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Un an après iOS 14 : Les 5 changements qu’on a opéré sur nos campagnes Facebook Ads

Épisode diffusé le 29 avril 2022 par Danilo Duchesnes

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Un an après iOS 14 : Le guide de survie pour des campagnes Facebook Ads rentables

Bienvenue. Si vous êtes ici, c’est probablement que vous avez senti passer le vent du boulet. Ou plutôt, le raz-de-marée. Le 26 avril 2021, une date qui reste gravée dans la mémoire de nombreux marketers, Apple déployait sa mise à jour iOS 14.5 et son fameux App Tracking Transparency (ATT). Sur le papier, une simple notification demandant aux utilisateurs s’ils acceptent d’être suivis d’une application à l’autre. En réalité, une véritable révolution qui a bouleversé l’écosystème de la publicité en ligne. Pour moi, à la tête de l’agence DHS digital spécialisée en Facebook et Instagram Ads, ce n’était pas une surprise, mais une confirmation.

‘Pour moi et pour beaucoup de marketers, cette mise à jour a été un tournant pour la publicité en ligne et j’ai même envie de dire que ça a été un raz de marée qu’on craignait depuis des mois et qui allait bouleverser à jamais la publicité en ligne.’

Cette crainte s’est avérée fondée. Un an plus tard, le constat est sans appel : la publicité sur les médias sociaux s’est complexifiée, les retours sont globalement moins bons et les annonceurs ont dû réapprendre leur métier. Les statistiques sont devenues floues, les stratégies d’hier ne fonctionnent plus aussi bien aujourd’hui, et la mesure de la rentabilité est un véritable casse-tête. Dès le mois de mai 2021, nous avons vu l’impact sur les campagnes de nos clients. Nous n’avions pas le choix : il fallait s’adapter, et vite. Cet article n’est pas une lamentation sur le bon vieux temps. C’est un retour d’expérience, un plan de bataille. Je vais vous partager, en toute transparence, les conséquences que nous avons observées et, surtout, les cinq changements fondamentaux que nous avons opérés dans notre façon de gérer les campagnes et de mesurer leur efficacité. Si vous avez l’impression de naviguer à vue avec vos Facebook Ads depuis cette mise à jour, vous êtes au bon endroit. Accrochez-vous, nous allons décortiquer ensemble comment reprendre le contrôle.

Les conséquences en cascade de la mise à jour iOS 14 : Un séisme pour les annonceurs

Avant de plonger dans les solutions, il est crucial de bien comprendre l’ampleur des dégâts. La mise à jour iOS 14 n’a pas simplement ajouté une friction, elle a sapé les fondations sur lesquelles reposait une grande partie de l’efficacité de la publicité sur les réseaux sociaux. C’est une réaction en chaîne : moins de données à l’entrée entraînent une série de dysfonctionnements tout au long du processus publicitaire. Pour nos clients et pour l’ensemble du marché, nous avons identifié plusieurs conséquences majeures qui ont redéfini les règles du jeu. Comprendre chaque maillon de cette chaîne est la première étape pour pouvoir la réparer et construire de nouvelles stratégies plus résilientes.

Un tracking amoindri et des audiences qui fondent comme neige au soleil

La première conséquence, la plus directe et la plus brutale, est la perte de tracking. La fameuse pop-up ‘Autoriser cette app à suivre vos activités’ a été massivement refusée par les utilisateurs. Les chiffres sont éloquents et font froid dans le dos.

‘Aujourd’hui, il se dit que plus de 80 % des utilisateurs d’iOS ont refusé le tracking, donc je vous laisse imaginer l’ampleur des dégâts pour certains business, bah qui ont une grande audience sur iOS.’

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Lorsqu’un utilisateur d’iPhone ou d’iPad refuse le suivi, il devient quasiment invisible pour le pixel Facebook une fois qu’il quitte l’application. S’il visite votre site, ajoute un produit au panier ou effectue un achat, cette information a de fortes chances de ne jamais remonter dans votre gestionnaire de publicités. Le résultat est immédiat et dévastateur pour l’une des stratégies les plus rentables : le retargeting. Vos audiences personnalisées, celles qui regroupent les visiteurs de votre site, les personnes ayant ajouté au panier, etc., se vident progressivement. Nous avons vu des audiences diminuer de moitié en quelques mois, alors même que le trafic sur le site restait stable. C’est extrêmement frustrant, car vous savez que ces personnes existent, qu’elles ont montré un intérêt, mais vous perdez la capacité de leur adresser un message spécifique. C’est comme avoir une boutique où 80% des gens qui entrent portent un masque et des lunettes de soleil, rendant impossible de les reconnaître s’ils reviennent plus tard.

L’optimisation et l’attribution des conversions réinventées (et complexifiées)

La deuxième onde de choc concerne le moteur même de Facebook Ads : son algorithme d’optimisation. Cet algorithme apprend en observant les utilisateurs qui convertissent (achats, prospects, etc.) pour ensuite trouver des personnes similaires. Mais que se passe-t-il quand il reçoit beaucoup moins de données ? Son apprentissage est moins efficace.

‘L’optimisation des conversions de Facebook est amoindrie parce que le pixel récolte moins de données sur vos acheteurs ou sur vos prospects et comme Facebook, en fait, se base sur ces données pour optimiser vos campagnes, bah s’il y a moins de données, ça marche un peu moins bien.’

Pour compenser, Facebook a mis en place un système de ‘modélisation des conversions’. Il tente d’estimer les conversions perdues. Le problème ? Cette modélisation n’est pas instantanée. Il peut y avoir un délai de 72 heures avant qu’une conversion ne soit attribuée à votre campagne. Imaginez le scénario : vous lancez une publicité le lundi. Le mardi, vous avez dépensé 100€ sans aucune vente apparente. Votre réflexe est de couper la publicité. Le jeudi, en revenant sur vos statistiques, vous découvrez que deux ventes ont finalement été attribuées à cette publicité, la rendant parfaitement rentable. Trop tard, vous l’avez déjà coupée. Cette latence rend le pilotage des campagnes beaucoup moins intuitif et bien plus stressant. À cela s’ajoute le changement de la fenêtre d’attribution. On est passé d’un généreux ’28 jours clic et 1 jour vue’ à un plus strict ‘7 jours clic et 1 jour vue’ par défaut. Mécaniquement, moins de conversions sont attribuées à vos campagnes, même sans l’effet iOS 14, donnant l’impression d’une baisse de performance.

La fin de la granularité : Disparition d’outils et de rapports clés

La dernière grande conséquence est la perte de visibilité. Pour se conformer aux nouvelles règles, Facebook a dû supprimer de nombreux rapports de performance détaillés. C’était une mine d’or pour les annonceurs.

‘Auparavant, on pouvait savoir, avoir une répartition des ventes par âge, par genre, par pays, par région, par placement. Ça, malheureusement, ça a disparu, vu que Facebook modélise une partie des conversions.’

Cette perte de granularité nous rend aveugles sur des optimisations qui étaient auparavant évidentes. Vous ne pouvez plus savoir si ce sont les femmes de 25-34 ans en région parisienne qui achètent le plus pour allouer plus de budget à ce segment. Vous naviguez avec une vision d’ensemble, en faisant davantage confiance à l’algorithme, qui lui-même dispose de moins de données. Dans le même temps, des outils précieux comme Facebook Analytics ou Facebook Attribution ont été débranchés. Ces outils permettaient d’avoir une vision plus large du parcours client et de mieux comprendre la contribution de chaque canal. Leur disparition, probablement liée à ces enjeux de confidentialité, nous a encore un peu plus isolés dans le silo de la plateforme Facebook, avec des données partielles et modélisées. Le tableau est sombre, c’est un fait. Mais ce n’est pas une fatalité. C’est un nouveau paradigme qui exige de nouvelles approches. C’est précisément ce que nous allons voir maintenant.

Les 5 changements stratégiques que nous avons opérés pour survivre et performer après iOS 14

Face à ce constat, l’immobilisme n’était pas une option. Il ne s’agissait pas d’attendre que la tempête passe, mais d’apprendre à naviguer dans ces nouvelles conditions. Chez DHS Digital, nous avons testé, échoué, appris et finalement stabilisé une nouvelle méthodologie de travail. Cette approche repose sur cinq piliers fondamentaux qui répondent directement aux problématiques soulevées par iOS 14. Ce ne sont pas des ‘hacks’ magiques, mais des changements profonds dans notre manière de penser et de gérer les campagnes publicitaires sur Facebook et Instagram. Ces ajustements nous ont permis non seulement de limiter les dégâts, mais aussi de retrouver des performances solides et prévisibles pour nos clients.

Changement n°1 : Le grand retour du ciblage par intérêts face aux lookalikes

Pendant des années, les audiences similaires (ou ‘lookalikes’) ont été le Saint Graal de l’acquisition sur Facebook. Le principe était simple et redoutablement efficace : fournir à Facebook une liste de vos meilleurs clients, et son algorithme se chargeait de trouver des millions de personnes qui leur ressemblaient. Mais ce système reposait entièrement sur la qualité de la donnée source, collectée par le pixel. Avec iOS 14, cette source est devenue moins fiable, moins volumineuse et ‘polluée’ par le manque de données des utilisateurs iOS. La conséquence est logique :

‘Les audiences similaires qu’on appelle aussi lookalikes, elles ont perdu en qualité étant donné que le pixel récolte moins de data.’

Face à ce déclin, nous avons dû pivoter. Nous avons redécouvert la puissance d’un outil parfois délaissé : le ciblage par centres d’intérêt. Contrairement aux lookalikes qui dépendent de données de conversion externes (le pixel), les intérêts sont basés sur des données internes à la plateforme Facebook (pages likées, contenus consommés, etc.). Elles sont donc beaucoup moins affectées par iOS 14. Nous avons constaté sur de nombreux comptes que des campagnes bien structurées basées sur des intérêts larges et pertinents surpassaient désormais nos anciennes lookalikes. Cela demande plus de recherche et de tests en amont pour identifier les bons segments, mais le résultat est une performance plus stable et moins dépendante des aléas du tracking. L’ère du ‘tout automatique’ avec les lookalikes est révolue ; nous sommes revenus à un marketing plus stratégique où la compréhension profonde de son audience et la créativité dans le ciblage redeviennent des facteurs clés de succès.

Changement n°2 : Réinventer le retargeting pour une efficacité retrouvée

Le retargeting a été la victime la plus directe d’iOS 14. Avec des audiences de visiteurs de site web qui s’amenuisent, maintenir des campagnes de retargeting rentables est devenu un défi. Notre approche a évolué sur deux fronts. Le premier peut paraître contre-intuitif : nous avons élargi nos fenêtres d’audience. Là où nous ciblions auparavant les visiteurs des 30 derniers jours, nous sommes passés à 60, 90, voire 180 jours.

‘En ayant des audiences qui sont plus larges, même si ça paraît contre-intuitif, ça a permis d’améliorer nos performances qui étaient en déclin parce que les audiences… devenaient trop petites en taille.’

L’objection classique est : ‘une personne venue il y a 90 jours ne se souvient plus de moi’. C’est peut-être vrai pour une partie de l’audience, mais l’enjeu principal est de fournir à l’algorithme de Facebook un volume de données suffisant pour qu’il puisse travailler correctement. Une petite audience de 30 jours, amputée des utilisateurs iOS, ne lui permet plus d’optimiser efficacement la diffusion. En élargissant, nous redonnons de l’air à l’algorithme. Le second front a été de nous appuyer beaucoup plus sur des sources de données qui ne quittent jamais l’écosystème Meta. Ce sont les audiences d’interaction : les personnes qui ont interagi avec votre page Facebook, votre profil Instagram, regardé vos vidéos, enregistré une publication… Ces audiences sont 100% fiables et n’ont absolument pas été affectées par iOS 14. Et les résultats sont surprenants : sur de nombreux comptes, ces audiences d’interaction performent désormais mieux que les audiences de visiteurs du site. Cela renforce l’importance de construire une communauté engagée organiquement, car cette communauté devient un atout publicitaire majeur.

Changement n°3 : Adopter une vision holistique pour piloter la performance globale

L’une des leçons les plus importantes de cette crise est que l’on ne peut plus optimiser ses campagnes en restant uniquement dans le Business Manager de Facebook. La performance est devenue le résultat d’une équation beaucoup plus complexe, avec de nombreuses variables qui se situent en dehors de la plateforme publicitaire.

‘On sait aujourd’hui que la performance sur Facebook va pas uniquement dépendre de la technique et de la créa, mais qu’elle va dépendre de nombreux facteurs en dehors du Business Manager.’

Quels sont ces facteurs ? L’attractivité de votre offre, la qualité et la vitesse de votre landing page, votre stratégie d’email marketing pour récupérer les paniers abandonnés, vos stratégies d’upsell et de cross-sell pour augmenter la valeur du panier moyen, l’optimisation du taux de conversion (CRO) de votre site… Tous ces éléments ont un impact direct et massif sur la rentabilité de vos publicités. Si vous envoyez du trafic, même très qualifié, sur une page qui convertit mal, votre CPA (Coût Par Acquisition) explosera, et ce ne sera pas la faute de Facebook. Notre rôle en tant qu’agence a donc évolué. Nous ne sommes plus de simples ‘media buyers’, mais des consultants en croissance qui devons avoir notre mot à dire sur l’ensemble de ces facteurs. Améliorer de 10% le taux de conversion d’une page produit peut avoir un impact bien plus grand sur la rentabilité globale que de tester une centième variation de créative publicitaire.

Changement n°4 : Le ROMI, notre nouvelle boussole pour mesurer la rentabilité réelle

Comment mesurer le succès quand les chiffres fournis par la plateforme elle-même sont incomplets et biaisés ? C’est le défi majeur de l’ère post-iOS 14. Se fier aveuglément au ROAS (Return On Ad Spend) affiché dans le gestionnaire de publicités est devenu dangereux. C’est pourquoi nous avons adopté un nouvel indicateur phare : le ROMI (Return On Marketing Investment), parfois aussi appelé MER (Marketing Efficiency Ratio). Le principe est simple : utiliser des données dont on est absolument certain.

‘Le ROMI, c’est un indicateur qui vous permet de comparer le revenu total généré sur votre site, avec les dépenses totales en marketing tout canaux confondus.’

La formule est : Chiffre d’affaires total / Dépenses marketing totales. Par exemple, si votre boutique a généré 10 000€ de chiffre d’affaires ce mois-ci et que vous avez dépensé 2 000€ (sur Facebook, Google, etc.), votre ROMI est de 5. Pourquoi cet indicateur est-il si puissant ? Parce qu’il est basé sur des données de vérité. Votre chiffre d’affaires, c’est celui que vous voyez dans votre back-office Shopify ou Prestashop. Vos dépenses, c’est ce que vous voyez sur vos factures. Il n’y a pas de tracking, pas de modélisation, pas de biais d’attribution. C’est la réalité économique de votre entreprise. En suivant l’évolution de ce ROMI dans le temps et en le corrélant avec vos investissements sur chaque plateforme, vous obtenez une vision beaucoup plus juste de votre profitabilité globale. Si vous augmentez votre budget Facebook et que votre ROMI global augmente, vous êtes sur la bonne voie, même si le ROAS affiché dans Facebook semble stagner.

Changement n°5 : Challenger le ‘Power Five’ de Facebook pour reprendre le contrôle

Depuis plusieurs années, Facebook promeut un ensemble de bonnes pratiques basées sur l’automatisation et la simplification, baptisé le ‘Power Five’. Cela inclut l’utilisation systématique des placements automatiques, l’optimisation du budget au niveau de la campagne (CBO), la simplification des structures de compte, etc. Si ces pratiques ont pu être efficaces, nous nous sommes rendu compte qu’après iOS 14, s’y conformer aveuglément n’était plus toujours la meilleure solution.

‘Tout doucement, on se rend compte que le Power Five… ne sont plus vraiment une vérité absolue. En tout cas, chez DHS, on essaie vraiment de challenger les pratiques du Power Five.’

Nous avons commencé à tester des approches plus manuelles et segmentées. Par exemple, en retargeting, nous avons souvent de meilleurs résultats en utilisant un budget au niveau de l’adset (ABO) plutôt qu’au niveau de la campagne (CBO). Cela nous permet de contrôler précisément le budget alloué à chaque audience (visiteurs, interagissants, etc.) plutôt que de laisser l’algorithme décider, parfois de manière sous-optimale. Nous challengeons aussi les placements automatiques en lançant des campagnes dédiées aux Stories, qui performent souvent très bien mais ne reçoivent pas assez de budget lorsque Facebook gère la répartition. Enfin, nous n’hésitons plus à créer des campagnes distinctes pour des gammes de produits ou des personas différents, même si la doctrine de Facebook pousse à tout consolider. Parfois, donner des signaux plus clairs à l’algorithme en séparant les objectifs fonctionne mieux que de tout mélanger dans une seule méga-campagne. Il ne s’agit pas de rejeter l’automatisation, mais de l’utiliser intelligemment et de ne pas hésiter à reprendre le contrôle lorsque cela fait sens.

Conclusion : S’adapter ou disparaître, le nouvel impératif du marketing digital

La mise à jour iOS 14 n’était pas un événement ponctuel, mais le symptôme d’un changement de paradigme plus large vers plus de confidentialité et moins de suivi individuel. Le monde de la publicité digitale que nous avons connu pendant dix ans est en train de changer radicalement. Le message est clair : l’adaptation n’est plus une option, c’est une condition de survie. Les cinq changements que je vous ai partagés – privilégier les intérêts, réinventer le retargeting, adopter une vision holistique, piloter par le ROMI et challenger les dogmes de la plateforme – forment les bases de notre nouvelle approche. C’est un marketing plus exigeant, qui demande plus de stratégie, une meilleure compréhension du client et une analyse de données plus globale.

Mais c’est aussi un marketing plus sain. Il nous force à ne plus dépendre d’un seul canal et de ses données parfois opaques. Il nous oblige à construire des marques plus fortes, avec des offres irrésistibles et des expériences client impeccables. Au final, ce sont les entreprises qui apportent une réelle valeur qui tireront leur épingle du jeu. Le travail n’est jamais terminé.

‘Même pour nous aujourd’hui, on continue à s’adapter et faire évoluer notre approche pour, ben, être meilleur et avoir des meilleures performances.’

Si vous vous sentez dépassé par ces changements et que vous avez besoin d’un regard extérieur sur vos campagnes, n’hésitez pas. L’important est de ne pas rester seul face à ces défis. Continuez à apprendre, à tester, à mesurer et à vous adapter. C’est la clé du succès dans ce nouvel environnement publicitaire.

Foire Aux Questions (FAQ) sur l’impact d’iOS 14 sur les Facebook Ads

Pourquoi les audiences similaires (lookalikes) sont-elles moins efficaces depuis iOS 14 ?

Les audiences similaires sont créées à partir d’une ‘source de données’, comme la liste de vos clients ou les visiteurs de votre site, que le pixel Facebook collecte. Avec iOS 14, une grande partie des utilisateurs d’iPhone refusent le suivi, ce qui signifie que le pixel ne peut plus voir leurs actions sur votre site. Votre source de données devient donc plus petite et de moins bonne qualité, car elle est incomplète. L’algorithme de Facebook a donc moins d’informations fiables pour trouver des profils ressemblants, ce qui dégrade mécaniquement la performance de ces audiences qui étaient autrefois très puissantes.

‘Les audiences similaires perdent en qualité… comme ces sources, elles sont moins volumineuses, eh bien, les audiences similaires perdent en qualité.’

Comment puis-je faire du retargeting efficace si mes audiences de site web diminuent ?

C’est un défi majeur. La première stratégie consiste à élargir les fenêtres de temps de vos audiences de visiteurs (passer de 30 à 90 ou 180 jours) pour compenser la perte de volume et donner plus de matière à l’algorithme. La seconde, et la plus importante, est de vous appuyer sur des sources de données internes à Facebook et Instagram, qui ne sont pas affectées par iOS 14. Créez des audiences de personnes qui ont interagi avec votre page, vu vos vidéos, ou envoyé un message. Ces audiences sont souvent très engagées et permettent de maintenir des campagnes de retargeting performantes.

‘On est plus dépendant des sources de Facebook qui n’ont jamais vraiment été affectées par iOS 14, parce que tout se passe dans Facebook… les audiences d’interaction sur Facebook et Instagram fonctionnent mieux que les audiences des visiteurs du site.’

Qu’est-ce que le ROMI et pourquoi est-il plus fiable que le ROAS de Facebook ?

Le ROMI (Return On Marketing Investment) est un indicateur qui mesure la rentabilité globale de vos actions marketing. Il se calcule en divisant votre chiffre d’affaires total par vos dépenses marketing totales. Sa fiabilité vient du fait qu’il utilise des données ‘de vérité’ : le revenu réel de votre plateforme e-commerce et les dépenses réelles de toutes vos plateformes publicitaires. Contrairement au ROAS affiché par Facebook, qui est basé sur un tracking incomplet et des conversions ‘modélisées’, le ROMI n’est pas biaisé. Il vous donne une vision claire et réelle de la profitabilité de votre marketing dans son ensemble.

‘Pourquoi utiliser cet indicateur en particulier ? Eh bien, simplement parce que vous utilisez des données qui ne sont pas biaisées. C’est-à-dire, les revenus totaux générés sur votre site, c’est la réalité… Les dépenses en marketing, c’est pas biaisé non plus.’

Est-ce que le CBO (optimisation du budget de la campagne) est toujours la meilleure option ?

Non, pas systématiquement. Le CBO, qui consiste à laisser Facebook répartir le budget entre les différents ensembles de publicités, reste une option puissante, notamment en acquisition (prospection). Cependant, depuis iOS 14, nous avons constaté que dans certains cas, notamment en retargeting, reprendre le contrôle avec l’ABO (budget au niveau de l’ensemble de publicités) donne de meilleurs résultats. L’ABO vous permet de garantir qu’une part de votre budget est bien allouée à chaque audience spécifique (visiteurs, interagissants, etc.), ce que le CBO ne fait pas toujours de manière optimale. Il faut donc challenger cette recommandation du ‘Power Five’ et tester les deux approches.

‘On challenge le CBO, donc qui est le budget au niveau de la campagne, contre le ABO, qui est le budget au niveau de l’ensemble et on le fait en retargeting et quand on le fait en retargeting, bah on observe parfois des meilleurs résultats.’

Le tracking des conversions sur Facebook est-il complètement mort avec iOS 14 ?

Non, il n’est pas mort, mais il est fortement amoindri et transformé. Pour les utilisateurs Android et sur desktop, le tracking via le pixel fonctionne encore bien. Pour les utilisateurs iOS qui refusent le suivi, Facebook utilise désormais un protocole appelé ‘Aggregated Event Measurement’ qui permet de remonter un nombre limité de conversions (8 maximum par domaine) de manière anonymisée et agrégée. De plus, Facebook utilise la modélisation pour ‘estimer’ les conversions perdues. Le tracking n’est donc pas mort, mais il est devenu partiel, retardé et moins granulaire, ce qui impose de nouvelles manières de l’interpréter.

‘On a un tracking qui est amoindri si on a une partie des utilisateurs iOS qui vont refuser d’être traqué par Facebook et Instagram… De plus, Facebook va modéliser les conversions sur base d’une fenêtre 7 jours clic.’

Combien de temps faut-il attendre avant d’analyser les résultats d’une campagne Facebook Ads ?

Avec les nouvelles règles, il est crucial d’être plus patient. En raison de la modélisation des conversions par Facebook, il peut y avoir un délai allant jusqu’à 72 heures (3 jours) pour que toutes les ventes soient correctement attribuées à vos campagnes. Analyser les performances au jour le jour, comme on pouvait le faire auparavant, est devenu une source d’erreur. Si vous coupez une publicité après 24 heures sans vente, vous risquez de stopper une campagne qui était en réalité rentable. Il est donc recommandé d’attendre au moins 3 à 4 jours avant de prendre des décisions d’optimisation majeures sur vos nouvelles publicités.

‘La modélisation, elle peut prendre jusqu’à 3 jours. Donc, évidemment, c’est très embêtant parce que si vous lancez une campagne à lundi, bah, en fait, vous ne pouvez pas regarder les résultats avant jeudi pour voir quel a été vraiment l’impact.’

Les publicités Facebook sont-elles encore rentables pour les e-commerçants après iOS 14 ?

Absolument, mais à condition d’adapter sa stratégie. L’époque de la ‘croissance facile’ où il suffisait de lancer des lookalikes avec quelques créatives est terminée. La rentabilité aujourd’hui dépend d’une approche plus mature et holistique. Il faut exceller sur plusieurs fronts : un ciblage intelligent (en redonnant sa chance aux intérêts), des créatives percutantes, une stratégie de retargeting résiliente, une mesure de performance globale (via le ROMI) et une optimisation de l’ensemble du tunnel de vente, de la publicité jusqu’à la page de remerciement. Les annonceurs qui font cet effort continuent de trouver une grande rentabilité sur la plateforme.

‘En un an, on peut dire que la publicité en ligne, notamment sur les médias sociaux a vu elle s’est complexifiée et elle génère des retours moins intéressant, de manière générale… De plus, les annonceurs ont dû adapter leurs bonnes pratiques, leur stratégie et leur façon de mesurer la rentabilité.’


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