De la douleur au design : comment une crise personnelle peut devenir une success story entrepreneuriale
Vous connaissez cette sensation ? Celle qui s’installe insidieusement après des heures passées devant un écran. Une tension dans le bas du dos, des épaules qui se voûtent, une énergie qui s’évanouit. Pour des millions de personnes, c’est le quotidien du travail sédentaire. On pense que c’est une fatalité, un mal nécessaire de notre époque. Et si la solution se trouvait non pas dans des pauses forcées ou des étirements oubliés, mais dans la chaise même sur laquelle nous sommes assis ? C’est de ce constat, partagé par tant de monde, qu’est née l’aventure Bloon. Une aventure qui, comme beaucoup d’histoires entrepreneuriales, a commencé par une idée simple, presque évidente, mais qui a dû affronter des vents contraires, notamment une crise sanitaire mondiale qui a tout changé. Mon nom est Raphaël Mille, et je suis l’un des cofondateurs de Bloon. Aujourd’hui, je veux vous raconter non seulement comment nous avons créé un siège-ballon design et ergonomique, mais surtout comment une situation qui aurait pu signer la fin de notre jeune entreprise – le confinement de 2020 – est devenue le catalyseur de notre croissance en ligne. Ce n’est pas juste l’histoire d’un produit, c’est le récit d’un pivot stratégique radical, d’une plongée tête la première dans l’univers de la publicité en ligne, avec ses échecs, ses apprentissages et finalement, ses succès. Nous allons voir comment une campagne de crowdfunding a validé notre concept, comment nous avons dû abandonner notre modèle basé sur les salons physiques du jour au lendemain, et comment Facebook et Google Ads sont devenus les piliers de notre développement. C’est l’histoire de la résilience, de l’adaptation et de la puissance du digital quand le monde physique se met en pause.
L’origine de Bloon : quand l’ergonomie rencontre le design
Toute bonne histoire commence par un problème. Le nôtre était double : un problème de santé publique silencieux, le mal de dos lié à la sédentarité, et un problème esthétique, l’absence de solutions à la fois bonnes pour le corps et belles pour les yeux. L’idée de Bloon n’est pas sortie de mon imagination, mais de l’expérience très concrète de l’un de mes associés, Kevin Reyès, ostéopathe de métier. C’est dans son cabinet que tout a commencé, au contact direct de la douleur de ses patients.
L’étincelle : le dialogue entre un ostéopathe et son patient
Kevin, comme beaucoup de ses confrères, faisait face à une réalité frustrante. Des patients venaient le voir pour des douleurs lombaires, des blocages, des tensions. Il les soulageait, mais le problème de fond persistait. Pourquoi ? Parce que la cause principale n’était pas traitée. Comme il le disait souvent, ‘on soigne pas forcément les les causes et la cause, elle est souvent due en fait à des personnes qui sont trop sédentaires’. Nous passons près de 15 heures par jour assis. Cette immobilité prolongée atrophie nos muscles posturaux, tasse nos vertèbres et crée un terrain propice aux douleurs chroniques. Pour contrer cela, Kevin recommandait une solution bien connue dans le milieu médical : le ballon de gym, aussi appelé Swiss Ball. Ce simple ballon en plastique force le corps à maintenir son équilibre, engageant ainsi les muscles profonds et favorisant une posture dynamique. C’était efficace, mais terriblement inadapté à un environnement professionnel. Le point de bascule fut la remarque d’un de ses patients, un manager chez Deloitte : ‘tu es sympa Kevin, mais moi je suis manager chez Deloitte et je me vois mal me ramener sur le plateau devant mes équipes avec ton ballon qui est tout moche et qui est tout gros’. Cette phrase a été une révélation. Le besoin n’était pas seulement fonctionnel, il était aussi social et esthétique. C’est là que l’idée a germé : habiller ce ballon, le transformer d’un simple accessoire de sport en un véritable objet de mobilier. Un siège qui soigne autant qu’il décore.
Valider le marché sans se ruiner : le test de la concurrence
Armés de cette idée, nous pensions tenir quelque chose d’unique. L’enthousiasme des débuts nous portait, persuadés d’être des pionniers. La réalité nous a vite rattrapés. Une simple recherche en ligne nous a montré que nous n’étions pas les seuls. D’autres avaient eu une idée similaire. Pour Kevin, ce fut une douche froide, le sentiment que son idée lui avait été volée. Mais pour moi, qui venais d’un milieu plus business, ce fut un immense soulagement. Je lui ai dit : ‘écoute, si ton idée il y a quelqu’un qui l’a eu et s’il y a des boîtes qui sont créées en lançant ce produit-là, ça veut dire qu’il y a potentiellement un marché et qu’il y a une clientèle’. Cette découverte a transformé notre approche. La question n’était plus ‘y a-t-il un marché ?’ mais ‘comment allons-nous être meilleurs ?’. La présence d’une marque allemande, notamment, nous a forcés à définir notre proposition de valeur avec une précision chirurgicale. Qu’allions-nous apporter de différent ? Notre réponse s’est construite autour de trois piliers : un design plus travaillé, une fabrication locale (au Portugal) et une histoire authentique, celle d’un produit conçu par un ostéopathe français. Ce travail de positionnement a été long et complexe, près d’un an et demi entre l’idée et la création de la société en juin 2018, mais il fut absolument fondamental. Il nous a permis de ne pas être un simple ‘me-too’ mais de créer une véritable identité pour Bloon.
Une fois l’idée affinée et le positionnement clarifié, la question cruciale se posait : comment passer du concept au produit, et du produit aux premiers clients, sans lever des millions ? Notre réponse a tenu en deux mots : crowdfunding et bootstrap. Une approche pragmatique qui allait façonner l’ADN de notre entreprise et nous préparer, sans le savoir, à la tempête qui s’annonçait.
Lancer sa marque avec les moyens du bord : la stratégie du crowdfunding et du bootstrap
Avoir une bonne idée et un positionnement clair est une chose, la transformer en une entreprise viable en est une autre. Nous n’étions pas issus de familles d’investisseurs et nous ne voulions pas passer des mois à pitcher notre projet pour lever des fonds. Notre philosophie était simple, celle du ‘Test and Learn’. Nous voulions prouver qu’il y avait un marché avant d’investir massivement. Nous avons donc mis 10 000 euros chacun sur la table et avons adopté une approche où chaque euro comptait.
Ulule, notre premier test grandeur nature
Pour le lancement B2C, le défi était de taille : il fallait financer une première production, créer des packagings, mettre en place une logistique… tout cela sans avoir la certitude de vendre un seul produit. La solution qui s’est imposée était le financement participatif. Nous avons choisi la plateforme française Ulule pour une campagne de précommandes. L’objectif était double : obtenir une avance de trésorerie pour lancer la production et, surtout, valider l’appétit du marché. La préparation a été intense : shooting photo, tournage d’une vidéo, rédaction de la page projet. Nous avons lancé la campagne sur 40 jours avec un tarif préférentiel. Le résultat a dépassé nos attentes : ‘on a dépassé les 200 commandes pour plus de 30000 € de de chiffre d’affaires’. Ce succès était d’autant plus gratifiant que la majorité des acheteurs n’étaient pas nos proches. ‘Il y avait vraiment une faible proportion de famille et beaucoup de personnes qu’on connaissait pas qui avaient acheté nos produits’. C’était la preuve tangible que Bloon répondait à un vrai besoin, que des inconnus étaient prêts à payer pour un produit qu’ils n’avaient vu qu’en photo. Cette campagne a aussi été notre première incursion dans le monde de la publicité en ligne, notamment via le fameux pixel de retargeting de Facebook, géré à l’époque par Ulule. C’était le début de notre apprentissage.
L’art du ‘Test and Learn’ : construire son empire sur Wix
Avec la trésorerie de la campagne Ulule, l’étape suivante était la création de notre propre vitrine : un site e-commerce. Fidèles à notre logique ‘un sou est un sou’, il était hors de question de dépenser des milliers d’euros dans une agence web. J’ai donc retroussé mes manches. Je me suis tourné vers Wix, une plateforme réputée pour sa simplicité. Sans aucune compétence technique particulière, j’ai passé des nuits et des week-ends à construire le site de A à Z. C’était un processus itératif, un éternel recommencement. ‘Plus tu crées ton site, plus tu avances, plus tu dis bah en fait, il est pas beau et il est pas bien. Donc tu le recommences’. Je m’inspirais d’autres sites, je testais des mises en page, j’apprenais sur le tas. Ce n’était certainement pas le site le plus parfait, mais il était fonctionnel, il reflétait notre marque et surtout, il nous a permis de commencer à vendre en ligne. Cette expérience a été fondatrice. Elle montre qu’avec de la détermination et de l’huile de coude, on peut lancer une activité e-commerce sans un budget colossal. Ce site Wix, que nous avons fait évoluer au fil du temps, a été le socle de notre croissance future.
Le site était en ligne, les premières ventes arrivaient, mais notre modèle économique reposait encore beaucoup sur le contact direct. Le B2B et les salons physiques constituaient le cœur de notre activité en 2019. Nous ne savions pas encore que ce modèle, qui nous semblait si solide, allait être balayé en quelques semaines par une crise mondiale, nous forçant à réinventer totalement notre stratégie de croissance.
Le pivot forcé : comment le COVID-19 a dynamité notre business model
L’année 2019 avait été encourageante. Nous avions trouvé notre rythme, avec un modèle hybride qui fonctionnait bien. D’un côté, le développement B2B et les salons nous apportaient un chiffre d’affaires conséquent et une visibilité précieuse. De l’autre, notre site e-commerce commençait à générer des ventes de manière organique. En fait, la réalité était que le contact physique était notre meilleur atout commercial. ‘On a fait la moitié de notre chiffre d’affaires en 2019 sur les foires et salons’. Quand les gens pouvaient essayer le Bloon, le toucher, et que nous leur expliquions les bienfaits, la vente se faisait presque naturellement. Puis, mars 2020 est arrivé. Et tout s’est arrêté.
Quand le monde s’arrête : la fin brutale de notre principal canal de revenus
Le confinement a été un choc violent. Du jour au lendemain, tous les salons étaient annulés. Les entreprises, notre cible B2B, fermaient leurs bureaux et passaient en télétravail. Notre principal moteur de revenus s’était éteint. La panique aurait pu nous gagner. ‘On se dit bah si on arrête les salons plus de chiffres d’affaires. Donc il faut vraiment qu’on trouve autre chose’. Cette prise de conscience a été brutale mais salvatrice. Il n’y avait plus d’alternative, plus de plan B. Notre survie dépendait entièrement de notre capacité à retranscrire l’expérience physique sur internet et à générer du trafic qualifié vers notre site. La publicité en ligne n’était plus une option, c’était devenu une obligation vitale. L’enjeu était immense : comment convaincre quelqu’un d’acheter un siège à plus de 100 euros sans qu’il puisse l’essayer ? C’est le défi que nous devions relever, et vite.
La publicité en ligne, notre seule bouée de sauvetage
Ce n’était pas notre première tentative. Fin 2018, juste après notre crowdfunding, nous avions collaboré avec une agence pour lancer des campagnes Facebook et Google Ads. L’expérience avait été décevante. ‘J’ai rapidement en fait arrêté le partenariat avec cette agence parce que j’arrivais pas à on arrivait pas à trouver de résultats’. L’investissement me semblait trop important pour les quelques ventes générées. Cet échec nous avait refroidis et nous avait confortés dans notre stratégie de développement physique. Mais en avril 2020, la situation était radicalement différente. Nous n’avions plus le choix. Fort d’une petite refonte du site que j’avais réalisée sur Wix pour améliorer l’expérience utilisateur, j’ai décidé de retenter l’aventure. J’ai alors contacté Danilo et son agence DHS Digital. Nous étions au tout début du confinement, une période d’incertitude totale. Mais c’est précisément dans ce chaos que se cachait l’opportunité. Des millions de personnes se retrouvaient à télétravailler dans des conditions souvent précaires, sur des chaises de cuisine inadaptées. Le besoin pour une assise ergonomique à domicile n’avait jamais été aussi fort. Nous tenions le bon produit, au bon moment. Il ne manquait plus que la bonne stratégie pour le faire savoir.
Les coulisses de notre croissance : stratégies d’acquisition payante décortiquées
Le lancement de nos nouvelles campagnes en plein confinement a marqué un tournant décisif pour Bloon. Nous sommes passés d’une activité où le digital était secondaire à une entreprise 100% en ligne. La croissance a été fulgurante, presque surréaliste. ‘En fait, je me rends compte que jusqu’au mois de juin de l’année dernière, sur internet, on faisait quasiment rien’. Quelques mois plus tard, la publicité en ligne était devenue notre principal moteur de ventes. Cette transformation ne s’est pas faite par magie, mais grâce à une approche structurée sur les deux géants de la publicité : Google et Facebook.
Google Ads : capter l’intention d’achat existante
Avant même de collaborer avec DHS pour Facebook, nous avions déjà des campagnes Google Ads qui tournaient, gérées par un ancien collègue. Google est un canal fondamental car il permet de capter une demande déjà existante. Les gens qui tapent ‘siège ergonomique bureau’, ‘solution mal de dos télétravail’ ou même ‘siège ballon’ sont déjà dans une démarche active de recherche. Notre travail consistait à être présents au bon moment avec le bon message. Nous nous sommes concentrés sur des campagnes Search, ciblant des mots-clés très spécifiques liés à notre produit et aux problèmes qu’il résout. L’enjeu était de montrer immédiatement en quoi Bloon était différent de la concurrence : son design, sa conception par un ostéopathe, sa qualité de fabrication. Les campagnes Google Shopping ont également été cruciales, permettant d’afficher directement notre produit, son visuel et son prix dans les résultats de recherche, un format très efficace pour l’e-commerce.
Facebook Ads : créer le désir et surmonter les échecs
Si Google capte la demande, Facebook et Instagram la créent. C’est là que notre collaboration avec DHS a tout changé. Notre premier échec en 2018 nous avait appris une leçon : la publicité sur les réseaux sociaux est un métier. Pour un produit aussi visuel et design que le Bloon, le contenu est roi. Nous avons dû apprendre à produire des visuels et des vidéos attrayantes qui montraient le produit en situation, dans de beaux intérieurs, et qui expliquaient ses bénéfices de manière simple et impactante. Il fallait traduire en quelques secondes l’expérience que les gens vivaient sur les salons. Un autre apprentissage majeur a concerné le ciblage. Au début, on a tendance à vouloir être trop précis, à créer des dizaines de micro-audiences. Nous avons compris que faire confiance à l’algorithme de Facebook, en lui donnant des audiences plus larges (‘broad’) mais des créatifs très pertinents, était souvent plus efficace et plus rentable. L’algorithme est devenu notre allié pour trouver des clients que nous n’aurions jamais pensé cibler nous-mêmes. C’est cette combinaison d’un contenu de qualité et d’une stratégie de ciblage intelligente qui a permis de ‘relancer la machine’ et de scaler nos investissements de manière profitable.
Coût d’acquisition et tracking : les nerfs de la guerre
Faire de la publicité, c’est bien. Le faire de manière rentable, c’est mieux. Un des plus grands défis a été de définir notre coût d’acquisition cible (CPA). Combien pouvions-nous nous permettre de dépenser pour acquérir un nouveau client tout en restant profitable ? Ce calcul, qui prend en compte la marge sur le produit, les coûts fixes et la valeur vie client (LTV), est devenu notre boussole. Il nous a permis de piloter nos campagnes non pas sur des métriques de vanité comme le nombre de clics, mais sur la rentabilité réelle. Évidemment, le contexte de 2021, avec les mises à jour d’Apple (iOS 14) et la complexification du tracking, a rendu l’attribution des ventes plus difficile. Savoir si une vente vient de Facebook, de Google ou d’une interaction entre les deux est un véritable casse-tête. Cela nous a poussés à adopter une vision plus globale, à analyser la performance marketing dans son ensemble plutôt que de juger chaque canal de manière isolée.
Conclusion : Transformer la contrainte en opportunité
Le parcours de Bloon, de 2018 à aujourd’hui, est une leçon d’adaptation. Nous sommes partis d’une idée née dans un cabinet d’ostéopathie, validée par le contact humain sur les salons, pour devenir une marque digitale dont la croissance a été propulsée par une crise mondiale. Cette histoire montre qu’un business model n’est jamais figé. Le COVID-19, qui aurait pu être notre coup d’arrêt, a été l’électrochoc qui nous a forcés à accélérer notre transformation digitale. Nous avons appris dans la douleur que la dépendance à un seul canal d’acquisition est un risque majeur. Nous avons découvert, non sans quelques échecs, la puissance de la publicité en ligne lorsqu’elle est menée avec stratégie, créativité et persévérance. L’enseignement principal que je retiens est que les plus grandes contraintes sont souvent les plus belles sources d’opportunités. Elles nous obligent à sortir de notre zone de confort, à remettre en question nos certitudes et à trouver des solutions innovantes. Pour tous les entrepreneurs qui nous lisent, qui font face à des défis ou à des crises, j’espère que notre expérience vous inspirera. N’ayez pas peur de pivoter, de tester, d’apprendre et, surtout, de vous lancer. Votre plus grande croissance se trouve peut-être juste de l’autre côté de votre plus grande peur.
Foire aux questions (FAQ)
Quelle est l’idée originale derrière la création du siège ballon Bloon ?
L’idée de Bloon est née d’un besoin très concret observé par l’un des cofondateurs, Kevin Reyès, qui est ostéopathe. Il recommandait à ses patients souffrant de mal de dos d’utiliser des ballons de gym pour maintenir une posture active au bureau. Cependant, ses patients trouvaient ces ballons peu esthétiques et inadaptés à un environnement professionnel. L’idée a donc été de transformer cet outil ergonomique en un véritable objet de design, en créant une housse élégante et fonctionnelle pour en faire un siège à part entière.
‘L’idée de Kevin est venue comme ça, il a il a fait appel à un petit tapissier sénégalais local […] et il lui a dit est-ce que tu peux me créer une housse pour mettre autour de ce ballon pour pour le proposer en fait à mon à mon patient.’
Pourquoi avoir choisi une campagne de crowdfunding pour le lancement ?
Le crowdfunding a été une étape stratégique pour Bloon, répondant à plusieurs objectifs. Premièrement, il a permis de tester le marché et de valider l’intérêt pour le produit auprès d’un public large, au-delà du cercle proche. Deuxièmement, la campagne de précommandes sur Ulule a généré une avance de trésorerie essentielle pour financer la toute première production sans avoir à contracter de dettes ou à diluer le capital. C’était une manière de lancer l’activité de manière sécurisée et pragmatique.
‘Le modèle c’était vraiment de la précommande. […] Ça nous a permis d’avoir une première avance de trésorerie pour lancer une première production au Portugal auprès de l’usine et lancer la marque.’
Comment le COVID-19 a-t-il impacté le développement de Bloon ?
Le COVID-19 a eu un impact radical, agissant comme un pivot forcé pour l’entreprise. Avant la crise, la moitié du chiffre d’affaires de Bloon provenait des foires et salons, un canal qui a totalement disparu avec le confinement. Cette situation a obligé la marque à se concentrer à 100% sur la vente en ligne. Paradoxalement, cette contrainte est devenue une opportunité, car la généralisation du télétravail a créé un besoin massif pour des solutions d’assise ergonomiques à domicile, accélérant de manière explosive la croissance en ligne de Bloon.
‘2020 euh contexte sanitaire qui nous force en fait à arrêter les salons. Et donc là, on se dit bah si on arrête les salons plus de chiffres d’affaires. Donc il faut vraiment qu’on trouve autre chose.’
Peut-on vraiment lancer une marque e-commerce à succès avec un site Wix ?
Absolument. L’histoire de Bloon prouve qu’il est tout à fait possible de démarrer et de développer une activité e-commerce significative avec un site créé sur une plateforme comme Wix. Dans une logique de ‘bootstrap’, où chaque euro est compté, cette solution a permis de créer une boutique en ligne fonctionnelle et esthétique sans les coûts élevés d’une agence web. Bien que cela demande un investissement en temps considérable, c’est une excellente manière de tester son marché et de garder le contrôle total sur sa vitrine digitale au début.
‘Le site internet, c’est moi qui l’ai créé sur Wix euh de A à Z, voilà, sans compétences particulières. […] Tu passes du temps pour comprendre la mécanique. Une fois que tu as compris la mécanique de construction de ton site, franchement tu peux faire beaucoup de choses.’
Comment avez-vous surmonté votre premier échec en publicité en ligne ?
Le premier échec avec une agence fin 2018 a été une leçon importante. Il a montré que la publicité en ligne n’était pas magique et nécessitait une vraie stratégie. Plutôt que d’abandonner, l’équipe a attendu le bon moment et le bon partenaire. Le déclenchement de la crise du COVID a créé une urgence et une opportunité de marché. En relançant les campagnes à ce moment-là avec une nouvelle agence, l’approche était différente : une meilleure compréhension du produit, un site web amélioré et une stratégie plus claire, ce qui a permis de transformer l’échec initial en un succès durable.
‘J’ai rapidement en fait arrêté le partenariat avec cette agence parce que j’arrivais pas à on arrivait pas à trouver de résultats en fait. Il y avait un un montant d’investissement qui me semblait trop important par rapport […] aux ventes qui se faisaient sur le site internet.’
L’existence de concurrents est-elle un frein pour lancer un nouveau produit ?
Au contraire, pour Bloon, la découverte de concurrents a été un élément rassurant. Alors que cela peut sembler décourageant au premier abord, la présence d’autres acteurs sur le marché a validé l’existence d’une demande et d’un potentiel commercial. L’enjeu n’est alors plus de savoir si l’idée est bonne, mais de définir comment se différencier. Cela force à affiner son positionnement, son histoire de marque, ses caractéristiques produit et sa cible pour créer une proposition de valeur unique et se démarquer.
‘Au contraire, moi je lui ai dit écoute, si ton idée il y a quelqu’un qui l’a eu […] ça veut dire qu’il y a potentiellement un marché et qu’il y a une clientèle. Donc pour moi c’est plus très rassurant. Maintenant à nous de voir comment on se positionne par rapport à ses concurrents.’




