Logo de l'épisode #61 - Le futur des réseaux sociaux avec Jonathan Noble, CEO @Swello (2/2) du podcast Le Rendez-vous Marketing

#61 – Le futur des réseaux sociaux avec Jonathan Noble, CEO @Swello (2/2)

Épisode diffusé le 19 septembre 2022 par Danilo Duchesnes

Écouter l'épisode :

Introduction : Naviguer dans le tourbillon numérique, un regard vers le futur des réseaux sociaux

Le paysage des réseaux sociaux est un océan en perpétuel mouvement. Ce qui était une vérité hier est aujourd’hui une relique du passé. Pour les marques, les créateurs et même les utilisateurs, rester à jour n’est plus une option, mais une nécessité pour survivre et prospérer. Dans cette exploration du futur des réseaux sociaux, nous n’allons pas nous contenter de lister les tendances à la mode. Nous allons plonger au cœur des mutations profondes qui redéfinissent notre rapport au digital. Je suis Jonathan Noble, co-fondateur de Swello, et je passe mes journées à analyser ces dynamiques pour aider les professionnels à garder le cap. Au-delà des outils et des plateformes, il y a des enjeux humains, technologiques et économiques qui méritent une attention particulière.

La première de ces révolutions silencieuses concerne ceux qui sont en première ligne : les community managers. Comment préserver sa boussole intérieure quand on est bombardé de notifications et de messages 10 heures par jour ? La santé mentale n’est pas un sujet annexe, c’est le fondement d’une stratégie social media durable et performante. Nous aborderons des stratégies concrètes pour se protéger et transformer une contrainte en force. Ensuite, nous ne pouvions pas ignorer le mot qui est sur toutes les lèvres : le métaverse. Est-ce le prochain continent numérique ou une bulle spéculative ? Je vous partagerai ma vision, qui se veut pragmatique : le métaverse est un nouveau canal, mais il ne signera pas la mort des plateformes que nous connaissons. Nous verrons pourquoi, en analysant les barrières à l’entrée et le conflit fondamental entre la promesse de décentralisation du Web3 et les ambitions des géants comme Meta.

Puis, nous reviendrons sur un terrain plus familier mais tout aussi changeant : l’émergence de nouveaux réseaux. Alors que les mastodontes se copient mutuellement, des alternatives comme BeReal percent en prônant l’authenticité. Qu’est-ce que cela nous dit sur les attentes des utilisateurs ? Enfin, nous décortiquerons la tendance la plus structurante de ces dernières années : l’économie des créateurs. Les plateformes ne veulent plus seulement notre attention, elles veulent s’attacher les meilleurs talents en leur offrant des moyens de subsistance. C’est une redistribution des cartes qui donne un pouvoir inédit aux créateurs de contenu. Cet article est une synthèse de ma conversation avec Danilo Duchesnes, une boussole pour vous aider à naviguer dans les eaux complexes et fascinantes du futur des réseaux sociaux.

La santé mentale : le capital humain au cœur de la stratégie social media

Avant de se projeter dans les méandres du métaverse ou de l’économie des créateurs, il est impératif de s’arrêter sur un sujet trop souvent négligé, mais qui conditionne tout le reste : la santé mentale des professionnels des réseaux sociaux. En tant que CEO d’un outil de gestion de réseaux sociaux comme Swello, je suis aux premières loges pour observer la pression qui pèse sur les épaules des community managers. Le métier s’est complexifié, les attentes se sont accrues, et la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est devenue poreuse. Gérer des communautés, c’est être en permanence connecté, réactif, créatif, mais c’est aussi être une éponge émotionnelle. C’est un aspect fondamental que nous prenons très au sérieux, car un community manager épanoui est un community manager performant.

Le fardeau invisible de la modération et de l’hyperconnexion

L’un des défis majeurs est la charge émotionnelle liée à la modération. Il ne s’agit pas simplement de répondre à des commentaires positifs. Il faut gérer la frustration, la colère, et parfois même la haine. Comme je le soulignais, l’impact est cumulatif.

‘On peut recevoir des des des des messages alors des fois de haine, pas tout le temps mais des fois de haine et mentalement, il faut quand même alors un jour ça passe, tu vois mais il faut quand même l’absorber quoi. Un jour, deux jours, une semaine, deux semaines, deux mois, enfin tu vois plus le temps passe, on se dit non non mais ça va et cetera mais en fait c’est c’est pas si facile.’

Cette exposition répétée à la négativité n’est pas sans conséquence. Elle peut mener à un épuisement professionnel, à une forme de cynisme et à une perte de créativité. C’est pourquoi le droit à la déconnexion n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. Il faut savoir fermer l’ordinateur, couper les notifications et se ressourcer. La performance sur le long terme dépend de cette capacité à créer des sas de décompression.

Reprendre le contrôle : des stratégies simples pour un impact maximal

Face à ce constat, il ne faut pas baisser les bras. Il existe des stratégies concrètes pour se protéger. La plus efficace que j’ai personnellement adoptée est radicale mais libératrice : la suppression quasi totale des notifications. C’est un changement de paradigme. Au lieu d’être esclave des alertes, on redevient maître de son temps et de son attention.

‘J’ai une astuce très simple, c’est que depuis la levée de fond donc depuis 2017, j’ai plus de notification sur mon téléphone. La seule notif que j’ai, c’est les appels […] et les messages. […] C’est moi qui en fait qui décide si je veux aller voir, si j’ai des mails, si je veux aller sur Instagram.’

Cette démarche proactive permet de passer d’un mode réactif, où l’on subit le flux d’informations, à un mode intentionnel, où l’on choisit ses moments de connexion. Les plateformes elles-mêmes commencent à intégrer des fonctionnalités de bien-être, comme TikTok qui suggère de faire une pause. C’est un premier pas, même s’il peut paraître paradoxal. Cela montre une prise de conscience collective de l’importance de ce sujet, un sujet si crucial pour nous chez Swello que nous allons lui dédier une conférence lors de notre prochain événement. Car nous sommes convaincus qu’une stratégie social media saine commence par un professionnel en bonne santé.

Après avoir posé ce socle humain indispensable, nous pouvons maintenant nous tourner vers l’horizon technologique. Car si les outils et les plateformes évoluent, ils amènent avec eux de nouvelles questions et de nouveaux défis. Le plus grand d’entre eux, celui qui promet de redéfinir notre réalité même, est le métaverse. Passons de l’infiniment humain à l’infiniment virtuel pour tenter de démêler le vrai du faux.

Le métaverse : entre révolution annoncée et mirage technologique

Le terme ‘métaverse’ est partout. Depuis que Facebook s’est rebaptisé Meta, il est devenu le symbole du futur d’Internet, une promesse de mondes virtuels interconnectés où nous pourrons travailler, jouer, et socialiser. Mais derrière le battage médiatique, que se cache-t-il vraiment ? En tant qu’observateur de cet écosystème, j’ai une approche que j’espère pragmatique. Il est essentiel de distinguer la vision à long terme des réalités actuelles. Le métaverse n’est pas un interrupteur que l’on va actionner du jour au lendemain. C’est une évolution, une nouvelle couche qui viendra s’ajouter à notre expérience numérique, mais qui ne remplacera pas tout ce qui existe déjà.

Le métaverse comme nouveau canal, pas un remplacement

La première chose à comprendre, c’est que le métaverse s’inscrit dans l’histoire d’Internet. Nous avons eu le Web1, l’Internet statique des débuts. Puis le Web2, l’Internet social et participatif que nous utilisons tous les jours. Le Web3, dont le métaverse est une des incarnations, promet un Internet décentralisé et immersif. Mais l’un n’efface pas l’autre.

‘Le web 1 entre guillemets n’a pas disparu avec l’apparition du web 2. […] Pour moi le web 3 va pas effacer forcément le web 2. […] C’est un nouveau canal, tu vois de de de d’expression.’

C’est une nuance capitale. Le métaverse ne va pas tuer Instagram ou LinkedIn. Il offrira de nouvelles manières d’interagir, de créer de la valeur, d’organiser des événements. On peut imaginer des concerts virtuels, des showrooms de marques, des espaces de travail collaboratifs. Mais il coexistera avec les fils d’actualité, les stories et les articles que nous consommons aujourd’hui. Le voir comme un remplaçant est une erreur d’analyse ; il faut le voir comme un complément, une nouvelle dimension de notre vie digitale.

Les barrières à l’entrée : une fracture numérique 2.0 ?

Mon deuxième point, et c’est une véritable préoccupation, concerne l’accessibilité. Une technologie n’est révolutionnaire que si elle est adoptée par le plus grand nombre. Or, le métaverse, dans sa forme la plus immersive, impose des barrières importantes.

‘Pour aller et pour utiliser tout ce qui est métaverse et cetera, qu’est-ce qu’il faut ? Ben il faut quand même du matériel en fait. Tu vois ce que je veux dire, il faut un casque de réalité virtuelle, il faut potentiellement une connexion.’

Cette dépendance au matériel crée un risque de fracture numérique. Je fais souvent le parallèle avec Clubhouse, qui à ses débuts, était exclusif aux détenteurs d’iPhone. Cette stratégie a créé un sentiment d’élitisme mais a aussi freiné son adoption de masse. Le métaverse pourrait faire face au même écueil. Si seules les personnes ayant les moyens de s’offrir un casque VR coûteux et une connexion très haut débit peuvent y accéder pleinement, on crée un Internet à deux vitesses. C’est une question fondamentale à laquelle les bâtisseurs de ces nouveaux mondes devront répondre.

Centralisation vs décentralisation : le paradoxe de Meta

Enfin, il y a une tension idéologique au cœur du projet métaverse. La philosophie du Web3 repose sur la décentralisation, la propriété des données par l’utilisateur et la gouvernance par la communauté, souvent via des DAO (Organisations Autonomes Décentralisées). Or, que voyons-nous ? Un acteur majeur comme Meta qui investit des milliards pour construire son propre métaverse, probablement centralisé et fermé.

‘L’idée c’est pas de […] recopier le modèle qui existe aujourd’hui dans le Web 2 où du coup, c’est absolument pas décentralisé dans le Web 3. […] Non, moi je suis quasiment sûr que Meta, donc Facebook veut créer son métaverse, c’est pour que ce soit centralisé, pas décentralisé, c’est sûr et certain. Mais du coup, on perd tout l’utilité en Web 3.’

C’est le grand paradoxe. On risque de recréer les ‘jardins fermés’ du Web2 dans le Web3, où une seule entreprise contrôle l’écosystème, les données et les règles du jeu. À côté de cela, des projets comme The Sandbox ou Decentraland proposent des alternatives réellement décentralisées. L’avenir du métaverse se jouera probablement dans cette bataille entre les visions centralisées et décentralisées.

Le métaverse est donc une promesse fascinante mais lointaine, pleine d’incertitudes. Pendant que ces mondes virtuels se construisent lentement, le paysage des réseaux sociaux ‘classiques’ est lui aussi en pleine effervescence. L’uniformisation des géants laisse paradoxalement de la place à de nouveaux acteurs qui proposent des expériences différentes, plus authentiques. C’est ce que nous allons voir maintenant.

L’émergence de nouveaux acteurs face à l’uniformisation des géants

Alors que les regards sont tournés vers des horizons lointains comme le métaverse, une bataille tout aussi intéressante se joue sous nos yeux, sur nos smartphones. Nous vivons une ère de ‘grande uniformisation’. Instagram copie TikTok avec les Reels, YouTube suit avec les Shorts, Facebook intègre des fonctionnalités similaires. Cette convergence des formats, si elle est logique d’un point de vue business pour ne pas perdre d’utilisateurs, a un effet secondaire inattendu : elle crée un sentiment de lassitude et ouvre un espace pour des alternatives qui osent être différentes. Le futur des réseaux sociaux n’appartient peut-être pas seulement aux géants, mais aussi à ceux qui sauront proposer de la nouveauté et de l’authenticité.

BeReal : le triomphe de l’authenticité brute

L’exemple le plus frappant de cette contre-tendance est sans aucun doute BeReal. Ce réseau social français a connu une croissance fulgurante en prenant le contre-pied total d’Instagram. Le concept est simple mais génial : une notification par jour, à une heure aléatoire, vous donne deux minutes pour prendre une photo qui capture simultanément ce que vous voyez et votre propre visage. Pas de filtres, pas de retouches, pas de mise en scène.

‘C’est un peu un anti Instagram. […] Une notification qui te propose de prendre une photo là à l’instant T de ce que tu fais. Pas possibilité de retoucher la photo, pas de possibilité de passer trop de temps dessus parce que tu as 2 minutes pour la prendre. […] La baseline c’est BeReal, tes amis pour de vrai.’

BeReal répond à un besoin profond de reconnexion au réel, à une fatigue de la perfection artificielle qui domine les autres plateformes. C’est la preuve que l’innovation ne réside pas toujours dans la complexité technologique, mais parfois dans une idée simple qui résonne avec l’air du temps. Le succès de BeReal montre qu’il y a une place pour des réseaux de niche, des expériences plus intimes et moins performatives.

Twitch : bien plus qu’une plateforme de gaming

Un autre exemple de transformation est celui de Twitch. Initialement perçue comme une plateforme exclusivement réservée aux gamers, elle est en train de devenir un média grand public à part entière. Des personnalités issues de médias traditionnels s’y installent avec succès, prouvant sa polyvalence.

‘On a des médias traditionnels qui arrivent sur Twitch. […] Samuel Étienne qui est très très très présent sur Twitch. […] Donc ça je trouve ça génial que que justement il y ait la croisée un peu des des mondes et que Twitch puisse avoir le plus de d’ampleur pour le grand public.’

Ce qui fait la force de Twitch, c’est la culture de l’interaction en direct, du temps long et de la communauté. Un live sur Twitch n’est pas un contenu court et éphémère. C’est un rendez-vous, un moment de partage qui crée un lien très fort entre le créateur et son audience. Pour les marques et les personnalités, c’est une opportunité de construire un engagement bien plus profond que celui obtenu avec un simple like sur une photo. Twitch illustre comment une plateforme peut évoluer au-delà de sa niche initiale pour toucher un public beaucoup plus large.

Le point commun entre le succès de BeReal et la diversification de Twitch, c’est le rôle central de l’individu, du créateur. Ces plateformes prospèrent parce qu’elles offrent des espaces d’expression uniques aux talents. Cela nous amène naturellement à la dernière grande tendance, peut-être la plus fondamentale, qui façonne le futur des réseaux sociaux : l’avènement de l’économie des créateurs.

L’économie des créateurs : la nouvelle ruée vers l’or numérique

La dernière pièce maîtresse qui définit le futur des réseaux sociaux est sans conteste l’économie des créateurs. Pendant des années, le modèle était simple : les plateformes attiraient les utilisateurs pour vendre de la publicité aux marques. Les créateurs étaient un rouage essentiel de cette mécanique, mais leur rémunération dépendait de deals externes (partenariats, sponsoring). Aujourd’hui, nous assistons à un changement de paradigme. Les plateformes ont compris que leur principal atout, ce sont les créateurs de talent. Pour les garder, elles doivent leur fournir des outils pour monétiser leur audience directement sur la plateforme. C’est une révolution qui transforme le statut de créateur, passant de hobby à une véritable profession reconnue.

Quand les plateformes deviennent des mécènes

De TikTok à Twitch, en passant par YouTube et même Twitter, toutes les grandes plateformes déploient des arsenaux de fonctionnalités de monétisation. Abonnements payants, pourboires, cadeaux virtuels, fonds de créateurs… l’objectif est clair : permettre aux créateurs de vivre de leur contenu. C’est une stratégie gagnant-gagnant. Le créateur est incité à produire plus et mieux, ce qui retient les utilisateurs sur la plateforme, qui à son tour devient plus attractive pour les annonceurs.

‘Plus on avance, plus on va dans ce sens-là. Twitch typiquement a a créé ce qu’on appelle une rémunération fixe pour des streamers. […] Twitter est en train de lancer des dons. Où tu peux tu vois tu vas pouvoir faire des dons à tes créateurs préférés. Bref, effectivement, moi ça me semble tout à fait normal, chouette.’

Cette évolution est passionnante car elle légitime le métier de créateur de contenu. Elle permet à des talents de tous horizons d’émerger et de construire une carrière durable, parfois en dehors des circuits médiatiques traditionnels. On voit même apparaître des modèles hybrides comme les newsletters payantes, qui montrent que les créateurs cherchent aussi à diversifier leurs sources de revenus pour ne pas dépendre d’un seul algorithme.

Les dérives potentielles du ‘tout-monétisable’

Cependant, cette monétisation directe n’est pas sans risques ni dérives. Il faut rester vigilant. L’exemple des ‘battles’ sur TikTok est assez parlant. Deux créateurs s’affrontent en live, et leurs communautés respectives sont incitées à envoyer des cadeaux virtuels (qui ont une valeur monétaire) pour faire gagner leur favori.

‘Des fois tu peux être en confrontation avec un autre streamer […] et tu as un concours de celui qui va avoir le plus de cadeaux dans le temps. […] Et là ça commence à devenir un peu compliqué parce que du coup ben si tu aimes ton créateur de contenu, bah tu vas le soutenir. […] Et du coup ben moi ça met un peu mal à l’aise.’

Ce type de mécanique peut créer une pression malsaine sur les communautés, transformant le soutien en une forme de compétition financière. Cela peut aussi pousser certains créateurs à utiliser des stratégies agressives pour maximiser leurs gains, au détriment de la qualité ou de l’authenticité de leur contenu. Comme pour toute nouvelle économie, il faudra du temps pour que des bonnes pratiques et une certaine éthique se mettent en place.

Conclusion : un futur à construire entre l’humain, la technologie et la créativité

Au terme de ce voyage au cœur des mutations des réseaux sociaux, une certitude émerge : le futur ne sera pas monolithique. Il sera un écosystème complexe où cohabiteront des univers immersifs comme le métaverse, des plateformes de masse en perpétuelle transformation et des niches prônant un retour à l’authenticité. Naviguer dans cet environnement exige plus que jamais une vision stratégique et une grande capacité d’adaptation. Nous avons vu que la première brique de toute stratégie digitale réussie est humaine. Prendre soin de la santé mentale de ceux qui animent nos communautés en ligne n’est pas une option, c’est la condition sine qua non de la performance durable.

Ensuite, face aux promesses technologiques comme le métaverse, la prudence est de mise. Il faut observer, expérimenter à petite échelle, mais ne pas céder à la ‘FOMO’ (Fear Of Missing Out). La véritable révolution se joue peut-être moins dans les casques de réalité virtuelle que dans la redistribution du pouvoir vers les créateurs. L’économie des créateurs est la tendance la plus tangible et la plus impactante à court terme. Elle force les marques à penser différemment, non plus en termes de publicité intrusive, mais de collaboration authentique avec des voix qui ont su construire la confiance de leur audience. Le futur des réseaux sociaux appartient à ceux qui sauront créer de la valeur, que ce soit à travers un contenu divertissant, éducatif ou inspirant.

Mon dernier conseil serait donc de rester curieux, mais critique. Testez les nouveaux formats, explorez les nouvelles plateformes, mais ne perdez jamais de vue votre objectif final et, surtout, l’humain qui se trouve de l’autre côté de l’écran. L’avenir est une page blanche, et c’est en comprenant ces grandes dynamiques que nous pourrons y écrire les plus belles histoires pour nos marques et nos communautés.


FAQ : Vos questions sur le futur des réseaux sociaux

Le métaverse va-t-il vraiment remplacer les réseaux sociaux actuels ?

Non, il est peu probable que le métaverse remplace les réseaux sociaux tels que nous les connaissons. Il faut plutôt le voir comme une nouvelle couche, un nouveau canal de communication qui viendra s’ajouter à l’écosystème existant. L’Internet social du Web2 ne disparaîtra pas avec l’arrivée du Web3, de la même manière que le Web1 n’a pas été effacé par le Web2. Le métaverse offrira des expériences plus immersives pour des cas d’usage spécifiques (événements, socialisation, travail), mais il coexistera avec les fils d’actualité, les stories et les formats courts qui répondent à d’autres besoins plus immédiats et mobiles.

‘Pour moi le métaverse c’est uniquement un un nouveau moyen de communication qui arrive. Pour autant, ça va pas effacer les Twitter, les Facebook, les LinkedIn, les Instagram et cetera. Tu vois? […] Le web 1 entre guillemets n’a pas disparu avec l’apparition du web 2. […] Pour moi le web 3 va pas effacer forcément le web 2.’

Quelles sont les principales barrières à l’adoption du métaverse ?

Les deux principales barrières sont le coût du matériel et la complexité d’accès. Pour une expérience métaverse véritablement immersive, un casque de réalité virtuelle est souvent nécessaire, ce qui représente un investissement financier important pour le grand public. De plus, une connexion internet très performante est requise. Cela crée un risque de ‘fracture numérique 2.0’, où une partie de la population serait exclue. Je compare souvent cette situation aux débuts de Clubhouse, qui était limité aux utilisateurs d’iPhone, ce qui a freiné son adoption massive.

‘Pour aller et pour utiliser tout ce qui est métaverse et cetera, qu’est-ce qu’il faut ? Ben il faut quand même du matériel en fait. Tu vois ce que je veux dire, il faut un casque de réalité virtuelle, il faut potentiellement une connexion […] ce qui sous-entend que ceux qui n’ont pas les moyens ou ce ce ce ce matériel sont entre guillemets exclus, tu vois.’

Comment un community manager peut-il préserver sa santé mentale ?

La clé est de reprendre le contrôle sur son environnement numérique. Une stratégie très efficace est de désactiver la quasi-totalité des notifications sur son téléphone. Cela permet de passer d’un mode de travail réactif, où l’on est constamment interrompu, à un mode intentionnel, où l’on choisit activement quand se connecter et consulter les messages. Il est aussi crucial de s’accorder de vrais moments de déconnexion pour se protéger de la charge mentale liée à la modération et à l’hyperconnexion. Faire la part des choses entre le travail et la vie personnelle est fondamental pour durer dans ce métier.

‘Moi j’ai une astuce très simple, c’est que depuis la levée de fond donc depuis 2017, j’ai plus de notification sur mon téléphone. […] C’est moi qui en fait qui décide si je veux aller voir, si j’ai des mails, si je veux aller sur Instagram, tu vois, si je veux aller et c’est très important ça.’

Pourquoi des plateformes comme BeReal émergent-elles aujourd’hui ?

L’émergence de plateformes comme BeReal est une réaction directe à l’uniformisation et à la culture de la perfection des réseaux sociaux dominants. Alors qu’Instagram, TikTok et YouTube se copient mutuellement, ils créent une expérience de plus en plus standardisée et souvent très mise en scène. BeReal propose l’exact opposé : l’authenticité brute, sans filtres ni retouches, capturée sur le vif. Ce succès montre qu’il existe une forte demande des utilisateurs pour des connexions plus réelles et moins performatives, loin de la pression sociale de l’image parfaite.

‘C’est un peu un anti Instagram. […] La baseline c’est BeReal, tes amis pour de vrai. Tu vois, c’est vraiment voir en temps réel ce qui se passe dans la vie et tu te brosses les dents, bah tu te brosses les dents, tu vois. […] C’est juste garder contact, pouvoir parler avec ses amis et montrer à l’instant T ce qui se passe sans pouvoir retoucher.’

En quoi consiste l’économie des créateurs sur les réseaux sociaux ?

L’économie des créateurs désigne le changement de modèle où les plateformes sociales intègrent des outils permettant aux créateurs de contenu de monétiser directement leur audience. Au lieu de dépendre uniquement de partenariats externes avec des marques, ils peuvent désormais gagner de l’argent via des abonnements payants, des dons, des pourboires ou des cadeaux virtuels offerts par leurs fans. C’est une stratégie pour les plateformes afin d’attirer et de retenir les meilleurs talents, qui sont essentiels pour maintenir l’engagement des utilisateurs. Cela transforme la création de contenu en une véritable carrière viable pour beaucoup.

‘Plus on avance, plus on va dans ce sens-là. Twitch typiquement a a créé ce qu’on appelle une rémunération fixe pour des streamers. […] Twitter est en train de lancer des dons. Où tu peux tu vois tu vas pouvoir faire des dons à tes créateurs préférés. […] C’est vrai qu’on crée de plus en plus de valeur, pourquoi pas rémunérer.’

Quelle est la différence fondamentale entre le Web2 et le Web3 ?

La différence majeure réside dans le concept de centralisation. Le Web2, celui des réseaux sociaux actuels (Facebook, Instagram, etc.), est centralisé. Les plateformes détiennent les données des utilisateurs, contrôlent les algorithmes et l’écosystème. Le Web3, dont le métaverse et les cryptomonnaies sont des composantes, prône la décentralisation. L’idée est de redonner le pouvoir et la propriété des données aux utilisateurs grâce à des technologies comme la blockchain. Dans un monde Web3 idéal, les plateformes ne sont plus contrôlées par une seule entité mais par leur communauté d’utilisateurs.

‘L’idée du web 3, c’est vraiment ça, c’est l’idée de de ce web décentralisé sans que ce soit des sociétés précises Facebook, tu vois, Facebook qui a Instagram, qui a WhatsApp […] qui qui qui qui détient tout quoi. C’est ça c’est pour éviter ça. Exactement.’

Twitch est-il une plateforme pertinente pour les marques en dehors du gaming ?

Absolument. Twitch a largement dépassé sa niche initiale du gaming pour devenir un média grand public. Des personnalités de tous horizons, y compris des journalistes de médias traditionnels comme Samuel Étienne, y connaissent un grand succès. Cela démontre que la plateforme est viable pour une multitude de sujets : actualité, musique, art, débats, etc. Pour les marques, c’est une opportunité de toucher des communautés très engagées via des formats longs et interactifs. L’enjeu n’est pas tant le sujet que la capacité à créer un rendez-vous et une véritable interaction avec l’audience.

‘On a des médias traditionnels qui arrivent sur Twitch. […] Samuel Étienne qui est très très très présent sur Twitch. Tu vois ? Euh donc ça je trouve ça génial que que justement il y ait la croisée un peu des des mondes et que Twitch puisse avoir le plus de d’ampleur pour le grand public.’


Épisodes similaires