Merci Handy : les secrets d’une stratégie de contenu qui génère 10 millions d’impressions par mois
Dans un écosystème digital saturé où capter l’attention de la Gen Z relève du parcours du combattant, certaines marques tirent leur épingle du jeu. Pas grâce à des budgets publicitaires colossaux, mais par une maîtrise instinctive et authentique des codes culturels et des plateformes qui façonnent leur époque. Merci Handy est l’une d’entre elles. Avec plus de 10 millions d’impressions organiques chaque mois, une communauté de près de 500 000 abonnés sur TikTok et 470 000 sur Instagram, cette DNVB française est devenue un cas d’école. Comment une marque, née sur les bancs de l’école avec un simple gel pour les mains, a-t-elle réussi à construire un tel empire médiatique ? La réponse est loin d’être une simple recette technique. C’est une philosophie, une culture d’entreprise incarnée par son co-fondateur et CEO, Louis Marty. Une approche qui privilégie la connexion humaine, l’autodérision et la création de valeur avant la transaction. J’ai eu la chance d’échanger avec lui, et ce qu’il partage n’est pas un manuel, mais une inspiration. Il nous raconte les hauts et les bas, les doutes, les paris audacieux comme le lancement de Rainbow Studio, un média qui ne vend rien, et cette quête permanente d’authenticité. Cet article n’est pas un simple résumé de notre conversation. C’est une plongée dans les coulisses d’une stratégie de contenu qui redéfinit les règles du jeu, une masterclass pour tous les entrepreneurs et marketeurs qui se demandent comment créer une marque qui ne se contente pas de vendre, mais qui vit, respire et résonne avec sa génération. Préparez-vous à découvrir comment l’amour, la résilience et une bonne dose de fun peuvent devenir vos plus puissants canaux d’acquisition.
De l’idée étudiante au million d’euros : la naissance d’une marque par l’authenticité
Avant de décortiquer les stratégies virales sur TikTok, il est essentiel de comprendre l’ADN de Merci Handy. Car la performance sur les réseaux sociaux n’est jamais un accident ; elle est la conséquence directe d’une identité de marque forte et d’un parcours authentique. L’histoire de Merci Handy ne commence pas dans une salle de réunion avec un business plan de cinquante pages, mais bien plus simplement, sur les bancs de l’école. C’est une aventure humaine, faite de résilience et de décisions audacieuses.
Un démarrage frugal : la preuve qu’on peut bâtir sans fortune
Beaucoup d’aspirants entrepreneurs sont paralysés par l’idée qu’il faut des fonds conséquents pour se lancer. Notre histoire prouve le contraire. Avec mon associé de l’époque, Roland, nous avons investi 5000 € chacun. C’est tout. Nous n’avions pas de familles fortunées pour nous soutenir. Comme je le disais, ‘on n’a pas des familles blindées qui nous ont… on vient de de de famille on va dire classe moyenne supérieure’. Cette contrainte financière nous a forcés à être créatifs et résilients. J’ai vécu plus longtemps chez mes parents, j’organisais des soirées en tant que DJ pour gagner de l’argent. Roland, lui, livrait des sushis. Nous avions deux vies en parallèle, car l’entreprise ne pouvait pas encore nous rémunérer. Cette période a été fondatrice. Elle nous a appris la valeur de chaque euro dépensé et l’importance de construire une croissance saine. Nous avons réussi à atteindre 1 million d’euros de chiffre d’affaires avant de lever le moindre fonds. C’est un message que je tiens à faire passer : la passion et le travail acharné peuvent compenser le manque de capital initial. Quand nous sommes allés voir les investisseurs, nous n’avions pas seulement une idée, mais une entreprise rentable avec une preuve de marché. Cela a tout changé dans les négociations.
Le ‘hero product’ : la porte d’entrée pour conquérir un marché
Au départ, nous n’avions qu’un seul type de produit : le gel hydroalcoolique. À l’époque, avant la crise sanitaire, c’était un marché de niche, très médicalisé, presque ennuyeux. Notre vision était simple : ‘ramener du fun, de la couleur, de la naturalité et une vraie empreinte cosmétique à ce produit-là’. Nous avons raisonné en termes de ‘crack’. Qu’est-ce qu’on pouvait ‘craquer’ ? Le produit lui-même, avec une meilleure formule. La distribution, en sortant de la pharmacie. Et surtout, le marketing, avec un univers de marque qui parlait aux jeunes. Ce focus sur un ‘hero product’ a été déterminant. Il nous a permis de concentrer nos efforts, de créer une identité forte et de pénétrer le marché. Trop de marques se lancent avec une gamme trop large et diluent leur message. Le succès de Jacquemus avec son bob ou Nutella avec sa pâte à tartiner le montre bien : il faut un produit iconique pour s’installer dans l’esprit des consommateurs. Aujourd’hui, le gel représente moins d’un tiers de notre chiffre d’affaires, mais il reste notre porte d’entrée, le produit qui a fait connaître Merci Handy. Cette stratégie nous a ensuite permis de nous étendre logiquement, d’abord dans le sac à main (crème mains, brume visage), puis dans la salle de bain, jusqu’à des produits plus complexes comme notre gamme pour l’acné. C’est une croissance par cercles concentriques, bâtie sur une fondation solide.
La bascule vers TikTok : anatomie d’une migration réussie
Toute marque connaît des cycles. Ce qui fonctionnait hier ne fonctionnera pas forcément demain. Pour nous, le point de bascule a été la prise de conscience que notre terrain de jeu historique, Facebook, perdait de son efficacité. C’était devenu un espace moins propice à la créativité et à l’humour qui nous caractérisent. Cette lucidité nous a poussés à explorer de nouveaux territoires, et c’est ainsi que nous sommes arrivés sur TikTok, bien avant que cela ne devienne une évidence pour toutes les marques.
Le diagnostic : quand Facebook ne fait plus rire
En 2019, nous avions une belle présence sur Instagram, avec une croissance forte. Mais sur Facebook, c’était une autre histoire. ‘On arrive plus à faire rire’, c’était le constat. La plateforme était devenue un flux saturé de publicités, de textes, d’événements. Nos contenus visuels et décalés se noyaient. L’algorithme ne nous favorisait plus, l’engagement baissait. C’est une étape cruciale pour tout marketeur : savoir reconnaître quand un canal arrive à maturité ou ne correspond plus à son ADN. Plutôt que de s’acharner, nous avons décidé de chercher ailleurs. Nous avons fait une chose simple mais fondamentale : parler à nos consommateurs. Nous les avons invités dans nos bureaux et leur avons demandé ce qu’ils faisaient, où ils passaient leur temps. C’est là que Musical.ly, l’ancêtre de TikTok, est apparu. Beaucoup de jeunes filles de notre communauté y étaient déjà très actives. Cette démarche d’écoute client a été le véritable déclencheur.
Pionniers sur TikTok : l’avantage du ‘early adopter’
Nous nous sommes lancés sur TikTok à l’été 2019. À l’époque, la plateforme avait une très mauvaise presse en France, décrite comme ‘le géant chinois qui va vous espionner’. Mais en tant qu’entrepreneur, il faut savoir prendre des paris et ignorer le bruit ambiant. J’ai toujours été un ‘early adopter’, et j’ai appliqué cette philosophie à mon travail. Nous n’avions rien à perdre. Ce que nous avons découvert était un océan de positivité, à l’opposé de l’ambiance parfois toxique de Facebook. C’était frais, créatif, authentique. Notre stratégie de départ était simple : le ‘trend-jacking’. Nous repérions les tendances, les sons, les mèmes qui explosaient, et nous les adaptions à notre univers. L’une de nos premières vidéos virales en est le parfait exemple. ‘Une chanson de Hello de Adele qui était reprise en cœur… nous on a fait la même chose au bureau avec des gels et elle a explosé’. Cette approche nous a permis d’apprendre les codes de la plateforme très rapidement et de surfer sur des vagues de visibilité massives avec très peu de moyens. Être parmi les premiers nous a donné un avantage concurrentiel énorme. Nous avons pu construire une audience importante avant que la plateforme ne soit saturée par d’autres marques.
La psychologie du contenu viral sur TikTok
Ce qui est fascinant avec TikTok, c’est que les règles sont différentes. Sur Instagram, on peut viser une certaine régularité dans les vues. Sur TikTok, c’est un jeu de ‘pics’. ‘Il y a des vidéos qui vont pas fonctionner et pas décoller, il y en a d’autres qui vont exploser. Tu as plus une moyenne de 200 000 par vues.’ Il y a quelques jours, une de nos vidéos a fait 2,7 millions de vues, tandis que d’autres plafonnent à 30 000. L’erreur serait de se décourager. Il faut l’accepter et continuer à produire. Mais alors, quelle est la recette ? Je ne crois pas à la simple magie de l’algorithme. C’est trop facile de tout mettre sur son dos. Pour moi, il y a des mécanismes humains et psychologiques. La première règle, c’est : est-ce que cette vidéo nous plaît à nous, en interne ? Si on ne rit pas, si on n’est pas convaincu, il y a peu de chances qu’elle plaise aux autres. L’autodérision est aussi une arme puissante. Nous avons fait une vidéo où l’on se moquait de notre propre gel douche, en l’utilisant de manière totalement absurde. Elle a cartonné. Cela montre que nous ne nous prenons pas au sérieux, et cette vulnérabilité crée une connexion. Il faut monter les vidéos pour capter l’attention dès la première seconde, inciter au partage, au commentaire. C’est un artisanat qui mélange créativité, psychologie et une analyse fine de ce qui fonctionne sur la plateforme à un instant T.
Rainbow Studio : pourquoi créer un média qui ne vend rien ?
L’une de nos initiatives les plus contre-intuitives, mais aussi les plus puissantes, est la création de Rainbow Studio. C’est un compte TikTok entièrement distinct de Merci Handy, qui a pour unique but de divertir et d’informer la jeunesse sur des sujets de société, sans jamais mentionner nos produits. Pour beaucoup de marketeurs traditionnels, c’est une hérésie. Pourquoi investir du temps et des ressources dans un projet qui n’a pas d’objectif de vente direct ? Pour nous, c’est l’avenir du branding.
La limite du marketing de produit
Une marque ne peut pas parler que de ses produits. C’est ennuyeux. À un moment, vous avez fait le tour. Vous pouvez présenter votre nouveau sérum de mille manières différentes, mais cela reste une communication centrée sur vous-même. Nous voulions aller plus loin. Nous voulions avoir une conversation plus large avec notre audience, sur les sujets qui les préoccupent vraiment : l’amour, l’amitié, les études, l’écologie, la santé mentale… Des thématiques que l’on ne peut pas aborder de manière crédible sur un compte qui, cinq minutes plus tard, vous propose une promotion sur un déodorant. Rainbow Studio est notre solution. C’est un espace de liberté où l’on peut tester des formats, parler de tout, et surtout, écouter. Ce média nous permet de construire une relation de confiance et de proximité avec la Gen Z, basée sur des valeurs partagées et non sur un rapport transactionnel. C’est un investissement à long terme dans notre communauté. En devenant une source de contenu pertinente pour eux, nous renforçons indirectement leur attachement à l’univers de Merci Handy, sans jamais avoir à le forcer.
Construire une marque, pas seulement des ventes
Cette approche est au cœur de ma philosophie. Je suis ‘un enfant de la marque et du branding’. Une bonne publicité peut générer un clic, mais elle ne suffira pas à fidéliser un client si la marque derrière ne l’inspire pas confiance, ne le réconforte pas. C’est la différence entre une transaction et une relation. Regardez ce qu’a fait Airbnb. Ils ont publiquement expliqué leur stratégie de réinvestir massivement dans le branding et l’awareness (campagnes TV, influence) plutôt que de se concentrer uniquement sur le ‘pure paid’ sur Google. Ils ont compris que l’un alimentait l’autre. Rainbow Studio est notre version de cette philosophie. C’est notre manière de construire une préférence de marque durable. Les résultats ne se mesurent pas en ROAS (Return On Ad Spend) direct, mais en engagement, en croissance de communauté, et in fine, dans la solidité de notre P&L global. C’est un pari sur l’intelligence de notre audience. Ils savent que Rainbow Studio est lié à Merci Handy, mais ils apprécient que nous ne leur vendions rien. Cette subtilité est, je pense, la clé pour communiquer efficacement avec une génération qui déteste la publicité intrusive.
Instagram, UGC et concours : l’art de co-créer avec sa communauté
Si TikTok est notre laboratoire de viralité et d’expérimentation, Instagram reste un pilier central de notre stratégie, notamment pour solidifier la communauté et la transformer en ambassadrice. Notre approche y est différente, plus axée sur l’esthétique de la marque et l’interaction directe. C’est là que la puissance du contenu généré par les utilisateurs (UGC) prend tout son sens.
La mécanique des concours : plus qu’un simple gain d’abonnés
Les concours sont souvent vus comme un outil un peu facile pour gonfler artificiellement une base d’abonnés. Nous les utilisons, mais avec une approche plus stratégique. Ils sont un excellent moyen d’animer la communauté, de créer de l’excitation et de collaborer avec d’autres marques ou influenceurs qui partagent nos valeurs. Cela nous permet de croiser nos audiences et de gagner en visibilité de manière authentique. Mais le véritable enjeu est de convertir ces nouveaux abonnés en membres engagés de la communauté. Pour cela, le contenu que nous publions entre les concours est crucial. Il doit être suffisamment qualitatif et représentatif de notre univers pour leur donner envie de rester. Les concours sont des pics d’acquisition, mais c’est la qualité de notre ligne éditoriale au quotidien qui assure la rétention. C’est un équilibre permanent entre des actions à fort impact de visibilité et un travail de fond sur le branding.
L’UGC : comment transformer ses clients en créateurs, sans les payer
C’est l’un des points qui intrigue le plus : comment récoltons-nous autant de contenu de qualité de la part de nos clients, sans dépenser un euro ? La réponse n’est pas dans une technique, mais dans la relation que nous avons construite. Tout est pensé pour que l’expérience Merci Handy soit ‘partageable’. Cela commence par le produit lui-même, coloré et ‘instagrammable’. Cela continue avec le packaging, l’unboxing, les petites attentions que nous glissons dans les colis. Nous créons des moments que les gens ont naturellement envie de partager. Ensuite, nous valorisons systématiquement ces contenus. Nous les repostons, nous mettons en avant les créateurs, nous interagissons avec eux. Les gens ne le font pas pour l’argent, mais pour la reconnaissance et le sentiment d’appartenir à une communauté. C’est un cercle vertueux : plus nous mettons en avant notre communauté, plus elle a envie de créer pour nous. Ce stock d’UGC est une mine d’or, notamment pour nos campagnes Social Ads. Il apporte une preuve sociale et une authenticité qu’aucune création de studio ne pourra jamais égaler. C’est la forme de publicité la plus crédible qui soit, car elle vient de vrais utilisateurs. Et cela, ça n’a pas de prix.
Mesurer le succès au-delà des likes : une approche omnicanale
Dans un monde obsédé par les données et l’attribution au dernier clic, notre approche peut sembler déroutante. Nous vendons en ligne sur notre propre site, mais aussi chez des revendeurs, en France et à l’international. Cette complexité omnicanale rend l’attribution parfaite quasi impossible. Tenter de lier une vidéo TikTok virale à une vente chez Sephora trois semaines plus tard est une illusion. Nous avons donc appris à vivre avec cette ‘complexité’ et à piloter notre activité avec des principes clairs.
Accepter l’ambiguïté de l’attribution
L’attribution de nos investissements marketing sur nos ventes est ‘hyper compliqué’. Nous avons beaucoup de data sur notre e-commerce, mais très peu sur notre activité wholesale (vente en gros). Certains partenaires nous donnent des chiffres tous les mois, d’autres tous les six mois. Face à ce défi, nous avons pris un parti pris simple : ‘ce qu’on fait en ligne ça va pour le online, ce qu’on fait offline, ça va pour le offline’. C’est une simplification, bien sûr, car nous savons que tout s’influence. Une campagne d’affichage dans le métro va générer du trafic en ligne, et une vidéo TikTok virale va pousser des gens à aller acheter en magasin. Mais au lieu de se perdre dans des modèles d’attribution complexes et souvent inexacts, nous préférons nous concentrer sur la performance globale de l’entreprise. À la fin, tout se retrouve dans le P&L (compte de résultat). Si nous investissons dans le branding et que le chiffre d’affaires global augmente de manière rentable, c’est que la stratégie fonctionne. C’est une approche plus holistique, qui demande d’avoir confiance dans le fait que construire une marque forte est le meilleur levier de performance à long terme.
Les KPI qui comptent vraiment
Alors, que suivons-nous ? Bien sûr, nous regardons les indicateurs classiques. Pour le paid, c’est le ROAS, le coût d’acquisition. Pour l’organique, nous suivons de près les impressions, qui tournent autour de ’10 millions d’impressions par mois’ sur l’ensemble de nos réseaux. C’est notre indicateur de portée, de notoriété. Nous analysons les taux d’engagement, les vues, les partages pour comprendre quel type de contenu résonne le plus. Mais au-delà des chiffres, il y a une dimension plus qualitative. Je suis convaincu qu’une marque doit ‘réconforter’. Est-ce que notre contenu crée une émotion positive ? Est-ce que notre marque est perçue comme authentique, fun, proche de ses clients ? Ce sont des choses plus difficiles à mesurer, mais qui sont au cœur de notre succès. Finalement, le KPI ultime, c’est la résilience de la marque face aux aléas : une crise, un changement d’algorithme, l’arrivée d’un nouveau concurrent. Une marque forte, avec une communauté soudée, est beaucoup plus à même de traverser les tempêtes. Et c’est cela que nous construisons chaque jour, publication après publication.
Conclusion : l’authenticité comme stratégie ultime
Au terme de cet échange, une vérité simple mais puissante émerge : la stratégie de contenu la plus efficace n’est pas celle qui suit les derniers hacks à la mode, mais celle qui est le prolongement sincère de l’identité d’une marque et des personnes qui la composent. Le succès de Merci Handy n’est pas dû à une formule magique, mais à une série de principes fondamentaux appliqués avec constance et courage. D’abord, la conviction qu’une marque doit être construite sur des fondations authentiques, même si cela implique de commencer modestement et de faire des sacrifices. Ensuite, l’audace d’explorer de nouveaux territoires comme TikTok avant tout le monde, en acceptant de ne pas tout maîtriser et d’apprendre en faisant. Il y a aussi cette vision à long terme qui pousse à créer un média comme Rainbow Studio, un projet qui investit dans la relation avant de penser à la transaction. Enfin, et c’est peut-être le plus important, il y a cette culture de l’autodérision et du plaisir. Créer du contenu qui amuse d’abord l’équipe en interne est le meilleur gage de résonance externe. Le message de Louis Marty est un appel à l’action pour tous les créateurs de marques : osez être vous-mêmes, parlez avec votre propre voix, construisez une communauté avant de chercher des clients, et n’ayez pas peur de vous amuser. Car dans le bruit assourdissant du marketing digital, c’est souvent la voix la plus humaine et la plus sincère qui porte le plus loin.
Questions fréquentes (FAQ)
Quelle est la clé du succès de Merci Handy sur TikTok ?
Le succès de Merci Handy sur TikTok repose sur trois piliers. Premièrement, avoir été un ‘early adopter’ en se lançant dès l’été 2019, ce qui leur a permis de comprendre les codes et de bâtir une audience avant la saturation. Deuxièmement, une stratégie de contenu agile basée sur l’adaptation des tendances (‘trend-jacking’) avec beaucoup d’humour et d’autodérision. Troisièmement, l’acceptation de la nature imprévisible de la plateforme, en se concentrant sur la production de contenu en volume pour générer des ‘pics’ de viralité plutôt que de viser une performance moyenne et constante.
‘Je suis pas le gars qui va mettre qui va dire ‘Ouais mais l’algo.’ Parce que pour moi tout ça c’est c’est c’est trop venteux et fumeux, on en sait rien. Il y a juste des mécanismes humaines et un peu psychologie sur la manière dont on monte les vidéos pour que bah les gens restent dessus, la partagent, la commentent et puis est-ce qu’elle nous plaît à nous cette vidéo ?’
Pourquoi Merci Handy a-t-il créé Rainbow Studio, un média séparé ?
Merci Handy a créé Rainbow Studio pour établir une conversation plus large et plus profonde avec la Gen Z, au-delà de la simple promotion de produits. Ce média aborde des sujets de société (amour, amitié, écologie, santé mentale) qui intéressent leur audience, sans aucune intention commerciale directe. L’objectif est de construire une relation de confiance et une communauté forte autour de valeurs partagées. C’est une stratégie de branding à long terme qui vise à faire de Merci Handy une marque culturelle pertinente, et non juste un vendeur de cosmétiques.
‘On a parlé aussi de leur média Rainbow Studio sur TikTok, donc un média qui s’adresse aux jeunes et qui n’a aucunement pour objectif de vendre leurs produits. Alors pourquoi l’avoir fait ? Et bien Louis nous explique tout dans ce podcast.’
Comment Merci Handy obtient-il du contenu UGC sans payer ses clients ?
La marque réussit à obtenir une grande quantité de contenu généré par les utilisateurs (UGC) gratuitement en créant une expérience client intrinsèquement ‘partageable’. Cela passe par des produits colorés et esthétiques, un packaging soigné et une expérience d’unboxing mémorable. Surtout, Merci Handy valorise énormément sa communauté en repostant activement leurs créations et en interagissant avec eux. Ce sentiment de reconnaissance et d’appartenance à un club incite les clients à devenir des ambassadeurs naturels, motivés par la passion pour la marque plutôt que par une récompense financière.
‘Louis m’a également parlé de comment l’équipe de Merci Handy récolte des contenu UGC provenant de leurs clients pour leur campagne Social Ads et sans payer.’
Quelle est la différence entre la stratégie de Merci Handy sur Instagram et TikTok ?
La stratégie de Merci Handy diffère sensiblement entre les deux plateformes. Sur TikTok, l’approche est axée sur le divertissement, la viralité et l’expérimentation. Le contenu est souvent basé sur les tendances, l’humour et l’autodérision, avec un style de production plus brut et spontané. Instagram, en revanche, sert davantage à solidifier l’image de marque et à engager la communauté existante. Le contenu y est plus esthétique, centré sur les produits, les collaborations avec des influenceurs, et des mécaniques comme les concours pour animer la base d’abonnés.
‘Évidemment c’est beaucoup Instagram et beaucoup TikTok. Et ce qui est marrant, c’est que les moyennes de vues par vidéo avant tu avais des vidéos qui tournaient à peu près toujours au même… aujourd’hui c’est que du pic. Ça veut dire il y a des vidéos qui vont pas fonctionner et pas décoller, il y en a d’autres qui vont exploser.’
Comment une marque DNVB peut-elle se lancer avec un petit budget ?
L’histoire de Merci Handy montre qu’il est possible de se lancer avec un budget très limité. Louis Marty et son associé ont démarré avec seulement 5000 € chacun. La clé est de compenser le manque de capital par la créativité, le travail et la résilience. Cela implique souvent de garder un autre travail au début pour subvenir à ses besoins. Il est crucial de se concentrer sur un ‘hero product’ pour percer un marché de niche et de construire une croissance organique saine avant de chercher des financements. Atteindre 1 million d’euros de chiffre d’affaires en bootstrapping a permis à Merci Handy de lever des fonds dans de bien meilleures conditions.
‘On a réussi nous à faire 1 million d’euros de chiffres d’affaires en mettant 5000 € chacun dans la boîte. On avait pas de salarié, on avait juste une stagiaire graphiste. Donc on était très rentable et on a on a levé 3 millions d’euros… assez facilement.’
Quels KPIs suivre pour mesurer l’efficacité d’une stratégie de contenu organique ?
Pour une marque omnicanale comme Merci Handy, l’attribution directe est complexe. Louis Marty se concentre sur des KPIs clés pour l’organique : le volume d’impressions mensuelles (leur objectif est de plus de 10 millions), le nombre de vues, et le taux d’engagement pour évaluer la résonance du contenu. Cependant, il insiste sur l’importance de ne pas se limiter aux ‘vanity metrics’. Le véritable indicateur de succès est la croissance globale du chiffre d’affaires et la rentabilité de l’entreprise (le P&L), considérant le branding et le contenu organique comme un investissement qui alimente l’ensemble de l’écosystème commercial.
‘Aujourd’hui sur l’ensemble de nos réseaux et hors email, c’est un peu plus de 10 millions d’impressions par mois. Ça varie évidemment en fonction des mois mais c’est un peu la moyenne lissée depuis le début de l’année.’
Quel est le retour d’expérience de Merci Handy sur BeReal ?
Fidèle à sa nature d »early adopter’, Louis Marty a testé BeReal pour Merci Handy. Son retour d’expérience souligne l’authenticité de la plateforme, qui va à l’encontre des contenus ultra-léchés. Cependant, il note la difficulté pour une marque de s’y intégrer de manière pertinente sans paraître intrusive. L’expérimentation montre la volonté de la marque de se trouver là où est sa cible, même si le modèle de la plateforme n’est pas encore clairement adapté à une communication de marque structurée. Cela reste un terrain d’observation pour comprendre les nouvelles formes d’interactions sociales.
‘On a terminé par BeReal, le réseau social français qui fait fureur aux USA. Louis a testé la plateforme pour Merci Handy et nous partage son retour d’expérience.’




