Logo de l'épisode Qui peut arrêter Meta ? (Analyse Q3 2024) du podcast Social Scaling

Qui peut arrêter Meta ? (Analyse Q3 2024)

Épisode diffusé le 27 novembre 2024 par J7 Media

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Les chiffres impressionnants des résultats de Meta pour le Q3 2024

On commence fort avec un chiffre qui donne le ton : 48 % de croissance année après année. Ce chiffre ne vient pas des revenus publicitaires, mais d’un actif que Meta possède depuis maintenant 10 ans et qui commence à peine à révéler son potentiel. De plus en plus d’analystes financiers sont en train de mentionner que c’est l’endroit à regarder le plus en ce moment chez Meta. On parle ici de WhatsApp et Messenger, qui est l’actif le plus sous-monétisé de l’organisation. C’est dans ce contexte de croissance explosive et de potentiel à peine effleuré que nous allons analyser les résultats financiers de Meta pour le troisième trimestre 2024.

Une croissance des revenus et des profits qui défie les attentes

Pour bien comprendre la situation, il faut sortir quelques chiffres clés. Pour le Q3 2024, Meta a été capable de générer un peu plus de 40 milliards de dollars de revenus au total, contre 34 milliards l’année dernière sur la même période. En termes de revenus, on parle d’une croissance de 19 %. Il faut bien se rendre compte de ce que cela représente : c’est une organisation qui va faire plus de 100 milliards de chiffre d’affaires cette année. Une croissance de 19 %, c’est tout simplement énorme.

Mais là où les chiffres deviennent encore plus spectaculaires, c’est au niveau des profits. Les profits nets sont passés de 11 milliards l’année dernière à 15 milliards ce trimestre. Cela représente une croissance de 35 %. C’est la preuve tangible que la stratégie d’efficacité mise en place porte ses fruits. Meta investit massivement, mais pas n’importe comment.

L’efficacité : le mot d’ordre qui continue de payer

Le mot d’ordre que Mark Zuckerberg avait donné en 2023, « l’année de l’efficacité », est toujours d’actualité. Pour l’anecdote, lors d’un événement récent organisé par Meta, le mot de passe du Wi-Fi était « efficiency ». C’est dire à quel point cette culture est ancrée. Oui, Meta veut faire de la croissance, oui, l’entreprise investit massivement dans l’intelligence artificielle, mais non, elle ne le fait pas à n’importe quel prix. La rigueur budgétaire est omniprésente.

Cette rigueur se voit aussi dans la gestion des effectifs. Au moment où l’on se parle, le nombre d’employés chez Meta est de 72 404 personnes. C’est une croissance de 9 % par rapport à l’année dernière, mais ce chiffre reste inférieur au nombre d’employés que l’organisation avait il y a deux ans. On voit donc une entreprise capable de générer plus de revenus et beaucoup plus de profits avec moins de personnel qu’auparavant. C’est assez impressionnant.

L’évolution du marché publicitaire et de la base d’utilisateurs

Une augmentation maîtrisée des coûts publicitaires

Pour nous, annonceurs et experts de Facebook Ads, une métrique est particulièrement scrutée : le coût de la diffusion. Au deuxième trimestre, on avait noté une augmentation de 10 % des coûts publicitaires d’une année sur l’autre. Cette tendance se confirme et s’accentue légèrement au troisième trimestre, avec une augmentation de 11 %. On continue donc de voir une croissance très similaire, signe d’un marché publicitaire en bonne santé et très demandé.

Cependant, cette hausse des coûts ne se fait pas dans le vide. On observe en parallèle une augmentation de 7 % des impressions publicitaires à l’échelle mondiale. Il y a donc plus d’activité, plus d’annonceurs, mais aussi plus d’opportunités de diffusion. Ce n’est pas simplement que les gens sont prêts à payer plus cher ; c’est que l’écosystème publicitaire global de Meta est en pleine expansion.

Un nombre d’utilisateurs qui ne cesse de croître

La force de Meta réside dans sa distribution exceptionnelle. Les chiffres le prouvent encore ce trimestre avec une croissance de 5 % du nombre d’usagers de leurs différentes applications. Aujourd’hui, Meta, c’est WhatsApp, Facebook, Instagram, Messenger, et Threads. C’est 3.29 milliards de personnes qui utilisent l’une de ces applications chaque jour. C’est absolument énorme et c’est ce qui constitue le socle de tout le modèle économique du groupe.

La nouvelle vision stratégique de Meta : l’IA au détriment du métaverse

D’une valorisation de 300 milliards à 1.5 trillion : le succès de la stratégie IA

Si on regarde la situation dans sa globalité, Meta est resté solide en Q3 et l’action n’a jamais été aussi élevée. La capitalisation boursière de l’entreprise atteint 1 trillion 472 milliards de dollars. Pour mettre cela en perspective, il faut se souvenir qu’en 2022, en pleine crise post-Covid pour les valeurs technologiques, l’action Meta était tombée à une valorisation de 300 milliards de dollars. Ceux qui ont investi à ce moment-là ont réalisé un retour sur investissement spectaculaire.

Ce redressement phénoménal s’explique par une chose : les investisseurs achètent la vision de Mark Zuckerberg, qui a fait un mouvement stratégique majeur en focalisant tous les efforts sur l’IA. J’ai lu et relu la publication de Mark Zuckerberg et le transcript de l’appel aux investisseurs : on ne parle plus du tout du métaverse. C’est incroyable comment ce terme a été banni de leur vocabulaire. Le message est clair : l’avenir, c’est l’intelligence artificielle.

Les lunettes Orion : un aperçu du futur lointain

Même si le métaverse n’est plus le mot à la mode, l’ambition de créer des ponts entre le réel et le virtuel demeure. La présentation des lunettes Orion en est la preuve. Il s’agit de lunettes au format classique, un peu comme des Ray-Ban, que l’on pourrait porter tous les jours, mais qui offrent des capacités de réalité augmentée comparables, voire supérieures, à ce que le casque Quest propose. C’est une projection de leur vision à long terme.

Cependant, et c’est là qu’on voit la dualité de la stratégie actuelle, Meta a précisé que ces lunettes ne seraient pas commercialisées avant très longtemps, voire jamais. L’entreprise est capable d’un côté d’être ultra efficace, de générer 15 milliards de dollars de bénéfices nets en un trimestre – soit potentiellement 60 milliards de cash-flow sur une année après investissements – et de l’autre, d’investir massivement dans des projets R&D futuristes comme celui-ci, en construisant son infrastructure IA et en achetant des GPU. Ils ont clairement le vent dans les voiles.

WhatsApp et Messenger : le nouveau moteur de croissance sous-estimé

Une croissance fulgurante de 48% pour la monétisation

Revenons au point le plus crucial pour l’avenir de Meta. Sur le papier, 98 à 99 % des revenus du groupe proviennent de la publicité. Personne n’est surpris. Mais il y a 10 ans, Meta a fait sa plus grande acquisition à ce jour : WhatsApp, pour 22 milliards de dollars. Beaucoup se demandaient à l’époque ce qu’ils allaient en faire. Aujourd’hui, ce pari est en train de payer.

Le plus gros vecteur de croissance pour Meta, en dehors de la publicité traditionnelle, est orienté au niveau du messaging. On parle d’une croissance de 48 % année après année pour les revenus qui ne proviennent pas de la pub, mais de tout ce qui se déroule avec WhatsApp Business. Cette plateforme permet aux entreprises de discuter avec leurs clients via l’application. Tous les analystes financiers s’accordent à dire que c’est l’actif le plus sous-monétisé que possède Meta.

Le potentiel inexploité pour les marketeurs et les entreprises

Pour nous, audience de marketeurs et d’acheteurs média, c’est un signal à ne pas ignorer. Les investissements vont très probablement augmenter massivement sur WhatsApp et Messenger. L’objectif sera de mixer ces outils de conversation avec les campagnes publicitaires. Imaginez la puissance : on fait de la publicité pour amener les gens dans une conversation, et on continue cette conversation de manière personnalisée via Messenger ou WhatsApp. Il y a deux ans, Meta avait fait l’acquisition d’un CRM, et on sent que les pièces du puzzle commencent à s’assembler. On veut offrir de plus en plus de possibilités aux entreprises pour non seulement se publiciser, mais aussi pour entretenir la relation client. Je ne fermerais pas les yeux là-dessus.

L’adoption des nouvelles technologies : Threads et Meta AI

Threads continue sa progression avec 275 millions d’utilisateurs

Parmi les autres vecteurs de croissance, on peut citer Threads. Au dernier trimestre, on parlait de 200 à 250 millions d’utilisateurs. On est désormais à 275 millions d’utilisateurs mensuels. L’action la plus ingénieuse de Meta a été d’intégrer des publications Threads directement dans le fil d’actualité Instagram. C’est ce qui nous rappelle que l’application existe et nous incite à cliquer. Sans ça, beaucoup n’iraient probablement jamais sur la plateforme.

L’impact de l’IA sur l’engagement et la création publicitaire

L’autre chiffre marquant concerne Meta AI, qui compterait 500 millions d’utilisateurs mensuels. Mais où se cache cette utilisation ? Selon Mark Zuckerberg, l’IA a déjà un impact mesurable. Depuis le début de l’année, ils observent une augmentation du temps passé sur Facebook de 8 % et sur Instagram de 6 %, grâce aux recommandations de l’IA. Pour les annonceurs, les outils de génération par IA ont permis de créer environ 15 millions de publicités au cours du dernier mois. Plus encore, les entreprises qui utilisent la génération d’images via les outils Meta voient une augmentation d’environ 7 % de leurs conversions. Même si c’est encore très concentré aux États-Unis, c’est une tendance de fond. En 2025, cela va accélérer à une vitesse folle.

Perspectives et prévisions pour la fin 2024 et au-delà

L’impact du cycle électoral américain sur les revenus

Un point très important pour contextualiser ces excellents résultats est le cycle électoral aux États-Unis. Tous les quatre ans, le troisième trimestre est marqué par des investissements publicitaires colossaux de la part des partis politiques. Pour donner un ordre d’idée, la campagne de Kamala Harris a levé 1.4 milliard de dollars, et une grande partie de ces fonds est investie en publicité. Cela crée un pic artificiel mais significatif dans les revenus de Meta.

À quoi s’attendre pour les prochains mois ?

Malgré ce contexte électoral, la tendance de fond est extrêmement positive. On ne peut plus parler de crise économique ou d’enjeux financiers qui freinent la publicité. L’environnement n’est plus celui de 2022 où les budgets étaient gelés. Les entreprises sont rigoureuses, mais elles investissent. Pour les mois à venir, il faut s’attendre à plusieurs choses. Premièrement, des investissements continus et massifs dans l’intelligence artificielle. Meta a un coup à jouer pour devenir le leader, même si OpenAI reste très solide.

Deuxièmement, ne vous fermez pas les yeux sur WhatsApp et Messenger. On devrait voir de plus en plus de possibilités pour les intégrer intelligemment dans nos campagnes. Enfin, le quatrième trimestre (Q4) risque d’être absolument massif en termes d’investissements publicitaires. C’est traditionnellement le plus gros moment de l’année, et je pense sincèrement que 2024 sera une année record pour Meta. Pour les annonceurs, le message est clair : suivez de près tout ce qui concerne l’IA sur Meta, commencez à tester les nouveaux outils, car la plateforme va prendre ce virage à 100 % et il ne faudra pas être en retard.

Foire aux questions sur les résultats de Meta Q3 2024

Quels sont les résultats financiers de Meta pour le troisième trimestre 2024 ?

Réponse directe : Meta a réalisé un troisième trimestre 2024 exceptionnel, avec un chiffre d’affaires de 40 milliards de dollars, en hausse de 19 % sur un an, et un bénéfice net de 15 milliards de dollars, soit une croissance de 35 %.

Citation de l’épisode : « Meta au moment où on se parle, pendant le Q pour le Q3 2024, a été capable de générer 40 milliards de revenus au total, un petit peu plus que 40 milliards versus 34 milliards l’année dernière. […] Les profits nets sont passés de 11 milliards […] à 15 milliards ce trimestre. Donc, on parle ici d’une croissance de 35 % pour les profits. »

Le coût de la publicité sur Facebook a-t-il encore augmenté en 2024 ?

Réponse directe : Oui, le coût de la publicité sur les plateformes Meta a continué d’augmenter. Au troisième trimestre 2024, les coûts publicitaires ont connu une hausse de 11 % par rapport à la même période l’année précédente.

Citation de l’épisode : « Cette fois-ci, au 3e trimestre, les coûts publicitaires ont augmenté de 11 %. Donc, on continue de voir une croissance qui est très très similaire [au trimestre précédent]. »

Comment Meta gagne-t-il de l’argent avec WhatsApp ?

Réponse directe : Meta monétise WhatsApp principalement via WhatsApp Business, une plateforme qui permet aux entreprises de communiquer avec leurs clients. Cette activité est en pleine croissance, avec une augmentation de 48 % des revenus générés hors publicité.

Citation de l’épisode : « Comment WhatsApp est capable au moment où on se parle de générer des revenus, c’est avec le volet WhatsApp Business qui donne la possibilité aux différentes entreprises de discuter avec leurs clients via, bien entendu, l’application WhatsApp. »

Meta a-t-il abandonné le métaverse pour l’intelligence artificielle ?

Réponse directe : Oui, la communication et la stratégie de Meta ont clairement pivoté du métaverse vers l’intelligence artificielle. Le terme ‘métaverse’ est quasiment absent des communications officielles, tandis que l’IA est présentée comme la priorité absolue.

Citation de l’épisode : « On parle plus du tout du métaverse. C’est incroyable comment ce ce ce terme-là est bannit de leur vocabulaire. […] Je pense qu’ils ont fait un un mouvement très stratégique en focusant énormément de leurs efforts sur l’AI. »

Combien d’utilisateurs compte Threads fin 2024 ?

Réponse directe : Au troisième trimestre 2024, l’application Threads de Meta a atteint 275 millions d’utilisateurs actifs mensuels, poursuivant sa croissance rapide depuis son lancement.

Citation de l’épisode : « Tu parlais de 200 ou 250 millions d’utilisateurs de Threads au dernier trimestre. On est à 275 millions d’utilisateurs mensuels au moment où on se parle de Threads. »

Quel est l’impact de l’intelligence artificielle sur les plateformes Meta ?

Réponse directe : L’IA a un impact significatif sur l’engagement des utilisateurs, avec une augmentation du temps passé de 8 % sur Facebook et 6 % sur Instagram. Pour les annonceurs, les outils IA ont permis de créer 15 millions de publicités et d’augmenter les conversions de 7 % pour ceux qui les utilisent.

Citation de l’épisode : « Depuis le début de l’année, grâce à l’IA, ils ont ils observent une augmentation du temps passé sur Facebook de 8 %, de 6 % sur sur Instagram. […] il voit aussi que les business qui utilisent la génération d’images via leurs propres outils ont une augmentation d’à peu près 7 % […] de leur conversion. »

Que sont les lunettes Orion de Meta ?

Réponse directe : Les lunettes Orion sont un prototype de lunettes de réalité augmentée, au design similaire à des lunettes de vue classiques, qui intègrent une technologie avancée. Elles représentent la vision à long terme de Meta mais ne sont pas prévues pour une commercialisation à court terme.

Citation de l’épisode : « Les lunettes Orion […] c’est des lunettes qui ont un format un peu comme ce que tu peux avoir avec des des lunettes Ray-Ban. Donc littéralement des lunettes que tu peux porter tous les jours […] qui donnent une possibilité totalement exceptionnelle. […] ces lunettes-là ne seront pas vendues avant très très longtemps. »

Pourquoi la valorisation boursière de Meta a-t-elle autant augmenté ?

Réponse directe : La valorisation de Meta a explosé, passant de 300 milliards en 2022 à près de 1.5 trillion de dollars, principalement grâce à la confiance des investisseurs dans la nouvelle stratégie de Mark Zuckerberg, fortement axée sur l’intelligence artificielle et l’efficacité opérationnelle.

Citation de l’épisode : « Meta valait à ce moment-là [2022], son indice boursier 300 milliards de dollars. Et aujourd’hui, on voit l’organisation qui est près de valoir 1.5 trillion de dollars. […] le stock de Meta se porte à merveille, les gens achètent vraiment la vision de Mark Zuckerberg. »


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