Logo de l'épisode ABO vs CBO : Quelle optimisation de budget choisir sur Facebook Ads ? | #AskDanilo E29 du podcast Le Rendez-vous Marketing

ABO vs CBO : Quelle optimisation de budget choisir sur Facebook Ads ? | #AskDanilo E29

Épisode diffusé le 9 décembre 2021 par Danilo Duchesnes

Écouter l'épisode :

ABO vs CBO : Le guide définitif pour choisir la bonne optimisation de budget sur Facebook Ads

Bienvenue dans cet espace où l’on décortique ensemble les stratégies qui font vraiment la différence en marketing digital. Aujourd’hui, on s’attaque à une question qui hante les nuits de nombreux annonceurs, une interrogation au cœur même de la performance sur Facebook Ads : faut-il opter pour l’optimisation du budget au niveau de la campagne (CBO) ou de l’ensemble de publicités (ABO) ? C’est bien plus qu’un simple choix technique. C’est une décision philosophique qui impacte directement votre rentabilité, votre capacité à tester efficacement et votre potentiel de croissance. Chaque jour, des milliers d’euros sont dépensés de manière sous-optimale à cause d’un mauvais choix entre ces deux méthodes. Vous avez peut-être déjà vécu cette frustration : une nouvelle audience prometteuse qui ne reçoit pas un centime de budget, ou une campagne qui semble dépenser sans compter sur l’audience la moins qualitative. La cause est souvent là, nichée dans ce réglage fondamental.

Comme je le dis souvent dans le podcast, ‘je réponds à la célèbre question sur l’optimisation du budget sur Facebook à savoir le choix entre ABO ou le CBO’. Cette question n’est pas célèbre pour rien. Elle cristallise l’éternel débat entre le contrôle manuel et la confiance en l’algorithme. D’un côté, l’ABO, la méthode ‘à l’ancienne’ qui vous donne les pleins pouvoirs. De l’autre, le CBO, l’intelligence artificielle de Meta qui vous promet une gestion simplifiée et une performance maximale. Mais la réalité est bien plus nuancée. Il n’y a pas de ‘meilleure’ option dans l’absolu, mais il y a assurément une meilleure option pour *vous*, en fonction de vos objectifs, de votre maturité publicitaire et de la structure de vos campagnes. Dans cet article, nous allons plonger en profondeur dans les mécaniques de l’ABO et du CBO. Nous allons démystifier leur fonctionnement, exposer leurs forces et leurs faiblesses avec des exemples concrets, et surtout, je vais vous donner un cadre de décision clair et actionnable pour que vous ne doutiez plus jamais devant ce choix crucial.

L’ABO (Ad Set Budget Optimization) : Le contrôle manuel comme maître-mot

Commençons par les fondations. L’ABO, ou ‘Ad Set Budget Optimization’, est ce que j’appelle la méthode ‘old school’. Pourquoi ? Parce que c’était la seule et unique façon de gérer les budgets avant l’avènement du CBO. Le principe est d’une simplicité redoutable : vous définissez un budget quotidien ou global au niveau de chaque ensemble de publicités (ad set), c’est-à-dire au niveau de chaque audience que vous ciblez. Si vous avez une campagne avec trois audiences différentes, vous allez devoir allouer un budget spécifique à chacune d’entre elles. Par exemple, 15€ par jour pour l’audience A, 20€ pour l’audience B et 15€ pour l’audience C. Facebook a alors une instruction claire et non négociable : il doit dépenser, chaque jour, le montant que vous avez fixé sur l’audience correspondante. Vous êtes le seul maître à bord, le chef d’orchestre qui décide de la partition budgétaire. Cette approche vous confère un contrôle chirurgical sur la ventilation de vos dépenses, une caractéristique essentielle dans plusieurs scénarios stratégiques que nous allons explorer.

Le test d’audience : le cas d’école de l’ABO

Le cas d’usage le plus évident et le plus puissant de l’ABO est sans conteste la phase de test. Imaginez que vous lancez une nouvelle offre et que vous avez identifié quatre audiences potentielles : une audience similaire à vos clients, un groupe d’intérêts lié à votre secteur, une audience large sans ciblage spécifique et une audience de retargeting de vos visiteurs récents. Votre objectif est de savoir laquelle de ces audiences est la plus réceptive à votre message et génère les meilleurs résultats. Si vous utilisiez le CBO, l’algorithme, en quête de résultats rapides et faciles, pourrait allouer 90% du budget à l’audience de retargeting (souvent la plus performante à court terme) et ne laisser que des miettes aux autres. Comment pourriez-vous alors comparer leur potentiel ? C’est impossible. C’est là que l’ABO devient votre meilleur allié. ‘En utilisant le ABO, vous allez mettre un budget spécifique pour chaque audience’, et c’est cette garantie de dépense qui change tout. En allouant, par exemple, 20€ par jour à chacune de ces quatre audiences, vous forcez Facebook à leur donner une chance égale. Après quelques jours, vous disposerez de données fiables et comparables pour chaque segment : coût par clic, taux de clics, et surtout, coût par acquisition. Vous pourrez alors prendre une décision éclairée, basée sur la data, pour identifier les audiences gagnantes à conserver et celles à écarter. Sans l’ABO, le testing d’audience est une science hasardeuse ; avec l’ABO, il devient une méthode rigoureuse.

La protection de vos audiences stratégiques

Toutes les audiences ne se valent pas. Certaines ont une valeur stratégique immense pour votre entreprise, même si elles ne sont pas toujours les plus performantes en termes de coût par acquisition immédiat. Je pense notamment à votre liste de clients existants, aux abonnés de votre newsletter ou à une audience très qualifiée d’ajouts au panier récents. Ce sont des audiences ‘reines’. Vous voulez absolument maintenir une présence auprès d’elles, soit pour les fidéliser, soit pour leur proposer des offres complémentaires (cross-sell/up-sell). Le problème, c’est que ces audiences sont souvent de petite taille. L’algorithme du CBO, obsédé par le volume d’opportunités, pourrait les juger trop petites et donc ‘peu intéressantes’ à un instant T, et leur couper presque totalement le budget. L’ABO vous protège de ce risque. Comme je l’explique : ‘vous en avez une vous savez que c’est une audience de très bonne qualité […] et vous voulez absolument dépenser un budget sur cette audience. Et bien dans ce cas là, vous allez mettre un budget bien précis par exemple 10€ par jour pour que Facebook dépense chaque jour 10€ pour toucher les personnes dans cette audience’. Cette démarche est proactive. Vous ne laissez pas l’algorithme décider de l’importance de vos clients. Vous lui imposez votre vision stratégique. C’est essentiel pour ne pas négliger des segments à haute valeur ajoutée sur le long terme au profit de conversions moins chères mais moins qualitatives à court terme.

Les limites du contrôle absolu : quand l’ABO montre ses faiblesses

Si l’ABO était parfait, le CBO n’existerait pas. Le contrôle total a aussi ses revers. Le premier, et le plus important, est la charge mentale et le temps requis pour une gestion optimale. Le pilotage manuel implique de surveiller constamment les performances de chaque ad set et d’ajuster les budgets en conséquence. C’est la méthode que l’on utilisait historiquement : ‘on allait ensuite augmenter ou diminuer le budget en fonction des performances’. Cela demande une discipline de fer et une analyse quasi quotidienne. Mais le principal défaut technique de l’ABO est plus subtil. En forçant la dépense sur plusieurs audiences distinctes, vous pouvez créer ce qu’on appelle un ‘chevauchement d’enchères’. Si une même personne se trouve dans deux de vos audiences ciblées en même temps, vos deux ad sets se font concurrence pour lui montrer une publicité. Vous entrez en compétition avec vous-même, ce qui peut faire grimper artificiellement vos coûts. De plus, la performance d’une audience n’est jamais linéaire. Elle fluctue d’un jour à l’autre. En fixant un budget rigide, vous pourriez vous priver de capitaliser sur une journée exceptionnelle pour une audience, ou au contraire, forcer la dépense sur une audience qui traverse un ‘mauvais jour’. C’est une rigidité qui peut coûter cher, surtout à grande échelle.

Après avoir exploré le monde du contrôle manuel avec l’ABO, il est temps de passer de l’autre côté du miroir. L’ABO nous donne les rênes, mais demande une attention de tous les instants. Et si on confiait ces rênes à une intelligence artificielle conçue pour optimiser chaque euro ? C’est la promesse du CBO, une approche radicalement différente qui a changé la manière dont nous gérons les campagnes publicitaires sur Facebook. Préparez-vous à découvrir comment l’automatisation peut, dans bien des cas, surpasser nos intuitions et nos actions manuelles.

Le CBO (Campaign Budget Optimization) : Laissez l’algorithme piloter votre performance

Le CBO, ou ‘Campaign Budget Optimization’, représente un changement de paradigme complet. Ici, vous ne définissez plus un budget pour chaque audience, mais un budget unique et global au niveau de la campagne. C’est ensuite à l’algorithme de Facebook de jouer les chefs d’orchestre. Sa mission ? Répartir ce budget en temps réel entre les différents ensembles de publicités (vos audiences) de la manière la plus efficace possible pour atteindre votre objectif. Je le décris souvent comme ‘l’assurance tous risques’ de l’annonceur. Vous lui donnez une enveloppe, par exemple 100€ par jour, et vous lui dites : ‘Débrouille-toi pour obtenir le maximum de conversions au meilleur coût possible avec cet argent’. L’algorithme va alors analyser en permanence des millions de signaux : quel utilisateur est le plus susceptible de convertir à cet instant précis ? Quelle audience présente le plus d’opportunités à faible coût ce matin ? En fonction de ces analyses, il va dynamiquement allouer plus de budget à l’ad set A à 10h du matin, puis basculer une partie du budget sur l’ad set B à 15h si les conditions du marché publicitaire changent. C’est une optimisation continue, 24h/24, 7j/7, que nul humain ne pourrait répliquer. Cette approche vise à maximiser la performance globale de la campagne, plutôt que celle d’une audience en particulier.

La performance globale avant tout : la promesse du CBO

L’avantage fondamental du CBO réside dans sa capacité à penser ‘macro’. Quand vous gérez en ABO, votre attention est portée sur le coût par acquisition (CPA) de chaque audience. Vous cherchez à optimiser chaque silo individuellement. Le CBO, lui, se fiche éperdument du CPA de l’audience A ou de l’audience B. Son seul et unique objectif est de minimiser le CPA moyen de l’ensemble de la campagne. C’est un changement de mentalité crucial. ‘Vous êtes plutôt intéressé d’optimiser le coût par résultat de votre campagne plutôt qu’un ensemble de pub en particulier’. Concrètement, cela signifie que le CBO n’hésitera pas à dépenser 80% du budget sur une seule audience si c’est elle qui, sur la journée, apporte le plus de conversions au coût le plus bas. Il va chercher les ‘fruits les plus bas de l’arbre’, peu importe où ils se trouvent dans votre campagne. Cette flexibilité lui permet de s’adapter instantanément aux fluctuations du marché, à la disponibilité des utilisateurs et à la performance intrinsèque de chaque audience, ce qui, en théorie, conduit à un meilleur retour sur investissement global. Vous ne dépensez plus là où vous *pensez* que c’est bien de dépenser, mais là où l’algorithme *sait* qu’il y a des opportunités de conversion à saisir.

Scaler vos campagnes en toute sérénité

Le deuxième super-pouvoir du CBO est sa capacité à faciliter le passage à l’échelle, le fameux ‘scaling’. Lorsque vous avez une campagne qui fonctionne bien en ABO et que vous souhaitez augmenter significativement le budget, l’opération est délicate. Augmenter brutalement le budget d’un ad set peut réinitialiser sa phase d’apprentissage et déstabiliser ses performances. Vous devez souvent le faire par paliers de 20-30% par jour, ce qui est lent et fastidieux. Le CBO transforme ce processus. Puisque le budget est géré au niveau de la campagne, vous pouvez l’augmenter de manière beaucoup plus agressive. Passer de 100€ à 200€ par jour sur une campagne CBO est une opération beaucoup plus fluide. L’algorithme se chargera de distribuer ce budget additionnel de manière intelligente entre les audiences existantes, sans perturber violemment l’équilibre de chaque ad set. C’est pour cette raison que je le considère comme un ‘amplificateur’. C’est l’outil idéal lorsque vous avez déjà identifié vos audiences gagnantes (souvent grâce à une phase de test en ABO) et que vous souhaitez simplement injecter plus de budget pour obtenir plus de résultats. Si ‘vous savez déjà quelles sont les audiences qui marchent sur votre compte et vous souhaitez simplement scaler plus facilement les dépenses au niveau de la campagne’, alors le CBO est fait pour vous. Il vous libère des contraintes techniques du scaling manuel et vous permet de vous concentrer sur la croissance.

Le tableau semble idyllique : une gestion simplifiée, une optimisation en temps réel et un scaling facilité. Le CBO apparaît comme la solution miracle que tous les annonceurs attendaient. Cependant, comme toute technologie puissante, elle a ses failles, ses angles morts que l’algorithme ne sait pas gérer. Confier aveuglément son budget à une machine peut parfois mener à des décisions contre-intuitives, voire contre-productives. Il est maintenant temps de soulever le capot et d’examiner les situations où le CBO n’est pas l’idéal, et où un retour au contrôle manuel de l’ABO s’impose.

Les angles morts du CBO : Quand l’automatisation n’est pas la solution

Malgré ses promesses alléchantes, le CBO n’est pas une baguette magique. Son approche purement algorithmique, basée sur la recherche de l’efficacité immédiate, crée des angles morts qui peuvent sérieusement nuire à votre stratégie publicitaire sur le long terme. Il y a des scénarios précis où sa logique implacable se heurte à la complexité du marketing et à vos objectifs business. Penser que le CBO est toujours la meilleure option est une erreur coûteuse que beaucoup d’annonceurs commettent. ‘À première vue, si vous m’écoutez, le CBO est plus intéressant que le ABO donc on devrait toujours l’utiliser mais pas si vite’. Cette mise en garde est essentielle. Il faut comprendre les limites de l’outil pour savoir quand ne pas l’utiliser, ou comment contourner ses faiblesses. Ignorer ces limites, c’est prendre le risque de laisser des audiences de grande valeur inexploitées, de rater des opportunités de test et de voir ses campagnes de remarketing s’effondrer.

Le défi de l’intégration de nouvelles audiences

C’est l’un des problèmes les plus frustrants avec le CBO. Imaginez : votre campagne CBO tourne à plein régime avec trois audiences qui performent bien. Vous identifiez une nouvelle audience très prometteuse que vous souhaitez tester. Vous l’ajoutez donc à votre campagne. Et là, c’est le drame : les jours passent et cette nouvelle audience ne reçoit que quelques euros de budget, voire rien du tout. Pourquoi ? Parce que l’algorithme du CBO est fondamentalement conservateur. Il va toujours privilégier ce qui fonctionne déjà, ce qui a un historique de performance positif. Une nouvelle audience, sans historique, représente un risque. Le CBO ne va donc pas ‘gaspiller’ de budget dessus tant qu’il peut obtenir des conversions à un coût connu sur les audiences existantes. Le résultat est un cercle vicieux : ‘quand vous mettez une nouvelle audience, Facebook ne va pas forcément lui donner du budget ou alors en tout cas très peu et pas autant que les autres. Donc ça ça pose problème parce que ça ne vous permet pas en fait de savoir si cette nouvelle audience […] va fonctionner ou non’. Votre test est mort-né. C’est pour cette raison que je déconseille fortement d’utiliser une campagne CBO pour faire du testing pur. L’ABO reste la seule méthode fiable pour garantir qu’une nouvelle idée ait une chance équitable de faire ses preuves.

Le remarketing, le talon d’Achille du CBO ?

Le remarketing (ou retargeting) est un autre domaine où le CBO montre souvent ses limites. Une bonne stratégie de remarketing est segmentée. Vous n’allez pas communiquer de la même manière avec quelqu’un qui a simplement visité votre site, quelqu’un qui a vu une vidéo à 75%, ou quelqu’un qui a abandonné son panier il y a 24 heures. Vous allez créer plusieurs audiences, chacune avec un niveau d’intention différent et surtout, une taille très différente. L’audience des ‘visiteurs des 30 derniers jours’ sera probablement beaucoup plus grande que celle des ‘ajouts au panier des 3 derniers jours’. Face à cette situation, le CBO va appliquer sa logique habituelle : il va allouer la majorité du budget à l’audience la plus grande, car c’est là qu’il y a le plus d’opportunités de diffusion à bas coût. ‘Facebook a tendance à privilégier les audiences qui ont une grande taille et qui performe bien’. Ce faisant, il risque de délaisser complètement votre audience ultra-qualifiée d’ajouts au panier, qui est pourtant celle avec le plus fort potentiel de conversion. Le résultat ? Votre budget est dépensé sur des prospects ‘tièdes’ au détriment de vos prospects ‘brûlants’. Pour éviter cela, l’ABO est souvent la solution la plus saine. Elle vous permet d’allouer manuellement un budget précis et stratégique à chaque segment de votre tunnel de remarketing, en fonction de sa valeur et non de sa taille.

L’illusion de la performance : quand le CBO privilégie la taille à la qualité

Ce problème, visible en remarketing, s’applique en réalité à toute situation où vous avez des audiences de tailles très différentes. Le CBO est biaisé en faveur des grandes audiences. Plus une audience est large, plus l’algorithme a de flexibilité pour y trouver des poches d’utilisateurs à faible coût. Il va donc naturellement y diriger le budget. Cela pose un problème fondamental : une conversion n’est pas toujours égale à une autre. Une conversion provenant d’une audience de clients existants ou d’une audience similaire très pointue a potentiellement une valeur vie client (LTV) bien plus élevée qu’une conversion issue d’une audience très large basée sur un seul intérêt. Mais l’algorithme du CBO ne le sait pas. ‘L’algorithme de Facebook ne sait pas forcément que certaines audiences ont plus de valeur pour vous’. Il ne voit que le coût par acquisition immédiat. En lui laissant les pleins pouvoirs, vous risquez de construire une stratégie d’acquisition basée uniquement sur le volume et le bas coût, en négligeant la qualité et la valeur à long terme de vos clients. C’est une vision court-termiste qui peut être dangereuse. L’ABO, en vous permettant de forcer la dépense sur des audiences plus petites mais plus qualitatives, agit comme un garde-fou stratégique contre ce biais algorithmique.

Conclusion : La stratégie hybride gagnante pour votre budget Facebook Ads

Nous voilà au terme de ce voyage au cœur du réacteur budgétaire de Facebook Ads. Si vous deviez retenir une seule chose, ce serait celle-ci : le débat ‘ABO vs CBO’ n’est pas un combat à mort où un seul vainqueur doit émerger. La véritable expertise ne consiste pas à choisir un camp, mais à savoir utiliser la bonne arme pour la bonne bataille. L’ABO et le CBO ne sont pas des ennemis, mais des outils complémentaires dans votre arsenal d’annonceur. L’un vous offre le scalpel de la précision et du contrôle, indispensable pour la chirurgie délicate du testing et du remarketing. L’autre vous donne le marteau de la puissance et de l’automatisation, parfait pour construire et scaler ce qui fonctionne déjà à grande échelle.

La stratégie la plus robuste et la plus rentable est donc une approche hybride, un système en deux temps qui tire le meilleur des deux mondes. Pour résumer : utilisez le CBO en acquisition quand vous avez déjà identifié les audiences qui fonctionnent le mieux sur votre compte […]. Par contre, utilisez le ABO quand vous voulez tester des audiences ou des créas au sein d’une campagne. Concrètement, votre structure de compte idéale pourrait ressembler à ceci :

  1. Une ou plusieurs campagnes de ‘Testing’ en ABO : C’est votre laboratoire. C’est ici que vous expérimentez en permanence de nouvelles audiences, de nouvelles créatives, de nouvelles approches. Chaque ad set a son propre budget, garantissant un test juste et équitable.
  2. Une campagne de ‘Scaling’ en CBO : C’est votre moteur de croissance. Une fois qu’une audience a prouvé sa valeur dans votre campagne de testing, vous la ‘promouvez’ dans cette campagne CBO. Vous y regroupez vos 3 à 5 meilleures audiences et vous laissez la magie du CBO opérer pour maximiser les résultats à grande échelle.
  3. Une campagne de ‘Remarketing’ en ABO : C’est votre filet de sécurité. Vous y segmentez finement vos audiences chaudes et vous contrôlez précisément le budget alloué à chaque étape du parcours client pour maximiser la conversion des plus engagés.

En adoptant cette structure, vous combinez la rigueur analytique de l’ABO pour la découverte et la finesse du pilotage, avec la puissance d’amplification du CBO pour l’exploitation. Vous ne subissez plus l’algorithme, vous le guidez. Vous ne choisissez plus entre contrôle et automatisation, vous les faites travailler en harmonie. C’est ainsi que vous transformerez la gestion de votre budget d’une source de stress en un véritable levier de croissance stratégique pour votre entreprise. Alors, n’attendez plus. Auditez vos campagnes actuelles, identifiez où chaque méthode serait la plus pertinente, et commencez à construire cette machine publicitaire hybride et performante.


Questions fréquentes sur l’ABO et le CBO (FAQ)

Quelle est la principale différence entre l’ABO et le CBO sur Facebook Ads ?

La différence fondamentale réside dans le lieu où vous définissez le budget. En ABO (Ad Set Budget Optimization), vous fixez un budget distinct pour chaque ensemble de publicités (chaque audience) au sein de votre campagne. Vous gardez un contrôle total sur la répartition des dépenses. En CBO (Campaign Budget Optimization), vous définissez un budget unique pour l’ensemble de la campagne, et vous laissez l’algorithme de Facebook décider comment le répartir entre vos différentes audiences en temps réel, en privilégiant celles qui offrent les meilleures opportunités de conversion à un instant T.

‘Le ABO justement c’est la méthode old school qui consiste à fixer des budgets au niveau des audiences […]. Le CBO, c’est ce qu’on appelle l’optimisation du budget de la campagne […] vous donnez un budget à Facebook […] et son algorithme va répartir le budget entre les différents ensembles de pub.’

Dans quel cas est-il absolument recommandé d’utiliser l’ABO ?

L’ABO est quasi indispensable dans deux situations principales. Premièrement, pour la phase de test : lorsque vous souhaitez évaluer la performance de plusieurs nouvelles audiences ou créatives de manière équitable, l’ABO garantit que chacune recevra le budget nécessaire pour collecter des données fiables. Deuxièmement, pour le remarketing très segmenté : si vous avez plusieurs petites audiences de remarketing (ajouts au panier, visiteurs d’une page spécifique), l’ABO vous permet de forcer une dépense sur ces segments à haute valeur que le CBO pourrait ignorer en raison de leur petite taille.

‘Utilisez le ABO quand vous voulez tester des audiences ou des créas au sein d’une campagne. Utilisez également les bio en remarketing si vous constatez que Facebook ne répartit pas bien votre budget entre vos différentes audiences.’

Le CBO est-il toujours la meilleure option pour scaler une campagne ?

En général, oui. Le CBO est conçu pour le scaling car il gère plus fluidement les augmentations de budget. En augmentant le budget au niveau de la campagne, vous permettez à l’algorithme de distribuer les fonds supplémentaires sans déstabiliser brutalement les ensembles de publicités qui fonctionnent. Cela minimise le risque de réinitialiser la phase d’apprentissage. Le CBO est un ‘amplificateur’ idéal pour des audiences qui ont déjà prouvé leur efficacité. Cependant, il faut s’assurer que les audiences dans la campagne CBO sont de tailles relativement similaires pour éviter qu’une audience géante ne cannibalise tout le budget.

‘Vous savez déjà quelles sont les audiences qui marchent sur votre compte et vous souhaitez simplement scaler plus facilement les dépenses au niveau de la campagne. […] le CBO normalement c’est plus vu comme un amplificateur c’est à dire que vous allez plutôt l’utiliser quand vous voulez scaler.’

Comment tester une nouvelle audience dans une campagne CBO qui tourne déjà ?

C’est très délicat, car le CBO a tendance à ne pas allouer de budget à une nouvelle audience sans historique de performance. La meilleure méthode est de ne pas le faire directement. Il est préférable de tester cette nouvelle audience dans une campagne de test séparée, en ABO. Si elle s’avère performante, vous pouvez alors la déplacer dans votre campagne de scaling en CBO. Si vous devez absolument l’ajouter à une campagne CBO existante, la seule solution est d’utiliser un ‘minimum de dépense’ sur ce nouvel ad set pour forcer l’algorithme à lui donner sa chance.

‘Le problème c’est que parfois Facebook quand vous rajoutez une nouvelle audience dans la campagne qui est en CBO, il ne va pas dépenser d’argent dessus. […] La première c’est de mettre un minimum de dépense et donc dans ce cas-là vous forcez Facebook à mettre au moins par exemple 50€ par jour sur cette nouvelle audience.’

Pourquoi l’ABO est-il souvent plus performant pour le remarketing ?

Le remarketing implique de cibler des audiences de tailles et de ‘températures’ très variées (visiteurs, interactions, ajouts au panier, etc.). Le CBO, dans sa quête de volume, va souvent sur-dépenser sur l’audience la plus large (ex: visiteurs du site sur 30 jours) et délaisser des audiences plus petites mais bien plus qualifiées (ex: ajouts au panier sur 3 jours). L’ABO vous permet de reprendre le contrôle stratégique. Vous pouvez décider d’allouer un budget plus important à vos audiences les plus ‘chaudes’, même si elles sont plus petites, garantissant ainsi que vos prospects les plus proches de l’achat voient vos publicités.

‘En remarketing […] en fonction de la taille et des performances, Facebook a tendance à privilégier les audiences qui ont une grande taille et qui performe bien. […] l’une des solutions pour régler ce problème là, c’est de passer en ABO, c’est à dire mettre le budget au niveau de l’ensemble de pub.’

Est-ce que le CBO dépense toujours le budget sur l’audience la plus performante ?

Oui et non. Le CBO dépense sur l’audience qui offre le plus grand volume d’opportunités de conversion au coût le plus bas *à un instant T*. Cela ne veut pas dire que c’est l’audience la plus ‘qualitative’ ou la plus rentable sur le long terme. Une audience peut avoir un coût par achat très bas mais générer des clients avec une faible valeur vie. Le CBO ne fait pas cette distinction. Il optimise pour le coût immédiat, ce qui peut parfois le conduire à privilégier une audience moins stratégique mais plus facile à convertir sur le moment.

‘S’il constate que l’audience numéro 2 fonctionne mieux que les autres, et bien il va mettre plus de budget sur cette audience là. Ça c’est la théorie. […] tout dépend de la journée et tout dépend de la performance au niveau de l’audience. Il y a également le facteur de la taille.’

Puis-je forcer le CBO à dépenser sur une audience spécifique ?

Oui, Facebook propose des outils pour cela, appelés ‘limites de dépenses’. Vous pouvez définir un ‘minimum de dépense’ pour un ensemble de publicités, forçant le CBO à y allouer au moins ce montant. Vous pouvez aussi définir un ‘maximum de dépense’ pour l’empêcher de s’emballer sur une audience. Cependant, l’utilisation de ces contrôles va à l’encontre de la philosophie du CBO. Cela complexifie la gestion et bride l’algorithme. Si vous ressentez le besoin d’utiliser massivement ces limites, c’est souvent le signe que votre campagne serait mieux gérée en ABO.

‘Il y a des possibilités vous pouvez le faire avec le CBO avec les minimum de dépenses mais honnêtement Facebook ne garantit même pas que cet argent sera dépensé donc c’est ça peut créer du stress, ça vous force à vérifier tous les jours s’il a bien dépensé ce budget.’

Quelle stratégie budgétaire adopter quand on débute sur Facebook Ads ?

Pour un débutant, la clarté et l’apprentissage sont primordiaux. Il est donc fortement conseillé de commencer avec des campagnes en ABO. Cette méthode vous obligera à analyser la performance de chaque audience individuellement et à comprendre ce qui fonctionne réellement pour votre entreprise. Vous apprendrez beaucoup plus vite en contrôlant manuellement vos budgets. Une fois que vous aurez identifié 2 ou 3 audiences qui surperforment de manière constante, vous pourrez alors créer votre première campagne en CBO pour commencer à scaler vos résultats en toute confiance, en vous basant sur des données solides.

‘C’est pour cela que moi je vous propose vraiment de créer une seconde campagne pour faire vos tests d’audience et mettre le budget au niveau de l’ensemble de publicité pour voir justement quelles sont les audiences qui marchent bien et quelles sont celles qui ne marchent pas.’


Épisodes similaires