Logo de l'épisode #20 : Qu'est-ce qu'un chatbot ? Avec Kevin Colleaux co-fondateur de Kick My Bot du podcast Bannouze : Le podcast du marketing digital !

#20 : Qu’est-ce qu’un chatbot ? Avec Kevin Colleaux co-fondateur de Kick My Bot

Épisode diffusé le 19 juin 2019 par Bannouze : Le podcast du marketing digital !

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Au-delà du gadget : pourquoi le chatbot est la nouvelle frontière du marketing digital

Le mot ‘chatbot’ est partout. On l’entend dans les conférences, on le lit dans les articles, et il est souvent présenté soit comme la solution miracle à tous les problèmes, soit comme un gadget décevant. Le terme, je le reconnais, est devenu ‘super galvaudé’. Mais si on gratte la surface, si on va au-delà des premières expériences souvent limitées à des arbres de décision rigides, on découvre une révolution technologique et marketing profonde. Chez Kick Mybot, notre mission depuis 2016 n’est pas de créer des gadgets, mais de bâtir des ponts conversationnels intelligents entre les marques et leurs utilisateurs. L’enjeu n’est plus de simplement répondre à une question, mais de comprendre une intention, d’anticiper un besoin et de fournir une valeur ajoutée instantanée. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est le fruit d’une convergence technologique puissante : le traitement du langage naturel (NLP), le machine learning et, pour les cas les plus pointus, le deep learning. Dans cet article, je vais vous partager notre vision et notre expérience. Nous allons décortiquer ce qu’est réellement un agent conversationnel aujourd’hui, plonger dans les mécanismes qui lui permettent de comprendre la complexité du langage humain et, surtout, démontrer par des chiffres et des cas concrets comment il peut devenir un levier de performance redoutable pour votre entreprise, que ce soit pour retenir vos visiteurs, booster vos conversions ou réinventer l’expérience client. Oubliez l’image du robot qui répond à côté ; préparez-vous à découvrir un partenaire stratégique.

Démystifier le chatbot : définition et état des lieux d’un marché en pleine ébullition

Avant de plonger dans la technique, posons des bases claires. Qu’est-ce qu’un chatbot, ou plus précisément un ‘agent conversationnel’ ? C’est un programme informatique conçu pour simuler et traiter une conversation humaine, que ce soit par texte ou par la voix. Sa mission fondamentale est de ‘comprendre une requête utilisateur et de l’orienter effectivement vers la meilleure réponse possible’. Cette définition, bien que simple, cache une grande diversité d’approches et d’acteurs sur le marché. Comprendre cet écosystème est la première étape pour choisir la bonne stratégie. On peut segmenter le marché en trois grandes familles.

Les agences traditionnelles et les chatbots ‘linéaires’

La première catégorie est celle des agences de communication ou digitales plus classiques. Elles n’ont pas forcément développé une brique technologique propriétaire. Leur approche consiste souvent à créer ce que j’appelle des chatbots ‘foire à questions’ ou à ‘arbres de décision’. Imaginez un script très scénarisé : si l’utilisateur dit A, le bot répond B ; s’il dit C, il répond D. C’est très linéaire et rigide. Ces outils peuvent être utiles pour des besoins très simples, comme répondre à 10 questions récurrentes sur les horaires d’ouverture. Cependant, dès que l’utilisateur sort du chemin balisé, le bot se montre incapable de comprendre et la conversation s’arrête, créant de la frustration. C’est souvent à cause de ces expériences limitées que les chatbots ont parfois mauvaise presse.

Les plateformes SaaS : la démocratisation du chatbot

Ensuite, il y a l’univers des plateformes en mode SaaS (Software as a Service) ou BaaS (Bot as a Service). C’est un peu le ‘Wix.com du chatbot’. Ces plateformes fournissent des outils et des interfaces visuelles qui permettent à des non-développeurs de construire leur propre agent conversationnel assez facilement. Elles démocratisent l’accès à la technologie et sont une excellente porte d’entrée pour des PME ou des équipes marketing qui souhaitent expérimenter. Elles intègrent souvent des briques de NLP de base et permettent de se connecter à des canaux comme Messenger ou un site web. Leur limite réside dans la personnalisation et la capacité à gérer des logiques métier très complexes ou à s’intégrer profondément avec des systèmes d’information (SI) existants. On reste souvent sur des périmètres fonctionnels standardisés.

Les experts du sur-mesure : la voie de la performance

Enfin, il y a des acteurs comme nous, Kick Mybot, qui se positionnent sur le développement de chatbots sur-mesure. Ici, l’approche est radicalement différente. Nous ne partons pas d’un modèle préconçu, mais des problématiques métier spécifiques de l’entreprise. Notre travail consiste à concevoir une solution unique qui s’intègre parfaitement à l’écosystème de données du client (CRM, ERP, catalogue produits, base de données RH…). C’est sur ce segment que la véritable puissance du conversationnel se libère. On ne se contente plus de répondre à des questions fixes ; on crée des expériences dynamiques basées sur ce que nous appelons ‘l’algorithme de matching’. C’est ce qui nous permet de connecter un candidat à la bonne offre d’emploi, un client au produit parfait ou un prospect au bien immobilier de ses rêves. C’est une approche plus exigeante, mais dont le ROI est sans commune mesure.

Au cœur du réacteur : les technologies qui donnent vie aux chatbots

Un chatbot intelligent n’est pas magique. Sa capacité à dialoguer de manière fluide et pertinente repose sur des briques technologiques sophistiquées issues de l’intelligence artificielle. Comprendre ces mécanismes permet de saisir ce qui différencie un simple répondeur automatique d’un véritable assistant virtuel. Le voyage au cœur de la machine commence par le traitement du langage naturel.

Le NLP et le Machine Learning : le duo qui décode le langage humain

Le pilier de tout agent conversationnel moderne est le NLP, pour ‘Natural Language Processing’ ou ‘Traitement Automatique du Langage Naturel’. Ce sont des technologies qui visent à permettre à une machine de comprendre la complexité, les nuances et les ambiguïtés du langage humain. Aujourd’hui, les géants du web se livrent une véritable guerre sur ce terrain, avec des plateformes comme Dialogflow de Google, Wit.ai de Facebook ou Lex d’Amazon. Ces plateformes reposent sur des algorithmes de machine learning, c’est-à-dire d’apprentissage automatique. Concrètement, comment ça marche ? Le processus se déroule en deux temps. D’abord, la recherche d’intention. Quand un utilisateur écrit une phrase, le premier travail du bot est de comprendre le but général de sa requête. C’est ce que nous appelons l’intention. Par exemple, dans ‘je cherche un T3 à louer à Bordeaux’, l’intention est clairement ‘recherche_bien_immobilier_location’. Ensuite, une fois l’intention identifiée, la machine va chercher ce que nous appelons les ‘entités nommées’. Ce ne sont pas de simples mots-clés, mais tous les éléments structurants qui vont nous permettre d’affiner la réponse. Ils sont le contexte de la demande. Dans notre exemple, les entités seraient ‘T3’ (type de bien), ‘louer’ (type de transaction) et ‘Bordeaux’ (localisation).

Quand la donnée devient le carburant : le matching algorithmique

Identifier l’intention et les entités, c’est bien, mais ce n’est que la moitié du chemin. La véritable valeur, ce qui nous anime profondément chez Kick Mybot, c’est l’étape suivante : le matching. Un chatbot sans accès à une base de données riche est comme un moteur de recherche sans pages à indexer. C’est inutile. Sur la quarantaine de projets que nous avons menés, seuls deux ne faisaient pas de matching. Pour notre client Century 21, une fois que nous avons compris que l’utilisateur cherche un appartement de 90m², avec trois chambres, pour un budget de 400 000€ à Melun, notre travail est de traduire ces entités en une requête précise dans leur base de données pour ne remonter QUE les biens pertinents. C’est là que la magie opère. L’utilisateur obtient une réponse instantanée et sur-mesure, sans avoir à naviguer dans des filtres et des menus complexes. Ce principe s’applique partout : matcher un candidat avec des offres d’emploi, un client avec un produit dans un catalogue e-commerce, ou un apprenant avec une formation. Pour Conforama, par exemple, plutôt que d’attaquer leur immense catalogue, nous avons commencé par des verticales précises comme la télévision. Un utilisateur pouvait dire : ‘je veux une télé Samsung 4K entre 1000 et 1500€ avec 3 ports HDMI’, et le bot lui présentait la sélection parfaite en une microseconde.

Le Deep Learning : repousser les frontières de la compréhension

Le machine learning et les plateformes NLP sont extrêmement puissants, mais ils ont leurs limites. La gestion de la négation, par exemple, est un vrai casse-tête. C’est ‘très compliqué pour une machine de comprendre que je ne veux pas un appartement à Melun de 90 m² avec trois chambres mais que je veux tout le reste’. Dans ces cas-là, nous devons nous affranchir des plateformes standards et faire appel à une sous-famille du machine learning : le deep learning. Le deep learning s’inspire du fonctionnement du cerveau humain avec des réseaux de neurones artificiels. Cela nous permet de construire nos propres modèles, beaucoup plus fins et adaptés à des problématiques spécifiques. Mon associé Alexandre, docteur en informatique, a par exemple développé des modèles basés sur des réseaux de neurones récurrents capables de faire de la compréhension de texte avancée. On peut lui donner quelques pages d’un roman de Voltaire, puis lui poser des questions comme ‘Qui est le narrateur ?’ ou ‘Où se déroule l’action ?’. La machine ne cherche pas des mots-clés, elle ‘comprend’ le sens du texte et répond de manière contextuelle. C’est une technologie encore en développement, mais elle préfigure ce que sera le futur : des systèmes capables d’absorber l’intégralité du contenu d’un site ou d’une base de connaissance pour répondre précisément à n’importe quelle question.

Du concept à la conversion : l’impact mesurable des chatbots en marketing

Une technologie, aussi fascinante soit-elle, n’a de valeur que si elle génère des résultats concrets. L’un des plus grands atouts de l’agent conversationnel est qu’il n’est pas un simple outil de communication ; c’est un puissant levier de performance marketing dont l’impact est directement mesurable. Que ce soit pour captiver une audience, générer des leads qualifiés ou transformer une conversation en vente, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

L’art de la rétention : comment un chatbot captive votre audience

Le premier bénéfice, souvent sous-estimé, est la rétention d’audience. Mes clients me le disent tous les jours : ‘sur les réseaux sociaux, on est dans du snacking de contenu, on perd l’attention des utilisateurs, on arrive pas à garder quelqu’un captif plus de 15 ou 20 secondes’. Sur un site web, les taux de rebond sont souvent élevés, avec des visites qui durent moins d’une minute. Le chatbot change complètement la donne. Pourquoi ? Parce qu’une conversation est par nature engageante. L’utilisateur n’est plus un spectateur passif qui scanne une page ; il devient un acteur de l’échange. Les résultats sont spectaculaires : nous mesurons que ‘la première conversation entre le chatbot de nos clients et les utilisateurs dure en moyenne 7 minutes’. C’est une durée d’engagement colossale dans l’économie de l’attention actuelle. Pendant ces 7 minutes, la marque a une opportunité unique de qualifier le besoin du visiteur, de le guider, de lui présenter les bonnes offres et de créer un lien. C’est un formidable levier pour transformer un visiteur anonyme en prospect qualifié.

Des performances chiffrées : taux d’ouverture, conversion et ROI

Au-delà de la rétention, les métriques de conversion sont sans appel. Prenons le cas d’un chatbot sur Messenger. Lorsque vous envoyez une notification push à votre base d’abonnés, le taux d’ouverture est phénoménal. On observe que ’98 % du temps, le message est ouvert dans les 2 heures’. Comparez cela aux 15-25% de taux d’ouverture moyen en e-mailing et vous comprenez l’immédiateté et la puissance du canal. Mais le plus impressionnant reste le taux de conversion final. Dans le secteur du recrutement, où nous avons une vingtaine de clients, les résultats sont éloquents. Sur un site emploi classique, une annonce vue 800 fois génère en moyenne entre 15 et 25 CV, soit un taux de transformation d’environ 2,5%. Avec nos chatbots de recrutement, le taux de conversion, c’est-à-dire le nombre de personnes qui terminent la conversation et déposent leur CV, se situe ‘de l’ordre de 4 à 13 % pour les plus performants’. On double, triple, voire quadruple l’efficacité. La conversation qualifie le candidat en amont, lui donne un feedback immédiat et fluidifie l’expérience, ce qui booste drastiquement la candidature.

Le Social Commerce : transformer la conversation en transaction

Imaginez maintenant appliquer cette puissance conversationnelle au e-commerce. C’est ce qu’on appelle le social commerce. Prenons l’exemple d’une marque de jouets comme La Grande Récré, qui a des centaines de milliers de fans sur sa page Facebook. Un parent se connecte sur Messenger et dit : ‘je veux acheter un jouet pour ma nièce’. Le bot peut alors le guider : ‘Super ! Vous avez une idée de personnage ?’. ‘Oui, La Reine des Neiges’. ‘Parfait, vous préférez Anna, Elsa ou Olaf ?’. ‘Olaf !’. ‘Très bon choix ! Pour Olaf, j’ai une peluche, un déguisement ou un vélo. Lequel vous intéresse ?’. En quatre messages, sans jamais quitter l’application, l’utilisateur a été guidé de manière ultra-personnalisée vers le produit parfait. Il n’a pas eu à se perdre ‘sur un site dans des onglets, des sous-onglets, des sous-sous-onglets’. C’est une expérience d’achat fluide, rapide et intuitive. C’est l’avenir du commerce en ligne : amener le produit à l’utilisateur au sein de la conversation, là où il se trouve déjà.

L’avenir est conversationnel : notre vision pour le web de demain

Notre conviction profonde, c’est que nous ne sommes qu’au début de cette révolution. Notre métier, ce n’est pas d’être un ‘développeur de chatbots’, mais d’être des ‘experts du conversationnel’. Le chatbot n’est qu’un canal, une interface parmi d’autres. La véritable rupture, c’est la capacité à comprendre l’utilisateur à travers le texte et la voix, quel que soit le point de contact. Nous regardons avec une attention immense ce qui se passe aux États-Unis, où les usages ont souvent quelques années d’avance. Le constat est saisissant : ‘Aujourd’hui une recherche sur 5 aux États-Unis sur Google est faite au travers de la voix’. Ce chiffre peut paraître fou vu de France, mais il indique une tendance de fond inéluctable : le web devient conversationnel. Les utilisateurs ne veulent plus chercher l’information, ils veulent la demander et l’obtenir instantanément. Pour nos clients, cela signifie qu’il faut commencer à penser au-delà du site web traditionnel. Demain, le moteur de recherche principal de votre site internet ne sera plus une simple barre où l’on tape des mots-clés, mais une interface où l’on posera une question en langage naturel. Il n’est plus ‘acceptable pour un utilisateur de passer 10 ou 15 minutes […] sur un site internet externe type Amélie.fr pour chercher son information’. La vision que nous portons est celle de sites intelligents, capables d’absorber et de comprendre l’intégralité de leur propre contenu pour fournir une réponse immédiate et pertinente. Que ce soit sur un intranet d’entreprise pour aider un salarié à trouver une procédure, ou sur un site public pour guider un citoyen dans ses démarches, l’avenir est aux interfaces qui écoutent et répondent.

Conclusion : le chatbot n’est pas une fin, mais un puissant moyen

Au terme de ce parcours, j’espère avoir réussi à changer votre perception du chatbot. Loin d’être un simple gadget ou une mode passagère, il est l’incarnation d’une transformation profonde de notre rapport au digital. C’est le passage d’une interaction basée sur des clics et des menus à une interaction basée sur le dialogue et la compréhension. Nous avons vu que sa puissance repose sur des technologies d’IA matures comme le NLP et le machine learning, qui lui permettent de décoder les intentions humaines. Nous avons démontré, chiffres à l’appui, qu’il est un levier de performance marketing extraordinairement efficace, capable de captiver une audience, de doubler les taux de conversion et de réinventer l’expérience d’achat. Mais plus important encore, nous avons entrevu que le chatbot n’est que la première étape. La véritable destination est un web plus humain, plus intuitif, plus conversationnel. La question pour chaque entreprise n’est donc plus ‘faut-il un chatbot ?’, mais plutôt ‘comment intégrer l’intelligence conversationnelle au cœur de ma stratégie digitale ?’. Car les entreprises qui réussiront demain sont celles qui auront su, dès aujourd’hui, écouter leurs utilisateurs et leur répondre, au sens le plus littéral du terme. Le dialogue ne fait que commencer.


Foire Aux Questions (FAQ) sur les Chatbots

1. Quelle est la principale différence entre un chatbot simple et un chatbot avancé ?

La différence fondamentale réside dans leur ‘cerveau’. Un chatbot simple, souvent basé sur des arbres de décision, suit un script prédéfini. Il est très linéaire et ne peut pas gérer les requêtes qui sortent du cadre prévu, ce qui mène souvent à des impasses. Un chatbot avancé, quant à lui, utilise des technologies d’intelligence artificielle comme le traitement du langage naturel (NLP) et le machine learning. Il ne se contente pas de suivre un script, il cherche à comprendre l’intention réelle de l’utilisateur pour y apporter la réponse la plus pertinente, même si la question est formulée de manière inattendue. C’est la différence entre suivre un chemin balisé et avoir un véritable GPS intelligent.

‘On va voir des agences plutôt classiques, donc qu’on pas réellement une brique techno qui vont plutôt en général créer des chatbot un petit peu foire à questions avec des des des arbres de décisions, des chatbot qui sont très linéaires.’

2. Comment un chatbot comprend-il exactement ce que je lui demande ?

Le chatbot utilise une technologie appelée NLP (Natural Language Processing). Le processus se fait en deux étapes. Premièrement, il identifie ‘l’intention’ de votre phrase, c’est-à-dire l’objectif principal de votre demande (par exemple : ‘chercher un produit’). Deuxièmement, il extrait les ‘entités’, qui sont les informations clés et structurantes de votre requête (le nom du produit, la couleur, le budget, la localisation, etc.). C’est en combinant la compréhension de l’intention et l’extraction des entités que le chatbot peut ensuite interroger une base de données pour vous fournir une réponse précise et personnalisée, bien au-delà d’une simple recherche par mots-clés.

‘On est clairement sur de la recherche d’intention dans un texte afin de comprendre bah finalement le sens de la phrase de l’utilisateur. Une fois effectivement qu’on a défini l’intention, on va chercher ce qu’on appelle les entités nommées.’

3. Pourquoi la data est-elle si cruciale pour un chatbot performant ?

La data est le carburant d’un chatbot intelligent. Sans accès à une base de données riche et structurée (catalogue produits, offres d’emploi, biens immobiliers, base de connaissances…), le chatbot reste limité à des réponses statiques de type FAQ. Sa véritable valeur ajoutée vient de sa capacité à faire du ‘matching’ : il connecte la demande de l’utilisateur (comprise grâce au NLP) avec les données disponibles. Plus la base de données est profonde et détaillée, plus le chatbot pourra fournir des réponses fines, pertinentes et personnalisées. Un chatbot sans data est comme un vendeur expert sans rien à vendre : son expertise est inutile.

‘Nous ce qui nous intéresse et ce qui nous anime, c’est tout ce qui est l’algorithme de matching. Donc aujourd’hui effectivement, plus on va avoir une profondeur de l’offre intéressante et ben plus on va pouvoir s’amuser avec toutes ces données hein.’

4. Un chatbot peut-il vraiment gérer des conversations complexes, comme une négation ?

Oui, mais cela nécessite des technologies plus avancées que le NLP standard. La gestion de la négation (‘je veux tout sauf un appartement à Paris’) est un défi majeur pour les plateformes NLP classiques. Pour résoudre ce type de problème, on a recours au deep learning et à des réseaux de neurones customisés. Ces modèles, plus complexes, ne se basent pas sur des règles rigides mais apprennent des schémas de langage complexes. Cela permet au chatbot de comprendre des nuances et des exclusions, offrant ainsi une capacité de dialogue beaucoup plus fine et naturelle, et évitant les contresens frustrants pour l’utilisateur.

‘Toute la gestion de la négation est très compliquée. C’est très compliqué pour une machine effectivement bah de comprendre euh bah que je ne veux pas un appartement à Mein […] mais que je veux tout le reste. Donc là, on va s’affranchir effectivement de ces techno et on va travailler avec nos propres réseaux de neurones récurrents.’

5. Quels sont les bénéfices concrets d’un chatbot pour un site e-commerce ?

Pour un site e-commerce, un chatbot est un assistant de vente personnel disponible 24/7. Premièrement, il améliore considérablement l’expérience utilisateur en guidant le client vers le bon produit en quelques questions, lui évitant de se perdre dans des menus et filtres complexes. C’est ce qu’on appelle le commerce conversationnel. Deuxièmement, il augmente la rétention sur le site : une conversation engageante dure bien plus longtemps qu’une navigation passive. Enfin, il booste la conversion en qualifiant le besoin et en présentant une sélection de produits ultra-pertinente, ce qui accélère la décision d’achat, notamment via des canaux comme Messenger pour le social commerce.

‘En 3 secondes, je me suis fait aiguiller sans chercher sur un site dans des onglets, des sous-onglets, des sous-sous-onglets.’

6. Comment un chatbot améliore-t-il le taux de conversion dans le recrutement ?

Dans le recrutement, le chatbot agit comme un pré-filtre intelligent et un facilitateur. Un candidat peut exprimer sa recherche en langage naturel (‘je cherche un job de cariste à Lyon’) et le bot lui présente instantanément les offres correspondantes. L’expérience est plus fluide et rapide qu’un formulaire de recherche classique. Le chatbot peut ensuite poser quelques questions de pré-qualification (années d’expérience, permis, etc.), s’assurant que seuls les candidats pertinents postulent. Cette efficacité se traduit par des taux de conversion (candidatures finalisées) de 4 à 13%, contre seulement 2,5% en moyenne sur les sites d’emploi traditionnels, car il réduit les frictions et engage le candidat immédiatement.

‘On passe d’un taux de transformation de 2 % et demi à 4 % et plus grâce au chatbot. Donc la conversation boost la rétention et la et et la candidature bah sur ce cas d’usage précis.’

7. Est-ce que l’avenir du web, c’est de parler à des sites internet ?

Absolument. La tendance de fond est à la simplification et à l’immédiateté. Les utilisateurs ne veulent plus apprendre à naviguer sur chaque nouvelle interface ; ils veulent simplement poser leur question et obtenir une réponse. La montée en puissance de la recherche vocale, qui représente déjà une recherche Google sur cinq aux États-Unis, en est le signe le plus évident. La vision est celle d’un web conversationnel où chaque site internet, intranet ou application possédera une interface capable de comprendre le langage naturel pour accéder directement à l’information, rendant la navigation par menus et clics progressivement obsolète.

‘Ce qu’on imagine en tout cas, c’est des sites qui sont de plus en plus conversationnels sur lesquels bah j’envoie ma requête et j’ai une réponse immédiate.’

8. Faut-il choisir une thématique précise pour son chatbot ?

Ce n’est pas une contrainte technologique, mais un avantage stratégique. La technologie de matching est adaptable à n’importe quel domaine (emploi, immobilier, e-commerce, formation…). Cependant, se spécialiser dans une verticale métier permet d’accélérer le développement. En ayant déjà travaillé sur plusieurs chatbots de recrutement, par exemple, nous avons un historique des demandes récurrentes des utilisateurs et des modèles de compréhension du langage déjà entraînés. Cela permet d’être plus rapide et plus pertinent. Chaque client a ses spécificités, mais capitaliser sur une expertise sectorielle est un vrai plus pour atteindre plus vite l’excellence opérationnelle.

‘C’est quand même toujours plus simple, c’est-à-dire que lorsqu’on développe un chatbot […] une fois qu’on l’a fait une fois, on a un historique des demandes récurrentes des utilisateurs donc c’est plus simple d’en développer d’autres.’


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