‘La vérité, c’est que je ne suis pas à la hauteur’ : Plongée au cœur du syndrome de l’imposteur
Vous venez de décrocher un contrat majeur, de réussir une présentation ou de lancer votre entreprise. Les félicitations pleuvent, votre entourage admire votre parcours. Pourtant, au fond de vous, une petite voix insidieuse murmure : ‘J’ai eu un coup de chance’. ‘Si j’en suis arrivé là, c’est parce qu’on m’a aidé’. ‘Ils vont bientôt se rendre compte que je ne suis qu’un escroc’. Si ce dialogue intérieur vous est familier, vous n’êtes pas seul. Vous faites probablement partie des 70% de personnes qui, un jour ou l’autre, ont ressenti les griffes du syndrome de l’imposteur.
Cette impression de tromper son monde, de ne pas mériter sa place ni ses succès, n’est pas une simple crise de modestie. C’est un véritable poids qui peut paralyser les ambitions, freiner les carrières et, pour nous entrepreneurs, nous empêcher de saisir les opportunités qui nous permettraient de nous épanouir. Comme je le dis souvent, ‘le syndrome de l’imposteur empêche beaucoup d’entre nous d’avancer, de lancer nos projets et en fait, de réussir’. Il s’agit d’un véritable travail de sape qui, pour une personne sur cinq, devient un handicap quotidien.
Et si je vous disais que l’un des plus grands esprits du XXe siècle se sentait lui-même comme un imposteur ? Albert Einstein lui-même a confié : ‘L’estime exagérée portée vers mon travail me rend très mal à l’aise, je me sens obligé de me considérer comme un escroc involontaire’. Cette confession est puissante : elle nous montre que ce sentiment n’est pas lié à un manque de compétence réelle, mais à une perception déformée de notre propre valeur. Alors, si vous vous reconnaissez dans ces doutes, ce n’est peut-être pas que vous êtes incompétent, mais simplement que, comme beaucoup de personnes brillantes, vous placez la barre très haut.
Dans cet article, nous allons décortiquer ensemble ce mécanisme psychologique. Nous verrons ce qu’est réellement le syndrome de l’imposteur, pourquoi il est si présent dans notre société actuelle, et surtout, je vous partagerai mes techniques et un plan d’action concret en trois axes pour vous en débarrasser, aller de l’avant et enfin profiter de votre plein potentiel.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur, au juste ?
Avant toute chose, il est essentiel de clarifier un point qui me semble capital pour dédramatiser la situation. Comme je tiens à le souligner, ‘malgré le terme de syndrome, ce n’est pas une maladie’. Cette appellation, proposée dans les années 70 par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes, est aujourd’hui regrettée par ses propres créatrices. Elles préfèrent désormais parler d’une ‘expérience de l’imposture’. Cela change tout. Nous ne parlons pas d’une pathologie à soigner, mais d’un vécu, d’un schéma de pensée que nous pouvons comprendre et modifier.
Mais alors, en quoi consiste cette ‘expérience’ ? Pour faire simple, c’est la tendance persistante et irrationnelle à douter de ses propres accomplissements et à nourrir une peur constante d’être démasqué comme un fraudeur. Une personne qui vit cette expérience n’arrive pas à internaliser ses succès. Elle va systématiquement attribuer sa réussite à des facteurs externes : la chance, le hasard, un bon timing, l’aide des autres, ou même une erreur de jugement de la part de ceux qui l’ont évaluée. En bref, tout sauf ses propres compétences, son intelligence ou son travail. C’est un sentiment profond d’illégitimité professionnelle et personnelle.
Cette dynamique engendre plusieurs comportements caractéristiques. D’abord, une grande difficulté à accueillir les compliments. Un ‘bravo pour ton travail’ est immédiatement traduit en ‘il est juste poli’ ou ‘il ne se rend pas compte de toutes les erreurs que j’ai faites’. Ensuite, une anxiété permanente liée à la ‘peur d’être démasqué’. C’est comme jouer un rôle en permanence, avec la crainte que le rideau ne tombe et que tout le monde découvre la ‘vérité’ : notre prétendue incompétence. Ce n’est pas un simple doute passager, mais une véritable inquiétude qui peut devenir obsédante.
Il est crucial de faire la distinction entre le syndrome de l’imposteur et une saine remise en question. Douter de soi est non seulement normal, mais aussi nécessaire pour progresser. Personne n’est infaillible. Le problème survient ‘quand le doute et la dévalorisation deviennent constants et insistants’. C’est là que l’expérience de l’imposture se transforme en un véritable handicap, une prison mentale qui nous empêche d’agir et de reconnaître notre juste valeur.
Les visages de l’imposture : qui est vraiment touché ?
Une idée reçue tenace voudrait que le syndrome de l’imposteur soit une ‘affaire de femmes’. Et je dois l’avouer, avant de creuser le sujet, c’est ce que je pensais aussi. Mon expérience me montrait souvent des femmes plus enclines à se dévaloriser, là où les hommes semblaient plus à l’aise pour mettre en avant leurs réussites. Les psychologues à l’origine du concept l’avaient d’ailleurs initialement observé chez des femmes brillantes. Mais la réalité est plus nuancée. En fait, les études montrent que ‘ça concerne aussi bien les hommes que les femmes’.
Alors, d’où vient cette perception ? Le psychologue Kevin Chassangre, spécialiste du sujet, explique que si les deux sexes sont touchés, ‘les femmes y sont plus sensibles parce qu’elles reçoivent moins de soutien’. Les stéréotypes sociaux et les biais inconscients dans le monde professionnel peuvent en effet amplifier ce sentiment d’illégitimité chez les femmes. Mais les hommes ne sont pas épargnés, bien qu’ils l’expriment différemment, la pression sociale de devoir paraître fort et compétent pouvant les empêcher d’avouer leurs doutes.
Au-delà du genre, le syndrome de l’imposteur frappe particulièrement à des moments charnières de la vie. Il ‘réapparaît à chaque fois qu’on a le sentiment qu’on a des choses à prouver’. Pensez à l’entrée dans les études supérieures, un changement de poste avec de nouvelles responsabilités, ou le grand saut : la création de son entreprise. L’entrepreneuriat est un terreau particulièrement fertile pour ce syndrome. Pourquoi ? Parce qu’on part d’une page blanche. Il n’y a pas de manager pour valider nos choix, pas de fiche de poste pour nous rassurer. Chaque décision est un pas dans l’inconnu, chaque succès est immédiatement suivi par un nouveau défi encore plus grand. Cette pression constante à ‘faire ses preuves’ est un déclencheur puissant.
Enfin, et c’est le paradoxe le plus fascinant, ce sont souvent les personnes les plus compétentes qui en souffrent le plus. Comme nous l’avons vu avec Einstein, ‘près de 3/4 des personnes à haut potentiel, enfin des surdoués quoi, les 3/4 d’entre eux souffrent de ce syndrome’. Cette statistique est éclairante. Les personnes performantes ont tendance à avoir une vision plus claire de l’étendue de ce qu’elles ne savent pas. Leurs succès leur paraissent souvent ‘normaux’ ou ‘faciles’, ce qui les conduit à minimiser la compétence réelle nécessaire pour les atteindre. Donc, si vous vous sentez comme un imposteur, respirez un grand coup : c’est peut-être simplement le signe que vous êtes un génie qui s’ignore !
Le double piège de l’imposture : surinvestissement ou auto-sabotage
Face à cette angoisse persistante d’être démasqué, notre cerveau met en place des stratégies de défense. Malheureusement, ces stratégies, censées nous protéger, se révèlent être de véritables pièges qui non seulement ne résolvent pas le problème, mais l’aggravent. On observe principalement deux réactions opposées mais tout aussi destructrices : le surinvestissement ou le sous-investissement, qui mène tout droit à l’auto-sabotage.
La fuite en avant : le surinvestissement jusqu’à l’épuisement
La première stratégie est celle de la surcompensation. La logique est la suivante : ‘Je ne suis pas légitime, donc je dois travailler deux fois plus que les autres pour mériter ma place et éviter qu’on ne découvre ma supercherie’. Cette personne va ‘travailler de manière excessive, quitte à aller carrément jusqu’à l’épuisement’. Elle prépare une présentation pendant des semaines, relit un e-mail cinquante fois avant de l’envoyer, et ne quitte jamais le bureau avant tout le monde. L’objectif inconscient est de pouvoir se dire, en cas de succès : ‘Ce n’est pas grâce à mes compétences, c’est uniquement parce que j’ai fourni une quantité de travail colossale’.
Le succès, au lieu d’être une source de satisfaction, ne fait qu’augmenter la pression pour la prochaine fois. Le cycle est infernal : chaque réussite renforce la peur de ne pas être à la hauteur la fois suivante, ce qui pousse à travailler encore plus dur. C’est une route directe vers le burn-out. Le soulagement est de courte durée, et le sentiment de légitimité n’est jamais atteint, car la réussite est toujours attribuée à l’effort surhumain plutôt qu’à la compétence intrinsèque.
Le repli stratégique : le sous-investissement et l’auto-sabotage
À l’extrême opposé, on trouve la stratégie d’évitement. Ici, l’angoisse de la réussite est si forte que la personne va inconsciemment tout faire pour l’éviter. ‘On a tellement pas envie de se retrouver dans cette situation d’avoir peur d’être démasqué qu’on va saboter ses propres projets’. Le raisonnement sous-jacent est pervers mais implacable : ‘Pas de réussite, pas de risque d’être démasqué’. C’est une forme d’auto-protection qui nous empêche d’avancer.
Cet auto-sabotage peut prendre de multiples formes : la procrastination chronique, le fait de ne jamais finir un projet important, de refuser une promotion ou une opportunité intéressante, ou de fixer des prix si bas que l’activité n’est pas viable. En cas d’échec, la personne trouve une excuse parfaite : ‘Je n’ai pas réussi parce que je n’ai pas vraiment essayé’. Et pire encore, cet échec programmé vient nourrir le syndrome en lui apportant une nouvelle ‘preuve’ de son illégitimité. ‘On y trouvera une nouvelle preuve de notre illégitimité. Donc le syndrome s’auto-alimente’. C’est un cercle vicieux où l’on devient soi-même l’artisan de ses propres échecs pour éviter d’affronter le succès.
Pourquoi maintenant ? L’impact de notre société sur le syndrome de l’imposteur
Si le syndrome de l’imposteur n’est pas nouveau, il est indéniable que notre société moderne agit comme un puissant catalyseur. On vit ‘dans une société où tout va très vite et les réseaux sociaux ont tendance à encore accélérer la cadence’. Cet environnement d’hyper-connexion et d’hyper-compétitivité crée un terrain fertile pour que nos doutes internes s’épanouissent et se transforment en un sentiment d’illégitimité paralysant.
L’illusion des réseaux sociaux et la vitrine du ‘personal content’
Les réseaux sociaux ont popularisé ce que l’on appelle le ‘personal content’. C’est l’art de se mettre en scène, de construire une image de soi, une vitrine. Et attention, je ne dis pas que c’est une mauvaise chose en soi. C’est même ‘probablement la meilleure des stratégies’ pour attirer des clients quand on n’aime pas démarcher. Le problème, c’est l’exposition constante à ces vitrines parfaites. On a ‘l’impression que certains sur les réseaux sociaux ont eu un succès fulgurant’. On voit le résultat, la réussite éclatante, mais jamais les années de travail, les doutes, les échecs qui l’ont précédée.
Cette vitrine n’est pas la réalité. ‘La réalité, c’est les réussites, mais c’est aussi les échecs, c’est ses atouts, mais aussi ses travers’. Or, en passant des heures à ‘s’imprégner sans s’en rendre compte du brain content très étudié des autres’, nous nous comparons en permanence à un idéal qui n’existe pas. Nous comparons notre vie entière, avec ses hauts et ses bas, à la bande-annonce des meilleurs moments de la vie des autres. Pas étonnant ‘que ce sentiment de dévalorisation et d’illégitimité se développe’.
L’injonction à la performance et l’hyper-compétitivité
Au-delà des réseaux sociaux, nous sommes baignés dans une culture de l’hyper-performance. Il faut être productif, optimiser son temps, réussir sur tous les plans. J’en veux pour preuve la manière dont le confinement a été vécu par certains : ‘De plus en plus de personnes se disent mal à l’aise avec toutes les injonctions de choses à faire pour réussir son confinement’. Il fallait apprendre à faire son pain, perdre du poids, devenir un expert en pédagogie pour ses enfants, tout en étant ultra-performant en télétravail. Cette pression constante à ‘réussir’ chaque aspect de notre vie crée des standards inatteignables.
Pour un entrepreneur, cette pression est décuplée. La culture du ‘hustle’, de la croissance à tout prix, nous pousse à croire que si nous ne sommes pas constamment en train de nous dépasser, nous échouons. Cette hyper-compétitivité nous amène à voir les autres non pas comme des pairs, mais comme des concurrents face auxquels nous ne serons jamais assez bons, assez rapides, assez innovants. Ce climat social est un puissant amplificateur du syndrome de l’imposteur, car il nous place dans une quête de perfection impossible qui ne peut mener qu’à un sentiment d’échec et d’illégitimité.
Reprendre le pouvoir : un plan d’action en 3 axes pour vous libérer
Maintenant que nous avons compris les mécanismes de ce syndrome, il est temps de passer à l’action. Car oui, il est possible de s’en libérer, ou du moins d’apprendre à le gérer pour qu’il ne nous paralyse plus. La toute première étape, vous êtes en train de la faire en ce moment même. C’est de ‘prendre conscience de l’existence de ce syndrome et du fait que parfois nos réactions peuvent être dictées par ce syndrome’. Cette prise de conscience est le fondement de tout le reste. Une fois cela fait, je vous propose une stratégie en trois axes, simple et concrète, pour reprendre le contrôle : revoir notre rapport à nos objectifs, aux autres, et enfin, à nous-mêmes.
Axe 1 : Redéfinir votre rapport à vos objectifs
Le syndrome de l’imposteur se nourrit d’une perception faussée de nos buts et de nos réussites. Pour le contrer, nous devons reprendre la main sur la façon dont nous définissons et célébrons nos avancées.
1. Fixez des objectifs ambitieux ET atteignables. Un objectif doit nous tirer vers le haut, c’est sa raison d’être. Mais il doit rester réaliste. Se fixer un but impossible ‘ne conduit qu’à un sentiment d’échec’. Prenez le temps de revoir vos objectifs, à court et long terme. Sont-ils stimulants mais réalisables ? Un bon objectif est un défi, pas une source de frustration assurée.
2. Adoptez la stratégie des ‘baby steps’. Un grand objectif peut être paralysant. Décomposez-le en micro-tâches, des ‘pas de bébé’. Cette approche ‘permet de se voir en mouvement, de voir qu’on est dans l’action, qu’on avance’. Chaque petite étape cochée est une preuve tangible de votre progression et de votre compétence. Cela évite l’épuisement et le découragement face à la montagne à gravir.
3. Apprenez à célébrer VOS victoires. C’est un point non négociable. Nous devons rééduquer notre cerveau à reconnaître le succès. Et cela vaut pour les petites victoires comme pour les grandes. Votre premier client, vos 100 premiers abonnés, un e-mail de remerciement… Célébrez-les ! Pas besoin de ‘faire une fête de dingue’. Un café en terrasse, un moment pour soi, partager la nouvelle avec un proche. L’important est de ‘s’arrêter sur cette victoire, de considérer cette victoire pour dire à votre cerveau, regarde ça, tu vois comme je suis légitime’.
Axe 2 : Transformer votre rapport aux autres
Notre perception de nous-mêmes est souvent polluée par la peur du jugement d’autrui. Il est temps de changer de perspective.
1. Intégrez cette vérité : les autres s’en fichent. C’est un peu direct, mais c’est libérateur. Nous avons tendance à croire que tout le monde observe nos moindres faits et gestes, prêt à pointer nos erreurs. Mais la réalité, c’est que ‘les gens ont autre chose à faire que d’épier le moindre de vos gestes’. Si vous faites un faux pas, la plupart des gens ne le remarqueront pas. Et si quelqu’un le voit, il l’aura oublié dans une semaine. Gardez en tête cette phrase que m’a dite un collègue au début de ma carrière : dans un an, absolument personne ne s’en souviendra. C’est une pensée ‘absolument libératrice’.
2. Passez de la comparaison à l’inspiration. Se comparer est le poison de la confiance en soi. ‘Ça ne sert à rien de se comparer […] vous êtes différente, vous n’avez pas le même chemin’. C’est un mécanisme qui ne peut que vous dévaloriser. Alors, faites pivoter cette pensée. Au lieu de vous comparer, inspirez-vous. Cette personne que vous admirez n’est pas un rival, mais ‘un horizon possible, comme une preuve que l’on peut y arriver, comme quelqu’un qui vous montre le chemin’. Analysez son parcours pour en tirer des leçons, pas pour vous flageller.
3. Ne vivez pas dans le regard des autres. C’est votre entreprise, votre projet, votre vie. ‘Vous créez cette entreprise d’abord pour vous pour vivre la vie que vous avez choisie’. Votre objectif n’est pas d’impressionner la galerie. En vous reconnectant à votre ‘pourquoi’ profond, à vos motivations intrinsèques, le besoin de validation externe perdra de sa force.
Axe 3 : Reconstruire votre rapport à vous-même
Le combat final se joue en nous. Il s’agit d’apprendre à être notre propre allié plutôt que notre pire juge.
1. Prenez le temps de vous regarder objectivement. Choisissez un moment calme, où vous vous sentez bien. Faites l’exercice de lister, honnêtement, vos forces, vos compétences, vos réussites passées. Ne minimisez rien. Cet exercice ‘permet de remettre les pendules à l’heure aussi bien sur ses atouts que ses faiblesses’. Vous réaliserez que la liste de vos atouts est bien plus longue que vous ne le pensez.
2. Écoutez et acceptez les retours positifs. Nous avons du mal à être objectifs avec nous-mêmes. Alors, faisons confiance aux personnes bienveillantes qui nous entourent. ‘Faisons-leur confiance et écoutons tous leurs retours positifs’. Quand un proche ou un client vous fait un compliment, ne le balayez pas. Accueillez-le. Dites simplement ‘Merci’. C’est un entraînement, difficile au début, mais essentiel.
3. Faites taire cette petite voix et soyez bienveillant(e). Cette petite voix critique qui vous sabote, donnez-lui un nom ridicule et décidez de ne plus lui donner tout le pouvoir. À la place, cultivez la bienveillance envers vous-même. Comme le disent les anglophones, ‘Be kind with yourself’. ‘Dans la vie, on essaie toujours d’être agréable avec tout le monde, ben ça vaut peut-être le coup de commencer par soi-même’. Vous ne parleriez jamais à un ami comme vous vous parlez parfois. Accordez-vous la même compassion.
Conclusion : Votre légitimité n’est pas négociable
Le syndrome de l’imposteur est une expérience déroutante et souvent douloureuse, une sorte de brouillard mental qui obscurcit nos réussites et amplifie nos doutes. Mais ce n’est pas une fatalité. En comprenant ses origines, en reconnaissant son emprise et surtout, en appliquant des stratégies concrètes, nous pouvons progressivement dissiper ce brouillard et reprendre la place qui nous revient de droit : celle d’un acteur compétent et légitime de notre propre vie professionnelle.
Le chemin que nous avons parcouru ensemble repose sur trois piliers fondamentaux : la clarification de nos objectifs pour les rendre motivants et non paralysants, la redéfinition de notre rapport aux autres pour passer de la comparaison toxique à l’inspiration constructive, et enfin, la reconstruction d’une relation bienveillante et objective avec nous-mêmes. Ce n’est pas un interrupteur que l’on actionne du jour au lendemain, mais un muscle que l’on entraîne. Il y aura des jours où la petite voix de l’imposteur parlera plus fort, mais vous aurez désormais les outils pour lui répondre et lui refuser le contrôle.
Alors, je vous invite à ne pas simplement refermer cette page, mais à choisir une seule action, une seule idée parmi toutes celles que nous avons explorées, et à la mettre en pratique dès aujourd’hui. Célébrez une petite victoire, envoyez un message à un proche pour lui demander un retour positif, ou prenez simplement cinq minutes pour lister trois de vos réussites. Chaque petit pas est une victoire contre l’imposture et un pas de plus vers l’affirmation de votre plein potentiel. Vous êtes plus compétent et plus légitime que vous ne le croyez. Il est temps de commencer à vous en souvenir.
Questions fréquentes sur le syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur est-il une vraie maladie ?
Non, et c’est un point essentiel pour dédramatiser la situation. Bien que le terme ‘syndrome’ puisse prêter à confusion, il ne s’agit pas d’une pathologie psychiatrique répertoriée. C’est un mécanisme de pensée, un schéma psychologique. Les psychologues qui ont été les premières à l’étudier préfèrent aujourd’hui parler d’une ‘expérience de l’imposture’. Il s’agit donc d’un vécu commun, d’une manière de percevoir ses propres succès qui peut être comprise et modifiée avec les bonnes stratégies, sans nécessiter un diagnostic médical. C’est une expérience, pas une condamnation.
‘Premier point, on va se rassurer tout de suite. malgré le terme de syndrome, bah c’est pas une maladie. En fait, le nom syndrome de l’imposteur a été proposé par deux femmes psychologues qui ont été les premières à l’étudier vers la fin des années 70. et d’ailleurs elles-même regrettent ce terme qui est un peu exagéré et elles préfèrent maintenant parler d’une expérience de l’imposture.’
Qui sont les personnes les plus touchées par le syndrome de l’imposteur ?
Contrairement à une idée reçue, ce syndrome touche aussi bien les hommes que les femmes. Cependant, il est particulièrement prévalent chez les personnes très performantes et les ‘hauts potentiels’, ce qui peut sembler paradoxal. De plus, il a tendance à se manifester ou à s’intensifier lors de périodes de transition où l’on se sent obligé de ‘faire ses preuves’. Cela inclut des moments comme l’entrée dans des études supérieures, un changement de poste important, et tout particulièrement le lancement d’une activité d’entrepreneur, où l’incertitude et la nécessité de se valider sont maximales.
‘On est plus susceptible d’être touché par ce syndrome au moment de notre vie où on doit faire ses preuves, comme par exemple euh bah l’entrée dans les études supérieures ou alors quand on change de poste ou évidemment, quand on crée son entreprise. En fait, ce syndrome réapparaît à chaque fois qu’on a le sentiment qu’on a des choses à prouver.’
Comment les réseaux sociaux aggravent-ils le sentiment d’imposture ?
Les réseaux sociaux exacerbent ce syndrome en créant une culture du ‘personal content’, où chacun se présente sous son meilleur jour. Cette vitrine de réussites permanentes donne une impression faussée de la réalité, où le succès semble ‘fulgurant’ et sans effort pour les autres. En comparant notre quotidien, avec ses doutes et ses difficultés, à cette image idéalisée, nous nourrissons inévitablement un sentiment de dévalorisation et d’illégitimité. Nous sommes constamment exposés aux ‘highlights’ des autres, ce qui rend nos propres luttes d’autant plus difficiles à accepter.
‘L’image qu’on va se créer sur les réseaux sociaux ne correspond pas à la réalité. […] Et vu le temps qu’on passe tous les jours sur les réseaux à s’imprégner sans s’en rendre compte du brain content très étudié des autres, ben pas étonnant que ce sentiment de dévalorisation et d’illégitimité se développe.’
Quelles sont les deux principales conséquences du syndrome de l’imposteur au travail ?
Ce syndrome conduit généralement à deux comportements opposés mais tout aussi néfastes. Le premier est le surinvestissement : la personne travaille de manière excessive, jusqu’à l’épuisement, pour ‘prouver’ qu’elle mérite sa place. Le succès est alors attribué à l’effort surhumain, pas aux compétences. Le second est le sous-investissement ou l’auto-sabotage : par peur d’être démasquée en cas de succès, la personne va inconsciemment saboter ses propres projets pour éviter la réussite. Dans les deux cas, le cycle de l’imposture s’auto-alimente et empêche l’épanouissement professionnel.
‘Il y a deux principales conséquences à ce syndrome : soit on va surinvestir, soit on va sous-investir. […] Pour éviter de se sentir illégitime, on va avoir tendance à travailler de manière excessive, quitte à aller carrément jusqu’à l’épuisement. Et puis à l’inverse, […] on va sous-investir. On en fera pas trop, ben de sorte qu’on aura pas de bons résultats, comme ça pas de risque de se faire démasquer.’
Quelle est la toute première étape pour commencer à vaincre le syndrome de l’imposteur ?
La première étape, la plus cruciale, est simplement la prise de conscience. Il s’agit de reconnaître l’existence de ce syndrome et d’accepter que certains de nos doutes, de nos peurs et de nos comportements (comme la procrastination ou le surmenage) ne sont pas le reflet de notre incompétence réelle, mais sont dictés par ce mécanisme de pensée. Le simple fait de pouvoir mettre un nom sur ce que l’on ressent est incroyablement libérateur et constitue le point de départ indispensable pour pouvoir ensuite mettre en place des stratégies pour le contrer.
‘Le tout premier pas, c’est celui que vous êtes en train de faire là tout de suite en écoutant cet épisode, c’est tout simplement de prendre conscience de l’existence de ce syndrome et du fait que parfois nos réactions peuvent être dictées par ce syndrome. Donc prendre conscience de cette possibilité et l’accepter, c’est un élément essentiel pour pouvoir se libérer de ce syndrome.’
Comment transformer la comparaison avec les autres en quelque chose de positif ?
La clé est de faire pivoter la pensée de la ‘comparaison’ à l »inspiration’. Au lieu de regarder le succès d’une personne et de vous sentir diminué, changez votre perspective. Ne la voyez pas comme une concurrente ou un miroir de vos propres manquements, mais plutôt comme une source d’apprentissage et de motivation. Considérez son parcours comme une preuve que la réussite est possible et analysez ce que vous pouvez apprendre de ses stratégies et de son chemin. Ce changement subtil transforme une pensée négative et paralysante en un moteur positif et constructif.
‘Vous pouvez très facilement faire pivoter cette pensée pour ne pas vous comparer à cette personne, mais pour vous inspirer de cette personne. En fait, c’est très subtil comme différence, mais ça change tout. Regardez-la comme un horizon possible, comme une preuve que l’on peut y arriver, comme quelqu’un qui vous montre le chemin.’


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