Logo de l'épisode #113 > AI > Utilisez l'IA avant qu'elle vous vire ? du podcast Bannouze : Le podcast du marketing digital !

#113 > AI > Utilisez l’IA avant qu’elle vous vire ?

Épisode diffusé le 7 mars 2025 par Bannouze : Le podcast du marketing digital !

Écouter l'épisode :

Utiliser l’IA avant qu’elle ne vous remplace : Le guide de survie pour 2025

Le titre peut sembler provocateur, presque alarmiste : ‘Utiliser l’IA avant qu’elle vous vire’. Pourtant, derrière cette formule choc se cache une vérité incontournable du monde professionnel en 2025. L’intelligence artificielle n’est plus une vague lointaine à l’horizon, c’est un tsunami qui est déjà en train de remodeler le paysage de nos carrières. La question n’est plus de savoir si l’IA va impacter votre travail, mais quand et comment. L’ignorer, c’est prendre le risque de devenir obsolète. L’adopter, c’est s’offrir une opportunité sans précédent de décupler ses capacités. Comme je le disais à Laurent en préparant cet échange, le rythme est tel qu’‘avec l’IA, on ne peut pas trop se permettre d’avoir un trop grand décalage’. Chaque semaine apporte son lot de nouveautés, de mises à jour, de nouveaux potentiels qui peuvent soit vous submerger, soit vous propulser.

Je suis Marie Robin, consultante en marketing digital, et depuis 14 ans, j’accompagne mes clients, principalement des marketeurs et des agences, à naviguer dans les eaux changeantes du numérique. J’ai vu l’arrivée des algorithmes des réseaux sociaux, l’évolution des comportements des consommateurs, et je peux vous l’assurer : l’arrivée de l’IA générative est une rupture d’une tout autre ampleur. C’est pourquoi j’ai très tôt pris ce virage, fondant le collectif de freelances Fleet Forward pour aider les entreprises à concrétiser leurs projets grâce à l’IA. Cet article n’est pas un catalogue d’outils futuristes. C’est une conversation, une feuille de route conçue pour vous, le professionnel du tertiaire, le salarié qui jongle avec des tableurs, des présentations et des échanges clients. Nous allons voir ensemble, très concrètement, comment intégrer ces technologies dans votre quotidien, non pas pour simplement survivre, mais pour prospérer et reprendre le contrôle de votre valeur ajoutée.

Ma boîte à outils IA au quotidien : Choisir le bon allié pour chaque tâche

Lorsqu’on débute, l’écosystème de l’IA peut ressembler à une jungle dense et intimidante. Chaque jour, un nouvel outil miracle est annoncé, promettant de révolutionner votre productivité. La tentation est grande de sauter sur chaque nouveauté, mais la clé n’est pas d’utiliser le plus d’outils possible, mais d’utiliser les bons, de manière stratégique. Pour ma part, ma routine quotidienne s’articule autour d’un trio de modèles de langage (LLM) généralistes, chacun ayant ses forces et ses faiblesses. Je jongle constamment entre ChatGPT, Claude et Gemini. Ce n’est pas une question de préférence absolue, mais de choisir le meilleur artisan pour la tâche à accomplir. En complément, des outils plus spécialisés comme Perplexity pour la recherche ou des générateurs de visuels viennent compléter cette base solide. Comprendre cette complémentarité est la première étape pour construire un flux de travail réellement ‘augmenté’ par l’IA.

ChatGPT : Le couteau suisse indispensable et polyvalent

ChatGPT reste, pour moi, le point d’entrée et l’outil de prédilection pour une majorité de tâches. ‘C’est le number one dans mes usages du quotidien’, tout simplement parce qu’il excelle dans la polyvalence. Que ce soit pour analyser un document, effectuer des recherches approfondies sur le web, stimuler la créativité pour une nouvelle campagne ou simplement structurer un raisonnement complexe, il répond présent. Les mises à jour continues d’OpenAI, comme le récent modèle GPT-4o ou la fonction ‘deep research’, le maintiennent constamment à la pointe. Ce qui est fascinant, c’est sa capacité à changer de casquette : un instant, il est mon assistant pour déboguer une ligne de code ; l’instant d’après, il m’aide à rédiger un e-mail délicat ou à préparer la structure de cet article. Mais sa plus grande force récente, celle qui m’a fait revenir vers lui après une période d’infidélité avec Claude, c’est sa fonction ‘Mémoire’. Cette capacité à se souvenir de qui je suis, de mon métier, de mes offres, de mes préférences de ton, sans que j’aie à le lui répéter à chaque nouvelle conversation, est un gain de temps et de confort monumental. Il apprend de nos interactions, ce qui rend chaque échange plus pertinent et personnalisé. C’est ce qui le transforme d’un simple outil réactif en un véritable partenaire de travail.

Gemini : Le spécialiste du contexte large et de la vidéo

Malgré toute sa puissance, ChatGPT a un talon d’Achille : sa fenêtre contextuelle. C’est un concept un peu technique mais crucial à comprendre. Imaginez que vous ayez une conversation avec quelqu’un qui a une mémoire à très court terme. Au bout d’un moment, il oublie le début de votre discussion. C’est ce qui se passe avec un LLM. ‘Un chat GPT va pouvoir analyser un certain nombre de pages […] jusqu’à ce qu’il arrive à un point où il va plus prendre en considération ce qui s’est dit en amont’, et le pire, c’est qu’il ne vous prévient pas. Si vous lui donnez un rapport de 100 pages à analyser, il risque de lire le début et la fin, en ignorant complètement le milieu. C’est là que Gemini, le modèle de Google, entre en jeu. Son principal atout est de posséder, à l’heure actuelle, l’une des plus larges fenêtres contextuelles du marché. Je me tourne donc vers lui pour des analyses de documents très longs ou des conversations complexes qui nécessitent de conserver une cohérence sur la durée. De plus, il possède une compétence unique : l’analyse vidéo. Je peux lui donner une capture vidéo d’un processus que je réalise à l’écran, et lui demander de me le documenter par écrit, étape par étape. C’est un gain de temps colossal pour créer des guides ou des procédures. Son intégration native dans l’écosystème Google (Drive, Docs, Sheets) est également un avantage considérable pour moi, car il peut analyser et faire des rapprochements entre plusieurs de mes documents, créant des ponts et des synthèses que j’aurais mis des heures à réaliser manuellement.

Claude : Le maître des mots et du style littéraire

Enfin, il y a Claude, développé par Anthropic. Si ChatGPT est le généraliste et Gemini l’analyste de fond, Claude est l’artiste, le styliste. Je le réserve quasi exclusivement pour des tâches éditoriales de haute volée. Lorsque je dois créer des scripts de vidéos, des contenus pour LinkedIn ou des articles de fond, je me tourne vers lui. Sa supériorité réside dans sa capacité à s’approprier une nuance, un ton, un style d’écriture. ‘Claude reste au-dessus sur la capacité à s’approprier un style d’écriture, à proposer des choses qui se rapprochent de la façon dont j’aurais fait mes tournures de phrase’. Je peux lui donner plusieurs exemples de mes écrits passés, et il va non seulement comprendre mon vocabulaire, mais aussi ma cadence, ma structure de phrase, ma manière de construire une argumentation. Le résultat est un premier jet (‘draft’) d’une qualité bluffante, qui ne nécessite que des ajustements mineurs. C’est un gain de temps inestimable, car il ne s’agit plus de corriger une production robotique, mais d’affiner une proposition déjà très humaine. Pour quiconque dont le métier repose sur la puissance des mots, Claude est un allié créatif sans équivalent.

La question de la confidentialité : Peut-on vraiment faire confiance à l’IA avec nos données ?

La question de Laurent est celle que tout le monde se pose, et elle est parfaitement légitime : ‘ça te fait pas un peu flipper toi en terme de privacy de savoir que toute ta tout ton drive est analysé par Gemini ?’. La réponse est nuancée. Oui, il y a un risque inhérent à confier ses données à une technologie, quelle qu’elle soit. Cependant, la panique est mauvaise conseillère. Il s’agit moins de rejeter l’outil par peur que de comprendre son fonctionnement et d’adopter des pratiques saines pour minimiser les risques. La première distinction à faire est celle entre les versions grand public et les versions professionnelles ou d’entreprise. Les abonnements payants offrent généralement des garanties supérieures, notamment la possibilité de désactiver l’utilisation de vos données pour l’entraînement des futurs modèles. C’est une case essentielle à cocher. Il faut lire les conditions d’utilisation, même si c’est fastidieux, pour comprendre ce à quoi on s’engage. La confiance absolue n’existe pas, mais une confiance éclairée, basée sur des règles claires et des pratiques prudentes, est tout à fait possible et même nécessaire pour tirer parti de ces outils sans mettre en péril ses informations ou celles de ses clients.

Comprendre les risques réels au-delà du fantasme

Le principal danger ne vient pas d’une IA malveillante qui chercherait à ‘voler’ vos secrets, mais d’une mauvaise utilisation de l’outil. Le risque le plus courant est la fuite de données sensibles par inadvertance. Si un employé copie-colle un extrait de contrat client confidentiel, des informations personnelles d’un utilisateur, ou des données financières stratégiques dans la version publique de ChatGPT pour demander une synthèse, cette information peut potentiellement être utilisée pour l’entraînement du modèle global. Elle n’est pas directement accessible par d’autres utilisateurs, mais elle quitte le périmètre de sécurité de l’entreprise. C’est pourquoi de nombreuses grandes entreprises interdisent l’usage des IA publiques et investissent dans des solutions ‘privées’ ou ‘on-premise’. Pour les PME, les agences ou les indépendants, la solution ne réside pas dans l’interdiction, mais dans l’éducation. Il faut instaurer une véritable culture de la donnée et former les équipes aux bons réflexes. Le principe de base est simple : ne jamais fournir à une IA une information que vous ne seriez pas à l’aise de voir affichée sur un forum public.

Les bonnes pratiques pour protéger vos informations sensibles

Heureusement, il existe des méthodes très concrètes pour collaborer avec l’IA en toute sécurité. La règle d’or, que j’applique systématiquement, est l’anonymisation. ‘Il faut uploader des documents qui sont anonymisés […] retirer ce qui est sensible et de garder que ce que tu as besoin d’analyser’. Avant de soumettre un document à une IA pour analyse, je passe par une étape de ‘nettoyage’. Je supprime tous les noms de personnes, d’entreprises, les adresses, les numéros de téléphone, les données financières précises. Je les remplace par des placeholders génériques comme ‘[CLIENT_A]’, ‘[PROJET_X]’ ou ‘[MONTANT_Y]’. L’IA n’a pas besoin de savoir le nom de votre client pour analyser la structure d’un contrat ou identifier les clauses clés. Elle a besoin de la structure et du contenu non sensible. Cette pratique simple mais rigoureuse permet de bénéficier de 99% de la puissance de l’outil tout en réduisant le risque de 99%. Il s’agit d’intégrer cette étape dans son flux de travail, de la même manière qu’on verrouille son ordinateur en quittant son bureau. C’est une nouvelle hygiène numérique à acquérir, qui devient rapidement une seconde nature.

Au-delà des outils : La révolution des assistants IA personnalisés

Suivre l’actualité de l’IA sur YouTube ou les réseaux sociaux peut être épuisant. C’est ce que Laurent appelle ‘la course à l’échalote sur utiliser ce dernier tool’. On a l’impression qu’il faut constamment tester et adopter de nouveaux outils spécialisés pour rester à la page. En réalité, la plupart de ces outils ne sont que des surcouches, des interfaces spécifiques construites sur les grands modèles comme celui de ChatGPT. La véritable révolution, le vrai changement de paradigme, ne se trouve pas dans l’accumulation d’outils externes, mais dans la capacité à façonner l’IA à sa propre main, pour ses propres besoins. Les plateformes comme ChatGPT, Claude ou Gemini permettent de créer ce qu’on appelle des ‘assistants’ ou des ‘agents’ personnalisés. C’est là que réside le véritable gain de productivité. Au lieu d’adapter votre travail à l’outil, vous forcez l’outil à s’adapter parfaitement à votre travail. C’est un changement de perspective fondamental qui déplace le pouvoir de la technologie vers l’utilisateur.

Pourquoi créer son propre assistant est un changement de paradigme

Un assistant personnalisé, c’est comme donner des instructions très précises et permanentes à une IA pour une tâche récurrente. Imaginez que vous deviez, chaque semaine, analyser les commentaires sur vos réseaux sociaux pour en faire une synthèse de sentiment (positif, négatif, neutre) et identifier les thèmes récurrents. Avec une IA généraliste, vous devriez à chaque fois réexpliquer le contexte : ‘Tu es un analyste des réseaux sociaux. Voici un export de commentaires. Analyse le sentiment selon ces critères…’. C’est fastidieux. En créant un assistant, vous faites ce travail une seule fois. Vous lui dites : ‘Ton rôle est ‘Analyste de Sentiment pour la marque X’. Ton ton est professionnel. Voici les critères d’analyse. Voici le format de sortie que je veux’. Ensuite, chaque semaine, vous n’avez plus qu’à lui donner le nouveau fichier de commentaires, et il exécute la tâche parfaitement, sans aucune autre instruction. C’est la différence entre briefer un freelance à chaque mission et avoir un employé permanent parfaitement formé. Comme je le souligne, un outil externe spécialisé ne sera ‘jamais mieux que quand tu le crées toi-même pour ton propre besoin’, car vous seul connaissez les subtilités, le contexte et les objectifs précis de votre travail.

Par où commencer ? La méthode pour identifier et automatiser vos tâches

La question qui vient alors est : par où commencer ? La réponse est contre-intuitive. Ne partez pas de l’IA, partez de vous. Avant même d’ouvrir ChatGPT, prenez une feuille de papier ou un document texte et faites un exercice simple mais puissant. ‘De la même façon que ton nutritionniste te dirait note tout ce que tu manges dans une journée, ton consultant là il va te dire bon bah c’est quoi tes tâches de la journée’. Documentez votre travail sur une semaine. Listez tout ce que vous faites, des tâches les plus simples aux plus complexes. Soyez honnête sur le temps que chacune vous prend et, surtout, sur le niveau de plaisir ou de pénibilité associé. Une fois cette cartographie réalisée, identifiez les tâches qui sont chronophages, répétitives et à faible valeur ajoutée créative. Ce sont vos cibles prioritaires pour l’automatisation. Ensuite, pour l’une de ces tâches, écrivez le processus comme si vous deviez le déléguer à un stagiaire qui n’y connaît rien. Cette documentation détaillée, étape par étape, deviendra la base des instructions que vous donnerez à votre futur assistant IA. Cet exercice d’introspection est le plus grand service que vous puissiez vous rendre. Il clarifie vos propres processus et révèle des gisements de productivité insoupçonnés.

L’IA, catalyseur de transformation : L’exemple frappant des agences marketing

L’erreur la plus commune est de considérer l’IA comme un simple outil, une version améliorée d’Excel ou de PowerPoint. En réalité, ‘c’est surtout un catalyseur pour changer les façons de travailler, les attentes des consommateurs, les attentes de vos clients’. L’IA ne fait pas que nous aider à faire notre travail plus vite ; elle change la nature même du travail à faire. Nulle part ailleurs cette transformation n’est plus visible que dans le secteur des agences de communication et de marketing. Un fossé gigantesque est en train de se creuser, non pas entre les grandes et les petites agences, mais entre celles qui ont intégré l’IA au cœur de leur stratégie et celles qui l’utilisent encore timidement. Les premières ne se contentent pas de former leurs équipes à prompter sur ChatGPT. Elles réinventent leurs opérations, leurs offres de services et leur modèle économique. Elles comprennent que l’IA leur permet de s’attaquer à des marchés et à des clients qui leur étaient jusqu’alors inaccessibles.

Le fossé se creuse : Les ‘early adopters’ contre les sceptiques

De l’extérieur, deux agences peuvent sembler similaires. Mais en interne, leurs réalités sont radicalement différentes. Celles qui investissent dans la montée en compétence de leurs équipes voient des gains de productivité spectaculaires. Un chef de projet peut gérer plus de clients, un créatif peut produire plus de déclinaisons, un analyste peut fournir des rapports plus profonds. Mais le véritable changement est stratégique. Les clients, en particulier les grands comptes, sont déjà formés. Ils savent ce que l’IA peut faire et ils arrivent avec de nouvelles exigences : ‘à budget égal, ils peuvent faire plus de choses plus rapidement pour moins cher’. Les agences qui fonctionnent encore avec leurs anciennes méthodes se retrouvent donc face à un dilemme : soit elles refusent et perdent le client, soit elles acceptent et voient leurs marges s’effondrer. Celles qui ont adopté l’IA, au contraire, peuvent répondre à ces nouvelles attentes tout en restant profitables. L’IA crée un rééquilibrage des forces : une petite agence très agile et experte en IA peut désormais piquer des budgets à des géants historiques, simplement parce qu’elle est plus efficace et plus innovante.

Transformer la donnée dormante en avantage compétitif inégalé

Quel est l’atout maître des agences qui réussissent cette transition ? Leurs propres données. Chaque agence est assise sur une mine d’or : des années d’historiques de campagnes, de rapports de performance, de créations visuelles, de retours clients. Ces ‘données issues de votre collaboration qui sont dormantes’ sont le carburant pour créer des modèles d’IA de niche, propriétaires et ultra-performants. Les modèles généralistes comme ChatGPT sont entraînés sur l’ensemble d’Internet, c’est leur force et leur faiblesse. Mais ils ne connaissent pas les performances spécifiques des campagnes de votre client dans le secteur de l’assurance en France sur les trois dernières années. En entraînant un modèle personnalisé sur ces données internes, une agence peut créer un outil prédictif capable de dire : ‘Pour ce type de client, avec ce budget, ce visuel et ce message ont 90% de chances de surperformer’. C’est un avantage compétitif que personne ne peut copier. Le vrai pétrole de demain n’est pas l’accès à l’IA, qui est devenu une commodité, mais la possession et l’exploitation intelligente de données uniques et propriétaires.

Le Community Manager augmenté : Un métier réinventé par l’IA

Prenons un exemple très concret : le métier de Community Manager (CM), que je connais bien pour l’avoir exercé. Hier, un CM passait une journée entière par mois et par client à compiler manuellement des données pour créer un rapport de performance. ‘Une journée, 8h, à pour aller chercher les meilleurs postes, analyser pourquoi ça a marché et cetera. Aujourd’hui avec l’IA, mais ça se fait en une fraction de seconde’. On peut connecter ses comptes à des outils qui génèrent des dashboards interactifs et des analyses pré-rédigées. Le rôle du CM n’est plus de compiler la donnée, mais de l’interpréter et d’en tirer des recommandations stratégiques. De même pour la création de contenu. Auparavant, le CM devait constamment solliciter les graphistes, créant des goulots d’étranglement. Aujourd’hui, en le formant à des outils comme Midjourney ou Pika, il devient autonome pour créer des visuels de qualité ou des petites animations vidéo. On ne lui demande pas de devenir un directeur artistique, mais de pouvoir répondre rapidement aux besoins du quotidien. Le temps ainsi libéré lui permet de se concentrer sur ce qui fait sa vraie valeur : l’animation de la communauté, la créativité, la stratégie. Le métier n’est pas mort, il a été augmenté. Et c’est cette transformation qui attend la plupart des métiers du tertiaire.

Conclusion : Devenez l’acteur de votre propre transformation

Nous avons parcouru ensemble le paysage de l’IA en 2025, des outils du quotidien à la transformation stratégique des entreprises. Le message principal à retenir n’est pas une liste d’outils à maîtriser, mais un état d’esprit à adopter. L’IA est le paradis des curieux. C’est une technologie qui abolit les frontières entre les compétences, permettant à un marketeur de faire de l’analyse de données ou à un chef de projet de prototyper une application. Le plus grand risque n’est pas d’être remplacé par une IA, mais d’être remplacé par quelqu’un qui sait utiliser l’IA.

Le chemin peut sembler intimidant, mais il commence par un premier pas simple : l’expérimentation. N’attendez pas d’avoir un plan parfait ou que votre entreprise vous propose une formation. Prenez une tâche de votre quotidien, une seule, et demandez-vous : ‘Comment une IA pourrait-elle m’aider ici ?’. C’est par cette pratique constante, cette curiosité active, que vous développerez une intuition et une maîtrise. Comme je le dis souvent, on peut lire tous les articles du monde, mais rien ne remplace l’apprentissage par la pratique. ‘Il faut aussi se garder du temps pour tester soi-même, c’est la meilleure façon d’apprendre en fait’. N’ayez pas peur de ne pas tout savoir, personne ne sait tout. Mais engagez-vous dans le processus. Car dans ce nouveau monde, la compétence la plus précieuse ne sera pas la maîtrise d’un outil spécifique, mais la capacité à apprendre, à s’adapter et à collaborer avec l’intelligence artificielle pour devenir une version augmentée de vous-même.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la principale différence entre ChatGPT, Claude et Gemini en 2025 ?

La différence majeure ne réside plus tant dans une supériorité globale que dans leurs spécialisations. Considérez-les comme des experts dans une équipe. ChatGPT (OpenAI) est le généraliste ultra-polyvalent, excellent pour la plupart des tâches quotidiennes, le brainstorming et la résolution de problèmes grâce à son écosystème mature et sa fonction ‘Mémoire’. Gemini (Google) est l’analyste de données, imbattable pour traiter de très longs documents ou des conversations complexes grâce à sa large ‘fenêtre contextuelle’, et il est le seul à pouvoir analyser nativement du contenu vidéo. Enfin, Claude (Anthropic) est le créatif, l’écrivain de l’équipe, spécialisé dans la capture et la reproduction de styles d’écriture complexes, ce qui en fait l’outil idéal pour la création de contenu éditorial de haute qualité.

‘Au quotidien je jongle entre [Cha]tGPT, Claude, Gemini pour les LLM qui font un peu de tout […] GPT, je dirais que c’est le number one dans mes usages […] Gemini m’intéresse parce qu’il a la plus large fenêtre contextuelle […] et Claude reste au-dessus sur la capacité à s’approprier un style d’écriture.’

Comment puis-je commencer à utiliser l’IA au travail si je suis un débutant complet ?

La meilleure approche est de partir de vos propres besoins, pas de la technologie. Ne vous demandez pas ‘quel outil IA dois-je apprendre ?’ mais plutôt ‘quelle est la tâche la plus répétitive et chronophage de ma semaine ?’. Une fois cette tâche identifiée (par exemple, rédiger des comptes-rendus de réunion, analyser des données de vente, répondre à des e-mails types), documentez votre processus comme si vous deviez l’expliquer à un collègue. Ensuite, commencez avec un outil généraliste comme ChatGPT et demandez-lui de vous aider sur une petite partie de ce processus. C’est en résolvant vos propres problèmes concrets que vous apprendrez le plus efficacement.

‘Le plus grand service que vous pouvez vous rendre, c’est de faire ce travail-là vous-même de documenter […] si je devenais un stagiaire demain ou si j’avais une passation pour que quelqu’un me remplace sur mon job, qu’est-ce que je lui dirais ? […] Vous allez trouver des pistes beaucoup plus facilement partant de vos propres besoins.’

Est-ce que l’IA va vraiment supprimer mon emploi, ou est-ce une exagération ?

L’IA ne va pas supprimer des emplois en masse, mais elle va profondément transformer la quasi-totalité d’entre eux. Elle va automatiser les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée, qui composent une partie de chaque métier. La menace n’est donc pas le remplacement pur et simple, mais l’obsolescence des compétences. Le risque est d’être dépassé non pas par l’IA elle-même, mais par un professionnel qui utilise l’IA pour être plus rapide, plus créatif et plus stratégique. La question n’est pas ‘l’IA va-t-elle me virer ?’ mais ‘suis-je en train d’acquérir les compétences pour collaborer avec l’IA et augmenter ma propre valeur ?’.

‘C’est pas juste une question d’outil, c’est aussi une question de savoir à quel endroit j’utilise l’IA […] les façons de travailler, elles changent complètement. […] L’IA, c’est le paradis pour les gens curieux finalement.’

Créer un assistant IA personnalisé, est-ce que c’est techniquement compliqué ?

Absolument pas, et c’est là toute la beauté de la génération actuelle d’outils. Créer un ‘Custom GPT’ sur ChatGPT, par exemple, se fait entièrement en langage naturel. Il n’y a pas besoin de savoir coder. Le processus ressemble à une conversation où vous briefez un assistant. Vous lui donnez un nom, vous décrivez son rôle, ses objectifs, le ton qu’il doit adopter, et vous pouvez même lui fournir des documents de référence (guides de style, listes de produits, etc.) pour qu’il s’appuie dessus. La complexité n’est pas technique, mais conceptuelle : la qualité de votre assistant dépendra de la clarté et de la précision de vos instructions.

‘Tu as l’option de le faire qui t’évite de prompter à chaque fois la même chose quand tu as une tâche récurrente […] tu peux tout faire avec [Cha]tGPT si tu as condition que tu saches exactement faire quelles sont tes données […] ça sera jamais mieux que quand tu le crées toi-même pour ton propre besoin.’

Quels sont les risques concrets pour la sécurité de mes données d’entreprise avec l’IA ?

Le risque principal est la fuite involontaire de données sensibles. Si vous utilisez une version publique d’une IA et que vous y copiez-collez des informations confidentielles (données clients, stratégies internes, chiffres financiers), ces données peuvent être utilisées pour entraîner le modèle global et donc quitter le périmètre de sécurité de votre entreprise. La parade consiste à adopter une hygiène numérique stricte : utiliser les versions payantes qui permettent de désactiver le partage de données pour l’entraînement, et surtout, pratiquer l’anonymisation systématique de tous les documents avant de les soumettre à l’IA. Ne lui donnez que les informations structurelles dont elle a besoin pour travailler, jamais les données sensibles.

‘Dès lors que tu veux lui faire analyser des documents confidentiels, euh bah il faut uploader des documents qui sont anonymisés […] pas lui donner des choses avec des données sensibles et retirer ce qui est sensible et de garder que ce que tu as besoin d’analyser.’

Comment une petite entreprise ou une agence peut-elle rivaliser avec les grands groupes grâce à l’IA ?

L’IA agit comme un grand rééquilibreur. Une petite structure agile peut tirer un avantage énorme de l’IA de deux manières. Premièrement, en augmentant radicalement sa productivité pour proposer des services plus rapidement et à moindre coût. Deuxièmement, et c’est le plus important, en exploitant ses propres données ‘dormantes’ (historiques de projets, données clients) pour créer des modèles d’IA de niche et propriétaires. Un grand groupe aura du mal à faire cela à cause de sa complexité interne. Une petite agence peut créer un modèle hyper-spécialisé sur son secteur, lui donnant un avantage compétitif unique et une expertise que même une IA généraliste ne peut égaler.

‘Avec l’IA, il y a un vrai rééquilibrage qui peut se faire sur l’accès à des opportunités pour des agences qui sont hyper agiles […] comment je fais pour piquer des budgets à 500K à des agences avec qui on aurait jamais pu se mesurer auparavant.’

Qu’est-ce que la ‘fenêtre contextuelle’ d’une IA et pourquoi est-ce important ?

La ‘fenêtre contextuelle’ est la mémoire à court terme d’un modèle d’IA au cours d’une conversation. Elle représente la quantité d’informations (texte de la conversation, documents fournis) que le modèle peut prendre en compte simultanément pour formuler sa prochaine réponse. Une petite fenêtre contextuelle signifie qu’après un certain nombre d’échanges, l’IA commencera à ‘oublier’ le début de la conversation, ce qui peut mener à des incohérences. Une large fenêtre contextuelle, comme celle de Gemini, est cruciale pour des tâches complexes comme l’analyse de longs rapports, la synthèse de plusieurs documents ou la conduite d’un projet de codage sur une longue conversation, car elle garantit que l’IA conserve une vision d’ensemble du sujet.

‘Le concept de la fenêtre contextuelle, c’est que un chat GPT va pouvoir analyser un certain nombre de pages […] jusqu’à ce qu’il arrive à un point où il va plus prendre en considération ce qui s’est dit en amont d’une conversation et pas vous prévenir.’

Quelles sont les ressources fiables pour rester à jour sur l’évolution rapide de l’IA ?

L’information est surabondante, il est donc essentiel de choisir des sources de qualité pour ne pas se noyer. Je recommande de suivre des ‘curateurs’ spécialisés dans votre domaine d’activité, qui filtrent le bruit et partagent des cas d’usage pertinents pour vous. Des newsletters comme la mienne, ‘Exploration’ sur Substack, ou celles d’experts reconnus comme Emmanuel Vivier ou Gilles Bœuf, sont d’excellents points de départ. Cependant, la meilleure ressource reste l’expérimentation personnelle. La curation vous informe, mais seule la pratique vous rend compétent. Bloquez-vous du temps chaque semaine pour tester un outil ou une nouvelle fonctionnalité.

‘C’est important de suivre la curation des autres et de se nourrir de ça parce qu’on peut pas tout tester soi-même, mais il faut aussi se garder du temps pour tester soi-même. C’est la meilleure façon d’apprendre en fait.’


Épisodes similaires