Ad Blockers : Comment Transformer une Menace en Opportunité pour Votre Marketing Digital
Le web gratuit est un pacte tacite. Un échange de bons procédés où l’accès illimité à l’information, au divertissement et aux services se monnaie contre quelques secondes de notre attention. Pourtant, ce pacte a été brisé. Des années de surenchère publicitaire, de formats toujours plus intrusifs et d’expériences utilisateur dégradées ont poussé des millions d’internautes à se rebeller silencieusement en installant un ad blocker. Ce qui semblait être une simple nuisance pour les marketeurs est devenu une crise profonde, non seulement en termes de revenus, mais aussi, et c’est peut-être plus grave encore, en termes de données. Je suis Antoine Ferrier-Batner, fondateur d’Adback, et depuis des années, j’analyse ce phénomène. Mon constat est sans appel : ignorer l’audience sous ad blocker, c’est accepter de naviguer à l’aveugle. Car le véritable problème n’est pas seulement la publicité que vous ne diffusez pas, mais l’audience que vous ne voyez plus. Ces ‘utilisateurs fantômes’ faussent vos analytics, invalident vos modèles d’attribution et vous privent d’une part significative de votre marché. Loin d’être une simple technologie de contournement, notre mission chez Adback est de réparer ce pacte brisé. Il ne s’agit pas de forcer la publicité, mais de comprendre les raisons de son rejet pour proposer un modèle plus juste, plus respectueux et, in fine, plus performant. Cet article n’est pas un plaidoyer contre les ad blockers, mais un guide pour comprendre cet écosystème complexe et transformer ce qui apparaît comme une menace en une véritable opportunité stratégique.
La genèse d’un paradoxe : pourquoi les ad blockers sont-ils devenus la norme ?
Pour comprendre comment résoudre le problème des ad blockers, il faut d’abord en comprendre l’origine. Ce n’est pas un phénomène né du hasard ou d’une aversion fondamentale pour la publicité. C’est une réaction épidermique, une réponse logique et prévisible à des années de dérives. Les internautes ne se sont pas réveillés un matin en se disant ‘je déteste les marques’. Ils ont simplement cherché une solution pour retrouver une expérience de navigation acceptable. C’est cette quête de sérénité numérique qui a fait des ad blockers un standard, un outil quasi indispensable pour une part croissante de la population. Comprendre cette dynamique est la première étape pour reconstruire un dialogue et un modèle économique durable pour le web.
L’expérience utilisateur brisée : la vraie raison de la révolte
La cause première de l’adoption massive des ad blockers est simple : l’exaspération. Personne n’installe un plugin sur son navigateur par plaisir, mais par nécessité. Nous sommes tous passés par là : tenter de lire un article interrompu par une vidéo en lecture automatique, fermer trois pop-ups successifs pour accéder au contenu, ou cliquer par erreur sur un habillage de site qui se charge tardivement. Comme je l’expliquais, la motivation principale est une lutte contre les mauvaises pratiques :
‘c’est notamment comme je le disais, tout ce qui est anti mauvaise pub, c’est-à-dire anti format intrusif, anti pré-role vidéo, anti habillage qui se charge lentement et quand on clique dessus finalement on a cliqué par erreur parce qu’on voulait cliquer sur un lien sur la page. anti intersticiel lorsqu’on est sur mobile bref anti format intrusif.’
Cette accumulation de frustrations a créé un sentiment de rejet. L’internaute a senti que son temps et son attention n’étaient plus respectés. La publicité, au lieu d’accompagner le contenu, le cannibalisait. L’ad blocker est donc devenu un bouclier, un moyen de reprendre le contrôle sur son propre environnement digital. Ce n’est pas un acte militant contre l’économie du web, mais un geste de légitime défense numérique.
Une responsabilité partagée : à qui la faute ?
Face à ce constat, il est tentant de chercher un coupable. Sont-ce les éditeurs, trop gourmands en espaces publicitaires ? Les annonceurs, obnubilés par la visibilité à tout prix ? Les agences, qui poussent des formats toujours plus ‘impactants’ ? La réalité est que la responsabilité est collective. C’est une chaîne de décisions qui a mené à cette situation.
‘Ah ben je pense qu’on peut tous se jeter la pierre en tout cas nous appartenant au secteur de la publicité. De toute façon, on sait que chaque intermédiaire et chaque source a eu son origine dans l’explosion des formats intrusifs mais ça va de l’éditeur à l’annonceur en passant par les agences et les plateformes.’
Le cycle est connu : la baisse de la valeur des espaces publicitaires (CPM) a poussé les éditeurs à multiplier les formats pour maintenir leurs revenus. En parallèle, la pression sur la performance a encouragé l’émergence de formats très visibles, souvent au détriment de l’expérience utilisateur. Chaque acteur, en optimisant sa propre performance à court terme, a contribué à dégrader l’écosystème global à long terme. Il n’y a pas un seul coupable, mais une dérive systémique dont les ad blockers sont le symptôme le plus visible.
Chiffres à l’appui : quantifier le phénomène ad blocker
Pour bien saisir l’enjeu, il faut mettre des chiffres sur cette réalité. Le phénomène n’est pas marginal, il est structurel. En France et en Europe, les statistiques sont éloquentes. Sur ordinateur de bureau, l’environnement historique du web, la situation est critique :
‘on est sur donc sur tout ce qui est donc format desktop sur ordinateur de bureau, on est sur un internaute sur trois voir un internaute sur 4 qui utilise un bloqueur de publicité.’
Cela signifie qu’entre 25% et 33% de votre audience desktop est potentiellement invisible et inatteignable par vos campagnes publicitaires traditionnelles. Sur mobile, bien que le taux soit plus faible en Europe (environ 1 internaute sur 10), la tendance asiatique est un signal d’alarme. Là-bas, le mobile est le premier écran et les taux d’adoption sont similaires à ceux du desktop chez nous. C’est un indicateur avancé de ce qui nous attend. Ces pourcentages ne représentent pas seulement une perte de revenus directs. Ils représentent une perte de ‘reach’, une incapacité à toucher une part significative de votre cible, notamment les plus jeunes et les plus technophiles, qui sont souvent les premiers à adopter ces outils.
Ce n’est plus une simple question de monétisation pour les éditeurs. Pour un annonceur, cela signifie qu’une partie importante de son plan média part à la poubelle avant même d’avoir été diffusée. Pour un e-commerçant, cela veut dire qu’une frange non négligeable de ses visiteurs potentiels ne sera jamais exposée à ses offres promotionnelles ou à ses campagnes de retargeting. Le problème est donc global et impacte l’ensemble de la chaîne de valeur du marketing digital.
Au-delà de la publicité : la face cachée de l’iceberg ad blocker
Si la perte de revenus publicitaires est la conséquence la plus évidente des ad blockers, elle masque une réalité bien plus insidieuse et dommageable pour les entreprises : la perte de données. La plupart des marketeurs l’ignorent, mais un ad blocker ne se contente pas de bloquer les bannières. Il bloque une grande partie des scripts tiers qui tournent sur une page web. Et parmi ces scripts, on retrouve l’ensemble des outils qui constituent le socle de la prise de décision digitale : les solutions d’analytics, les outils de mesure d’audience, les pixels de conversion, les plateformes d’attribution. En pensant se protéger de la publicité, l’utilisateur se rend invisible aux yeux des systèmes de mesure. C’est l’émergence d’une audience fantôme qui visite votre site, consomme votre contenu, et parfois même achète vos produits, sans que vous puissiez le savoir ou le mesurer correctement.
Les ‘utilisateurs fantômes’ : quand votre Google Analytics vous ment
Chaque jour, des millions de décisions stratégiques sont prises sur la base de données analytics. Or, une partie de ces données est fondamentalement erronée. Pourquoi ? Parce qu’une part significative de votre audience n’y apparaît tout simplement pas. Les bloqueurs ne font pas de distinction fine : un script est un script.
‘il faut savoir qu’il y a au moins 50 à 60 % des bloqueur qui bloquent les outils analytics donc que ça soit des Google Analytic Google Analytics, Internet mais également l’ensemble des DMP du marché.’
Imaginez que 15 à 20% de vos visiteurs n’existent pas dans vos rapports. Vous analysez des parcours clients incomplets, vous mesurez des taux de rebond faussés, vous évaluez la popularité de vos contenus sur une base partielle. Vous pilotez votre stratégie digitale avec un tableau de bord qui a une énorme tache aveugle. Ces ‘utilisateurs fantômes’ ne sont pas une abstraction, ce sont de vrais clients potentiels dont vous ignorez le comportement, les sources d’acquisition et la contribution à votre chiffre d’affaires.
L’effet domino sur l’attribution et le CRM
Cette perte de visibilité analytique a des conséquences désastreuses en cascade. Le maillon le plus touché est l’attribution marketing. Comment évaluer la performance de vos canaux d’acquisition si vous ne voyez pas toutes les conversions ?
‘En moyenne 15 % des utilisateurs du e-commerçant ne remontent pas dans les outils d’attribution traditionnelle.’
Cela signifie qu’un e-commerçant pourrait, par exemple, attribuer une vente à un canal comme le trafic direct ou le SEO, alors qu’elle a été initiée par une campagne d’affiliation ou de retargeting dont le pixel de tracking a été bloqué. Sur la base de ces données erronées, il pourrait décider de couper les budgets d’un levier qu’il juge non rentable, alors que ce dernier contribue activement à ses ventes de manière invisible. L’impact va même jusqu’aux outils CRM. Pour un organisme de crédit, par exemple, si l’outil analytics ne remonte pas la visite d’un prospect, tout le système de relance client (email, téléphone) qui en dépend ne se déclenchera jamais. C’est autant d’opportunités commerciales perdues à cause d’un biais technique ignoré.
Redonner de la valeur à 100% de votre audience
La première étape de notre travail chez Adback consiste précisément à combler ce fossé de données. Avant même de parler de monétisation, il s’agit de redonner aux entreprises une vision complète et fiable de leur audience. Notre technologie ne se contente pas de réafficher des publicités ; elle garantit que les scripts de mesure essentiels, comme ceux de Google Analytics, sont correctement exécutés. En réintégrant ces utilisateurs fantômes dans les statistiques, nous permettons à nos clients de reprendre des décisions basées sur une image complète de la réalité. C’est une démarche fondamentale de ‘business intelligence’. Pour un éditeur, cela signifie pouvoir valoriser son inventaire sur la base de son audience réelle et non d’une audience amputée. Pour un e-commerçant, c’est la capacité à optimiser ses budgets marketing avec précision et à ne plus laisser de côté 15% de son chiffre d’affaires potentiel.
Cette réconciliation des données est la pierre angulaire d’une stratégie digitale saine. Sans une mesure fiable, toute optimisation n’est que conjecture. En rendant visible l’invisible, nous redonnons aux marketeurs le pouvoir de comprendre et d’agir sur l’intégralité de leur marché.
La philosophie Adback : reconstruire la confiance au lieu de forcer le passage
Face à la montée des ad blockers, deux approches s’opposent. La première est celle de la confrontation, une course à l’armement technologique où l’on cherche à forcer le passage à tout prix. C’est ce que j’appelle la ‘monétisation brutale’. Cette approche est non seulement peu efficace à long terme, mais elle renforce le sentiment de rejet de l’utilisateur. La seconde approche, celle que nous défendons chez Adback, est celle du dialogue et de l’intelligence. Nous partons du principe que l’utilisateur d’ad blocker n’est pas un ennemi, mais un consommateur exigeant qui envoie un signal fort. Notre rôle n’est pas de l’ignorer, mais de le comprendre pour lui proposer un nouvel équilibre, où la monétisation du contenu cohabite avec le respect de son expérience. Il ne s’agit pas de contourner pour contourner, mais de reconstruire un pont de confiance.
Le contournement intelligent vs la monétisation brutale
Notre ADN repose sur l’analyse et la data. Nous ne considérons pas l’audience sous ad blocker comme un bloc monolithique. Il existe une multitude de profils, du militant ‘anti-pub’ le plus radical à l’utilisateur simplement agacé par les formats intrusifs. Notre technologie permet d’identifier ces nuances.
‘Ce que l’on va faire, c’est que l’on va mettre différents profils sur ces utilisateurs d’blocker du plus réfractaire au moins réfractaire à la publicité et en fonction justement de ce profil là, on va adresser les meilleures solutions pour pouvoir rentabiliser, monétiser ou retrouver la data perdu.’
Cette segmentation nous permet d’adapter notre réponse. Pour certains, il s’agira simplement de réactiver les outils de mesure sans afficher de publicité. Pour d’autres, plus ouverts, nous pourrons diffuser une publicité légère et non intrusive. Cette approche chirurgicale est à l’opposé des solutions qui cherchent à réafficher l’intégralité des publicités bloquées, sans distinction. Nous ne sommes pas là pour recréer les conditions qui ont poussé l’utilisateur à installer un bloqueur en premier lieu.
L’indice de pression publicitaire : notre garde-fou
Le concept central de notre approche est ‘l’indice de pression publicitaire’. C’est une mesure qui nous permet de trouver le point d’équilibre parfait entre la nécessité de monétiser pour l’éditeur et le besoin de confort de lecture pour l’utilisateur. Nous sommes convaincus d’une chose : l’internaute vient avant tout pour le contenu. La publicité ne doit jamais prendre le pas sur lui.
‘La publicité doit accompagner le contenu et non pas l’inverse. Et c’est l’indice de pression publicitaire qui nous permet bah justement de mesurer cet équilibre là.’
Concrètement, cela signifie que nous allons diffuser la publicité de manière parcimonieuse et contrôlée. Nous n’allons pas remplacer dix formats intrusifs par dix autres formats. Nous allons plutôt sélectionner les emplacements les plus pertinents et les moins dérangeants, en limitant le nombre de publicités par page. L’objectif est que la présence publicitaire soit acceptée, voire perçue comme une juste contrepartie pour l’accès à un contenu de qualité, et non comme une agression. C’est ce respect de l’utilisateur qui garantit la durabilité de notre modèle.
Des résultats concrets : plus de revenus, plus de données, sans perdre de trafic
Cette philosophie du respect et de l’intelligence n’est pas qu’une posture, elle se traduit par des résultats tangibles et mesurables. Pour les éditeurs, l’impact est massif. Nous parvenons à restaurer une part très significative de leurs pertes.
‘En terme de monétisation, on arrive à récupérer jusqu’à 70 80 % des revenus perdus, ce qui est quand même assez énorme tout en conservant l’intégralité du trafic.’
Il est crucial de souligner ce dernier point : nous le faisons sans générer de frustration et donc sans faire fuir les visiteurs. Mieux encore, en réintégrant leur audience fantôme dans les analytics, nous augmentons mécaniquement la valeur perçue de leur site. Pour les annonceurs, les résultats sont tout aussi probants. En touchant une audience qualifiée et moins sollicitée, les campagnes sont souvent plus performantes. Nous avons observé pour des annonceurs automobiles un ‘reach’ (portée) augmenté de plus de 12% et des performances, en termes de taux de clic et de ventes, jusqu’à trois fois supérieures à celles observées sur l’audience non bloquée. Cela prouve que lorsqu’elle est diffusée de manière intelligente et respectueuse, la publicité fonctionne, même auprès d’une cible a priori sceptique.
Le futur de la publicité en ligne : consentement, first-party et éthique
Le monde de la publicité digitale est en pleine mutation. Entre la pression réglementaire comme le RGPD, les évolutions technologiques des navigateurs et la prise de conscience des utilisateurs, les anciennes méthodes ne fonctionnent plus. Tenter de s’accrocher à un modèle basé sur le tracking de masse et l’opacité est une stratégie vouée à l’échec. L’avenir appartient à ceux qui sauront allier performance et transparence, technologie et éthique. La problématique des ad blockers n’est qu’une facette de cette transformation plus large. Pour y répondre durablement, il faut repenser les fondations de la publicité en ligne, en plaçant le consentement de l’utilisateur et la qualité de l’expérience au cœur de la démarche.
Le mythe de l’utilisateur ‘anti-pub’ et la leçon du RGPD
L’un des enseignements les plus contre-intuitifs de notre expérience est la remise en cause du cliché de l’utilisateur ‘anti-pub’. Nos données montrent une réalité bien plus nuancée. Lorsqu’on leur demande leur avis de manière claire, une écrasante majorité des utilisateurs d’ad blockers accepte le principe de l’échange.
‘Plus de 85 % des utilisateurs d’ad blocker acceptent et donnent leur consentement pour être traqués justement et pour diffuser de la publicité. Ce qui est ce qui peut sembler complètement paradoxal.’
Ce chiffre est une véritable leçon. Il démontre que le problème n’est pas la publicité en soi, mais son exécution. L’utilisateur est prêt à accepter la publicité s’il sent qu’il a le contrôle, que ses choix sont respectés et que l’expérience reste de qualité. Le RGPD, souvent perçu comme une contrainte, a en réalité clarifié les règles du jeu et renforcé l’idée que le consentement est la base de toute relation durable. Notre approche s’inscrit pleinement dans cette logique : nous ne diffusons aucune publicité aux 15% restants qui refusent explicitement le consentement, respectant ainsi leur choix souverain.
Le jeu du chat et de la souris est terminé : l’avènement du first-party
Pendant des années, la lutte contre les ad blockers a ressemblé à un jeu du chat et de la souris, avec des technologies de blocage et de contournement qui évoluaient sans cesse. Cette ère est révolue. La solution durable réside dans un changement d’architecture technique fondamental : le passage au ‘first-party’. Concrètement, au lieu d’appeler des scripts publicitaires depuis des domaines tiers (facilement identifiables et bloquables), notre technologie s’intègre directement sur les serveurs de nos clients.
‘On est passé… intégralement en first party. Donc on est directement sur les serveurs des sites médias… et ça cela permet de diffuser la publicité comme le contenu est diffusé. Et donc finalement, on assimile la publicité au contenu.’
La publicité est alors servie depuis le même domaine que le site lui-même, la rendant techniquement indiscernable du contenu légitime. C’est un peu comme la cape d’invisibilité d’Harry Potter : si l’on bloque la publicité, on bloque aussi le contenu. Cette approche met fin à la course à l’armement et assure une pérennité à la solution, tout en garantissant un meilleur contrôle et une plus grande sécurité pour l’éditeur.
Vers un web payant ? Le faux débat
Face à ces défis, certains prônent une solution radicale : la fin du web gratuit et le passage à un modèle par abonnement. Si ce modèle est viable pour quelques médias de niche à très forte valeur ajoutée comme Mediapart ou le New York Times, il est totalement irréaliste à l’échelle du web. L’immense majorité des internautes n’est pas prête à payer pour accéder à l’information. L’analogie avec la télévision est parlante : personne ne veut voir son film coupé par la pub, mais très peu sont prêts à payer pour l’éviter.
‘Si on passait un internet tout payant. Là, pour moi, on aurait une fracture numérique encore beaucoup beaucoup plus forte et on aurait un internet qui soit accessible uniquement à une petite minorité et non pas à la majorité.’
La publicité, malgré ses défauts, reste le moteur démocratique du web. Elle garantit un accès universel à la connaissance et au service. La véritable question n’est donc pas de la supprimer, mais de la réformer. Il s’agit de trouver le juste milieu, un modèle où la publicité est suffisamment présente et efficace pour financer la création de contenu de qualité, tout en étant suffisamment discrète et pertinente pour être acceptée par les utilisateurs.
Conclusion : L’ad blocker, un dialogue à réinventer
L’ad blocker n’est pas un ennemi à abattre. C’est un messager. Il est le symptôme d’un système publicitaire qui, pendant des années, a privilégié le volume à la valeur et l’intrusion à la pertinence. Tenter de le combattre par la force est une impasse. La seule voie viable est de comprendre le message qu’il nous envoie : les internautes exigent le respect. Respect de leur temps, de leur attention et de leurs données. Chez Adback, nous avons bâti notre technologie et notre philosophie sur cette conviction. En combinant une analyse fine des comportements, une pression publicitaire maîtrisée et une architecture first-party robuste, nous prouvons qu’il est possible de réconcilier monétisation et expérience utilisateur. Pour les éditeurs et les annonceurs, le plus grand risque aujourd’hui n’est pas l’existence des ad blockers, mais l’ignorance de l’audience qu’ils représentent. Cette audience fantôme, jeune, technophile et exigeante, est une part vitale de votre marché. Cesser de l’ignorer, réapprendre à lui parler et lui redonner de la valeur, voilà le véritable enjeu. Il ne s’agit pas seulement de récupérer des revenus perdus, mais de participer à la construction d’un écosystème publicitaire plus sain, plus transparent et, finalement, plus durable pour tous.
Questions fréquentes (FAQ)
1. Qu’est-ce qu’un ad blocker et pourquoi est-il si populaire ?
Un ad blocker, ou bloqueur de publicité, est le plus souvent un plugin que l’on installe sur son navigateur web (Chrome, Firefox, Safari) pour empêcher l’affichage des publicités et le fonctionnement de certains scripts de suivi. Sa popularité massive vient d’une réaction directe des internautes à des années de publicité en ligne jugée trop agressive. Il s’agit d’une réponse à une expérience de navigation dégradée par des formats qui prennent le pas sur le contenu. L’objectif de l’utilisateur n’est pas de nuire au modèle économique du web, mais de retrouver un confort de lecture et un contrôle sur son environnement numérique.
‘L’origine de l’installation d’un bloc, il est diverses et variés. Mais pour une majorité, c’est notamment… tout ce qui est anti mauvaise pub, c’est-à-dire anti format intrusif, anti pré-role vidéo, anti habillage qui se charge lentement… bref anti format intrusif.’
2. Quel est le véritable impact d’un ad blocker au-delà du blocage des publicités ?
L’impact le plus méconnu mais le plus grave des ad blockers est le blocage des outils de mesure et de tracking. Au-delà des bannières publicitaires, ils empêchent l’exécution de scripts essentiels comme Google Analytics, les pixels de conversion ou les tags des plateformes d’attribution. La conséquence est la création d’une ‘audience fantôme’ : une part significative de vos visiteurs (jusqu’à 15% pour un e-commerçant) devient invisible. Cela fausse l’ensemble de vos données, rend vos modèles d’attribution marketing caducs et peut conduire à de mauvaises décisions stratégiques basées sur une vision incomplète de votre trafic et de vos conversions.
‘En bloquant en fait ces systèmes là, justement ça impacte naturellement la visibilité justement des des des utilisateurs, c’est ce que j’appelle des utilisateurs fantômes.’
3. Comment Adback parvient-il à afficher des publicités aux utilisateurs d’ad blockers sans être bloqué ?
Adback utilise une approche technologique avancée dite ‘first-party’. Contrairement aux scripts publicitaires classiques qui sont appelés depuis des serveurs tiers (et donc facilement bloqués), notre technologie est intégrée directement sur les serveurs de nos clients (éditeurs, e-commerçants). La publicité et les scripts de mesure sont ainsi servis depuis le même nom de domaine que le contenu du site lui-même. Pour un ad blocker, la publicité devient indiscernable du contenu légitime. Bloquer la publicité reviendrait donc à bloquer l’intégralité du site. C’est une méthode qui met fin au jeu du chat et de la souris.
‘On est passé… intégralement en first party. Donc on est directement sur les serveurs des sites médias… Et donc finalement, on assimile la publicité au contenu et on est une sorte de on a un camouflage qui permet justement de faire en sorte que lorsque la publicité est affichée, c’est comme si le contenu était affiché.’
4. Les utilisateurs d’ad blockers sont-ils vraiment contre toute forme de publicité ?
Non, et c’est l’un des enseignements les plus importants de nos analyses. L’utilisateur d’ad blocker n’est pas fondamentalement ‘anti-pub’, il est ‘anti-mauvaise-pub’. La preuve la plus flagrante est que, lorsqu’on leur demande leur autorisation de manière transparente dans le cadre du RGPD, une très large majorité d’entre eux accepte de recevoir de la publicité et d’être suivi. Ce chiffre démontre qu’ils comprennent et acceptent le pacte du web gratuit : du contenu de qualité en échange d’une publicité respectueuse. Leur démarche est un rejet de l’abus, pas du principe.
‘Plus de 85 % des utilisateurs d’ad blocker acceptent et donnent leur consentement pour être traqués justement et pour diffuser de la publicité. Ce qui est ce qui peut sembler complètement paradoxal.’
5. En quoi la récupération des données analytics est-elle aussi cruciale que la récupération des revenus publicitaires ?
La récupération des données est peut-être même plus cruciale, car elle est le fondement de toute stratégie digitale. Sans données fiables, un annonceur ne peut pas optimiser ses budgets, un e-commerçant ne peut pas comprendre ses parcours clients et un éditeur ne peut pas valoriser correctement son audience. En rendant visible l’audience fantôme, Adback permet de corriger des biais importants dans l’attribution des ventes et la compréhension du comportement utilisateur. Pour certains de nos clients, comme des organismes de crédit, la fiabilité de l’analytics conditionne l’efficacité de tous leurs outils CRM et de relance commerciale.
‘Leur outil analytics, de leur outil analytics dépend tout leur outil CRM de relance client que ça soit par mail, par téléphone et cetera. Et donc en justement en comblant ce manque de 15 %, bah c’est autant de de de de relance et de et de d’outils d’attribution marketing qui peuvent permettre d’augmenter les ventes par la suite.’
6. Est-ce que l’utilisation d’une solution comme Adback est conforme au RGPD ?
Absolument. Notre approche est entièrement construite sur le respect du consentement de l’utilisateur, qui est le pilier du RGPD. Nous nous intégrons aux bannières de consentement (CMP) existantes. Si un utilisateur, même équipé d’un ad blocker, donne son consentement, nous activons nos services (mesure et/ou publicité). S’il refuse, nous ne faisons rien. Le fait que 85% des utilisateurs d’ad blockers donnent leur consentement prouve que notre démarche est bien accueillie. Nous considérons que le RGPD est une excellente chose pour l’écosystème, car il assainit les pratiques et replace le choix de l’utilisateur au centre du jeu.
‘Privacy, RGPD, ce sont des bonnes choses pour le secteur de la publicité, ça permet de de de d’assainir le le système et d’éviter toutes les dérives que l’on a pu voir.’
7. Pourquoi le modèle de l’internet payant n’est-il pas une solution universelle au problème des ad blockers ?
Le modèle payant ne fonctionne que pour une minorité de médias de niche à très haute valeur ajoutée et pour une petite fraction d’utilisateurs prêts à payer. L’appliquer à l’ensemble du web serait irréaliste et créerait une fracture numérique majeure. L’immense majorité des internautes n’est pas disposée à payer pour chaque site qu’elle consulte. L’expérience montre que, mis face au choix entre payer un abonnement ou accepter une publicité raisonnable, le public choisit la publicité. Elle reste le modèle économique le plus démocratique, car elle permet un accès gratuit et universel au contenu.
‘Si on passait un internet tout payant… on aurait une fracture numérique encore beaucoup beaucoup plus forte et on aurait un internet qui soit accessible uniquement à une petite minorité et non pas à la majorité.’
8. Quelle est la prochaine grande menace pour la publicité en ligne après les ad blockers sur desktop ?
Sans aucun doute, le mobile. Actuellement en Europe, le taux d’équipement en ad blockers sur mobile est plus faible que sur desktop, mais c’est un calme avant la tempête. L’expérience publicitaire sur mobile est souvent encore plus intrusive et dégradée que sur ordinateur. En regardant le marché asiatique, où un internaute sur trois ou quatre utilise un ad blocker sur mobile, on a un aperçu de notre avenir proche. Le mobile est le premier écran pour de plus en plus de gens, et si l’industrie publicitaire ne s’assainit pas rapidement sur cet environnement, la vague de blocage sera encore plus violente.
‘Sur l’avenir des bloqueur, pour moi, il est mobile. S’il y a un internaute sur trois en Asie qui a un bloc sur mobile, voilà, on je pense qu’ils sont juste précurseurs par rapport à notre consommation.’




