Logo de l'épisode Pourquoi vous devriez changer de stratégie sur les réseaux sociaux - Episode 217 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Pourquoi vous devriez changer de stratégie sur les réseaux sociaux – Episode 217

Épisode diffusé le 8 février 2024 par Estelle Ballot

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Introduction : Le mirage des réseaux sociaux dans le marketing digital

Quand je dis ‘marketing digital’, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit en premier ? Pour une écrasante majorité, la réponse fuse, presque pavlovienne : ‘les réseaux sociaux’. Et, je dois l’avouer, ‘ça me fait mal à chaque fois’. Non pas que les réseaux n’aient pas leur place, mais réduire l’immensité du marketing digital à cette seule facette est une erreur stratégique que je vois coûter cher, très cher, à de nombreux entrepreneurs. C’est un peu comme regarder un iceberg et ne voir que la partie émergée, en ignorant la masse colossale et bien plus puissante qui se trouve sous la surface.

Cette confusion est logique. Les réseaux sociaux ont envahi notre quotidien. Ils sont notre café du matin, notre pause de l’après-midi, notre détente du soir. On y passe des heures, on y connecte avec nos proches, on y découvre des tendances. L’impression de familiarité est telle qu’il semble naturel de vouloir y transposer notre activité professionnelle. On se dit que si tout le monde est là, c’est forcément là qu’il faut être. Le problème, ce n’est pas de penser à eux. Le vrai problème, c’est de baser toute notre stratégie digitale sur eux. C’est construire son château sur un terrain mouvant qui ne nous appartient pas.

Aujourd’hui, je vous propose un épisode sans concession, un véritable coup de gueule né de trop nombreuses conversations avec des entrepreneurs brillants qui s’épuisent. Je vais affirmer quelque chose qui va peut-être vous faire grincer des dents : pour la plupart d’entre nous, les réseaux sociaux nous font perdre plus d’argent qu’ils nous en font gagner. Je sais que certains ont bâti des empires grâce à eux, mais ils sont l’exception qui confirme la règle, ceux qui ont su décoder le système très tôt. Pour l’immense majorité, la réalité est bien moins glorieuse. Alors, accrochez-vous. Nous allons disséquer ensemble les vrais avantages, explorer les désavantages dont personne ne parle, et surtout, je vous donnerai une méthode concrète pour reprendre le contrôle et faire des réseaux sociaux un allié, et non plus un maître chronophage.

La révolution initiale : quand les réseaux sociaux ont démocratisé la parole

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. L’avènement des réseaux sociaux a été une véritable révolution, un changement de paradigme comparable à l’imprimerie en son temps. Avant eux, le monde de la communication était un club très fermé. Pour faire connaître votre entreprise, les portes d’entrée étaient peu nombreuses et gardées par des cerbères aux poches profondes. Il fallait passer par les ‘gros médias’ : la télévision, la presse, la radio. Le ticket d’entrée était exorbitant. Un spot TV ? Inaccessible pour 99% des entreprises. Une page de pub dans un magazine national ? Un investissement colossal. Communiquer à grande échelle était un privilège réservé aux multinationales, à celles qui pouvaient se permettre de dépenser des fortunes sans garantie de retour immédiat.

Et puis, il y a une quinzaine d’années, tout a changé. Les plateformes sociales ont fait exploser ces barrières. Comme je le disais, ‘ça nous a permis d’ouvrir le champ des possibles d’un point de vue communication’. Soudainement, une petite entreprise, un artisan, un freelance, un solopreneur pouvait prendre la parole et toucher potentiellement des milliers, voire des millions de personnes. Cette démocratisation a été double. Premièrement, la portée : vous pouviez désormais toucher ‘quasiment tout le monde’. Deuxièmement, le coût : on pouvait le faire pour un budget ‘relativement modique’, et même, en apparence, gratuitement. C’est cette promesse de visibilité massive et gratuite qui a été le moteur de l’essor du marketing digital tel que nous le connaissons.

Au-delà de l’aspect purement commercial, ces plateformes ont offert une tribune d’expression sans précédent. Des marques, mais aussi des individus, des courants de pensée, des mouvements ont pu émerger et trouver une audience. La communication s’est diversifiée, enrichie de voix multiples. On a pu se créer une visibilité ‘très facilement’, du moins au début. Il est crucial de reconnaître cet apport fondamental. Sans les réseaux sociaux, de nombreuses entreprises et idées n’auraient jamais vu le jour. C’est une avancée formidable. Le problème, c’est que ce tableau idyllique des débuts s’est assombri. La promesse de gratuité s’est révélée être un leurre, et les avantages indéniables ont été progressivement éclipsés par des inconvénients systémiques bien plus pernicieux.

Le coût caché : comment les réseaux sociaux dévorent votre ressource la plus précieuse

Passons maintenant à la face cachée de la lune, celle dont on parle moins volontiers. Car si les avantages sont connus de tous, les désavantages sont souvent minimisés, voire ignorés. Et le tout premier, le plus insidieux, c’est que les réseaux sociaux sont une machine à dévorer le temps. C’est une vérité universelle, mais qui prend une dimension critique dans un contexte professionnel.

Le piège du chronophage : un gouffre à temps déguisé en travail

‘C’est extrêmement chronophage que de développer un compte sur les réseaux sociaux’. C’est la première chose que je dis à un entrepreneur qui me parle de sa nouvelle page Instagram. L’idée de départ est toujours pleine de bonnes intentions : ‘Je vais ouvrir un compte pour communiquer auprès de mes clients’. Mais on ne mesure jamais, au grand jamais, l’investissement en temps que cela représente. Il ne s’agit pas juste de poster une photo de temps en temps. Il faut réfléchir à une stratégie, créer le contenu (texte, visuel, vidéo), le planifier, le publier, puis interagir, répondre aux commentaires, aux messages, analyser les statistiques… C’est un travail à temps plein. Et c’est sans compter le temps ‘caché’, ce temps que l’on passe à scroller ‘pour le boulot’, à faire de la ‘veille concurrentielle’, qui se transforme bien souvent en deux heures passées à regarder des vidéos sans aucun rapport avec notre activité. Les plateformes sont conçues pour ça, leur algorithme est optimisé pour capturer notre attention le plus longtemps possible. TikTok en est l’exemple le plus effrayant d’efficacité : des vidéos courtes qui ne rassasient jamais le cerveau et le poussent à en consommer toujours plus. On ouvre l’appli pour cinq minutes de veille, on la referme deux heures plus tard, le cerveau vidé et la culpabilité en bandoulière.

Le retour sur investissement (ROI) : le seul calcul qui compte vraiment

On pourrait me rétorquer que toute activité marketing prend du temps. C’est vrai. Mais la vraie question n’est pas le temps passé, c’est le retour sur ce temps investi. C’est là que le bât blesse. ‘Le temps passé sur les réseaux sociaux ne vaut pas, en règle générale, ne vaut pas le retour sur investissement’. C’est le point crucial. Faites ce simple calcul : estimez le nombre d’heures que vous consacrez chaque semaine aux réseaux sociaux (création, publication, interaction, scrolling ‘professionnel’). Multipliez ce nombre par votre taux horaire. Vous obtenez le coût hebdomadaire de votre présence sociale. Maintenant, en face, mettez le chiffre d’affaires direct généré par ces actions. Soyez honnête. Pas les ‘vues’ ou les ‘likes’, qui ne paient pas les factures, mais les clients qui ont signé parce qu’ils vous ont découvert et suivi sur ces plateformes. Pour une majorité d’entrepreneurs, le résultat de ce calcul est négatif. On dépense plus en temps (donc en argent) qu’on ne gagne. On a l’impression d’être actif, de ‘faire du marketing’, mais en réalité, on s’épuise dans une activité à faible rentabilité.

L’escalade infernale des algorithmes : toujours plus d’efforts pour le même résultat

Pour ne rien arranger, le système est conçu pour vous en demander toujours plus. Prenez Instagram : au début, il suffisait de belles photos. Puis il a fallu maîtriser les Stories. Puis les Reels, ces vidéos courtes qui demandent un tout autre savoir-faire. Puis les vidéos longues avec IGTV. Chaque plateforme complexifie ses algorithmes et multiplie les formats. ‘Vous avez beaucoup plus de travail à faire pour pouvoir suivre l’algorithme’. Cela signifie que pour obtenir la même visibilité qu’il y a deux ans, vous devez aujourd’hui produire trois ou quatre types de contenus différents, chacun avec ses propres codes. C’est une course sans fin, une fuite en avant épuisante. Vous devez passer toujours plus de temps à produire, non pas pour gagner plus, mais simplement pour ne pas devenir invisible. Cette pression constante est une source de stress et d’épuisement pour beaucoup, qui se sentent obligés de nourrir un monstre insatiable.

La prison dorée : pourquoi vous n’êtes maître de rien sur les réseaux sociaux

Au-delà du temps perdu, il existe un danger encore plus fondamental, un risque structurel qui devrait faire trembler tout entrepreneur qui base son activité sur les réseaux sociaux : la perte totale de contrôle. Vous avez l’illusion de construire votre propre espace, votre communauté, votre ‘chez-vous’ digital. C’est faux. Vous n’êtes qu’un locataire sur un terrain qui ne vous appartient pas, et le propriétaire peut changer les règles du jeu, ou vous expulser, à tout moment et sans préavis.

Jouer selon leurs règles : vous n’êtes pas propriétaire de votre audience

C’est un point que je martèle sans cesse : ‘Vous n’êtes pas chez vous. C’est le réseau social qui décide de ce qui va se passer’. Vous n’êtes pas maître des règles du jeu. La plateforme peut décider demain de changer son algorithme, et la portée de vos publications peut être divisée par dix du jour au lendemain. Vous avez passé des années à construire une audience de 10 000 personnes ? C’est formidable. Mais cette audience ne vous appartient pas. C’est une liste de ‘followers’ détenue par la plateforme. Vous ne pouvez pas la télécharger, vous ne pouvez pas l’emporter avec vous. Vous êtes en prison, une prison dorée peut-être, mais une prison quand même. ‘Vous êtes coincé et c’est pas vous qui avez les clés’. Cette dépendance est le talon d’Achille de tout business construit exclusivement sur les réseaux sociaux. C’est un pari extrêmement risqué qui revient à confier les clés de sa maison à un inconnu.

Le risque ultime : la suppression de compte, l’anéantissement de votre travail

Le scénario catastrophe, c’est la suppression pure et simple de votre compte. Et ne croyez pas que cela n’arrive qu’aux autres. Je vois tous les jours des entrepreneurs dont le compte est suspendu ou supprimé, parfois sans raison apparente, pour une violation obscure des conditions d’utilisation ou à cause d’un bug. ‘Demain, il peut décider de couper votre compte, de supprimer toute votre audience’. Imaginez. Tout le travail, toutes les heures, toute l’énergie investie pendant des mois ou des années, anéantis en un clic. Pour ceux dont le business dépend entièrement des réseaux sociaux, c’est un arrêt de mort professionnel, une source de burnout et de détresse immense. C’est pour cette raison qu’il est vital de ne jamais faire des réseaux sociaux la seule porte d’entrée de votre business. Ils doivent être un pilier parmi d’autres (votre site web, votre liste email, le SEO, les partenariats…), mais jamais la fondation. Une fondation doit être solide et vous appartenir.

Le pacte faustien : travailler bénévolement pour ceux qui vous font payer

Si tout ce que je viens de dire ne vous a pas encore convaincu de revoir votre stratégie, voici l’argument final, le plus cynique, celui qui révèle la véritable nature de la relation que nous entretenons avec ces plateformes. Préparez-vous, car la phrase qui suit peut paraître absurde, et pourtant, elle est la stricte vérité : sur les réseaux sociaux, vous payez pour avoir le droit de travailler bénévolement. Laissez-moi décomposer ce mécanisme pervers.

Étape 1 : Votre contenu, c’est leur business model

Premièrement, vous travaillez bénévolement. Comment ? En créant du contenu. Vos posts, vos photos, vos vidéos, vos articles… c’est le carburant qui fait tourner la machine. ‘Sans ce contenu, le réseau social n’a rien à proposer à ses utilisateurs’. Vous êtes, en substance, un producteur de contenu gratuit pour les entreprises les plus riches du monde. C’est comme si vous écriviez des articles pour un journal sans être payé, ou que vous produisiez des émissions pour une chaîne de télé gratuitement. Vous alimentez leur modèle d’affaires, vous créez la valeur qui leur permet de vendre de la publicité et de capter l’attention de milliards d’utilisateurs. Vous travaillez donc gratuitement pour les GAFAM. On pourrait se dire que c’est un échange de bons procédés : vous leur donnez du contenu, ils vous donnent de la visibilité. Un partenariat ‘gagnant-gagnant’. Sauf que ce n’est pas le cas.

Étape 2 : Payer pour parler à votre propre audience

Car voici la deuxième étape du mécanisme, la plus révoltante. Une fois que vous avez travaillé dur pour rassembler une communauté, une audience qui a explicitement demandé à suivre votre travail, la plateforme ne va montrer vos publications qu’à une petite fraction de cette audience. Le ‘reach’ organique est en chute libre sur toutes les plateformes. Pourquoi ? Pour vous inciter à passer à la caisse. Si vous voulez que toutes les personnes qui se sont abonnées à votre compte voient votre message, ‘et ben il va falloir payer’. Cela s’appelle la publicité, sponsoriser un post, le ‘booster’. Reprenons donc le schéma complet : ‘Un, sur les réseaux sociaux, vous bossez bénévolement pour les plus grosses boîtes du monde. Deux, pour pouvoir parler à votre audience, il va falloir payer.’ C’est ubuesque. Vous payez pour avoir le privilège de parler aux gens que vous avez vous-même réunis grâce à votre travail gratuit. C’est un système d’une efficacité redoutable, mais il est crucial d’en avoir conscience pour ne pas être un pion naïf dans ce jeu.

Reprendre le contrôle : ma méthode pour une stratégie réseaux sociaux efficace et rentable

Alors, que fait-on ? Faut-il tout quitter et retourner à l’âge de pierre du marketing ? Certainement pas. Les réseaux sociaux restent une opportunité. Mais il faut les aborder avec lucidité, stratégie et une règle d’or en tête : être avare de son temps. Votre temps est votre actif le plus précieux. Voici une méthode en trois étapes pour transformer les réseaux sociaux en un outil à votre service, et non l’inverse.

Étape 1 : La règle du ‘Un’ : choisir un seul réseau et le maîtriser

Arrêtez de vouloir être partout. C’est le meilleur moyen de n’être efficace nulle part. La dispersion est l’ennemi de la performance. Mon conseil est radical mais libérateur : ‘choisir un seul et unique réseau social et on va le travailler réellement’. Un seul. Choisissez celui où se trouve majoritairement votre clientèle idéale, celui dont les codes vous correspondent le mieux, et concentrez toute votre énergie dessus. Apprenez ses subtilités, comprenez son algorithme, devenez un expert de cette plateforme. Vous obtiendrez des résultats cent fois supérieurs à ceux d’une présence médiocre sur cinq réseaux différents. Si, et seulement si, cela ne vous prend pas plus d’un clic, vous pouvez dupliquer ce contenu sur d’autres plateformes. Mais ne passez pas de temps à l’adapter. L’essentiel de votre effort doit être concentré sur votre réseau principal. Pour un entrepreneur solo ou une petite équipe, c’est déjà un travail colossal.

Étape 2 : L’art de la publication systématisée : fréquence et modèles

Ne partez jamais d’une page blanche. C’est la meilleure façon de procrastiner et de perdre un temps fou. Vous devez avoir une stratégie de publication. C’est plus simple qu’il n’y paraît. Premièrement, choisissez une fréquence de publication réaliste que vous pouvez tenir sur le long terme. La régularité est plus importante que la quantité. Mieux vaut un post par semaine, toutes les semaines, que cinq posts en trois jours puis un mois de silence. Deuxièmement, créez des modèles de posts. ‘Qu’est-ce que c’est que des modèles de posts ? Et bien c’est des types de posts qui vont revenir régulièrement.’ Identifiez 4 ou 5 grandes catégories (conseil pratique, coulisses de votre activité, étude de cas client, post inspirationnel, partage de ressource…). Pour chaque catégorie, créez une structure, un ‘framework’ de rédaction. Vous pouvez vous inspirer de modèles de copywriting classiques (AIDA, PAS) ou analyser la structure des posts qui fonctionnent le mieux dans votre secteur. L’objectif est simple : quand vous devez créer un post, vous ne partez pas de zéro, vous choisissez un modèle et vous le remplissez. C’est une machine de guerre contre la page blanche.

Étape 3 : Dompter l’algorithme (et votre cerveau) : le contrôle actif de votre temps

Enfin, vous devez construire des remparts pour vous protéger du pouvoir addictif des plateformes. La première chose à faire, la plus simple et la plus efficace : supprimez toutes les notifications. Toutes. C’est vous qui décidez quand vous allez sur l’application, pas l’inverse. Ensuite, soyez militaire dans votre organisation. ‘Définissez les moments auxquels vous vous donnez le droit d’ouvrir l’appli.’ Par exemple, 15 minutes le matin en buvant votre café, et 30 minutes après le déjeuner. En dehors de ces créneaux, l’application n’existe pas. Définissez également un temps maximal pour les interactions (répondre aux commentaires, commenter d’autres publications). Mettez un minuteur. Quand il sonne, vous fermez l’application. Cette discipline peut sembler contraignante au début, mais elle est absolument libératrice. Elle vous redonne le contrôle de votre temps et de votre concentration, vous permettant de vous focaliser sur les tâches qui génèrent réellement de la valeur pour votre business.

Conclusion : Devenez le maître du jeu, pas le jouet de la plateforme

Nous avons parcouru un long chemin, du rêve initial de communication libre et gratuite à la réalité d’un système chronophage et souvent peu rentable. Nous avons vu que les réseaux sociaux, malgré leurs avantages indéniables en termes de visibilité, présentent des risques majeurs pour un entrepreneur : une perte de temps colossale, une dépendance dangereuse à des plateformes que nous ne contrôlons pas, et un modèle économique qui nous transforme en travailleurs bénévoles. Le but de ce coup de gueule n’est pas de vous inciter à déserter ces outils, mais de provoquer une prise de conscience. Vous ne pouvez plus vous permettre d’utiliser les réseaux sociaux de manière passive et naïve.

La clé est de passer d’une posture de consommateur à celle d’un stratège. Cela implique de mesurer le retour sur investissement de chaque minute passée, d’être ‘avare de son temps’, de faire des choix drastiques comme celui de se concentrer sur une seule plateforme, et d’instaurer une discipline de fer dans son utilisation. Votre objectif n’est pas d’accumuler des likes, mais de construire une entreprise pérenne. Les réseaux sociaux doivent être un outil au service de cet objectif, un simple canal d’acquisition parmi d’autres, et non le cœur de votre réacteur. Alors, dès aujourd’hui, posez-vous la question : combien de temps passez-vous réellement sur les réseaux sociaux, et combien cela vous rapporte-t-il ? La réponse pourrait bien être le point de départ de votre nouvelle stratégie, une stratégie plus saine, plus intentionnelle, et surtout, plus rentable.


Questions fréquentes sur la stratégie réseaux sociaux

1. Les réseaux sociaux sont-ils donc inutiles pour une petite entreprise ?

Absolument pas. Ils ne sont pas inutiles, mais leur rôle doit être clairement défini et leur utilisation maîtrisée. Ils restent un formidable outil pour gagner en visibilité, créer une communauté et interagir avec des clients potentiels, surtout au démarrage quand les budgets sont limités. Le danger n’est pas l’outil en lui-même, mais l’illusion qu’il est la seule solution et qu’il est gratuit. L’erreur est de baser toute sa stratégie dessus sans mesurer le coût en temps. Utilisés intelligemment, comme un canal parmi d’autres et avec une stratégie claire, ils peuvent être très puissants.

‘Bien sûr que ça reste une opportunité. Simplement, il faut savoir cadrer les choses pour que ce travail sur les réseaux sociaux vous apporte plus qu’il ne vous coûte. C’est véritablement une histoire de balance.’

2. Comment puis-je calculer concrètement le ROI de mes réseaux sociaux ?

Le calcul le plus simple et le plus révélateur est de comparer le coût de votre temps au chiffre d’affaires généré. D’un côté, estimez le nombre d’heures que vous passez chaque mois sur les réseaux (création, publication, interaction, veille…). Multipliez ce total par votre taux horaire. C’est votre investissement. De l’autre côté, traquez précisément le nombre de clients qui sont venus directement grâce aux réseaux sociaux et le revenu qu’ils ont généré sur la même période. Si le revenu est supérieur à votre investissement en temps, votre ROI est positif. Sinon, il est temps de changer radicalement de stratégie.

‘Quel chiffre d’affaire, quelle marge, quel revenu dégagez-vous grâce à vos réseaux sociaux ? Si vous regardez le temps… et combien ces réseaux sociaux vous ont apporté en terme de revenu, il est assez rare que ce soit positif.’

3. Est-il vraiment suffisant de n’être que sur un seul réseau social ?

Pour la grande majorité des solopreneurs et des petites entreprises, la réponse est un grand oui. La dispersion est votre pire ennemie. Mieux vaut être excellent sur une plateforme où se trouve votre cœur de cible que d’être médiocre partout. Maîtriser un seul réseau vous permet de comprendre en profondeur ses codes, de créer du contenu parfaitement adapté et de construire une véritable autorité. Cela demande déjà un investissement en temps considérable. Être présent partout est une stratégie viable uniquement si vous avez une équipe marketing dédiée.

‘Choisissez un réseau, comprenez ce réseau, travailler correctement ce réseau. Je vous assure que ça vous prendra déjà suffisamment de temps, mais surtout ce sera bien plus efficace que d’être présent partout.’

4. Qu’est-ce qu’un ‘modèle de post’ et comment puis-je en créer ?

Un modèle de post, ou ‘template’, est une structure pré-définie pour un certain type de publication. L’objectif est de ne jamais partir d’une feuille blanche. Vous pouvez en créer en observant ce qui fonctionne dans votre secteur. Par exemple, un modèle ‘Conseil’ pourrait avoir la structure : 1. Accroche sous forme de question. 2. Le problème courant. 3. Trois étapes pour le résoudre. 4. Un appel à l’action. Un modèle ‘Coulisses’ pourrait être : 1. Photo ou vidéo d’un projet en cours. 2. Explication du contexte. 3. Partage d’un apprentissage. Créez 4 à 5 modèles de ce type pour varier vos contenus tout en gagnant un temps précieux.

‘Le but sur les réseaux sociaux, c’est de ne jamais avoir à partir d’une page blanche parce qu’il n’y a rien de pire qu’une page blanche. Donc, ayez une certaine fréquence, ayez des modèles de posts.’

5. Comment rester discipliné et ne pas perdre son temps à scroller ?

La discipline se construit avec des règles strictes. La première est de supprimer toutes les notifications de vos applications de réseaux sociaux. C’est non négociable. La deuxième est de définir des créneaux horaires fixes et limités dans votre agenda pour consulter et interagir sur les plateformes. Utilisez un minuteur. Quand il sonne, vous fermez l’application, peu importe ce que vous étiez en train de faire. Cette méthode ‘militaire’ est le seul moyen de reprendre le contrôle sur les algorithmes conçus pour vous retenir le plus longtemps possible.

‘Définissez les moments auxquels vous vous donnez le droit d’ouvrir l’appli. C’est un petit peu militaire, mais la réalité c’est que on va directement sur nos applis… dès lors qu’on a une difficulté.’

6. Pourquoi est-il si dangereux de dépendre d’une plateforme comme Instagram ou LinkedIn ?

C’est dangereux car vous construisez votre entreprise sur un terrain qui ne vous appartient pas et dont vous ne maîtrisez pas les règles. La plateforme peut changer son algorithme du jour au lendemain, réduisant votre visibilité à néant. Pire, elle peut suspendre ou supprimer votre compte sans préavis et sans recours possible, vous faisant perdre des années de travail. Votre audience ne vous appartient pas. C’est un risque existentiel pour votre business. C’est pourquoi les réseaux sociaux doivent être un canal d’acquisition parmi d’autres, dont le but est souvent de ramener le trafic vers des actifs que vous contrôlez, comme votre site web et votre liste d’emails.

‘Vous n’êtes pas maître de quoi que ce soit sur les réseaux sociaux… Vous êtes en prison. Vous êtes coincé et c’est pas vous qui avez les clés. C’est pas vous qui décidez si la porte est ouverte ou fermée.’

7. Pouvez-vous réexpliquer l’idée de ‘travailler bénévolement’ pour les réseaux sociaux ?

C’est le cœur du modèle économique des plateformes. Le contenu (posts, vidéos, photos) qui attire et retient les utilisateurs n’est pas créé par la plateforme elle-même, mais par vous, gratuitement. Vous êtes un producteur de contenu bénévole. Sans votre travail, la plateforme serait une coquille vide. Vous créez la valeur. Ensuite, pour vous ‘remercier’, la plateforme limite la diffusion de votre contenu à votre propre audience et vous propose de payer pour que tout le monde puisse le voir. Vous travaillez donc gratuitement pour enrichir une entreprise qui, en retour, vous fait payer pour accéder au fruit de votre propre travail.

‘Vous êtes en train de créer du contenu pour le réseau social gratuitement. Sans ce contenu, le réseau social n’a rien à proposer à ses utilisateurs. Donc vous êtes bien en train de créer du contenu pour le réseau social.’


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