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Emailing, comment optimiser ses résultats 2/2 – Episode 42

Épisode diffusé le 17 septembre 2020 par Estelle Ballot

Écouter l'épisode :

Au-delà de l’ouverture : comment transformer vos emails en véritables moteurs de croissance ?

Vous avez travaillé dur. Vous avez attiré des abonnés, soigné vos objets d’email pour obtenir un taux d’ouverture honorable. Vous suivez les conseils, vous êtes régulier, et pourtant… un sentiment de frustration persiste. Les chiffres sont là, mais l’impact sur votre activité n’est pas à la hauteur de vos espérances. C’est un peu comme organiser une fête magnifique où les invités entrent, sourient poliment, mais ne participent à aucune conversation et ne touchent pas au buffet. C’est agréable d’avoir du monde, mais ce n’est pas le but, n’est-ce pas ?

Dans l’épisode précédent, nous avons posé les fondations : comment construire et maintenir une liste d’abonnés qualifiée et s’assurer que nos messages soient ouverts. C’est le socle indispensable. Mais le véritable enjeu, celui qui transforme une newsletter en un canal d’acquisition rentable, commence juste après le clic sur ‘ouvrir’. C’est ce que nous allons décortiquer aujourd’hui. Cet article est la seconde partie de notre exploration ; si vous n’avez pas lu la première sur le nombre d’abonnés et le taux d’ouverture, je vous invite à le faire pour avoir une vision complète.

Aujourd’hui, nous plongeons dans le cœur du réacteur. Nous allons analyser les trois indicateurs qui mesurent l’action, l’engagement réel et la santé de votre écosystème emailing. Comme je le dis souvent, ‘personnellement, j’ai pas le temps pour ça, donc ben je cherche l’efficacité’. Et cette efficacité passe par le suivi de seulement cinq métriques au total, pour éviter de se noyer dans une mer de données. Après le nombre d’abonnés et le taux d’ouverture, nous allons donc nous attaquer au taux de clic, au taux de conversion et au taux d’activité de l’audience. Préparez-vous à changer votre regard sur vos statistiques et à prendre des décisions qui auront un impact direct et mesurable sur votre business.

Le taux de clic : le véritable baromètre de l’intérêt de votre audience

Une fois votre email ouvert, la première bataille est gagnée. Mais la guerre de l’attention, elle, ne fait que commencer. Le taux de clic est le premier signe tangible que votre message a non seulement été lu, mais qu’il a résonné suffisamment fort pour provoquer une action. C’est le pont entre la lecture passive et l’engagement actif. En général, ‘le but d’un email, à moins qu’il ne soit purement informatif et encore, […] c’est bien de nous faire cliquer sur un lien qui nous emmène sur le site de la marque’. Ignorer cette métrique, c’est comme juger le succès d’un film uniquement sur le nombre de tickets vendus, sans savoir si les spectateurs sont restés jusqu’à la fin. C’est pourquoi il est fondamental de comprendre non seulement comment le mesurer, mais surtout comment l’interpréter et l’améliorer.

Comprendre la nuance : Click-Through Rate (CTR) vs. Click-to-Open Rate (CTO)

Quand on parle de taux de clic, on rencontre souvent deux acronymes qui peuvent sembler complexes : le CTR et le CTO. Pourtant, la distinction est simple et cruciale. Comme je l’explique dans le podcast : ‘Le Click through, c’est le pourcentage total de personnes qui ont cliqué sur le lien de votre email. Donc c’est un pourcentage basé sur le nombre total de mail envoyé. Et le Click to open, c’est parmi ceux qui ont ouvert, quel est le pourcentage qui a cliqué sur le lien.’

Imaginez que vous envoyez 1000 emails. 200 personnes l’ouvrent et 20 personnes cliquent sur le lien.
– Votre Click-Through Rate (CTR) sera de 20 clics / 1000 emails envoyés = 2%. Il mesure la performance globale de votre campagne, de l’objet de l’email à l’appel à l’action.
– Votre Click-to-Open Rate (CTO) sera de 20 clics / 200 ouvertures = 10%. Il mesure l’efficacité pure du contenu de votre email, indépendamment de son taux d’ouverture.

Cette distinction est vitale pour le diagnostic. Un CTR faible mais un CTO élevé signifie que votre email est très persuasif, mais que votre objet n’a pas convaincu assez de monde de l’ouvrir. L’effort doit donc se porter sur vos titres. À l’inverse, un bon taux d’ouverture mais un CTO faible indique que votre objet était prometteur, mais que le contenu du message a déçu ou n’a pas réussi à convaincre de passer à l’action. C’est donc votre copywriting et la clarté de votre appel à l’action qu’il faut revoir.

Stratégies concrètes pour faire exploser votre taux de clic

Améliorer son taux de clic n’est pas une question de chance, mais de stratégie. Voici trois leviers que j’utilise et qui ont prouvé leur efficacité.

Premièrement, la règle d’or : la simplicité. ‘La toute première chose à faire, c’est de ne mettre qu’un seul lien dans votre email.’ Cela peut paraître contre-intuitif. On serait tenté de proposer plusieurs options pour satisfaire tout le monde. C’est une erreur. C’est ce qu’on appelle le paradoxe du choix : face à trop d’options, notre cerveau a tendance à choisir… de ne rien faire. En vous concentrant sur un seul objectif, un seul appel à l’action, vous clarifiez votre message et rendez la décision de cliquer infiniment plus simple pour votre lecteur. Vous pouvez répéter ce même lien à plusieurs endroits (un bouton, un lien texte), mais il doit toujours mener vers la même destination.

Deuxièmement, le pouvoir des mots. Le copywriting est l’art de guider votre lecteur. L’analogie de Grégoire Gambato est parfaite : ‘le but de la première phrase, bah c’est qu’on lise la deuxième et le but de la deuxième, c’est qu’on lise la troisième et cetera. Le but de la dernière phrase, bah c’est de faire passer à l’action.’ Chaque mot, chaque phrase doit servir cet objectif. Relisez votre email à voix haute. Est-ce que chaque phrase donne envie de lire la suivante ? Si une phrase vous semble faible, superflue ou confuse, supprimez-la sans pitié. Elle est un obstacle entre votre lecteur et le clic.

Enfin, la présentation. Faut-il un email au design léché ou un simple texte brut ? La réponse est : ça dépend. Il n’y a pas de vérité absolue, seulement des tests à mener. ‘Si vous êtes un indépendant […], il peut être assez judicieux de ne pas faire de mise en page. […] on n’a pas l’impression d’avoir à faire à une entreprise commerciale, mais bien à une personne qui nous écrit un mail directement.’ Ce format crée une connexion intime, personnelle. Pour une marque e-commerce, un design soigné peut renforcer l’image de marque et la confiance. Le seul juge de paix, c’est votre audience. Testez les deux formats et laissez les chiffres vous guider.

Un clic, c’est une porte qui s’ouvre, un premier pas de votre abonné vers vous. Mais ce n’est que le début du voyage. Car un clic qui ne mène à rien n’a que peu de valeur pour votre activité. C’est pourquoi nous devons maintenant nous intéresser à ce qui se passe après le clic, à la métrique qui a un impact direct sur votre chiffre d’affaires : la conversion.

Le taux de conversion : mesurer l’impact réel sur votre chiffre d’affaires

Le taux de conversion est le moment de vérité. C’est l’indicateur qui vous dit si votre stratégie emailing se traduit par des résultats concrets pour votre entreprise. ‘Le taux de conversion, ben c’est le pourcentage de personnes qui font une action donnée après avoir cliqué sur un lien. Bah le plus simple, c’est ils ont cliqué, ils ont acheté.’ Mais cette action peut être multiple : le téléchargement d’un livre blanc, l’inscription à un webinaire, une prise de rendez-vous. C’est à vous de définir ce qu’est une conversion pour chaque campagne. Cependant, se fier uniquement au pourcentage brut peut être une erreur stratégique monumentale, une illusion qui masque la véritable performance de vos actions.

Au-delà du pourcentage : pourquoi le chiffre d’affaires et la marge sont rois

Laissez-moi vous raconter une histoire simple issue de mon expérience. ‘Si vous avez un premier email qui vous génère la vente de 10 produits et un second email qui génère la vente de deux autres produits, ben vous allez me dire que le premier email est plus performant parce que son taux de conversion est plus élevé.’ Et sur le papier, c’est vrai. Dix ventes, c’est mieux que deux. Mais la réalité est souvent plus complexe.

Que se passe-t-il si le premier email promeut un produit d’entrée de gamme à 10€, tandis que le second met en avant une offre premium à 200€ ?
Email 1 : 10 ventes x 10€ = 100€ de chiffre d’affaires.
Email 2 : 2 ventes x 200€ = 400€ de chiffre d’affaires.

Soudain, l’email le moins ‘performant’ en termes de taux de conversion devient quatre fois plus rentable. C’est pourquoi je vous encourage à aller plus loin. ‘À mon avis, il est plus intéressant de regarder le chiffre d’affaires généré par l’email que le taux de conversion.’ Et pour être encore plus précis, l’idéal est de regarder la marge. Si votre produit à 10€ a une marge de 2€ et votre produit à 200€ une marge de 100€, la différence de rentabilité est encore plus écrasante. Le taux de conversion est un indicateur utile, mais la véritable boussole de votre business, c’est la rentabilité.

Comment suivre efficacement vos conversions emailing ?

Pour prendre ce genre de décision éclairée, vous devez avoir les bons outils. Le suivi des conversions n’est pas magique, il est technique. La plupart des plateformes d’emailing modernes offrent des fonctionnalités de suivi. Assurez-vous que la vôtre le permette. ‘Votre gestionnaire d’email doit être en mesure de vous donner le chiffre d’affaires qui est généré par les personnes ayant cliqué sur votre lien. Si c’est pas le cas, il faudrait peut-être penser à changer de fournisseur parce que c’est une fonction assez essentielle.’

Ce suivi fonctionne généralement via des pixels de tracking ou des intégrations directes avec les plateformes e-commerce (comme Shopify, WooCommerce, etc.). Une autre méthode consiste à utiliser des paramètres UTM dans vos liens. Ce sont de petits bouts de code que vous ajoutez à vos URL et qui permettent à des outils comme Google Analytics de savoir précisément d’où vient un visiteur et quelle campagne l’a amené. Cela vous permet de tracer le parcours complet, du clic dans l’email jusqu’à l’achat final sur votre site. Mettre en place ce suivi peut sembler un peu technique au début, mais l’investissement en temps est largement rentabilisé par la clarté qu’il vous apportera pour piloter votre stratégie.

Nous avons optimisé pour le clic et la conversion, ciblant les membres les plus actifs de votre communauté. Mais qu’en est-il de la majorité silencieuse de votre liste ? Ceux qui n’ouvrent pas, ne cliquent pas, ne convertissent pas. Leur gestion est tout aussi cruciale, non seulement pour la propreté de vos données, mais pour la santé à long terme de l’ensemble de votre stratégie emailing.

L’activité de votre liste : le nettoyage stratégique pour une délivrabilité maximale

Nous arrivons au dernier indicateur, et c’est peut-être le plus contre-intuitif. On passe notre temps à vouloir faire grossir notre liste, alors pourquoi s’intéresser à ceux qui ne réagissent pas, voire à les supprimer ? La réponse est simple : une liste d’emails n’est pas une collection de trophées, c’est un organisme vivant. Et pour qu’il reste en bonne santé, il faut parfois élaguer les branches mortes. C’est un acte d’hygiène essentiel pour garantir que vos messages continuent d’atteindre ceux qui veulent vraiment les recevoir.

Taux de désabonnement : pourquoi il faut (presque) l’ignorer

La plupart des marketeurs surveillent leur taux de désabonnement avec anxiété. Chaque départ est perçu comme un échec. Personnellement, je pense que ‘c’est du temps perdu’. Un désabonnement n’est pas un drame, c’est une clarification. ‘Si vous proposez du contenu de qualité et en rapport avec votre offre et que ces personnes se désabonnent, et ben, ça veut tout simplement dire qu’elles ne font pas partie de votre cible.’ Ces personnes n’allaient jamais devenir clientes. Leur départ est donc un service qu’elles vous rendent : elles nettoient votre liste à votre place et vous évitent de dépenser du temps et de l’argent à leur envoyer des communications inutiles.

Les deux seuls moments où je jette un œil à ce taux, c’est au tout début de la construction de ma liste, pour m’assurer que mon message est bien aligné avec les attentes des nouveaux inscrits, et si je constate un pic soudain et anormal, qui pourrait signaler un problème technique ou une erreur de communication majeure. Le reste du temps, je l’ignore et me concentre sur un aspect bien plus important : l’engagement des abonnés qui restent.

La chasse aux ‘fantômes’ : le danger des abonnés inactifs

Le vrai problème ne vient pas de ceux qui partent, mais de ceux qui restent sans jamais interagir. Ces abonnés ‘fantômes’ sont des poids morts qui nuisent à l’ensemble de votre liste. Pourquoi ? Parce qu’ils envoient un signal très négatif aux fournisseurs de messagerie comme Gmail ou Outlook. ‘Les hébergeurs d’email […] veulent garantir à leurs clients un inbox sans spam. Donc si Gmail pense que vous êtes un spam, ben il ne va pas montrer votre email à son client.’

Et comment Gmail détermine-t-il si vous êtes un spammeur potentiel ? L’un de ses principaux indices est votre taux d’ouverture global. Si une grande partie de votre liste n’ouvre jamais vos emails, l’algorithme de Gmail en déduit que votre contenu n’est pas pertinent ou non sollicité. Il y a alors de fortes chances qu’il commence à diriger vos messages vers l’onglet ‘Promotions’ ou, pire, directement dans le dossier spam, et ce, pour TOUS vos abonnés, même les plus engagés ! En gardant des inactifs, vous pénalisez donc ceux qui veulent vraiment vous lire. C’est pourquoi ‘vous n’avez aucun intérêt à garder sur votre liste des personnes qui n’ouvrent jamais vos emails.’

Le protocole de nettoyage : ma méthode pas à pas

Nettoyer sa liste peut faire peur, mais c’est un processus simple et sain. Je le fais régulièrement, une fois par trimestre ou tous les six mois. Voici comment procéder :

1. Identifiez les inactifs : La première étape est de créer un segment dans votre outil d’emailing. La règle est simple : trouver les personnes qui n’ont ouvert aucun de vos X derniers emails (par exemple, les 5 dernières campagnes).

2. Attention aux nouveaux ! C’est ici que j’ai fait une erreur la première fois, alors apprenez de mon expérience. ‘Toutes les personnes qui s’étaient inscrites récemment faisaient automatiquement partie de ce segment puisqu’évidemment, elles n’avaient pas encore eu l’occasion d’ouvrir un seul email.’ La bonne segmentation doit donc comporter deux conditions : les contacts qui n’ont ouvert aucune des X dernières campagnes ET qui sont inscrits depuis plus d’un certain temps (par exemple, 3 mois). Cela vous assure de ne cibler que les inactifs chroniques.

3. Envoyez un email de ‘réactivation’ (ou de rupture) : Avant de supprimer, donnez une dernière chance. J’envoie un email à ce segment spécifique avec un objet clair comme ‘On se dit au revoir ?’ ou ‘Je m’apprête à vous désinscrire’. Dans le corps du message, j’explique que je vais les supprimer de ma liste pour ne pas les déranger inutilement, à moins qu’ils ne cliquent sur un lien pour signifier leur souhait de rester.

4. Supprimez sans regret : Après quelques jours, supprimez de votre liste tous ceux qui n’ont ni ouvert ni cliqué sur cet email. Oui, votre nombre total d’abonnés va baisser. Mais votre taux d’ouverture, votre délivrabilité et la pertinence de vos statistiques vont grimper en flèche. Vous aurez une liste plus petite, mais infiniment plus qualifiée et réactive.

La sagesse de l’analyste : prendre du recul face aux chiffres

Suivre ces indicateurs est essentiel, mais il faut se garder de tomber dans le piège de l’obsession ou de la surinterprétation. Un chiffre n’est qu’une photographie à un instant T, et il ne raconte pas toute l’histoire. Il est crucial d’apprendre à prendre du recul et à analyser les tendances plutôt que les anomalies. ‘C’est pas parce qu’un email marche moins bien qu’on s’est forcément planté et qu’il faut changer radicalement sa stratégie.’

Je l’ai vécu personnellement. Après avoir fait un grand nettoyage de ma base de données, j’ai supprimé environ 150 personnes inactives. Logiquement, mon taux d’ouverture sur l’email suivant aurait dû exploser. Pourtant, il a baissé de 2%. Déroutant ? Pas vraiment. ‘Cet email, je l’ai envoyé au mois d’août et les gens ont bien raison de moins ouvrir leurs emails pendant les vacances.’ Mon action de nettoyage a probablement empêché une chute bien plus importante, peut-être de 5% ou plus. Sans ce contexte saisonnier, j’aurais pu croire à tort que mon nettoyage n’avait servi à rien ou que mon contenu était mauvais.

Cet exemple illustre un point fondamental : il y a toujours des facteurs externes qui influencent vos statistiques. Une actualité majeure, un jour férié, une période de soldes… Avant de tirer des conclusions hâtives, demandez-vous toujours ce qui se passe dans le monde et dans la vie de votre audience. L’analyse de données sans contexte est une source d’erreurs. Regardez vos chiffres sur le long terme, comparez des périodes similaires et concentrez-vous sur les tendances de fond.

Conclusion : 5 indicateurs pour piloter votre emailing avec sérénité et efficacité

Nous voici au terme de notre exploration. En combinant les enseignements des deux épisodes, nous avons maintenant un tableau de bord complet et pragmatique, composé de cinq indicateurs essentiels :

  1. Le nombre net d’abonnés : Le pouls de la croissance de votre audience.
  2. Le taux d’ouverture : La pertinence de votre promesse initiale (objet et expéditeur).
  3. Le taux de clic : L’engagement réel avec votre contenu.
  4. Le taux de conversion (en valeur) : L’impact tangible sur votre activité.
  5. L’activité de la liste : La santé et la propreté de votre base de données.

Comme je le disais, ‘cinq indicateurs, c’est bien et à moins d’avoir une équipe dédiée, ben je n’irai pas plus loin.’ L’objectif n’est pas de devenir un analyste de données à plein temps, mais d’utiliser les chiffres pour ce qu’ils sont : des outils d’aide à la décision. Ils permettent de rationaliser vos choix, de valider vos hypothèses et d’arrêter de naviguer à vue. En vous concentrant sur ces cinq métriques, vous évitez la paralysie par l’analyse et vous vous concentrez sur l’essentiel : passer à l’action.

Alors, je vous invite à ouvrir votre plateforme d’emailing, non pas avec anxiété, mais avec curiosité. Regardez ces cinq chiffres, comprenez ce qu’ils vous disent sur votre relation avec votre audience, et identifiez la prochaine petite action que vous pouvez mettre en place pour les améliorer. C’est ainsi, pas à pas, que vous transformerez votre emailing en un atout stratégique puissant et durable pour votre entreprise.

Foire aux questions (FAQ) sur l’optimisation de l’emailing

Quelle est la différence fondamentale entre le taux de clic (CTR) et le taux de clics sur ouverture (CTO) ?

La différence est cruciale pour bien diagnostiquer la performance de vos emails. Le Taux de Clic (CTR) se calcule sur le nombre total d’emails envoyés, ce qui en fait un indicateur de la performance globale de votre campagne, incluant la qualité de l’objet et la délivrabilité. Le Taux de Clics sur Ouverture (CTO), lui, se calcule uniquement sur le nombre d’emails qui ont été ouverts. Il mesure donc spécifiquement l’efficacité de votre contenu (texte, design, appel à l’action) à convaincre les lecteurs de passer à l’action. Un bon CTO avec un mauvais CTR signifie que votre contenu est bon, mais que votre objet d’email doit être amélioré.

‘Le Click through, c’est le pourcentage total de personnes qui ont cliqué sur le lien de votre email. […] Et le Click to open, c’est parmi ceux qui ont ouvert, quel est le pourcentage qui a cliqué sur le lien. Donc le Click to open, bah ça va vous donner la performance de votre email indépendamment du fait qu’il est un bon taux d’ouverture ou non.’

Pourquoi est-il conseillé de n’inclure qu’un seul lien dans un email marketing ?

Limiter un email à un seul et unique lien (même s’il est répété à plusieurs endroits) est une stratégie puissante pour augmenter le taux de clic. Cela repose sur un principe psychologique simple : le paradoxe du choix. En offrant une seule option claire, vous éliminez la friction décisionnelle pour le lecteur et rendez le passage à l’action beaucoup plus simple et direct. Cela vous force également à clarifier l’objectif de votre email et à construire un message entièrement tourné vers cette unique action, ce qui rend votre copywriting naturellement plus percutant et cohérent.

‘La toute première chose à faire, c’est de ne mettre qu’un seul lien dans votre email. Vous pouvez le répéter plusieurs fois au cours de l’email si besoin, mais un seul et même lien, ça veut dire que vous n’avez qu’un seul objectif et c’est beaucoup plus simple d’écrire une bonne copie pour un objectif que pour trois objectifs en même temps.’

Comment mesurer le véritable ROI d’une campagne emailing au-delà du taux de conversion ?

Le taux de conversion en pourcentage peut être trompeur. Pour mesurer le véritable retour sur investissement (ROI), il est indispensable de regarder des indicateurs financiers. Le plus direct est le chiffre d’affaires généré par la campagne. La plupart des outils d’emailing modernes permettent de suivre cette donnée. Pour une analyse encore plus fine, l’idéal est de s’intéresser à la marge générée. Un email avec un taux de conversion plus faible mais qui vend des produits à plus forte marge peut être bien plus rentable qu’un email qui génère de nombreuses ventes de petits produits à faible marge.

‘Si la conversion que vous voulez suivre, c’est l’achat d’un produit donné, alors à mon avis, il est plus intéressant de regarder le chiffre d’affaires généré par l’email que le taux de conversion. […] idéalement, il serait même préférable de regarder non pas le chiffre d’affaires, mais la marge générée par les produits.’

Faut-il s’inquiéter du taux de désabonnement de sa newsletter ?

En règle générale, non. Un taux de désabonnement stable est sain et même souhaitable. Il signifie que les personnes qui ne sont pas votre cœur de cible se filtrent elles-mêmes, ce qui améliore la qualité et l’engagement de votre liste. Il ne faut s’en préoccuper qu’à deux moments précis : au tout début de la construction de votre liste pour valider l’adéquation de votre message, ou en cas de pic soudain et anormal qui pourrait indiquer un problème technique ou une erreur stratégique. Le reste du temps, considérez chaque désabonnement comme une bonne nouvelle : votre message est clair.

‘Moi je pense que bah c’est du temps perdu, tout simplement parce que si vous proposez du contenu de qualité et en rapport avec votre offre et que ces personnes se désabonnent, et ben, ça veut tout simplement dire qu’elles ne font pas partie de votre cible. […] ces personnes ne deviendront jamais des clients, donc ça n’a aucune importance qu’elles se désabonnent.’

Pourquoi est-il crucial de supprimer les abonnés inactifs de sa liste email ?

Garder des abonnés qui n’ouvrent jamais vos emails est néfaste pour deux raisons principales. Premièrement, ils représentent un coût, même minime, auprès de votre fournisseur de service email. Deuxièmement, et c’est le plus important, ils dégradent votre réputation d’expéditeur. Les fournisseurs de messagerie comme Gmail analysent le taux d’engagement de vos campagnes. Un grand nombre d’inactifs envoie un signal négatif, augmentant le risque que vos emails soient classés comme spam pour l’ensemble de votre liste, y compris pour vos abonnés les plus fidèles. Nettoyer les inactifs est donc un acte d’hygiène essentiel pour maintenir une bonne délivrabilité.

‘Leur présence dans votre liste, ben elle est tout simplement néfaste pour tout le reste de votre liste. Ils envoient un mauvais signal. […] si votre taux n’est pas bon, ben il va considérer que ça veut dire que vous n’intéressez pas les personnes et il y a de bonnes chances que ce soit parce que vous les spammez.’

Comment éviter de supprimer par erreur les nouveaux abonnés lors d’un nettoyage de liste ?

C’est une erreur classique mais facile à éviter avec une bonne segmentation. Lorsque vous créez le segment des personnes inactives, il ne faut pas se contenter de filtrer celles qui n’ont pas ouvert vos dernières campagnes. Il faut impérativement ajouter une deuxième condition : la date d’inscription. La règle de segmentation correcte devrait ressembler à : ‘personnes n’ayant ouvert aucun des 5 derniers emails ET inscrites depuis plus de 90 jours (ou la période de votre choix)’. Cela garantit que vous laissez amplement le temps aux nouveaux venus d’interagir avec vos communications avant de les considérer comme inactifs.

‘Si vous faites ce genre de segmentation, pensez bien à préciser que vous voulez toutes les personnes qui n’ont ouvert aucun de vos emails sur les X dernières campagnes et également qui sont inscrits depuis moins d’un certain temps. Ça vous évitera de supprimer toutes les personnes qui sont inscrites […] le dernier mois sur votre liste.’

Un email avec un design simple est-il plus efficace qu’un email très travaillé ?

Il n’y a pas de réponse universelle, tout dépend de votre audience et de votre positionnement. Un email au format ‘texte simple’, sans mise en page complexe, peut être extrêmement efficace pour les indépendants, coachs ou consultants, car il crée un sentiment de communication personnelle, comme un email envoyé par un ami. À l’inverse, une marque e-commerce ou une grande entreprise bénéficiera d’un design travaillé qui renforce son image de marque et sa crédibilité. La seule façon de savoir ce qui fonctionne pour vous est de tester les deux approches et d’analyser les résultats sur votre taux de clic et de conversion.

‘Il peut être intéressant de tester d’un côté, un email avec un beau design travaillé et puis d’autre côté, un email tout simple avec juste du texte. Si vous êtes un indépendant […] il peut être assez judicieux de ne pas faire de mise en page. […] on n’a pas l’impression d’avoir à faire à une entreprise commerciale, mais bien à une personne qui nous écrit un mail directement.’

Comment interpréter une baisse soudaine des statistiques d’un email ?

Avant de remettre en cause toute votre stratégie, il est impératif de prendre du recul et de considérer les facteurs externes. Une baisse ponctuelle est rarement le signe d’un problème de fond. Elle peut être due à de nombreuses raisons : la saisonnalité (comme les vacances d’été ou les fêtes de fin d’année), un événement d’actualité majeur qui monopolise l’attention, le jour ou l’heure d’envoi, ou simplement un sujet moins porteur ce jour-là. L’important est d’analyser les tendances sur le long terme plutôt que de surréagir à la performance d’une seule campagne. Comparez vos résultats à ceux de la même période l’année précédente pour avoir une analyse plus juste.

‘Attention à la façon dont on lit nos chiffres, il peut y avoir des éléments extérieurs qui viennent un petit peu fausser nos analyses. […] Évidemment, il faut prendre un peu de recul, il peut y avoir plein de facteurs externes qui jouent. Donc il ne faut pas non plus s’affoler dès qu’on perd 1%.’


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