Intelligence artificielle et marketing: la pyramide IA qui transforme votre activité avec Marjolaine Grondin – Episode 306

L’IA en marketing : Arrêtez de jouer, il est temps de construire

L’intelligence artificielle est partout. On en parle à toutes les sauces, on la voit comme une menace, une révolution, un gadget. La réalité, c’est qu’elle est déjà bien installée et qu’elle ne va pas disparaître demain. La vraie question n’est plus de savoir si on est pour ou contre, mais plutôt : ‘concrètement, on en fait quoi ?’. Surtout dans nos métiers du marketing. Une fois qu’on a testé quelques prompts, écrit trois posts LinkedIn et préparé les menus de la semaine, on se retrouve souvent face à un vide. On sent bien le potentiel immense, mais on ne sait pas par quel bout le prendre pour que ça serve vraiment notre activité.

Je vois trop d’entrepreneurs et de marketeurs tomber dans le panneau de la facilité. Ils utilisent l’IA comme une machine à produire du contenu générique, sans âme, qui pollue les fils d’actualité. On pense gagner du temps, mais en réalité, on perd l’essentiel : la confiance de notre audience. Comme je l’expliquais à Estelle, je vous en supplie : ‘n’écrivez pas vos posts LinkedIn avec l’IA’. Du moins, pas de la manière dont la plupart des gens le font. Ce contenu, c’est ce que l’on appelle le ‘AI slop’, des déchets générés par l’IA. C’est le chemin le plus court pour rendre votre communication fade et interchangeable.

Le problème, c’est qu’en se focalisant sur ces usages de surface, on passe à côté de la véritable transformation que l’IA peut apporter. Il ne s’agit pas de remplacer l’humain, mais de l’augmenter. De lui donner des super-pouvoirs. Après avoir créé Jam, le premier chatbot francophone, bien avant ChatGPT, et après avoir accompagné des centaines de dirigeants et d’entrepreneurs, j’ai développé une méthode pour intégrer l’IA de manière stratégique et profondément humaine. Un modèle que j’appelle ma ‘pyramide de l’IA’. Ce n’est pas une formule magique, mais une approche structurée en trois niveaux pour faire de l’IA votre meilleur allié. Oubliez le simple gadget, et préparez-vous à découvrir comment l’IA peut devenir votre assistant personnel, votre chef de cabinet et même votre co-fondateur stratégique pour bâtir une activité plus performante, plus intelligente et, paradoxalement, plus humaine.

Le piège de l’IA facile : pourquoi vos posts LinkedIn générés par ChatGPT vous desservent

L’une des premières portes d’entrée vers l’IA pour beaucoup de professionnels du marketing a été la génération de texte. C’est simple, rapide et ça donne l’impression d’une productivité décuplée. ‘Écris-moi un post LinkedIn sur les 5 tendances du marketing digital’. En quelques secondes, on a un texte, bien structuré, avec des émojis. C’est tentant. Tellement tentant que LinkedIn est en train de se noyer sous un flot de publications qui se ressemblent toutes. Le ton est le même, les structures sont identiques, les idées sont souvent des reformulations de concepts vus et revus. C’est là que se niche le premier grand danger de l’IA mal utilisée : la perte totale d’authenticité et de différenciation.

L’illusion de la productivité et la montée du ‘AI Slop’

Quand on opte pour la facilité, on ne crée pas de la valeur, on produit du bruit. Cette démarche, c’est ce que j’appelle faire du ‘transactionnel’. Comme je le disais, dans certains cas très précis, ‘il vaut mieux faire ça que de pas du tout poster’. Si vous êtes une petite structure, que vous n’avez vraiment pas le temps et que votre objectif est simplement de maintenir une présence minimale, alors oui, un post médiocre généré par l’IA est mieux que le silence total. C’est le fameux ‘Done is better than perfect’. Mais soyons clairs : c’est une stratégie de survie, pas une stratégie de croissance.

Le vrai problème, c’est ce que les experts appellent désormais le ‘AI Work Slop’. C’est ce contenu qui a l’air bien présenté, bien formaté, mais qui est vide de substance. Un article de la Harvard Business Review expliquait très bien ce phénomène : ‘You just got Work Sloped’. C’est ce moment où un collègue vous envoie un long e-mail, vous commencez à le lire et vous vous rendez compte que ce n’est pas lui qui l’a écrit. C’est une IA. Le contenu est creux, générique, et la charge mentale de décrypter ce qui est vraiment important vous est transférée. C’est exactement ce qui se passe sur LinkedIn. On ne veut pas que ce réseau se transforme en une ‘poubelle géante où en fait, c’est des algorithmes qui nous racontent ce qu’on doit lire’. Cette illusion de productivité se paie très cher en termes d’image de marque et d’engagement réel.

La rupture de confiance : quand votre audience se sent flouée

L’impact le plus dévastateur de cette pratique se situe au niveau psychologique. Lorsqu’un lecteur interagit avec ce qu’il pense être la pensée authentique d’un humain, un lien de confiance se crée. Il investit son temps et son attention en pensant recevoir en retour une perspective unique, une expérience personnelle. Le moment où il réalise qu’il a été ‘floué’, que le texte a été généré par une machine, ce lien se brise instantanément. C’est une micro-trahison.

Comme je l’analysais, ‘qu’est-ce qui se passe psychologiquement quand tu comprends que tu pensais lire un humain […] et au moment où tu dis ‘ah c’est l’IA’, tu as été flouté et tu dis OK, j’ai perdu mon temps, on m’a pas prévenu’. Cette sensation est terrible. Non seulement vous avez perdu un lecteur pour ce post précis, mais vous avez probablement endommagé votre crédibilité à long terme. Votre audience apprendra à se méfier de votre contenu. Elle ne saura plus si c’est vraiment vous qui parlez, si vos idées sont les vôtres, ou si vous n’êtes qu’un simple relais pour un algorithme. Dans un monde saturé d’informations, l’authenticité et la confiance sont les monnaies les plus précieuses. Les brader pour un gain de temps illusoire est le pire calcul que l’on puisse faire en marketing.

Repenser l’IA : de simple rédacteur à partenaire de réflexion

Alors, faut-il bannir l’IA de notre processus de création de contenu ? Absolument pas. Il faut simplement l’utiliser plus intelligemment. Au lieu de lui dire ‘Écris-moi un post’, il faut le voir comme un sparring-partner. La démarche d’Estelle pendant notre échange était bien plus pertinente. Elle arrive avec une conviction, une pensée brute, et demande à l’IA de l’aider à la structurer. ‘Je lui balance mais j’écris un pavé en général […] Et je lui dis fais-moi un poste LinkedIn’. La matière première, c’est elle. L’IA n’est qu’un outil de mise en forme.

On peut aller encore plus loin. Un post LinkedIn, c’est un ensemble d’idées nées de données, d’intuitions, d’informations. L’IA peut vous aider à chaque étape : trouver des anecdotes pour illustrer votre propos, challenger vos raccourcis de pensée, proposer différentes accroches, vérifier des sources. C’est un travail plus profond, qui demande plus d’implication, mais le résultat est sans commune mesure. ‘Vous allez travailler votre post plus en profondeur mais vous allez avoir un résultat qui sera bien meilleur que celui que vous auriez eu seul’. L’IA ne doit pas penser à votre place, elle doit vous aider à mieux penser. C’est un changement de paradigme fondamental. On ne lui délègue pas la créativité, on l’utilise pour amplifier la nôtre.

Passer de la génération de ‘slop’ à la co-création intelligente est la première étape pour maîtriser l’IA. Mais pour vraiment transformer votre activité, il faut une vision plus globale. C’est l’objet de ma pyramide de l’IA, un modèle pour systématiser cette montée en puissance et faire de cette technologie le véritable moteur de votre marketing.

La Pyramide de l’IA : mon modèle en 3 niveaux pour révolutionner votre marketing

Face à l’immensité des possibilités offertes par l’IA, il est facile de se sentir dépassé. On essaie un outil par-ci, une astuce par-là, sans réelle cohérence. Pour sortir de ce tâtonnement et intégrer l’IA de manière structurée et progressive, j’ai développé un modèle simple, inspiré de la pyramide de Maslow. Ma ‘pyramide de l’IA’ se compose de trois niveaux, chacun représentant une relation de plus en plus stratégique avec la technologie. Ce n’est pas une question d’outils, mais de posture. Que vous soyez solopreneur, manager ou dirigeant, cette approche vous permet de construire, brique par brique, un système où l’IA travaille pour vous, et non l’inverse.

Niveau 1 : L’Assistant Personnel – Déléguer pour libérer votre charge mentale

La base de la pyramide, le socle de tout, c’est de considérer l’IA comme un assistant personnel. L’objectif ici est simple : ‘en faire un assistant à qui je délègue un maximum de choses automatiques, faibles au niveau stratégique, pour vraiment déléguer de la charge mentale, réduire ma charge mentale’. C’est le niveau le plus accessible, mais aussi le plus fondamental. Il s’agit d’identifier toutes les tâches répétitives, chronophages et à faible valeur ajoutée qui polluent votre quotidien et de les confier à une IA ou à une automatisation simple.

Cela peut être la gestion de vos e-mails, le tri de vos notes, la planification de rendez-vous, la transcription de réunions. Par exemple, mon assistante Séverine a mis en place une automatisation géniale : ‘tous mes mails importants tombent dans un tableau Notion’. Quand j’arrive le lundi matin, je n’ai pas à fouiller dans ma boîte de réception. L’essentiel est déjà trié, priorisé. C’est une petite chose, mais multipliée par des dizaines d’interactions par semaine, le gain de temps et de clarté mentale est colossal. Ne cherchez pas à construire des systèmes complexes dès le départ. La règle d’or est simple : ‘Tant que tu l’as pas fait trois fois manuellement, ne cherche pas à l’automatiser’. Ce premier niveau n’est pas spectaculaire, mais il est la condition sine qua non pour pouvoir se consacrer aux niveaux supérieurs. En libérant votre esprit des micro-tâches, vous créez l’espace nécessaire pour la stratégie et la créativité.

Niveau 2 : Le Chef de Cabinet – Co-créer et produire un marketing plus intelligent

Une fois que vous avez délégué le trivial, vous pouvez passer au deuxième niveau : faire de l’IA votre chef de cabinet (ou ‘Chief of Staff’). Ici, la relation change. L’IA n’est plus un simple exécutant, elle devient un partenaire de production. C’est le niveau où l’on va ‘co-créer et produire’. C’est là que l’on revient à notre discussion sur la création de contenu, mais de manière beaucoup plus aboutie. Votre chef de cabinet IA vous aide à prototyper, à analyser, à affiner.

Concrètement, c’est utiliser des outils comme ChatGPT ou Claude pour brainstormer des angles d’articles, pour analyser les retours de vos clients et en extraire les thèmes principaux, pour créer des scripts de vidéos, pour designer des visuels sur Canva en suggérant des palettes de couleurs. L’essence du marketing, c’est de ‘mettre le bon produit entre les mains des bonnes personnes et de la bonne façon’. À ce niveau, l’IA devient un accélérateur phénoménal. Elle peut synthétiser des heures d’interviews utilisateurs en quelques minutes, analyser les commentaires sur vos réseaux sociaux pour détecter des signaux faibles, ou encore vous aider à rédiger une page de vente en s’assurant que chaque argument répond à une objection client identifiée dans vos données. C’est un travail en tandem : vous apportez l’expertise métier et la vision, l’IA apporte la puissance de calcul et la capacité à traiter l’information à grande échelle. Le résultat est un marketing plus pertinent, plus rapide et plus aligné sur les attentes réelles de votre audience.

Niveau 3 : Le Co-fondateur Stratégique – Challenger vos idées et affiner votre vision

Le sommet de la pyramide est le niveau le plus puissant et le plus transformateur. Il s’agit de faire de l’IA votre co-fondateur personnel, votre ‘sidekick’. Ce n’est plus seulement un partenaire de production, c’est un partenaire de réflexion stratégique. L’objectif est qu’il vous ‘aide à vous challenger, à vous nourrir, à affiner votre vision, votre stratégie’. C’est un miroir intelligent qui vous pousse à aller plus loin et à vous assurer que vous allez dans la bonne direction.

Comment ça marche ? Vous lui présentez votre stratégie marketing pour le prochain trimestre, et vous lui demandez de jouer l’avocat du diable. ‘Quels sont les angles morts de mon plan ? Quelles hypothèses n’ai-je pas vérifiées ? Quels sont les risques que je sous-estime ?’. Vous pouvez lui fournir les données de vos concurrents et lui demander d’identifier des opportunités de marché que vous n’avez pas vues. Vous pouvez lui soumettre une nouvelle idée de produit et lui demander de lister toutes les raisons pour lesquelles elle pourrait échouer. C’est un exercice incroyablement puissant. ‘Il me challengerait’, voilà la clé. Cet usage de l’IA vous force à solidifier votre pensée, à anticiper les objections et à prendre des décisions plus éclairées. C’est à ce niveau que l’on passe d’une utilisation tactique à une intégration stratégique de l’intelligence artificielle, où elle devient un véritable levier pour la croissance et l’innovation de votre entreprise.

L’ère du solopreneur augmenté : comment bâtir une entreprise à 700k€ seul(e) grâce à l’IA

L’un des impacts les plus spectaculaires de cette approche pyramidale de l’IA se manifeste dans l’émergence d’un nouveau type d’entrepreneur : le solopreneur augmenté. L’idée qu’il faut une grande équipe et des millions d’euros d’investissement pour construire une entreprise à fort impact et à chiffre d’affaires conséquent est en train de voler en éclats. Aujourd’hui, grâce à une utilisation intelligente des outils no-code et de l’IA, une seule personne peut accomplir le travail qui nécessitait autrefois une équipe entière. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est ma réalité quotidienne.

De la startup traditionnelle à l’entreprise d’une seule personne

Mon parcours est assez représentatif de cette transition. Avec ma première entreprise, Jam, nous avons suivi le chemin classique de la startup : levée de fonds, constitution d’une équipe, développement technologique complexe. Nous avons eu un impact formidable, avec près d’un million d’utilisateurs. Mais cela s’est fait au prix d’efforts et d’investissements considérables. Aujourd’hui, ma nouvelle activité est radicalement différente. Comme je le confiais à Estelle, ‘aujourd’hui je fais plus de chiffre d’affaires seule qu’avec ma boîte d’avant Jam où j’avais levé plusieurs millions et j’avais une équipe d’une quinzaine de personnes’. Cette année, je vais atteindre 700 000 euros de chiffre d’affaires, seule.

Ce chiffre n’est pas là pour impressionner, mais pour illustrer un changement de paradigme. L’IA et les outils associés ne sont pas juste des aides ; ils sont des multiplicateurs de force. Ils permettent de gérer le marketing, la vente, l’administratif, la création de contenu et le service client avec une efficacité redoutable. Attention, ‘solopreneur’ ne veut pas dire être totalement seul. Je travaille avec des freelances pour des missions spécifiques. Mais le cœur de l’entreprise, la stratégie, la production de valeur et la gestion quotidienne sont pilotés par une seule personne, augmentée par la technologie. C’est une révolution pour l’entrepreneuriat, qui rend possible la création d’activités très rentables sans les contraintes et la lourdeur d’une structure traditionnelle.

La stack technologique minimale pour un impact maximal

On pourrait croire qu’atteindre de tels résultats nécessite un arsenal technologique complexe et coûteux. C’est tout le contraire. La clé est d’utiliser une ‘stack’ d’outils simples, bien intégrés et parfaitement maîtrisés. Mes coûts technologiques mensuels sont d’environ ‘400 € grand max par mois’. C’est dérisoire par rapport aux budgets d’une startup classique. Quels sont ces outils ? Ce sont les mêmes que beaucoup d’entre vous utilisent déjà.

Mon système repose sur des piliers très simples : un site sur Squarespace, la gestion de mes idées et de mes contenus sur Notion, des visuels avec Canva, la prise de rendez-vous avec Calendly, les paiements avec Stripe, et bien sûr, les IA comme ChatGPT. ‘C’est la stack qui m’a permis d’atteindre les, je sais pas, premiers 300 000’. La magie n’est pas dans les outils eux-mêmes, mais dans la manière dont on les orchestre. L’IA vient lier tout cela, en automatisant les flux d’informations, en aidant à la création de contenu pour chaque plateforme, et en analysant les données générées. Cette approche minimaliste prouve que la performance ne dépend pas de la complexité de votre système, mais de sa pertinence et de son efficacité.

L’IA comme levier pour se concentrer sur sa zone de génie

Finalement, le plus grand bénéfice de cette organisation est humain. En déléguant une grande partie des tâches opérationnelles à l’IA, on libère un temps précieux. Un temps que l’on peut réinvestir là où notre valeur est maximale : notre expertise, notre créativité, notre vision. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je passe beaucoup moins de temps sur mon écran qu’avant. ‘Les moments où je m’éclate le plus, c’est pas quand je fais des prompts ou quand je crée des GPTs ou des agents, c’est quand je développe mon contenu, ma pensée’.

Cette semaine, par exemple, est une semaine dédiée à la création, à la réflexion, à la lecture. C’est là que se crée la véritable valeur de mon activité. L’IA et l’automatisation ne sont pas une fin en soi ; ce sont des moyens pour atteindre un objectif : passer le plus de temps possible dans sa ‘zone de génie’. C’est ce qui me permet de développer des formations de qualité, d’accompagner mes clients avec une grande disponibilité et de continuer à innover. Paradoxalement, cette technologie souvent perçue comme froide et déshumanisante est ce qui me permet d’avoir une activité plus alignée, plus créative et, au final, plus épanouissante.

Au-delà des prompts : les usages concrets de l’IA qui transforment la donnée en or

Maintenant que nous avons posé le cadre stratégique avec la pyramide et vu son impact sur le modèle d’entreprise, il est temps de plonger dans des applications encore plus concrètes. Car la véritable magie de l’IA en marketing ne réside pas dans sa capacité à écrire un e-mail à votre place, mais dans sa faculté à traiter et à donner du sens à des informations auparavant inexploitables. C’est là que se trouve le véritable avantage concurrentiel : transformer la masse de données brutes qui vous entoure en insights marketing actionnables.

L’automatisation intelligente, pas magique : des exemples du quotidien

Quand on parle d’automatisation, beaucoup imaginent des systèmes complexes qui gèrent toute leur vie pendant qu’ils sont à la plage. Il faut redescendre sur terre. Comme je l’expliquais, ‘on est tous à peu près… quand tu regardes leur stack vraiment au-delà de la démo LinkedIn, il y a c’est le jour et la nuit’. La réalité est plus simple et plus pragmatique. Une automatisation efficace, c’est souvent une petite chose qui vous fait gagner un clic, un copier-coller, une minute de réflexion.

Par exemple, configurer correctement son Calendly. J’ai simplement demandé à ChatGPT les bonnes pratiques. Il m’a suggéré d’ajouter une question simple : ‘Qu’est-ce qui t’amène ?’. Ce n’est pas une automatisation folle, mais grâce à ça, quand j’aborde un coaching, je connais déjà le contexte de mon élève. Je ne perds pas de temps, on va directement à l’essentiel. C’est ça, l’automatisation intelligente. Un autre exemple : avoir des modèles d’e-mails pré-rédigés et personnalisables en un clic. Ce sont des dizaines de micro-actions qui, mises bout à bout, fluidifient radicalement votre journée et vous donnent le sentiment d’être en contrôle. Il faut arrêter de fantasmer sur l’automatisation totale et commencer à mettre en place ces petites optimisations qui changent vraiment la donne au quotidien.

L’IA comme analyste de données infatigable : écouter votre marché à grande échelle

Voici l’un des usages les plus puissants et sous-estimés de l’IA en marketing. Nous sommes submergés de données qualitatives : les retours utilisateurs, les commentaires sur YouTube, les avis sur les produits, les transcriptions d’interviews clients, les discussions sur les réseaux sociaux. C’est une mine d’or, mais elle est ‘impossible à analyser à l’échelle humaine’. Qui a le temps de lire 1000 commentaires YouTube ou de relire 40 heures d’interviews ? Personne. Sauf une IA.

Ma méthode est simple : je collecte toute cette matière brute. Je transcris des vidéos avec un outil comme Turboscribe. Je prends tous ces textes – transcripts, commentaires, e-mails – et je les donne à une IA comme ChatGPT, Claude, ou encore NotebookLM de Google. NotebookLM est particulièrement intéressant car il ne se connecte pas à internet, il agit comme un ‘mentaliste’ sur les documents que vous lui donnez. Je lui dis : ‘Analyse-moi ces 100 pages de retours clients. Quels sont les 5 problèmes les plus récurrents ? Quelle est la fonctionnalité la plus demandée ? Quels sont les mots exacts que mes clients utilisent pour décrire leur frustration ?’. En quelques secondes, j’obtiens une synthèse d’une richesse incroyable, que je n’aurais jamais pu produire manuellement. C’est comme avoir une équipe d’analystes qui travaille pour vous 24h/24. Cela permet de prendre des décisions marketing basées sur des données réelles et non sur des intuitions.

Réduire le cycle ‘idée-test-itération’ pour innover plus vite

Cette capacité d’analyse débouche sur un autre avantage majeur : la vitesse d’innovation. Le marketing moderne est un processus d’itération constant. On a une idée, on la teste, on mesure les résultats, on apprend et on améliore. Traditionnellement, ce cycle peut être long et coûteux. L’IA le compresse de manière spectaculaire. ‘Moi je trouve que l’IA là où elle est magique, c’est qu’elle réduit le temps entre ‘j’ai une idée’ et ‘mon idée, elle est live, elle est testée ».

Imaginons que les analyses de données de l’étape précédente vous donnent l’idée d’une nouvelle offre. En quelques heures, vous pouvez utiliser l’IA pour brainstormer le nom, rédiger une page de présentation, créer des visuels, et même esquisser un plan de lancement. Vous mettez cette version ‘prototype’ en ligne, vous la présentez à un petit segment de votre audience et vous collectez les premiers retours. Puis, vous réinjectez ces nouveaux retours dans l’IA pour qu’elle vous aide à affiner l’offre. Ce qui prenait des semaines ou des mois peut désormais être fait en quelques jours. Cette agilité est un avantage compétitif énorme. Elle permet de tester plus d’idées, de faire plus d’erreurs (et donc d’apprendre plus vite) et de s’adapter en temps réel aux besoins du marché. C’est ça, le véritable pouvoir de l’IA en marketing : non pas faire les choses à votre place, mais vous permettre de faire plus de choses, plus vite et plus intelligemment.

Conclusion : Reprenez le pouvoir, l’IA est là pour vous augmenter, pas vous remplacer

Nous avons parcouru beaucoup de chemin, depuis le simple post LinkedIn généré sans conviction jusqu’à l’IA comme partenaire stratégique. S’il y a une chose à retenir, c’est que l’intelligence artificielle n’est pas une force magique qui va résoudre tous vos problèmes. C’est un outil, un levier d’une puissance inédite, mais qui ne donnera sa pleine mesure que si vous êtes aux commandes, avec une intention claire et une stratégie définie. Le plus grand risque n’est pas que l’IA nous remplace, mais que nous l’utilisions de manière médiocre, en nous contentant de la surface et en produisant plus de bruit dans un monde qui a désespérément besoin de clarté et d’authenticité.

Adopter la pyramide de l’IA, ce n’est pas un parcours technologique, c’est un cheminement de croissance professionnelle. En commençant par déléguer les tâches qui vous drainent (votre Assistant), vous regagnez une maîtrise sur votre temps et votre énergie. En apprenant à co-créer avec elle (votre Chef de Cabinet), vous produisez un marketing plus affûté et plus pertinent. Et en osant la laisser challenger vos certitudes (votre Co-fondateur), vous devenez un meilleur stratège. L’objectif final, paradoxalement, est de devenir plus humain. Comme je l’ai vécu personnellement, déléguer le travail de ‘machine’ à la machine permet de se consacrer à ce qui fait notre valeur unique : la pensée critique, la créativité, l’empathie, la construction de relations. L’IA ne déshumanise pas ; c’est l’usage paresseux que nous en faisons qui le fait.

Alors, je vous invite à faire un pas de côté. La prochaine fois que vous ouvrirez ChatGPT, ne lui demandez pas de ‘faire’ quelque chose pour vous. Demandez-lui de vous aider à ‘penser’. Nourrissez-le de votre contexte, de vos doutes, de vos données. Engagez une conversation. C’est en changeant cette posture que vous passerez du statut d’utilisateur passif à celui de pilote éclairé. C’est ainsi que vous transformerez véritablement votre marketing et votre activité, en construisant quelque chose de plus solide, de plus rentable, et de plus aligné avec qui vous êtes vraiment.

Questions fréquentes sur l’IA en marketing

Est-ce une bonne idée d’utiliser ChatGPT pour écrire tous ses posts LinkedIn ?

Non, c’est généralement une mauvaise idée de déléguer entièrement la rédaction de vos posts LinkedIn à une IA comme ChatGPT. Si cela peut sembler un gain de temps, le résultat est souvent un contenu générique, sans âme, qui manque d’authenticité. Votre audience peut rapidement détecter ce style impersonnel, ce qui peut nuire à votre crédibilité et briser le lien de confiance. C’est ce qu’on appelle le ‘AI slop’. Il est bien plus efficace d’utiliser l’IA comme un partenaire pour structurer vos propres idées, trouver des angles ou améliorer vos accroches, tout en conservant votre voix unique.

‘S’il vous plaît, n’écrivez pas vos posts LinkedIn avec l’IA. […] On a pas envie que LinkedIn se transforme en une poubelle géante où en fait, c’est des algorithmes qui nous racontent ce qu’on doit lire.’

En quoi consiste la ‘pyramide de l’IA’ de Marjolaine Grondin ?

La ‘pyramide de l’IA’ est un modèle en trois niveaux pour intégrer l’intelligence artificielle de manière stratégique dans son travail. Le premier niveau est l’IA en tant qu’Assistant personnel, à qui l’on délègue les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée pour réduire sa charge mentale. Le deuxième niveau est celui du Chef de Cabinet, un partenaire de co-création pour produire un travail de meilleure qualité. Le sommet de la pyramide est l’IA comme Co-fondateur stratégique, un ‘sidekick’ qui challenge vos idées, affine votre vision et vous aide à prendre de meilleures décisions.

‘J’ai théorisé ma ma pyramide de l’IA hein qui est un peu ma pyramide de Maslow maison […] en faire un assistant […], en faire un DG […] qui m’aide à à créer, à produire et le troisième niveau […] mon cofondateur personnel.’

L’IA peut-elle vraiment aider un solopreneur à développer son chiffre d’affaires ?

Absolument. L’IA est un levier de croissance exceptionnel pour les solopreneurs. En automatisant les tâches marketing, administratives et opérationnelles, elle permet à une seule personne de gérer une activité qui nécessiterait normalement une équipe. Cela libère un temps considérable pour se concentrer sur sa zone d’expertise, la création de valeur et la relation client. Mon expérience personnelle le prouve : je génère aujourd’hui un chiffre d’affaires plus important seule avec l’IA que lorsque j’avais une startup avec une quinzaine d’employés.

‘Aujourd’hui je fais plus de chiffre d’affaires seule qu’avec mon ma boîte d’avant Jam où j’avais levé plusieurs millions et j’avais une équipe d’une quinzaine de personnes. […] Aujourd’hui, je fais 700 000 € cette année toute seule.’

Quels sont les usages les plus sous-estimés de l’IA en marketing ?

L’un des usages les plus puissants et pourtant sous-estimés est la capacité de l’IA à analyser des volumes massifs de données qualitatives non structurées. Il s’agit de prendre des centaines de commentaires clients, des transcriptions d’interviews, des avis en ligne, et de demander à l’IA d’en extraire les thèmes principaux, les frustrations récurrentes ou les demandes cachées. C’est une façon incroyablement efficace d’écouter son marché à grande échelle et de prendre des décisions basées sur des données réelles, ce qui était auparavant impossible à faire manuellement.

‘Toute cette donnée brute impossible à analyser à l’échelle humaine, je la mets dans une IA. […] Ça te permet de discuter. En fait, ça te crée ton propre mini LLM.’

Comment commencer à automatiser ses tâches marketing avec l’IA sans être un expert technique ?

Il ne faut pas viser des systèmes complexes dès le départ. Commencez petit. La règle d’or est d’abord d’identifier une tâche que vous effectuez manuellement et de manière répétée. Une fois que vous l’avez faite trois fois, cherchez une solution simple pour l’automatiser. Cela peut être aussi basique que de créer un modèle d’e-mail, d’utiliser un outil comme Calendly pour la prise de rendez-vous, ou de mettre en place un filtre intelligent dans votre boîte de réception. L’automatisation intelligente consiste en une somme de petites optimisations qui fluidifient votre quotidien, pas en une usine à gaz.

‘Une automatisation, ça peut être juste j’ai un template de mail que j’envoie en un clic avec mon lien Calendly […] Quand ça c’est une automatisation, enfin si on veut bien l’appeler comme ça. C’est pas un truc magique.’

L’utilisation de l’IA en marketing ne risque-t-elle pas de déshumaniser la relation client ?

C’est un risque si l’IA est mal utilisée, notamment pour générer des communications impersonnelles. Cependant, une utilisation stratégique de l’IA a l’effet inverse : elle peut renforcer l’humanité de votre marketing. En automatisant les tâches répétitives et administratives, l’IA vous libère du temps précieux que vous pouvez consacrer à des interactions humaines de plus grande qualité : des appels avec vos clients, des réponses personnalisées, une réflexion créative plus profonde. L’objectif est de déléguer le travail de machine à la machine pour se concentrer sur ce que seul un humain peut faire.

‘Parfois les gens me disent ‘Mais tu as pas l’impression qu’avec l’IA du coup, tu es vachement dans la techno ?’ Mais beaucoup moins qu’avant en fait. […] Tout ce qui fait pas de l’appel, c’est géré. Donc bref.’