Au-delà de la hype : Comprendre la véritable essence du Growth Marketing
Le terme ‘Growth Marketing’ est partout. Sur LinkedIn, dans les podcasts, sur les blogs. Il est devenu un mot-valise, souvent galvaudé, presque vidé de sa substance. Pour beaucoup, il évoque des images de ‘hacks’ obscurs, de tactiques d’acquisition agressives, et d’une course effrénée aux leads. Une vision où le ‘growth marketer’ est une sorte de magicien moderne, un ‘traffic manager’ sous stéroïdes dont l’unique mission est de remplir le haut du tunnel de vente à n’importe quel prix. Mais si cette perception était non seulement fausse, mais carrément dangereuse pour la santé de votre entreprise ? Et si le véritable Growth Marketing était quelque chose de bien plus profond, de plus stratégique et, finalement, de bien plus puissant ? C’est le voyage que je vous propose aujourd’hui : déconstruire les mythes pour rebâtir une compréhension solide et actionnable de ce qui constitue le véritable moteur d’une croissance saine et pérenne. L’idée n’est pas de vous donner une liste de ‘tips’ à appliquer sans réfléchir, mais de vous transmettre un état d’esprit, une méthodologie qui irrigue l’ensemble de votre organisation, du produit à la vente, en passant bien sûr par le marketing. Comme je l’expliquais, il existe un fossé immense entre la perception et la réalité de cette discipline. ‘On a vraiment cette vision très très décorrélée tu vois très segmenté et par étape. Ouais. c’est ça qui est assez problématique.’ Cette segmentation est notre pire ennemie. Elle nous pousse à optimiser des métriques isolées, comme le coût par lead, en perdant de vue l’essentiel : la création de valeur sur l’ensemble du cycle de vie client. Dans cet article, nous allons explorer ensemble cette vision holistique. Nous verrons pourquoi la conception européenne du growth, très centrée sur l’acquisition, est une impasse. Nous plongerons dans le concept révolutionnaire des ‘Growth Loops’, ces boucles de croissance qui transforment vos utilisateurs en votre principal canal d’acquisition. Enfin, nous détaillerons les piliers fondamentaux sur lesquels repose une entreprise qui grandit de façon saine et équilibrée, à l’image d’un organisme vivant. Préparez-vous à changer de perspective.
Redéfinir le Growth Marketing : Sortir du carcan de l’acquisition
Pour bien comprendre où nous allons, il faut d’abord savoir d’où nous partons. Et le point de départ, pour beaucoup d’entreprises en France et en Europe, est une définition tronquée du Growth Marketing. Il y a une sorte de schisme, une divergence de vision fondamentale avec l’approche américaine, qui est beaucoup plus intégrée au produit. Comme je l’ai souvent observé : ‘Tu vas avoir la vision ou très américaine et très produit ce qu’on va appeler low touch […] Et tu vas avoir la conception on va dire européenne […] qui va être très porté sur l’acquisition. et où en gros bah un growth en France c’est un trafic manager.’ Cette focalisation quasi-exclusive sur l’acquisition est, pour le dire franchement, ‘très très très limitant et très débilitant’. Pourquoi ? Parce qu’elle ignore 80% du problème. Se concentrer uniquement sur le nombre de leads entrants, c’est comme essayer de remplir une baignoire percée en ouvrant le robinet plus fort. C’est épuisant, coûteux, et au final, inefficace. Vous pouvez avoir le meilleur ‘traffic manager’ du monde, si votre produit n’active pas les utilisateurs, si votre expérience ne les retient pas, et si vos clients ne sont pas assez satisfaits pour vous recommander, vous êtes condamné à payer toujours plus cher pour une croissance qui stagne. C’est l’oubli des autres étapes cruciales du fameux framework AARRR : Activation, Rétention, Referral, Revenu. Le vrai growth s’intéresse à l’ensemble de la chaîne de valeur. Il ne se demande pas seulement ‘comment attirer un visiteur ?’, mais ‘comment transformer ce visiteur en un ambassadeur fanatique de ma marque ?’.
Le Growth comme état d’esprit : La méthode avant les outils
Alors, si le growth n’est pas qu’une affaire d’acquisition, qu’est-ce que c’est ? C’est avant tout un état d’esprit, une méthodologie. Pour moi, le rôle du growth dans une entreprise se décline en trois aspects fondamentaux. Premièrement, c’est un aspect méthodologique. ‘Le rôle du growth c’est quoi ? C’est d’amener cette approche expérimentale scientifique bah data driven où l’objectif ça va être de multiplier les expérimentations.’ Il s’agit d’instaurer une culture du test permanent. On pose des hypothèses, on les teste de manière rigoureuse sur de petits échantillons, on mesure les résultats, et on décide de généraliser ce qui fonctionne ou d’abandonner ce qui échoue. Et ces expérimentations ne se limitent pas au marketing : elles peuvent concerner le produit, le discours commercial, le processus d’onboarding, etc. Deuxièmement, il y a un aspect tech et ‘engineering’. Il s’agit d’automatiser tout ce qui peut l’être pour libérer du temps humain à forte valeur ajoutée et d’optimiser l’existant. C’est la construction de systèmes scalables. Troisièmement, et seulement ensuite, il y a un aspect d’accélération des leviers de croissance. Cela consiste à identifier les métriques qui comptent vraiment pour la croissance de la boîte (les ‘North Star Metrics’), à modéliser leur impact, et à coordonner les efforts de toutes les équipes pour les faire bouger. On passe d’une logique de silos à une logique de mission commune. En somme, le growth marketeur n’est pas un simple exécutant de campagnes, c’est un chef d’orchestre qui s’assure que toutes les parties de l’entreprise jouent la même partition : celle de la croissance durable.
Les Growth Loops : Le véritable moteur de la croissance organique
L’un des concepts les plus puissants et les plus mal compris, qui découle directement de cette vision holistique, est celui des boucles de croissance, ou ‘Growth Loops’. C’est un changement de paradigme complet par rapport au modèle traditionnel du tunnel de conversion. Le tunnel est linéaire : on met des gens en haut, et il en sort quelques-uns en bas. C’est un modèle qui s’épuise. Une Growth Loop, c’est un système circulaire et auto-renforçant. Comme je le définis : ‘une growth loop, c’est une boucle qui va tourner en continue et qui va faire que dès qu’un nouvel utilisateur va arriver de façon organique les actions qu’il va réaliser avec ton produit ou avec ton service vont de façon la plus systématique possible générer un nouvel utilisateur.’ L’output d’un cycle devient l’input du suivant. Chaque nouvel utilisateur ne représente pas seulement une victoire ponctuelle, il devient un agent de votre croissance future. C’est ainsi que des entreprises comme Dropbox, Slack ou Pinterest ont connu des croissances explosives. Elles n’ont pas simplement optimisé leur tunnel, elles ont bâti des mécaniques où le produit lui-même générait de nouveaux utilisateurs. Penser en termes de boucles plutôt que de tunnels vous force à considérer l’ensemble de l’expérience client et à chercher des points de levier bien au-delà de la simple acquisition.
Des exemples concrets de boucles de croissance à implémenter
Les ‘Growth Loops’ peuvent prendre de nombreuses formes, des plus simples aux plus complexes. L’important est d’identifier celles qui sont pertinentes pour votre modèle économique. Prenons quelques exemples concrets. La plus connue est la boucle virale par parrainage : un utilisateur A invite un utilisateur B et les deux reçoivent une récompense. C’est le modèle de Dropbox ou d’Uber. Mais il en existe bien d’autres. J’ai pris l’exemple d’un outil de streaming, StreamYard : ‘sur la version gratuite que j’utilise pas mais voilà. tu vas avoir le logo ou à droite pendant tes streams. bah ça c’est un exemple tout bête d’une growth loop.’ C’est une boucle de croissance par le produit (‘product-led’). L’utilisation même du produit en fait la promotion. Chaque stream devient une publicité gratuite pour StreamYard. Pensez à Calendly, dont chaque invitation envoyée fait la promotion de l’outil, ou à la mention ‘Powered by Webflow’ sur les sites créés avec la plateforme. Il y a aussi les boucles de contenu : un excellent article de blog attire du trafic via le SEO. Ce trafic s’inscrit à une newsletter. Les abonnés partagent l’article, créant des signaux sociaux et des backlinks qui renforcent le SEO, ce qui attire encore plus de trafic. Le contenu génère sa propre distribution. Le rôle du growth est précisément d’identifier ces opportunités de boucles, de les construire et de les optimiser pour ‘que la croissance soit le plus organique possible’. Cela demande un regard d’ensemble, car ces boucles sont ‘corrélées à un travail sur le produit, […] sur la satisfaction et l’expérience utilisateur’.
Les Piliers d’une Croissance Saine : Bâtir sur des fondations solides
Les tactiques et les boucles de croissance, aussi puissantes soient-elles, ne sont que la partie visible de l’iceberg. Pour qu’une croissance soit durable, elle doit reposer sur des fondations solides et se développer de manière harmonieuse. Chez Scalezia, nous avons modélisé cette croissance autour de cinq piliers interconnectés : le Marketing, la Vente, le Produit, le Growth et le Système. L’erreur que commettent de nombreuses entreprises est de surinvestir sur un pilier au détriment des autres. J’aime utiliser la métaphore de l’arbre : ‘ta boîte elle doit grossir de façon homogène […] parce que bah si si tu as un déséquilibre à un moment donné et ben soit la branche pète, soit c’est tout l’arbre qui s’effondre.’ Avoir une force de vente incroyable mais un produit médiocre est une recette pour le désastre. Avoir un marketing de génie mais une incapacité à convertir les leads en clients est tout aussi vain. La clé est l’équilibre et la synergie entre ces différents piliers, qui sont tous irrigués par un élément central : la donnée. Commençons par le pilier qui est souvent le point de départ de toute réflexion : le marketing.
Pilier 1 – Le Marketing : Bien plus que de la simple distribution
Le marketing, dans notre vision, est un travail profondément entrepreneurial. Il ne se résume pas à acheter des mots-clés sur Google ou à poster sur les réseaux sociaux. C’est la pierre angulaire de votre stratégie. Il repose lui-même sur quatre points cardinaux. Premièrement, le Positionnement. Il s’agit de définir avec une clarté absolue sur quel marché vous opérez, pour quelle audience, et dans quelle catégorie vous vous inscrivez. Et si aucune catégorie existante ne vous convient, créez la vôtre ! ‘Moi je suis assez fan de ce concept là […] je pense vraiment qu’on peut créer une catégorie parce que avant avant tout une catégorie c’est quelque chose de très mental, tu vois, très psychologique.’ C’est ce qu’a fait HubSpot avec l’Inbound Marketing. Deuxièmement, la Brand (la marque). C’est sans doute l’élément le plus sous-estimé et pourtant le plus crucial. Comme le dit Jeff Bezos, c’est ‘ce que les gens disent de toi quand tu n’es pas dans la pièce’. C’est le travail sur votre mission, votre vision, vos valeurs, votre voix. C’est ce qui vous rend unique et mémorable. Troisièmement, la Distribution. C’est le bras armé de votre positionnement et de votre marque. C’est ici que l’on retrouve les canaux d’acquisition, le contenu, le SEO. Mais ils ne sont rien sans les deux premiers points. Finalement, tout cela est nourri par le quatrième point : une recherche et une étude de marché constantes. Pas des études de marché à l’ancienne, mais une écoute active et permanente des signaux faibles : les retours des commerciaux, les tickets du support client, l’analyse des données de comportement sur votre site. C’est cette boucle de feedback qui permet à votre marketing de rester pertinent et de s’adapter en permanence.
Pilier 2 – Le Produit : L’épicentre de la valeur et de la rétention
Le deuxième pilier, intimement lié au premier, est le Produit (ou le service, la logique est la même). Votre produit est la matérialisation de la promesse faite par votre marketing. Si le marketing attire, le produit doit délivrer. Ici, l’idée est d’adopter une méthodologie de ‘Product Management’ qui vise une amélioration continue de l’expérience client. Ce travail se fait sur deux axes. Le premier est d’optimiser l’existant. Comment rendre l’expérience plus simple, plus efficace, plus agréable ? L’objectif est clair : augmenter la satisfaction pour augmenter la rétention. Et comme nous le verrons, la rétention est la mère de toutes les croissances. Chaque point de friction en moins dans votre produit est un pas de plus vers une meilleure rétention et, par conséquent, plus de ‘referral’. On retrouve nos boucles de croissance. Le deuxième axe est de développer l’existant. Il s’agit d’identifier de nouvelles opportunités pour apporter encore plus de valeur à vos clients, que ce soit par de nouvelles fonctionnalités ou de nouveaux services annexes. Par exemple, ‘tu fais un service tu as un service qui va qui va optimiser des campagnes Facebook Ads. Bon bah tu vas réfléchir à un service qui va qui va former tes clients à faire de bonnes créas.’ Cette approche permet non seulement d’augmenter la valeur perçue, mais aussi d’augmenter la LifeTime Value (LTV) de chaque client, rendant votre modèle économique plus robuste et vous permettant d’investir davantage dans l’acquisition.
Awareness & Rétention : Les deux super-pouvoirs de la croissance long-terme
Si je devais résumer toute la philosophie du growth en deux concepts, ce seraient l’Awareness (la notoriété de votre marque) et la Rétention. Ce sont les deux multiplicateurs de performance. Toutes vos autres actions – acquisition payante, SEO, prospection – verront leur efficacité décuplée si vous excellez sur ces deux points. C’est pour cette raison que j’ai tendance à ajouter un ‘A’ pour Awareness avant le framework AARRR. ‘Pour moi aujourd’hui les deux leviers les plus puissants et les plus fondamentaux, ça va être ton awareness […] et le deuxième, ça va être la rétention.’ L’Awareness, c’est l’objectif d’occuper une place de choix dans l’esprit de votre audience, de devenir ‘top of mind’. C’est faire en sorte que lorsqu’une personne a un besoin que vous pouvez combler, votre nom soit le premier qui lui vienne à l’esprit. Cet actif mental est un avantage concurrentiel phénoménal. Il réduit drastiquement vos coûts d’acquisition car les gens viennent à vous naturellement, sans que vous ayez besoin de les bombarder de publicités.
La Rétention, quant à elle, est le moteur de la rentabilité et de la croissance organique. Sa logique est implacable et forme une boucle vertueuse magnifique. Une bonne rétention signifie que vos clients sont satisfaits. Des clients satisfaits restent plus longtemps et dépensent plus (augmentation de la LTV). Des clients satisfaits parlent de vous autour d’eux (augmentation du ‘referral’). L’augmentation du ‘referral’ conduit à une acquisition organique de nouveaux clients, qui, s’ils sont bien servis, seront à leur tour satisfaits et vous recommanderont. ‘Et donc au final tout s’imbrique.’ Se concentrer sur la rétention, ce n’est pas juste ‘garder ses clients’, c’est construire le système d’acquisition le plus puissant et le plus rentable qui soit. C’est pourquoi une entreprise qui mesure et optimise obsessionnellement sa rétention se donne les moyens d’une croissance exponentielle.
Le Client qui n’achètera jamais : Votre meilleur ambassadeur ?
Dans cette quête d’awareness et de rétention, il existe une catégorie de personnes souvent négligée, voire méprisée par les approches purement transactionnelles : ceux qui consomment votre contenu gratuit mais n’achèteront probablement jamais rien. C’est une erreur colossale de les ignorer. En réalité, ils peuvent devenir vos plus précieux alliés. C’est une idée contre-intuitive mais que j’ai vérifiée maintes et maintes fois : ‘ceux qui ne te t’achèteront jamais rien. Ah Mais qui par contre vont te générer un réfrole de malade mental.’ Comment est-ce possible ? Grâce au principe de réciprocité. En offrant une valeur immense, sans rien demander en retour, vous créez une dette psychologique positive. Ces personnes, même si elles ne sont pas vos clientes, deviennent des fans. Elles sont tellement reconnaissantes pour la valeur que vous leur avez apportée qu’elles se transforment en une armée d’ambassadeurs. Elles recommandent votre entreprise, partagent votre contenu, parlent de vous dans leurs réseaux. ‘Franchement tu imagines même pas le nombre de le nombre d’opportunités qui nous viennent de gens qui on le sait ne nous ont jamais rien acheté, ne nous achèteront jamais rien.’ Si on devait calculer la LTV de ces ‘non-clients’, elle serait ‘juste démentielle’. C’est la preuve ultime que le branding et la création de valeur ne sont pas des dépenses futiles, mais l’un des investissements les plus rentables que vous puissiez faire.
Conclusion : Cultivez votre croissance comme un organisme vivant
Au terme de cette exploration, j’espère que le portrait du Growth Marketing qui se dessine est bien différent de celui que l’on voit habituellement. Loin d’être une collection de ‘hacks’ éphémères, c’est une discipline stratégique, une philosophie d’entreprise qui place le client et la donnée au cœur de toutes les décisions. C’est l’art de briser les silos pour faire collaborer marketing, produit et vente vers un objectif commun. Nous avons vu que la vision limitée à l’acquisition est une impasse. Que le véritable pouvoir réside dans la construction de ‘Growth Loops’, ces moteurs de croissance organique qui transforment vos utilisateurs en votre meilleur canal d’acquisition. Nous avons compris que tout cela doit reposer sur des piliers solides – un marketing stratégique, un produit centré sur l’expérience client – et être amplifié par les deux super-pouvoirs que sont l’Awareness et la Rétention. L’appel à l’action que je vous lance aujourd’hui n’est pas d’essayer la dernière tactique à la mode, mais de prendre du recul. Regardez votre entreprise non pas comme une machine à produire des leads, mais comme un organisme vivant. Est-ce que toutes ses parties grandissent de manière harmonieuse ? Avez-vous identifié les boucles de rétroaction positives qui peuvent alimenter sa croissance ? Cultivez-vous votre marque et la satisfaction de vos clients avec autant de soin que vos campagnes publicitaires ? Le chemin vers une croissance durable n’est pas un sprint, c’est un marathon. C’est la culture patiente et méthodique d’un système résilient qui, une fois en place, devient une force inarrêtable.
Foire Aux Questions (FAQ) sur le Growth Marketing
Quelle est la principale différence entre le growth marketing et le marketing digital traditionnel ?
La différence fondamentale réside dans le périmètre et la méthodologie. Le marketing digital traditionnel se concentre souvent sur le haut du tunnel de conversion : notoriété et acquisition. Le Growth Marketing, lui, s’intéresse à l’intégralité du cycle de vie client, du premier contact (Awareness) jusqu’à la recommandation (Referral). Sa méthodologie est intrinsèquement scientifique et itérative, basée sur des cycles rapides d’expérimentation (hypothèse, test, mesure, apprentissage) pour identifier les leviers de croissance les plus efficaces sur n’importe quelle partie du parcours client, que ce soit le marketing, le produit ou la vente.
‘Pour moi le growth c’est une composante, c’est un des cinq piliers élémentaires […] Le rôle du growth dans une boîte ça va être non seulement un aspect premièrement un aspect méthodologique. Donc le rôle du growth c’est quoi ? C’est d’amener cette approche expérimentale scientifique bah data driven.’
Qu’est-ce qu’une ‘growth loop’ et pourquoi est-ce plus efficace qu’un tunnel de vente ?
Une ‘growth loop’ (ou boucle de croissance) est un système où les actions d’un utilisateur existant génèrent directement de nouveaux utilisateurs. Contrairement au tunnel de vente qui est linéaire et nécessite un apport constant de trafic payant pour fonctionner, une boucle est un système auto-alimenté qui crée une croissance composée et organique. C’est plus efficace car chaque nouvel utilisateur contribue à en acquérir d’autres, réduisant ainsi la dépendance à l’acquisition payante et diminuant le coût d’acquisition moyen au fil du temps. Le système devient son propre moteur de croissance.
‘Une growth loop, c’est une boucle qui va tourner en continue et et qui va qui va faire que dès que tu vas amener un nouvel dès qu’un nouvel utilisateur va arriver de façon organique les actions qu’il va réaliser avec ton produit ou avec ton service vont de façon la façon la plus systématique possible générer un nouvel un nouvel utilisateur.’
Comment le branding peut-il être un levier de croissance concret pour mon entreprise ?
Le branding, ou la construction d’une marque forte (Awareness), est un levier de croissance majeur car il crée un avantage concurrentiel durable. Concrètement, une marque forte vous rend ‘top of mind’ : les clients pensent à vous en premier lorsqu’ils ont un besoin. Cela réduit vos coûts d’acquisition car les clients viennent à vous directement. De plus, une marque forte permet de justifier des prix plus élevés et de vous extraire de la guerre des prix. C’est un actif qui n’est pas ‘commoditisable’ : vos concurrents peuvent copier vos fonctionnalités, mais pas la relation de confiance et l’image que vous avez construite dans l’esprit de vos clients.
‘Le branding, c’est vraiment le différenciant le plus fort. Et en plus c’est ce qui te permet de t’émanciper de l’intensité concurrentielle parce que […] si tu te crées ta brain en fait tu deviens évident aux yeux de ton audience et en fait tu te crées ton propre monopole.’
Pourquoi la rétention client est-elle considérée comme plus importante que l’acquisition ?
La rétention est cruciale car elle est le moteur de la rentabilité et de la croissance organique. Une bonne rétention signifie que vos clients sont satisfaits, ce qui entraîne plusieurs effets vertueux : ils restent plus longtemps et dépensent plus (augmentation de la LTV), et ils sont plus susceptibles de vous recommander à leur réseau (augmentation du ‘referral’). Cette acquisition par le bouche-à-oreille est la plus qualitative et la moins chère. En somme, se concentrer sur la rétention permet de construire une base de revenus stable tout en alimentant un puissant moteur d’acquisition organique. C’est un investissement qui se compose dans le temps.
‘Rétention égale, c’est c’est tout simple tu vois. rétention ça signifie quoi ? Ça signifie satisfaction client. Satisfaction client, ça signifie augmentation des revenus […] Et satisfaction client, c’est corrélé à un référole qui augmente. Donc c’est corrélé à une acquisition qui augmente. Et donc au final tout s’imbrique.’
Quel est le rôle exact d’un ‘growth marketeur’ ? Ce n’est donc pas un simple ‘traffic manager’ ?
Non, absolument pas. Réduire un growth marketeur à un rôle de ‘traffic manager’ est la vision la plus limitante qui soit. Le rôle d’un vrai ‘growth’ est beaucoup plus stratégique et transverse. Il est le garant de la méthodologie d’expérimentation dans toute l’entreprise. Il travaille à l’intersection du marketing, du produit, de la data et de la tech pour identifier et accélérer les leviers de croissance sur tout le parcours client. Il ne se contente pas de générer du trafic, il modélise la croissance, optimise l’activation, la rétention, la monétisation et la recommandation en coordonnant les efforts de différentes équipes.
‘Un growth en France c’est un trafic manager, tu vois son rôle c’est de générer du lead […] et ça en fait pour moi c’est très très très limitant et c’est très débilitant en fait parce que c’est oublié bah c’est oublié déjà tous les autres leviers.’
Comment puis-je commencer à appliquer une méthodologie growth si je suis seul ou dans une petite équipe ?
Le Growth Marketing est avant tout un état d’esprit, pas une question de taille d’équipe. Commencez simple. D’abord, parlez à vos clients et comprenez en profondeur leur parcours. Ensuite, identifiez UNE seule métrique clé que vous voulez améliorer (ex: le taux d’activation des nouveaux inscrits). Posez une hypothèse simple (ex: ‘Si je simplifie mon email de bienvenue, plus de gens se connecteront’). Mettez en place un test simple pour la vérifier (A/B test sur l’email). Mesurez le résultat. Qu’il soit positif ou négatif, vous aurez appris quelque chose. Documentez cet apprentissage et passez à l’expérimentation suivante. L’important est d’instaurer ce cycle ‘hypothèse-test-mesure-apprentissage’ de façon régulière.
‘C’est vraiment un état d’esprit et une méthodologie qui qui fait toute la différence […] on va tester un maximum de trucs de façon méthodique et on va on va mesurer et on va scaler ce qui marche.’
Le growth marketing est-il applicable aux entreprises de services ou seulement aux produits tech (SaaS) ?
Le Growth Marketing est totalement applicable aux entreprises de services, et c’est même un formidable levier. Les principes restent les mêmes : comprendre le cycle de vie client, expérimenter pour l’améliorer, et construire des boucles de croissance. Dans le service, les boucles de ‘referral’ sont extrêmement puissantes. Un client satisfait de votre prestation devient un ambassadeur. Comment systématiser la demande de témoignages ? Comment transformer une étude de cas en un outil pour vos commerciaux ? Comment optimiser l’onboarding d’un client pour maximiser sa satisfaction et donc sa propension à vous recommander ? Toutes ces questions relèvent d’une démarche growth.
‘Dans à mon avis à la fois dans le service, tu peux aussi trouver plein de growth loops différentes et donc si je comprends bien, c’est le rôle du growth manager […] d’identifier des nouvelles growth loops à mettre en place dans son entreprise pour avoir la croissance organique.’
Faut-il choisir entre une stratégie de branding (long terme) et une stratégie de réponse directe (court terme) ?
Non, il ne faut absolument pas choisir. C’est une fausse dichotomie. Les deux stratégies sont complémentaires et se nourrissent mutuellement. La réponse directe (publicité, acquisition) génère des résultats à court terme et permet de financer la croissance. Le branding, lui, construit un actif à long terme, rendant toutes vos actions de réponse directe plus efficaces et moins chères au fil du temps. Une bonne marque augmente les taux de clics, les taux de conversion et la confiance. L’erreur est de ne faire que de la réponse directe, car on devient dépendant de l’achat média, ou de ne faire que du branding sans chercher à convertir, car on risque de manquer de trésorerie. L’équilibre est la clé.
‘Il y a deux grands types de distribution. Tu as la distribution de branding […] et après tu as toute la distribution qu’on appelle réponse direct […] et en fait les deux, tu vois le truc c’est que les deux se nourrissent les l’une et l’autre et et elles sont pas mutuellement exclusive.’




