Logo de l'épisode #21 : Tout savoir sur l'audio digital un marché en plein essor ! Kamel El Hadef co-fondateur Audion du podcast Bannouze : Le podcast du marketing digital !

#21 : Tout savoir sur l’audio digital un marché en plein essor ! Kamel El Hadef co-fondateur Audion

Épisode diffusé le 30 juin 2019 par Bannouze : Le podcast du marketing digital !

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L’audio digital : plongée au cœur d’un marché en pleine révolution

Le son a toujours fait partie de nos vies. De la radio crépitante dans la cuisine de nos grands-parents aux derniers hits écoutés au casque dans les transports, l’audio est un compagnon intime et fidèle. Mais depuis quelques années, une révolution silencieuse, ou plutôt sonore, est en marche : celle de l’audio digital. Une vague de fond qui transforme non seulement la manière dont nous consommons les contenus, mais aussi les opportunités pour les marques de créer un lien authentique avec leurs audiences. Pourtant, malgré une adoption massive par les auditeurs, beaucoup d’annonceurs restent encore sur le quai, intimidés par ce nouvel univers qu’ils peinent à décrypter. Pourquoi un tel décalage ? Comment fonctionne réellement la publicité dans ce monde de podcasts, de streaming et de webradios ? C’est pour répondre à ces questions que je vous invite aujourd’hui dans les coulisses de ce média fascinant. Moi, c’est Kamel El Hadef, et après des années passées dans le monde de la radio traditionnelle chez Énergie ou Skyrock, j’ai cofondé Audion, une agence dédiée à l’audio digital. Mon ambition est simple : démystifier ce canal et vous donner les clés pour en saisir tout le potentiel. Au cours des prochaines lignes, nous allons explorer ensemble ce qu’est VRAIMENT l’audio digital, nous décrypterons le grand paradoxe du marché français, nous verrons comment la technologie permet de créer des publicités ultra-personnalisées et, surtout, comment mesurer concrètement leur impact. Préparez-vous, vous n’écouterez plus jamais une publicité audio de la même manière.

Qu’est-ce que l’audio digital ? Décryptage d’un écosystème riche et varié

Quand on parle d’audio digital, beaucoup pensent immédiatement ‘podcast’. Si le podcast est sans conteste la star montante du secteur, il n’est en réalité que la partie émergée de l’iceberg. L’audio digital est un vaste écosystème, un support global qui regroupe plusieurs catégories bien distinctes, chacune avec ses propres codes, ses audiences et ses opportunités. Comprendre cette diversité est la première étape indispensable pour quiconque souhaite y communiquer efficacement. C’est un univers fragmenté mais incroyablement riche, qui offre une multitude de contextes d’écoute. Oublions l’image d’Épinal de la radio unique et linéaire ; nous entrons dans une ère de l’audio à la carte, personnel et contextuel. Il ne s’agit plus de s’adresser à une masse anonyme, mais de toucher un individu dans un moment précis de sa journée, avec un message pertinent.

Les plateformes de streaming : les géants de l’écoute à la demande

Les premières portes d’entrée dans l’audio digital sont sans doute les plus connues du grand public. Je parle bien sûr des plateformes de streaming comme le dit la transcription :

‘Les principales vous les connaissez, euh il s’agit de 10h, Spotify ou encore Soundcloud.’

Ces acteurs ont radicalement changé notre rapport à la musique et au contenu audio. Ils offrent un accès quasi illimité à des millions de titres et de podcasts, le tout organisé en playlists et recommandations personnalisées. Pour les annonceurs, ces plateformes sont une mine d’or. Elles permettent de toucher des audiences massives, souvent jeunes et connectées, avec des capacités de ciblage basées sur les données d’écoute, les données démographiques déclarées et les centres d’intérêt. La publicité s’insère généralement entre les morceaux pour les utilisateurs des versions gratuites, offrant une visibilité garantie dans un environnement où l’attention est souvent captive, notamment via l’écoute au casque.

Les webradios et agrégateurs : l’héritage modernisé de la radio

À côté du streaming à la demande, on retrouve l’univers des webradios et des agrégateurs. Les webradios sont des flux audio diffusés exclusivement sur internet, souvent thématisées (rock, jazz, années 80, etc.). Elles recréent l’expérience d’une radio linéaire mais avec une spécialisation beaucoup plus poussée. Les agrégateurs, comme TuneIn ou RadioLine, sont des applications qui centralisent des milliers de flux du monde entier. Comme je l’expliquais :

‘Ce sont des applications euh qui vous permettent de retrouver des flux euh audio principalement radio.’

L’avantage pour l’auditeur est de pouvoir accéder à toutes ses stations préférées, qu’elles soient locales, nationales ou internationales, depuis une seule interface. Pour un annonceur, cela représente l’opportunité de toucher des auditeurs de radio traditionnelle qui ont migré vers une écoute digitale, et donc de bénéficier de la puissance du ciblage digital (géolocalisation, par exemple) sur une audience fidèle aux formats radiophoniques.

Le podcast : l’univers en pleine explosion et ses multiples facettes

Enfin, nous arrivons au phénomène du podcast. Son succès réside dans l’intimité et la profondeur de la connexion qu’il crée. L’auditeur choisit activement son contenu, le télécharge et l’écoute souvent seul, au casque, ce qui crée un niveau d’attention et d’engagement incomparable. Mais là encore, il faut distinguer plusieurs sous-catégories. Il y a d’abord le ‘replay radio’, c’est-à-dire les émissions des grandes stations (RTL, RMC, etc.) mises à disposition en rattrapage. Viennent ensuite les ‘podcasts natifs’, des créations originales produites par des studios indépendants ou des médias, pensées dès le départ pour une consommation délinéarisée. Enfin, on retrouve la myriade de ‘podcasteurs indépendants’, des passionnés qui, avec un simple micro, partagent leur expertise sur des sujets parfois très pointus. Cette segmentation est cruciale car le contexte publicitaire n’est pas le même. Insérer un spot classique dans un podcast natif très immersif peut être perçu comme une interruption brutale, tandis que le sponsoring ou une publicité lue par l’hôte (‘host-read’) sera beaucoup mieux intégrée et perçue.

Cette cartographie de l’écosystème de l’audio digital met en lumière une réalité fondamentale : il n’y a pas UN audio digital, mais DES audios digitaux. Chaque canal possède ses propres forces et requiert une approche stratégique et créative spécifique. C’est cette richesse qui en fait un levier marketing si puissant, mais c’est aussi cette complexité qui explique en partie le paradoxe que nous allons maintenant aborder : celui d’un décalage criant entre l’audience et les investissements.

Le grand paradoxe du marché français : une audience massive, des investissements timides

Maintenant que nous avons une vision claire de la richesse de l’écosystème, il est temps de se pencher sur le chiffre qui, à lui seul, résume toute la situation du marché français. C’est une métrique que je trouve absolument parlante et qui révèle un déséquilibre frappant. En 2018, alors que près de 40% de la consommation audio totale en France se faisait via un support digital, les investissements publicitaires sur ce même canal ne représentaient que 0,9%. Laissez-moi répéter :

‘On a 0,90 % des investissements qui sont effectué en audio digital. […] Là où la consommation se fait à 39 %.’

Ce gouffre entre l’usage et l’investissement est ce que j’appelle le grand paradoxe de l’audio digital. Il signale un marché à deux vitesses, où les habitudes des consommateurs ont évolué bien plus vite que celles des annonceurs et des agences. Cette situation, bien que frustrante, représente surtout une opportunité colossale pour les marques qui sauront prendre le virage avant les autres.

Décryptage d’un déséquilibre flagrant : pourquoi un tel retard ?

Plusieurs facteurs expliquent ce retard à l’allumage. D’abord, il y a le poids des habitudes. Le marché publicitaire français a longtemps fonctionné avec des silos bien établis : la radio FM pour l’audio, la télévision pour la vidéo, l’affichage pour le print. Les budgets sont souvent alloués selon ces lignes historiques, et il faut du temps pour que les nouvelles pratiques s’imposent. Ensuite, la complexité de l’écosystème que nous venons de décrire peut paraître intimidante. Face à la multiplicité des plateformes et des formats, beaucoup d’annonceurs ne savent pas par où commencer. Enfin, et c’est le point le plus crucial, il y a eu pendant longtemps un manque perçu d’outils de mesure standardisés et fiables. Les annonceurs, habitués à la performance et au ROI du marketing digital (clics, conversions), se demandaient comment prouver l’efficacité réelle d’une campagne audio. C’est précisément ce frein que des acteurs comme Audion s’attachent à lever.

La comparaison internationale, un aperçu du futur

Pour se convaincre du potentiel, il suffit de regarder ce qui se passe chez nos voisins, notamment sur les marchés anglo-saxons qui ont souvent un temps d’avance. Le contraste est saisissant.

‘Le marché UK, le marché de l’audio digital au UK représente 100 millions d’euros là où le marché français est compris entre 6 et 12 millions d’euros.’

Et le plus fou dans cette histoire, c’est que l’audience disponible, le nombre d’impressions publicitaires potentielles, est quasiment équivalent en France et au Royaume-Uni. Nous avons le même ‘terrain de jeu’, mais nous ne l’exploitons qu’à 10%. Cela montre que le plafond de verre n’est pas lié à un manque d’auditeurs, mais bien à une maturité du marché publicitaire. La bonne nouvelle, c’est que ce décalage est en train d’être comblé. La croissance est exponentielle et la France suit la même trajectoire que les États-Unis ou le Royaume-Uni, avec simplement quelques années de décalage.

Les moteurs du changement : éditeurs et technologie

Heureusement, ce paradoxe n’est pas une fatalité. Deux forces puissantes travaillent de concert pour rééquilibrer la balance. D’une part, les éditeurs de contenu. Les grandes radios traditionnelles, comme RTL ou Europe 1, ont massivement investi dans la création de podcasts natifs et la mise à disposition de leurs contenus en replay. Ils produisent des contenus de très grande qualité qui attirent une audience toujours plus large et exigeante. D’autre part, la technologie. Des entreprises comme la nôtre s’efforcent d’apporter les outils qui manquaient au marché. Nous développons des solutions pour intégrer de la data dans les campagnes, pour cibler plus finement les audiences, pour mesurer l’impact réel et, comme nous le verrons, pour innover sur les formats créatifs. C’est la combinaison de contenus premium et de technologies publicitaires avancées qui est en train de lever les freins et de convaincre les annonceurs de la valeur de l’audio digital.

Ce décalage entre consommation et investissement est donc une anomalie de marché temporaire. Une fenêtre d’opportunité pour les marques audacieuses. Maintenant que le décor est planté, plongeons dans le concret : quels types de publicités peut-on réellement diffuser en audio digital, et en quoi sont-elles différentes d’un spot radio classique ?

Les formats publicitaires réinventés : de la personnalisation à la DCO

L’une des erreurs les plus communes lorsque l’on aborde l’audio digital est de penser qu’il s’agit simplement de ‘mettre son spot radio sur internet’. Si c’est techniquement possible, et d’ailleurs souvent le cas, cela revient à utiliser une Formule 1 pour faire ses courses au supermarché. La véritable puissance de l’audio digital réside dans sa capacité à dépasser le format publicitaire unique et standardisé pour offrir une expérience personnalisée et contextuelle. Grâce à la technologie, nous pouvons créer des messages qui s’adaptent en temps réel à l’auditeur, rendant la publicité moins intrusive et beaucoup plus pertinente. C’est une rupture fondamentale avec le modèle de diffusion de masse de la radio traditionnelle. L’enjeu n’est plus seulement de diffuser un message, mais de le diffuser à la bonne personne, au bon moment, et avec la bonne tournure.

Les formats classiques : le spot audio, un incontournable revisité

La base de la publicité en audio digital reste le spot pré-roll ou mid-roll, une courte création sonore de 20 ou 30 secondes, similaire à ce que l’on connaît en radio. C’est un format efficace, facile à produire et familier pour les annonceurs. D’ailleurs, chez Audion, nous constatons que

’60-70 % des spots qui vont être récupérés [sont] des spots radio qui sont joués par les annonceurs.’

Cependant, même ce format classique bénéficie des avantages du digital. Contrairement à la radio FM, chaque diffusion est mesurable (on sait précisément combien de personnes l’ont entendue jusqu’au bout), et il est souvent accompagné d’une bannière cliquable sur l’écran du smartphone, qui permet de générer du trafic direct vers un site web ou une application. C’est déjà une première évolution majeure, mais le véritable changement de paradigme se trouve ailleurs.

La révolution de la DCO (Dynamic Creative Optimization) : la publicité contextuelle ultime

La véritable innovation, c’est la DCO, ou ‘Dynamic Creative Optimization’. C’est un nom un peu barbare, mais l’idée est très simple et incroyablement puissante. Il s’agit de construire un spot publicitaire non pas comme un bloc monolithique, mais comme un assemblage de briques dynamiques qui peuvent changer en fonction du contexte de l’auditeur. Imaginez un spot de base de 15 secondes pour un concessionnaire automobile, sur lequel on vient greffer des variables en temps réel.

‘Sa géolocalisation, la météo, ben là vous voyez dehors il pleut par exemple, mais potentiellement je peux recevoir un spot qui va m’indiquer à l’intérieur de la créa, bah aujourd’hui, il pleut, tout simplement.’

Concrètement, vous écoutez votre musique à Lyon et le spot vous dira : ‘Profitez de nos offres portes ouvertes dans votre concession de Lyon Vaise’. Votre ami, qui écoute la même playlist au même moment à Marseille sous un grand soleil, entendra : ‘Le soleil brille sur Marseille ! C’est le temps idéal pour venir essayer notre nouveau cabriolet dans votre concession du Prado’. Nous avons mené une campagne pour un constructeur automobile avec près de 300 variables de géolocalisation correspondant à ses concessions. Les possibilités sont infinies : on peut intégrer le moment de la journée (‘Un petit coup de boost pour finir votre journée de travail ?’), le résultat d’un match, le nom d’un événement local… Le spot n’est plus générique, il s’adresse personnellement à vous.

Les défis du ciblage avancé : entre opportunités et contraintes

Naturellement, la question suivante est : jusqu’où peut-on pousser cette personnalisation ? Peut-on utiliser des données de consommation, des centres d’intérêt précis, ce qu’on appelle la ‘third-party data’ ? La réponse est nuancée. Techniquement, c’est possible. La data est bien présente en audio digital. Cependant, il y a deux freins majeurs. Le premier est créatif : comment adapter un message audio de manière pertinente à une donnée très spécifique comme ‘personne ayant récemment acheté des croquettes pour chat’ ? C’est complexe. Le second frein est lié au volume.

‘On est sur des inventaires qui ne sont pas aussi poussés que ce qu’on peut avoir sur du display ou de la vidéo et automatiquement si j’essaie d’appliquer un modèle de DCO via de la third partie, je prends le risque de me retrouver avec une campagne avec peu d’inventaire.’

Autrement dit, en voulant être trop précis, on risque de ne toucher que très peu de monde et de perdre l’impact de la campagne. C’est pourquoi les variables les plus efficaces aujourd’hui restent celles qui sont universelles et facilement activables, comme la géolocalisation et la météo, qui offrent un excellent compromis entre personnalisation et portée (‘reach’).

Ces innovations sur les formats publicitaires transforment l’audio digital en un média à la fois de masse et personnel. Elles ouvrent la porte à des annonceurs de tous horizons, bien au-delà des acteurs traditionnels de la radio. Mais alors, qui sont-ils, ces nouveaux conquérants de l’audio ?

Qui sont les annonceurs de l’audio digital ? Des pionniers aux nouveaux convertis

L’un des signes les plus révélateurs de la maturité d’un média est la diversité des annonceurs qu’il attire. Pendant longtemps, la publicité audio a été l’apanage de certains secteurs bien définis, comme la grande distribution, l’automobile ou les services. Avec l’émergence de l’audio digital, les cartes sont rebattues. On assiste à une double dynamique passionnante : d’un côté, les acteurs historiques de la radio qui étendent logiquement leur territoire ; de l’autre, une vague de nouveaux entrants qui n’avaient jamais envisagé l’audio auparavant et qui y découvrent un terrain d’expression unique. Cette démocratisation est peut-être la plus belle promesse de ce média : rendre la puissance du son accessible à tous, quelle que soit la taille ou le secteur d’activité.

Les annonceurs historiques : la migration naturelle des budgets radio

Il est logique que les premiers à investir massivement l’audio digital soient ceux qui connaissent déjà la puissance de l’audio tout court. Comme tu le suggérais, Laurent, la réponse est presque dans la question :

‘Tu parles d’annonceurs radio et évidemment les principaux annonceurs qui vont aller sur de l’audio digital sont historiquement des annonceurs radio.’

Pour les retailers, par exemple, c’est une évidence. Ils ont l’habitude de communiquer massivement en radio pour générer du trafic en magasin lors de leurs opérations commerciales. En allouant une partie de leur budget à l’audio digital, ils peuvent toucher une audience complémentaire, souvent plus jeune et plus mobile, tout en bénéficiant des outils de ciblage et de mesure que nous avons évoqués. C’est exactement le même mouvement que l’on a observé il y a quelques années, lorsque les annonceurs TV ont commencé à déplacer une partie de leurs investissements vers la vidéo en ligne (VOL), ou les annonceurs de presse vers le display. C’est une évolution naturelle, une modernisation de leur stratégie audio pour s’adapter aux nouveaux usages.

La nouvelle vague : quand l’audio digital séduit au-delà de la radio

Mais ce qui est véritablement fascinant et qui constitue pour moi le plus grand marqueur de potentiel, c’est l’arrivée massive d’annonceurs ‘pure players’ du digital ou de marques qui n’avaient jamais fait de radio. Le chiffre est propre à Audion, mais il est éloquent :

‘Chez nous, on a à peu près 70 à 80 % des annonceurs qui communiquent chez Audion qui n’ont jamais fait de radio auparavant et même mieux qui n’ont jamais fait d’audio digital.’

Pourquoi cet attrait soudain ? Parce que l’audio digital lève les principaux freins de la radio traditionnelle. Le ticket d’entrée est beaucoup plus accessible, on peut lancer une campagne avec des budgets plus modestes. Le ciblage permet de s’adresser à des niches très précises, ce qui est idéal pour des start-ups ou des marques DNVB (Digital Native Vertical Brands). La mesure de la performance, même si elle est axée sur la notoriété, offre des données tangibles qui rassurent des annonceurs habitués à piloter leurs campagnes par la data. On voit ainsi arriver des développeurs d’applications, des acteurs du e-commerce, des services en ligne, qui comprennent que l’audio est un canal extraordinairement puissant pour raconter une histoire et créer de l’émotion dans un environnement mobile où l’attention visuelle est saturée.

Cette diversification des annonceurs est une excellente nouvelle pour l’ensemble de l’écosystème. Elle enrichit le paysage publicitaire, finance la création de nouveaux contenus et pousse les acteurs technologiques à innover en permanence. Maintenant que nous savons qui sont les annonceurs et ce qu’ils peuvent faire, intéressons-nous aux coulisses : comment, concrètement, achète-t-on de l’espace publicitaire en audio digital ?

Les coulisses de l’achat média : du gré à gré à l’ère programmatique

Le monde de l’achat média peut sembler opaque pour les non-initiés, mais il est au cœur du fonctionnement de la publicité digitale. Comprendre comment les campagnes sont mises en place est essentiel pour saisir les enjeux d’efficacité, de rapidité et d’échelle. En audio digital, comme dans d’autres médias digitaux avant lui, on observe une transition progressive de méthodes manuelles et directes vers des processus de plus en plus automatisés. Il existe aujourd’hui trois grandes manières de faire, chacune avec ses avantages et ses spécificités. L’objectif final est toujours le même : permettre aux annonceurs de diffuser leur message sur le plus grand nombre de supports pertinents, de la manière la plus efficiente possible.

Le gré à gré : la méthode traditionnelle et ses limites

La première méthode, la plus historique, est l’achat en gré à gré. C’est le mode de fonctionnement hérité de la radio et des médias traditionnels.

‘Demain, je suis une agence média, un annonceur, je veux faire une campagne audio digital pour mon client, je vais en gré à gré contacter les différents éditeurs qui proposent de l’audio digital.’

Concrètement, cela signifie que les équipes de l’agence vont appeler ou envoyer un email à Spotify, puis à Deezer, puis à un réseau de webradios, etc., pour négocier et mettre en place la campagne sur chaque support, un par un. Si cette méthode permet une relation directe avec l’éditeur, elle est extrêmement chronophage et peu scalable. Il est très difficile de construire une campagne à large échelle de cette manière, et on se retrouve souvent limité à deux ou trois supports principaux, laissant de côté une grande partie de l’inventaire disponible.

L’automatisation des flux : la première étape vers l’efficacité

Pour dépasser ces limites sans pour autant basculer dans un modèle 100% programmatique, une solution intermédiaire a émergé : l’automatisation des flux. L’idée est de connecter directement les systèmes informatiques (les ‘ad servers’) de l’acheteur (l’agence ou son partenaire technologique) et du vendeur (l’éditeur). Cela permet de faire transiter les ordres de campagne et les créations publicitaires de manière automatisée, sans intervention manuelle pour chaque campagne. C’est un ‘gré à gré automatisé’. On conserve la relation commerciale directe, mais on fluidifie l’opérationnel. C’est un modèle particulièrement adapté au podcast aujourd’hui, car de nombreux inventaires ne sont pas encore disponibles en programmatique.

‘La logique ça va être de fonctionner sur le deuxième point que je vous évoquais auparavant, c’est-à-dire d’automatiser le flux sans être en programmatique.’

Le programmatique audio : la promesse d’une automatisation totale

Enfin, la troisième méthode, la plus avancée, est l’achat programmatique. C’est l’équivalent de ce qui se fait en display et en vidéo depuis des années. Ici, les inventaires publicitaires des éditeurs sont mis à disposition sur des places de marché technologiques (les SSP, ou Supply-Side Platforms, comme Rubicon ou Triton Digital). Les acheteurs, de leur côté, utilisent des plateformes d’achat (les DSP, ou Demand-Side Platforms) pour définir leurs critères de campagne (cible, budget, etc.) et acheter les impressions publicitaires en temps réel, via un système d’enchères.

‘Il suffit de me brancher sur un DSP, une demand side plateforme, d’aller du coup me brancher aux différents SSP qui me permettent d’avoir accès aux inventaires et en programmatique de lancer des campagnes totalement automatisées.’

Ce modèle offre une efficacité, une rapidité et une capacité à toucher une large audience inégalées. C’est la méthode que nous privilégions chez Audion pour les environnements qui y sont prêts, comme les plateformes de streaming et les webradios.

Ces différentes méthodes coexistent aujourd’hui, mais la tendance de fond est clairement à l’automatisation. L’enjeu pour un acteur comme Audion est de pouvoir proposer à un annonceur un accès unifié à l’ensemble de l’inventaire, qu’il soit disponible en programmatique, en gré à gré automatisé ou en direct, pour lui garantir la meilleure couverture possible. Mais une fois la campagne lancée, la question la plus importante demeure : comment sait-on si elle a fonctionné ? C’est le défi crucial de la mesure.

Mesurer l’impact réel : le défi de la performance en audio digital

Nous arrivons au nerf de la guerre, la question qui est sur toutes les lèvres des directeurs marketing et des media planners : ‘C’est bien beau tout ça, mais quel est le ROI ?’. C’est une question légitime. Pendant des décennies, l’audio a été considéré comme un média de notoriété (‘branding’), puissant pour construire une image de marque, mais difficile à quantifier en termes d’impact direct sur les ventes. L’un des principaux freins à l’adoption de l’audio digital était justement cette absence perçue de mesure tangible. C’est pourquoi, dès la création d’Audion, nous avons fait de la mesure notre cheval de bataille. Nous étions convaincus que pour débloquer les budgets, il fallait apporter des preuves. Il fallait passer d’une logique de croyance (‘je pense que ma campagne radio fonctionne’) à une logique de connaissance (‘je peux prouver l’impact de ma campagne audio digitale’).

Branding vs Performance : le positionnement de l’audio digital

Soyons clairs d’emblée : l’audio digital reste avant tout un média de branding. Son objectif principal n’est pas de générer un clic et une vente immédiate. Comme je le dis souvent,

‘on est surtout sur du branding et de la notoriété. Euh on n’est pas sur de la perf pure et dure, au même titre que la radio.’

Son pouvoir réside dans sa capacité à s’insérer dans l’intimité des gens, à créer une mémorisation forte et à influencer positivement la perception d’une marque. Cependant, ‘branding’ ne veut pas dire ‘non mesurable’. Le digital nous offre des outils pour quantifier cet impact de manière beaucoup plus précise que la radio traditionnelle. Le défi n’est pas de transformer l’audio en un canal de performance pure, mais de donner des indicateurs de performance fiables à un média de branding.

La preuve par les faits : mesurer le trafic en point de vente

La plus grande avancée en matière de mesure concerne sans doute le ‘drive-to-store’. C’est une problématique clé pour les retailers, dont le succès dépend de la fréquentation de leurs magasins physiques. Comment savoir si une personne qui a entendu une publicité audio s’est ensuite rendue en magasin ? La clé, c’est le mobile.

‘L’audio digital est surconsommé sur le mobile. On a à peu près 80 % de l’audience qui est faite sur le mobile.’

Grâce à des partenariats avec des tiers de confiance qui analysent de manière anonymisée et agrégée les données de géolocalisation des smartphones, nous sommes capables de faire le lien. Nous pouvons comparer un groupe de personnes exposées à la campagne publicitaire avec un groupe témoin qui ne l’a pas entendue, et mesurer la différence de comportement de visite en magasin. Cela nous permet de calculer un ‘taux d’uplift’ et de déterminer le nombre de ‘visiteurs incrémentaux’ générés directement par la campagne. C’est une donnée factuelle, pragmatique, qui change complètement la conversation avec un annonceur du retail.

Évaluer la notoriété : les post-tests marketing pour le branding

Pour les objectifs de branding plus classiques, nous utilisons une autre méthode éprouvée : les post-tests marketing. Sur le même principe de groupe exposé et de groupe témoin, nous allons soumettre des questionnaires en ligne aux deux populations après la campagne. Ces sondages permettent de mesurer les indicateurs clés de la notoriété, ou ‘KPIs de branding’. On va par exemple évaluer l’évolution de la mémorisation du message, l’agrément (est-ce que la campagne a été appréciée ?) et surtout, l’intention de visite, que ce soit en magasin ou sur le site web.

‘On est capable également sur le même modèle, d’aller lancer des post-test marketing qui vont nous permettre de mesurer les KPIs de mémorisation, d’agrément et d’intention de visite.’

Ces études apportent une preuve chiffrée de l’efficacité de la campagne sur la perception de la marque, ce qui est fondamental pour justifier les investissements.

En combinant ces différentes approches de mesure, l’audio digital sort enfin de la catégorie des médias ‘difficilement mesurables’. Il offre aux annonceurs une palette d’outils pour comprendre et optimiser leur impact. Forts de cette connaissance, nous pouvons maintenant conclure avec quelques conseils pratiques pour réussir sa première campagne.

Les 3 commandements pour une campagne d’audio digital réussie

Après ce tour d’horizon complet, vous avez maintenant toutes les cartes en main pour comprendre le potentiel de l’audio digital. Mais la théorie, c’est une chose, la pratique en est une autre. Pour vous aider à faire vos premiers pas et à éviter les pièges courants, j’aimerais partager avec vous trois conseils fondamentaux. Pensez-y comme les trois piliers sur lesquels construire une stratégie audio digitale solide et efficace. Si vous respectez ces principes, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour que votre message non seulement soit entendu, mais qu’il résonne véritablement auprès de votre audience.

Conseil n°1 : Sanctuarisez l’expérience utilisateur avec une créa adaptée

Mon premier conseil, et sans doute le plus important, concerne la création publicitaire. Il est absolument primordial d’adapter votre message au contexte d’écoute. Comme je l’ai martelé,

‘Le but du jeu c’est clairement de respecter l’expérience utilisateur.’

L’erreur fatale est de prendre un spot radio conçu pour une écoute en voiture, souvent en fond sonore, et de le plaquer tel quel dans un podcast écouté au casque, où l’immersion est totale. Le choc peut être brutal et contre-productif. Pensez à l’auditeur. Sur une plateforme de streaming, un spot dynamique et musical peut bien fonctionner. Dans un podcast narratif, privilégiez le sponsoring ou un message lu par l’hôte, qui s’intégrera naturellement au contenu. La créa n’est pas une simple formalité, c’est le cœur de l’efficacité. Investir du temps et des ressources pour produire un spot spécifiquement pensé pour l’audio digital n’est pas une dépense, c’est le meilleur investissement que vous puissiez faire.

Conseil n°2 : Osez l’innovation technologique pour marquer les esprits

Le deuxième conseil est une invitation à l’audace. L’audio digital est un terrain de jeu formidable qui vous permet de faire des choses impossibles en radio traditionnelle. Ne vous contentez pas du minimum. Explorez les possibilités offertes par la technologie, et notamment la DCO.

‘Moi en tant que consommateur, demain, je me promène dans la rue […] potentiellement, je vais avoir un spot qui va me dire rends-toi dans la concession la plus proche en me citant le nom de la concession qui va m’annoncer la météo.’

Cette personnalisation contextuelle a un impact mémoriel bien plus fort qu’un message générique. Elle crée une connivence, un sentiment que la marque s’adresse spécifiquement à vous. N’ayez pas peur d’expérimenter. Testez différentes variables, différents messages, et analysez ce qui fonctionne le mieux. L’innovation est le meilleur moyen de sortir du lot et de marquer durablement les esprits.

Conseil n°3 : Visez le ‘reach’ maximal pour une efficacité décuplée

Enfin, mon troisième conseil est d’ordre stratégique. Pour qu’une campagne audio ait un impact mesurable, notamment en termes de notoriété, elle doit atteindre une masse critique. Saupoudrer un petit budget sur une seule plateforme ou un seul podcast aura un effet très limité. Il faut penser ‘reach’, c’est-à-dire la portée, le nombre de personnes uniques que vous allez toucher.

‘Le troisième conseil, c’est le rich, c’est d’avoir le rich le plus étendu possible. En ayant ce ce rich, ça nous permettrait d’avoir les campagnes les plus les plus efficaces possibles.’

C’est pourquoi il est souvent plus pertinent de travailler avec des acteurs, comme des agences spécialisées ou des ad networks, qui peuvent agréger les inventaires de multiples éditeurs pour vous garantir une couverture large et diversifiée de votre cible. Visez large pour frapper juste. C’est l’un des paradoxes de ce média à la fois personnel et de masse.

Conclusion : L’audio est l’avenir, et l’avenir, c’est maintenant

Nous voilà au terme de notre voyage au cœur de l’audio digital. Nous avons exploré un écosystème riche, décrypté le paradoxe d’un marché en plein essor mais encore sous-investi, découvert des technologies publicitaires capables de créer des expériences uniques, et compris comment, enfin, mesurer l’impact réel de nos actions. Le tableau est clair : l’audio digital n’est plus un média de niche ou un pari sur l’avenir. C’est un canal de communication majeur, puissant et mature, qui offre aux marques une opportunité unique de se connecter avec leurs consommateurs dans des moments de vie où aucun autre média ne peut les atteindre.

Le décalage entre les usages et les investissements ne durera pas. Les marques qui sauront saisir cette opportunité maintenant bénéficieront d’un avantage concurrentiel certain, dans un environnement encore peu saturé. Mon dernier mot sera donc un appel à l’action. N’ayez pas peur d’expérimenter. Lancez une première campagne, même modeste. Testez, mesurez, apprenez. L’audio est un média d’émotion, d’intimité et de confiance. Dans un monde digital de plus en plus visuel et bruyant, la voix a un pouvoir singulier pour créer du lien. Il est temps de lui donner toute la place qu’elle mérite dans votre mix marketing. Merci de m’avoir lu, et j’espère que ces quelques clés vous auront donné envie, à votre tour, de faire entendre votre voix.


Foire aux questions sur la publicité en audio digital

Qu’est-ce qui différencie l’audio digital de la radio traditionnelle ?

La différence fondamentale réside dans la personnalisation et la mesure. Alors que la radio traditionnelle diffuse le même message à tous les auditeurs sur une zone géographique donnée, l’audio digital permet de s’adresser à un individu. Grâce à la data, on peut cibler des audiences spécifiques et, via la technologie DCO, adapter le message publicitaire en temps réel au contexte de l’auditeur (sa localisation, la météo, l’heure). De plus, chaque écoute est traçable, ce qui offre des capacités de mesure de performance (taux d’écoute, trafic en magasin) impensables en radio FM. C’est le passage d’un média de masse à un média personnel et mesurable.

‘On est capable d’intégrer de la data à des fins de ciblage, à des fins de mesures, de pouvoir personnaliser des spots en fonction du contexte de l’auditeur. C’est des choses qu’on essaie d’apporter et qui vont permettre comme ça de de faire avancer ce marché.’

Pourquoi les investissements publicitaires en audio digital sont-ils si faibles en France par rapport à la consommation ?

Ce paradoxe s’explique par plusieurs facteurs. Historiquement, les budgets publicitaires sont structurés en silos (TV, radio, print) et les habitudes des annonceurs mettent du temps à changer. La complexité de l’écosystème (streaming, podcasts, webradios) peut également paraître intimidante. Mais le frein principal a longtemps été le manque perçu d’outils de mesure fiables pour prouver le retour sur investissement. Les annonceurs, habitués au pilotage par la data du marketing digital, étaient en attente de preuves tangibles de l’efficacité de l’audio. Ce frein est aujourd’hui en train d’être levé grâce à de nouvelles solutions de mesure, ce qui explique l’accélération actuelle du marché.

‘On a un espèce de déséquilibre entre la consommation et les investissements. Un déséquilibre qui commence à être comblé sur les nations anglo-saxonnes qui ont toujours un petit temps d’avance sur sur le marché français.’

Comment fonctionne concrètement la personnalisation de publicité audio (DCO) ?

La DCO (Dynamic Creative Optimization) consiste à créer un spot publicitaire modulaire. On enregistre un message de base (le ‘corps’ du spot) puis, séparément, de multiples ‘variables’ sonores (noms de villes, phrases liées à la météo, moments de la journée, etc.). Une plateforme technologique va ensuite assembler ces briques en temps réel. Au moment où la publicité doit être diffusée à un auditeur, le système reçoit des informations sur son contexte (par exemple, sa géolocalisation via son smartphone). L’algorithme choisit alors la variable la plus pertinente (‘Lyon’, ‘Paris’, ‘Marseille’) et l’intègre au spot de base pour créer une version unique et personnalisée, diffusée instantanément.

‘Un corps de spot de 15 secondes sur lequel on va aller appliquer des variables qui vont s’adapter en fonction du contexte de l’auditeur. Sa géolocalisation, la météo… potentiellement je peux recevoir un spot qui va m’indiquer à l’intérieur de la créa, bah aujourd’hui, il pleut.’

Est-il possible de mesurer le trafic en magasin généré par une campagne audio digitale ?

Oui, absolument. C’est l’une des avancées majeures de ce média. La grande majorité de l’écoute audio digitale se fait sur mobile. En partenariat avec des sociétés tierces spécialisées dans l’analyse de données de géolocalisation (dans le respect total de la vie privée et de façon agrégée), on peut comparer le comportement de visite en magasin d’un groupe d’auditeurs exposés à la publicité avec celui d’un groupe témoin. Cette méthode permet de calculer le nombre de ‘visiteurs incrémentaux’, c’est-à-dire les personnes qui se sont rendues en point de vente grâce à la campagne, et de prouver de manière factuelle l’impact ‘drive-to-store’ de l’audio digital.

‘Grâce au mobile et grâce à des partenariats qu’on a avec des tiers de confiance, on est capable d’aller mesurer le trafic en point de vente qui nous permet donc d’avoir un nombre de visiteurs incrémentaux […], un taux de uplift aussi.’

Quels sont les principaux KPIs à suivre pour une campagne de publicité audio ?

Les KPIs (Key Performance Indicators) dépendent de l’objectif. Pour la notoriété (branding), on suivra le ‘reach’ (nombre d’auditeurs uniques touchés), le taux de complétion (pourcentage d’auditeurs ayant écouté le spot en entier) et les résultats de post-tests marketing mesurant la mémorisation, l’agrément et l’intention d’achat ou de visite. Pour des objectifs plus orientés performance, on peut suivre le taux de clic sur la bannière associée au spot, le nombre de téléchargements d’une application ou, comme vu précédemment, le nombre de visiteurs incrémentaux en point de vente. L’audio digital permet ainsi de couvrir un large spectre d’objectifs marketing.

‘Évidemment le l’insight le KPI, enfin du moins l’objectif pardon, c’est plutôt l’objectif d’une campagne audio digital, ça va être de la notoriété et du branding. Et donc du coup, on va retrouver des KPI qui sont similaires aux actions de branding display vidéo et cetera, la mémorisation et cetera.’

Quel type de format publicitaire est le plus efficace sur un podcast ?

L’efficacité sur podcast dépend de l’intégration du message dans un contenu très immersif. Apposer un spot radio classique peut être perçu comme une interruption et s’avérer contre-productif. Les formats les plus performants sont ceux qui respectent l’expérience de l’auditeur. Le sponsoring, où la marque est simplement citée en début ou fin d’épisode, est une approche douce. Le format le plus plébiscité est souvent le ‘host-read’, où l’animateur du podcast lit lui-même le message publicitaire avec ses propres mots. Cette recommandation personnelle crée un lien de confiance et d’authenticité très puissant, bien plus efficace qu’un spot pré-enregistré.

‘L’exemple le plus flagrant reste évidemment le podcast où aujourd’hui, il est très compliqué d’aller apposer un spot radio classique hein sur un contenu qui possède une telle immersion […] Le but du jeu c’est clairement de respecter l’expérience utilisateur.’

Comment peut-on acheter de la publicité en audio digital ?

Il y a trois principales méthodes. La première est le ‘gré à gré’, où l’on contacte chaque éditeur (Spotify, Deezer, radios…) un par un, une méthode directe mais chronophage. La deuxième est l’automatisation des flux via des connexions ‘ad server to ad server’, ce qui fluidifie les opérations tout en gardant une relation directe, un modèle courant pour le podcast. La troisième, la plus moderne, est l’achat ‘programmatique’. Les inventaires sont disponibles sur des places de marché où les annonceurs peuvent acheter des impressions en temps réel via des plateformes d’achat (DSP), en se basant sur des critères de ciblage précis. C’est la méthode la plus efficace pour obtenir un ‘reach’ important.

‘La seconde possibilité c’est d’automatiser les process. Et donc automatiser les process […] ça va passer par équiper les les éditeurs d’un ad server […] La troisième manière de faire, c’est le programmatique audio.’

L’audio digital est-il réservé aux grandes marques avec des budgets importants ?

Absolument pas, et c’est l’un de ses grands avantages. Contrairement à la radio traditionnelle qui nécessite souvent des investissements conséquents pour être efficace, l’audio digital est bien plus accessible. Les tickets d’entrée sont plus faibles et la précision du ciblage permet à des marques de niche ou à des annonceurs locaux de toucher leur cœur de cible sans gaspiller leur budget. Une part significative des annonceurs en audio digital sont de nouveaux acteurs qui n’avaient jamais fait de publicité audio auparavant. C’est un média qui démocratise l’accès à la puissance du son pour des entreprises de toutes tailles.

‘On a à peu près 70 à 80 % des annonceurs qui communiquent chez Audion qui n’ont jamais fait de radio auparavant […] Donc on se rend compte d’un truc, c’est que ben l’audio digital a un réel attrait pour n’importe quel annonceur au final.’


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