Une croissance spectaculaire : les résultats de Meta pour le Q3 2024 décryptés
Le troisième trimestre 2024 confirme une tendance de fond : Meta est sur une trajectoire impressionnante. Loin des doutes de 2022, l’entreprise de Mark Zuckerberg affiche une santé financière insolente et une stratégie claire, résolument tournée vers l’intelligence artificielle. Dans cet épisode de Social Scaling, Antoine Gagné, président fondateur de l’agence J7, nous livre son analyse des derniers chiffres publiés par le groupe.
Pour bien comprendre l’ampleur de la performance, il faut se pencher sur les chiffres bruts. Comme le souligne Antoine, Meta a généré 40 milliards de dollars de revenus au total pour le Q3 2024, contre 34 milliards l’année dernière à la même période. Il précise : « En terme de revenus, on parle d’une croissance de 19 %. Je le répète, on parle d’une organisation qui va faire plus de 100 milliards de chiffre d’affaires cette année. Donc, 19 % c’est énorme. »
Mais la performance la plus marquante se situe au niveau de la rentabilité. Les profits nets sont passés de 11 milliards à 15 milliards de dollars, soit une croissance stupéfiante de 35 %. Une performance qui témoigne du succès d’une stratégie mise en place depuis 2023.
L’année de l’efficacité : une stratégie qui porte ses fruits
Le mot d’ordre chez Meta reste « l’efficacité ». Lancée en 2023 par Mark Zuckerberg, cette initiative visait à rationaliser les coûts et à optimiser les opérations. Un an plus tard, les résultats sont là. Antoine Gagné raconte une anecdote révélatrice : « J’en veux pour preuve une conférence qui avait été donnée ou un événement qui avait été donné par Meta récemment dans leur bureau […] Et le mot d’ordre, ce du WiFi à cet événement-là, c’était efficiency. »
Cette rigueur se traduit par une gestion maîtrisée de la masse salariale. Le nombre d’employés est de 72 404 personnes, en hausse de 9 % sur un an, mais reste inférieur au pic atteint il y a deux ans. Meta prouve ainsi sa capacité à générer plus de revenus et de profits avec moins de personnel, une démonstration de force dans le secteur technologique. « Quand je te parle Antoine de l’efficacité, de rester efficient, d’être rigoureux dans les budgets qu’on fait, oui, Meta investit dans plusieurs projets […] mais non, ils ne le font pas comme ils pouvaient le faire il y a plusieurs années », analyse Antoine. Cette discipline permet à l’entreprise de générer un cash-flow colossal, estimé à près de 60 milliards de dollars sur une année, tout en finançant ses investissements massifs dans les technologies d’avenir.
Le virage stratégique : du métavers à la domination par l’IA
Le changement de cap est radical. Alors que le métavers était sur toutes les lèvres il y a deux ans, le terme a aujourd’hui presque disparu du vocabulaire officiel de Meta. Antoine Gagné le confirme sans détour : « J’ai lu et relu la la publication que Mark Zuckerberg a fait, j’ai lu le transcript qu’ils ont donné aux investisseurs. On parle plus du tout du Metaverse. C’est incroyable comment ce terme-là était banni de leur vocabulaire. »
L’intelligence artificielle au cœur de la stratégie
Désormais, tous les efforts et toutes les communications sont concentrés sur l’intelligence artificielle. Ce mouvement stratégique est largement salué par les investisseurs, comme en témoigne la capitalisation boursière de l’entreprise qui a frôlé les 1.5 trillion de dollars, une multiplication par cinq par rapport aux 300 milliards de 2022. Meta se positionne comme un des trois acteurs majeurs capables de dominer ce secteur, aux côtés de géants comme OpenAI.
L’impact de l’IA est déjà concret. Selon les chiffres partagés par Marc Zuckerberg, l’IA a permis d’augmenter le temps passé sur Facebook de 8 % et sur Instagram de 6 % depuis le début de l’année. Les outils de génération d’images par IA auraient contribué à la création de 15 millions de publicités et les entreprises les utilisant verraient une augmentation de 7 % de leurs conversions. La promesse est claire : l’IA n’est pas qu’un projet de R&D, c’est un levier de croissance immédiat pour l’écosystème publicitaire.
Les lunettes Orion, une vision du futur
Même si le mot « métavers » est banni, la vision d’une informatique plus immersive n’est pas abandonnée. La présentation des lunettes Orion en est la preuve. Décrites comme « des lunettes qui sont un format un peu comme ce que tu peux avoir avec des des lunettes Ray-Ban », elles incarnent une fusion entre le monde physique et numérique, offrant des capacités de réalité augmentée supérieures à celles du casque Quest, mais dans un format portable et stylé. Cependant, Meta reste prudent : leur commercialisation n’est pas prévue avant de nombreuses années, illustrant la dualité de l’entreprise : une gestion rigoureuse du présent et des paris audacieux sur le long terme.
WhatsApp et Messenger : le géant endormi de la monétisation
Si la publicité constitue encore 98 à 99 % des revenus de Meta, un autre segment connaît une croissance fulgurante. Dix ans après son acquisition pour 22 milliards de dollars, WhatsApp commence enfin à révéler son potentiel de monétisation. Antoine Gagné insiste sur ce point : « Le plus gros vecteur de croissance au moment où on se parle pour l’organisation est orienté au niveau du Messenger. »
Le chiffre est éloquent : une croissance de 48 % année après année pour les revenus qui ne proviennent pas de la publicité, principalement tirée par WhatsApp Business. Cette plateforme permet aux entreprises de communiquer directement avec leurs clients. De plus en plus d’analystes financiers considèrent WhatsApp et Messenger comme « l’actif que l’organisation possède […] qui est le plus sous-monétisé au moment où on se parle. »
Pour les marketeurs et les acheteurs médias, le message est clair : « Ne vous fermez pas les yeux sur ça au moment où on se parle. Je pense que les investissements vont de plus en plus augmenter avec WhatsApp, avec Messenger pour être capable de mixer ça avec des campagnes bien entendu publicitaires. » La vision semble être de créer un écosystème complet où une publicité mène à une conversation, qui se poursuit ensuite au sein d’un CRM intégré aux applications de messagerie. Une stratégie qui pourrait redéfinir la relation client dans les années à venir.
Analyse de l’écosystème publicitaire et des tendances utilisateurs
Le cœur de la machine Meta reste la publicité. Et sur ce front, les signaux sont également au vert. Le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens sur l’ensemble des applications (Facebook, Instagram, WhatsApp, Messenger, Threads) atteint le chiffre vertigineux de 3.29 milliards de personnes.
Une hausse des coûts publicitaires maîtrisée
Sans surprise, qui dit forte demande dit augmentation des prix. Le coût de la publicité sur les plateformes Meta a connu une nouvelle hausse. « Pendant le 2e trimestre, [le coût] avait augmenté de 10 %. Cette fois-ci, au 3e trimestre, les coûts publicitaires ont augmenté de 11 % », rapporte Antoine. Cependant, cette inflation est contrebalancée par une augmentation de 7 % des impressions publicitaires au niveau mondial. Cela signifie que malgré des coûts plus élevés, l’activité sur les plateformes est plus intense que jamais, offrant plus d’opportunités de toucher les audiences.
Threads continue sa progression
L’application Threads, souvent vue comme le concurrent de X (anciennement Twitter), poursuit sa croissance. Le nombre d’utilisateurs mensuels est passé de 200 millions au trimestre précédent à 275 millions. Une progression aidée par une intégration intelligente dans le fil d’actualité d’Instagram, qui incite les utilisateurs à basculer sur l’application.
Quelles perspectives pour Meta en 2025 ?
Le contexte économique global semble s’être stabilisé. La période d’incertitude post-Covid, où les budgets publicitaires étaient gelés, est révolue. « On ne peut plus utiliser le terme crise économique, enjeu financier […] C’est fini. Ce n’est pas le cas au moment où on se parle », affirme Antoine. Les entreprises sont de nouveau prêtes à investir, même si la rigueur reste de mise.
Pour les mois à venir, plusieurs tendances se dessinent :
- Investissements massifs dans l’IA : Meta va continuer d’injecter des milliards pour développer son intelligence artificielle et l’intégrer toujours plus profondément dans ses outils publicitaires.
- Montée en puissance de la messagerie : Il faudra surveiller de très près les évolutions de WhatsApp et Messenger et les nouvelles façons de les intégrer aux campagnes publicitaires.
- Un Q4 record : Le dernier trimestre de l’année, marqué par les fêtes, devrait être historiquement élevé en termes d’investissements publicitaires.
En conclusion, Meta a non seulement traversé les turbulences passées, mais en est ressorti plus fort, plus agile et avec une vision stratégique plus claire que jamais. En combinant une efficacité opérationnelle redoutable, une domination publicitaire incontestée et des paris technologiques audacieux dans l’IA et la messagerie, le géant de Menlo Park semble bien parti pour continuer sa course en tête.
Foire aux questions sur les résultats de Meta Q3 2024
Quels sont les revenus de Meta pour le troisième trimestre 2024 ?
Réponse directe : Pour le troisième trimestre 2024, Meta a généré un peu plus de 40 milliards de dollars de revenus, ce qui représente une croissance de 19 % par rapport à la même période l’année précédente.
Citation de l’épisode : « Meta au moment où on se parle pendant le pour le Q3 2024, a été capable de générer 40 milliards de revenus au total, un petit peu plus que 40 milliards, versus 34 milliards l’année dernière. Donc, en terme de revenus, on parle d’une croissance de 19 %. »
Le coût de la publicité sur Facebook a-t-il encore augmenté en 2024 ?
Réponse directe : Oui, le coût de la publicité sur les plateformes Meta a augmenté de 11 % au troisième trimestre 2024 par rapport à l’année précédente, poursuivant la tendance à la hausse observée au trimestre précédent (+10%).
Citation de l’épisode : « Tu parlais un petit peu plutôt Antoine également de publicité, de coûts publicitaires, qui pendant le 2e trimestre avait augmenté de 10 %. Cette fois-ci, au 3e trimestre, les coûts publicitaires ont augmenté de 11 %. »
Comment Meta compte-t-il monétiser WhatsApp ?
Réponse directe : Meta monétise principalement WhatsApp via son service WhatsApp Business, qui permet aux entreprises de communiquer avec leurs clients. Ce segment connaît une croissance de 48% et est considéré comme l’actif le plus sous-monétisé de l’entreprise.
Citation de l’épisode : « Comment WhatsApp est capable au moment où on se parle de générer des revenus, c’est avec le volet WhatsApp Business qui donne la possibilité aux différentes entreprises de discuter avec leurs clients via bien entendu l’application WhatsApp. »
Meta a-t-il abandonné le Métavers pour l’intelligence artificielle ?
Réponse directe : Oui, la communication de Meta a radicalement changé. Le terme ‘Métavers’ a été pratiquement banni des communications officielles au profit d’un focus quasi exclusif sur l’intelligence artificielle (IA), qui est désormais au centre de leur stratégie.
Citation de l’épisode : « On parle plus du tout du Metaverse. C’est incroyable comment ce ce ce terme-là était banni de leur vocabulaire. »
Combien d’utilisateurs compte Threads fin 2024 ?
Réponse directe : Au troisième trimestre 2024, l’application Threads compte 275 millions d’utilisateurs mensuels, en progression par rapport aux 200 millions du trimestre précédent.
Citation de l’épisode : « Tu parlais de 200 ou 250 millions d’utilisateurs de Threads au dernier trimestre. On est à 275 millions d’utilisateurs mensuels au moment où on se parle de Threads. »
Qu’est-ce que les lunettes Orion de Meta ?
Réponse directe : Les lunettes Orion sont un prototype de lunettes de réalité augmentée au design similaire à des lunettes de vue classiques (type Ray-Ban). Elles représentent la vision à long terme de Meta pour l’informatique immersive, mais leur commercialisation n’est pas prévue à court terme.
Citation de l’épisode : « Les lunettes Orion […] c’est des lunettes qui sont un format un peu comme ce que tu peux avoir avec des des lunettes Ray-Ban. Donc, littéralement des lunettes que tu peux porter tous les jours qui ont un style intéressant et qui donnent une possibilité totalement exceptionnelle. »
Quelle est la stratégie de Meta concernant l’IA ?
Réponse directe : La stratégie de Meta est de faire de l’IA le moteur de sa croissance future. L’entreprise investit massivement pour devenir un leader du secteur, en intégrant l’IA pour améliorer l’engagement sur ses plateformes et en développant des outils d’IA générative pour les annonceurs.
Citation de l’épisode : « Je pense qu’ils ont fait un mouvement très stratégique en focusant énormément de leurs efforts sur le AI […] ils vont intégrer, injecter beaucoup de budgets pour faire continuer à avancer leur intelligence artificielle, ce qui est à prévoir et ce qui fait énormément de sens. »
Les bénéfices de Meta ont-ils augmenté au Q3 2024 ?
Réponse directe : Oui, les profits nets de Meta ont connu une croissance très importante de 35% au troisième trimestre 2024, passant de 11 milliards de dollars l’année précédente à 15 milliards de dollars.
Citation de l’épisode : « Les profits nets sont passés de 11 milliards […] l’année dernière pendant le 3e trimestre, à 15 milliards ce trimestre. Donc, on parlait ici d’une croissance de 35 % pour les profits. »