Logo de l'épisode #16 : EMday 2019 : L'email marketing à l'heure du Mobile ! du podcast Bannouze : Le podcast du marketing digital !

#16 : EMday 2019 : L’email marketing à l’heure du Mobile !

Épisode diffusé le 29 mai 2019 par Bannouze : Le podcast du marketing digital !

Écouter l'épisode :

L’email à l’heure du mobile : Comment survivre à l’apocalypse du pixel parfait ?

Imaginez un instant. Votre équipe a passé trois semaines à peaufiner une campagne email cruciale. Le message est percutant, l’offre irrésistible, le design à couper le souffle. Vous appuyez sur ‘Envoyer’ avec un sentiment de travail accompli. Quelques heures plus tard, les premiers résultats tombent : un taux d’ouverture excellent, mais des clics et des conversions au ras des pâquerettes. L’incompréhension vous gagne, jusqu’à ce que vous ouvriez vous-même cet email sur votre smartphone. Le logo est déformé, le texte est illisible, le bouton d’appel à l’action a disparu. Le cauchemar de tout marketeur. Cette situation, loin d’être une fiction, est le quotidien de nombreuses entreprises qui sous-estiment la révolution mobile. L’email, ce vétéran du marketing digital que l’on annonce moribond depuis une décennie, est plus vivant que jamais, mais il a changé de terrain de jeu. Son nouveau royaume, c’est ce petit écran que nous consultons plus de 150 fois par jour. Dans cet univers, les règles sont différentes et l’indulgence n’existe pas. Comme je le dis souvent, nous sommes face à un paradoxe fascinant : ‘le premier constat aujourd’hui, c’est qu’on a entre 40 et 60 % des ouvertures d’email qui se font sur environnement mobile’. Pourtant, la transformation, l’acte d’achat final, se fait encore majoritairement sur un ordinateur de bureau. L’email mobile n’est plus une option, c’est le point d’entrée obligatoire de votre tunnel de conversion. Le négliger, c’est fermer la porte au nez de plus de la moitié de votre audience. Alors, comment transformer ce défi technique en une opportunité stratégique ? Comment s’assurer que chaque email délivre une expérience parfaite, quel que soit le contexte de lecture ? C’est ce que nous allons explorer ensemble.

Le grand basculement : Pourquoi l’email et le mobile forment un duo incontournable et complexe

Le mariage entre l’email et le mobile n’est pas seulement une tendance, c’est une mutation profonde du comportement des consommateurs. Ignorer cette réalité, c’est un peu comme essayer de naviguer aujourd’hui avec une carte du 16ème siècle : vous avez un outil, mais il ne correspond plus du tout au monde qui vous entoure. Le premier réflexe de consultation de la boîte mail se fait désormais dans le creux de la main, dans les transports, dans une file d’attente, ou au réveil. Cet usage nomade a des implications majeures pour les marketeurs. Il ne s’agit plus simplement d’adapter un format, mais de repenser entièrement la manière dont on conçoit et délivre un message. L’attention est plus volatile, le temps de décision plus court et la patience pour un affichage défaillant est absolument nulle. C’est dans ce contexte que la maîtrise de l’écosystème mobile devient une compétence non plus désirable, mais absolument vitale pour la survie et la performance de vos campagnes d’emailing. Nous devons accepter que le premier contact avec notre marque se fera, dans la majorité des cas, via cet écran de quelques pouces. C’est une première impression qui ne pardonne aucun faux pas technique.

La statistique qui change tout : 40 à 60% d’ouvertures sur mobile

Ce chiffre, que je rappelle constamment, n’est pas anodin. Il est le symptôme d’une transformation des usages. Il faut le décortiquer pour en comprendre toute la portée. Un email ouvert sur mobile est souvent un email de ‘tri’. L’utilisateur scanne rapidement, évalue la pertinence de l’objet, de l’expéditeur et du pré-header. S’il ouvre, il balaie le contenu en quelques secondes pour décider si cela vaut le coup d’y consacrer plus de temps. Comme je l’évoquais, ‘j’ouvre dans un premier temps sur mobile, si le contenu m’intéresse, je vais repartir dans un environnement plus traditionnel qui est le bureau pour aller transformer mon acte d’achat.’ Ce comportement de rebond est fondamental. Le mobile est la porte d’entrée, la phase de séduction. Si cette première étape échoue à cause d’un design non adapté, l’utilisateur ne fera jamais l’effort de rouvrir le message sur son ordinateur. La vente est perdue avant même d’avoir commencé. Pensez-y : votre magnifique email, conçu pour un écran de 24 pouces, doit d’abord passer le test impitoyable d’un écran de 6 pouces tenu à la verticale. C’est une contrainte immense qui oblige à penser ‘mobile first’ non pas comme un slogan, mais comme une discipline de conception.

Le mobile, ce pont stratégique entre le digital et le physique

Au-delà de la simple consultation, le smartphone est devenu l’outil qui fait le lien entre nos vies numériques et nos actions dans le monde réel. C’est un aspect souvent sous-estimé dans les stratégies d’emailing. Le mobile n’est pas qu’un simple terminal de lecture, c’est une télécommande universelle pour l’action. Comme je le souligne souvent, ‘le meilleur véhicule aujourd’hui dans une approche digitale et physique, mais c’est le mobile’. Un exemple concret ? Vous envoyez une promotion pour votre magasin. Intégrer une carte interactive cliquable, un bouton ‘Ajouter à mon agenda’ pour une vente privée ou un QR code à présenter en caisse transforme l’email en un outil transactionnel tangible. Votre destinataire a littéralement votre offre dans sa poche. Lorsqu’il reçoit une information qui nécessite une action dans un point de vente, il a son smartphone à la main. Ce lien est d’une puissance redoutable. Il ancre votre communication digitale dans le quotidien de votre client et facilite la conversion en supprimant les barrières entre l’intention (générée par l’email) et l’action (réalisée en magasin).

La face cachée de l’iceberg : Plongée dans le cauchemar technique de l’email responsive

Si tout le monde s’accorde sur la nécessité d’avoir des emails qui s’affichent parfaitement sur mobile, peu de gens mesurent l’abîme de complexité technique que cela représente. C’est un domaine où l’approximation n’est pas permise. Un décalage d’un seul pixel peut ruiner une mise en page, une image non optimisée peut prendre une éternité à charger, et un code mal interprété peut rendre votre message totalement illisible. Nous ne sommes pas dans l’univers standardisé du web, où les navigateurs convergent vers des normes communes. L’emailing est une sorte de ‘Far West’ technologique, une mosaïque d’environnements de lecture avec leurs propres règles, leurs propres caprices et leurs propres bugs. Chaque client mail (Gmail, Outlook, Apple Mail), chaque appareil (iPhone, Samsung, Huawei) et chaque système d’exploitation (iOS, Android) possède son propre moteur de rendu. C’est cette fragmentation qui est à l’origine de tous les maux et qui transforme la création d’un simple email en un véritable parcours du combattant pour les équipes techniques. La promesse d’une communication directe et efficace se heurte à un mur de contraintes techniques qui peut décourager les plus téméraires.

Les 15 000 combinaisons d’affichage : Le vertige du marketeur

Pour donner une idée de l’ampleur du défi, une étude de Litmus, une référence dans le domaine, a chiffré le problème. Je cite souvent ce chiffre car il est parlant : ‘on avait à peu près 15000 combinaisons d’affichage sur les emails.’ Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Cela veut dire que votre email peut être ouvert sur un iPhone 14 Pro avec le mode sombre activé dans l’application Gmail, sur une tablette Samsung sous Android, sur un vieil ordinateur de bureau avec Outlook 2013 sous Windows, ou encore via le webmail d’Orange sur Firefox. Chacune de ces combinaisons est unique et peut interpréter votre code HTML de manière légèrement différente. Les variables sont multiples : ‘le téléphone, la taille de l’écran, l’OS, le lecteur. Les principaux éléments sont là.’ Tenter de prévoir et de coder manuellement pour chaque cas de figure est tout simplement impossible. C’est une bataille perdue d’avance qui épuise les ressources et génère une frustration immense. Sans une approche systémique et des outils adaptés, vous naviguez à l’aveugle, en espérant que votre message s’affiche correctement pour la majorité, mais sans aucune garantie.

L’impact dévastateur d’un affichage défaillant : La sanction immédiate

La conséquence directe de cette complexité est le risque omniprésent d’un mauvais affichage. Et la sanction de l’utilisateur est immédiate et sans appel. Une statistique que j’utilise pour marquer les esprits est la suivante : ‘on estime que 80 % des utilisateurs qui reçoivent un email qui n’est pas adapté en fait à la taille de son écran ou de son environnement de lecture vont le supprimer sans le lire.’ Réfléchissez à l’impact. Huit personnes sur dix. Tout votre investissement en stratégie, en rédaction, en design, en ciblage, anéanti en une fraction de seconde à cause d’un problème technique. C’est un gaspillage de ressources colossal. Pire encore, cela abîme votre image de marque. Un email mal formaté renvoie une image d’amateurisme et de négligence. Le destinataire ne se dit pas ‘tiens, leur intégrateur a dû avoir un problème avec le moteur de rendu de mon client mail’. Il se dit ‘cette marque n’est pas sérieuse’. La confiance est rompue. Si on croise cette statistique avec le fait que 40 à 60% des emails sont ouverts sur mobile, on mesure l’étendue potentielle des dégâts. C’est une véritable hémorragie de prospects et de clients qu’il est urgent de stopper.

Repenser la chaîne de production : Le coût caché de l’email que personne ne calcule

On qualifie souvent l’emailing de levier le plus ‘ROIste’. C’est vrai, mais c’est une vérité partielle qui occulte une grande partie de l’équation. Le calcul est souvent simpliste : on compare le coût de routage, qui est effectivement très faible, aux revenus générés. Mais qu’en est-il de tout ce qui se passe avant d’appuyer sur le bouton ‘Envoyer’ ? Le coût de l’email, ce n’est pas seulement le prix de la plateforme d’envoi. C’est avant tout un coût humain, un coût en temps et en compétences multiples. C’est toute cette ‘usine’ de production interne qui est le véritable centre de coût de l’emailing. Comme le souligne l’animateur, ‘ce qu’on prend pas en compte souvent dans le coût de l’email, c’est le tout le workflow de création’. C’est précisément ce workflow que nous devons disséquer pour comprendre où se situent les frictions, les pertes de temps et, in fine, les coûts cachés qui grèvent la rentabilité de ce canal pourtant si puissant. Ignorer cette phase de conception, c’est un peu comme calculer le coût d’une voiture en ne regardant que le prix de l’essence, en oubliant l’achat, l’assurance et l’entretien.

Anatomie d’un workflow traditionnel : De 15 jours à un mois de labeur

Décrivons ensemble un processus classique. Tout commence par un brief marketing. Ce brief passe ensuite chez un designer ou une agence pour créer une maquette. Une fois la maquette validée, elle est transmise à un intégrateur HTML qui va la ‘traduire’ en code. Ce code est ensuite testé, souvent manuellement, sur différents appareils et clients mail. Des bugs apparaissent inévitablement. L’intégrateur corrige, renvoie pour validation, et ce cycle d’allers-retours peut durer plusieurs jours. Pendant ce temps, les équipes de contenu rédigent les textes, préparent les images. Finalement, tout est assemblé dans l’outil de routage pour un ultime test avant l’envoi. Ce processus, qui met en jeu des compétences variées (marketing, design, technique), est extrêmement lourd et lent. Mon expérience sur le terrain est sans appel : ‘entre la phase de brief et la réalisation, s’ils n’ont pas un process qui a été au minimum optimisé un petit peu, ils vont être dans des phases entre 15 jours et un mois pour arriver à un résultat final d’email.’ Cette inertie est incompatible avec l’agilité requise par le marketing moderne.

L’intégrateur email : Un artisan précieux face à l’industrialisation

Face à ce constat, on pourrait se poser la question : les outils d’automatisation comme Dartagnan ne signent-ils pas la fin du métier d’intégrateur email ? C’est une crainte légitime, mais ma conviction est tout autre. En réalité, ce sont nos meilleurs alliés. La plupart des intégrateurs vous le diront : coder des emails à la chaîne est une tâche rébarbative, répétitive et peu valorisante. C’est une discipline pleine de pièges et de ‘hacks’ pour contourner les bugs des clients mails, ce n’est pas là que leur créativité s’exprime. Notre approche consiste à leur enlever cette charge. ‘Nous ce qu’on va faire, c’est vraiment de leur permettre au sein de la solution d’automatiser et de processser toute cette phase un peu rébarbative de déclinaison de duplication en fait technique HTML pour qu’ils puissent aussi se focuser ponctuellement que sur de l’innovation.’ En d’autres termes, nous leur redonnons du temps pour faire ce qu’ils aiment : de la recherche et développement, créer des modules interactifs, pousser les limites de ce qu’il est possible de faire dans un email. Nous ne tuons pas le métier, au contraire, ‘on redonne une vraie valeur à leur métier d’intégrateur’.

La révolution des email builders : Reprendre le contrôle pour libérer la créativité

Face à cette chaîne de production complexe, lente et coûteuse, il était impératif de trouver une nouvelle approche. La solution réside dans la dissociation des tâches et l’autonomisation des équipes métiers. C’est toute la philosophie derrière un email builder comme Dartagnan. L’idée est simple mais puissante : fournir aux équipes marketing un outil qui gère toute la complexité technique en arrière-plan, leur permettant de se concentrer à 100% sur ce qui fait la valeur d’une campagne : le message, l’offre, le ciblage et la créativité. Il s’agit de passer d’un processus séquentiel, où chaque étape dépend de la précédente et implique des compétences différentes, à un processus intégré et fluide où le marketeur est aux commandes. C’est un changement de paradigme qui transforme l’email d’un projet technique lourd en un outil de communication agile et réactif. L’objectif est de réduire drastiquement les cycles de production, de diviser par 10 ou 20 le temps nécessaire pour créer une campagne, tout en garantissant une qualité technique irréprochable. C’est la promesse de pouvoir enfin aligner la vitesse d’exécution avec la vitesse des idées.

Le principe fondamental : Séparer le contenu du contenant

La clé de voûte de cette révolution est la séparation stricte entre le contenu (le texte, les images, les offres) et le contenant (la structure HTML responsive). Traditionnellement, ces deux éléments sont intimement liés dans un fichier HTML unique, rendant toute modification complexe. Un email builder fonctionne sur un principe de modules pré-conçus et, surtout, pré-testés. L’intégrateur ou l’agence, en amont, crée une bibliothèque de blocs (un en-tête, un bloc produit, un pied de page, etc.) qui sont techniquement parfaits et garantis compatibles avec tous les environnements de lecture. Le travail du marketeur consiste alors à assembler ces ‘briques’ comme un jeu de Lego, à y insérer son contenu et à personnaliser les couleurs ou les polices. Il n’a plus à se soucier du code sous-jacent. C’est l’assurance d’un rendu impeccable sans jamais avoir à écrire une seule ligne de HTML. Cette approche modulaire garantit non seulement la qualité technique, mais aussi la cohérence de la charte graphique sur l’ensemble des communications.

Garantir un rendu ‘pixel perfect’ sur tous les supports

L’obsession de tout marketeur est que son email s’affiche exactement comme il l’a imaginé, partout. C’est la promesse centrale d’une solution comme la nôtre. Comment y parvenir ? En internalisant la complexité. Notre moteur génère un code HTML extrêmement propre et robuste, qui intègre toutes les bonnes pratiques et les correctifs nécessaires pour chaque client mail, y compris les plus capricieux. C’est le fruit d’années de recherche et de développement. Le but est de fournir une solution qui permet ‘d’intégrer tous ces éléments-là et de se garantir quelle que soit la taille de l’écran, quel que soit l’OS, quel que soit l’environnement de lecture, qu’on ait un email qui soit au pixel près.’ Cela décharge complètement les équipes de la phase de test et de validation technique. La tranquillité d’esprit que cela procure est immense. Le marketeur peut enfin se concentrer sur la performance de son message, sachant que la forme sera, quoi qu’il arrive, irréprochable. C’est la fin de la peur de l’affichage cassé et le début d’une nouvelle ère de confiance dans le canal email.

L’épreuve du feu : Mes astuces pour tester et valider vos emails avant la catastrophe

Même avec les meilleurs outils du monde, une phase de vérification reste essentielle. Il faut pouvoir s’assurer, avant un envoi à des milliers ou des millions de personnes, que tout est en ordre. Il existe plusieurs niveaux de test, du plus simple et gratuit au plus sophistiqué et professionnel. L’important est d’intégrer cette étape de contrôle dans votre routine de production, car c’est votre dernier rempart contre un affichage défaillant et ses conséquences désastreuses sur votre ROI. Ne jamais faire l’impasse sur le test, c’est la règle d’or. Un petit bug qui aurait pu être détecté en cinq minutes peut ruiner des semaines de travail. C’est un investissement en temps minime au regard des bénéfices. Je vais vous partager quelques méthodes concrètes que vous pouvez appliquer dès aujourd’hui pour améliorer la fiabilité de vos envois et dormir plus tranquillement les soirs de campagne.

Le test rapide et gratuit : L’inspection de votre navigateur

La première méthode, la plus accessible, ne coûte rien. C’est une technique que tous les développeurs web connaissent mais que les marketeurs peuvent facilement s’approprier. Il suffit d’ouvrir votre email (sa version web ou un aperçu) dans un navigateur comme Chrome ou Firefox. ‘La façon la moins coûteuse c’est déjà de valider en fait la fluidité de son rendu en faisant juste sur un navigateur quelconque, un clic droit, inspecter.’ Une fenêtre avec du code va s’ouvrir. Pas de panique, vous n’avez pas besoin de le comprendre. Cherchez une petite icône représentant un téléphone et une tablette. En cliquant dessus, vous pouvez simuler différentes tailles d’écran. En réduisant la largeur de la fenêtre, vous pouvez observer en direct si vos contenus se réorganisent correctement, si les colonnes passent les unes sous les autres, si les images se redimensionnent. C’est un premier test de ‘fluidité’ qui permet de détecter les problèmes les plus grossiers. Ce n’est pas exhaustif, car cela ne simule pas les moteurs de rendu des clients mail, mais c’est une première étape indispensable.

Les outils professionnels de rendering : Simulation contre réalité

Pour aller plus loin, il existe des services spécialisés. ‘Aujourd’hui, il y a des gens comme Litmus, Email on Acid 250 OK qui font ces choses-là.’ Le principe est simple : vous leur soumettez votre code HTML, et ils génèrent des captures d’écran de votre email tel qu’il apparaîtrait dans des dizaines de clients mail et sur des dizaines d’appareils différents. C’est un gain de temps énorme et cela permet d’avoir une vision très large de la compatibilité de votre message. Cependant, il faut garder une chose en tête : ‘Ce n’est qu’une simulation.’ Bien que très fiables, ces outils peuvent parfois avoir de légers décalages avec la réalité. Ils restent néanmoins incontournables pour des tests à grande échelle. La meilleure approche est de les utiliser pour couvrir 95% des cas, et de compléter par des tests manuels sur les 2 ou 3 environnements de lecture les plus utilisés par votre propre audience (vous trouverez cette information dans les statistiques de vos précédentes campagnes).

Le cas particulier d’Outlook : L’arbitre inattendu de vos campagnes

Il y a un client mail qui mérite une attention toute particulière : Outlook. C’est la bête noire de tous les intégrateurs. La raison ? Ses versions de bureau (2007, 2010, 2013, etc.) n’utilisent pas un moteur de rendu web classique, mais celui de Microsoft Word. C’est une aberration technique qui cause d’innombrables problèmes d’affichage. Paradoxalement, c’est souvent l’outil utilisé en interne dans les entreprises pour valider les campagnes, même si les clients finaux utilisent majoritairement Gmail ou Apple Mail. La conséquence est que nous devons investir énormément de R&D pour ce seul client. ‘Là où on investit le plus, c’est un outil comme Outlook parce que c’est cet outil qui permet à toutes les strates d’une entreprise de valider ou pas l’affichage de l’email.’ Il y a un vieil adage dans le métier : ‘si on s’affiche un email sur Outlook, on sait à peu près l’afficher partout.’ C’est un excellent test de résistance pour votre code. Si votre email est parfait sur Outlook, il y a de fortes chances qu’il le soit aussi sur tous les autres clients mail, qui sont bien moins contraignants.

Conclusion : L’email mobile n’est pas un problème technique, c’est une opportunité stratégique

Nous avons parcouru un long chemin, du constat de la domination du mobile à la complexité infernale du rendu, en passant par les lourdeurs des processus de production. La conclusion est claire : l’email marketing a profondément changé. Le considérer encore comme un simple canal d’envoi de masse est une erreur stratégique. Chaque email est une interaction, une expérience de marque, et cette expérience commence, plus d’une fois sur deux, sur un écran de smartphone. Réussir dans ce contexte n’est plus une question de ‘hacks’ techniques, mais d’approche industrielle et d’outillage. En libérant les équipes de la contrainte technique grâce à des plateformes comme les email builders, on ne fait pas que gagner du temps ou de l’argent. On redonne au marketing sa véritable mission : comprendre le client, créer du lien, et proposer du contenu pertinent et engageant. La technologie doit être un facilitateur, pas un frein. L’enjeu n’est plus de savoir si vous devez optimiser vos emails pour le mobile, mais à quelle vitesse vous pouvez le faire pour prendre une longueur d’avance. Alors, je vous invite à regarder de près votre propre chaîne de production. Est-elle agile ? Est-elle fiable ? Vous permet-elle de vous concentrer sur ce qui compte vraiment ? La réponse à ces questions déterminera sans aucun doute le succès de vos futures campagnes.


Foire Aux Questions (FAQ) sur l’Email Marketing Mobile

Quelle est la plus grande erreur en email marketing à l’ère du mobile ?

La plus grande erreur est de concevoir un email pour ordinateur de bureau et d’espérer qu’il ‘fonctionnera’ sur mobile. Cette approche ‘desktop-first’ est obsolète. Elle ignore le comportement réel de la majorité des utilisateurs qui découvrent vos messages sur leur smartphone. Un design non optimisé entraîne une suppression quasi immédiate, ruinant tout le potentiel de la campagne avant même que le message ait été lu. Il faut impérativement adopter une mentalité ‘mobile-first’, où l’expérience sur petit écran est la priorité de conception, quitte à l’enrichir ensuite pour les écrans plus grands.

‘Aujourd’hui, on estime que 80 % des utilisateurs qui reçoivent un email qui n’est pas adapté en fait à la taille de son écran ou de son environnement de lecture vont le supprimer sans le lire.’

Pourquoi un email s’affiche-t-il bien sur Gmail mais pas sur Outlook ?

Cette différence vient des ‘moteurs de rendu’ utilisés par chaque client mail. Gmail, Apple Mail ou les webmails modernes utilisent des moteurs basés sur des standards web (comme WebKit), similaires à ceux des navigateurs. Ils interprètent donc le code HTML de manière assez prévisible. En revanche, les versions de bureau d’Outlook utilisent le moteur de rendu de Microsoft Word, qui a une interprétation très limitée et buggée du HTML et des CSS. C’est cette technologie vieillissante qui cause la plupart des problèmes d’affichage spécifiques à Outlook.

‘Outlook est extrêmement complexe aujourd’hui dans sa maîtrise […] on dit souvent si on s’affiche un email sur Outlook, on sait à peu près l’afficher partout.’

Un email builder remplace-t-il complètement un intégrateur HTML ?

Non, il redéfinit son rôle et le rend plus stratégique. Au lieu de passer son temps sur des tâches répétitives et fastidieuses de codage et de correction de bugs pour chaque campagne, l’intégrateur peut se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée. Avec un email builder, il peut créer des modules sur mesure, complexes et innovants, qui seront ensuite utilisés en libre-service par les équipes marketing. Il devient l’architecte du système, garant de la charte et de l’innovation, plutôt qu’un simple exécutant.

‘Ce sont nos meilleurs alliés […] on redonne une vraie valeur à leur métier d’intégrateur, on leur permet de refaire de la R&D autour de l’email et en décomplexant complètement cette partie un peu pénible à mettre en œuvre.’

Comment justifier l’investissement dans un outil de création d’email ?

L’investissement se justifie par le calcul du coût complet d’une campagne. Il ne faut pas s’arrêter au coût de routage, mais intégrer le temps passé par les équipes marketing, design et technique, les allers-retours, les retards, et le coût d’opportunité des campagnes non envoyées par manque de ressources. Un email builder réduit drastiquement le temps de production (passant de semaines à quelques heures), augmente la productivité, élimine les coûts de friction et garantit un rendu parfait, ce qui améliore directement le ROI des campagnes en évitant les déperditions liées à un mauvais affichage.

‘Ce qu’on prend pas en compte souvent dans le coût de l’email, c’est le tout le workflow de création […] il faut des équipes, il faut construire des contenus, il faut des intégrateurs et cetera.’

Le taux d’ouverture sur mobile est-il le seul indicateur à suivre ?

Non, c’est un indicateur de contexte important, mais il doit être analysé en conjonction avec d’autres métriques. Il est crucial de suivre le parcours complet de l’utilisateur. Un taux d’ouverture élevé sur mobile suivi d’un faible taux de clics peut indiquer un problème d’affichage ou de pertinence du message sur petit écran. Il faut analyser le comportement de ‘rebond’ : l’utilisateur ouvre sur mobile, mais convertit-il plus tard sur son ordinateur ? Suivre la conversion finale, quel que soit l’appareil, reste l’objectif principal. Le mobile est souvent la première étape, critique, de ce parcours.

‘Ça veut pas dire que la transformation se fait sur environnement mobile, on a souvent un rebond qui s’opère. J’ouvre dans un premier temps sur mobile, si le contenu m’intéresse, je vais repartir dans un environnement plus traditionnel qui est le bureau.’

Quelles sont les premières étapes pour tester le rendu d’un email sans budget ?

La première étape est d’utiliser la fonction ‘Inspecter’ de votre navigateur web (Chrome, Firefox). Elle permet de simuler différentes tailles d’écran et de vérifier si votre design est fluide et s’adapte correctement. La deuxième étape consiste à créer des comptes de test sur les principaux webmails gratuits (Gmail, Outlook.com, Yahoo) et de s’envoyer des tests. Enfin, testez sur votre propre smartphone et celui de vos collègues pour couvrir quelques configurations réelles (iPhone/Android, différentes applications mail).

‘La façon la moins coûteuse c’est déjà de valider en fait la fluidité de son rendu en faisant juste sur un navigateur quelconque, un clic droit, inspecter et tu vas avoir ce fameux code qui va apparaître et tu as réduit ta fenêtre.’

L’email est-il encore un canal pertinent pour générer du business ?

Absolument, plus que jamais. Malgré les annonces répétées de sa mort, l’email reste l’un des canaux les plus rentables du marketing digital. C’est un canal direct, personnel et basé sur le consentement. Il est au cœur de la relation client, que ce soit pour l’acquisition, la fidélisation ou la réactivation. Pour beaucoup d’entreprises, l’email est une source de trafic et de revenus majeure, représentant une part significative de leur chiffre d’affaires. Sa force réside dans sa capacité à s’intégrer dans des scénarios d’automatisation et de personnalisation poussés.

‘L’email, c’est entre 15 et 30 % de la génération de trafic et de façon indirecte […] c’est quand même une une génération de business qui est extrêmement forte.’

Comment un email builder aide-t-il à maintenir une cohérence de marque ?

Un email builder fonctionne comme un système de design (design system) appliqué à l’email. En travaillant à partir d’une bibliothèque de modules et de modèles pré-validés qui respectent la charte graphique de l’entreprise (logos, couleurs, polices, etc.), il devient impossible pour un utilisateur de créer une campagne ‘hors charte’. Cela garantit une cohérence parfaite sur toutes les communications, quel que soit le collaborateur ou le service qui crée l’email. C’est un garde-fou puissant qui renforce l’image de marque et professionnalise la production à grande échelle.

‘Permettre aux équipes métiers de ne travailler vraiment que leur contenu, leurs images et d’avoir une solution qui permet en fait d’intégrer tous ces éléments-là et de se garantir […] qu’on ait un email qui soit au pixel près.’


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