Le futur des réseaux sociaux : Plongée dans un écosystème en perpétuelle mutation
Le monde digital ressemble de plus en plus à un océan agité par des vagues incessantes de nouvelles tendances. Chaque jour, une nouvelle fonctionnalité, un nouvel algorithme, un nouveau format. Hier, nous parlions de photos léchées sur Instagram ; aujourd’hui, tout ne semble tourner qu’autour de vidéos courtes et ultra-dynamiques. C’est ce que j’appelle la ‘TikTok-isation’ du web. On le voit partout : Instagram avec ses Reels, YouTube avec ses Shorts, et même Facebook qui tente de rattraper son retard. On a l’impression que toutes les plateformes finissent par se ressembler, adoptant les mêmes codes pour capter une ressource de plus en plus rare : notre attention. Cette course effrénée soulève une question fondamentale pour quiconque utilise ces outils pour son business : où allons-nous ? Quel est le véritable futur des réseaux sociaux ?
Je suis Jonathan Noble, et cette question est au cœur de mon quotidien. En tant que co-fondateur et CEO de Swello, un outil français de gestion des réseaux sociaux, je passe mes journées à analyser ces évolutions, à discuter avec les plateformes et à aider des dizaines de milliers d’utilisateurs à naviguer dans cet univers complexe. Mon aventure a commencé très jeune, avec un simple besoin personnel, et s’est transformée en une entreprise qui observe de l’intérieur les transformations du social media. C’est pourquoi Danilo Duchesne m’a invité sur son podcast, ‘Le Rendez-vous Marketing’, pour décrypter ensemble ces changements majeurs, notamment ceux survenus depuis la crise du Covid-19. Dans cet article, je souhaite partager avec vous non seulement mon analyse, mais aussi les clés pour comprendre comment adapter votre stratégie de contenu et ne plus subir ces changements, mais au contraire, les anticiper. Nous verrons comment la perception du community management a été bouleversée, pourquoi le ‘snack content’ a tout dévoré sur son passage, et quels sont les formats qui vous donneront encore une visibilité organique aujourd’hui.
De projet d’étudiant à CEO de Swello : la genèse d’une passion pour le social media
Avant de plonger dans l’analyse des tendances, permettez-moi de vous raconter d’où je parle. Mon histoire avec les réseaux sociaux n’a pas commencé dans une salle de réunion, mais dans ma chambre d’adolescent. À 15 ans, j’étais passionné de high-tech et je tenais un blog où je parlais des derniers iPhones. Pour le promouvoir, j’utilisais Twitter, et j’ai vite remarqué quelque chose de simple mais crucial. Comme je le disais à Danilo : ‘j’ai remarqué qu’en fait en journée mes tweets avaient beaucoup plus d’impact qu’en soirée’. Le problème, c’est qu’en journée, j’étais au lycée. J’ai donc cherché un outil pour programmer mes tweets à l’avance, et à ma grande surprise, ça n’existait pas. C’est ce besoin très personnel qui a été l’étincelle.
Plutôt que d’attendre, j’ai décidé de créer la solution. Après avoir lancé un appel sur Twitter, un développeur m’a proposé un bout de code. J’ai mis un design simple dessus et j’ai lancé ce qu’on appelle un MVP (Minimum Viable Product). Au départ, l’ambition était modeste : ‘c’était vraiment un projet, un projet pour justement que ça soit cool sur mon CV’. Mais le besoin était bien réel. Très vite, des utilisateurs inattendus comme le journal L’Équipe ont commencé à se servir de mon petit outil. C’est là que j’ai compris que je tenais quelque chose. Pendant des années, le projet a grandi en parallèle de mes études, atteignant 20 000 utilisateurs en gratuit. Le vrai tournant est arrivé à la fin de mon DUT. Le choix était cornélien : continuer mes études ou transformer ce projet en une véritable entreprise ? Tout mon entourage m’a poussé à tenter l’aventure. ‘Tout le monde m’a dit non non mais tu as 20 ans au pire des cas, tu reprends les cours l’année prochaine, il n’y a pas de souci, on te soutient à 100 %’. C’est ce soutien qui m’a donné la confiance nécessaire. Le destin a bien fait les choses, car le jour même de cette décision, mon futur associé, Thibault, m’a contacté pour m’aider. Les deux semaines d’aide prévues se sont transformées en six ans de collaboration.
De là, tout s’est accéléré : passage à un modèle payant, levée de fonds, recrutement, et même un appel d’offre interministériel qui nous a permis d’équiper l’État français. Aujourd’hui, Swello est une équipe de plus de 10 personnes basées à Toulon, et nous continuons de grandir. Mon rôle de CEO a évolué chaque jour, passant de ‘l’homme à tout faire’ qui s’occupait du design et de l’intégration, à un rôle de manager, de visionnaire, et même de ‘Chief Crêpes Officer’ pour chouchouter l’équipe. Cette expérience m’a donné une perspective unique : celle d’un entrepreneur qui a dû s’adapter en permanence, tout comme les plateformes que nous aidons nos clients à maîtriser. C’est cette vision, forgée au contact de la réalité du terrain et des API des réseaux sociaux, que je veux partager ici.
Ce parcours, de la simple idée à la gestion d’une entreprise SaaS, m’a appris une leçon fondamentale : les outils les plus pertinents naissent souvent d’un problème réel et d’une écoute attentive des utilisateurs. C’est exactement la même logique qui régit le futur des réseaux sociaux. Les plateformes qui réussissent sont celles qui répondent le mieux aux besoins changeants de leur communauté. Et le plus grand changement de ces dernières années a sans conteste été provoqué par la crise sanitaire.
Le grand basculement : comment le Covid-19 a redéfini les règles du jeu social media
La période du Covid-19 et des confinements a agi comme un puissant accélérateur de tendances pour les réseaux sociaux. Mais avant de parler des formats et des usages, il y a eu un changement de perception encore plus fondamental, notamment dans le monde de l’entreprise. Avant 2020, j’entendais encore trop souvent des remarques dévalorisantes sur le métier de Community Manager. On me disait : ‘Ah bah d’accord, community manager c’est un métier facile, c’est un métier pour les stagiaires’. Cette vision était non seulement réductrice, mais elle ignorait complètement la complexité et la valeur stratégique de ce rôle. Le confinement a tout changé.
Lorsque tout s’est arrêté, que les magasins ont fermé et que les contacts physiques ont été rompus, il ne nous restait qu’un seul canal pour communiquer, pour garder le lien avec nos clients, nos communautés, nos proches. Et ce canal, c’était les réseaux sociaux. Chez Swello, nous l’avons vécu de manière très directe. Les trois premiers mois du confinement, notre chiffre d’affaires a chuté. Les entreprises coupaient dans les budgets, et le marketing était souvent en première ligne. Mais très vite, la tendance s’est inversée de façon spectaculaire. Dès le quatrième mois, notre activité a explosé, bien au-delà des niveaux d’avant-crise. Pourquoi ? Parce que les entreprises ont compris une chose essentielle : ‘on s’est rendu compte que les réseaux sociaux, c’était le seul lien qui nous restait’. Ce qui était considéré comme un budget accessoire est soudain devenu une ligne de survie. C’est ce moment précis qui a marqué un avant et un après pour la reconnaissance du community management.
La revalorisation du Community Manager : du ‘stagiaire’ au pilier stratégique
Du jour au lendemain, le Community Manager n’était plus seulement celui qui publiait de jolies photos. Il est devenu la voix de l’entreprise, le gestionnaire de crise, le service client de première ligne et le garant du lien social avec la communauté. Son rôle a pris une dimension stratégique évidente. Il ne s’agissait plus de ‘faire joli’, mais de rassurer, d’informer, d’adapter le message en temps réel et de maintenir une relation de confiance dans une période d’incertitude totale. Les marques qui ont compris cela et qui ont investi dans leur présence en ligne ont non seulement survécu, mais elles ont renforcé leur capital sympathie et la loyauté de leurs clients. Celles qui ont considéré les réseaux sociaux comme un simple canal de vente à sens unique ont vu leur communauté se détourner. Cette crise a donc prouvé par A+B que la gestion de communauté est un investissement rentable et indispensable, un véritable pilier de la résilience d’une entreprise moderne.
L’accélération des usages : plus de temps, plus de création, plus d’authenticité
Du côté des utilisateurs, le confinement a aussi provoqué une mutation profonde. Avec plus de temps disponible, la consommation de contenu a explosé. Mais plus intéressant encore, la création de contenu s’est démocratisée comme jamais auparavant. Enfermés chez nous, nous avons cherché des moyens de nous exprimer, de partager notre quotidien, nos passions, nos compétences. C’est là que des plateformes comme TikTok ont connu une croissance fulgurante. Pourquoi ? Parce qu’elles ont abaissé la barrière à l’entrée de la création. Comme je l’expliquais, sur TikTok, ‘c’est très simple en fait de se filmer, de prendre un moment et le publier tout de suite sans montage sans rien’. Cette simplicité a favorisé une nouvelle valeur cardinale : l’authenticité. Fini le perfectionnisme à outrance, place au contenu brut, spontané, humain. Cette période a ainsi vu l’émergence de milliers de nouveaux créateurs et a renforcé une tendance de fond : les utilisateurs sont en quête de connexions réelles, pas de vitrines publicitaires parfaites.
Ce bouleversement a jeté les bases d’une nouvelle ère pour le contenu en ligne. La revalorisation du lien social et la quête d’authenticité ont créé un terrain fertile pour un format qui allait tout balayer sur son passage : le ‘snack content’.
L’ère du ‘Snack Content’ : pourquoi la vidéo courte a tout dévoré
Si la crise sanitaire a changé notre rapport aux réseaux sociaux, elle a surtout couronné un roi incontesté : le ‘snack content’. Ce terme désigne les contenus très courts, faciles et rapides à consommer, comme une collation entre deux activités. La vidéo verticale de moins de 60 secondes en est l’incarnation parfaite. Ce format n’est pas né en 2020, mais son adoption a explosé à ce moment-là. Pourquoi un tel succès ? La réponse est presque scientifique. Comme je l’ai mentionné dans le podcast, ce format ‘répond à un besoin humain, c’est-à-dire le manque d’attention qu’on a’. Dans un monde saturé d’informations, notre capacité de concentration diminue. Le snack content offre une gratification instantanée. Si une vidéo ne nous plaît pas, un simple glissement de doigt nous en propose une autre. C’est un flux infini de micro-divertissements parfaitement adapté à nos cerveaux modernes.
La plateforme qui a compris et maîtrisé cette psychologie avant toutes les autres, c’est bien sûr TikTok. Elle a construit tout son algorithme autour de cette idée, devenant une machine incroyablement efficace pour nous servir exactement ce que nous voulons voir, avant même que nous le sachions. Son succès a été si foudroyant qu’il a forcé tous les géants du secteur à réagir, de peur de devenir obsolètes. C’est ainsi qu’est née la grande course à l’imitation, redessinant le paysage des réseaux sociaux que nous connaissons.
TikTok : bien plus que des danses pour adolescents
L’un des plus grands freins à l’adoption de TikTok par les entreprises a longtemps été un cliché tenace : ‘c’est un réseau pour les jeunes qui font des danses’. Si c’était peut-être vrai à ses tout débuts, cette vision est aujourd’hui complètement dépassée. Le confinement a agi comme un catalyseur, attirant des millions de nouveaux utilisateurs de toutes les tranches d’âge. Le chiffre que j’ai partagé est sans appel : aujourd’hui, ‘il y a beaucoup plus de personnes de plus de 25 ans sur TikTok que de moins de 25 ans’. C’est une information capitale pour les marques. Votre cible est très probablement sur TikTok. De plus, le contenu s’est incroyablement diversifié. On y trouve de tout : de la cuisine, des astuces bricolage, des conseils financiers, de la vulgarisation scientifique, de la peinture… Une autre particularité de TikTok, c’est son ratio créateurs/consommateurs. Contrairement à une plateforme comme YouTube où il y a une majorité de spectateurs pour une minorité de créateurs, sur TikTok, la balance est beaucoup plus équilibrée. La création y est si accessible que beaucoup d’utilisateurs deviennent eux-mêmes créateurs, ce qui nourrit une créativité et une diversité de contenus sans précédent.
La course à l’imitation : Reels, Shorts et la ‘TikTok-isation’ des plateformes
Face à ce raz-de-marée, les autres plateformes n’ont eu d’autre choix que de s’adapter ou de mourir. Instagram a lancé les Reels en 2020, YouTube a suivi avec les Shorts. Leur stratégie est claire : copier le format qui fonctionne pour garder les utilisateurs captifs. Comme le soulignait Danilo, ‘le vrai enjeu pour les plateformes sociales, c’est de vous garder le plus longtemps possible sur les plateformes parce que bah c’est comme ça qu’elles gagnent de l’argent’. En intégrant un clone de TikTok, elles espèrent empêcher leurs utilisateurs d’aller voir ailleurs. Mais cette stratégie n’est pas sans conséquences. Elle pose une question de fond : en voulant toutes ressembler à TikTok, les plateformes ne risquent-elles pas de perdre leur âme et ce qui faisait leur spécificité ? Instagram, à l’origine le réseau de la belle photo, pousse désormais la vidéo à outrance, au grand dam de ses utilisateurs historiques. Ce phénomène de ‘TikTok-isation’ a uniformisé l’expérience utilisateur, mais a aussi ouvert la porte à une certaine lassitude et à une crise d’identité pour ces géants du web.
Cette domination de la vidéo courte et du ‘snackable’ ne doit cependant pas éclipser une autre tendance de fond, plus discrète mais tout aussi puissante, qui a émergé dans le sillage de la crise : la quête d’une interaction plus profonde et plus humaine, notamment à travers la voix.
Au-delà de l’image : le retour en force de l’audio et de l’interaction directe
Alors que la vidéo courte captait toute la lumière, une autre révolution, plus silencieuse, se préparait : celle de l’audio social. Pendant les périodes de couvre-feu, où la ‘Zoom fatigue’ commençait à se faire sentir, une application a connu une ascension fulgurante : Clubhouse. Son concept était simple : des salons de discussion audio en direct où n’importe qui pouvait écouter et même participer. Ce succès a prouvé qu’il y avait une véritable appétence pour des formats plus authentiques, moins scénarisés et plus interactifs. L’audio offre une intimité et une proximité que la vidéo, souvent très travaillée, ne permet pas toujours. C’est une forme de communication plus brute, plus directe, qui favorise la conversation plutôt que la diffusion.
L’engouement pour Clubhouse a été de courte durée, mais son héritage est immense. Il a montré la voie et, comme pour TikTok, les autres plateformes n’ont pas tardé à s’emparer de l’idée. C’est un exemple parfait de la dynamique actuelle du social media : une innovation émerge sur une nouvelle plateforme, et si elle rencontre son public, elle est rapidement intégrée par les acteurs établis. Ce qui est intéressant, c’est que cette tendance ne s’est pas limitée aux plateformes grand public ; elle a rapidement trouvé un écho dans le monde professionnel, notamment sur LinkedIn.
De Clubhouse à LinkedIn Spaces : l’audio social s’installe durablement
Le succès de Clubhouse a rapidement inspiré les géants du secteur. Comme je l’expliquais, ‘ils ont quand même piqué l’idée et du coup bah là il y a les Spaces sur Twitter qui existent. Il y a les rooms audio qui sont en train d’arriver sur LinkedIn petit à petit’. Si Twitter a été l’un des premiers à réagir avec Spaces, c’est l’arrivée de ce format sur LinkedIn qui est particulièrement révélatrice. Cela montre que l’audio n’est pas qu’un format de divertissement, mais aussi un outil puissant pour le networking, le partage d’expertise et le personal branding. Organiser ou participer à une ‘room’ audio permet d’échanger directement avec des experts de son secteur, de poser des questions et de créer des liens de manière beaucoup plus naturelle et spontanée qu’à travers des posts écrits. C’est une nouvelle façon de démontrer son savoir-faire et de construire sa crédibilité, sans la pression et la logistique d’une production vidéo.
Le live, format roi de l’engagement
La montée de l’audio s’inscrit dans une tendance plus large : celle du direct. Le live, qu’il soit vidéo ou audio, est devenu le format ultime de l’engagement. Pourquoi ? Parce qu’il crée un sentiment d’urgence et d’exclusivité (le fameux FOMO, ‘Fear Of Missing Out’). Mais surtout, il permet une interaction en temps réel entre le créateur et sa communauté. Les spectateurs peuvent poser des questions, réagir, et influencer le déroulement du contenu. Cette interactivité transforme une diffusion passive en une véritable conversation. Que ce soit sur Instagram, Facebook, ou LinkedIn, les lives génèrent systématiquement plus d’engagement que les contenus pré-enregistrés. Pour une entreprise, c’est une opportunité en or de créer un lien fort avec son audience, de répondre aux objections, de présenter un produit de manière authentique ou de partager les coulisses de son activité. C’est la forme la plus aboutie de la communication transparente et humaine que les consommateurs attendent aujourd’hui.
Conclusion : S’adapter ou disparaître, la nouvelle loi des réseaux sociaux
En regardant le chemin parcouru depuis deux ans, le constat est sans appel : le paysage des réseaux sociaux a été entièrement remodelé. Nous sommes passés d’un monde où le contenu était poli et planifié à un écosystème dominé par la spontanéité, la rapidité et l’interaction directe. La crise du Covid-19 a agi comme un catalyseur, revalorisant le rôle stratégique du community management et accélérant l’adoption de nouveaux usages.
Le ‘snack content’, porté par le phénomène TikTok, est devenu la nouvelle norme, forçant toutes les plateformes à une course à l’imitation qui a parfois brouillé leur identité originelle. Parallèlement, la montée de l’audio social et du live a répondu à un besoin profond d’authenticité et de connexion humaine, prouvant que l’engagement ne se mesure pas seulement en vues, mais aussi en qualité d’interaction. Pour les marques et les créateurs, le message est clair : la clé du succès ne réside plus dans la perfection esthétique, mais dans la capacité à créer du lien, à être réactif et à s’adapter en permanence.
Le futur des réseaux sociaux ne sera pas une destination figée, mais un mouvement perpétuel. La seule certitude est le changement. Ma conviction, forgée au quotidien avec Swello, est que les gagnants de demain seront ceux qui arrêteront de subir ces évolutions pour commencer à les expérimenter. N’ayez pas peur de tester un Reel, de lancer un live, de participer à une discussion audio sur LinkedIn. L’important est de rester curieux, d’écouter votre communauté et de trouver le format qui vous permettra de partager votre message de la manière la plus authentique possible. C’est un défi, mais c’est aussi une formidable opportunité de se réinventer et de construire des relations plus fortes que jamais.
Foire aux questions sur l’évolution des réseaux sociaux
Quel a été le principal changement pour les réseaux sociaux depuis la pandémie ?
Le changement le plus fondamental depuis la pandémie n’est pas technique, mais humain et stratégique : la revalorisation du métier de Community Manager et de la communication digitale. Avant 2020, ce rôle était souvent sous-estimé. Le confinement a forcé les entreprises à réaliser que les réseaux sociaux étaient leur unique lien avec leurs clients. La gestion de communauté est ainsi passée d’un poste ‘accessoire’ à une fonction stratégique vitale, responsable de maintenir la relation client, de gérer la communication de crise et de préserver le capital de marque dans une période d’incertitude. Cette prise de conscience a durablement changé la perception de l’importance d’une présence en ligne authentique et bien gérée.
‘Pour moi grâce à cette période là grâce au Covid, grâce enfin pas au Covid, mais au confinement du coup, le métier de community manager, de social media manager a été revalorisé. C’est-à-dire qu’on s’est dit ‘Ah ouais, d’accord. En fait, on en a vraiment besoin, ça a un vrai impact. »
TikTok est-il une plateforme pertinente pour les entreprises ou est-elle réservée aux jeunes ?
L’idée que TikTok est réservé aux jeunes est un cliché totalement dépassé. La plateforme a connu une diversification massive de son audience, surtout depuis 2020. Aujourd’hui, les utilisateurs de plus de 25 ans y sont plus nombreux que les moins de 25 ans. De plus, la variété des contenus est immense, couvrant tous les secteurs imaginables : éducation, finance, bricolage, cuisine, etc. Pour une entreprise, ignorer TikTok, c’est se priver d’une audience engagée et d’un potentiel de visibilité organique encore très important. La clé est d’adapter son message aux codes de la plateforme : authenticité, créativité et format court.
‘Il faut savoir aujourd’hui c’est une state qui a été donnée par par TikTok qui a beaucoup plus de personnes de plus de 25 ans sur TikTok que de moins de 25 ans. […] j’ai déjà pu discuter avec des gens qui m’ont dit ‘Non mais TikTok, c’est que des personnes très jeunes et il n’y a que de la danse dessus. »
Pourquoi toutes les plateformes sociales (Instagram, YouTube) se mettent-elles à copier TikTok ?
Cette tendance à l’uniformisation s’explique par l’enjeu principal des plateformes : la rétention de l’attention des utilisateurs. TikTok a prouvé l’efficacité redoutable du format vidéo court et de son algorithme de recommandation pour garder les gens connectés des heures durant. Face à ce succès, les autres géants comme Instagram (avec Reels) et YouTube (avec Shorts) ont intégré un format similaire pour éviter que leurs utilisateurs ne quittent leur application. Leur objectif est de capter le temps d’écran maximum, car c’est ce qui leur permet de vendre de la publicité. C’est une stratégie défensive pour rester pertinent dans un marché où le ‘snack content’ est devenu la norme de consommation.
‘N’oubliez pas que le vrai enjeu pour les plateformes sociales, c’est de vous garder le plus longtemps possible sur les plateformes parce que bah c’est comme ça que qu’elles gagnent de l’argent.’
Quel est l’intérêt du format audio (comme les Spaces sur Twitter ou les rooms sur LinkedIn) ?
Le format audio social répond à un besoin d’interaction plus profonde et authentique. Contrairement à la vidéo qui peut demander une préparation importante, l’audio est plus spontané et intime. Il permet des conversations en direct où l’expertise et la personnalité priment sur l’apparence. Pour les professionnels, notamment sur LinkedIn, c’est un excellent moyen de partager des connaissances, de networker et de construire son ‘thought leadership’ de manière directe et accessible. Il favorise un engagement qualitatif en transformant la diffusion de contenu en une véritable discussion avec sa communauté.
‘On continue avec l’authenticité, on essaie de se rapprocher des gens avec justement la voix. […] Là on est en train de parler. Si on est sur une room par exemple Clubhouse, n’importe qui peut lever la main et nous rejoindre et participer au débat, participer à la discussion.’
Comment un outil comme Swello aide-t-il les entreprises à s’adapter à ces évolutions ?
Un outil de gestion des réseaux sociaux comme Swello permet de centraliser, de planifier et d’analyser sa présence sur différentes plateformes. Face à l’évolution rapide des formats, notre rôle est d’intégrer au plus vite les nouvelles possibilités offertes par les API des réseaux sociaux. Par exemple, dès qu’Instagram a permis la programmation des Reels via ses partenaires, nous avons travaillé à l’intégrer dans notre plateforme. Cela permet aux professionnels de gagner du temps, d’organiser leur stratégie de contenu de manière cohérente sur tous les canaux, y compris les plus récents, et de mesurer précisément l’impact de leurs actions pour s’adapter plus rapidement.
‘On vient d’avoir le droit de le faire. Effectivement Instagram a ouvert le droit à tous ses partenaires donc ce qui est plutôt cool […] Là on a eu les Reels il y a quelques jours, quelques semaines et donc bah du coup maintenant avec l’équipe, on va s’y atteler pour pouvoir justement permettre de de programmer des Reels via Swello.’
La visibilité organique est-elle encore possible sur les réseaux sociaux aujourd’hui ?
Oui, la visibilité organique est encore tout à fait possible, mais elle a changé de terrain. Si sur des plateformes matures comme Facebook ou Instagram, elle est devenue très difficile à obtenir sans publicité, de nouvelles opportunités existent. TikTok en est le meilleur exemple : son algorithme est encore très généreux et peut faire décoller une vidéo de manière virale sans que l’on ait un grand nombre d’abonnés au départ. Les formats récents poussés par les plateformes, comme les Reels sur Instagram, bénéficient aussi souvent d’une portée organique accrue au début. La clé est donc d’investir du temps sur les plateformes et les formats émergents où la concurrence est moindre et où les algorithmes favorisent la découverte.
‘On est revenu justement ben sur les plateformes où on peut encore avoir de la visibilité organique et il n’y a pas que TikTok.’ (Note de l’introduction de Danilo)
Comment peut-on lancer une entreprise dans la tech en étant très jeune ?
Mon expérience montre que c’est possible en partant d’un besoin personnel réel. La première étape n’est pas de vouloir ‘créer une startup’, mais de vouloir résoudre un problème concret que l’on rencontre soi-même. Ensuite, il faut oser se lancer, même avec une version très simple du produit (un MVP). L’entourage est également crucial : il faut s’entourer de personnes qui vous soutiennent, que ce soit la famille, les professeurs ou des mentors. Enfin, il ne faut pas avoir peur de s’associer avec des personnes aux compétences complémentaires. Lancer une entreprise jeune est un marathon, mais commencer tôt permet d’apprendre très vite et de capitaliser sur le temps.
‘Au début, c’était vraiment un projet, un projet pour justement que ça soit cool sur mon CV. Et donc ça a commencé vraiment c’est parti d’un d’un besoin. j’avais un blog […] et j’ai remarqué qu’en fait en journée mes tweets avaient beaucoup plus d’impact qu’en soirée.’




