L’ère de l’automatisation publicitaire est là. Votre seule arme ? La créativité.
Le marketing digital a profondément changé. Il y a quelques années, la performance de nos campagnes publicitaires reposait sur notre capacité à dénicher l’audience parfaite, à maîtriser des ciblages complexes et à optimiser manuellement chaque euro dépensé. Nous étions des artisans du média buying. Mais aujourd’hui, les plateformes comme Google et Meta ont repris la main. Leurs algorithmes, dopés à l’intelligence artificielle, s’occupent de presque tout. Le ciblage, les enchères, le placement… tout est de plus en plus automatisé. Face à cette réalité, beaucoup de marketeurs se sentent démunis. Si la machine fait tout, comment pouvons-nous encore faire la différence ? La réponse est devenue une obsession pour moi, une évidence qui m’a poussé à réinventer complètement mon approche et mon métier. Cette réponse, c’est la création. Plus précisément, la vidéo publicitaire performante.
Je suis Jérémy Bendayan et, pendant des années, j’ai été de l’autre côté du miroir. Avec mon associé Franck Carrasso, j’ai co-fondé et dirigé Advisor, une agence média qui pilotait des dizaines de millions d’euros de budget pour des clients comme Tinder ou Ubisoft. Nous étions au cœur du réacteur, à optimiser des campagnes à grande échelle. Et c’est là, les mains dans le cambouis, que j’ai vu le vent tourner. Je voyais nos clients stagner, incapables de ‘scaler’ leurs investissements, non pas à cause d’un mauvais ciblage, mais parce que leurs créations publicitaires s’épuisaient à une vitesse folle. Ils n’avaient pas le bon carburant pour alimenter la machine algorithmique. C’est de ce constat, de cette frustration partagée avec nos clients, qu’est née une nouvelle aventure : Splasher.
Dans cet article, je veux vous partager le cheminement qui m’a mené de la pure gestion média à la conviction que l’avenir se joue dans la créa. Je vais vous expliquer pourquoi le concept de ‘snack content’ n’est pas une mode, mais une nécessité absolue pour survivre et performer aujourd’hui. Nous allons plonger dans les secrets de fabrication d’une vidéo qui ne se contente pas d’être jolie, mais qui est conçue pour convertir. Vous découvrirez pourquoi il faut abandonner l’idée du chef-d’œuvre unique pour embrasser une logique de production en volume, de tests et d’itération constante. C’est un changement de paradigme complet, mais c’est le seul qui vous permettra de véritablement nourrir les algorithmes et de décupler l’impact de vos campagnes média.
Mon parcours : de la gestion média à la révolution créative
Pour bien comprendre la philosophie derrière Splasher, il faut revenir en arrière. Tout a commencé il y a environ 8 ans, à la sortie de mes études. Passionné par le web, j’ai directement plongé dans l’entrepreneuriat en montant Advisor avec Franck. Nous étions une agence média ‘pure player’, notre quotidien était de gérer des campagnes de publicité sur Google, Facebook, Instagram, YouTube. Nous ne touchions ni à la création de sites, ni à la production de contenu. Notre unique mission était d’optimiser les investissements publicitaires de nos clients pour maximiser leur retour.
Cette expérience a été une école incroyable. Comme je le dis souvent, ‘la meilleure école, c’est de faire soi-même’. Nous avons commencé avec de petits clients, et en apprenant sur le tas, en testant, en échouant parfois, nous avons grandi. Au fil des ans, nous avons eu la chance de gérer plus de 400 clients et de piloter plus de 100 millions d’euros de budget média par an. Cette montée en puissance nous a permis de travailler avec des marques prestigieuses comme Ubisoft, la Société Générale, et surtout Tinder, qui a été une consécration. Pour eux, nous gérions 1 million d’euros de budget par mois sur 20 pays. C’était une machine de guerre qui nous a énormément appris sur la performance à grande échelle et nous a permis de tisser des liens solides avec les équipes de Google et Facebook.
L’écoute client : le déclic qui a tout changé
Pendant ces cinq années intenses chez Advisor, un problème revenait sans cesse dans nos discussions avec les clients. Un frein majeur qui les empêchait de passer au niveau supérieur : la vidéo. Les représentants de Google et Facebook nous le martelaient déjà à l’époque : ‘il faut absolument vous lancer sur la vidéo parce qu’en 2021, il y aura 80 % du trafic web qui sera vidéo’. Le message était clair, mais la réalité sur le terrain était tout autre. Nos clients, même les plus grands, allouaient encore 90% de leur budget à des formats statiques ou à du search. Ils n’arrivaient tout simplement pas à se développer sur la vidéo.
Pourquoi ? Les raisons étaient multiples. D’abord, le coût. Ils nous disaient : ‘attendez, la vidéo, ça coûte super cher. On n’a pas les moyens de payer une vidéo à 10 000, 15 000, 20 000 euros’. Ce coût exorbitant amputait une part trop importante de leur budget média. Ensuite, il y avait un problème de compétences. Ils travaillaient avec des agences créatives traditionnelles qui leur produisaient de très belles vidéos, mais qui n’étaient absolument pas optimisées pour les codes et les contraintes des réseaux sociaux. Le pire, c’était quand ils essayaient de recycler leur pub TV pour le digital. Les résultats étaient systématiquement catastrophiques. C’était une source de déception immense pour eux, et pour nous qui ne pouvions pas atteindre nos objectifs de performance.
C’est là que le déclic s’est produit. J’ai compris qu’il y avait un besoin criant sur le marché. Une déconnexion totale entre le monde de la création et celui de la performance média. Il fallait une nouvelle sorte d’agence. Une agence qui ne partirait pas d’une idée créative pour ensuite se demander comment la diffuser, mais qui ferait l’inverse : partir du plan média pour concevoir la stratégie créative. C’est de cette simple observation qu’est née l’idée de Splasher.
Capitaliser sur l’existant : le réseau comme levier de croissance
La décision de quitter le navire Advisor, alors en pleine croissance avec une quarantaine d’employés, n’a pas été simple. Mais l’envie de relever ce nouveau challenge était trop forte. L’un des avantages considérables que nous avions, c’était le réseau que nous avions mis des années à construire. Nous n’allions pas démarcher des inconnus. Nous allions nous adresser aux mêmes personnes à qui nous avions vendu de la gestion média pendant des années, mais cette fois pour leur proposer de la création de vidéo publicitaire. Cette synergie a été un accélérateur fulgurant.
En capitalisant sur ce réseau existant et la confiance déjà établie, nous avons pu atteindre en seulement un an avec Splasher des objectifs de chiffre d’affaires qu’il nous avait fallu trois ans pour atteindre avec Advisor. La croissance a été beaucoup plus rapide car nous ne partions pas de zéro. Nous répondions à un problème que nos anciens clients connaissaient déjà très bien. Beaucoup d’entre eux nous ont suivis, car ils voyaient la logique imparable de notre nouvelle proposition de valeur : une agence créative fondée par des experts du média. Pour renforcer cette expertise, nous nous sommes associés à un troisième partenaire, Michael Torgeman, un réalisateur expérimenté qui a apporté la touche créative qui nous manquait. Cette combinaison de l’ADN média et de la compétence créative est devenue notre plus grande force.
Ce parcours m’a enseigné une leçon business fondamentale : observez ce qu’il se passe sur le marché et, surtout, parlez à vos clients. Ils sont la source de vos meilleures idées. Comme je l’expliquais dans le podcast, ‘on est parti de cette problématique d’un de nos clients qui même de plusieurs de nos clients qui arrivaient pas à scaler en vidéo.’ C’est en résolvant leur problème que nous avons créé le nôtre.
La créa est le nouveau ciblage : pourquoi la vidéo est devenue essentielle
Si je devais résumer la plus grande transformation de la publicité en ligne de ces dernières années, ce serait celle-ci : le champ de bataille s’est déplacé de la technique vers la créativité. Les plateformes publicitaires sont devenues si intelligentes qu’elles nous dépossèdent progressivement des leviers d’optimisation manuels. Les algorithmes savent mieux que nous qui cibler. Notre rôle n’est plus de leur dicter une audience précise, mais de leur fournir le meilleur carburant possible pour qu’ils puissent travailler efficacement. Et ce carburant, c’est la créa. Des études menées par les plateformes elles-mêmes le démontrent : la création publicitaire est responsable de près de la moitié des performances d’une campagne. Un chiffre que j’aime souvent citer est que ‘la créa elle impacte 47 % de de la conversion.’ C’est colossal. Cela signifie que vous pouvez avoir le meilleur produit et un budget conséquent, si votre vidéo est mauvaise, vous échouerez.
Nourrir l’algorithme : la fin du ‘chef-d’œuvre’ unique
Cette nouvelle réalité change complètement la façon dont nous devons penser la production de contenu. Le modèle traditionnel, hérité de la publicité télévisée, consistait à produire UNE vidéo. Le chef-d’œuvre. On y mettait tout notre budget, tout notre temps, pour créer le spot parfait de 30 secondes. Ce modèle est aujourd’hui totalement obsolète sur le digital. Pourquoi ? Parce que les algorithmes ont faim. Ils ont besoin de données, de variété, de nouveauté pour fonctionner.
Leur donner une seule vidéo, c’est comme essayer de nourrir une armée avec un seul sandwich. Ils vont la diffuser, analyser les premières réactions, mais très vite, ils auront épuisé le potentiel de cette créa unique. L’audience va se lasser (on parle de ‘fatigue publicitaire’), les performances vont chuter, et votre campagne va s’essouffler. Pour éviter cela, il faut adopter une logique de volume et de tests. Il ne s’agit plus de créer une seule vidéo, mais des dizaines. Comme je l’explique à tous nos clients : ‘Si tu veux aller chercher de la perf sur tes campagnes médias, il t’en faut pas une vidéo mais il t’en faut 10, 15, 20, 30 pour faire des tests, pour nourrir les algorithmes et pour aller chercher tout le temps de la perf intéressante.’ C’est ce volume qui permet à la machine de tester différentes accroches, différents messages, différents visuels, et d’identifier les combinaisons gagnantes pour ensuite allouer le budget intelligemment.
Le ‘snack content’ : la recette d’une vidéo qui performe
Pour produire ce volume de contenu sans faire exploser les budgets, il faut un nouveau type de vidéo. C’est ce que j’appelle le ‘snack content’. Oubliez les longs formats cinématographiques. Le snack content, ce sont des vidéos très courtes (généralement moins de 15 secondes), conçues pour être consommées rapidement sur un mobile, entre deux stories ou en scrollant un fil d’actualité. Elles sont directes, impactantes et optimisées pour chaque canal de diffusion.
Le but du snack content est double. Premièrement, capter l’attention dans les 3 premières secondes. Sur les réseaux sociaux, la compétition pour l’attention est féroce. Si vous ne communiquez pas votre proposition de valeur immédiatement, l’utilisateur est déjà passé à autre chose. Deuxièmement, nourrir les algorithmes. En produisant de multiples variations de snack content, vous donnez à la plateforme une multitude de signaux à analyser. Une vidéo peut mieux fonctionner auprès des femmes de 25-34 ans, une autre auprès des hommes de plus de 45 ans. C’est en fournissant cette diversité que vous permettez à l’algorithme de faire son travail d’optimisation et de diffuser le bon message à la bonne personne, au bon moment. C’est un changement radical qui place la création de vidéo publicitaire au centre de la stratégie.
La stratégie média-first : déconstruire les codes de chaque plateforme
La plus grande erreur que je vois encore et toujours, c’est de concevoir une vidéo dans son coin, puis de se dire : ‘Ok, maintenant, on va la pousser sur Facebook, YouTube et TikTok’. C’est la recette garantie pour l’échec. C’est l’héritage d’une pensée ‘top-down’ où l’agence créa imagine un concept, le produit, et le ‘donne’ ensuite aux équipes média pour diffusion. Chez Splasher, nous avons inversé cette logique. Notre mantra est simple : ‘On part du plan média pour construire des créa.’ C’est ce que nous appelons l’approche ‘média-first’. Avant même d’écrire la première ligne d’un script, nous posons la question : où cette vidéo va-t-elle être diffusée ? Car chaque plateforme est un pays différent, avec sa propre culture, son propre langage et ses propres codes.
Penser en termes de canal d’acquisition, pas de vidéo unique
Une vidéo publicitaire performante n’est pas performante dans l’absolu. Elle l’est dans un contexte de diffusion précis. Les attentes et les comportements des utilisateurs ne sont pas les mêmes sur toutes les plateformes, et ignorer ces nuances, c’est jeter son argent par les fenêtres.
- Sur Facebook et Instagram (Feed, Stories, Reels) : L’authenticité est reine. Les formats qui ressemblent à du contenu natif, généré par les utilisateurs (UGC – User Generated Content), surperforment. On privilégie le format vertical (9:16), des sous-titres bien visibles (85% des vidéos sont vues sans le son), un rythme rapide et un appel à l’action clair. Une vidéo trop léchée, trop ‘publicitaire’, créera une rupture dans l’expérience de l’utilisateur et sera souvent ignorée.
- Sur YouTube : Le contexte est différent. L’utilisateur est là pour regarder une vidéo spécifique. Il est donc plus captif, mais aussi plus impatient. Pour les formats ‘in-stream’ skippables, les 5 premières secondes sont cruciales pour donner envie de ne pas cliquer sur ‘Ignorer l’annonce’. La qualité de production peut être plus élevée, et le son est un élément essentiel de l’expérience.
- Sur TikTok : C’est encore un autre monde. TikTok n’est pas un réseau social, c’est une plateforme de divertissement. La publicité qui fonctionne est celle qui n’en a pas l’air. Il faut utiliser les musiques tendances, les effets natifs de l’application, les codes humoristiques et les challenges du moment. L’authenticité doit être poussée à l’extrême. C’est un canal sur lequel je me suis moi-même lancé récemment, et en deux semaines, j’ai atteint 3000 abonnés. Cela prouve la puissance de la plateforme quand on respecte ses règles. Il faut se lancer, tester, ne pas avoir peur d’échouer.
L’art du test et de l’itération : comment savoir ce qui marche
Partir du plan média ne signifie pas avoir une science infuse. Cela signifie mettre en place une méthodologie rigoureuse de test. Une fois que nous avons défini les plateformes cibles, nous ne produisons pas une seule vidéo, mais un ‘pack’ de créations. Ce pack peut contenir plusieurs variations autour d’un même concept : différentes accroches pour les 3 premières secondes, différents appels à l’action, différents personnages ou produits mis en avant, différents montages.
Nous lançons ensuite toutes ces variations en même temps avec un budget de test. Les données nous reviennent très vite : taux de clics (CTR), coût par conversion (CPA), temps de visionnage, etc. Notre travail, et celui du média buyer, est d’analyser ces métriques pour identifier les ‘gagnants’. Quelles sont les vidéos qui génèrent le plus de résultats pour le moins cher ? Une fois identifiées, nous coupons les ‘perdantes’ et nous réallouons le budget sur les plus performantes. Mais le travail ne s’arrête pas là. Nous analysons les gagnantes pour comprendre *pourquoi* elles ont fonctionné. Est-ce l’accroche ? Le message ? Le visuel ? À partir de ces enseignements, nous créons une nouvelle vague de vidéos, des itérations améliorées des versions gagnantes. C’est un cycle vertueux d’apprentissage et d’optimisation continue. C’est en adoptant cette mentalité d’expérimentation que l’on transforme ses campagnes média en véritables machines à convertir.
Réinventer le modèle d’agence : du one-shot à l’abonnement vidéo
Identifier un besoin marché et développer une méthodologie efficace, c’est bien. Mais pour que cela fonctionne à grande échelle, il faut construire un modèle économique qui soutient cette vision. Le modèle traditionnel des agences créatives, basé sur des projets ‘one-shot’ avec des devis à rallonge, est en totale inadéquation avec le besoin de volume et d’agilité qu’imposent les algorithmes. Nous avons donc dû, là aussi, nous réinventer. Comme je le disais, ‘le modèle est en constante évolution et on n’a pas peur de se renouveler.’
Acting vs. Motion : deux offres pour couvrir tous les besoins
Au tout début de Splasher, nous nous concentrions sur un seul type de production : la vidéo ‘acting’, c’est-à-dire des tournages avec des acteurs. C’était notre offre de base. Cependant, nous nous sommes vite rendu compte que nous passions à côté d’une grosse partie du marché. De nombreux clients, notamment les plus grandes marques, disposaient déjà d’une grande quantité d’assets créatifs : photos, vidéos de marque, logos, éléments graphiques… Ils n’avaient pas forcément besoin d’un nouveau tournage, mais ils avaient besoin que quelqu’un transforme leurs assets existants en snack content performant.
Au bout de quelques mois, nous avons donc créé un deuxième pôle : le ‘motion design’. Cette équipe récupère les assets des clients et les utilise pour créer des vidéos animées, dynamiques et optimisées pour les réseaux sociaux. Cette décision a été un tournant. Aujourd’hui, Splasher repose sur ces deux piliers, ce qui nous permet de répondre à quasiment tous les besoins : qu’un annonceur n’ait rien et parte d’une feuille blanche (pôle acting), ou qu’il ait déjà une banque d’images et veuille l’exploiter au maximum (pôle motion). Cette flexibilité est essentielle pour s’adapter à la maturité et aux ressources de chaque client.
L’abonnement, une réponse à la soif de contenu des algorithmes
L’autre innovation majeure dans notre modèle a été l’introduction de l’abonnement. Le besoin de contenu frais n’est pas ponctuel, il est continu. Les algorithmes demandent de la nouveauté en permanence pour maintenir les performances. Vendre des packs de vidéos ‘one-shot’ répondait à un besoin à l’instant T, mais ne résolvait pas le problème de fond de nos clients : comment assurer un flux constant de créas de qualité chaque mois ?
C’est pourquoi nous avons développé des offres d’abonnement. Nos clients s’abonnent à un service qui leur garantit la livraison d’un certain nombre de nouvelles vidéos chaque mois. Pour eux, c’est la garantie de ne jamais tomber en panne de carburant créatif. Cela leur permet de lisser leurs coûts et d’intégrer la production de créas comme une ligne budgétaire récurrente et prévisible, au même titre que leurs dépenses média. Pour nous, ce modèle crée une relation de partenariat sur le long terme et nous assure une meilleure visibilité. Il aligne parfaitement nos intérêts avec ceux de nos clients : leur succès continu devient notre succès. C’est un modèle beaucoup plus sain et plus adapté à la réalité du marketing digital d’aujourd’hui que la simple relation client-fournisseur sur un projet ponctuel.
Conclusion : Arrêtez de chercher la vidéo parfaite, construisez votre machine créative
Le voyage d’Advisor à Splasher a été plus qu’un simple changement de business. Ce fut une prise de conscience. La prise de conscience que les règles du jeu publicitaire avaient été réécrites sous nos yeux. À l’ère des algorithmes tout-puissants, la performance ne se trouve plus dans la complexité du ciblage, mais dans la pertinence et le volume de la créativité. La vidéo publicitaire performante n’est plus un luxe, c’est la condition sine qua non de la croissance.
Si vous ne deviez retenir que quelques leçons de mon expérience, les voici. Premièrement, écoutez vos clients et les frustrations du marché ; les plus grandes opportunités s’y cachent. Deuxièmement, inversez votre processus : partez de votre plan média pour définir votre création, et non l’inverse. Chaque plateforme est un écosystème unique. Troisièmement, abandonnez le mythe de la vidéo unique et parfaite. Pensez en termes de ‘snack content’, de volume, de tests et d’itérations. Votre objectif n’est pas de créer un chef-d’œuvre, mais de nourrir l’algorithme avec un flux constant de contenu frais et adapté.
Alors, je vous lance un défi. La prochaine fois que vous préparerez une campagne, ne vous demandez pas ‘Quelle est la vidéo parfaite que je pourrais créer ?’. Demandez-vous plutôt : ‘Comment puis-je construire une machine à tester des créas ? Comment puis-je produire 10, 15, 20 variations pour découvrir ce qui résonne vraiment avec mon audience ?’. C’est ce changement de mentalité qui fera toute la différence. C’est lui qui vous permettra non seulement de survivre, mais de prospérer dans ce nouvel environnement publicitaire. N’ayez pas peur de vous lancer, de tester, et même d’échouer. Car comme je l’ai appris, l’expert n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui fait, qui apprend et qui s’adapte constamment.
Questions fréquentes (FAQ) sur la création de vidéos publicitaires
Quelle est la plus grosse erreur à éviter lors de la création d’une vidéo publicitaire ?
La plus grande erreur est de penser ‘création’ avant de penser ‘diffusion’. Beaucoup d’entreprises développent une superbe vidéo, souvent coûteuse, puis se demandent comment l’adapter aux différents canaux. C’est une approche vouée à l’échec. Une vidéo conçue pour la télévision ou même pour un site web n’a que très peu de chances de performer sur TikTok ou en Story Instagram. Chaque plateforme a ses codes, ses formats et ses attentes. L’erreur fondamentale est de ne pas adopter une approche ‘média-first’, qui consiste à analyser les spécificités du canal de diffusion avant même de commencer le processus créatif.
‘Les agences créatives d’aujourd’hui elles partent, elles imaginent une créa et elles se disent OK, maintenant comment on va la médiatiser… C’est pas du tout la bonne logique, c’est d’abord regarde où tu dépenses… En fonction du canal, tu vas regarder quels sont les codes, quelles sont les best practice et après tu vas adapter tes créative en fonction.’
Pourquoi le ‘snack content’ est-il plus efficace qu’une publicité vidéo traditionnelle ?
Le ‘snack content’, par sa nature courte et impactante, est parfaitement adapté aux usages mobiles et à la faible capacité d’attention des utilisateurs sur les réseaux sociaux. Contrairement à une publicité traditionnelle de 30 secondes qui prend son temps pour construire une histoire, une vidéo de type ‘snack content’ délivre son message clé dans les trois premières secondes. Cette rapidité est essentielle pour ‘accrocher’ l’utilisateur avant qu’il ne ‘scrolle’. De plus, ce format est moins coûteux et plus rapide à produire, ce qui permet d’en créer de multiples variations pour tester ce qui fonctionne le mieux et alimenter en continu les algorithmes publicitaires.
‘Ce sont des vidéos qui sont très courtes, qui sont impactantes et qui sont adaptées à chaque canal d’acquisition dont le seul but, c’est de performer et de nourrir les algorithmes de diffusion des plateformes de publicité comme Google ou Facebook.’
Comment adapter une même idée créative pour Facebook, TikTok et YouTube ?
L’adaptation ne consiste pas à simplement recadrer la vidéo. Il s’agit de repenser la narration et le montage pour chaque plateforme. Pour une même idée, la version Facebook/Instagram sera très directe, avec des sous-titres proéminents et un style proche de l’UGC. La version YouTube devra avoir une accroche extrêmement puissante dans les 5 premières secondes pour contrer le bouton ‘Ignorer’. La version TikTok devra être réinterprétée en utilisant les sons, les effets et les tendances du moment pour paraître native et divertissante. On ne décline pas, on réinvente pour chaque canal en respectant sa culture.
‘Nous, c’est vraiment un modèle qui est complètement différent et c’est ça qui fait la force de Splasher. Donc on a aussi créé un petit peu ce modèle. On part du plan média pour construire des créa.’
Quel budget faut-il allouer à la création de vidéos dans une campagne média ?
Il n’y a pas de règle absolue, mais une erreur commune est de consacrer 100% de son budget à l’achat média en négligeant la création. Une bonne pratique est de considérer la création comme une partie intégrante de l’investissement média. Un client intelligent avec qui nous avons travaillé a été le premier à nous dire : ‘Enlevez-moi une partie du budget média et mettez-le sur la créa’. Allouer 5% à 15% de votre budget média total à la production continue de créatifs est un excellent point de départ. Cet investissement est rapidement rentabilisé car une bonne créa peut diminuer drastiquement vos coûts d’acquisition et augmenter le retour sur investissement de l’ensemble de la campagne.
‘Cet annonceur, il avait mis un côté très malin, il a dit ‘je veux que tu me bouffes un peu de mon budget média, 5, 10 %, c’est pas grave, mais tu me fais des créa avec’. Et c’est ce qu’on a fait. Et donc c’est un peu comme ça qu’on a construit le modèle de Splasher.’
Faut-il privilégier des vidéos avec acteurs (acting) ou en motion design ?
Le choix dépend de deux facteurs principaux : vos objectifs et les assets dont vous disposez. La vidéo ‘acting’ avec des acteurs est idéale pour créer de l’émotion, démontrer l’utilisation d’un produit de manière authentique (style UGC) ou quand vous partez de zéro sans aucun matériel visuel. Le motion design est parfait si vous disposez déjà d’une banque d’images, de vidéos ou d’éléments graphiques. C’est une solution efficace pour transformer ces assets en publicités dynamiques, expliquer des concepts complexes ou simplement pour produire des variations créatives à moindre coût. Une stratégie complète combine souvent les deux approches.
‘Aujourd’hui Splasher c’est un pôle motion, un pôle acting qui permet de de quasiment répondre à tous les besoins des annonceurs. Soit ils ont des assets créatifs… et on part de leurs assets pour construire des vidéos, soit ils n’ont rien et on démarre de zéro.’
Combien de vidéos faut-il tester pour optimiser une campagne publicitaire ?
Il n’y a pas de chiffre magique, mais le principe est ‘plus il y en a, mieux c’est’. Lancer une campagne avec une seule vidéo, c’est parier sur un seul cheval. Pour démarrer une optimisation sérieuse, il est recommandé de tester un minimum de 5 à 10 variations créatives. Idéalement, un ‘pack’ de 10 à 20 vidéos permet à l’algorithme d’avoir suffisamment de matière pour apprendre rapidement et identifier les combinaisons les plus performantes. L’objectif n’est pas de trouver LA vidéo parfaite, mais de lancer un processus d’itération où les enseignements tirés des premières vidéos servent à en créer de nouvelles, encore plus efficaces.
‘Si tu veux aller chercher de la perf sur tes campagnes médias, il t’en faut pas une vidéo mais il t’en faut 10, 15, 20, 30 pour faire des tests, pour nourrir les algorithmes et pour aller chercher tout le temps de la perf intéressante.’




