Votre plus grand atout marketing, c’est vous : La masterclass pour construire une marque personnelle qui décuple votre business
Dans un monde saturé de messages publicitaires, de produits interchangeables et de services standardisés, une question hante chaque entrepreneur, chaque consultant, chaque dirigeant : comment exister ? Comment percer le bruit ambiant pour non seulement être vu, mais surtout, être choisi ? Nous passons des fortunes à optimiser nos campagnes publicitaires, à perfectionner nos produits, à affiner nos services. Pourtant, nous négligeons souvent l’actif le plus puissant, le plus unique et le plus différenciant dont nous disposons : nous-mêmes. Votre histoire, vos valeurs, votre vision, votre voix… voilà la véritable fondation d’une marque inoubliable. C’est ce que l’on appelle la marque personnelle, ou le ‘personal branding’. Mais loin d’être un simple exercice de communication ou un concours de popularité sur les réseaux sociaux, c’est une démarche stratégique profonde qui, si elle est bien menée, peut transformer radicalement la trajectoire de votre entreprise. Je suis Anthony Bourbon, fondateur de Feed, et mon parcours m’a appris une chose : incarner sa marque n’est pas une option, c’est une nécessité. Beaucoup pensent qu’il suffit de poster régulièrement sur LinkedIn ou Instagram pour construire cette fameuse marque. C’est une erreur fondamentale. Avant même d’écrire la première ligne, de filmer la première vidéo, il y a un travail introspectif essentiel à accomplir. Dans cet article, je vais vous livrer, sans filtre, la méthode qui m’a permis de bâtir une audience engagée et de faire de ma personne un levier de croissance majeur pour Feed. Nous allons voir ensemble pourquoi la ‘brand platform’ est le socle de tout, comment transformer vos vulnérabilités en force de connexion, et comment mettre en place une machine à contenu efficace, même avec un agenda de CEO. Préparez-vous, car ce n’est pas une simple leçon de marketing, c’est une invitation à redéfinir votre rapport à votre business et à vous-même.
La fondation incontournable : Pourquoi votre ‘brand platform’ est votre point de départ absolu
Avant de vous jeter dans l’arène des réseaux sociaux, il y a une étape cruciale, un travail de fond que 99% des gens survolent ou ignorent complètement : la définition de votre ‘brand platform’. C’est le socle, les fondations de votre communication. Sans cela, vous construisez sur du sable. Vos publications manqueront de cohérence, votre message sera confus et votre audience ne saura pas pourquoi elle devrait vous suivre. C’est la différence entre créer du bruit et bâtir une autorité. Alors, qu’est-ce que c’est, concrètement ?
Définir qui vous êtes et sur quoi vous êtes légitime
La brand platform, c’est votre carte d’identité de communicant. C’est un document ou une réflexion claire qui répond à des questions fondamentales. Qui êtes-vous réellement ? Quelles sont les valeurs qui vous animent profondément, celles pour lesquelles vous êtes prêt à vous battre ? Quelle est votre mission, votre ‘Pourquoi’ ? Et surtout, sur quels sujets vous sentez-vous légitime pour prendre la parole ? La légitimité ne vient pas forcément d’un diplôme, mais d’une expérience vécue, d’une passion obsessionnelle ou d’un domaine que vous avez creusé plus que n’importe qui. Pour moi, avec Feed, ce sont des thèmes comme le dépassement de soi, l’extraction de sa condition initiale, l’ambition, la résilience. Je suis légitime sur ces sujets car c’est mon histoire, je les ai vécus dans ma chair. Je ne vais pas me mettre à donner des conseils sur l’art ou la musique, ce n’est pas mon terrain de jeu.
‘Le premier pas c’est de déjà faire ta brand platform. Donc savoir qui tu es, ce qui te fait vibrer et sur quel sujet tu te sens légitime pour parler.’ C’est super important quand tu fais du contenu de ne pas le faire pour toi mais de le faire pour les autres.
Cette dernière phrase est essentielle. Votre contenu doit servir votre audience. À chaque fois que vous préparez un post, posez-vous cette question : est-ce que je publie ça pour me faire plaisir, pour flatter mon ego, ou est-ce que j’apporte une réelle valeur à ceux qui me lisent ? Est-ce que je simplifie un concept complexe ? Est-ce que je partage une expérience qui peut leur éviter une erreur ? Est-ce que je leur donne une dose de motivation ? Si la réponse est centrée sur vous, ne publiez pas. Votre marque personnelle ne grandit que lorsque vous servez les autres.
Incarner sa marque : L’art de la connexion émotionnelle
Une fois votre brand platform solidement établie, le défi suivant est de lui donner vie. Une liste de valeurs sur un papier ne sert à rien si elle n’est pas incarnée. C’est là que la magie opère. Il ne s’agit plus de communiquer des informations, mais de transmettre des émotions, de créer une véritable connexion humaine avec votre audience. Pour cela, deux piliers sont fondamentaux : l’authenticité radicale et le storytelling de la vulnérabilité.
L’authenticité comme arme de différenciation massive
Dans le monde lisse et aseptisé des réseaux sociaux, tout le monde essaie de paraître parfait. C’est la plus grande erreur que vous puissiez faire. La perfection est ennuyeuse et, pire encore, elle est suspecte. Votre véritable pouvoir réside dans ce qui vous rend unique, dans vos aspérités, dans votre ‘bizarrerie’. N’essayez jamais d’être normal ou de copier quelqu’un qui cartonne. Vous ne serez qu’une pâle copie et vous n’existerez pas.
‘Il faut pas que tu essaye d’être normal, il faut que tu sois limite bizarre, c’est-à-dire que tu dois être comme tu es. Et il y a des gens qui me disent ‘Ouais mais moi j’ose pas faire des réseaux parce que je suis bizarre’. Je dis mais en fait si tu es bizarre, c’est cool parce que tu vas te démarquer des autres. En fait si tu es juste un 200ème mec qui fait la même chose, ça va être très compliqué d’exister.’
Votre ton, votre manière de parler, vos opinions tranchées, vos passions… C’est ça, votre marque de fabrique. Assumez-la pleinement. Au début, cela peut faire peur. Vous craindrez de déplaire, d’être jugé. C’est normal. Mais la vérité, c’est que vous ne pouvez pas plaire à tout le monde. En essayant de le faire, vous ne plaisez vraiment à personne. En étant vous-même, vous allez peut-être repousser certaines personnes, mais vous allez créer une tribu de fans inconditionnels qui vous suivront précisément pour qui vous êtes. L’authenticité est un filtre : elle éloigne les mauvaises personnes et attire les bonnes, que ce soit des clients, des partenaires ou des collaborateurs.
Le storytelling des vulnérabilités : créer de l’empathie, pas de l’envie
C’est sans doute le point le plus contre-intuitif et le plus puissant. Nous sommes conditionnés à montrer nos réussites, nos forces, nos victoires. Mais ce qui connecte les humains entre eux, ce ne sont pas les succès, ce sont les failles, les doutes, les épreuves surmontées. Quand je parle de mon passé, de la rue, des difficultés, je ne le fais pas pour me plaindre. Je le fais parce que c’est là que se niche l’émotion universelle. Vous n’avez peut-être pas vécu la même histoire que moi, mais vous avez connu des galères, des moments de faiblesse, des batailles intérieures.
‘Si je leur raconte des moments de faiblesse, des moments difficiles. Ben là ça crée de l’empathie et ils disent ‘ah lui aussi il a connu des galères, tu vois’. Il est pas juste successful sur un truc et c’est l’erreur de Bernard Tapie, tu vois pour moi… il a voulu trop montrer et du coup, il s’est détaché du peuple.’
Parler de ses faiblesses n’est pas un aveu d’échec, c’est une preuve d’humanité. Cela vous rend accessible. Les gens ne se disent pas ‘regarde ce qu’il a réussi’, mais ‘s’il a réussi à surmonter ça, alors peut-être que moi aussi, je peux surmonter mes propres défis’. Vous cessez d’être un personnage sur un piédestal pour devenir une source d’inspiration. Identifiez dans votre parcours les moments difficiles qui vous ont façonné. Quelle leçon en avez-vous tirée ? Comment cela a-t-il forgé vos valeurs actuelles ? Racontez-le avec honnêteté et transparence. C’est ainsi que vous passerez du statut de simple expert à celui de leader auquel on peut s’identifier.
Le personal branding n’est pas réservé au B2C : conquérir le marché B2B
Une objection que j’entends souvent est : ‘Anthony, tout ça c’est bien beau pour une marque comme Feed qui s’adresse au grand public. Mais moi, je suis en B2B. Mes clients prennent des décisions rationnelles, basées sur des chiffres, pas sur des émotions.’ C’est une vision totalement dépassée de la réalité. Le B2B, ‘Business to Business’, est un abus de langage. En réalité, c’est du H2H, ‘Human to Human’. Derrière chaque entreprise, il y a des êtres humains qui prennent les décisions. Et ces humains sont influencés par les mêmes biais cognitifs que n’importe quel consommateur : la confiance, la familiarité et l’émotion. Une marque personnelle forte en B2B n’est pas un ‘plus’, c’est un avantage concurrentiel dévastateur.
Pensez-y. Vous avez le choix entre dix agences qui proposent exactement les mêmes services de publicité Facebook. Neuf d’entre elles sont des entités sans visage, avec un site web corporate et des publications génériques. La dixième est dirigée par un fondateur qui partage chaque semaine ses analyses, ses réussites, ses échecs, sa vision du marché sur LinkedIn. Vous l’avez ‘vu’ grandir, vous connaissez sa philosophie. Laquelle allez-vous appeler en premier ? La réponse est évidente. Une marque personnelle forte rassure.
‘Si la marque est belle et que… le boss de la boîte ou de l’agence… connaît dire ‘ben lui je le connais, j’en ai entendu parler ou je l’ai entendu à la télé’… ça rassure les gens de connaître. Donc le B2B pour moi ça fait du sens pour les ventes mais aussi pour ton équipe.’
L’exemple de Lemlist avec Guillaume Moubeche est frappant. Il existe des dizaines d’outils de cold emailing, mais tout le monde connaît Lemlist. Pourquoi ? Parce que Guillaume a incarné sa marque avec une stratégie de contenu agressive et un personal branding très marqué. Il a créé une audience bien au-delà de son produit. Cela s’applique à tous les secteurs. En B2B, votre marque personnelle accomplit trois missions capitales : elle vous différencie dans un marché de commodités, elle bâtit la confiance bien avant le premier contact commercial, et elle attire les meilleurs talents qui ne veulent plus rejoindre une entreprise anonyme, mais un mouvement porté par une vision claire.
De la stratégie à l’exécution : construire sa machine à contenu
Avoir une brand platform solide et comprendre l’importance de l’authenticité, c’est bien. Mais sans exécution, cela reste de la théorie. La question qui se pose alors est : comment produire du contenu de qualité, de manière régulière, quand on dirige une entreprise ? La clé n’est pas de travailler plus, mais de travailler plus intelligemment. Il faut mettre en place un système, une véritable machine à contenu qui tourne avec ou sans vous, tout en préservant votre voix unique.
Définir sa ligne éditoriale et ses piliers de contenu
Votre brand platform est votre constitution ; votre ligne éditoriale en est la loi. Elle traduit vos grands thèmes en sujets concrets. Au lieu de vous demander chaque matin ‘de quoi je vais parler aujourd’hui ?’, vous devez définir 3 à 5 grands piliers de contenu. Ce sont vos thématiques phares, directement issues de votre légitimité. Pour moi, c’est le dépassement de soi, l’entrepreneuriat, les leçons financières et l’analyse de l’actualité à travers mon prisme.
‘Ce qu’on fait, c’est que on définit ce qu’on appelle une ligne éditoriale. Donc on va fixer des grands thèmes qui nous passionnent… mais toujours avec notre spectre de valeur. c’est-à-dire qu’en fait on le lit via un prisme feed et on va faire on va appuyer sur un sujet.’
Par exemple, quand Squid Game est sorti, je n’ai pas fait une simple critique. Ce qui m’a intéressé, c’est l’impact business : l’explosion des ventes des chaussures Vans portées dans la série. Cela me permet de rebondir sur l’actualité tout en restant dans mon pilier ‘stratégie marketing et business’. Une fois vos piliers définis, brainstormez 10 à 20 idées de posts pour chaque. Vous aurez ainsi des dizaines de sujets d’avance, ce qui élimine l’angoisse de la page blanche.
La règle du donnant-donnant : la stratégie 90/10
L’une des plus grosses erreurs en personal branding est d’être trop commercial. Si chacun de vos posts se termine par ‘achetez mon produit’ ou ‘réservez un appel’, vous allez rapidement lasser votre audience. Les gens ne viennent pas sur les réseaux sociaux pour se faire vendre quelque chose, ils viennent pour apprendre, se divertir ou s’inspirer. Votre stratégie doit refléter cela. Adoptez la philosophie de Gary Vaynerchuk, que j’applique au quotidien : ‘Jab, Jab, Jab, Right Hook’. En français : donne, donne, donne, et seulement ensuite, demande.
‘Tu donnes, tu donnes, tu donnes et claque à un moment tu prends… Tu vas faire quatre cinq postes vraiment pas marketé et à un moment tu dis by the way, on sort une nouvelle barre caramel… Et là tu vois ben les gens ils ils ils ils ont une fidélité et ils vont cliquer, ils vont aller au call to action quoi.’
Concrètement, cela peut se traduire par une règle simple : 90% de votre contenu doit être de la pure valeur, sans rien attendre en retour. 10% seulement peut être promotionnel. En donnant généreusement, vous bâtissez une relation de confiance et de réciprocité. Le jour où vous faites une offre, non seulement les gens ne vous en veulent pas, mais ils sont presque heureux de pouvoir vous ‘rembourser’ pour toute la valeur que vous leur avez offerte gratuitement.
Le système d’un CEO : délégation, validation et ‘repurposing’
Soyons clairs : si vous voulez être présent sur plusieurs plateformes, vous ne pouvez pas tout faire seul. ‘Gérer tes contenus, c’est un travail à plein temps.’ La solution est de s’entourer. J’ai une équipe qui m’aide. Notre système est simple. Nous avons un document partagé avec le planning de contenu sur deux semaines. L’équipe propose des sujets, des formats, et pré-rédige certains posts en s’inspirant de mes interviews ou de mes idées. Une fois par semaine, je valide, je modifie, j’ajoute ma touche. Cela me permet de garder le contrôle total sur le message tout en déléguant 80% du travail opérationnel. Je conserve la rédaction de mes posts LinkedIn, car c’est une plateforme où j’aime écrire et où mon style est très personnel. Mais pour le reste, l’équipe gère.
‘Faites-vous accompagner quand vous avez atteint un certain stade. Au début évidemment… faites-le vous-même et ce sera moins bien monté, ce sera moins beau mais ce sera plus naturel.’
L’autre secret, c’est le ‘repurposing’. Ne créez pas un contenu pour une seule utilisation. Un podcast d’une heure comme celui-ci est une mine d’or. Il peut être transformé en : un article de blog détaillé (celui que vous lisez), 15 clips vidéo pour Instagram Reels et TikTok, 10 citations visuelles, et 5 posts LinkedIn développant les idées clés. Un seul effort de création initial est ainsi démultiplié sur toutes les plateformes, adaptant le format à chaque audience. C’est l’économie de contenu : produire moins, mais diffuser plus intelligemment.
Le moteur de tout : rêver grand et incarner son ‘why’
Toutes les stratégies et les tactiques du monde ne valent rien si elles ne sont pas alimentées par un moteur puissant : votre vision, votre ‘Pourquoi’. Pourquoi vous levez-vous le matin ? Qu’est-ce qui vous fait vibrer au-delà de l’argent et de la simple réussite matérielle ? Beaucoup de gens n’ont jamais pris le temps de répondre à cette question. La société nous pousse dans un rush perpétuel où l’on est déjà content quand on peut s’affaler devant une série Netflix. Mais est-ce vraiment ça, une vie ? Votre marque personnelle doit être le porte-voix de votre ambition la plus folle.
Ne rêvez pas petit. Un objectif comme ‘nettoyer la plage de Biarritz’ est louable, mais il n’est pas très excitant car il est atteignable. Un objectif comme ‘nettoyer toutes les plages du monde’ est immense, probablement impossible, mais c’est lui qui va créer un mouvement, qui va inspirer les gens à vous rejoindre. C’est ce que j’appelle le processus.
‘Il faut rêver très grand parce que le plus important c’est pas la réussite de ton y mais c’est le process. C’est-à-dire est-ce que tu te donnes à 200 % pour atteindre ton objectif.’
Quand je dis que je veux ‘1 milliard minimum’, les gens s’arrêtent au chiffre. Mais ce n’est pas pour acheter des voitures ou vivre dans le luxe, je m’en fous, je vis dans un petit appartement. Ce milliard est un levier, un outil pour financer ma révolution, pour avoir un impact à grande échelle. Cette vision donne un sens à chaque action, à chaque contenu, à chaque sacrifice. C’est ce qui transforme un simple business en une mission. Les gens n’achètent pas ce que vous faites, ils achètent pourquoi vous le faites. Votre marque personnelle est le meilleur moyen de communiquer ce ‘Pourquoi’ avec passion et conviction. C’est ce qui fait que les gens ne vous suivront pas seulement, mais se battront à vos côtés.
Conclusion : Arrêtez de consommer, commencez à exister
Nous avons parcouru un long chemin. De la nécessité absolue de définir votre ‘brand platform’ avant toute chose, à l’art de tisser des liens émotionnels grâce à votre authenticité et vos vulnérabilités. Nous avons vu que cette approche est tout aussi, sinon plus, puissante en B2B, et nous avons détaillé un système concret pour produire du contenu de manière stratégique et efficace, même avec un emploi du temps surchargé. Enfin, nous avons touché au cœur du réacteur : la vision, ce ‘Pourquoi’ immense qui doit être le carburant de toutes vos actions.
Construire sa marque personnelle n’est pas un projet à court terme avec un ROI immédiat. C’est un marathon, un investissement sur le long terme qui demande de la régularité, de la patience et du courage. Le courage d’être soi-même, de partager ses failles, d’affirmer ses convictions. Mais le jeu en vaut la chandelle. Car au-delà des bénéfices pour votre business – plus de clients, de meilleurs talents, une plus grande résilience – vous entamez un voyage de découverte de vous-même. Vous clarifiez ce qui compte vraiment pour vous et vous construisez une plateforme pour avoir un impact. Alors, la prochaine fois que vous ouvrirez LinkedIn ou Instagram, posez-vous la question : suis-je ici pour consommer passivement la vie des autres, ou pour commencer à construire la mienne et à partager mon histoire ? Le premier pas est le plus difficile, mais il est le seul qui compte. Lancez-vous.
Questions fréquentes sur la construction d’une marque personnelle
Qu’est-ce qu’une ‘brand platform’ et pourquoi est-ce si crucial pour sa marque personnelle ?
La ‘brand platform’ est le document fondateur de votre marque personnelle. C’est une réflexion stratégique qui définit qui vous êtes, vos valeurs fondamentales, votre mission, votre vision, et surtout, les thématiques sur lesquelles vous êtes légitime pour prendre la parole. C’est crucial car sans ce socle, votre contenu manquera de cohérence et de direction. Vous risquez de parler de tout et de rien, sans jamais construire une identité claire et reconnaissable. C’est l’étape qui assure que chaque pièce de contenu que vous créez renforce le même message et la même image, transformant votre communication en un atout stratégique puissant plutôt qu’en un bruit désordonné.
‘Le premier pas c’est de déjà faire ta brand platform. Donc savoir qui tu es, ce qui te fait vibrer et sur quel sujet tu te sens légitime pour parler. C’est super important quand tu fais du contenu de ne pas le faire pour toi mais de le faire pour les autres.’
Comment trouver l’équilibre entre parler de soi et apporter de la valeur à son audience ?
L’équilibre réside dans l’intention. Ne parlez jamais de vous dans le seul but de vous mettre en avant. Votre histoire personnelle, vos expériences et vos vulnérabilités ne sont pas le but final, mais des véhicules pour transmettre une leçon, une émotion ou une inspiration qui sera utile à votre audience. La règle d’or est de toujours se demander : ‘Qu’est-ce que mon audience peut retirer de cette histoire ?’. Si vous racontez une difficulté, le focus doit être sur la résilience et les leçons apprises. Si vous partagez un succès, mettez en lumière le processus et les erreurs qui vous y ont mené. Votre vie devient une source d’études de cas pour servir les autres.
‘Il y a vraiment cette notion de pour les autres plutôt que pour moi… Est-ce que j’apporte à mon audience parce que je vais essayer de leur parler d’un sujet que moi j’ai beaucoup creusé et je vais essayer de le simplifier pour que les gens comprennent.’
Je suis introverti, puis-je quand même réussir à développer ma marque personnelle ?
Absolument. Comme le souligne Alex Viseo, l’introversion peut même être une force. Le personal branding ne consiste pas à être le plus bruyant dans la pièce, mais à créer des connexions profondes. Les introvertis ont souvent une grande capacité d’écoute, d’analyse et de réflexion, ce qui leur permet de créer un contenu plus profond et nuancé. La création de contenu écrit, comme sur LinkedIn ou un blog, est un excellent terrain de jeu pour les introvertis. Vous n’avez pas besoin de vous transformer en extraverti ; il vous suffit de trouver le canal et le format qui correspondent à votre nature pour partager votre expertise et votre vision du monde de manière authentique.
‘Même des introvertis peuvent se lancer dans le personal branding et réussir. Alex pense que c’est leur meilleur arme et je ne peux que lui donner [raison] parce que je suis aussi très introverti.’
Le personal branding est-il vraiment efficace en B2B où les décisions sont plus rationnelles ?
Oui, c’est extrêmement efficace, car les décisions B2B ne sont jamais 100% rationnelles. Elles sont prises par des humains qui cherchent avant tout à réduire le risque et à travailler avec des gens en qui ils ont confiance. Une marque personnelle forte permet de bâtir cette confiance à grande échelle, avant même le premier contact commercial. Elle humanise votre entreprise, vous différencie de concurrents interchangeables et rassure les décideurs. Connaître le visage, les valeurs et la vision du dirigeant d’une entreprise est un facteur de réassurance majeur qui peut faire basculer une décision, bien plus qu’une simple liste de fonctionnalités ou un tarif compétitif.
‘Le B2B pour moi ça fait du sens pour les pour les ventes mais aussi pour ton équipe parce qu’au final ça te permet quand même de d’avoir quelqu’un qui va comprendre ta mission de marque et qui va te rejoindre pour les bonnes raisons.’
Comment gérer la création de contenu sur LinkedIn et Instagram quand on est un CEO très occupé ?
La clé est de systématiser et de déléguer intelligemment. Vous ne pouvez pas tout faire seul. La méthode consiste à : 1. Définir vous-même la stratégie et la ligne éditoriale. 2. Vous entourer d’une équipe (freelance ou interne) pour gérer l’opérationnel : planification, création de visuels, montage vidéo, pré-rédaction. 3. Mettre en place un processus de validation simple et rapide, par exemple via un document partagé. 4. Concentrer votre temps personnel sur les tâches à plus haute valeur ajoutée que vous seul pouvez faire, comme la rédaction de posts LinkedIn si c’est votre plateforme de prédilection, tout en laissant l’équipe gérer le reste.
‘Gérer tes contenus, c’est un travail à plein temps. Donc moi je pourrais jamais être en même temps présent… J’ai une équipe autour de moi… on a une sorte de Google partagé doc où je peux voir dans les deux semaines qui arrivent tous les postes qui vont se faire.’
Faut-il systématiquement lier son contenu à ses produits ou services ?
Non, ce serait une grave erreur. La grande majorité de votre contenu ne doit avoir aucun lien direct avec vos produits. Adoptez une stratégie de 90/10 : 90% de contenu de pure valeur (éduquer, inspirer, divertir) et seulement 10% de contenu promotionnel. En donnant généreusement et sans attente, vous construisez une relation de confiance et une audience fidèle. Lorsque vous parlerez de vos produits, cette promotion sera bien mieux accueillie car elle s’inscrira dans une relation déjà établie. Bombarder votre audience d’appels à l’action est le meilleur moyen de la faire fuir.
‘Si tu fais à chaque fois un poste et que tu renvoies feed, ça saoule les gens. Donc nous encore une fois, la Gary, tu donnes, tu donnes, tu donnes et claque à un moment tu prends… Tu vas faire quatre cinq postes vraiment pas marketé et à un moment tu dis by the way, on sort une nouvelle barre caramel.’
Comment utiliser son histoire personnelle et ses échecs sans paraître narcissique ou se plaindre ?
Le secret est de toujours orienter l’histoire vers l’audience. Ne racontez pas un échec pour attirer la pitié, mais pour partager la leçon que vous en avez tirée et qui peut servir aux autres. La structure idéale est : 1. Voici la situation difficile que j’ai vécue. 2. Voici l’erreur que j’ai commise ou la difficulté que j’ai affrontée. 3. Voici ce que j’ai appris de cette expérience. 4. Voici comment vous pouvez appliquer cette leçon pour éviter la même erreur. En adoptant cette approche, vous ne parlez plus de vous, mais à travers vous. Votre expérience devient un outil pédagogique au service de votre communauté, ce qui est l’opposé du narcissisme.
‘Ce qui va plaire aux gens c’est quand vous allez parler avec de l’émotion et de la transparence… si je leur raconte des moments de faiblesse, des moments difficiles. Ben là ça crée de l’empathie et ils disent ah lui aussi il a connu des galères, tu vois.’
Qu’est-ce que le ‘repurposing de contenu’ et comment l’appliquer concrètement ?
Le ‘repurposing’ consiste à prendre un contenu long et dense (un ‘contenu pilier’) et à le décliner en de nombreux formats plus courts adaptés à différentes plateformes. C’est une stratégie d’efficacité maximale. Par exemple, un podcast d’une heure peut devenir : un article de blog détaillé, 15 clips vidéo de 60 secondes pour Instagram Reels/TikTok/YouTube Shorts, 5 carrousels pour LinkedIn avec les idées clés, et 10 citations visuelles pour Twitter ou Instagram. Au lieu de créer 30 contenus différents, vous n’en créez qu’un seul en profondeur et vous le recyclez. Cela garantit la cohérence de votre message tout en économisant un temps précieux.
‘Repurposing content, c’est encore une fois de l’économie de contenu mais qui permet… tu vois notre podcast tu peux le découper et en faire 50 passages. Tu vas prendre des passages de 10 secondes et tu vas les mettre sur TikTok et après tu vas les adapter forme Insta et cetera.’




