65% de rétention : comment nous avons bâti une marque de protéine végétale rentable en partant de zéro
Le marché des compléments alimentaires est une jungle. Un océan rouge où des géants aux budgets marketing colossaux se battent à coups de promotions agressives et de promesses de performance. Au milieu de cette arène, imaginez lancer une marque de protéine végétale, un produit historiquement boudé par les puristes de la musculation pour son goût jugé… discutable. C’est le pari que j’ai fait avec Sync. Un pari qui semblait fou, lancé avec mes propres économies et une connaissance de l’entrepreneuriat si limitée que je découvrais le concept de TVA en rencontrant mon premier comptable. Pourtant, quatre ans plus tard, Sync est non seulement une entreprise rentable, mais nous affichons surtout une statistique qui fait tourner les têtes : plus de 65% de rétention client. Comment est-ce possible ? Comment transformer un produit de niche en une machine à fidélisation ? Ce n’est pas une histoire de levée de fonds spectaculaire ou de coup de génie marketing. C’est une histoire de persévérance, d’erreurs, de pivots et surtout, d’une obsession pour le produit. Dans les lignes qui suivent, je vais vous partager sans filtre notre parcours, de la genèse de l’idée à la construction d’un modèle d’acquisition et de rétention qui nous permet aujourd’hui de connaître une croissance sereine et maîtrisée. Vous découvrirez comment nous avons trouvé notre ‘unfair advantage’, comment nous avons navigué nos premières années sans publicité payante, et quelles stratégies concrètes nous avons mises en place pour que nos clients reviennent encore et encore.
La genèse de Sync : d’une intolérance personnelle à une révolution végétale
Toute aventure entrepreneuriale commence souvent par un problème personnel. La mienne n’échappe pas à la règle. Pendant des années, j’ai été un consommateur assidu de protéine en poudre, la fameuse ‘whey’, issue du lait. Comme beaucoup de sportifs, c’était un réflexe, un passage obligé pour optimiser ma récupération. Mais il y avait un hic, et de taille : je la digérais très mal. L’inconfort était constant, une conséquence directe de mon intolérance au lactose. Un jour, dans le magasin d’un ami, mon regard s’est posé sur une alternative, un unique paquet de protéine végane, relégué tout en bas d’une étagère, comme un produit de seconde zone. Une question m’a immédiatement frappé : pourquoi ce produit, issu de sources végétales logiques et naturelles comme les légumineuses, était-il traité comme une option marginale, alors que la norme était de consommer un ‘déchet de fromage’, ce qu’est fondamentalement la whey ? Il m’a semblé que l’industrie répondait à une demande végane par obligation, sans y mettre ni cœur, ni conviction, ni qualité.
Le pari fou : créer une protéine végétale meilleure que la whey
Cette prise de conscience a été le point de départ. L’idée était simple en apparence, mais terriblement ambitieuse : créer la meilleure protééine végétale du marché. Une protéine qui ne serait pas un compromis, mais un véritable choix de prédilection, même pour les non-végans. Le défi principal, nous l’avons identifié immédiatement. Comme je l’ai confié à Danilo :
‘tout le challenge, il a été de donner du goût à une protéine qui en général est pas bonne qui est farineuse, qui a un goût un peu terreux.’
Le marché était sceptique. Les consommateurs associaient ‘végétal’ à ‘mauvais goût’. C’était un préjugé tenace, ancré dans des années de produits décevants. Nous devions non seulement créer une formule nutritionnellement impeccable, bio, et avec des ingrédients naturels, mais nous devions surtout briser cette barrière psychologique du goût. Notre mission est devenue claire : proposer une expérience gustative si agréable que les gens prendraient plaisir à la consommer tous les jours, transformant une contrainte en un véritable moment de plaisir gourmand. C’était notre seule voie pour nous différencier et espérer exister.
L’unfair advantage qui change tout : le goût
Dans un marché aussi concurrentiel, il faut ce que l’on appelle un ‘unfair advantage’, un avantage concurrentiel si fort qu’il est difficile à copier. Pour Sync, cet avantage est devenu le goût. Dès les premiers tests, lorsque nous faisions goûter notre produit, la réaction était unanime : ‘Waouh, c’est meilleur que de la whey !’ Cette phrase, nous l’avons entendue des dizaines, puis des centaines de fois. C’était la validation que nous tenions quelque chose d’unique. Dans un secteur où la fidélité est très faible, où les clients zappent constamment d’une marque à l’autre en quête de la meilleure promotion, le goût est devenu notre ancre. Notre vraie force, c’est d’avoir réussi à allier le bio, le végan et le naturel à une dimension gustative qui crée une véritable préférence. Comme je l’expliquais,
‘notre vrai force c’est d’avoir quelque chose de de très différenciant d’un produit qui est qui qui est bio, végan, naturel mais dans qui plaît d’un point de vue gustatif.’
Cet accent mis sur le plaisir nous a permis de ne pas seulement vendre un complément alimentaire, mais une expérience. C’est ce qui jette les bases de notre future stratégie de rétention client e-commerce. Un client qui aime le goût de son produit n’a aucune raison d’aller voir ailleurs, même pour quelques euros de moins.
Avoir un produit exceptionnel est une condition nécessaire, mais malheureusement pas suffisante. Une fois notre formule validée, le véritable Everest se dressait devant nous : comment mettre ce produit entre les mains des consommateurs quand on part avec presque rien ? Le chemin du go-to-market allait s’avérer bien plus chaotique et semé d’embûches que nous l’avions imaginé.
Le parcours du combattant : les premiers pas chaotiques d’une marque D2C
Avec notre produit en main, nous étions remplis d’une confiance quasi aveugle. Nous étions persuadés que sa qualité suffirait à le vendre. Une forme d’ignorance qui, rétrospectivement, nous a peut-être sauvés en nous poussant à avancer. Nous avons lancé la boîte en fonds propres, avec une petite aide de nos proches, ce qui nous a permis de rassembler 30 000 à 40 000 euros. Une somme qui peut paraître importante, mais qui fond comme neige au soleil dans le monde de l’e-commerce. Mon manque total d’expérience était à la fois un handicap et une force. Je l’avoue humblement,
‘pour moi la TVA n’avait aucune aucune signification avant de rencontrer le comptable. Je pensais même que le comptable au début allait nous faire un vrai business plan et qu’on allait juste le suivre.’
Cette naïveté nous a conduits à commettre à peu près toutes les erreurs possibles lors de notre phase de lancement. Nous n’avions aucune compétence en marketing, aucune en vente, mais une certitude inébranlable : notre produit était le meilleur.
Les erreurs de débutant : quand l’enthousiasme dépasse la stratégie
Notre plan de lancement initial était simple : faire un maximum de bruit. Nous avons donc décidé de faire ‘tout ce qu’il ne fallait pas faire’. Notre première grosse dépense a été un stand sur un grand salon du fitness. L’idée était de faire goûter le produit à des milliers de personnes et de déclencher des ventes massives. En parallèle, nous avons investi une part importante de notre budget pour nous associer à des influenceurs. Le résultat fut une douche froide, pour ne pas dire un désastre financier.
‘On a fait tout ce qu’il fallait pas faire. On a commencé par payer un un du fitness cher, payer cher des influenceurs. on a pas eu de résultats.’
Sur le salon, nous avons très peu vendu et l’opération nous a coûté une fortune. Le retour sur investissement était abyssal. Après l’événement, les comptes étaient simples et brutaux : nous avions dépensé la quasi-totalité de notre capital pour un chiffre d’affaires de 8 000 €, alors que nos projections les plus folles tablaient sur 100 000 €. Nous n’avions plus d’argent. C’était un premier K.O. technique. L’erreur fondamentale était un problème d’alignement : nous avions choisi des influenceurs très axés ‘performance’, ‘bodybuilding’, alors que notre produit, par sa nature, s’adressait à une cible plus large, plus ‘lifestyle’.
Le pivot stratégique : de la performance au ‘Fit & Strong with Plants’
Cet échec cuisant nous a forcés à tout remettre en question, à commencer par notre positionnement. Au départ, nous communiquions sur une ‘protéine végétale performante’, essayant de concurrencer la whey sur son propre terrain. C’était une erreur.
‘on s’est confronté à un marché bah voilà où tu pouvais pas vendre en fait une protéine végétale performante parce que c’était pas la c’était pas la cible.’
Le marché n’était pas prêt. Nous avons dû accepter cette réalité et pivoter. Nous avons passé près d’un an et demi à tâtonner, à survivre plus qu’à grandir, le temps de trouver notre véritable voix. Le déclic est venu lorsque nous avons rebrandé. Nous avons abandonné le discours de la performance brute pour un message plus aspirationnel et en phase avec les valeurs de notre produit : on peut être en forme et fort (‘fit and strong’) sans consommer n’importe quoi, en utilisant la puissance des plantes. Ce nouveau message, accompagné d’un packaging plus moderne et épuré, a tout changé. Nous avons enfin commencé à parler à la bonne audience, celle qui cherchait des produits sains, naturels, bio, sans pour autant sacrifier le goût ni leurs objectifs sportifs. C’est à ce moment-là que nous avons véritablement trouvé notre product-market fit. Parallèlement, nous avons bénéficié de l’émergence de marques comme Food Spring, qui, avec leurs énormes budgets publicitaires, ont commencé à éduquer le marché sur les bienfaits des produits plus naturels. Nous avons surfé sur cette vague, une stratégie bien plus économique que d’essayer d’éduquer le marché nous-mêmes.
Le produit était bon, le message était clair, et le marché commençait à être mature. Il était temps de construire une véritable machine d’acquisition, non pas basée sur des budgets faramineux que nous n’avions pas, mais sur l’authenticité et la qualité de notre produit.
Bâtir une machine d’acquisition organique et authentique
Après avoir frôlé la catastrophe, nous avons dû réinventer notre approche de l’acquisition. Avec des caisses vides, l’option ‘arroser le marché de publicités’ n’était pas sur la table. Nous n’avions pas le choix : il fallait être malins et capitaliser sur nos forces. Pendant près de deux ans, notre croissance a reposé quasi exclusivement sur des canaux organiques. C’est cette période qui a forgé l’ADN de notre stratégie d’acquisition et qui reste, aujourd’hui encore, le socle de notre succès. Nous avons appris à ne pas dépendre de l’achat de trafic, mais à le mériter. Cette approche, bien que plus lente au démarrage, s’est révélée incroyablement robuste et rentable sur le long terme.
Le bouche-à-oreille : le moteur silencieux de la croissance
Notre premier canal d’acquisition, et le plus puissant, a été le bouche-à-oreille. Quand vous avez un produit qui résout un vrai problème (le goût) et qui surprend positivement, les gens en parlent.
‘très vite le produit a commencé à plaire parce qu’il était bon, les gens le recommandaient, les gens le rachetaient et très vite on est passé sur un modèle d’acquisition organique.’
Ce qui est fascinant, c’est que ce bouche-à-oreille a été amplifié par des professionnels de la santé. Nous recevons énormément de messages de clients nous disant : ‘C’est mon naturopathe qui m’a conseillé votre marque’ ou ‘Ma diététicienne vous recommande’. Le plus incroyable, c’est que nous n’avons jamais démarché activement ces professionnels. Quand Danilo m’a demandé si nous avions mis en place des partenariats, ma réponse a été simple : ‘Non, absolument pas.’ C’est la preuve ultime que la qualité et la composition irréprochable de notre produit parlent d’elles-mêmes. Pour mesurer cet impact, nous utilisons un questionnaire post-achat très simple qui nous permet de savoir d’où viennent nos clients. Et le ‘recommandé par un ami/professionnel’ arrive systématiquement en tête.
L’influence marketing à l’ère de l’authenticité
Forts de nos erreurs passées, nous avons totalement revu notre stratégie d’influence. Fini les ‘one-shots’ coûteux avec des profils inadaptés. Nous avons bâti un réseau d’une cinquantaine de micro-influenceurs qui aiment et consomment réellement nos produits. La relation est gérée par notre Community Manager, Clem, qui fait un travail extraordinaire pour créer des liens forts et durables. Il ne s’agit pas d’une relation purement transactionnelle.
‘c’est gardé vraiment le contact, de créer quelque chose de fort avec eux.’
Certains postent naturellement, sans qu’on leur demande, simplement parce que le produit fait partie de leur quotidien. Pour d’autres, la collaboration est plus cadrée, mais toujours basée sur une affinité réelle avec la marque. L’authenticité est le maître-mot. Le fait d’être une petite équipe à taille humaine nous aide beaucoup. Les influenceurs apprécient cette proximité et ce contact direct, loin des processus déshumanisés des grands groupes. Cette stratégie nous apporte une visibilité qualifiée et un flux constant de nouveaux clients qui nous découvrent via des personnes de confiance.
L’entrée mesurée dans la publicité payante
Ce n’est qu’après deux ans, une fois notre base organique solide, que nous avons commencé à investir dans la publicité payante, principalement sur Meta (Facebook & Instagram). Les résultats en surface sont excellents, avec un ROAS (Retour sur Dépenses Publicitaires) qui tourne autour de 6. Mais je suis le premier à le dire, ce chiffre est à prendre avec d’énormes pincettes.
‘un OS de 6 mais qui qui est biaisé parce que on a de la de la forcément de la sur attribution.’
Avec une forte rétention et une activité d’influence importante, la sur-attribution est inévitable. Un client qui comptait racheter de toute façon voit une publicité et son achat est attribué à Meta. Une personne convaincue par un influenceur voit une publicité avant de passer commande, et c’est encore Meta qui prend le crédit. C’est pourquoi nous ne pilotons pas nos investissements uniquement sur le ROAS. Nous analysons le coût d’acquisition global et la croissance du chiffre d’affaires. Sur Google, notre approche est encore plus prudente. Nous nous contentons de protéger notre marque et de faire un peu de Shopping, car il est insensé pour nous d’essayer de concurrencer frontalement des géants sur des mots-clés génériques.
‘pour une marque comme nous, il faut jouer avec ses forces. Il faut jouer avec le referral, il faut jouer avec le branding.’
L’acquisition, c’est bien, mais la véritable clé de notre rentabilité se trouve ailleurs. Elle réside dans notre capacité à faire revenir nos clients, encore et encore.
Le graal de l’e-commerce : atteindre 65% de rétention client
Acquérir un nouveau client coûte cher. Tout le monde le sait. Mais la véritable valeur d’une marque D2C se mesure à sa capacité à fidéliser. Chez Sync, c’est notre plus grande fierté et le pilier de notre modèle économique : un taux de rétention client e-commerce de plus de 65%. Ce chiffre n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une stratégie délibérée axée sur plusieurs leviers. Dans un secteur comme les compléments alimentaires, où la volatilité est la norme, atteindre un tel niveau de fidélité est ce qui nous permet d’être rentables et de financer notre croissance de manière saine, même avec une équipe ultra-réduite. C’est un cercle vertueux : une haute rétention diminue notre coût d’acquisition mixte, augmente la valeur à vie de nos clients (LTV), et nous donne une prévisibilité de revenus essentielle pour piloter l’entreprise.
Le produit, premier pilier de la fidélité
Cela peut sembler une évidence, mais il faut le répéter : il n’y a pas de rétention possible sans un produit exceptionnel. Notre obsession pour le goût et la qualité est la première raison pour laquelle nos clients reviennent. Un produit que l’on consomme quotidiennement doit être irréprochable et agréable. Mais la fidélité se construit aussi sur la variété. Nous avons rapidement compris qu’un seul parfum, même excellent, finirait par lasser.
‘le principe d’avoir plusieurs plusieurs parfums permet de enfin force forcément la rétention. C’est un produit que tu consommes tous les jours, tu as besoin de varier.’
Développer de nouvelles saveurs représente un investissement important, surtout avec des minimums de commande élevés. Mais c’est un investissement indispensable pour la rétention. Cela permet aux clients de varier les plaisirs, de ne jamais se lasser de la marque et d’augmenter leur panier moyen en commandant plusieurs saveurs à la fois. La transparence joue aussi un rôle crucial. Nous avons dû retirer nos barres protéinées, pourtant un best-seller, à cause d’un problème de durée de vie. Communiquer ouvertement sur ce sujet plutôt que de le cacher a renforcé la confiance de nos clients.
Stratégies actives pour augmenter panier moyen et rétention
Au-delà du produit, nous avons mis en place des mécanismes pour encourager activement la rétention et augmenter la valeur de chaque commande. La stratégie la plus efficace a été l’introduction des bundles. Plutôt que de simplement vendre des sachets à l’unité, nous avons créé des offres dégressives.
‘on a joué sur les bundles. Donc quand on a quand on a refondu le le le site actuel, on a créé en fait des bundles donc trois produits 10 %, 4 produits 15 %, 5 produits 20 %.’
Cette approche a eu un double effet spectaculaire. D’une part, elle a fait grimper notre panier moyen de 56€ à plus de 62€ hors taxes. D’autre part, elle a un impact direct sur la rétention. Un client qui achète 4 ou 5 sachets d’un coup ‘s’engage’ avec la marque pour plusieurs mois. Il est moins susceptible d’être tenté par une offre concurrente entre-temps. Il a le temps de pleinement intégrer le produit à sa routine et d’en apprécier tous les bienfaits, ce qui renforce la probabilité de réachat. C’est une mécanique simple mais redoutablement efficace pour augmenter la LTV dès la première commande.
Le bilan d’un entrepreneur pragmatique
L’histoire de Sync est celle d’une croissance construite sur des fondations solides plutôt que sur du sable. En partant d’une frustration personnelle, nous avons créé un produit qui répond à un vrai besoin, avec un avantage concurrentiel clair : le goût. Nous avons appris à nos dépens que les raccourcis marketing coûtent cher et qu’une stratégie d’acquisition authentique, basée sur le bouche-à-oreille et l’influence sincère, est bien plus puissante sur le long terme. Les premières années ont été un marathon, pas un sprint. Nous avons patiemment amélioré notre produit, affiné notre message et attendu que le marché soit prêt, tout en survivant avec les moyens du bord. Aujourd’hui, notre succès repose sur une formule simple : un produit exceptionnel qui engendre une fidélité hors norme. Ce taux de rétention de 65% n’est pas une simple métrique, c’est le moteur qui alimente notre rentabilité et nous permet de regarder l’avenir avec sérénité. Mon parcours, de novice absolu ne connaissant même pas la TVA à chef d’entreprise pilotant sa croissance, prouve qu’il est possible de bâtir une marque D2C prospère sans fonds extérieurs, à condition de se concentrer sur l’essentiel : créer une valeur immense pour ses clients. Si je devais donner un seul conseil aux entrepreneurs qui se lancent, ce serait celui-ci : soyez obsédés par votre produit et par la satisfaction de vos clients. Le reste, la croissance, la rentabilité, suivra naturellement.
Questions fréquentes (FAQ)
Pourquoi le goût est-il si crucial pour une marque de protéine végétale ?
Le goût est l’avantage concurrentiel principal dans le marché de la protéine végétale, car ce type de produit a longtemps souffert d’une mauvaise réputation gustative. Pour beaucoup de consommateurs, le goût est une barrière à l’achat et à la consommation régulière. En proposant un produit non seulement efficace mais aussi délicieux, une marque peut briser ce préjugé et se différencier radicalement. C’est un facteur clé de fidélisation : un client qui prend plaisir à consommer sa protéine quotidiennement est beaucoup moins enclin à changer de marque, même pour un prix inférieur. Le goût transforme le produit d’un simple complément à une véritable expérience positive.
‘tout le challenge, il a été de donner du goût à une protéine qui en général est pas bonne qui est farineuse, qui a un goût un peu terreux. voilà, c’est pas c’est c’est en général la protéine végétale n’est pas connue pour une bonne au niveau du goût.’
Comment Sync a-t-elle réussi à grandir sans publicité payante pendant deux ans ?
Sync a basé sa croissance initiale sur une stratégie d’acquisition 100% organique, forcée par un budget limité après les erreurs de lancement. Le moteur principal a été la qualité exceptionnelle du produit, qui a généré un bouche-à-oreille très puissant. Les clients, satisfaits du goût et des résultats, sont devenus les meilleurs ambassadeurs de la marque. Cette dynamique a été amplifiée par des recommandations spontanées de professionnels de santé (naturopathes, diététiciens) et une stratégie d’influence marketing authentique, basée sur des relations solides avec des créateurs qui aimaient vraiment le produit.
‘très vite le produit a commencé à plaire parce qu’il était bon, les gens le recommandaient, les gens le rachetaient et très vite on est passé sur un modèle d’acquisition organique. On a de mémoire pas lancé d’acquisition payante… jusqu’à tard.’
Quelle a été la plus grande erreur de lancement de Sync et quelle leçon en tirer ?
La plus grande erreur de Sync à son lancement a été d’investir une part massive de son capital de départ dans des actions marketing à haut risque et mal ciblées : un stand coûteux sur un salon du fitness et des partenariats avec des influenceurs ‘performance’ qui n’étaient pas en phase avec la cible réelle du produit. Cette stratégie a quasiment vidé les caisses de l’entreprise pour des résultats dérisoires. La leçon principale est qu’il est primordial de valider son marché et son message à plus petite échelle avant d’engager des dépenses importantes. Il faut privilégier une approche ‘test and learn’ et s’assurer que le produit, le message et la cible sont parfaitement alignés.
‘On a fait tout ce qu’il fallait pas faire. On a commencé par payer un un du fitness cher, payer cher des influenceurs. on a pas eu de résultats… on est revenu, on avait plus d’argent, on allait fait fait 8000 € alors qu’on devait faire 100000.’
Comment augmenter le panier moyen pour une marque avec peu de produits ?
Pour augmenter son panier moyen avec une gamme de produits restreinte, la stratégie des ‘bundles’ est extrêmement efficace. Sync l’a mise en place en proposant des remises progressives pour l’achat de plusieurs sachets de protéines en une seule commande. Par exemple, -10% pour trois produits, -15% pour quatre, etc. Cette technique incite les clients à commander en plus grande quantité pour bénéficier d’un meilleur prix, ce qui augmente mécaniquement la valeur moyenne de la commande. Elle favorise également la découverte de différentes saveurs et renforce la rétention en engageant le client sur une plus longue période.
‘on a joué sur les bundles… on a créé en fait des bundles donc trois produits 10 %, 4 produits 15 %, 5 produits 20 %. On a créé on s’est rendu compte qu’on avait créé la demande en fait. puisque les gens partaient sur des bundles avec quatre ou cinq flavors différents.’
Pourquoi une marque D2C devrait-elle se méfier du ROAS affiché par Meta Ads ?
Une marque D2C doit se méfier du ROAS (Retour sur Dépenses Publicitaires) de Meta car il est souvent biaisé par la sur-attribution. La plateforme a tendance à s’attribuer le mérite de ventes qui auraient pu se produire via d’autres canaux. C’est particulièrement vrai pour une marque avec une forte rétention et une notoriété organique. Un client fidèle qui comptait racheter ou une personne convaincue par un influenceur peut voir une publicité juste avant son achat, et la vente sera alors créditée à Meta. Se baser uniquement sur ce ROAS peut donc conduire à de mauvaises décisions d’investissement.
‘on se base pas tellement sur l’OS [ROAS] parce que pour moi il veut rien dire. Euh il y a des moments où tu vas tu dois très bien marcher en influence marketing qui va te faire un backing stock… et en fait tu as OS qui va exploser mais il est pas lié en fait à Meta.’
Quelle est la stratégie de Sync en matière d’influence marketing ?
La stratégie d’influence de Sync repose sur l’authenticité et la construction de relations à long terme plutôt que sur des collaborations ponctuelles. L’entreprise travaille avec un réseau d’une cinquantaine de micro-influenceurs qui apprécient et utilisent réellement les produits. La gestion de ces relations est personnalisée et humaine, ce qui crée un lien de confiance fort. L’objectif n’est pas seulement d’obtenir de la visibilité, mais de s’associer à des créateurs qui partagent les valeurs de la marque et peuvent en parler de manière crédible à leur communauté. Le produit lui-même, par sa qualité, est le meilleur argument pour convaincre les influenceurs de collaborer.
‘On a peut-être quelques gros influenceurs avec qui avec qui on tourne bien… la la je pense que la marque plaît… c’est gardé vraiment le contact, de créer quelque chose de fort avec eux. et et le produit est quand même différenciant.’
Comment Sync a-t-elle trouvé son product-market fit après un mauvais départ ?
Sync a trouvé son product-market fit en réalisant un pivot stratégique majeur. Initialement positionnée sur le segment de la ‘performance’, la marque s’est heurtée à un marché qui n’associait pas la protéine végétale à cette promesse. Après une période de tâtonnement, l’entreprise a opéré un rebranding complet. Elle a changé son packaging et, surtout, son message, passant d’un discours de performance pure à un positionnement ‘lifestyle’ axé sur le bien-être : ‘être fit et fort avec les plantes’. Cette nouvelle approche a enfin résonné avec la bonne cible, des personnes actives cherchant des produits sains, naturels et gourmands.
‘on s’est confronté à un marché bah voilà où tu pouvais pas vendre en fait une protéine végétale performante parce que c’était pas la c’était pas la cible. Et donc on a on a on a aéré un petit peu un an et demi dans ce dans ce dans ce modèle là et quand on a rebandé… on parlait à la cible qu’on qu’on qu’on était censé toucher au départ.’




