Logo de l'épisode Comment allier plaisir et succès avec Edgar Grospiron - Episode 140 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

Comment allier plaisir et succès avec Edgar Grospiron – Episode 140

Épisode diffusé le 25 août 2022 par Estelle Ballot

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Et si le succès n’était pas une lutte, mais un jeu ?

On m’a souvent présenté comme le champion ‘cool’, le skieur décontracté qui semblait n’avoir aucune pression sur les épaules en gagnant les Jeux Olympiques. La vérité, c’est que cette perception n’est pas si éloignée de la réalité. Quand Estelle Ballot m’a demandé comment j’avais fait pour que plaisir rime avec succès, ma réponse a pu en surprendre plus d’un : pour moi, c’était facile. Facile, non pas parce que le ski de bosses est un sport simple, loin de là. C’était facile parce que j’avais trouvé le moteur le plus puissant qui soit, celui que notre société nous apprend à ignorer : le plaisir. Nous sommes baignés dans une culture qui glorifie la souffrance. On nous répète qu’il faut ‘en chier’ pour mériter sa place, que le travail est forcément besogneux, que la sueur est la seule preuve de notre valeur. Et si tout cela était un mythe ? Et si cette croyance était précisément ce qui nous empêchait d’atteindre notre plein potentiel ?

Je vous pose la question que je pose souvent aux entrepreneurs que j’accompagne : ‘Si ça avait été facile et si tu t’étais éclaté, est-ce que tu serais arrivé plus loin ou est-ce que tu serais arrivé plus vite ?’ La réponse est toujours la même, un silence suivi d’une évidence : ‘Oui, bien sûr’. Alors pourquoi persistons-nous à choisir le chemin le plus difficile ? Dans cet article, je ne vais pas vous donner une recette magique, mais je vais partager avec vous le changement de perspective qui a transformé ma carrière et ma vie. Nous allons déconstruire ensemble le mythe de la souffrance méritante, explorer comment notre état d’esprit façonne notre réalité, et surtout, nous allons partir à la recherche de votre trésor le plus précieux : votre zone de talent. Préparez-vous à remettre en question tout ce que vous pensiez savoir sur la réussite. Le jeu en vaut la chandelle, car au bout du chemin, il y a non seulement le succès, mais aussi la joie de vivre pleinement sa puissance intérieure.

Le grand mensonge culturel : pourquoi nous croyons devoir souffrir pour réussir

L’idée que la réussite passe obligatoirement par la douleur est profondément ancrée en nous. C’est une sorte de logiciel mental installé dès notre plus jeune âge. Pensez à l’école : on nous pousse à travailler sur nos points faibles. Si vous êtes mauvais en maths, on vous donne des cours de soutien en maths. On ne vous dit jamais : ‘Laisse tomber les maths, tu es un génie en dessin, passe 100% de ton temps à dessiner !’. Le système vise à nous rendre ‘complets’, ce qui, en réalité, signifie souvent ‘moyens partout’. On nous apprend que l’effort doit être visible, pénible. Un bon élève est celui qui ‘bosse dur’. Plus tard, dans le monde professionnel, c’est la même chanson. L’employé méritant est celui qui reste tard, qui ‘se sacrifie’ pour l’entreprise. On valorise la transpiration, pas la fluidité.

Cette culture a une conséquence perverse : nous finissons par nous méfier de ce qui est facile. Si une tâche nous semble simple, si nous la réalisons sans effort et avec le sourire, une petite voix intérieure nous murmure que ce n’est pas du ‘vrai’ travail, que nous ne le méritons pas, que nous pourrions ‘faire mieux’. Comme je l’expliquais à Estelle, ‘on donne l’impression que si c’est trop facile, ça veut dire qu’on ne mérite pas, donc ça n’a pas de sens’. Nous sommes prisonniers d’une équation absurde où Difficulté = Mérite. Or, c’est tout l’inverse. La difficulté est un signal. C’est un indicateur que vous n’êtes probablement pas au bon endroit, que vous n’utilisez pas les bons outils. Et le meilleur outil que vous ayez, c’est votre talent naturel. Ignorer ce qui est facile pour vous, c’est comme essayer de visser une vis avec un marteau. Vous y arriverez peut-être, en transpirant, en souffrant et en abîmant le mur, mais vous passerez à côté de l’efficacité et de l’élégance du tournevis qui était juste à côté de vous.

Cette glorification de la souffrance nous vole notre énergie et notre potentiel. Quand vous passez votre temps à lutter contre votre nature, vous vous épuisez. Chaque journée devient une bataille. Le plaisir, lui, est une source d’énergie inépuisable. C’est le carburant de la performance durable. Mon entraîneur me disait que j’avais travaillé plus que les autres. De mon point de vue, c’était faux. ‘Moi, j’ai pas vu passer les heures. Et pourtant je les ai faites hein les heures, mais je les ai pas vu passer parce que je m’éclatais dans ce que je faisais’. Voilà la clé. Le véritable travail, celui qui mène à l’excellence, ne se sent pas comme un travail. Il se sent comme un jeu.

Changer de regard : comment un mur de bosses m’a appris à penser comme un champion

Tout a basculé pour moi à l’âge de 12 ans. Une journée qui aurait pu marquer la fin de ma carrière avant même qu’elle ne commence. J’étais au club des sports, en haut d’un mur de bosses. Une piste immense, 300 mètres de long, une pente à 28 degrés, et un millier de bosses. Pour le jeune skieur que j’étais, le constat était sans appel. Je me suis tourné vers mon entraîneur et je lui ai dit : ‘Je suis pas fait pour ce sport’. Pourquoi ? Parce que ce que je voyais n’était pas une piste de ski. ‘Moi j’ai je vois pas 1000 bosses, j’ai vois 1000 problèmes’. Ma descente fut catastrophique, une pure validation de ma croyance limitante.

C’est là que mon entraîneur m’a donné la leçon de ma vie. Il ne m’a pas parlé de technique de ski. Il m’a parlé de mon état d’esprit. Sa phrase a résonné en moi comme un coup de tonnerre : ‘Aussi longtemps que tu penseras comme un loser, bah tu finiras comme un loser’. Le choc. Mais ensuite, la révélation. Il m’a expliqué que là où je voyais des problèmes, un champion, lui, voit des solutions ou des opportunités. Ce n’était donc pas la piste qui était le problème, c’était mon regard sur la piste. C’était une question de mindset. Cette distinction est fondamentale. Un choix, c’est une décision ponctuelle. Un mindset, un état d’esprit, c’est la lentille à travers laquelle vous percevez le monde en permanence.

Mais comment change-t-on cette lentille ? La clé, c’est l’énergie. Ou, pour le dire autrement, la motivation. ‘Plus ton niveau d’énergie, de motivation est élevé, plus face à une difficulté, tu auras la capacité à en faire une opportunité’. C’est une vérité universelle. Prenez une personne déprimée, son niveau d’énergie est au plus bas. Proposez-lui dix solutions à son problème, elle trouvera une objection pour chacune d’elles. À l’inverse, présentez un problème complexe à un entrepreneur sur-motivé, et son cerveau se mettra immédiatement en quête de la solution, de l’opportunité cachée. L’obstacle est le même, mais la réaction est diamétralement opposée. Le ‘comment’ vient donc après le ‘pourquoi’. Avant de chercher la solution technique, il faut d’abord ‘gonfler’ son niveau d’énergie. Et quelle est la source d’énergie la plus puissante ? Le sens que l’on donne à ses actions, et le plaisir que l’on y trouve. C’est un cercle vertueux : plus vous trouvez de sens et de plaisir, plus votre énergie augmente. Plus votre énergie augmente, plus vous transformez les problèmes en opportunités. Et plus vous saisissez d’opportunités, plus vous avez de succès, ce qui renforce votre plaisir et le sens de votre action.

La règle des 80/20 de la performance : arrêtez de corriger vos faiblesses, faites exploser vos forces

Une fois que l’on a compris que le plaisir est le moteur, la question suivante est : comment le cultiver au quotidien ? La réponse se trouve dans une répartition radicalement différente de notre temps et de notre attention. J’ai découvert, par l’expérience, une sorte de loi de Pareto de la performance personnelle : pour être dans le plaisir et donc dans la performance maximale, vous devez passer 80% de votre temps à optimiser vos forces et 20% à corriger vos faiblesses. Le drame, c’est que la plupart des gens, et la société toute entière, font exactement l’inverse.

On nous pousse à nous concentrer sur nos lacunes. L’objectif est de gommer nos défauts pour devenir ‘bon partout’. Mais comme je le disais, être bon partout, c’est souvent la garantie d’être excellent nulle part. ‘Être complet, c’est être aussi un peu moyen partout’. Regardez les génies de ce monde. Pensez-vous que Picasso était bon en mécanique ? Qu’Einstein excellait en peinture ? Probablement pas. Ils sont devenus des légendes non pas en corrigeant leurs faiblesses, mais en consacrant leur vie entière à l’exploration et à l’expansion de leur force unique, de leur zone de talent. Ils ont compris que c’est en creusant profondément là où ils étaient déjà doués qu’ils allaient trouver de l’or.

Le focus sur les faiblesses est un véritable gouffre énergétique. ‘Tu passes énormément de temps à corriger tes manques, tes défauts et tes faiblesses. Et là tu vois les heures passer. Et là tu sens la douleur, la souffrance voire même le sacrifice’. C’est ici que le mot ‘travail’, dans son sens le plus pénible, prend tout son sens. À l’inverse, lorsque vous vous concentrez sur vos forces, le temps file. L’exigence est toujours là, mais elle est joyeuse. Vous n’êtes pas en train de combler un vide, vous êtes en train de polir un diamant. Chaque effort produit des résultats visibles, nourrissant votre confiance et votre plaisir. C’est ce qui m’est arrivé. Je passais des heures à m’entraîner, mais je ne les voyais pas passer parce que je me focalisais sur ce qui me procurait des sensations fortes : la vitesse, l’engagement, l’instinct. C’est ce qui me rendait bon, et c’est ce qui me rendait heureux. C’est un changement de paradigme total : ne cherchez pas à devenir quelqu’un d’autre, mais à devenir une version plus intense et plus affûtée de qui vous êtes déjà.

Trouver sa zone de talent : le secret pour que le travail devienne un jeu

La question à un million d’euros est donc : ‘Comment trouver cette fameuse zone de talent ?’. La réponse est à la fois très simple et très compliquée. C’est simple parce que votre talent est la chose la plus évidente pour vous. C’est compliqué parce qu’on vous a appris toute votre vie à ne pas le regarder.

La différence cruciale entre passion et talent

La première erreur est de confondre passion et talent. Une passion, c’est une activité, une matière : le ski, la musique, les mathématiques, le marketing. Un talent, c’est une qualité personnelle, un trait de caractère dominant. C’est le ‘comment’ vous faites les choses, pas le ‘quoi’. ‘Le talent, c’est une qualité… personnelle. Effectivement, c’est un trait de caractère dominant chez toi’. Vous pouvez être analytique, intuitif, empathique, convaincant, créatif… Votre talent, c’est votre mode de fonctionnement naturel. La magie opère lorsque vous appliquez votre talent à une passion. Vous pouvez être passionné de ski mais avoir un talent pour l’analyse. Dans ce cas, votre point fort sera peut-être de décortiquer les vidéos de vos adversaires pour trouver la faille. Si, comme moi, votre talent est l’instinct, votre point fort sera la vitesse et l’adaptation en temps réel. La même passion, deux talents différents, deux chemins vers l’excellence complètement opposés.

Comment identifier votre talent caché (il est plus évident que vous ne le pensez)

Pour débusquer votre talent, arrêtez de chercher ce qui est difficile et commencez à observer ce qui est facile. C’est là, juste sous votre nez. Posez-vous ces questions : qu’est-ce que je fais sans effort, au point que ça m’étonne que les autres trouvent ça compliqué ? Sur quel sujet je peux parler pendant des heures ? Dans quelles activités je perds complètement la notion du temps ? Quand est-ce que j’ai le sourire aux lèvres en travaillant ? ‘Un talent, c’est une qualité… qui te permet de travailler sans effort sur des durées très longues et en obtenant des résultats largement supérieurs à la moyenne’. Votre zone de talent est votre zone de facilité et de joie. Le problème, c’est qu’on nous a dit : ‘Sois un peu créatif’ si on est analytique, ou ‘sois sérieux’ si on est un peu cool. On nous a conditionnés à voir nos qualités naturelles comme des défauts à corriger. Il faut donc faire un travail de déconstruction pour réapprendre à faire confiance à ce qui nous est naturel.

De l’instinct à l’improvisation : comment j’ai adapté mon talent du ski à la conférence

Votre talent est portable. Il n’est pas lié à un seul métier. Mon talent, c’est d’être ‘instinctif’. Dans le ski de bosses, je l’ai traduit en un point fort : la vitesse. J’étais bon quand je n’avais pas le temps de réfléchir. Aujourd’hui, je suis conférencier. La vitesse n’a plus de sens. Alors comment mon talent instinctif s’exprime-t-il ? Par l’improvisation. ‘Le point fort que moi j’ai découvert, c’est l’impro’. Au début, on me disait d’apprendre mes textes par cœur, d’avoir des gestes précis. C’était une torture. Ça tuait mon instinct. J’ai compris que je devais faire l’inverse : arriver sur scène sans savoir exactement ce que j’allais dire, pour être en connexion totale avec le public et réagir à l’instant. J’ai pris des cours de théâtre d’impro pour développer cette compétence. Le talent de base était le même (l’instinct), mais je lui ai donné une nouvelle forme, un nouveau point fort adapté à mon nouveau métier. C’est ça, la clé : identifier votre qualité fondamentale, puis chercher comment la traduire en une compétence concrète et valorisable dans le domaine qui vous passionne.

L’obstacle ultime : se libérer du regard des autres pour embraser sa puissance intérieure

Même lorsque vous avez identifié votre zone de talent, que vous sentez cette flamme intérieure, le chemin n’est pas terminé. Le plus grand, le plus difficile des obstacles se dresse alors devant vous : le regard des autres. Et plus particulièrement, celui de vos proches. C’est l’exercice le plus difficile. ‘Le plus difficile pour faire ça, c’est de dépasser le regard de tes proches’. Depuis notre naissance, nous nous construisons en fonction de ce regard. Soit pour obtenir l’approbation, soit en opposition, mais toujours en référence à lui. Nos parents, nos conjoints, nos amis ont une image de nous, des attentes, des peurs projetées.

Décider de suivre sa zone de talent implique souvent un changement de cap qui peut déstabiliser cet entourage. Si vous avez toujours été ‘le comptable sérieux’ et que vous décidez de devenir comédien parce que votre talent est de faire rire les gens, attendez-vous à des réactions. ‘Mais tu es sûr ?’, ‘C’est risqué’, ‘Tu ne vas pas gagner ta vie avec ça’. Ces réactions ne sont pas malveillantes. Elles sont le reflet de leurs propres peurs et de leur propre conditionnement. Mais si vous les écoutez, vous risquez de laisser mourir ce feu qui brûle en vous. ‘Tu sais qu’au fond de toi, il y a un feu qui brûle, il est là… mais à force de pas t’en occuper, ben… il brûle plus’.

Se détacher de ce besoin de validation est un acte de courage et d’amour-propre. Il ne s’agit pas de rejeter les gens que vous aimez, mais de choisir de vous honorer vous-même en premier. C’est comprendre que votre première responsabilité est d’être fidèle à votre propre nature. La bonne nouvelle, c’est que lorsque vous trouvez cette flamme, elle vous donne une force incroyable. L’énergie et la joie que vous procure le fait d’être dans votre zone de talent deviennent si puissantes qu’elles vous aident à relativiser le jugement extérieur. L’obstacle qui paraissait une montagne devient une simple colline. Et paradoxalement, en devenant la version la plus authentique et la plus épanouie de vous-même, vous inspirez les autres et enrichissez vos relations de manière bien plus profonde que si vous étiez resté dans le moule qu’ils avaient dessiné pour vous.

Conclusion : Votre succès est un jeu, il est temps d’en apprendre les règles

Nous arrivons au terme de ce voyage au cœur de la performance et du plaisir. Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, ce serait celle-ci : le succès n’est pas une destination que l’on atteint au prix de sacrifices et de souffrances. C’est la conséquence naturelle et joyeuse du fait de passer sa vie à jouer dans sa zone de talent. Nous avons vu que la culture du ‘souffrir pour réussir’ est un mythe qui nous épuise et nous limite. Nous avons compris que notre regard sur les événements, notre mindset, est bien plus important que les événements eux-mêmes, et que ce regard est alimenté par notre niveau d’énergie. Nous avons appris à faire la distinction capitale entre une passion (ce que vous aimez faire) et un talent (la manière dont vous le faites naturellement bien).

Le chemin que je vous propose n’est pas de travailler plus dur, mais de travailler plus intelligemment, en alignement avec qui vous êtes profondément. C’est d’arrêter de vous battre contre vos faiblesses et de commencer à célébrer et à amplifier vos forces. C’est de faire confiance à ce qui vous semble facile, à ce qui vous donne le sourire. C’est là que se cache votre génie. L’ultime défi sera de vous affranchir du regard des autres pour oser être pleinement vous-même. Mais la récompense est immense : une vie où le travail n’est plus une corvée, mais une source d’épanouissement, d’énergie et de plaisir. Une vie où vous n’avez plus l’impression de travailler, mais simplement de vous amuser. Et c’est précisément à ce moment-là que vous deviendrez inarrêtable. Alors, je vous laisse avec une question : quelle est cette petite chose que vous faites sans effort et qui vous met en joie ? Ne la négligez plus. C’est peut-être le début de votre plus grande aventure.


Foire Aux Questions (FAQ)

1. Comment savoir concrètement si je suis dans ma ‘zone de talent’ ?

Identifier sa zone de talent revient à observer les signaux de la facilité et du plaisir. Vous êtes probablement dans votre zone de talent si vous réalisez une activité sans voir le temps passer, si elle vous procure une énergie positive plutôt que de vous en vider, et si vous obtenez des résultats nettement supérieurs à la moyenne sans avoir l’impression de fournir un effort colossal. C’est ce sentiment de fluidité, où les choses se font naturellement. C’est le domaine où votre entourage vous dit souvent ‘pour toi, ça a l’air si simple !’.

‘À partir du moment où tu fais un truc dans lequel tu es absorbé, dans lequel enfin voilà et qui qui va quelque part te passionner, tu vas avoir le sourire, tu verras pas le temps passer et ben tu es sur un domaine un domaine de talent.’

2. Faut-il complètement ignorer ses faiblesses ?

Non, il ne s’agit pas d’ignorer totalement ses faiblesses, mais de leur accorder la juste place. La règle des 80/20 est un bon guide : consacrez la majorité de votre énergie (80%) à amplifier vos forces, car c’est là que se trouve votre plus grand potentiel de croissance et de plaisir. Les 20% restants peuvent être dédiés à gérer vos faiblesses, mais uniquement si elles sont ‘éliminatoires’, c’est-à-dire si elles vous empêchent activement d’avancer. L’idée n’est pas de devenir excellent dans vos points faibles, mais de les amener à un niveau suffisant pour qu’ils ne soient plus un obstacle.

‘Moi, je pense qu’il faut travailler les points faibles à partir du moment où ils sont éliminatoires. Mais si c’est juste voilà si c’est pas éliminatoire, c’est pas là, il vaut mieux optimiser ses forces.’

3. Quelle est la différence précise entre une passion et un talent ?

C’est une distinction fondamentale. Une passion est une activité, un sujet ou un domaine qui vous intéresse (le sport, la musique, la technologie). Un talent est une qualité innée, un trait de caractère dominant, votre manière naturelle de fonctionner (être analytique, instinctif, empathique, créatif). Le succès et le plaisir naissent lorsque vous appliquez votre talent à votre passion. Par exemple, deux personnes passionnées de cuisine réussiront différemment : celle dont le talent est la créativité inventera des plats, tandis que celle dont le talent est la rigueur excellera dans la pâtisserie de précision.

‘Il faut pas confondre la passion et le talent. La passion, c’est une activité. Donc ça peut être le ski, la peinture… c’est une matière, une activité… Et puis le talent. Le talent, c’est une qualité, tu vois, je disais une qualité, c’est donc personnel… c’est un trait de caractère dominant chez toi.’

4. Comment commencer à changer de mindset si je vois toujours les problèmes en premier ?

Le changement de mindset est un entraînement qui commence par la prise de conscience et la gestion de votre niveau d’énergie. La première étape est de nourrir votre motivation en vous connectant au ‘pourquoi’, au sens profond de vos actions. Plus votre sens sera élevé, plus votre énergie augmentera. Ensuite, pratiquez activement le ‘recadrage’ : à chaque fois que votre cerveau identifie un problème, forcez-vous consciemment à chercher au moins une opportunité ou un apprentissage caché derrière. C’est difficile au début, mais comme un muscle, cette capacité à voir les opportunités se renforce avec la pratique.

‘Plus ton niveau d’énergie de motivation est élevé, plus face à une difficulté, tu auras la capacité à en faire une opportunité… Des gens dépressifs… voient toujours le problème dans les solutions. Alors que des gens motivés, tu leur proposes un problème, eux dans le problème, ils verront la solution.’

5. Edgar Grospiron dit que gagner était ‘facile’, n’est-ce pas un peu provoquant ?

Le mot ‘facile’ peut être provocant, mais il ne signifie pas ‘sans travail’. Il décrit la perception de l’effort. Quand mon entraîneur m’a dit que j’avais travaillé beaucoup plus que les autres, il avait raison sur le nombre d’heures. Mais mon ressenti était différent, car ces heures étaient remplies de plaisir et de flow. La ‘facilité’ dont je parle est l’absence de souffrance mentale, le sentiment que ce que vous faites est naturel et aligné. C’est facile parce que vous ne luttez pas contre votre nature, vous dansez avec elle. Le travail est intense, mais il n’est pas pénible.

‘J’ai pas trop travaillé et j’ai vachement réussi. Et il me dit tu es fou, tu as travaillé beaucoup plus que les autres. Je dis bah non parce qu’en fait moi j’ai pas vu passer les heures… parce que je m’éclatais dans ce que je faisais.’

6. Quels outils concrets puis-je utiliser pour identifier mes talents ?

L’introspection est la première étape, mais des outils externes peuvent grandement aider à mettre des mots sur vos talents. Les tests de personnalité reconnus sont excellents pour cela. Des outils comme le DISC, la Process Communication (ProcessCom), l’Ennéagramme ou le MBTI sont conçus pour révéler vos préférences comportementales et vos forces naturelles. Ensuite, travailler avec un coach peut être un accélérateur formidable. Le coach agit comme un miroir, vous aidant à prendre conscience de vos talents et, surtout, à imaginer comment les transformer en points forts concrets dans votre vie professionnelle et personnelle.

‘Il y a des outils qui servent qui sont très utiles et très intéressants à utiliser pour découvrir… tes talents… comme le disque comme la Processcom comme l’ennéagramme… et puis après bah ça peut être intéressant d’avec avec un coach d’aller creuser un peu le sujet.’

7. Comment gérer la peur du regard des autres quand on veut suivre son talent ?

C’est sans doute l’étape la plus délicate. La clé est de renforcer votre connexion à votre ‘pourquoi’ et au plaisir que vous ressentez. Quand la flamme intérieure est suffisamment forte, elle vous réchauffe et vous protège du froid du jugement extérieur. Comprenez que les peurs des autres leur appartiennent. Il ne s’agit pas d’entrer en conflit, mais de rester fermement ancré dans votre propre vérité. Entourez-vous de personnes qui soutiennent votre nouvelle direction. Parfois, cela signifie de prendre un peu de distance avec ceux qui vous tirent vers le bas, même s’ils le font sans mauvaise intention. Votre épanouissement est votre responsabilité.

‘L’exercice le plus difficile pour faire ça, c’est de dépasser le regard de tes proches… arriver à se détacher de ses peurs, peur du regard des autres et souvent c’est l’entourage proche… Mais mais quand tu trouves le quand tu as la flamme dedans, je vais te dire c’est l’obstacle tu le passes plus facilement.’


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