100 épisodes de podcast : mes 7 leçons pour créer, développer et faire durer votre audience
Le cap des 100 épisodes est franchi. En regardant en arrière, après un peu moins de deux ans d’existence pour Le Rendez-vous Marketing, le chiffre qui me frappe le plus n’est pas tant le nombre d’épisodes que le chemin parcouru. Au total, 583 538 téléchargements. C’est un chiffre à la fois immense et, pour être tout à fait honnête, un peu en deçà de mes attentes initiales. Quand on a déjà une audience établie via un blog et une newsletter, on s’imagine que le succès sera instantané. La réalité est bien plus nuancée. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que le podcasting n’est pas simplement un nouveau canal pour une audience existante ; c’est la création d’un nouvel espace, d’une nouvelle communauté. Comme je le disais dans l’épisode, ‘j’imaginais pas au départ que ce serait une telle expérience à la fois professionnelle et à la fois humaine et je n’imaginais pas non plus l’impact que ça aurait’. L’aventure a été bien plus riche et complexe que prévu. J’ai vu une communauté naître et grandir, passant de 1 700 écoutes le premier mois à plus de 20 000 par mois aujourd’hui. Cette croissance n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une série d’apprentissages, de tests, d’erreurs et d’ajustements. C’est pourquoi, pour marquer ce 100e épisode, j’ai décidé de ne pas faire une simple rétrospective, mais de distiller cette expérience en 7 leçons fondamentales. Que vous soyez sur le point de lancer votre podcast ou que vous cherchiez à faire passer le vôtre au niveau supérieur, ces enseignements tirés du terrain vous offriront une feuille de route concrète, couvrant tout, de la sélection des invités à la conversion de vos auditeurs, en passant par la promotion et même le développement personnel que cette discipline impose. Préparez-vous à plonger dans les coulisses de la création d’un podcast qui dure.
Leçon 1 : L’art de choisir ses invités pour un podcast à succès
Au commencement du Rendez-vous Marketing, ma vision était claire : inviter des experts pour décortiquer des sujets techniques. L’idée était de créer une ressource ultra-concrète pour vous, l’audience. Et cela a fonctionné. Les premiers épisodes sur les Google Ads, la publicité vidéo ou le marketing Instagram ont posé les fondations du podcast. Cependant, je me suis vite rendu compte que s’en tenir uniquement à ce type de profil, aussi qualitatif soit-il, pouvait devenir une limite à la croissance et à la diversité du contenu. Le premier apprentissage majeur a donc été de diversifier stratégiquement les profils de mes invités.
Au-delà de l’expertise : la quête d’invités stratégiques
La première évolution de ma stratégie a été d’identifier ce que j’appelle les ‘invités stratégiques’. Il s’agit de personnalités plus connues, avec une forte autorité et souvent un excellent storytelling. Pourquoi cette démarche ? Pour deux raisons fondamentales. D’une part, leur parcours est souvent une source d’inspiration et d’apprentissages qui transcendent la simple expertise technique. Une discussion avec un entrepreneur à succès peut révéler des leçons de business et de mentalité tout aussi précieuses qu’une tactique publicitaire. D’autre part, et c’est un levier de croissance majeur, ces invités ont leur propre audience. ‘Quand ils viennent sur mon podcast, une partie de leur audience vient aussi sur mon podcast, ce qui fait que il y a des nouvelles personnes qui rejoignent notre communauté’. C’est un principe de pollinisation croisée. Ne pas le faire, c’est se priver d’un des leviers de croissance les plus puissants et organiques du podcasting. Vous risquez de rester dans une bulle, prêchant à une audience de convertis sans jamais atteindre de nouveaux auditeurs. Il ne s’agit pas d’avoir des stars toutes les semaines, mais un invité de ce calibre tous les trimestres peut littéralement changer la trajectoire de votre podcast.
La preuve sociale incarnée : inviter ses propres clients
Une autre catégorie d’invités s’est révélée incroyablement puissante : mes propres clients. Au début, cela peut sembler contre-intuitif, voire trop promotionnel. Pourtant, c’est tout l’inverse. Inviter un client à parler de sa marque, de ses défis et de la manière dont nous avons collaboré pour atteindre ses objectifs est la forme de preuve sociale la plus authentique qui soit. C’est bien plus percutant qu’un témoignage écrit sur un site web. L’auditeur entend directement le parcours, les doutes, les succès, dans la voix du client lui-même. C’est une conversation, pas une publicité. Cela permet non seulement de mettre en valeur le travail de mon agence, DHS Digital, mais aussi de donner un visage humain aux résultats. Ignorer ce type d’invité, c’est passer à côté d’une opportunité unique de démontrer votre valeur de manière tangible et crédible, tout en offrant à l’auditeur un cas d’étude concret et inspirant.
Surfer sur la vague : aligner ses invités avec les tendances du marché
Enfin, un podcast se doit de vivre avec son temps. Une stratégie d’invités efficace est une stratégie dynamique, qui s’adapte aux tendances du marché. ‘Depuis quelques semaines ben j’essaie au maximum de développer l’aspect multicanal dans la publicité et donc ben j’ai des invités qui viennent me parler de Snapchat, de Pinterest’. Cette démarche proactive permet de positionner le podcast comme une ressource d’avant-garde. En anticipant les sujets qui montent, vous répondez à un besoin d’information avant même qu’il ne soit massivement exprimé. Cela garantit que votre contenu reste pertinent et frais. Ne pas le faire, c’est prendre le risque que votre podcast devienne obsolète, un simple écho de discussions déjà entendues ailleurs. En résumé, une stratégie d’invités mature repose sur un équilibre entre trois piliers : l’expertise pointue, l’autorité stratégique et la preuve sociale authentique, le tout saupoudré d’une bonne dose de pertinence liée à l’actualité.
Avoir les bons invités est la première marche, mais cela ne garantit en rien la qualité de l’échange. Un invité exceptionnel peut donner une interview médiocre si la préparation n’est pas à la hauteur. C’est là que la deuxième leçon, souvent sous-estimée, entre en jeu : le travail invisible qui précède chaque enregistrement.
Leçon 2 : La préparation, pilier invisible de chaque épisode mémorable
On pourrait croire que les conversations les plus fluides et naturelles sont celles qui sont les plus spontanées. C’est un mythe. Derrière chaque épisode qui semble couler de source, il y a des heures de travail en amont. ‘Un épisode comme celui-ci évidemment il est préparé. […] même si je parle 20-30 minutes, ben derrière, j’ai travaillé pendant 2 heures’. Cette préparation est le socle qui permet à la conversation de s’élever, d’aller plus loin que les banalités et de créer une valeur unique pour l’auditeur. Elle se décline différemment selon qu’il s’agisse d’une interview ou d’un épisode solo, mais elle est toujours non négociable.
Pour les interviews : créer un dialogue, pas un interrogatoire
Mon processus de préparation pour une interview est devenu un rituel. Tout commence par un appel ‘pré-épisode’ de 15 à 20 minutes avec l’invité. Ce n’est pas un simple appel logistique. C’est un moment d’échange pour comprendre en profondeur son expertise, identifier les angles les plus pertinents et déceler les pépites qui rendront l’épisode unique. En fonction de cette discussion, je fais mes propres recherches et je prépare une trame de questions. Ces questions ne sont pas un script rigide, mais un fil conducteur. Je les envoie toujours à l’invité quelques jours avant, pour qu’il puisse se préparer et se sentir en confiance. Le jour J, avant d’appuyer sur ‘enregistrer’, je prends toujours le temps d’un ‘warm-up’ pour mettre la personne à l’aise. Pendant l’interview, ma concentration est totale : pas de téléphone, pas d’autres onglets ouverts. L’écoute active est la compétence clé. ‘Je rebondis intelligemment sur ce qu’ils nous ont raconté’. Le pire écueil serait de poser une question à laquelle l’invité a déjà répondu implicitement, simplement parce qu’elle était sur ma liste. C’est le signe d’une préparation rigide et d’une mauvaise écoute. Le but n’est pas de cocher des cases, mais de construire une conversation intelligente et enrichissante.
Pour les épisodes solo : de la rigidité du script à la liberté de la structure
Mon parcours avec les épisodes solo est l’illustration parfaite de la progression. Au début, la peur de l’erreur et le manque d’aisance me poussaient à tout scripter. ‘Mes premiers épisodes étaient totalement scriptés de la première à la dernière ligne’. C’était une béquille nécessaire pour me lancer, mais ce n’était pas une solution durable. Le rendu manquait de naturel, même si cela m’a permis de construire ma confiance. Aujourd’hui, l’approche est radicalement différente. Je ne scripte plus rien. Je travaille sur une structure claire, avec des points clés et des idées que je veux aborder, mais les mots viennent naturellement au moment de l’enregistrement. J’ai appris à accepter l’imperfection, les petites erreurs de diction ou les hésitations. Plus important encore, j’ai appris une technique fondamentale pour gérer les erreurs : quand je me trompe, je m’arrête, je fais un blanc de quelques secondes, et je reprends ma phrase. ‘Au montage, vous allez pouvoir retirer la petite erreur et personne ne saura que vous avez fait une erreur avant’. Cette simple astuce est libératrice. Elle enlève la pression de devoir être parfait du premier coup et permet une bien plus grande spontanéité. C’est le passage d’une performance récitée à une véritable conversation avec l’auditeur.
Une préparation minutieuse et un contenu de grande valeur sont les fondations. Mais même le meilleur des contenus restera confidentiel s’il n’est pas soutenu par une stratégie de promotion réfléchie. Avoir une voix ne sert à rien si personne ne peut l’entendre. C’est l’objet de notre troisième leçon : comment éviter de prêcher dans le désert.
Leçon 3 : Propulser son podcast : stratégies pour ne pas prêcher dans le désert
Le lancement du Rendez-vous Marketing a été une leçon d’humilité. Avec une audience déjà solide sur mon blog et ma newsletter, je m’attendais à un démarrage en trombe. ‘Je me disais bah voilà, le premier mois on va faire 10 000 écoutes mais c’était pas du tout ça. Le premier mois, on a fait 1700 écoutes’. Ce fut une prise de conscience brutale : une audience sur un support ne se transfère pas automatiquement sur un autre. Il faut la reconstruire, la réengager, la séduire à nouveau. C’est comme si je repartais presque de zéro. Cette expérience m’a appris que la promotion d’un podcast n’est pas une option, mais une composante essentielle de la stratégie, dès le premier jour.
Le mythe de l’audience acquise et l’importance d’un lancement orchestré
L’erreur serait de penser que votre communauté existante attend avec impatience votre podcast. Beaucoup de mes lecteurs n’avaient tout simplement pas l’habitude ou l’envie d’écouter des podcasts. Il a donc fallu créer un événement autour du lancement, comme pour un nouveau produit. J’ai mis en place une phase de teasing, en parlant du projet dans ma newsletter, en faisant des sondages, en en parlant en stories. Le but était de créer une attente. Une fois le podcast lancé, j’ai activé tous les leviers simultanément. L’un des plus efficaces a été la ‘promotion croisée’ avec les premiers invités. Leur demander de partager l’épisode a permis de toucher leurs audiences respectives et de créer une première traction. C’est cet effort concerté qui a permis au podcast de se classer dans le top 10 business en France dès la première semaine, un exploit que nous n’avons que rarement réitéré depuis. Un bon lancement donne une impulsion initiale cruciale pour la visibilité et la motivation.
Les leviers de croissance continue : blog, réseaux et publicité
La promotion ne s’arrête pas après la semaine de lancement. C’est un marathon. Au début, j’ai systématiquement utilisé le trafic de mon blog pour alimenter le podcast. ‘J’ai mis au départ pendant les premiers mois, une bannière toutes les semaines qui changeait dans laquelle je disais ben écoutez le dernier épisode’. C’était une tactique simple mais efficace pour convertir une fraction de mes lecteurs en auditeurs. Sur les réseaux sociaux, la stratégie doit être adaptée à chaque plateforme : des posts textes sur LinkedIn pour susciter la discussion, des audiogrammes (extraits audio avec une onde visuelle) sur Instagram pour capter l’attention dans le feed, et des stories pour un côté plus ‘coulisses’. J’ai aussi ponctuellement eu recours à la publicité Facebook et Instagram pour donner un coup de pouce à certains épisodes. C’est un levier que j’admets sous-exploiter par manque de temps, mais dont je suis convaincu du potentiel. Enfin, une action que j’aurais dû mettre en place plus tôt est de passer moi-même sur d’autres podcasts. C’est le meilleur moyen de toucher des gens qui sont déjà des consommateurs de podcasts. C’est une leçon que j’ai apprise un peu tard : pour faire connaître son podcast, il faut aller là où les auditeurs se trouvent déjà.
Une fois que vous avez réussi à attirer des auditeurs et à les fidéliser grâce à un contenu de qualité, une autre question se pose. Comment aller plus loin ? Comment transformer cette relation de confiance en opportunité commerciale, sans pour autant transformer votre podcast en panneau publicitaire ? La réponse se trouve dans la subtilité et le contexte.
Leçon 4 : De l’écoute à l’action, convertir ses auditeurs en clients
L’un des aspects les plus gratifiants du podcasting est de constater qu’il peut générer des opportunités business de manière organique. ‘On a quand même eu des clients grâce au podcast sans forcément faire de call to action spécifique’. Cela prouve qu’un contenu de haute qualité, qui démontre votre expertise et votre vision, est en soi le meilleur des arguments de vente. Les gens viennent vous chercher parce qu’ils ont confiance en ce que vous partagez. Cependant, se reposer uniquement sur cet effet passif serait une erreur. J’ai appris qu’il était possible d’accélérer ce processus de conversion de manière intelligente et respectueuse de l’auditeur, en utilisant des appels à l’action (Call-to-Action ou CTA) pertinents.
La puissance du Call-to-Action contextuel
La leçon la plus importante que j’ai retenue sur ce sujet est la supériorité écrasante du CTA contextuel sur le CTA générique. Un CTA générique, répété à la fin de chaque épisode (‘Visitez mon site’, ‘Abonnez-vous à ma newsletter’), finit par devenir un bruit de fond que l’auditeur ignore. Un CTA contextuel, en revanche, est directement lié au sujet de l’épisode et apporte une solution logique à un problème qui vient d’être discuté. L’exemple le plus marquant fut celui de l’épisode sur les erreurs en e-commerce. ‘Je vais donner les 7 erreurs et puis après je dis bah si jamais ça vous intéresse, nous on propose les audits de votre compte… Et à ce moment-là, je me rappelle que j’ai eu pas mal de demandes ce jour-là’. La transition est naturelle, l’offre est pertinente. L’auditeur vient de passer 30 minutes à prendre conscience de potentielles erreurs dans sa stratégie ; lui proposer un audit à ce moment précis est une aide, pas une intrusion. Cette approche transforme le CTA d’un message promotionnel à une étape logique dans le parcours de l’auditeur.
Les limites des CTA dynamiques et le défi du tracking
Dans une optique d’optimisation, nous avons aussi testé les CTA dynamiques. Le principe est d’enregistrer un court message promotionnel qui est inséré automatiquement au début de chaque épisode de notre catalogue. C’est techniquement intéressant car on peut le changer facilement. ‘Là, je pense qu’il est actif actuellement mais j’ai pas l’impression qu’il y a eu beaucoup de retour suite à ce call to action’. L’efficacité semble limitée, peut-être parce que le message est déconnecté du contenu spécifique de l’épisode que l’auditeur s’apprête à écouter. Cela souligne encore l’importance du contexte. Un autre défi majeur du podcasting est le tracking. Il est très difficile de savoir précisément combien de personnes cliquent sur un lien partagé à l’oral ou dans les notes de l’épisode. C’est une des frustrations du format. Des solutions existent, comme les URLs personnalisées (par exemple, monsite.fr/podcast) ou des codes promotionnels uniques, mais le suivi reste moins précis que sur le web. Il faut donc accepter une part d’incertitude et se fier davantage aux retours qualitatifs et à l’augmentation globale des demandes de contact mentionnant le podcast.
Au-delà des stratégies business et des métriques de conversion, l’aventure du podcasting est avant tout un formidable catalyseur de développement personnel. Les leçons les plus profondes ne concernent pas toujours les chiffres, mais la transformation de soi à travers la pratique. C’est le fameux adage qui prend ici tout son sens.
Leçon 5 : ‘C’est en forgeant qu’on devient forgeron’, le podcast comme école de la prise de parole
Je dois l’avouer, l’exercice de la prise de parole n’a jamais été mon point fort naturel. ‘J’ai toujours constaté que là où j’étais le meilleur, c’était à l’écrit et pas à l’audio ou en vidéo’. Lancer un podcast, et surtout y animer des épisodes en solo, représentait donc un véritable défi, une sortie délibérée de ma zone de confort. C’est sans doute l’une des décisions les plus bénéfiques que j’aie prises. Cette expérience m’a prouvé une fois de plus qu’une compétence peut s’acquérir et se perfectionner avec de la pratique, de la régularité et une volonté de s’améliorer. Le podcast a été mon terrain d’entraînement, mon dojo personnel pour la communication orale.
Dépasser ses faiblesses et construire sa confiance
Les débuts ont été intimidants. Pour les interviews, j’ai commencé avec des ‘invités faciles’, des personnes que je connaissais déjà, avec qui la conversation était naturelle. Cela m’a permis de prendre mes marques, de créer un ‘momentum’ avant d’aborder des personnalités plus connues, où la pression est plus forte. Pour les épisodes en solo, la barrière psychologique était encore plus haute. La peur de bafouiller, d’avoir des blancs, de ne pas être clair, m’a conduit à scripter intégralement mes premiers monologues. C’était une étape nécessaire pour oser me lancer. Mais le véritable progrès a commencé quand j’ai accepté de lâcher cette béquille. Accepter de ne pas être parfait, c’est ce qui m’a permis de devenir meilleur. ‘Le fait d’avoir lancé un podcast bah ça m’a prouvé une fois de plus que quand on se donne les moyens, et ben on peut progresser et devenir bon dans une discipline ou un exercice dans lequel on n’est pas très bon au départ’.
Les progrès concrets : diction, intonation et spontanéité
Avec le recul, les progrès sont tangibles. Le premier axe d’amélioration a été la diction. J’ai appris à mieux articuler, à parler moins ‘dans mes dents’. Le deuxième a été le rythme. Les auditeurs des premières heures se souviennent sûrement de mes épisodes solo où ‘on me disait mais tu parles trop vite, c’est incompréhensible’. C’était le symptôme du stress. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus posé, j’ose faire des pauses, laisser respirer mon propos. Cela rend l’écoute plus agréable et le message plus impactant. L’intonation s’est également enrichie, rendant le discours moins monotone. Enfin, la spontanéité a remplacé la rigidité du script. Je suis capable de suivre une trame tout en laissant de la place à l’improvisation, ce qui rend le contenu plus vivant et authentique. Cette transformation n’est pas magique, elle est le fruit de la répétition, de l’écoute critique de mes propres épisodes et de la volonté de s’améliorer à chaque enregistrement.
Cette nouvelle aisance et cette confiance acquise m’ont naturellement permis d’envisager une production plus soutenue. Mais augmenter la cadence n’est pas une décision à prendre à la légère. Cela m’amène directement à la sixième leçon, qui porte sur l’équilibre délicat du rythme de publication.
Leçon 6 : Le rythme de publication, un équilibre fragile entre croissance et cannibalisation
Le rythme auquel vous publiez vos épisodes a un impact direct et profond sur la croissance de votre podcast, sa visibilité et l’engagement de votre audience. C’est un levier que j’ai beaucoup expérimenté, avec des résultats parfois surprenants. Au départ, j’avais opté pour un rythme prudent d’un épisode toutes les deux semaines. L’inconvénient majeur s’est vite fait sentir : ‘Comme il y avait pas d’épisode publié une semaine sur deux, bah il y avait une semaine en terme d’écoute, c’était très pourri’. Le podcast disparaissait des classements et perdait son momentum. J’ai donc compris qu’il fallait augmenter la fréquence, mais la question était : comment et jusqu’à quel point ?
De la cannibalisation à l’optimisation
Ma première tentative pour augmenter le rythme a été de passer à une interview toutes les deux semaines, complétée par une chronique hebdomadaire. Le résultat a été contre-intuitif. ‘On s’est rendu compte, c’est qu’il y avait un effet de cannibalisation dans le sens où les interviews étaient beaucoup moins écoutées’. Même si le nombre total d’écoutes sur le podcast augmentait, chaque épisode individuellement performait moins bien. Les chroniques venaient ‘grignoter’ les écoutes des interviews. C’est une leçon importante : doubler le nombre d’épisodes ne signifie pas doubler le nombre d’écoutes par épisode. Il y a un effet de dilution. Suite à ce constat, nous avons ajusté la stratégie pour trouver un meilleur équilibre : une interview par semaine, complétée par un format plus court un lundi sur deux. Ce rythme, maintenu pendant plusieurs mois, a été le véritable moteur de la croissance du podcast durant l’année 2021.
Maximiser la découvrabilité grâce à la régularité
Publier plus fréquemment a un avantage majeur : la découvrabilité. ‘Quand vous publiez plus, et bien vous vous donnez plus de chance de remonter dans les algorithmes, dans les classements des podcasts’. Chaque nouvel épisode est un signal envoyé aux plateformes comme Apple Podcasts ou Spotify. La publication déclenche des notifications aux abonnés, qui génèrent une vague d’écoutes initiale. Cet engagement indique aux algorithmes que le podcast est actif et pertinent, ce qui améliore son classement dans sa catégorie. En publiant deux fois par semaine, je me donnais deux fois plus de chances de rester dans le top 100 business et de capter de nouveaux auditeurs qui explorent ces classements. Après de nombreux tests, j’ai trouvé mon ‘sweet spot’ : un épisode le lundi et un autre le jeudi ou le vendredi. Cela permet de maintenir une présence constante, de maximiser la visibilité, tout en laissant assez d’espace entre les épisodes pour qu’ils puissent chacun avoir leur propre vie et ne pas se cannibaliser excessivement. La clé est la régularité et la constance, plus que la quantité brute.
Cette recherche du rythme idéal fait partie d’une démarche plus globale, qui constitue ma dernière leçon, peut-être la plus importante de toutes. Il s’agit de ne jamais considérer sa stratégie comme gravée dans le marbre et d’embrasser une culture de l’expérimentation permanente.
Leçon 7 : L’expérimentation permanente, la clé pour un podcast qui ne vieillit jamais
Si je devais résumer l’esprit qui a guidé l’évolution du Rendez-vous Marketing, ce serait celui de l’expérimentation. Quand on se lance, on a une idée, un format en tête, mais la réalité est qu’on ne sait pas vraiment ce qui va fonctionner. ‘Vous ne savez pas forcément quels sont les formats qui vont le plus fonctionner’. L’erreur serait de s’enfermer dans sa vision initiale. La clé du succès sur le long terme réside dans la capacité à tester, mesurer, apprendre et s’adapter en permanence. C’est cette curiosité et cette volonté d’explorer de nouvelles avenues qui permettent à un podcast de rester pertinent, dynamique et engageant pour son audience.
Au-delà des interviews : explorer toute la palette des formats
Le format le plus populaire dans le podcasting est l’interview, et c’est par là que j’ai commencé. Mais il existe un monde de possibilités au-delà de ce format. Au fil des épisodes, j’ai délibérément testé une large gamme de formats pour voir ce qui résonnait le mieux avec ma communauté. J’ai fait des formats Q&A (Questions/Réponses) pour renforcer le lien avec l’audience, des chroniques plus personnelles où je partageais mes réflexions en mode storytelling, des épisodes réactifs sur des sujets d’actualité pour être au cœur des discussions du moment, et bien sûr, des épisodes techniques très denses, des ‘deep dives’ sur des stratégies spécifiques. Chaque format a un objectif différent : le Q&A crée de l’interaction, le storytelling de la connexion, l’actualité de la pertinence, et le technique de l’autorité. En variant les formats, non seulement on évite la lassitude de l’audience, mais on découvre aussi de nouvelles manières de délivrer de la valeur.
La durée n’est pas un dogme : adapter la longueur au sujet et à l’audience
Une autre variable sur laquelle il est crucial d’expérimenter est la longueur des épisodes. Il n’y a pas de durée idéale universelle. Certains podcasts cartonnent avec des formats de 2 heures, d’autres avec des capsules de 10 minutes. ‘Si vous testez pas les longueurs d’épisodes pour votre podcast, vous allez jamais vraiment savoir ce qui fonctionne le mieux’. J’ai donc produit des interviews longues et profondes de plus d’une heure, des épisodes solo de 30-45 minutes, et des formats plus courts de 15-20 minutes. Le bon format dépend de trois facteurs : le sujet (un sujet complexe nécessite du temps), le format (une chronique est souvent plus courte qu’une interview) et surtout les habitudes de votre audience. Analyser les statistiques de rétention d’écoute sur vos plateformes de diffusion peut vous donner des indications précieuses sur le moment où vos auditeurs commencent à décrocher. L’expérimentation n’est pas une phase initiale, c’est un état d’esprit permanent. C’est ce qui garantit que votre podcast évolue avec votre audience, avec votre marché, et avec vous-même.
Conclusion : Votre aventure ne fait que commencer
Cent épisodes. C’est une étape symbolique, un moment pour regarder en arrière, mais surtout pour regarder vers l’avant. Ces sept leçons, de la sélection des invités à l’expérimentation constante, ne sont pas des règles figées, mais des principes directeurs que j’ai découverts au fil de l’eau. Elles sont le fruit de réussites, mais aussi et surtout d’erreurs et d’ajustements. Si je devais ne retenir qu’une seule chose de cette aventure, c’est celle-ci : la perfection est l’ennemi du lancement. Les premiers youtubeurs avaient des vidéos de piètre qualité comparées à aujourd’hui, et mes premiers podcasts n’étaient certainement pas aussi bons que ceux que je produis maintenant. L’important n’est pas d’être parfait au départ, mais de commencer. Lancez-vous, même si votre micro n’est pas le meilleur, même si votre diction n’est pas parfaite, même si votre stratégie n’est pas encore totalement définie. Chaque épisode enregistré est une leçon apprise. Chaque feedback d’auditeur est une opportunité de grandir. Le podcasting est un marathon, pas un sprint. J’espère que ce partage d’expérience vous donnera l’impulsion nécessaire pour vous lancer ou la clarté pour persévérer. Votre audience vous attend.
Foire Aux Questions (FAQ)
Comment choisir les bons invités pour commencer son podcast ?
Pour débuter, il est recommandé de commencer avec des invités que vous connaissez déjà ou avec qui vous avez une connexion. C’est ce que j’appelle les ‘invités faciles’. L’objectif est de vous mettre à l’aise avec le processus d’interview dans un environnement à faible pression. Ces premières conversations fluides vous aideront à construire votre confiance et à créer un premier catalogue d’épisodes de qualité. Une fois que vous maîtrisez mieux l’exercice, vous pouvez progressivement vous tourner vers des experts moins connus ou des personnalités plus influentes qui demanderont plus de préparation et de recherche pour mener une interview pertinente.
‘Au début vraiment je vous conseille de créer ce momentum avec vos invités en prenant des personnes que vous connaissez déjà.’
Faut-il scripter entièrement ses épisodes de podcast en solo ?
Scripter entièrement ses épisodes solo peut être une bonne stratégie au tout début pour surmonter la peur de parler seul face à un micro. Cela rassure et garantit que vous n’oublierez aucun point important. Cependant, sur le long terme, cette pratique peut rendre votre élocution moins naturelle et plus robotique. L’idéal est de progressivement évoluer vers une structure avec des points clés et des idées directrices, tout en laissant de la place à la spontanéité. Cette approche permet une expression plus authentique et une meilleure connexion avec l’auditeur, tout en conservant un fil conducteur clair.
‘J’avais tellement peur d’oublier quelque chose ou de mal l’exprimer, et ben pour moi c’était plus simple de tout scripter. Bon aujourd’hui, c’est vraiment encore une fois, c’est différent. J’ai toujours des notes, je sais plus ou moins ce que je vais dire mais c’est pas du tout scripté.’
Quelle est la meilleure stratégie pour promouvoir un nouveau podcast ?
La promotion d’un nouveau podcast doit être orchestrée comme un lancement de produit. Avant même la sortie, créez de l’attente en ‘teasant’ le projet sur vos canaux existants (newsletter, réseaux sociaux). Pour le lancement, mobilisez tous vos leviers : annonce officielle, partage par vos premiers invités (promotion croisée), et utilisation de votre audience existante, par exemple avec des bannières sur votre blog. L’objectif est de créer un pic d’écoutes dès la première semaine pour être mis en avant par les algorithmes des plateformes. N’oubliez pas non plus une stratégie à plus long terme en étant vous-même invité sur d’autres podcasts pour toucher une audience déjà consommatrice de ce format.
‘Quand vous lancez un podcast, juste ce que je vous conseille vraiment de faire, c’est de développer une stratégie de lancement un peu comme quand vous lancez un produit.’
Comment peut-on transformer les auditeurs d’un podcast en clients ?
La transformation des auditeurs en clients repose sur la confiance et la pertinence. La première étape est de fournir un contenu de très haute qualité qui établit votre expertise. Ensuite, plutôt que d’utiliser des appels à l’action génériques, privilégiez les appels à l’action contextuels. À la fin d’un épisode traitant d’un problème spécifique, proposez une offre ou un service qui est la solution directe à ce problème. Par exemple, après un épisode sur les erreurs publicitaires, proposer un audit de compte publicitaire est une transition naturelle et efficace qui répond à un besoin que vous venez de créer ou de renforcer chez l’auditeur.
‘J’ai eu pas mal de de demandes ce jour-là en particulier, enfin, le jour où j’ai sorti l’épisode parce que j’ai fait ce call to action qui était contextuel.’
Quel est le rythme de publication idéal pour un podcast ?
Le rythme idéal est un équilibre entre la maximisation de la visibilité et le risque de fatiguer ou de ‘cannibaliser’ votre audience. Publier trop rarement (ex: toutes les deux semaines) peut vous faire perdre en momentum et en visibilité dans les classements. Publier trop fréquemment peut diluer les écoutes par épisode. D’après mon expérience, un rythme de deux épisodes par semaine, par exemple le lundi et le jeudi, semble être un excellent compromis. Cela maintient une présence régulière dans les flux de vos abonnés et dans les classements, tout en laissant à chaque épisode le temps d’être découvert et écouté.
‘Pour moi, j’ai constaté que le meilleur c’est de publier deux fois par semaine, un épisode le lundi et un autre épisode le jeudi ou le vendredi et ça me permet vraiment de garder des bons taux d’écoute.’
Comment améliorer sa prise de parole pour le podcasting ?
L’amélioration de la prise de parole vient principalement de la pratique délibérée. Le podcasting est en soi un excellent terrain d’entraînement. Pour progresser, concentrez-vous sur plusieurs aspects : la diction (en vous entraînant à bien articuler), le rythme (en luttant contre la tendance à parler trop vite sous l’effet du stress), et l’intonation (pour rendre votre discours plus vivant). Acceptez de faire des erreurs et apprenez la technique simple de marquer une pause après une erreur pour faciliter le montage. Réécoutez-vous de manière critique pour identifier les points à améliorer. C’est un processus graduel où la régularité est la clé.
‘J’ai amélioré ma diction. […] je pense avoir une meilleure intonation et surtout je suis plus posé quand je parle.’
Est-ce que publier plus d’épisodes garantit plus d’écoutes totales ?
Oui, en général, publier plus d’épisodes augmente le nombre total d’écoutes de votre podcast. Cependant, cela ne signifie pas que chaque épisode individuel aura plus d’écoutes. Il y a souvent un effet de ‘cannibalisation’ où les nouveaux épisodes viennent prendre des écoutes aux plus anciens. La croissance n’est pas linéaire : doubler le nombre d’épisodes ne doublera pas le nombre total d’écoutes. Néanmoins, la stratégie reste intéressante car elle augmente la découvrabilité de votre podcast sur les plateformes et, au final, le volume global d’écoute sera plus élevé que si vous publiez moins fréquemment.
‘Si vous publiez plus, au final le nombre d’écoute total sera plus élevé que si vous publiez moins. Mais […] ça veut pas dire que si vous publiez deux fois plus, et bien vous aurez deux fois plus de résultats. Malheureusement, c’est pas le cas.’
Quels formats de podcast tester en dehors des interviews ?
Pour diversifier votre contenu et éviter la monotonie, il est essentiel d’explorer d’autres formats que l’interview. Vous pouvez tester des épisodes en solo sous forme de chroniques ou de retours d’expérience (storytelling). Les formats Q&A (Questions/Réponses) sont excellents pour créer de l’interaction avec votre communauté. Vous pouvez également produire des épisodes sur des sujets d’actualité pour rester pertinent, ou des formats plus techniques et approfondis (‘deep dive’) sur un sujet spécifique pour asseoir votre autorité. L’expérimentation avec différents formats vous aidera à comprendre ce qui résonne le mieux avec votre audience.
‘Essayez de tester un maximum de formats. Par exemple moi je vais tester les formats interview, les formats Q&A, les formats de type chronique, quand je vais être plus en storytelling, des formats sur des sujets d’actualité.’




