Dans la tête d’un Growth Hacker : bien plus qu’un simple mot à la mode
Le terme ‘Growth Hacker’ flotte dans l’écosystème digital comme une promesse magique, un titre presque mythique. On imagine souvent un personnage mystérieux, mi-magicien mi-développeur, capable de générer des millions d’utilisateurs avec une seule ligne de code. Cette image, bien que séduisante, occulte la réalité d’une discipline rigoureuse, créative et profondément stratégique. Le Growth Hacking n’est pas un tour de passe-passe, mais une mentalité, un processus et un ensemble de compétences au service d’un seul et unique objectif : la croissance. Mais pas n’importe quelle croissance. Une croissance rapide, durable et, si possible, exponentielle. Dans cet article, je vais vous ouvrir les portes de mon quotidien, de ma manière de penser. Nous allons déconstruire ensemble les mythes, explorer les fondations de ce métier et voir comment, loin d’être réservé à une élite de la Silicon Valley, ses principes peuvent transformer n’importe quelle entreprise. Oubliez les ‘hacks’ miracles et préparez-vous à plonger dans la véritable mécanique de la croissance.
Ce métier est né d’un besoin très concret, formalisé par un homme qui ne trouvait personne pour le remplacer. Comme je l’explique dans le podcast, ‘c’est un concept qui a été importé des États-Unis par Sean Ellis en 2010. Et donc c’est un mot qui a été créé par Sean Ellis qui était le CMO de Dropbox à l’époque et qui devait rechercher un autre CMO justement. Et il ne trouvait aucune personne qui avait les mêmes compétences que lui.’ Sean Ellis ne cherchait pas un marketeur traditionnel. Il cherchait quelqu’un dont le ‘Nord’ unique était la croissance. Quelqu’un qui ne se contentait pas de gérer des budgets publicitaires ou de créer de belles campagnes, mais qui était capable d’analyser les données, de comprendre le produit, de parler aux développeurs et de lancer des expériences à travers tout le parcours client. C’est cette fusion des compétences, cette obsession pour l’expérimentation et l’impact mesurable qui définit le véritable Growth Hacker. Alors, prêts à voir ce qui se passe réellement dans nos têtes ?
Démystifier le Growth Hacking : au-delà du buzzword
Avant de plonger dans les stratégies et les outils, il est crucial de poser des bases saines. Le terme ‘Growth Hacking’ a été tellement utilisé, parfois à tort, qu’il a fini par devenir un concept flou pour beaucoup. Est-ce simplement un nouveau nom pour le marketing digital ? Est-ce une collection de ‘bidouilles’ à la limite de la légalité ? Ou est-ce une discipline à part entière ? La vérité se trouve dans la nuance. Le Growth Hacking est une approche scientifique et expérimentale du marketing, qui s’appuie sur une compréhension profonde du produit et de la psychologie utilisateur pour identifier les leviers de croissance les plus efficaces. C’est un état d’esprit qui transcende les départements et qui place la croissance au cœur de chaque décision. Pour bien comprendre, il faut revenir à ses origines et disséquer ce qui le différencie fondamentalement des approches plus classiques.
Growth Hacking vs Growth Marketing : une différence de périmètre
On entend souvent les termes ‘Growth Hacking’ et ‘Growth Marketing’ utilisés de manière interchangeable. C’est une erreur qui, bien que compréhensible, masque une différence de scope essentielle. Le Growth Marketing est une évolution naturelle du marketing digital, qui intègre l’analyse de données et l’expérimentation pour optimiser les campagnes, principalement en haut du tunnel de conversion (acquisition). C’est une approche déjà très puissante. Cependant, le Growth Hacking va encore plus loin. Comme je le précise : ‘Le Growth Marketing est une partie du Growth Hacking. Le Growth Hacking, dites-vous que c’est un des scopes les plus larges du digital.’
Imaginez un iceberg. Le Growth Marketing serait la partie visible : les campagnes publicitaires, le SEO, le content marketing, optimisés par la donnée. Le Growth Hacking, c’est l’iceberg entier. Il englobe cette partie visible, mais aussi toute la partie immergée : l’optimisation du produit lui-même (UX/UI), la rétention des utilisateurs, la mécanique de recommandation (viralité) et le modèle de revenus. Le Growth Hacker travaille main dans la main avec les équipes produit et tech. Il peut suggérer une modification dans le processus d’inscription pour améliorer l’activation, ou travailler sur une nouvelle fonctionnalité pour réduire le taux de désabonnement. Son terrain de jeu est l’ensemble de l’expérience client, du premier contact à la fidélisation à long terme. C’est pourquoi le scope de compétences est si large : ‘ça englobe le Growth Marketing, le data driven marketing mais aussi tout ce qui est analyse de données, aussi tout ce qui est design thinking donc UX… Ça prend aussi en compte tout ce qui est développement de script.’ Le Growth Hacker n’est pas seulement un marketeur, il est un architecte de la croissance.
L’évolution du profil : du développeur-marketeur au spécialiste en ‘M’
Le profil du Growth Hacker n’a pas toujours été le même. Son évolution reflète celle de l’écosystème digital lui-même. Au tout début, dans les années 2010-2012, les pionniers étaient souvent des développeurs avec une forte sensibilité pour le marketing. Ils avaient la capacité technique de créer des scripts pour automatiser des tâches, scraper des données ou s’intégrer à des API, ce qui leur donnait un avantage considérable. ‘La première typologie du Growth Hacking, ça partait de développeurs qui avaient une appétence en marketing. […] C’est pour ça que beaucoup pensent que pour devenir gros sacqueur, il faut être développeur.’
Cependant, le vivier de ces profils hybrides s’est vite avéré insuffisant face à la demande croissante des startups de la Silicon Valley. Le mouvement s’est alors inversé. Les entreprises ont commencé à recruter des profils créatifs, des marketeurs, des designers, et à leur enseigner les bases techniques nécessaires : l’automatisation, l’analyse de données, voire des notions de code. C’est ce qui explique la grande diversité des profils aujourd’hui. ‘Vous avez 100 Growth Hackers devant vous, bah vous avez 100 Growth Hackers différents.’ Aujourd’hui, on parle souvent de profil en ‘T’ (une expertise profonde et des connaissances larges) ou même en ‘M’. Un profil en ‘M’ possède plusieurs expertises profondes, par exemple en SEO, en Paid Acquisition et en Email Marketing, tout en ayant de solides notions en data, UX et développement. C’est cette polyvalence qui lui permet d’identifier et d’exécuter des stratégies de croissance sur l’ensemble du parcours utilisateur.
La méthode AARRR : la boussole de tout Growth Hacker
Si le Growth Hacking peut sembler chaotique de l’extérieur, avec ses ‘hacks’ et ses expériences rapides, il repose en réalité sur un processus très structuré. Ce processus est la clé pour ne pas se disperser et pour s’assurer que chaque action contribue réellement à la croissance. Le framework le plus connu et le plus utilisé est le framework AARRR, souvent appelé le ‘Pirate Funnel’ à cause de sa prononciation. Ce n’est pas juste un acronyme à la mode, c’est une véritable carte qui décompose le parcours client en étapes logiques et mesurables. Chaque étape représente un levier de croissance potentiel. La grande différence avec le marketing traditionnel, c’est que le Growth Hacker ne se concentre pas uniquement sur le haut du tunnel. Il l’optimise dans son intégralité.
Les 6 étapes du ‘Pirate Funnel’ décortiquées
Le framework AARRR est un entonnoir de conversion qui nous guide. ‘Retenez bien, c’est le pirate funnel, d’accord, l’entonnoir de conversion du pirate.’ Chaque lettre correspond à une étape cruciale du cycle de vie d’un utilisateur.
- Awareness (Notoriété) : C’est le point de départ. Comment vos futurs clients entendent-ils parler de vous pour la première fois ? Cette étape concerne la visibilité et la portée de votre marque. Les canaux sont variés : SEO, réseaux sociaux, relations presse, publicité, etc. L’objectif n’est pas encore de convertir, mais de s’assurer que votre cible sait que vous existez.
- Acquisition : Une fois qu’ils vous connaissent, comment les faire venir sur votre territoire (votre site web, votre application) ? C’est ici qu’on analyse la performance de chaque canal. ‘C’est tous vos canaux d’acquisition, d’accord ? Que ce soit print ou digitaux.’ On mesure le trafic, mais surtout la qualité de ce trafic. Viennent-ils de la bonne source ? Sont-ils intéressés par votre offre ?
- Activation : Le visiteur est là. Et maintenant ? L’activation est le moment où il vit sa première expérience de valeur, son ‘Aha moment’. ‘Comment faire pour que l’utilisateur ait une première bonne expérience.’ Cela peut être de s’inscrire à une newsletter, de créer un compte, d’utiliser une fonctionnalité clé de votre produit. Une activation réussie transforme un visiteur passif en un utilisateur engagé.
- Retention (Rétention) : C’est le cœur du réacteur pour un Growth Hacker. ‘Comment faire pour que les utilisateurs reviennent.’ Acquérir des clients coûte cher. Ne pas les garder est une catastrophe financière. La rétention est la preuve que votre produit apporte une valeur continue. C’est ici que l’on travaille sur l’engagement, la fidélisation, le community building, le marketing de contenu.
- Referral (Recommandation) : Vos utilisateurs sont satisfaits et fidèles. L’étape suivante est de les transformer en ambassadeurs. ‘Comment faire pour que nos clients deviennent ambassadeurs de la marque et faire fonctionner le bouche à oreille, le meilleur marketing au monde.’ On met en place des programmes de parrainage, des mécaniques virales, on encourage le partage sur les réseaux sociaux.
- Revenue (Revenus) : La dernière étape, mais non la moindre. ‘Comment on monétise tout ça, comment on se fait de l’argent.’ Comment transformer l’usage et la satisfaction en chiffre d’affaires ? Cela passe par l’optimisation des pages de prix, la création d’offres d’upsell, ou la réduction des freins au paiement.
Pourquoi la rétention est le terrain de jeu favori du Growth Hacker
Si un marketeur web traditionnel se concentre souvent sur les deux premières étapes, l’Awareness et l’Acquisition, le Growth Hacker se distingue par son obsession pour ce qui se passe après. C’est dans les étapes de Rétention, Referral et Revenue que se cache la croissance exponentielle. C’est ma conviction et ma pratique quotidienne. ‘Le Growth Hacker se concentre sur toutes les étapes du funnel, mais il se concentre plus particulièrement sur la rétention et c’est ce qui fait sa spécificité.’
Pourquoi cette obsession ? Parce que la rétention a un effet multiplicateur sur toutes les autres étapes. Une meilleure rétention signifie une plus grande ‘Lifetime Value’ (LTV) par client, ce qui vous permet de dépenser plus pour en acquérir de nouveaux. Des utilisateurs fidèles sont plus susceptibles de parler de vous (Referral) et de passer à une offre payante (Revenue). Travailler sur la rétention, c’est comme colmater les fuites d’un seau avant de vouloir le remplir. C’est moins glamour que de lancer une grande campagne d’acquisition, mais c’est infiniment plus rentable sur le long terme. C’est là que des stratégies comme le ‘community building, la création de communauté, du marketing de contenu’ prennent tout leur sens. On ne cherche pas une transaction, on construit une relation.
Le Growth Hacking en pratique : stratégies et exemples concrets
La théorie et les frameworks sont essentiels, mais le Growth Hacking prend vie à travers l’action et l’expérimentation. C’est en analysant des cas concrets qu’on saisit vraiment la puissance de cette approche. Certains ‘hacks’ sont devenus légendaires et ont contribué à forger l’image de la discipline. Mais au-delà de ces coups d’éclat, le Growth Hacking est surtout un travail de fond, une série de petites optimisations et de stratégies intelligentes qui, mises bout à bout, créent une dynamique de croissance impressionnante. Je vais partager avec vous quelques exemples, des plus célèbres à ceux que j’ai personnellement mis en place, pour illustrer comment ces principes s’appliquent dans le monde réel.
Les leçons des géants : Hotmail, Twitter et Airbnb décortiqués
Certaines histoires méritent d’être racontées encore et encore, car elles incarnent parfaitement l’esprit du Growth Hacking : une idée simple, créative, qui utilise le produit lui-même comme canal de marketing.
- Hotmail et le premier hack viral : L’un des tout premiers exemples, bien avant que le terme n’existe. ‘Le premier hack répertorié c’est le hack de Hotmail […] le fameux PS I love you.’ En ajoutant automatiquement la phrase ‘PS : I love you. Get your free e-mail at Hotmail’ à la fin de chaque email envoyé par ses utilisateurs, Hotmail a transformé sa base d’utilisateurs en une armée de commerciaux. Chaque email devenait une publicité. Le résultat fut fulgurant : ‘en 1 an et demi ils ont réussi à générer plusieurs millions d’utilisateurs.’ La leçon : votre produit peut être votre meilleur canal d’acquisition.
- Twitter et l’obsession de l’activation : Le hack de Twitter est plus subtil mais tout aussi puissant. Il est basé sur une analyse de données. ‘Ils ont remarqué que tous les utilisateurs actifs de Twitter follow à leur inscription au moins 20 comptes.’ Ceux qui suivaient moins de 20 comptes finissaient par devenir inactifs. La solution ? Rendre obligatoire le suivi d’au moins 20 comptes lors de l’inscription dans les nouveaux pays. Ils n’ont pas cherché à avoir plus d’inscrits, mais plus d’inscrits *actifs*. La leçon : la croissance ne vaut rien sans l’engagement. Il faut comprendre le ‘Aha moment’ de vos utilisateurs et les y amener le plus vite possible.
- Airbnb et le hack ‘Black Hat’ de Craigslist : C’est peut-être le plus célèbre et le plus controversé. Airbnb avait besoin d’annonces et d’utilisateurs. Craigslist, le ‘boncoin américain’, en regorgeait. Ils ont donc développé une fonctionnalité qui permettait à leurs hôtes de publier leur annonce sur Airbnb et, en un clic, de la poster également sur Craigslist, même si Craigslist n’avait pas d’API publique. C’était un ‘Black Growth Hack’, car c’était illégal. ‘Quand vous arriviez sur Craigslist et vous voyiez votre annonce, si vous cliquez sur le bouton […] ça vous renvoyait vers Airbnb.’ Ils ont siphonné un trafic et une base d’utilisateurs colossaux, ce qui a été un facteur clé de leur succès. La leçon : parfois, la croissance se trouve là où sont déjà vos utilisateurs, et il faut être créatif (et conscient des risques) pour aller les chercher.
Construire une audience avant le produit : une stratégie de pré-lancement
Le Growth Hacking ne se limite pas à optimiser un produit existant. L’une des stratégies les plus efficaces, surtout pour les projets qui démarrent avec peu de moyens, est de construire la demande avant même d’avoir l’offre. J’ai personnellement appliqué cette méthode pour un projet de plateforme pour freelances. Nous n’avions pas les moyens de développer la marketplace immédiatement. Alors, que faire ? Attendre ? Non. ‘Ce qu’on s’est dit, on va commencer par créer une communauté.’
Nous avons lancé un blog avec du contenu SEO à forte valeur ajoutée pour les freelances et les entreprises. Nous avons créé et animé des réseaux sociaux. Pendant des mois, nous avons donné, partagé, créé de la valeur, sans rien demander en retour. Le résultat ? ‘Dès qu’on a créé le site internet, c’était même pas encore la marketplace, on avait déjà des milliers d’utilisateurs.’ Le jour où la plateforme a été lancée, nous ne partions pas de zéro. Nous avions une audience qualifiée, engagée et en attente. Cela nous a permis d’obtenir des retours précieux dès le premier jour et d’itérer beaucoup plus rapidement sur le produit. C’est une inversion totale du paradigme classique ‘build it and they will come’. Ici, c’est ‘let them come, and we will build it with them’.
Le cas d’une école : optimiser avec un budget limité
Le Growth Hacking n’est pas non plus réservé aux startups du web. J’ai travaillé avec une école de formation d’agents de joueurs de football qui faisait face à des concurrents avec des budgets publicitaires colossaux. Impossible de lutter à armes égales. La stratégie a donc été chirurgicale. Plutôt que de dépenser massivement, nous avons adopté une approche de ‘Test and Learn’. ‘Le petit hack, c’est d’avoir mis des petits budgets au départ pour tester les mots clés, tester les pubs.’
Nous avons commencé par une phase d’Awareness avec des campagnes d’impressions pour marquer les esprits, puis nous sommes passés à l’Acquisition pour générer du trafic qualifié, et enfin à la Conversion pour vendre les formations. Chaque euro dépensé était tracé, analysé. Nous avons identifié les mots-clés les plus rentables, les audiences les plus réceptives, les messages qui convertissaient le mieux. En optimisant pas à pas, nous avons pu nous positionner au même niveau d’enchères que les concurrents, mais avec une efficacité bien supérieure. ‘Avec un petit budget, on a réussi à mettre les concurrents sur orbite.’ Cela prouve que la smartitude et la méthode peuvent surpasser la seule puissance financière.
Devenir Growth Hacker : un parcours hors des sentiers battus
Une question revient souvent : comment devient-on Growth Hacker ? Il n’existe pas de voie royale, pas de diplôme unique qui ouvre toutes les portes. C’est un métier qui est le fruit d’une curiosité insatiable, d’une capacité à apprendre constamment et d’une accumulation d’expériences diverses. Mon propre parcours en est une illustration parfaite. Il est tout sauf linéaire, mais chaque étape, même les plus inattendues, a ajouté une corde à mon arc et a façonné le professionnel que je suis aujourd’hui. C’est un chemin qui demande de la résilience, une grande capacité d’adaptation et une volonté de sortir en permanence de sa zone de confort.
Mon histoire : du journalisme au code, la naissance d’un profil hybride
Mon parcours a commencé bien loin du marketing digital. ‘À la base j’ai fait une licence de lettres modernes appliquées à la Sorbonne. Ensuite, j’ai fait un master de journalisme.’ J’ai enchaîné les stages, souvent précaires, et me suis heurté à un mur en cherchant un emploi. J’ai alors vécu une discrimination à l’embauche qui m’a profondément marqué et poussé à changer de voie. ‘J’ai changé mon nom, mon prénom et mon adresse, j’ai envoyé 100 CV et j’ai reçu 16 réponses dont 13 positives.’ Cet épisode, couplé au licenciement de mon père, a été le catalyseur de ma vocation entrepreneuriale.
Nous avons décidé de développer des logiciels de gestion de stock, un domaine que je connaissais pour y avoir travaillé comme manutentionnaire. Mais il me manquait des compétences techniques. C’est ce qui m’a conduit à l’école 42, où j’ai fait ‘la piscine’, une immersion intensive de 400 heures de code en un mois. Là-bas, j’ai appris à coder, mais surtout, j’ai appris à apprendre, à résoudre des problèmes complexes. Par la suite, des opportunités se sont présentées : une formation entrepreneuriale à HEC via l’association NQT, une thèse professionnelle sur le Growth Hacking au Celsa, et une formation spécialisée chez The Family avec Lion. Chaque expérience a ajouté une couche de compétence : l’écriture et le storytelling du journalisme, la rigueur du code, la stratégie de HEC, la pratique du marketing digital… Sans le savoir, je construisais un profil ‘M-Shaped’. C’est cette combinaison d’expertises qui me permet aujourd’hui d’aborder un problème de croissance sous différents angles.
Les ressources pour commencer votre voyage
Si mon parcours est unique, les opportunités d’apprendre sont aujourd’hui bien plus accessibles. Pour ceux qui veulent se lancer, il n’y a pas d’excuse. Voici quelques pistes que je recommande personnellement :
- Les contenus en ligne : Il y a une mine d’or de connaissances gratuites. ‘Vous pouvez aller sur YouTube, il y a la chaîne Startup Food de The Family qui est très bien. Il y a Coup d’État aussi.’ Des blogs de référence comme ceux de Neil Patel, Seth Godin, ou des sites comme ‘e-marketing.fr’ et ‘webmarketing-com.com’ sont des lectures quotidiennes indispensables.
- Les livres fondateurs : Certains livres sont des piliers. Je pense à ‘Hacking Growth’ de Sean Ellis lui-même, ‘Start With Why’ de Simon Sinek, ou encore ‘Traction’ de Gabriel Weinberg qui vous aidera à identifier vos canaux d’acquisition.
- Les formations : Pour ceux qui veulent structurer leur apprentissage, il existe d’excellentes formations. Je suis passé par Lion chez The Family, qui était incroyable pour l’aspect pratique et réseau. D’autres structures proposent également des cursus très complets.
- La pratique avant tout : C’est le conseil le plus important. La connaissance théorique ne vaut rien sans l’expérimentation. Lancez un side-project, un blog, une petite boutique e-commerce. Mettez les mains dans le cambouis, testez des outils, analysez vos propres données. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, et c’est en ‘hackant’ qu’on devient Growth Hacker.
En conclusion, le Growth Hacking est bien plus qu’une simple expertise technique ou marketing. C’est une philosophie. C’est l’art de combiner la créativité d’un artiste, la rigueur d’un scientifique et la ténacité d’un entrepreneur pour résoudre l’équation la plus complexe de toutes : celle de la croissance. Il ne s’agit pas de trouver une formule magique, mais de construire un moteur de croissance durable, brique par brique, expérience après expérience. C’est un chemin exigeant, qui demande de ne jamais cesser d’apprendre, mais c’est aussi l’une des aventures professionnelles les plus stimulantes de notre époque. J’espère que ce voyage dans ma tête vous a éclairé et, qui sait, peut-être inspiré à adopter cette mentalité. La croissance est partout, il suffit de savoir où regarder.
Foire aux Questions (FAQ) sur le Growth Hacking
Quelle est la véritable définition du Growth Hacking ?
Le Growth Hacking est une approche marketing axée sur l’expérimentation rapide à travers tout le parcours client (marketing, produit, vente) afin d’identifier les manières les plus efficaces de faire croître une entreprise. Contrairement au marketing traditionnel, il ne se limite pas à l’acquisition mais englobe la rétention, la recommandation et la monétisation. C’est un état d’esprit qui combine la créativité, l’analyse de données et des compétences techniques pour atteindre une croissance exponentielle. Il a été formalisé par Sean Ellis chez Dropbox, qui cherchait un profil entièrement dédié à cet unique objectif.
‘Un ensemble de techniques de marketing qui va vous permettre en fin de compte de développer la croissance de votre entreprise exponentiellement. C’est un concept qui a été importé des États-Unis par Sean Ellis en 2010.’
Quelle est la différence concrète entre un Growth Hacker et un Web Marketer ?
La différence majeure réside dans le périmètre d’action. Un Web Marketer se concentre traditionnellement sur le haut de l’entonnoir de conversion : la notoriété (Awareness) et l’acquisition de trafic. Son objectif est d’attirer des visiteurs sur le site. Un Growth Hacker, lui, travaille sur l’intégralité de l’entonnoir AARRR. Sa particularité est de se focaliser intensément sur ce qui se passe après l’acquisition : l’activation de l’utilisateur, sa rétention à long terme et sa transformation en ambassadeur. Il est donc beaucoup plus proche du produit et de l’analyse de données comportementales.
‘Le web marketer se concentre souvent sur l’awareness et l’acquisition. […] Le gross sacqueur se concentre sur toutes les étapes du funnel, mais il se concentre plus particulièrement sur la rétention et c’est ce qui fait sa spécificité.’
Le Growth Hacking est-il réservé aux startups ?
Non, absolument pas. C’est une idée reçue, surtout en Europe où les Growth Hackers sont souvent vus comme des ‘couteaux suisses’ pour les jeunes entreprises. Aux États-Unis, les plus grandes entreprises comme Google, Uber, et même Blablacar en Europe, ont des ‘Growth Teams’ dédiées. Elles utilisent le Growth Hacking non pas pour trouver leur marché (elles l’ont déjà), mais pour scaler, c’est-à-dire accélérer leur croissance de manière exponentielle une fois leur modèle économique validé. C’est un levier de performance pour toute entreprise qui vise une hyper-croissance.
‘Toutes les licornes donc tous les Google, Uber et cetera même Blablacar ont tous des grosses team, des équipes de grosses. Il y a bien une raison. […] Ils veulent une croissance exponentielle, ils scale.’
Faut-il savoir coder pour devenir Growth Hacker ?
Ce n’est plus un prérequis absolu, mais c’est un avantage considérable. Historiquement, les premiers Growth Hackers étaient des développeurs avec une appétence marketing, car ils pouvaient créer leurs propres outils. Aujourd’hui, le profil a évolué. De nombreux outils ‘no-code’ permettent de faire de l’automatisation sans écrire une ligne de code. Cependant, comprendre la logique du développement, savoir interagir avec des API ou écrire de petits scripts pour automatiser des tâches reste un différenciant majeur qui décuple les possibilités. La tendance est plutôt de former des marketeurs ou des designers à la technique.
‘Beaucoup pensent que pour devenir gros sacqueur, il faut être développeur parce que la première typologie du gros sacqueur, c’était un développeur qui avait une appétence en marketing.’
Qu’est-ce que le framework AARRR (ou Pirate Funnel) ?
Le framework AARRR est le principal modèle de travail du Growth Hacker. C’est un acronyme pour les 6 étapes du cycle de vie d’un client : Awareness (Notoriété), Acquisition, Activation, Retention (Rétention), Referral (Recommandation), et Revenue (Revenus). Il permet de décomposer le parcours client en étapes mesurables et d’identifier les points de friction ou les leviers de croissance à chaque niveau. C’est une boussole qui structure la démarche d’expérimentation et permet de s’assurer que l’on travaille sur l’ensemble des facteurs qui contribuent à une croissance saine et durable.
‘On utilise un process. […] Le process principal, c’est la méthode AARRR. Donc awareness […] acquisition […] activation […] la rétention […] la recommandation, le referral […] et ensuite, on a revenus.’
En quoi consiste le célèbre hack de Airbnb sur Craigslist ?
Le hack de Airbnb est un exemple de ‘Black Hat’ Growth Hacking, car il exploitait une autre plateforme sans son autorisation. À ses débuts, Airbnb manquait d’annonces et de voyageurs. Ils ont identifié que leur cible était massivement présente sur Craigslist, un site de petites annonces. Ils ont développé une solution technique permettant aux hôtes de publier leur annonce sur Airbnb et de la ‘cross-poster’ en un clic sur Craigslist. Lorsqu’un utilisateur de Craigslist cliquait sur l’annonce, il était redirigé vers Airbnb pour réserver. Cela leur a permis de siphonner un trafic immense et de construire leur base d’utilisateurs initiale de manière explosive.
‘Airbnb s’est dit à analyser les annonces de Craigslist. […] Vous cliquez et en fait ça envoyait directement l’annonce sur Craigslist. […] Quand vous arriviez sur Craigslist […] si vous cliquez sur le bouton bah je veux louer, bah en fait ça vous renvoyait vers Airbnb.’
Comment commencer à appliquer le Growth Hacking avec un petit budget ?
Le Growth Hacking est justement idéal pour les petits budgets car il repose sur l’intelligence et la créativité plutôt que sur la puissance financière. Une excellente stratégie est de construire une communauté avant même de lancer son produit. Créez un blog avec du contenu SEO de qualité, animez des réseaux sociaux, lancez une newsletter… Apportez de la valeur à votre cible pour bâtir une audience engagée. Le jour du lancement, vous aurez déjà vos premiers utilisateurs. Une autre approche est le ‘Test & Learn’ sur les publicités : commencer avec de très petits budgets pour tester les messages, les visuels et les audiences, puis réinvestir uniquement ce qui fonctionne.
‘On va commencer by créer une communauté. […] On a commencé à créer un blog. On l’a alimenté de contenu SEO. […] Dès qu’on a créé le site internet […] on avait déjà des milliers d’utilisateurs.’
Quelles sont les meilleures ressources pour se former au Growth Hacking ?
L’apprentissage du Growth Hacking est un mix de théorie et de pratique. Pour la théorie, suivez des chaînes YouTube comme ‘Startup Food’ de The Family, lisez les blogs de références comme ceux de Neil Patel ou Seth Godin, et consultez des sites spécialisés comme webmarketing-com.com. Des livres comme ‘Hacking Growth’ sont incontournables. Pour la pratique, des formations comme ‘Lion’ de The Family sont très efficaces. Mais le plus important est de se lancer : créez un projet personnel (blog, e-commerce) pour expérimenter, tester des outils et appliquer concrètement les concepts que vous apprenez. C’est en faisant que l’on apprend le mieux.
‘En terme de source, vous pouvez aller sur YouTube, il y a la chaîne Startup Food de The Family qui est très bien. Il y a Coup d’État aussi. […] Il y a web marketingcom qui est un très très bon site internet, e-marketing.fr aussi. […] N’hésitez pas à suivre aussi Neil Patel sur LinkedIn.’




