer des niveaux de performance insoupçonnés.
L’explosion de nouveaux placements comme les Reels nous force donc à réévaluer nos certitudes. Les ‘bonnes pratiques’ que nous suivions religieusement depuis des années sont-elles toujours valables ? La réponse est non, et c’est peut-être le changement le plus profond annoncé lors du Performance Marketing Summit.
Adieu le ‘Power 5’, bonjour le ‘Performance 5’ : Les nouvelles règles du jeu
Pendant des années, l’industrie de la publicité Facebook a fonctionné sous la bannière du ‘Power 5’. Il s’agissait de cinq règles d’or, cinq meilleures pratiques édictées par Meta pour garantir les meilleurs résultats possibles. Mais ce dogme est en train de voler en éclats, laissant place à une approche plus nuancée, plus agile, baptisée le ‘Performance 5’.
Le ‘Power 5’ : L’Ancien Testament de la publicité Facebook
Le ‘Power 5’ reposait sur une philosophie simple : faites confiance à l’algorithme et donnez-lui le plus de liberté possible. Chaque règle visait à simplifier la structure du compte pour consolider les données et maximiser l’apprentissage de la machine. On y trouvait :
1. **Le CBO (Campaign Budget Optimization)** : Mettre le budget au niveau de la campagne plutôt que des audiences, pour que Meta le répartisse dynamiquement.
2. **L’Auto Advanced Matching** : Améliorer le tracking en envoyant plus de données clients de manière sécurisée.
3. **La simplification du compte** : Avoir le moins de campagnes et d’audiences possible pour éviter la dispersion du budget.
4. **Les publicités dynamiques** : Recibler automatiquement les visiteurs avec les produits qu’ils ont consultés.
5. **Le placement automatique** : Laisser Meta choisir où diffuser les publicités sur tout son inventaire (Facebook, Instagram, Messenger, etc.).
La logique sous-jacente était claire, comme je l’ai résumé :
‘De toute façon, c’est globalement toutes les toutes les recommandations, c’est surtout ça, on va pas se le cacher, c’est surtout donner de plus en plus de de marge de manœuvre à Meta pour qu’il puisse optimiser au mieux.’
La rupture : quand la simplification atteint ses limites
Cette approche fonctionne très bien pour de nombreux comptes, mais nous avons observé chez J7 Media qu’elle montrait ses limites pour nos plus gros clients, ceux qui dépensent des centaines de milliers d’euros par mois. La recommandation de Meta était d’avoir 3 à 4 campagnes actives. Or, nous avons constaté que certains de nos comptes les plus performants en avaient parfois plus de vingt !
‘On a nos plus gros comptes qui dépensent des centaines de milliers de dollars par mois qui en ont par exemple 21, 21 campagnes.’
Pourquoi cette contradiction ? Parce qu’un algorithme, même très puissant, peut parfois se retrouver piégé. En lui donnant un budget énorme dans une seule campagne, il peut se concentrer sur une poche d’audience qui fonctionne bien au début, mais sans explorer d’autres opportunités potentiellement encore plus rentables. La simplification à l’extrême peut mener à une stagnation des performances à grande échelle.
Le scaling horizontal : la stratégie des champions pour dépenser plus (et mieux)
C’est là qu’intervient une technique que nous utilisons beaucoup : le ‘scaling horizontal’. Le scaling ‘vertical’ classique consiste à augmenter progressivement le budget d’une campagne existante (par exemple de 20%). C’est lent et parfois risqué, car une augmentation trop brusque peut déstabiliser l’algorithme. Le scaling horizontal, lui, consiste à dupliquer les campagnes qui fonctionnent pour attaquer le marché sous différents angles. Au lieu d’ajouter 20€ à une campagne qui tourne à 100€, vous lancez une nouvelle campagne à 100€ ou 200€ à côté. Le résultat est immédiat :
‘et ben bravo, tu viens de scaler ton compte bien plus rapidement.’
Cette méthode permet de tester plus de variables, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et de forcer l’algorithme à explorer de nouvelles opportunités. C’est une approche plus complexe, mais infiniment plus puissante pour atteindre des niveaux de dépenses élevés tout en maintenant la rentabilité.
Le ‘Performance 5’ : vers une approche hybride et agile
Ce que nous faisions de manière empirique a été officialisé par Meta lors du sommet sous le nom de ‘Performance 5’. Cette nouvelle philosophie ne renie pas l’automatisation, mais elle la complète par une dose de contrôle stratégique. L’une des nouvelles règles est de faire énormément de tests, et notamment de tester des emplacements de manière isolée. C’est contre-intuitif par rapport au placement automatique du ‘Power 5’, mais terriblement efficace.
‘Maintenant ça nous ça nous ça nous embête pas de lancer des campagnes qui sont dédiées uniquement à ces emplacements [Reels, Stories] parce qu’on a pu remarquer que si on laisse Meta décider […] bah le budget va nécessairement aller sur les plus gros les plus gros leviers.’
En forçant Meta à dépenser sur des emplacements moins matures comme les Reels, on découvre souvent d’excellents résultats qu’on n’aurait jamais obtenus autrement. Le ‘Performance 5’ est donc l’art de savoir quand faire confiance à la machine et quand la contraindre pour la pousser à découvrir de nouveaux gisements de performance.
Cette tension fascinante entre l’automatisation totale et le contrôle granulaire est parfaitement incarnée par le dernier outil phare de Meta, qui représente à la fois le futur et un défi pour les annonceurs.
Le paradoxe de l’automatisation : Faut-il tout confier à Advantage+ Shopping Campaign ?
Au milieu de cette complexification stratégique, Meta a lancé un type de campagne qui va à l’extrême opposé : les ‘Advantage+ Shopping Campaigns’ (ASC). C’est l’incarnation ultime de la philosophie ‘laissez-nous faire’, une véritable boîte noire conçue pour simplifier la vie des annonceurs, en particulier dans le secteur du e-commerce.
Qu’est-ce que l’Advantage+ Shopping Campaign (ASC) ?
Une campagne ASC est le summum de l’automatisation. Le processus de création est d’une simplicité déconcertante. Vous indiquez le pays que vous ciblez, vous fournissez vos créatifs (images, vidéos, textes), vous fixez un budget, et c’est à peu près tout. Il n’y a plus de sélection d’audiences, plus de choix de placements manuels. Meta prend le contrôle total. L’algorithme va analyser les données de votre pixel, vos audiences existantes, et va chercher les acheteurs potentiels sur l’ensemble de son réseau, en combinant prospection et retargeting de manière dynamique. Comme je l’évoquais, la sophistication est telle que la plateforme va jusqu’à optimiser des détails infimes :
‘Meta va va optimiser jusqu’à la luminosité de de de de ton visuel parce qu’ils ont observé que que ça pouvait impacter justement tes performances.’
C’est une approche qui peut sembler effrayante pour les experts habitués à tout contrôler, mais les premiers résultats sont souvent très impressionnants, surtout pour les comptes ayant un historique de données conséquent.
Le conseil de l’expert : pourquoi vous devez la tester dès maintenant
Alors, faut-il abandonner les stratégies complexes de scaling horizontal pour tout miser sur les ASC ? La réponse est non. L’approche la plus intelligente est de faire cohabiter les deux. Mais s’il y a une seule chose à retenir, c’est l’importance d’être un ‘early adopter’. C’est une règle d’or en marketing digital : lorsqu’une plateforme majeure lance une nouvelle fonctionnalité, elle a désespérément besoin de données pour la roder et prouver son efficacité. Pour encourager l’adoption, elle a donc tendance à favoriser algorithmiquement les annonceurs qui jouent le jeu. C’est pourquoi mon conseil principal pour tout annonceur e-commerce est simple :
‘renseignez-vous là-dessus et essayez d’être très très agile et de vous adapter en fait à tout ce qui sort de manière générale. […] à chaque fois qu’il y a une nouvelle fonctionnalité qui sort, essayez de la tester parce que il est fort probable que Meta vous mette de l’avant vu qu’il a besoin de donner d’annonceurs pour pour pouvoir analyser.’
Allouez une partie de votre budget pour tester les campagnes Advantage+ Shopping. Mesurez leurs performances par rapport à votre structure de campagnes classique. Vous pourriez être surpris des résultats et, dans tous les cas, vous engrangerez des apprentissages précieux sur la direction que prend la plateforme.
Conclusion : Naviguer avec agilité dans le nouvel écosystème Meta
Le message de Meta est clair : l’ère de la publicité digitale telle que nous la connaissions est révolue. Nous entrons dans une nouvelle phase, façonnée par trois forces majeures. La première est transactionnelle, avec l’arrivée du shopping intégré qui vise à créer un écosystème fermé et sans friction, résolvant au passage la crise du tracking. La deuxième est une révolution du contenu, où la vidéo verticale courte, incarnée par les Reels, n’est plus une option mais le centre de gravité de la consommation et de l’engagement. La troisième est stratégique, avec un abandon des dogmes rigides du ‘Power 5’ au profit d’une approche plus agile et sophistiquée, le ‘Performance 5’, qui marie intelligemment l’automatisation brute et le contrôle humain.
Pour les annonceurs, cela implique une transformation profonde. Il ne s’agit plus seulement de maîtriser des outils, mais de développer une agilité stratégique. Il faut être capable de produire des créatifs adaptés aux codes des Reels, de comprendre quand simplifier avec une campagne Advantage+ et quand complexifier avec du scaling horizontal, et surtout, d’adopter une culture du test permanent. Les stratégies qui fonctionnaient hier sont peut-être déjà obsolètes. Le succès en 2023 et au-delà appartiendra à ceux qui sauront lire ces signaux, s’adapter rapidement et ne jamais cesser d’apprendre. La plateforme Meta est plus complexe, mais aussi plus puissante que jamais. À vous de jouer.
Questions fréquentes sur l’avenir de la publicité Facebook (FAQ)
1. Qu’est-ce que le ‘Facebook Ads Shopping’ et comment va-t-il changer l’e-commerce ?
Le ‘Facebook Ads Shopping’ est une nouvelle fonctionnalité majeure qui permettra aux utilisateurs d’acheter des produits directement depuis une publicité sur Facebook ou Instagram, sans jamais quitter l’application. Au lieu d’être redirigé vers un site externe, l’utilisateur verra une fenêtre native s’ouvrir pour finaliser son achat. Pour les e-commerçants, c’est une révolution car cela résout le problème de la perte de données de conversion causée par l’iOS 14. En gardant tout le processus en interne, Meta garantit un suivi des conversions à 100%, ce qui permet à son algorithme d’optimiser les campagnes de manière beaucoup plus efficace et précise.
‘Le Facebook Ads shopping est en passe de devenir réalité. […] On ne peut pas acheter directement sur Facebook ou Instagram. C’est-à-dire que nous en tant que publicitaire, on est obligé d’envoyer les gens sur un site e-commerce par exemple pour que l’achat se fasse. Le problème […] c’est que lorsqu’on envoie quelqu’un à l’extérieur de Facebook, on a une chance de perdre cette conversion.’
2. Les Reels sont-ils vraiment si importants pour ma stratégie publicitaire ?
Absolument, et leur importance est critique. Les Reels ne sont plus un format secondaire ; ils représentent désormais la moitié de tout le contenu consommé sur Facebook. Les dépenses publicitaires sur cet emplacement connaissent une croissance exponentielle, entre 400% et 800% sur quelques trimestres seulement. Ignorer les Reels, c’est se priver d’une part massive de l’attention des utilisateurs. Il est crucial non seulement d’y diffuser des publicités, mais surtout de créer des contenus spécifiquement conçus pour ce format : vidéo verticale, courte, authentique et engageante, qui s’intègre naturellement dans le flux de l’utilisateur.
‘Marc Zuckerberg, on avait parlé, […] globalement nous expliquer que les Reels étaient en train de devenir le contenu le plus consommé et le plus partagé, c’est-à-dire que la moitié du contenu consommé sur sur Facebook notamment, ce sont des Reels. Donc là pour le coup, ça a été un pari gagnant pour Marc Zuckerberg.’
3. Quelle est la différence entre le ‘Power 5’ et le nouveau ‘Performance 5’ de Meta ?
Le ‘Power 5’ était l’ancienne doctrine de Meta, qui prônait la simplification maximale des comptes publicitaires et une confiance aveugle en l’automatisation (budget au niveau de la campagne, placements automatiques, etc.). Le ‘Performance 5’ est une évolution plus nuancée. Il reconnaît que pour les annonceurs avancés, une approche trop simpliste peut limiter la performance. Le ‘Performance 5’ encourage donc une approche hybride : utiliser l’automatisation puissante de Meta, mais la guider par des tests intensifs et stratégiques, notamment en isolant certains placements comme les Reels ou les Stories dans des campagnes dédiées pour forcer l’algorithme à y dépenser et à y trouver de la performance.
‘On a énormément avancé avec cette bannière de se dire c’est Meta qui a raison et cetera et cetera. Et au final nous sur les deux dernières années, on a fait énormément de tests qui nous ont prouvé que […] tous nos plus gros comptes n’ont pas nécessairement n’utilisent pas nécessairement la simplification du compte.’
4. C’est quoi le ‘scaling horizontal’ et pourquoi est-ce mieux que d’augmenter simplement mon budget ?
Le ‘scaling vertical’ traditionnel consiste à augmenter le budget d’une campagne existante (par ex., de 100€ à 120€). C’est une méthode lente. Le ‘scaling horizontal’ est une stratégie plus agressive et souvent plus efficace pour les gros budgets. Au lieu d’augmenter le budget d’une campagne, vous la dupliquez pour en lancer une nouvelle avec un budget similaire ou supérieur. Cela permet de ‘scaler’ (augmenter les dépenses) beaucoup plus rapidement. Cette technique force également l’algorithme de Meta à explorer de nouvelles poches d’audience au lieu de rester sur celles qu’il connaît déjà, ce qui peut débloquer de nouveaux paliers de performance et réduire la fatigue publicitaire.
‘Une des techniques que qu’on utilise pas mal chez nous et qui a apporté ses fruits, c’est de scaler de manière horizontale, c’est-à-dire ouvrir d’autres campagnes à côté. […] au lieu de scaler ta campagne de 20 %, […] et bien tu en ouvres une autre à côté, tu la mets à 100 dollars ou à 200 dollars, et ben bravo, tu viens de scaler ton compte bien plus rapidement.’
5. Faut-il abandonner le contrôle manuel et tout miser sur les campagnes Advantage+ Shopping ?
Non, il ne faut pas voir cela comme un choix binaire. Les campagnes Advantage+ Shopping (ASC) sont un outil d’automatisation extrêmement puissant où vous donnez à Meta le contrôle quasi-total. Elles sont très efficaces et doivent absolument être testées. Cependant, la meilleure stratégie consiste à les faire coexister avec une structure de campagnes plus manuelle où vous appliquez des techniques comme le scaling horizontal et le test d’emplacements. Les ASC peuvent servir de socle de performance stable, tandis que vos campagnes manuelles vous permettent d’expérimenter, d’innover et de scaler de manière plus contrôlée et agressive lorsque vous identifiez une opportunité.
‘Je dirais de se renseigner sur l’Advantage Shopping Campaign parce que bien que je recommande quand même de de de de savoir un peu tordre ce que Meta nous demande de faire, c’est quand même bien de se renseigner parce que évidemment Meta lorsqu’il lance une nouvelle fonctionnalité, il a qu’une envie, c’est qu’on l’utilise.’
6. Si je débute avec la publicité Facebook, dois-je appliquer ces stratégies avancées ?
C’est une excellente question. Il y a un clivage dans l’approche. Si vous débutez ou avez un budget modeste, il est souvent plus sage de commencer par respecter les meilleures pratiques de base de Meta, qui s’apparentent à l’ancien ‘Power 5’ et aux campagnes Advantage+. C’est une base solide pour obtenir de premiers résultats. Les stratégies avancées comme le scaling horizontal ou le test granulaire des emplacements sont plus pertinentes une fois que vous avez atteint un certain niveau de dépenses et de maturité. Il faut d’abord apprendre à marcher avec les outils simples avant de se mettre à courir avec les techniques complexes pour ne pas complexifier inutilement la gestion.
‘Cette partie du clivage entre guillemets, c’est bon pour arriver à un certain résultat. En fait, c’est surtout ça qu’il faut comprendre, c’est que pour marcher en Facebook Ads, on vise d’abord ce genre de de pratiques et dès lors que tu as une base qui est solide […] et ben dans ces cas-là, on va se mettre à courir et là on va tester des choses qui vont un peu à l’encontre de ce qui a été dit depuis longtemps.’




