Logo de l'épisode [REDIFF] #70 - Les secrets de Merci Handy pour faire plus de 10 millions d'impressions par mois sur TikTok, Instagram & co avec Louis Marty, CEO @Merci Handy du podcast Le Rendez-vous Marketing

[REDIFF] #70 – Les secrets de Merci Handy pour faire plus de 10 millions d’impressions par mois sur TikTok, Instagram & co avec Louis Marty, CEO @Merci Handy

Épisode diffusé le 4 décembre 2023 par Danilo Duchesnes

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Comment Merci Handy génère 10 millions d’impressions par mois : les secrets de notre stratégie de contenu

Le monde digital est un océan bruyant. Chaque jour, des milliers de marques se battent pour capter une fraction de seconde de l’attention de leur audience. Comment percer quand on est une jeune marque face à des géants aux budgets marketing colossaux ? Comment transformer une simple idée en une communauté de près d’un million de personnes sur les réseaux sociaux ? Beaucoup pensent que la réponse réside dans des investissements publicitaires massifs. Chez Merci Handy, nous avons choisi une autre voie. Une voie bâtie sur l’authenticité, la créativité et une compréhension profonde de notre cible : la jeunesse. Mon nom est Louis Marty, et je suis le co-fondateur de Merci Handy. On me demande souvent quelle est la ‘recette magique’ derrière nos 470 000 followers sur Instagram et nos presque 500 000 sur TikTok. La vérité, c’est qu’il n’y a pas de magie, mais une philosophie et une stratégie bien rodées.

Dans cet article, je vais vous ouvrir les portes de notre stratégie de contenu. Je vais vous raconter comment, avec mon associé Roland, nous avons lancé une marque sur les bancs de l’école avec 5 000 euros en poche et atteint le million d’euros de chiffre d’affaires. Je vous expliquerai pourquoi nous avons décidé de parler exclusivement aux jeunes et comment cette décision radicale a façonné notre identité. Mais surtout, je vais décortiquer notre approche des réseaux sociaux, en particulier TikTok, cette plateforme que nous avons investie très tôt, en 2019. Vous découvrirez comment nous avons appris ses codes, pourquoi la viralité est devenue une affaire de ‘pics’ imprévisibles, et pourquoi nous avons lancé un média à part entière, Rainbow Studio, qui n’a pas pour but de vendre nos produits. L’objectif est simple : vous donner des clés concrètes pour que vous puissiez, à votre tour, construire une stratégie d’acquisition organique puissante. Car comme je le dis souvent, ‘je suis un enfant de la marque et du branding et même si je vois une bonne pub, ça sera pas suffisant pour que j’achète.’ Il faut plus. Il faut une connexion, une histoire, une émotion. C’est ce que nous nous efforçons de créer chaque jour.

Les fondations d’une DNVB à succès : des bancs de l’école à la première levée de fonds

Toute aventure entrepreneuriale commence par une étincelle, une frustration ou une envie de créer quelque chose de différent. Pour Merci Handy, tout a commencé non pas dans un laboratoire high-tech, mais sur les bancs d’une école de commerce. Avec mon ami et associé de l’époque, Roland, nous étions déjà dans le ‘gel’, mais d’une manière qui, très vite, ne nous a plus correspondu. Nous faisions du gel hydroalcoolique en B2B, sous forme de petites dosettes publicitaires pour des restaurants. C’était un business, certes, mais il manquait l’essentiel : l’âme. Je me souviens très bien de ce moment charnière où j’ai réalisé que ce modèle ne me nourrissait pas. ‘Un jour moi ça m’a ennuyé et j’ai dit je veux créer une marque, je veux créer une communauté, je veux créer quelque chose’. Cette phrase a été le véritable acte de naissance de Merci Handy. L’idée de faire de la production industrielle de dosettes en plastique, peu écologique, ne vibrait pas avec nos valeurs. Nous voulions plus de fun, de couleur, et surtout, un lien direct avec les gens qui utiliseraient nos produits.

L’art du bootstrapping : atteindre le premier million sans aide extérieure

Beaucoup de jeunes entrepreneurs pensent qu’il est impossible de se lancer sans lever des fonds ou sans un capital de départ conséquent. Notre histoire prouve le contraire. Nous avons démarré avec une mise de départ de 5 000 euros chacun. C’est tout. Nous n’avions pas de familles fortunées pour nous soutenir financièrement. Comme je le précise souvent, ‘on vient de famille classe moyenne supérieure mais ni moi ni Roland n’avons été subventionnés par nos parents’. Cette contrainte est devenue notre plus grande force. Elle nous a obligés à être créatifs, résilients et à nous concentrer sur l’essentiel : la rentabilité. Pendant que nos amis prenaient des appartements et partaient en vacances, je suis resté plus longtemps chez mes parents. Roland, lui, livrait des sushis pendant deux ans pour joindre les deux bouts. De mon côté, je mixais en tant que DJ dans des soirées. Nous avions deux vies : celle de nos ‘petits boulots’ et celle de notre entreprise naissante. Cette période a été difficile mais fondatrice. Elle nous a appris la valeur du travail et de chaque euro dépensé. C’est grâce à cette discipline que nous avons réussi à atteindre 1 million d’euros de chiffre d’affaires sans salarié, juste avec une stagiaire graphiste, et en étant rentables.

La levée de fonds : un accélérateur, pas un point de départ

La décision de lever des fonds est arrivée au bout de trois ans, lorsque nous avions déjà prouvé la viabilité de notre modèle. C’est un point crucial. Nous ne cherchions pas de l’argent pour tester une idée, mais pour accélérer une machine qui fonctionnait déjà. Arriver devant des investisseurs avec un million de chiffre d’affaires et une boîte rentable change complètement la dynamique de la négociation. Nous étions en position de force. Nous avons levé 3 millions d’euros avec le fonds Utopia (devenu Founders Future), un partenaire qui partageait notre vision ‘consumer’ et notre volonté d’avoir un impact positif. Cette levée nous a permis de structurer l’équipe, d’investir dans le développement de nouveaux produits et d’accélérer notre expansion. Mais je reste convaincu que l’apprentissage du bootstrapping des premières années a été la meilleure école de gestion possible. Il nous a ancrés dans une réalité économique et nous a appris à construire une croissance saine et durable, bien avant de penser à l’hyper-croissance financée par des capitaux externes.

Stratégie produit et positionnement : la recette pour ‘craquer’ le marché des cosmétiques

Se lancer dans le secteur des cosmétiques, c’est un peu comme sauter dans une arène de gladiateurs. Le marché est dominé par des géants historiques et inondé de nouvelles DNVB chaque semaine. Pour survivre, et surtout pour prospérer, il ne suffit pas d’avoir un bon produit. Il faut une stratégie, un angle d’attaque. Chez Merci Handy, notre philosophie a toujours été de ‘craquer’ le marché. ‘Nous à chaque fois qu’on lance un produit, on raisonne un peu en terme de de de de craque, on se dit qu’est-ce qu’on vient craquer?’. Ce ‘crack’ peut prendre plusieurs formes : une innovation dans la formule, une disruption par le prix, un nouveau canal de distribution ou, comme ce fut notre cas au début, une approche marketing totalement différente.

Le ‘Hero Product’ comme cheval de Troie

Notre premier produit, le gel nettoyant pour les mains, était notre cheval de Troie. Avant nous, et surtout avant la crise sanitaire, le gel était un produit purement fonctionnel, presque médical, confiné aux pharmacies. L’offre était austère, les formules souvent agressives. Nous avons vu une opportunité. Notre ‘crack’ a été d’y injecter de la couleur, du fun, des parfums agréables et des ingrédients plus ‘clean’. Nous avons transformé un produit ordinaire en un accessoire cosmétique désirable, un produit d’impulsion qu’on est fier de sortir de son sac. C’était un produit simple à formuler et à comprendre, ce qui était parfait pour de jeunes entrepreneurs sans formation de chimiste. Ce ‘Hero Product’ nous a permis de nous faire connaître, de construire une première base de clients et de prouver notre concept. Je suis convaincu que cette approche est essentielle pour toute jeune marque. Se concentrer sur un produit phare, le maîtriser parfaitement et en faire son étendard est bien plus efficace que de se disperser dans une gamme trop large dès le départ.

Un ciblage laser : parler à la jeunesse, et rien qu’à la jeunesse

Notre deuxième décision stratégique fondamentale a été de nous adresser exclusivement aux jeunes. Pas seulement comme une cible démographique, mais comme un état d’esprit. ‘Je crois beaucoup en la jeunesse, je pense que c’est elle qui va réussir à changer le monde’. Cette conviction est au cœur de Merci Handy. Tout, de nos couleurs vives à notre ton décalé, en passant par les sujets que nous abordons comme l’acné, est pensé pour et avec cette génération. Cela se traduit par une stratégie très particulière : nous ne cherchons pas à vieillir avec nos clients. Au contraire, notre mission est de séduire chaque nouvelle vague d’adolescents et de jeunes adultes. ‘On cherche pas à grandir avec notre cible. On cherche vraiment à recruter la nouvelle chaque année.’ C’est un défi constant, car il nous oblige à rester perpétuellement à l’écoute, à comprendre les nouvelles tendances, les nouveaux codes, les nouvelles plateformes. Mais c’est aussi ce qui maintient la marque fraîche, pertinente et dynamique. Ce choix radical nous a permis de créer une communauté très engagée, qui se reconnaît vraiment dans notre univers.

De la niche à la gamme élargie : une expansion logique

Une fois notre ‘Hero Product’ bien installé et notre marque reconnue, nous avons pu commencer à élargir notre territoire. Notre stratégie d’expansion a suivi un cheminement logique. Nous avons d’abord colonisé le sac à main : après le gel, la crème pour les mains, puis la brume pour le visage. Ensuite, nous sommes entrés dans la salle de bain avec des produits pour le corps comme les déodorants. Enfin, nous nous sommes attaqués à la ‘cour des grands’ avec des soins pour le visage plus techniques, comme notre sérum hydratant. Cette transition n’a été possible que parce que nous avions bâti une confiance et une légitimité solides avec nos premiers produits. Passer d’un gel à 3 euros à un sérum à 25 euros demande un vrai travail sur la marque et l’image. Aujourd’hui, les produits pour les mains représentent moins d’un tiers de notre chiffre d’affaires, ce qui montre que cette diversification a été une réussite et qu’elle était indispensable pour assurer la croissance à long terme de l’entreprise.

La machine à viralité : au cœur de notre stratégie de contenu sur TikTok

En 2019, le paysage des réseaux sociaux était bien différent. Instagram était roi, et Facebook commençait à montrer des signes de fatigue pour l’engagement organique. Nous sentions que notre humour et notre créativité avaient de plus en plus de mal à percer sur ces plateformes. C’est à ce moment-là que nous avons tourné notre regard vers une application montante, encore nimbée de mystère et même d’une certaine méfiance en France : TikTok. La presse française était très critique, parlant d’espionnage chinois, mais nous avons senti qu’il se passait quelque chose d’important. J’ai toujours été un ‘early adopter’, un aventurier. ‘Je suis un aventurier, c’est un pari. Je pense que j’ai rien à perdre.’ Cette mentalité nous a poussés à tester la plateforme dès l’été 2019, bien avant qu’elle n’explose aux yeux du grand public avec la pandémie.

Des débuts pragmatiques : surfer sur les tendances pour apprendre les codes

Quand on arrive sur une nouvelle plateforme, la pire erreur est de vouloir plaquer les recettes qui fonctionnent ailleurs. Nous avons commencé par observer, écouter et apprendre. Notre première stratégie sur TikTok était simple : l’imitation. Nous passions des heures à scroller pour identifier les ‘memes’ et les tendances qui explosaient. Puis, nous les reproduisions à la sauce Merci Handy. Je me souviens d’une de nos premières vidéos virales. La tendance était de mettre en scène des bonbons Haribo qui chantaient en chœur la chanson ‘Hello’ d’Adele. C’était simple et drôle. Nous avons fait exactement la même chose, mais en remplaçant les oursons en gélatine par nos gels colorés. Le résultat ? Plus d’un million et demi de vues. ‘Nous on a fait la même chose au bureau avec des gels et elle a explosé’. Cette approche nous a permis de comprendre les mécanismes de la plateforme, ce qui faisait rire et ce qui engageait la communauté, sans avoir à réinventer la roue à chaque fois. C’était une phase d’apprentissage cruciale qui a jeté les bases de notre succès futur.

La nouvelle ère de la viralité : accepter l’imprévisibilité des pics

Ce qui est fascinant avec TikTok, c’est que les règles du jeu changent constamment. Avant, sur Instagram ou Facebook, on pouvait avoir une idée assez précise de la performance moyenne de nos publications. Sur TikTok, cette notion de moyenne n’existe plus. Aujourd’hui, notre portée est une succession de pics vertigineux et de creux. ‘Aujourd’hui, c’est que du pic. Ça veut dire il y a des vidéos qui vont pas fonctionner et pas décoller, il y en a d’autres qui vont exploser.’ On peut poster une vidéo qui plafonne à 30 000 vues, et deux jours plus tard, une autre qui atteint 2,7 millions de vues. Beaucoup de marketeurs cherchent une explication rationnelle, accusent l’algorithme. Personnellement, je pense que c’est une perte de temps. ‘Moi je suis pas le gars qui va mettre qui va dire ouais mais l’algo. Parce que pour moi tout ça c’est c’est c’est trop venteux et fumeux, on n’en sait rien.’ La clé n’est pas de tout comprendre, mais de l’accepter et de se concentrer sur ce que l’on maîtrise : la créativité et la psychologie humaine. Qu’est-ce qui fait qu’une personne va rester jusqu’au bout, commenter, partager ? C’est sur ces mécanismes que nous travaillons, en nous assurant avant tout que le contenu nous plaise à nous, en interne. Si on se fait rire, on a plus de chances de faire rire les autres.

Rainbow Studio : quand la marque s’efface pour devenir un média

Notre évolution la plus récente et la plus audacieuse sur TikTok est la création de Rainbow Studio. C’est un compte TikTok distinct de Merci Handy, qui se positionne comme un média de divertissement pour les jeunes. L’objectif de ce compte n’est absolument pas de vendre nos produits. Nous y publions des sketchs, des micro-trottoirs, du contenu humoristique qui n’a rien à voir avec la cosmétique. Alors, pourquoi faire ça ? Parce que nous croyons que pour construire une relation durable avec la Gen Z, il faut d’abord leur apporter de la valeur, les divertir, sans rien demander en retour. Rainbow Studio est notre manière de construire une audience massive au sommet de l’entonnoir de conversion, basée sur des centres d’intérêt partagés. Cela nous permet de toucher des millions de jeunes qui ne connaissent pas forcément Merci Handy, de créer de la sympathie et de la familiarité. C’est une stratégie de marque à long terme. Nous investissons dans la relation avant d’investir dans la transaction. C’est un pari, mais qui est totalement aligné avec notre philosophie de branding et d’authenticité.

Organique vs Payant : une philosophie d’acquisition à deux vitesses

Dans l’écosystème digital actuel, l’une des questions les plus débattues est la répartition des efforts et des budgets entre l’organique et le payant. Chez Merci Handy, nous n’opposons pas les deux, nous les considérons comme deux outils complémentaires avec des rôles bien définis. Notre conviction profonde, c’est que le socle de notre croissance repose sur la force de notre marque, et cette force se construit principalement en organique. Cela se traduit par une allocation de nos ressources internes – temps, énergie, créativité – majoritairement tournée vers la création de contenu qui ne cherche pas à vendre directement. Nos 10 millions d’impressions mensuelles sont le fruit de cet investissement massif dans la connexion et le divertissement. C’est ce travail de fond qui rend nos actions payantes plus efficaces par la suite.

L’organique comme moteur de la marque et de la communauté

Quand je parle d’organique, je pense à tout ce qui crée de la valeur sans un euro de budget média derrière. Cela va de nos vidéos virales sur TikTok à nos concours sur Instagram, en passant par des opérations de communication plus folles comme l’envoi d’un de nos gels dans l’espace. Le but est de créer des conversations, de renforcer notre identité et de solidifier notre communauté. Je suis un fervent défenseur du branding. ‘Même si je vois une bonne pub, ça sera pas suffisant pour que j’achète. Il faut vraiment que la marque elle me réconforte’. C’est exactement ce que nous cherchons à faire avec notre contenu organique. En montrant les coulisses, en faisant preuve d’autodérision, en parlant des sujets qui préoccupent vraiment notre cible, nous bâtissons un capital confiance inestimable. C’est un investissement sur le long terme. L’exemple récent d’Airbnb, qui a publiquement annoncé réallouer ses budgets de la publicité payante sur Google vers des campagnes de branding et d’awareness, valide cette approche. Ils ont compris que l’un alimente l’autre, et que sans une marque forte, les coûts d’acquisition finissent toujours par exploser.

Le ‘paid’ comme levier de conversion chirurgical

Alors, quelle est la place de la publicité payante dans tout ça ? Pour nous, elle a un rôle très clair et très commercial. Nous n’utilisons pas nos budgets ‘paid’ pour faire des campagnes de notoriété vagues. ‘Aujourd’hui, on n’a pas de budget paid de notoriété et de awareness’. Quand nous investissons en Social Ads, c’est pour pousser une offre promotionnelle, mettre en avant un nouveau produit ou un bundle, avec un objectif de retour sur investissement direct. Nous considérons que le travail de notoriété est déjà fait par notre machine organique. La publicité payante vient donc en soutien, pour convertir une audience déjà sensibilisée et réceptive à notre marque. C’est une approche à deux temps : l’organique séduit, le payant convertit. Cette distinction claire nous permet d’optimiser nos dépenses et de ne pas gaspiller d’argent à ‘acheter’ une visibilité que nous pouvons obtenir gratuitement grâce à la qualité de notre contenu.

Le défi de l’attribution dans un modèle omnicanal

Cette stratégie intégrée est très puissante, mais elle soulève un défi de taille : la mesure et l’attribution. Comme nous vendons à la fois sur notre e-commerce, via des revendeurs, et à l’export, il est extrêmement complexe de savoir précisément quel investissement a généré quelle vente. ‘L’attribution de nos investissements sur nos ventes, c’est hyper compliqué parce qu’on est omni channel’. Face à cette complexité, nous avons adopté une approche pragmatique. Nous attribuons globalement nos investissements en ligne à nos ventes en ligne, et nos investissements hors ligne (affichage, etc.) à nos ventes physiques. C’est une simplification, mais elle nous permet de piloter l’activité. Au final, la seule vérité se trouve dans le compte de résultat global (PNL). Cette difficulté de mesure renforce ma conviction que se concentrer uniquement sur des métriques de performance directes est une erreur. Le véritable moteur de la croissance, bien que plus difficile à quantifier, reste la force et la désirabilité de la marque.

Conclusion : oser, expérimenter et construire pour durer

Si je devais résumer le parcours de Merci Handy en quelques mots, ce serait : résilience, authenticité et audace. Ce qui a commencé comme un projet étudiant est devenu une aventure incroyable, avec ses hauts et ses bas, ses levées de fonds manquées et ses lancements réussis. À travers tout cela, une conviction est restée intacte : pour exister et se démarquer, il faut oser être différent. Notre succès sur les réseaux sociaux n’est pas le fruit du hasard ou d’un algorithme bienveillant. Il est le résultat d’un choix stratégique fort : celui de construire une marque avant de chercher à vendre un produit. C’est un marathon, pas un sprint.

Nous avons appris que parler le langage de notre communauté, avec humour et autodérision, est plus puissant que n’importe quel budget publicitaire. Nous avons compris que sur des plateformes comme TikTok, il faut accepter de perdre le contrôle pour gagner en viralité. Et nous avons osé créer un média, Rainbow Studio, qui ne vend rien mais qui construit un lien unique avec des millions de jeunes. Mon conseil à tous les entrepreneurs et marketeurs est simple : n’ayez pas peur d’expérimenter. Soyez les premiers à tester les nouvelles plateformes, même si tout le monde vous dit que c’est une perte de temps. Soyez obsédés par votre cible, comprenez ses rêves, ses peurs, ses codes. Et surtout, construisez une marque qui a une âme, une voix, une personnalité. Car à la fin, c’est ce qui fait que les gens ne vous achètent pas seulement une fois, mais qu’ils vous adoptent, vous défendent et grandissent avec vous. La technique est importante, mais la connexion humaine reste la clé de tout.


Foire aux questions (FAQ)

Quelle est la clé pour lancer une marque à succès avec peu de moyens ?

Lancer une marque avec un budget limité demande une discipline de fer et une stratégie intelligente. La clé réside dans deux concepts : le bootstrapping et le ‘hero product’. Le bootstrapping signifie de réinvestir les premiers revenus pour financer la croissance, sans aide extérieure. Cela force à se concentrer sur la rentabilité dès le premier jour. L’autre élément crucial est de se focaliser sur un seul produit phare, un ‘hero product’, qui est facile à comprendre et qui incarne parfaitement la proposition de valeur de la marque. Ce produit sert de porte d’entrée pour conquérir un premier marché de niche avant de penser à s’élargir. C’est cette combinaison qui permet de construire des fondations solides.

‘On a réussi nous à faire 1 million d’euros de chiffre d’affaires en mettant 5000 € chacun dans la boîte. (…) Roland il a livré des sushis pendant 2 ans et moi je faisais de la musique, j’organisais des soirées, j’étais DJ, je gagnais de l’argent comme ça.’

Comment Merci Handy a-t-elle réussi à se différencier sur le marché saturé des cosmétiques ?

La différenciation de Merci Handy s’est faite en appliquant une philosophie du ‘crack’ : attaquer le marché sous un angle inattendu. Pour le gel hydroalcoolique, au lieu de se battre sur le terrain médical des pharmacies, nous avons ramené le produit dans l’univers de la cosmétique. Nous avons apporté du fun, de la couleur et de la naturalité à une catégorie de produits qui en était totalement dépourvue. En parallèle, un positionnement radicalement axé sur la jeunesse (15-30 ans), avec un ton, des visuels et des produits pensés pour eux, nous a permis de créer une communauté forte et de ne pas être en concurrence frontale avec les marques généralistes.

‘Nous, on a voulu ramener du fun, de la couleur, de la naturalité et une vraie empreinte cosmétique à ce produit-là tout en gardant ses propriétés antibactériennes évidemment. Et c’est comme ça qu’on s’est fait une place avec un marketing évidemment différenciant.’

Quels sont les secrets pour rendre une vidéo TikTok virale selon Louis Marty ?

Il n’y a pas de formule magique, mais des principes clés. D’abord, il faut accepter que la viralité est aujourd’hui une affaire de ‘pics’ imprévisibles plutôt qu’une moyenne stable. Ensuite, il est inutile de vouloir déchiffrer l’algorithme. La clé est de se concentrer sur la psychologie humaine : qu’est-ce qui va capter l’attention dans les premières secondes et pousser au partage ? L’authenticité est primordiale ; le contenu doit avant tout plaire à l’équipe qui le crée. Enfin, une excellente tactique, surtout au début, est de s’approprier les tendances existantes et de les adapter à l’univers de sa marque, comme nous l’avons fait avec nos gels imitant un ‘meme’ populaire.

‘Il y a juste des mécanismes humains et un peu de psychologie sur la manière dont on monte les vidéos pour que les gens restent dessus, la partagent, la commentent. Et puis est-ce qu’elle nous plaît à nous cette vidéo ? Déjà si elle nous plaît à nous, elle a grande chance d’être plus virale si elle nous plaît pas.’

Pourquoi créer un média comme Rainbow Studio au lieu de tout poster sur le compte de la marque ?

Créer un média distinct comme Rainbow Studio est une stratégie de branding à long terme. L’objectif n’est pas de vendre des produits, mais de construire une audience massive autour de centres d’intérêt partagés avec notre cible (le divertissement pour les jeunes). Cela permet de toucher des millions de personnes qui ne connaissent pas forcément Merci Handy, sans aucune pression commerciale. On crée de la sympathie, de la familiarité et de la confiance au sommet de l’entonnoir de conversion. C’est investir dans la relation avant la transaction. Cette approche renforce la légitimité de la marque quand elle prend la parole sur son propre compte pour parler de ses produits.

‘On a parlé aussi de leur média Rainbow Studio sur TikTok, donc un média qui s’adresse aux jeunes et qui n’a aucunement pour objectif de vendre leurs produits. Alors pourquoi l’avoir fait? Et bien Louis nous explique tout dans ce podcast.’

Comment équilibrer la stratégie organique et les campagnes publicitaires payantes ?

L’équilibre se trouve en assignant un rôle très précis à chaque canal. L’organique est le moteur de la marque : il sert à construire la communauté, la notoriété et la confiance à travers du contenu créatif et engageant. C’est un investissement en temps et en énergie sur le long terme. Le payant, lui, a un rôle purement commercial et transactionnel. Il est utilisé de manière chirurgicale pour amplifier des offres spécifiques, des lancements de produits ou des promotions, avec un objectif de retour sur investissement direct. L’un construit l’audience et la chauffe, l’autre la convertit. Cette synergie est essentielle.

‘Ce qu’on a envie de pousser, il faut qu’il y ait un moment on pousse du commercial, sinon ça va pas faire sens non plus. (…) La majorité de votre budget c’est sur un truc commercial et tout le reste du temps vous l’investissez dans la création des contenus.’

Comment Merci Handy utilise l’User-Generated Content (UGC) sans payer ?

L’obtention de contenu généré par les utilisateurs (UGC) de manière organique repose entièrement sur la force de la communauté et l’attachement à la marque. En créant un univers fort, des produits ‘instagrammables’ et en engageant constamment la conversation avec nos clients, nous les incitons naturellement à partager leurs expériences. Des mécaniques comme les concours, où la participation implique souvent la création de contenu, sont également très efficaces. L’essentiel est de donner aux gens l’envie de faire partie de l’histoire de Merci Handy. Quand les clients se sentent écoutés et valorisés, ils deviennent les meilleurs ambassadeurs, sans qu’une transaction financière soit nécessaire pour chaque contenu créé.

‘Louis m’a également parlé de comment l’équipe de Mercianndy récolte des contenu UGC provenant de leurs clients pour leur campagne Social Ads et sans payer.’


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