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De salarié à entrepreneur – Episode 74

Épisode diffusé le 20 mai 2021 par Estelle Ballot

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De salarié à entrepreneur : le guide pour oser sauter le pas

Le chemin qui mène du salariat à l’entrepreneuriat est rarement une ligne droite. C’est une aventure, un parcours sinueux fait de sommets grisants et de vallées de doutes. Comme je le partage souvent, mon propre parcours est ‘un peu atypique’. J’ai oscillé entre ces deux mondes, quittant la sécurité du salariat pour la liberté de l’indépendance, pour ensuite y retourner avant de ressentir à nouveau l’appel de l’entrepreneuriat. Chaque transition, même la seconde ou la troisième, est accompagnée du même cocktail d’émotions brutes : une excitation palpable, mais aussi un stress profond, des doutes paralysants et des peurs viscérales. Ces questions, je sais que vous vous les posez aussi : ‘Est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce que j’ai les compétences ? Est-ce que je vais trouver des clients ? Est-ce que je vais tenir sur la longueur ? Est-ce que je vais gagner assez d’argent ?’

Ces interrogations sont universelles et légitimes. Elles sont le signe que vous prenez la mesure de l’enjeu. Sauter le pas n’est pas simple, et pourtant, cet appel de la liberté, de la création, de l’alignement avec ses propres valeurs est souvent plus fort que tout. C’est un chemin que je choisis toujours de reprendre. Aujourd’hui, je veux partager avec vous les réflexions que j’aurais aimé entendre lors de mon premier grand saut. Pas des formules magiques, mais des clés de compréhension pour transformer ces doutes en moteur et ces peurs en prudence éclairée. Nous allons explorer ensemble ce que signifie réellement ‘devenir entrepreneur’, au-delà des clichés et des idées reçues. Nous allons déconstruire les mythes qui vous freinent, définir le ‘mindset’ qui vous portera et aborder les réalités, notamment pour les femmes qui osent entreprendre. Cet article est une conversation, un guide pour vous aider à naviguer ce moment si particulier avec plus de sérénité et de confiance.

Le déclic : trouver votre ‘pourquoi’ pour surmonter les tempêtes

Avant toute stratégie marketing, avant tout business plan, il y a une question fondamentale, la seule qui compte vraiment au départ : pourquoi ? Pourquoi voulez-vous devenir entrepreneur ? Quelle est la raison profonde, la flamme qui anime cette envie de changement ? Cette interrogation n’est pas un exercice de style, c’est la construction de vos fondations. Le déclic peut prendre mille formes, aussi uniques que votre histoire. Pour beaucoup, il est question de valeurs, d’une quête de sens ou d’une nouvelle façon d’envisager la vie. Comme je le confiais, ‘ça peut être par exemple un besoin de liberté, le besoin d’être libre totalement de vos choix et de ne pas avoir à en référer à un supérieur’. Cette aspiration à l’autonomie est un moteur puissant. Pour d’autres, ce sera le besoin de créer, de bâtir quelque chose de ses propres mains, de laisser une empreinte tangible.

Parfois, le déclic n’est pas un choix mûrement réfléchi, mais une réaction à un événement de vie qui vient tout bousculer. ‘Ça a été mon cas. C’est le cas, je sais de beaucoup de femmes, c’est le fait d’avoir des enfants tout simplement.’ L’arrivée d’un enfant redéfinit les priorités, le rythme de vie, et l’entrepreneuriat apparaît alors comme une solution pour concilier vie professionnelle et personnelle selon ses propres termes. Quelle que soit votre raison, l’essentiel est de l’identifier et de la chérir. Car la vie d’entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille. ‘Il y aura des moments un peu plus compliqués. Faut pas se voiler la face’. Et c’est dans ces moments de doute, de fatigue, quand les résultats tardent à venir, que votre ‘pourquoi’ deviendra votre bouclier, votre boussole. C’est lui qui vous rappellera la raison de vos efforts et vous donnera la force de continuer.

Je vous invite à faire plus qu’y penser : écrivez-le. Décrivez avec précision ce qui vous pousse à sauter le pas. Est-ce la flexibilité ? L’impact que vous voulez avoir ? La passion pour un domaine ? Gardez cette raison précieusement. ‘De garder en tête la raison d’être de ce choix de devenir entrepreneur, c’est extrêmement important parce que […] dans ces moments compliqués, ce sera très intéressant et une grande force de pouvoir vous retourner vers votre pourquoi’. C’est le carburant émotionnel qui alimentera votre résilience bien plus efficacement que n’importe quelle stratégie de croissance.

Briser les chaînes : 4 mythes sur l’entrepreneuriat qui vous paralysent

Le chemin vers l’entrepreneuriat est souvent semé d’obstacles invisibles : les fausses croyances. Ces idées reçues, ancrées dans notre culture ou notre éducation, agissent comme des chaînes qui nous retiennent et nous empêchent d’avancer. Je les connais bien, car je les ai moi-même longtemps portées. ‘J’avais beaucoup d’ailleurs de fausses croyances sur l’entrepreneuriat, je viens pas d’une famille dans laquelle il y a des entrepreneurs’. Ces mythes sont si répandus qu’on finit par les accepter comme des vérités, alors qu’ils ne sont que des freins à notre ambition. Il est temps de les déconstruire, un par un, pour libérer votre potentiel.

Mythe n°1 : ‘Il faut avoir de l’argent pour créer son entreprise’

C’est sans doute la croyance la plus répandue et la plus paralysante. L’image de l’entrepreneur qui lève des millions avant même d’avoir un produit est tenace, mais elle ne représente qu’une infime partie de la réalité. La vérité est bien plus accessible. ‘En France, très sincèrement, devenir entrepreneur c’est vraiment financièrement à la portée d’absolument tout le monde.’ Surtout si votre projet repose sur votre expertise, vos compétences, votre ‘matière grise’. Si vous vendez du conseil, de la formation, des services créatifs ou techniques, vos besoins de départ sont minimes. ‘Vous avez besoin très probablement maintenant, je dirais d’un ordinateur, d’une connexion internet et puis ça s’arrête là.’ Le statut d’auto-entrepreneur, par exemple, a été conçu pour cela. Les frais d’inscription sont dérisoires, et vous ne payez des charges que sur ce que vous encaissez. C’est un modèle qui permet de tester une idée sans prendre de risques financiers majeurs. L’important n’est pas d’avoir un capital de départ, mais de générer rapidement un premier chiffre d’affaires, même modeste, pour prouver la viabilité de votre offre et financer votre croissance pas à pas.

Mythe n°2 : ‘Être entrepreneur, c’est forcément avoir des employés’

L’entrepreneuriat est souvent associé à l’image du ‘patron’, du manager qui dirige une équipe. Cette vision peut être intimidante. La responsabilité de verser des salaires, de gérer des carrières, peut sembler un poids trop lourd à porter quand on débute. Mais là encore, c’est une vision réductrice. ‘Vous n’avez pas absolument pas besoin d’avoir des employés pour être entrepreneur.’ Le terme ‘solopreneur’ est d’ailleurs de plus en plus courant. Il désigne ces entrepreneurs qui choisissent de travailler seuls, en toute indépendance. C’est un modèle économique viable et épanouissant pour des milliers de personnes. Être seul ne veut pas dire être isolé. Aujourd’hui, il est facile de s’entourer de partenaires, de freelances, d’assistants virtuels pour des missions spécifiques, sans avoir la charge d’un contrat de travail. Vous pouvez ainsi rester agile, flexible et maître de votre organisation. L’entrepreneuriat, c’est avant tout créer de la valeur, que vous soyez seul ou à la tête d’une équipe de 300 personnes.

Mythe n°3 : ‘Pour réussir, il faut une idée innovante’

Ce mythe est particulièrement tenace chez les esprits créatifs et perfectionnistes. On se met une pression immense pour trouver ‘l’Idée’ du siècle, celle que personne n’a jamais eue. ‘Dans mon esprit, créer une entreprise, ça voulait dire créer quelque chose de nouveau’. Cette quête de l’inédit peut mener à une impasse. La réalité, c’est que l’innovation pure est rare et, paradoxalement, pas toujours souhaitable pour un premier projet. Lancer un produit ou un service totalement nouveau implique un travail colossal ‘d’éducation’ du marché. ‘Vos futurs clients ne connaissent pas ce produit, voire vos futurs clients n’ont pas conscience qu’ils ont besoin de votre produit’. Cet effort d’éducation a un coût en temps et en argent. À l’inverse, se lancer sur un marché où la concurrence existe est souvent une bonne nouvelle. ‘Pour moi la concurrence c’est plutôt une bonne nouvelle, ça veut dire que les clients sont éduqués à ce produit ou à ce service’. Votre défi n’est pas d’inventer, mais de vous différencier : par une meilleure qualité de service, une approche plus personnalisée, un positionnement sur une niche spécifique, ou une marque plus forte. Ne cherchez pas à être le seul, cherchez à être le meilleur pour votre cible.

Mythe n°4 : ‘Sans un réseau solide, impossible de se lancer’

Il y a quelques décennies, le carnet d’adresses était en effet le sésame de la réussite. ‘Le réseau, il était absolument nécessaire, il y a 40 ans’. Aujourd’hui, si un réseau existant est un accélérateur, son absence n’est absolument pas un frein rédhibitoire. Pourquoi ? Parce que nous avons un outil de mise en relation d’une puissance inouïe : Internet. Les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn, les communautés en ligne, les blogs, les podcasts, les newsletters sont autant de portes d’entrée pour vous faire connaître auprès d’une audience ciblée, même si vous partez de zéro. Créer du contenu de valeur est la méthode la plus efficace pour bâtir votre propre réseau et votre crédibilité. En partageant votre expertise, vous n’attendez plus qu’on vous ouvre des portes ; vous construisez votre propre maison et les gens viennent frapper à votre porte. Le réseau ne se possède pas, il se construit, interaction après interaction. C’est un marathon, pas un sprint, mais il est accessible à tous ceux qui sont prêts à donner avant de recevoir.

Adopter le mindset de l’entrepreneur : les 4 piliers de votre nouvelle identité

Au-delà des compétences techniques ou de l’idée de départ, ce qui distingue un entrepreneur qui réussit est son état d’esprit, son ‘mindset’. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas inné. Personne ne naît entrepreneur. C’est une posture qui se cultive, une attitude qui se travaille jour après jour. ‘Il n’est pas écrit dans un grand livre le jour de votre naissance, si oui ou non vous serez un jour entrepreneur’. Si vous sentez que certains de ces traits ne vous sont pas naturels, ne vous inquiétez pas. La prise de conscience est la première étape du changement. Voici les quatre piliers qui, à mon sens, constituent le socle de la mentalité entrepreneuriale.

Pilier n°1 : Être dans l’action, même imparfaite

Le premier pilier est sans doute le plus important : l’action. Un entrepreneur est quelqu’un qui fait. Il a une énergie de mise en mouvement, une envie d’avancer et de porter son projet. ‘Si clairement, vous avez besoin que quelqu’un vous pousse pour pouvoir travailler, […] là ça va être compliqué’. Cette proactivité est essentielle car personne ne viendra vous dire quoi faire. Vous êtes le moteur. Cela va de pair avec une idée que j’adore, résumée par l’expression anglaise ‘Better than perfect’. C’est mieux de faire les choses que d’attendre d’être parfait. Le perfectionnisme est souvent une excuse élégante pour ne pas se lancer. On attend d’avoir le site parfait, l’offre parfaite, la stratégie parfaite… et pendant ce temps, on n’apprend rien. L’entrepreneuriat est un processus d’apprentissage par l’action. Lancez une version simple de votre offre, confrontez-la au marché, récoltez des retours, et améliorez. C’est en faisant, même de façon imparfaite, que vous progresserez le plus vite.

Pilier n°2 : La force des convictions pour garder le cap

Devenir entrepreneur, c’est faire des choix en permanence. Quel client cibler ? Quel tarif pratiquer ? Quelle direction prendre ? Face à l’incertitude, il est crucial d’avoir des convictions. ‘C’est faire des choix, savoir pourquoi on les fait et y aller.’ Avoir des convictions ne signifie pas être rigide ou refuser de changer d’avis. Au contraire, cela signifie avoir une vision claire et une boussole interne qui guident vos décisions. Quand vous croyez profondément en votre projet et en la valeur que vous apportez, il devient plus facile de dire non aux opportunités qui vous détournent de votre chemin, et de persévérer quand les choses deviennent difficiles. C’est cette confiance en votre direction qui inspire confiance à vos clients, vos partenaires et, plus important encore, à vous-même. Vous avez le droit de réfléchir, de douter, mais une fois la décision prise, ‘vous y croyez et parce que vous pensez que c’est le bon chemin, […] on se donne les moyens tout simplement d’avancer’.

Pilier n°3 : L’échec comme un puissant outil d’apprentissage

Notre système éducatif et notre société nous ont appris à craindre l’échec. Un échec est une mauvaise note, une erreur, une preuve de notre incompétence. En entrepreneuriat, cette vision est un poison. ‘Quand on est entrepreneur, on peut pas se permettre de regarder l’échec comme une erreur, comme quelque chose qui nous tire vers le bas parce que c’est pas vrai.’ L’échec est inévitable. Vous ferez des erreurs, vous lancerez des offres qui ne trouveront pas leur public, vous prendrez de mauvaises décisions. C’est une certitude. La question n’est pas de savoir si vous allez échouer, mais comment vous allez réagir. Vous avez deux options : vous lamenter et vous sentir nul, ou analyser ce qui n’a pas fonctionné, en tirer des leçons, et faire mieux la prochaine fois. Chaque échec est une donnée précieuse, une occasion d’apprendre et de s’améliorer. En changeant votre regard sur l’échec, vous le transformez d’un obstacle en un tremplin. ‘Savoir faire ça pour moi, c’est vraiment devenir un meilleur entrepreneur.’

Pilier n°4 : Cultiver la confiance et apprivoiser l’imposteur

Juste au moment où vous vous apprêtez à vous lancer, une petite voix intérieure murmure : ‘Qui es-tu pour faire ça ? Tu n’es pas assez expert(e), tu vas te faire démasquer’. Bienvenue au club ! C’est le fameux syndrome de l’imposteur. ‘Je pense qu’on a tous et toutes le syndrome de l’imposteur, c’est bien normal et c’est plutôt d’ailleurs assez sain.’ Plutôt que de le laisser vous paralyser, je vous propose de le voir comme un signal positif. Lorsque vous ressentez ce syndrome, ‘ça veut dire une seule chose, ça veut dire que je suis en train de sortir de ma zone de confort’. Et sortir de sa zone de confort, c’est la définition même de la croissance. La confiance en soi n’est pas un trait de caractère figé, c’est un muscle qui se travaille. Chaque petite action que vous menez, chaque client que vous satisfaites, chaque compétence que vous développez renforce ce muscle. Ne vous comparez pas aux autres, concentrez-vous sur la valeur que vous apportez et le chemin que vous parcourez. Le syndrome de l’imposteur ne disparaîtra peut-être jamais complètement, mais vous pouvez apprendre à danser avec lui.

Entrepreneuriat au féminin : défis, forces et stratégies pour changer la donne

Aborder la transition vers l’entrepreneuriat sans parler de la situation spécifique des femmes serait passer à côté d’une réalité importante. Malheureusement, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les femmes sont encore largement minoritaires à la tête des entreprises. ‘Si on regarde les chiffres, 27 % des entreprises seulement sont dirigées par des femmes.’ Le chiffre monte à 40 % pour les entreprises individuelles, ce qui montre une tendance plus forte au ‘solopreneuriat’, mais l’écart reste immense. Loin de moi l’idée de pointer des coupables, je pense que ‘les torts sont comme souvent dans la vie partagés’. Il y a des biais systémiques, mais il y a aussi des comportements que nous, les femmes, pouvons changer pour faire bouger les lignes. D’autant que nous avons des atouts majeurs. Une étude de 2019 a montré une réalité fascinante : ‘ces entreprises dirigées par des femmes, et bien elles sont plus rentables que les entreprises dirigées par des hommes’. Nous sommes donc moins nombreuses, mais nous créons des entreprises plus solides financièrement.

Le paradoxe est saisissant : alors que les entreprises féminines sont plus rentables, elles sont massivement sous-financées. ‘Les start-ups 100 % féminines n’ont levé en France que 2 % des fonds des investisseurs.’ Les raisons sont complexes. Il y a le biais cognitif des investisseurs, majoritairement masculins, qui ont tendance à financer ceux qui leur ressemblent. Mais il y a aussi des facteurs comportementaux : les femmes ont tendance à demander moins d’argent et à moins ‘bluffer’ sur leurs compétences ou leurs projections. ‘Moi quand j’étais manager dans des grands groupes, je le voyais […], les hommes vont beaucoup plus bluffer sur leurs compétences.’ Ce manque d’audace, souvent lié au syndrome de l’imposteur, nous coûte cher. Alors, comment faire pour réduire cet écart et prendre la place qui nous revient ? Il n’y a pas de fatalité. Voici des pistes concrètes pour agir.

Premièrement, **se former en continu**. La connaissance, c’est le pouvoir et la confiance. Nous avons la chance en France d’avoir accès à de nombreux dispositifs de financement comme le CPF. Utilisez-les pour monter en compétences sur des sujets clés comme la finance, la négociation ou le marketing digital. Deuxièmement, **trouver un groupe de paires**. Ne restez pas seule. Rejoindre un mastermind, un collectif d’indépendantes, c’est créer un espace de soutien, de partage et de motivation essentiel. Troisièmement, **travailler activement la confiance en soi**. Cela passe par l’acceptation de ne pas être parfaite, ce fameux ‘Better than perfect’. Faites les choses, apprenez, corrigez, mais surtout, agissez. Quatrièmement, **trouver des rôles modèles**. ‘C’est d’autant plus important pour nous d’aller les chercher, de les mettre en avant’. S’inspirer de femmes qui ont réussi montre que c’est possible et ouvre le champ des possibles. Enfin, il faut oser se mettre en avant, oser demander, oser occuper l’espace. C’est un travail sur soi, mais c’est un travail indispensable pour que les 27 % d’aujourd’hui deviennent les 50 % de demain.

Conclusion : votre aventure ne fait que commencer

Passer de salarié à entrepreneur est bien plus qu’un changement de statut professionnel ; c’est une transformation personnelle profonde. Nous avons vu que ce chemin est pavé de doutes et de peurs légitimes, mais qu’il est avant tout une formidable opportunité de se réaligner avec ses valeurs et de construire une vie qui a du sens pour soi. La clé n’est pas d’attendre d’avoir toutes les réponses ou de se sentir prêt à 100 %, car ce moment n’arrive jamais. La clé est de comprendre votre ‘pourquoi’, cette raison fondamentale qui vous donnera la force de vous relever après chaque difficulté.

Nous avons déconstruit ensemble les mythes qui vous retenaient prisonnier : non, vous n’avez pas besoin d’être riche, d’être un manager, d’être un inventeur ou d’avoir un carnet d’adresses pour vous lancer. Vous avez surtout besoin de cultiver un état d’esprit particulier : celui de l’action, de la conviction, de la résilience face à l’échec et de la bienveillance envers vous-même pour surmonter le syndrome de l’imposteur. Pour les femmes, ce chemin comporte des défis supplémentaires, mais aussi une force incroyable, celle de bâtir des entreprises solides et rentables. En vous formant, en vous entourant et en osant prendre votre place, vous ne changez pas seulement votre vie, vous inspirez aussi les autres.

Alors, quelle est la prochaine étape pour vous ? Ne visez pas la montagne, visez le premier pas. Quelle petite action pouvez-vous faire dès aujourd’hui pour vous rapprocher de votre projet ? L’aventure entrepreneuriale est un marathon, pas un sprint. Chaque pas compte. Le plus grand risque ne serait pas d’échouer, mais de regarder en arrière dans quelques années avec le regret de ne jamais avoir osé essayer.

Questions fréquentes sur le passage de salarié à entrepreneur

Comment savoir si je suis prêt(e) à devenir entrepreneur ?

La préparation à l’entrepreneuriat est moins une question de compétences techniques que de clarté sur vos motivations profondes. Le véritable indicateur est la force de votre ‘pourquoi’. Demandez-vous ce qui vous pousse réellement à envisager ce changement : un besoin de liberté, l’envie de créer, le désir d’organiser votre vie différemment ? Si cette raison est claire et puissante, elle sera votre meilleur atout pour surmonter les obstacles inévitables. La préparation consiste à identifier et à s’accrocher à cette motivation fondamentale qui vous guidera dans les moments de doute.

‘Quelle que soit la raison, quel que soit le déclic pour décider de passer le pas et de devenir entrepreneur, ce qui est très important à mon avis, et bien c’est de garder cette raison en tête, de connaître la raison pour laquelle on fait ça. Finalement, c’est de connaître son pourquoi.’

Ai-je vraiment besoin de beaucoup d’argent pour lancer mon entreprise ?

Non, c’est l’une des croyances limitantes les plus tenaces. En France, il est tout à fait possible de démarrer avec des moyens très limités, surtout si vous proposez des services basés sur votre expertise. Le statut d’auto-entrepreneur, par exemple, a des coûts de création quasi nuls. L’essentiel n’est pas le capital de départ, mais votre capacité à générer rapidement vos premiers revenus. Pour une activité de conseil ou de prestation intellectuelle, vos principaux investissements seront un ordinateur et une connexion internet, des outils que vous possédez probablement déjà.

‘En France, très sincèrement, devenir entrepreneur c’est vraiment financièrement à la portée d’absolument tout le monde. On peut devenir entrepreneur avec le statut d’auto-entrepreneur, tout simplement, c’est probablement le statut le moins cher, ça coûte quasiment rien.’

Mon idée doit-elle être révolutionnaire pour réussir ?

Absolument pas. Penser qu’il faut une idée totalement innovante est un mythe qui paralyse beaucoup de futurs entrepreneurs. En réalité, se lancer sur un marché existant, où il y a déjà de la concurrence, est souvent un signe positif : cela prouve qu’il y a une demande. Votre objectif n’est pas d’inventer quelque chose de nouveau, mais d’apporter votre propre valeur ajoutée. L’innovation peut être coûteuse en temps et en argent, car elle nécessite d’éduquer vos clients. Il est souvent plus simple et plus efficace de se différencier sur un marché connu.

‘Je vais même vous dire une chose, à mon sens, c’est pas forcément une excellente idée que d’être innovant quand vous créez une entreprise. […] La concurrence c’est plutôt une bonne nouvelle, ça veut dire que les clients sont éduqués à ce produit ou à ce service, donc ce sera plus facile de leur vendre le mien.’

Comment gérer la peur de l’échec en se lançant ?

La clé est de changer radicalement votre perception de l’échec. Au lieu de le voir comme une fin en soi ou une preuve de votre incompétence, considérez-le comme une étape normale et nécessaire du processus d’apprentissage. Chaque échec est une source d’informations précieuses sur ce qui ne fonctionne pas, vous permettant d’ajuster votre tir et de vous améliorer. Adopter cette mentalité de croissance vous rendra plus résilient et fera de chaque obstacle une opportunité de devenir un meilleur entrepreneur. L’échec n’est pas l’opposé du succès, il en fait partie intégrante.

‘L’échec, c’est une occasion d’apprendre et donc c’est une occasion de s’améliorer. Et quand vous êtes entrepreneur, bien évidemment, vous aurez des échecs, c’est sûr, c’est obligatoire, il y en aura nécessairement. […] Chaque échec, c’est une façon de devenir un meilleur entrepreneur.’

Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur et comment le surmonter ?

Le syndrome de l’imposteur est ce sentiment persistant de ne pas être à sa place, de ne pas mériter son succès, et la peur d’être ‘démasqué’ comme incompétent. C’est un sentiment extrêmement courant, surtout quand on sort de sa zone de confort. Pour le surmonter, il faut d’abord le reconnaître et le voir comme un signe positif de progression. Acceptez que vous êtes en apprentissage. Concentrez-vous sur l’action plutôt que sur la perfection, et célébrez vos petites victoires. C’est en agissant et en voyant les résultats concrets de votre travail que vous bâtirez progressivement votre confiance.

‘Moi ce que je me dis lorsque le syndrome de l’imposteur vient frapper à ma porte, et bien je me dis que c’est une super bonne chose. Je me dis que si je ressens ce syndrome de l’imposteur […], ça veut dire une seule chose, ça veut dire que je suis en train de sortir de ma zone de confort.’

Quels sont les plus grands défis pour les femmes qui entreprennent ?

Les femmes entrepreneures font face à des défis spécifiques, notamment un accès au financement bien plus difficile que pour les hommes, ne récoltant qu’une infime partie des fonds levés. Elles sont aussi confrontées à des biais cognitifs et à des stéréotypes. En outre, elles ont tendance à moins négocier, à demander moins de financements et à moins se mettre en avant, souvent à cause d’un syndrome de l’imposteur plus prononcé. Surmonter ces défis passe par la formation, la création de réseaux de soutien féminins, la recherche de rôles modèles et un travail sur la confiance en soi pour oser demander et valoriser son travail à sa juste valeur.

‘Le problème, c’est que les femmes, et bien elles sont moins financées que les hommes. […] Les start-ups 100 % féminines n’ont levé en France que 2 % des fonds des investisseurs. […] Les femmes, en général, et ben elles demandent moins.’

Est-il indispensable d’avoir un réseau pour trouver ses premiers clients ?

Avoir un réseau est un atout, mais ce n’est plus une condition indispensable pour démarrer. À l’ère du digital, vous pouvez construire votre propre réseau et votre audience à partir de zéro. Grâce à des outils comme les réseaux sociaux, le blogging ou le podcasting, vous pouvez partager votre expertise, créer du contenu de valeur et attirer naturellement des clients potentiels. Le réseau n’est plus une ressource que l’on possède, mais quelque chose que l’on bâtit activement jour après jour. Votre crédibilité et la qualité de ce que vous partagez sont bien plus importantes que votre carnet d’adresses initial.

‘Le réseau n’est absolument pas essentiel pour lancer votre entreprise. Ce qu’il faut en revanche, et ben, c’est d’avoir une certaine mentalité d’entrepreneur.’

Pourquoi le perfectionnisme est-il un ennemi pour l’entrepreneur ?

Le perfectionnisme est un piège dangereux car il mène à l’inaction. En cherchant à ce que tout soit parfait avant de vous lancer (votre site, votre offre, votre stratégie), vous reportez sans cesse le moment crucial de la confrontation avec le marché. L’entrepreneuriat est un processus itératif : on lance une version ‘assez bonne’, on obtient des retours de vrais clients, et on améliore en continu. Attendre la perfection, c’est se priver de cet apprentissage essentiel et perdre un temps précieux. Adopter la mentalité ‘mieux vaut fait que parfait’ est libérateur et beaucoup plus efficace pour avancer.

‘Le fait d’être perfectionniste bien souvent, ça veut dire ne jamais se lancer. Être perfectionniste, c’est un petit peu se cacher derrière ce qu’on croit être une qualité pour se donner des bonnes excuses pour ne pas se lancer dans l’arène. Donc c’est jamais une très très bonne idée.’


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