De la licorne dans un pub à la révolution de nos images : l’IA décryptée
L’autre jour, une simple expérience m’a ouvert les yeux. J’avais besoin d’une photo pour illustrer un post : un événement convivial, un verre avec le fondateur d’une licorne. Rien de bien sorcier, mais aucune de mes photos ne convenait. Par curiosité, j’ai lancé ChatGPT et tapé : ‘créer une photo d’un pub bondé où une licorne est en train de boire une bière’. En quelques secondes, le résultat était là. Certes, l’image était un peu étrange, mais elle était bluffante de réalisme. Une licorne en jean et t-shirt, accoudée au comptoir, une mousse à la main. C’était improbable, mais ça fonctionnait. Cette petite expérience, presque anodine, m’a rappelé une vérité fondamentale : les choses vont très, très vite.
Il y a à peine six mois, mes tentatives de création d’images par IA se soldaient par des résultats décevants, comme ce fameux ‘chien bizarre à qui il manquait un œil’. Aujourd’hui, même avec un ‘prompt’ des plus basiques, le résultat est plus que satisfaisant. Cette accélération fulgurante soulève une multitude de questions pour nous, entrepreneurs, créateurs et marketeurs. Comment intégrer cet outil surpuissant dans notre stratégie ? Quels sont les pièges à éviter ? Comment l’IA peut-elle transformer notre image de marque et notre communication visuelle ? C’est un nouveau monde qui s’offre à nous, fascinant mais aussi intimidant.
Pour naviguer dans cette nouvelle ère, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton. Il faut comprendre les mécanismes, les limites et le potentiel de ces technologies. C’est pourquoi j’ai décidé d’inviter Manon Verbeke, une designer et formatrice qui a cette capacité unique de lier le monde du code à celui de la création. Comme elle le dit si bien, elle est une ‘fausse créative’, avec un amour égal pour les mathématiques et pour l’art. Cette dualité fait d’elle l’interlocutrice parfaite pour décrypter ce sujet. Ensemble, nous allons explorer les coulisses de la création d’images par IA, des aspects juridiques les plus épineux aux astuces les plus fines pour créer des visuels qui vous ressemblent vraiment.
L’IA et les images : comprendre les règles du jeu avant de se lancer
Avant de plonger tête la première dans la création de visuels époustouflants, il est impératif de marquer une pause et de se pencher sur un aspect souvent négligé dans l’enthousiasme général : le cadre légal et éthique. L’excitation de pouvoir générer n’importe quelle image en quelques secondes peut nous faire oublier que nous interagissons avec des plateformes puissantes qui ont leurs propres règles. Ignorer ces règles, c’est prendre le risque de voir son travail utilisé par d’autres, de compromettre sa marque, ou de mettre en péril des données sensibles. Comprendre le ‘contrat’ que l’on passe avec des outils comme Midjourney n’est pas une simple formalité administrative, c’est un prérequis stratégique pour utiliser l’IA de manière sereine et durable.
La question cruciale des droits d’auteur : à qui appartiennent vraiment vos créations ?
C’est sans doute la première question, et la plus fondamentale, que tout utilisateur devrait se poser. Lorsque vous passez du temps à peaufiner un prompt pour obtenir l’image parfaite pour votre site web ou vos réseaux sociaux, à qui appartient-elle réellement ? La réponse est bien plus complexe qu’il n’y paraît et pourrait vous surprendre. Manon Verbeke est très claire à ce sujet :
‘Si tu mets des visuels dans Midjourney, Midjourney va s’en servir pour créer son modèle et donc du coup, entre guillemets, tout ce qui est généré derrière lui appartient et donc tu n’as pas les droits de propriété sur ce qui va être généré derrière.’
Cette distinction est capitale. Midjourney (et la plupart des plateformes similaires) conserve le droit de propriété intellectuelle. En d’autres termes, la plateforme est considérée comme l’auteur de l’œuvre. Vous, en tant qu’utilisateur, obtenez un droit d’usage. Ce droit varie selon votre type d’abonnement. Un utilisateur gratuit peut diffuser les images, mais un utilisateur payant obtient le droit de les utiliser à des fins commerciales, par exemple sur une page de vente. Mais attention, le piège se referme ici : ce droit d’usage n’est pas exclusif. Manon insiste sur ce point critique : ‘les photos que tu as généré avec ta tête, n’importe qui d’autre peut s’en servir aussi’. Imaginez passer des heures à créer une série de visuels uniques pour votre nouvelle campagne, pour ensuite les voir utilisés par un concurrent. C’est une réalité de ces plateformes qu’il faut absolument intégrer dans sa stratégie.
Votre visage, leurs données : les risques liés à l’utilisation d’images personnelles
La tentation est grande d’utiliser sa propre photo pour entraîner l’IA à créer des portraits professionnels dans divers styles et situations. C’est une fonctionnalité puissante, mais elle soulève des questions éthiques et de sécurité importantes. En téléchargeant votre visage, vous ne faites pas que créer une image ; vous nourrissez un modèle d’intelligence artificielle avec vos données biométriques. Que deviennent ces données ? Comment sont-elles utilisées ? La prudence est de mise.
Le parallèle avec les documents sensibles est éclairant. Comme le souligne Manon : ‘De la même manière qu’on a déjà bien entendu de ne pas mettre de documents sensibles dans Chat GPT, c’est un peu la même chose dans Midjourney’. Votre image, celle de vos collaborateurs ou, pire encore, celle de vos enfants, est une donnée sensible. Une fois intégrée au modèle, vous en perdez le contrôle. Il devient théoriquement possible pour n’importe quel autre utilisateur de générer des images de vous sans votre consentement. Bien que le cadre juridique soit encore flou, notamment sur la distinction entre une personnalité publique et un individu privé, le principe de précaution doit prévaloir. Avant de télécharger une photo personnelle, demandez-vous si vous êtes à l’aise avec l’idée qu’elle puisse être réutilisée dans des contextes que vous ne maîtrisez pas. La réponse guidera votre utilisation de ces outils formidables mais intrusifs.
Maintenant que nous avons clarifié ce cadre juridique et éthique essentiel, une autre question se pose : comment passer de la théorie à la pratique et créer des visuels qui ne crient pas ‘j’ai été fait par une IA’ ? C’est tout l’enjeu de la maîtrise du style et de l’intention créative.
Dépasser le style ‘IA’ : comment créer des visuels vraiment uniques
L’un des plus grands reproches faits aux images générées par IA est leur uniformité. Nous les avons tous vues : ces illustrations hyper-léchées, ces portraits aux peaux parfaitement lisses, ces compositions impeccables qui, paradoxalement, manquent d’âme. On les reconnaît au premier coup d’œil. Comme je le faisais remarquer à Manon, ‘elles ont toutes le même style’. Cette homogénéité n’est pas une fatalité, mais le résultat d’une utilisation basique de l’outil. C’est le style par défaut de Midjourney, celui qu’il propose lorsque l’utilisateur ne lui donne pas d’instructions artistiques précises.
‘C’est parce qu’en fait, c’est le style Midjourney quand j’y quand je m’y connais pas et que je suis le style direct. Exactement ça.’
Sortir de cette norme est non seulement possible, mais c’est là que réside la véritable puissance créative de l’IA. Il s’agit de reprendre le contrôle, de guider la machine pour qu’elle produise non pas ce qu’elle pense être ‘beau’, mais ce qui correspond à votre vision, votre identité de marque, votre message. Cela demande un peu plus d’efforts, mais les résultats sont infiniment plus percutants et personnels.
L’art du prompt : de la technique photo à l’intuition créative
Au début, pour obtenir des résultats photoréalistes et spécifiques, il fallait parler le langage de la photographie. Manon le confirme, une partie de sa formation était dédiée à cela : ‘Il y a toute une partie de ce que j’ai enseigné dans ma formation qui concerne la physique de l’appareil photo’. Connaître la différence entre les focales, comprendre la profondeur de champ, savoir quel type de boîtier utiliser… ces connaissances techniques étaient nécessaires pour forcer l’IA à sortir de sa zone de confort esthétique. Sans ces précisions, on se retrouvait inévitablement avec l’expression artistique par défaut de Midjourney.
Heureusement, les choses ont radicalement changé. Les outils sont devenus beaucoup plus intelligents et intuitifs. Ils comprennent de mieux en mieux le langage naturel. ‘De plus en plus les interfaces des IA […] mettent en œuvre des interfaces simplifiées, une compréhension en langage naturel de plus en plus efficace’, explique Manon. Aujourd’hui, on peut dialoguer avec l’IA, itérer, lui demander d’ajuster un détail, de changer une couleur, d’ajouter un élément. Cette approche conversationnelle rend la création beaucoup plus accessible aux non-initiés. On n’a plus besoin d’être photographe pour créer une photo, mais il faut toujours être un bon directeur artistique pour lui donner une âme.
Créer l’imparfait pour un rendu authentique
Le secret pour créer des images qui semblent réelles et humaines réside dans un paradoxe : il faut rechercher l’imperfection. Les IA sont programmées pour atteindre une perfection technique : des compositions parfaites, des lumières idéales, des sujets sans défauts. Le résultat est souvent froid, lisse, presque désincarné. C’est ce qui nous fait dire que ‘ça ressemble à un jeu vidéo’.
L’approche de Manon est de contrer cette tendance. ‘Ce que j’enseigne au maximum dans ma formation, finalement, c’est comment sortir de cette norme […] comment créer du contenu qui soit imparfait’. Cela signifie introduire volontairement des éléments qui brisent cette perfection. On peut par exemple demander un léger flou de mouvement, un grain d’image typique d’une pellicule argentique, un éclairage moins flatteur, ou des sujets avec des expressions naturelles et non posées. En ajoutant ces ‘défauts’ humains, on donne vie à l’image. On la rend crédible, touchante, et surtout, on la différencie de la masse de contenus génériques.
Le ‘voleur de style’ : utiliser des références pour guider l’IA
Une des évolutions les plus récentes et les plus puissantes est la capacité de l’IA à analyser et à reproduire un style à partir d’une image de référence. Manon appelle cela un ‘aspirateur de style’. Le principe est simple : vous donnez à Midjourney une image dont vous aimez l’esthétique (une photo de Doisneau, par exemple), et il en extraira les caractéristiques clés : la lumière, le contraste, le grain, la composition. Ensuite, vous pouvez lui demander de générer une toute nouvelle image en appliquant ce style.
Cette fonctionnalité est une véritable révolution pour les marques. Vous pouvez fournir à l’IA une série de photos qui correspondent à votre charte graphique et lui demander de créer de nouveaux visuels parfaitement cohérents avec votre identité. Fini le style générique de Midjourney, vous pouvez désormais imposer le vôtre. C’est un gain de temps et de cohérence formidable, qui permet de construire une identité visuelle forte et unique, même en s’appuyant sur l’IA.
Cependant, en explorant ces outils, on découvre rapidement qu’ils ne sont pas neutres. Ils sont le reflet des données sur lesquelles ils ont été entraînés, avec tout ce que cela implique de préjugés et de stéréotypes. C’est un aspect crucial à comprendre pour ne pas tomber dans des pièges invisibles.
L’IA, révélateur des biais de notre société
En nous amusant avec ces générateurs d’images, nous pourrions penser que nous évoluons dans un espace de créativité pure et neutre. La réalité est tout autre. Les intelligences artificielles sont des éponges. Elles apprennent en analysant des milliards d’images et de textes prélevés sur Internet. Par conséquent, elles absorbent et reproduisent tous les biais, préjugés et stéréotypes présents dans notre société. Loin d’être un simple outil technique, l’IA devient un miroir grossissant de nos propres constructions sociales.
Manon Verbeke a mis le doigt sur ce phénomène avec des mots percutants :
‘Il n’y a pas de gros, il n’y a pas de noir, il n’y a rien, enfin, les gens ils sont blancs classiques et […] en fait, tout est renforcé dans les préjugés.’
Cette prise de conscience est essentielle. Utiliser l’IA sans esprit critique, c’est prendre le risque de produire, sans même s’en rendre compte, une communication visuelle qui renforce des clichés réducteurs et exclut une partie de la population.
Quand l’IA renforce les stéréotypes
Les exemples sont légion et souvent édifiants. Manon en cite deux qui parlent d’eux-mêmes : si vous demandez à l’IA de générer l’image d’un ‘secrétaire’ (terme non genré en anglais), elle produira très majoritairement une femme. Inversement, pour un ‘CEO’, ce sera presque toujours un homme blanc. L’IA ne fait que reproduire statistiquement ce qu’elle a le plus ‘vu’ dans ses données d’entraînement. Elle ne pense pas, elle calcule des probabilités. Le problème est que ce faisant, elle fige et normalise des représentations qui ne correspondent plus (ou ne devraient plus correspondre) à la diversité de notre monde.
Pour une entreprise soucieuse de son image et de ses valeurs d’inclusion, c’est un véritable champ de mines. Sans une vigilance active, on peut très facilement se retrouver avec des visuels de marque qui véhiculent une image datée et stéréotypée. On pense créer du contenu moderne et innovant, mais on finit par propager des idées vieilles de plusieurs décennies. C’est un paradoxe qui doit nous alerter sur notre rôle et notre responsabilité en tant qu’utilisateurs de ces technologies.
Comment contrer les biais : le rôle actif du créateur
La bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes pas impuissants face à ce phénomène. Si l’IA a tendance à suivre le chemin de la facilité stéréotypée, nous pouvons la forcer à en sortir. La clé est d’être explicite et intentionnel dans nos prompts. Il ne suffit plus de demander ‘une photo d’une équipe en réunion’. Il faut préciser : ‘une photo d’une équipe diversifiée en réunion, incluant des personnes d’origines ethniques variées, d’âges différents, et avec un équilibre hommes-femmes’.
Cela demande un effort conscient de la part du créateur. Il faut penser en amont à la représentation que l’on souhaite véhiculer et la traduire en instructions claires pour la machine. C’est un travail supplémentaire, mais il est indispensable. En guidant activement l’IA vers plus de diversité et d’inclusivité, non seulement nous obtenons des visuels plus riches et plus représentatifs de la réalité, mais nous participons aussi, à notre petite échelle, à ‘rééduquer’ ces modèles en leur montrant d’autres possibilités que les schémas dominants. Notre responsabilité est donc double : créer des images pour notre propre communication, et contribuer à un écosystème visuel numérique plus juste.
Cette notion de responsabilité ne s’arrête pas aux aspects sociétaux. Elle s’étend à l’avenir des professions créatives et à l’impact, bien réel, de nos clics sur la planète.
L’avenir des métiers créatifs et la responsabilité écologique
L’arrivée de l’IA générative a provoqué une onde de choc dans les professions créatives, suscitant à la fois fascination et anxiété. La question est sur toutes les lèvres : les photographes, les illustrateurs, les directeurs artistiques sont-ils voués à disparaître, remplacés par des algorithmes ? Parallèlement, l’apparente immatérialité de ces outils masque une réalité bien tangible : chaque image générée a un coût énergétique. Ces deux enjeux, l’un humain et l’autre environnemental, nous obligent à penser notre usage de l’IA non plus seulement en termes de possibilités, mais aussi en termes de conséquences.
Les créatifs ne vont pas disparaître, ils vont évoluer
Face à la peur du ‘grand remplacement’ par la machine, la vision de Manon Verbeke est résolument optimiste et pragmatique. Elle est convaincue que l’IA ne signera pas la fin des métiers créatifs, mais qu’elle en redéfinira les contours.
‘Moi, je suis convaincue que non. […] il faut être malin et il faut pas refuser la modernité.’
L’IA excelle dans la génération, la variation, l’exploration rapide d’idées. Mais elle est dépourvue d’intention, d’émotion, de compréhension du contexte humain. Un shooting photo, par exemple, est bien plus qu’une simple production d’images. C’est une expérience humaine, une connexion. Comme le rappelle Manon, ‘on ne dégage pas les mêmes émotions dans les photos qu’on a prises avec un vrai humain qui nous a fait rigoler en face’. La valeur d’un photographe ne réside pas seulement dans sa technique, mais dans sa capacité à mettre à l’aise, à capturer un instant de vérité, à diriger un modèle. L’IA peut imiter le style, mais pas la relation.
L’avenir des créatifs réside donc dans leur capacité à intégrer l’IA comme un outil puissant dans leur arsenal. Elle peut servir à créer des moodboards, à tester des concepts, à générer des arrière-plans ou des éléments de composition. Le créatif humain devient alors un chef d’orchestre, qui utilise l’IA pour augmenter ses capacités, tout en conservant ce qui fait sa valeur unique : la vision stratégique, l’intelligence émotionnelle et le discernement artistique. Il ne s’agit pas d’être remplacé, mais de se réinventer.
Le coût caché de la créativité : l’impact énergétique de l’IA
Dans notre enthousiasme à générer des centaines de variations d’une image en quelques minutes, nous oublions souvent une chose : chaque clic a un impact physique. Manon insiste sur ce point trop souvent ignoré : ‘prompter, ça coûte. Ce n’est pas parce que c’est derrière notre écran que ça a aucun impact’. Chaque requête envoyée à Midjourney mobilise des serveurs surpuissants, logés dans des data centers qui consomment d’énormes quantités d’électricité et d’eau pour leur refroidissement.
Cette prise de conscience doit nous amener à une forme de ‘sobriété numérique créative’. Il ne s’agit pas de renoncer à l’outil, mais de l’utiliser de manière plus réfléchie. Plutôt que de lancer des prompts vagues et de générer des dizaines d’images en espérant tomber sur la bonne, il est plus responsable de prendre le temps de la réflexion en amont. L’approche de Manon est pleine de bon sens :
‘Plus tu réfléchis à ton prompt avant de cliquer sur générer, moins tu dépenses d’énergie au final.’
Penser son image, définir clairement ses besoins, être le plus précis possible dans sa demande… Ces bonnes pratiques ne permettent pas seulement d’obtenir de meilleurs résultats plus rapidement, elles sont aussi un geste concret pour limiter l’empreinte environnementale de notre créativité. C’est une nouvelle responsabilité qui incombe à chaque utilisateur : celle de prompter avec conscience.
Conclusion : devenez l’artiste, pas seulement l’utilisateur
Notre voyage au cœur de la création d’images par IA nous a menés bien au-delà de la simple prouesse technique de la licorne dans un pub. Nous avons découvert un univers complexe, nuancé, où chaque clic est porteur de conséquences juridiques, éthiques, sociétales et écologiques. L’IA n’est pas une baguette magique, mais un instrument d’une puissance inédite qui exige de nous, ses utilisateurs, un nouveau niveau de maturité et de réflexion.
Nous avons appris que la propriété de nos créations est une question épineuse, que le style ‘IA’ n’est pas une fatalité mais un point de départ à dépasser, et que l’authenticité se trouve souvent dans l’imperfection. Nous avons vu comment ces outils, miroirs de nos sociétés, peuvent renforcer les stéréotypes si nous n’y prenons pas garde, et comment notre rôle de créateur est de les guider activement vers plus d’inclusivité. Enfin, nous avons pris conscience que cette nouvelle créativité a un coût, et que la responsabilité nous impose de penser avant de prompter.
L’intelligence artificielle ne va pas remplacer les créatifs. Elle va mettre au défi les simples exécutants et sublimer ceux qui sauront l’utiliser avec intention, vision et esprit critique. L’enjeu n’est plus seulement de savoir ‘comment’ utiliser Midjourney, mais ‘pourquoi’ et ‘dans quel but’. Alors, n’ayez pas peur d’expérimenter. Plongez dans ces outils fascinants, testez, apprenez. Mais faites-le avec la conscience de votre rôle. Ne soyez pas un simple consommateur d’images générées, devenez l’artiste, le directeur artistique, le penseur qui guide la machine pour donner vie à une vision qui est véritablement la vôtre.
Foire aux questions sur la création d’images par IA
Est-ce vraiment compliqué d’utiliser des IA comme Midjourney en 2024 ?
Non, l’accessibilité s’est considérablement améliorée. Si, au début, une certaine technicité était requise, notamment des connaissances en photographie, les plateformes ont évolué vers des interfaces beaucoup plus intuitives. Aujourd’hui, grâce à une meilleure compréhension du langage naturel, il est possible d’obtenir des résultats impressionnants avec des descriptions simples et en dialoguant avec l’outil pour affiner l’image. L’approche est devenue plus conversationnelle, ce qui abaisse la barrière à l’entrée pour les non-experts et permet une prise en main beaucoup plus rapide.
‘De plus en plus les interfaces des IA génératives qu’elles soient textuelles ou visuelles mettent en œuvre des interfaces simplifiées, une compréhension en langage naturel de plus en plus efficace.’
Si je génère une image avec ma photo sur Midjourney, qui en est le propriétaire ?
C’est un point crucial : vous n’êtes pas le propriétaire de l’image générée. La plateforme, Midjourney dans ce cas, conserve les droits de propriété intellectuelle. En tant qu’utilisateur, vous obtenez un droit d’usage qui vous permet de diffuser ou, si vous avez un abonnement payant, d’utiliser commercialement l’image. Cependant, ce droit n’est pas exclusif. N’importe quel autre utilisateur de la plateforme peut potentiellement retrouver et utiliser les images que vous avez créées, y compris celles basées sur votre propre photo.
‘C’est Midjourney qui a les droits de propriété dessus. De propriété intellectuelle, c’est lui l’auteur. Par contre, toi, tu as les droits d’usage.’
Comment puis-je éviter que mes images générées par IA ressemblent à toutes les autres ?
Pour éviter le style ‘Midjourney’ générique, il faut reprendre le contrôle créatif. La première étape est de sortir de la perfection que l’IA recherche par défaut. Pensez à ajouter des ‘imperfections’ humaines dans vos prompts : un grain de photo, un léger flou, un éclairage moins parfait. La deuxième approche est d’utiliser des références. Vous pouvez donner à l’IA une image dont vous aimez le style pour qu’elle s’en inspire et applique la même lumière, les mêmes couleurs et la même composition à votre création. Cela permet de développer une identité visuelle unique et cohérente.
‘Ce qui m’anime et ce que j’enseigne au maximum dans ma formation, finalement, c’est comment sortir de cette norme. […] Si tu tapes des prompts très simples sans intention, […] c’est l’IA qui choisit le style qu’elle va te donner.’
L’IA va-t-elle vraiment remplacer les photographes et les directeurs artistiques ?
Il est plus probable que l’IA transforme ces métiers plutôt qu’elle ne les remplace. L’IA est un outil de production, mais elle manque d’intention, d’émotion et de la capacité à créer une connexion humaine, essentielle lors d’un shooting photo par exemple. Les professionnels qui réussiront seront ceux qui intégreront l’IA comme un assistant pour augmenter leur créativité (idéation, tests, etc.) tout en se concentrant sur leur valeur ajoutée : la vision stratégique, la direction artistique, l’intelligence émotionnelle et la relation client. L’humain reste le chef d’orchestre.
‘Moi, je suis convaincue que non. Je suis convaincue par contre, il faut être malin et il faut pas refuser la modernité. […] C’est nous humains avec nos émotions, finalement, qui savons ce que les autres humains ont besoin et ce qu’ils veulent voir.’
Pourquoi l’IA génère-t-elle souvent des images stéréotypées ?
L’IA apprend à partir de gigantesques bases de données d’images et de textes provenant d’Internet. Elle ne fait que reproduire les motifs et les associations les plus fréquents qu’elle y trouve. Par conséquent, elle absorbe et amplifie les biais et stéréotypes présents dans notre société. Si, dans les données, les PDG sont majoritairement des hommes blancs, l’IA reproduira cette représentation par défaut. Pour contrer cela, l’utilisateur doit être proactif et explicite dans ses prompts en demandant spécifiquement de la diversité (ethnique, d’âge, de genre, de morphologie, etc.).
‘Tout est renforcé dans les préjugés. Donc si tu demandes que tu dis un secrétaire en anglais, donc il y a un terme qui est non genré, ça va être une femme, si tu demandes un CEO, ça va être un homme, blanc hein, tous les deux.’
Est-ce que générer des images avec l’IA a un impact sur l’environnement ?
Oui, absolument. Chaque requête envoyée à une IA générative, que ce soit pour du texte ou une image, sollicite de puissants serveurs dans des data centers. Ces opérations requièrent une quantité importante d’énergie, à la fois pour le calcul et pour le refroidissement des infrastructures. Il est donc important d’adopter une approche responsable, en réfléchissant bien à ses prompts en amont pour éviter les générations inutiles et en étant conscient que cette technologie, bien que dématérialisée en apparence, a une empreinte écologique bien réelle.
‘Prompter, ça coûte. C’est pas parce que c’est derrière notre écran que ça a aucun impact. Ça coûte des ressources […] ça coûte surtout de l’énergie, énormément d’énergie.’
Peut-on utiliser les images générées par Midjourney à des fins commerciales ?
Oui, à condition d’avoir un abonnement payant. Les conditions d’utilisation de Midjourney stipulent que les utilisateurs des plans payants disposent des droits d’usage commercial pour les images qu’ils génèrent. Ils peuvent donc les utiliser sur leurs pages de vente, dans leurs publicités, ou même les revendre. Cependant, il faut garder à l’esprit que ce droit n’est pas exclusif. D’autres utilisateurs peuvent également utiliser les images que vous avez créées, ce qui peut poser un problème pour construire une image de marque unique et protégée.
‘Si tu es un utilisateur payant, tu peux t’en servir pour faire du commerce. Tu peux t’en servir pour régénérer des profits, donc pour mettre sur ta page de vente ou pour les revendre ou ce genre de choses.’
Faut-il des connaissances techniques en photographie pour obtenir de bons résultats ?
Ce n’est plus aussi indispensable qu’auparavant. Au début de ces technologies, maîtriser le jargon de la photographie (focale, ouverture, profondeur de champ) était un avantage certain pour guider l’IA et obtenir des rendus précis. Aujourd’hui, les modèles comprennent beaucoup mieux le langage naturel. Vous pouvez décrire une ambiance ou un style de manière plus littéraire. Cependant, avoir quelques notions de base en composition, en lumière et en stylisme reste un atout majeur pour savoir quoi demander à l’IA et pour mieux diriger le processus créatif vers le résultat souhaité.
‘Tu as raison au moment où tu as regardé, il y avait une certaine technicité à avoir pour générer des images qui n’étaient pas normées par le style Midjourney. […] Mais de plus en plus, tu n’as même plus besoin de savoir prompter techniquement.’


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