Le brainstorming, bien plus qu’une simple réunion : le guide pour enfin générer des idées qui comptent
Quand on parle de marketing, le mot ‘créativité’ surgit presque instantanément. On imagine des esprits brillants, réunis dans une salle, faisant jaillir l’idée du siècle. Cette image d’Épinal, c’est celle du brainstorming. On se dit : ‘waouh, c’est génial, on va se retrouver tous ensemble dans une salle, on est trois, quatre, cinq, 10 personnes et on va créer.’ Super, j’adore cette idée. Mais une fois la porte de la salle de réunion refermée, le silence s’installe. Le poids de l’injonction à ‘être créatif’ pèse sur les épaules. Comment fait-on, concrètement, pour créer ? Comment passe-t-on d’une page blanche à une avalanche d’idées pertinentes ?
La vérité, c’est que le brainstorming, ce n’est pas de la magie. C’est une compétence, un processus structuré qui demande des outils et des règles. Trop souvent, ces sessions se transforment en discussions stériles où les plus extravertis monopolisent la parole, où les idées sont jugées avant même d’éclore, et où l’on repart avec plus de confusion que de solutions. Le résultat ? De la frustration, une perte de temps et le sentiment que la créativité est réservée à une élite. C’est une croyance profondément limitante que nous allons déconstruire ensemble.
Car non, générer des idées n’est pas si évident que ça, mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des techniques concrètes, des cadres éprouvés pour libérer le potentiel créatif de n’importe quel groupe, et même le vôtre si vous travaillez seul. Dans cet article, je vous propose de plonger au cœur de la mécanique de l’idéation. Nous n’allons pas survoler le sujet, nous allons le décortiquer. Je vais vous partager non pas une ou deux, mais bien 12 techniques de brainstorming que vous pourrez appliquer dès demain. Des méthodes pour générer en masse, d’autres pour approfondir, certaines pour changer de perspective, et enfin, des outils pour trier et passer à l’action. Préparez-vous à transformer vos futures séances de créativité en véritables moteurs d’innovation.
Les fondations d’un brainstorming réussi : les 6 règles d’or à ne jamais oublier
Avant même de distribuer les post-it et les feutres, il est essentiel de comprendre qu’une séance de brainstorming efficace ne s’improvise pas. Le succès de l’exercice dépend moins de la genialité supposée des participants que de la qualité du cadre que vous allez instaurer. Sans un terrain fertile, même les meilleures graines d’idées ne pourront germer. C’est pourquoi je tiens à poser les bases, ces principes fondamentaux qui sont les véritables garants de la réussite de votre atelier.
1. La préparation est non négociable
On ne se lance pas dans un brainstorming à l’aveugle. Une bonne préparation est la clé. Cela signifie d’abord choisir en amont la ou les techniques que vous allez utiliser. Allez-vous commencer par une phase de divergence avec la technique des post-it, puis enchaîner avec une phase d’approfondissement via la méthode de l’étoile ? Avoir un plan clair permet de guider le groupe et d’éviter les temps morts. Préparez également votre matériel : ‘des feutres, des stylos, des post-it, des feuilles, des tableaux, peu importe, mais en tout cas il faut le prévoir’. Rien n’est plus frustrant que de casser une dynamique créative pour chercher un marqueur qui fonctionne.
2. L’intention doit être limpide
Pourquoi êtes-vous réunis ? C’est la question la plus importante. ‘Dites clairement à tout le monde ce qu’on est censé faire, ce qu’on cherche à faire.’ L’objectif doit être précis. Cherchez-vous des noms pour un nouveau produit ? Des solutions pour réduire le taux d’attrition client ? Des idées de contenus pour le prochain trimestre ? Un objectif flou comme ‘améliorer le marketing’ mènera à des idées floues. Un objectif clair comme ‘trouver 3 nouvelles stratégies pour acquérir des clients B2B sur LinkedIn’ oriente la réflexion et décuple l’efficacité.
3. L’accueil inconditionnel de toutes les idées
C’est la règle la plus connue, et pourtant la plus difficile à appliquer. Durant la phase de génération, il n’y a pas de mauvaises idées. ‘Accueillir toutes les idées quelles qu’elles soient, qu’elles soient intelligentes, faisables, pas faisables, farfelues, nouvelles déjà faites, on s’en fiche.’ Chaque idée, même la plus absurde en apparence, peut être un tremplin vers une autre, plus aboutie. Le jugement est le pire ennemi de la créativité. Il faut donc le bannir explicitement de la salle. Le tri et l’évaluation viendront, mais dans un second temps bien distinct.
4. L’inclusion et la sécurité psychologique
Pour que les participants osent partager leurs pensées les plus audacieuses, ils doivent se sentir en parfaite sécurité. ‘L’espace du brainstorming doit impérativement être un espace sûr. Tout le monde doit se sentir absolument à l’aise pour partager, il ne doit y avoir aucun jugement à aucun moment.’ Cela implique un rôle actif de l’animateur pour s’assurer que chaque voix est entendue, que personne ne monopolise la parole et que les idées sont dissociées des personnes qui les émettent. C’est cette sécurité qui permet la vulnérabilité nécessaire à l’émergence de l’inattendu.
5. Oser sortir des sentiers battus
Un brainstorming n’est pas une réunion de comité de direction. Le but n’est pas de rester dans le cadre du raisonnable et du déjà-vu. C’est une invitation formelle à la divergence. ‘On est là pour faire preuve de créativité, donc ouvrez vos chakras et lâchez-vous.’ Encouragez l’exagération, les associations d’idées improbables, les questions naïves. C’est souvent en explorant les marges de la pensée conventionnelle que l’on trouve les véritables pépites.
6. L’art de combiner les techniques
Enfin, ne vous limitez pas. Une seule technique est un bon début, mais la puissance réside dans la combinaison. ‘Plus on va utiliser de techniques différentes, plus ça va nous permettre et bien de trouver de nouvelles idées.’ Vous pouvez par exemple utiliser la méthode des Post-it pour générer un grand volume d’idées, puis en sélectionner une et l’approfondir avec la méthode de l’Étoile, et enfin utiliser la matrice ‘How Now Wow’ pour les prioriser. Chaque technique est un outil, et vous êtes l’artisan qui choisit le meilleur outil pour chaque étape du travail.
Générer sans limites : 4 techniques pour une avalanche d’idées
La première phase d’un brainstorming est celle de la divergence. L’objectif n’est pas la qualité, mais la quantité. Il faut ouvrir les vannes de la créativité et laisser tout sortir, sans filtre ni jugement. Voici quatre méthodes redoutablement efficaces pour transformer une page blanche en un mur d’opportunités.
La stratégie du Post-it : la simplicité au service de la quantité
C’est ma favorite, car elle est d’une simplicité désarmante et d’une puissance incroyable. Le principe est de contraindre pour libérer. Chaque participant reçoit un bloc de post-it et un feutre. L’usage du feutre est crucial : il force à être synthétique. ‘Vous allez pouvoir écrire 1, 2, 3 allez 5 mots maximum, pas plus par post-it et donc par idée.’ Une fois le sujet et le temps défini (par exemple, 10 minutes), c’est l’écriture automatique. Chacun écrit en silence tout ce qui lui passe par la tête, une idée par post-it, et les colle sur un mur ou un tableau. Il n’y a pas de mauvaises idées. C’est ce que l’on appelle ‘la purge’, votre cerveau sort des idées folles pour s’autoriser ensuite à être vraiment créatif. À la fin, vous vous retrouvez avec des dizaines, voire des centaines de post-it. Ce matériel brut est une mine d’or pour la suite du processus.
Le Brainwriting : la créativité silencieuse et collaborative
Cette technique est une alternative puissante au brainstorming oral classique, surtout si votre groupe contient des personnalités introverties ou si un leader a tendance à influencer les autres. C’est le partage d’idées en silence. ‘Chaque personne va avoir une feuille de papier devant lui et va écrire sur un sujet donné, bien sûr, trois idées distinctes.’ Ensuite, chacun passe sa feuille à son voisin de droite. Le nouveau détenteur de la feuille ne crée pas de nouvelles idées de zéro, mais ‘développe les idées de notre prédécesseur en ajoutant des commentaires, des listes à puces’. La feuille continue de tourner jusqu’à ce qu’elle revienne à son propriétaire initial. Le résultat est une série d’idées enrichies et développées par l’intelligence collective, sans qu’un seul mot n’ait été prononcé. C’est une excellente façon de construire sur les pensées des autres de manière constructive et équitable.
La stratégie du ‘Et si’ : briser les barrières du possible
J’adore cette technique car elle est une invitation au jeu et à la fantaisie. Elle consiste à poser des questions volontairement absurdes ou contre-intuitives pour forcer le cerveau à sortir de ses schémas habituels. ‘La stratégie du ‘et si’ c’est de regarder notre problématique sous différents angles et des angles qu’on ne rencontrera pas.’ Par exemple, si vous travaillez sur une nouvelle application mobile, posez des questions comme : ‘Et si notre application existait en 1852 ?’, ‘Et si nos utilisateurs n’avaient pas de mains mais des tentacules ?’, ‘Et si nous avions un budget illimité ?’, ‘Et si notre principal concurrent devenait notre partenaire ?’. Ces scénarios improbables obligent à repenser les fondamentaux du problème et peuvent faire jaillir des innovations de rupture auxquelles une approche logique n’aurait jamais mené.
Le changement de décor : oxygéner son cerveau pour de nouvelles perspectives
L’environnement a un impact colossal sur notre capacité à penser différemment. ‘Il y a rien de plus neutre et anonyme qu’une salle de réunion.’ Rester enfermé entre les quatre mêmes murs est souvent un frein à la créativité. La solution ? Bouger ! ‘Le changement de décor, qu’est-ce que c’est ? Et bien c’est de sortir, de partir, de faire autre chose.’ Organisez votre brainstorming en marchant dans un parc, dans un café animé, au bord de la mer, ou même dans un musée. Le simple fait de changer d’environnement stimule le cerveau avec de nouvelles informations sensorielles, crée de nouvelles connexions neuronales et favorise l’émergence d’idées fraîches. C’est une technique simple mais dont les effets sont souvent sous-estimés.
Creuser et analyser : 3 techniques pour approfondir une idée
Une fois que vous avez une idée prometteuse ou une problématique claire, il faut la mettre à l’épreuve, la décortiquer, l’explorer sous tous les angles. La génération d’idées en vrac ne suffit pas ; il faut maintenant passer à une phase plus analytique pour construire de la robustesse. Voici trois méthodes structurantes pour y parvenir.
La technique de l’étoile : explorer une idée sur 360 degrés
Cette méthode, aussi connue sous l’acronyme QQOQCP (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi), est un outil d’analyse puissant. Le principe est simple : vous écrivez votre idée ou votre projet au centre d’un tableau, puis vous dessinez une étoile à six branches autour. ‘Chacune des branches de votre étoile correspond à une question.’ Par exemple, pour le lancement d’un nouveau thé aromatisé :
- Qui ? À qui ce thé est-il destiné ? Qui sont nos clients cibles ? Qui sont nos concurrents ?
- Quoi ? Quel est le produit exact ? Quels sont ses ingrédients, son packaging ? Quelle est sa promesse ?
- Quand ? Quand allons-nous le lancer ? À quel moment de la journée se consomme-t-il ?
- Où ? Où sera-t-il vendu ? Où communiquerons-nous à son sujet ?
- Pourquoi ? Pourquoi lançons-nous ce produit ? Quel besoin comble-t-il ? Pourquoi un client le choisirait ?
- Comment ? Comment allons-nous le produire ? Comment allons-nous le distribuer et le promouvoir ?
Cette exploration systématique garantit de n’oublier aucune dimension du projet et transforme une simple idée en un concept beaucoup plus concret.
L’analyse SWOT : un classique revisité pour l’idéation
Le SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats – ou Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces en français) n’est pas réservé qu’aux plans d’affaires. C’est un excellent outil de brainstorming pour évaluer une idée. ‘Vous allez prendre votre problématique, votre sujet, et vous allez y réfléchir au travers de ces quatre prismes.’ Cela vous oblige à adopter une vision équilibrée. Par exemple, pour une idée de service de livraison par drone :
- Forces : Rapidité, innovation, image de marque moderne.
- Faiblesses : Coût élevé, réglementation complexe, dépendance à la météo.
- Opportunités : Marché en croissance, partenariats possibles avec des e-commerçants, développement durable (moins de camions).
- Menaces : Concurrence, acceptation par le public, risques de sécurité.
Cet exercice ouvre de nouvelles pistes de réflexion : comment utiliser nos forces pour saisir les opportunités ? Comment transformer nos faiblesses en forces ? Comment se prémunir contre les menaces ?
L’analyse des écarts : transformer les obstacles en feuille de route
Cette technique est particulièrement utile pour passer de l’idée à la stratégie. Elle consiste à définir clairement votre point de départ et votre objectif final, puis à identifier tout ce qui se dresse entre les deux. ‘On va poser notre situation et poser nos objectifs. […] Et une fois qu’on a posé ça, on va placer tous les obstacles qui pourraient se mettre en travers de notre chemin.’ Une fois cette liste d’obstacles établie, le brainstorming se concentre sur un seul objectif : ‘réfléchir à toutes les solutions qu’on pourrait trouver pour détourner ces obstacles’. Cette approche pragmatique permet non seulement de générer des solutions concrètes, mais aussi d’anticiper les difficultés et de dessiner un plan d’action réaliste. ‘Ça va vous donner et bien une ligne directrice à suivre pour atteindre votre objectif.’
Changer de perspective : 3 techniques pour penser différemment
L’un des plus grands freins à l’innovation est notre propre point de vue, nos habitudes de pensée et nos biais cognitifs. Pour véritablement innover, il faut être capable de voir le monde à travers d’autres yeux. Les techniques suivantes sont conçues pour forcer ce décalage et ouvrir des horizons insoupçonnés.
La méthode des Six Chapeaux : la pensée parallèle en action
Développée par Edward de Bono, cette méthode est un jeu de rôle intellectuel fascinant. L’idée est de regarder une problématique non pas de manière conflictuelle, mais en parallèle, en explorant un mode de pensée à la fois. ‘Chaque personne va porter un chapeau imaginaire […] d’une fonction.’ Le groupe analyse l’idée en portant successivement six chapeaux de couleurs différentes :
- Chapeau Blanc : La neutralité et les faits. On ne liste que les informations objectives, les chiffres, les données disponibles.
- Chapeau Rouge : Les émotions et l’intuition. On exprime ses sentiments, ses pressentiments, ses coups de cœur sans avoir à se justifier.
- Chapeau Noir : L’avocat du diable. On identifie les risques, les dangers, les points faibles, les raisons pour lesquelles ça ne pourrait pas marcher. C’est le chapeau de la prudence.
- Chapeau Jaune : L’optimisme. On cherche les bénéfices, les avantages, les opportunités. C’est la pensée positive et constructive.
- Chapeau Vert : La créativité. On génère de nouvelles idées, des alternatives, on sort du cadre. C’est le chapeau de la croissance.
- Chapeau Bleu : L’organisation. C’est le chapeau de l’animateur qui contrôle le processus, définit l’ordre des chapeaux et synthétise les avancées.
Cette méthode évite les débats stériles et permet d’explorer un sujet de manière incroyablement complète et structurée.
Le Rolestorming : incarner pour mieux comprendre
Cette technique pousse le jeu de rôle encore plus loin. ‘Ici, chaque personne va prendre une personnalité, mais la personnalité d’un individu.’ Au lieu d’adopter un mode de pensée (comme avec les chapeaux), vous incarnez une personne réelle ou fictive. Vous pouvez devenir un client mécontent, un fournisseur surchargé, le PDG de votre plus grand concurrent, un nouvel employé qui ne connaît rien à votre secteur, ou même une figure historique comme Steve Jobs. En vous demandant ‘Que ferait cette personne ? Que dirait-elle ?’, vous vous libérez de vos propres inhibitions et accédez à des points de vue radicalement différents. C’est un exercice d’empathie puissant qui révèle souvent des ‘insights’ précieux sur votre produit ou votre marché.
La stratégie de la visualisation : créer avec l’œil de l’esprit
Parfois, les mots ne suffisent pas. La visualisation est une approche plus sensorielle et méditative. ‘L’idée ici, c’est que chaque personne puisse imaginer le produit, l’idée.’ C’est particulièrement efficace pour des sujets liés au design, à l’expérience utilisateur ou au branding. Le processus est itératif. L’animateur pose une intention, par exemple : ‘créer le packaging de notre thé aromatisé’. Tout le monde ferme les yeux et visualise. Ensuite, on rouvre les yeux et on partage les visions. Puis on recommence avec un élément plus précis : ‘la pochette dans laquelle le thé va se trouver’, puis ‘la petite étiquette au bout du cordon’. En allant du général au particulier, cette technique permet de construire une vision collective riche et détaillée, en faisant appel à l’intuition et à l’imaginaire de chacun.
De l’idée à l’action : 2 matrices pour trier et choisir les pépites
Félicitations, vous avez un mur couvert de post-it et des pages de notes. C’est fantastique, mais aussi un peu intimidant. La difficulté maintenant est de savoir quoi faire de toutes ces idées. Il est impossible de tout mettre en œuvre. Il faut donc trier, évaluer et choisir. Voici deux outils très concrets pour transformer ce chaos créatif en un plan d’action priorisé.
La matrice How Now Wow : identifier les innovations réalisables
Cette matrice simple et visuelle permet de classer les idées selon deux axes : l’originalité de l’idée et sa facilité de mise en œuvre. Vous dessinez un tableau à trois catégories. Chaque idée est ensuite placée dans l’une d’elles :
- Now (Maintenant) : Ce sont les idées faciles à mettre en place mais peu originales. Elles sont souvent familières. ‘C’est des choses qu’on va pouvoir mettre en place maintenant, c’est relativement facile à faire, on connaît déjà un petit peu.’ Ce sont des améliorations incrémentales, des ‘quick wins’.
- How (Comment) : Ce sont des idées très originales mais difficiles à réaliser dans l’immédiat. ‘On se pose la question ‘how’, comment est-ce que je vais faire pour le faire’. Elles sont visionnaires mais nécessitent plus de R&D, de budget ou de temps. Ce sont des projets pour le futur.
- Wow (Waouh) : C’est le Graal. ‘Les ‘waouh’, c’est les idées véritablement innovantes, originales mais qui en plus semblent être faisables.’ Elles combinent un fort potentiel d’innovation avec une faisabilité raisonnable. Ce sont ces idées qui ont le plus d’impact et que vous devriez chercher à développer en priorité.
Lightning Decision Jam (LDJ) : prioriser par l’impact et l’effort
Cette technique, issue des méthodologies agiles, propose une autre matrice tout aussi efficace. Il s’agit de classer les idées sur un graphique à deux axes : l’effort nécessaire pour la mettre en place (de faible à élevé) et la valeur ajoutée ou l’impact attendu (de faible à élevé). Cela crée quatre quadrants distincts :
- Faible effort, fort impact : Ce sont vos priorités absolues. Les fameuses pépites à mettre en œuvre immédiatement.
- Effort élevé, fort impact : Ce sont les projets stratégiques majeurs. Ils demandent de la planification et des ressources, mais le jeu en vaut la chandelle.
- Faible effort, faible impact : Ce sont des tâches de fond, à faire quand on a du temps, mais qui ne changeront pas la donne.
- Effort élevé, faible impact : Ce sont les ‘gouffres à temps’. Les idées à éviter ou à abandonner, car elles consomment beaucoup de ressources pour peu de résultats.
‘Ça va nous permettre en tout cas, et bien de choisir, de définir les idées qui sont à creuser en priorité.’ Cet outil rend la prise de décision beaucoup plus objective et alignée avec les objectifs de l’entreprise.
Conclusion : La créativité est un muscle, entraînez-le !
Nous avons parcouru ensemble un véritable arsenal de 12 stratégies pour transformer vos séances de brainstorming. De la folle liberté du ‘Et si’ à la rigueur analytique du SWOT, de la collaboration silencieuse du Brainwriting à la pensée structurée des Six Chapeaux, vous avez maintenant une boîte à outils complète pour ne plus jamais être à court d’idées. Mais au-delà des techniques, le message principal est le suivant : la créativité n’est pas un don mystique, c’est une pratique délibérée. C’est un muscle qui se renforce avec de l’entraînement, de la méthode et, surtout, un environnement bienveillant.
N’ayez plus peur de la page blanche. Lancez-vous, expérimentez. Testez la technique des post-it lors de votre prochaine réunion d’équipe. Essayez le Rolestorming, même si cela vous semble théâtral au début. Combinez les approches. L’important est de se lancer et de créer un rituel. Car c’est dans cette discipline créative, dans ces moments où l’on s’autorise à explorer l’impossible, que naissent les véritables innovations. C’est précisément comme ça ‘qu’on trouve souvent la petite pépite, l’idée qui fait que notre marque, notre produit est différent des autres’. Alors, quelle sera la première technique que vous allez mettre en place ? Le voyage vers votre prochaine grande idée commence maintenant.
Questions fréquentes sur les techniques de brainstorming
Quelle est la meilleure technique de brainstorming pour un solopreneur ?
Pour un solopreneur, les techniques qui ne nécessitent pas d’interaction de groupe sont idéales. La méthode de l’étoile (QQOQCP) est excellente pour approfondir une idée en solo, en se forçant à répondre systématiquement aux questions clés. L’analyse SWOT est aussi très efficace pour évaluer une idée sous tous ses angles. Pour la génération pure, la stratégie du post-it fonctionne très bien seul, en s’imposant une contrainte de temps pour générer un maximum d’idées sans censure. Enfin, la technique ‘Et si’ est un puissant levier pour briser ses propres schémas de pensée et explorer des pistes inattendues sans influence extérieure.
‘Vous ne vous mettez aucune limite et vous écrivez tout ce qui vous passe par la tête quand on vous donne une idée, un point de départ évidemment.’
Comment s’assurer que tout le monde participe lors d’un brainstorming en équipe ?
L’inclusion est la clé. Des techniques comme le Brainwriting sont spécifiquement conçues pour cela, car elles sont silencieuses et obligent chacun à contribuer par écrit avant de passer sa feuille. La stratégie du post-it, pratiquée en silence au début, permet aussi à chacun de générer ses propres idées sans être interrompu ou influencé. L’animateur joue un rôle crucial en instaurant un climat de sécurité psychologique où il n’y a ‘aucun jugement à aucun moment’ et en distribuant la parole de manière équitable lors des phases de discussion. La méthode des Six Chapeaux garantit aussi que chaque type de pensée (optimiste, prudent, créatif…) ait son moment pour s’exprimer.
‘Le Brain writing […] C’est une stratégie qui est très utile notamment quand on a des personnes qui peuvent monopoliser la parole ou des personnes peut-être qui n’osent pas nécessairement donner leurs idées.’
Que faire si aucune bonne idée ne sort d’une séance de brainstorming ?
C’est une crainte fréquente, mais souvent, le problème n’est pas le manque d’idées, mais un cadre mal posé. D’abord, il faut revoir l’objectif : était-il assez clair et précis ? Ensuite, l’environnement : la salle de réunion classique est souvent un tue-l’amour pour la créativité. Essayez un changement de décor. Enfin, il faut se rappeler qu’il n’y a pas de ‘mauvaises idées’ en phase de divergence. Parfois, une idée ‘farfelue’ est le tremplin nécessaire vers une idée géniale. C’est le principe de la ‘purge’ : le cerveau a besoin de sortir des idées folles pour s’autoriser à être créatif. Ne jugez pas la qualité trop tôt.
‘Il n’y a pas de fausses idées, il n’y a pas de mauvaises idées, il n’y a pas d’idées infaisables. On marque tout ce qui nous vient par la tête. C’est ultra simple et c’est ultra puissant.’
Quelle est la différence entre le Rolestorming et la méthode des Six Chapeaux ?
Bien que les deux soient des techniques de changement de perspective, leur approche est différente. La méthode des Six Chapeaux demande à tout le groupe d’adopter le même ‘mode de pensée’ (par exemple, le chapeau noir pour la critique) en même temps. On analyse l’idée à travers six filtres successifs. Le Rolestorming, lui, est un jeu de rôle où chaque participant incarne une ‘personnalité’ différente (un client, un concurrent, un fournisseur). On n’analyse pas l’idée à travers un filtre, mais on réagit et on interagit ‘comme si’ on était cette personne. C’est une approche plus incarnée et théâtrale, centrée sur l’empathie envers des individus spécifiques.
‘Ça ressemble un petit peu à l’idée qu’on avait avec les chapeaux. Ici, chaque personne va prendre une personnalité, mais la personnalité d’un individu.’
Comment classer efficacement les idées après une session de brainstorming ?
La phase de classement est cruciale pour passer à l’action. Il faut abandonner la subjectivité et utiliser des matrices objectives. La matrice ‘How Now Wow’ est parfaite pour un premier tri rapide en évaluant l’originalité par rapport à la faisabilité. Pour une analyse plus orientée business, la matrice ‘Impact/Effort’ (issue du Lightning Decision Jam) est idéale. Elle permet de visualiser rapidement les idées qui apporteront le plus de valeur ajoutée pour le moins d’effort possible. L’objectif est de rendre la prise de décision transparente et collective, en se basant sur des critères partagés par toute l’équipe.
‘Évidemment les waouh, c’est celles qu’on recherche parce que c’est celles qui auront le plus d’impact tout en étant facilement réalisable.’
Peut-on combiner plusieurs techniques de brainstorming dans une seule session ?
Absolument, c’est même fortement recommandé ! Une session de brainstorming complète et efficace est souvent une séquence de plusieurs techniques. On peut commencer par une phase de divergence massive avec la technique du post-it, puis regrouper les idées par thèmes. Ensuite, on peut choisir un thème ou une idée prometteuse et l’approfondir avec la technique de l’étoile. Finalement, on peut utiliser la matrice Impact/Effort pour décider par quelle idée commencer. La combinaison des techniques permet de structurer le processus créatif, en passant logiquement de la génération à l’analyse, puis à la priorisation.
‘Associer et de combiner les techniques de brainstorming. On n’est pas obligé de ne choisir qu’une seule technique et d’y aller au contraire, plus on va utiliser de techniques différentes, plus ça va nous permettre et bien de trouver de nouvelles idées.’
Quelles sont les règles d’or à respecter pour un brainstorming réussi ?
Il y a quelques règles incontournables. Premièrement, une bonne préparation avec un objectif clair et le matériel adéquat. Deuxièmement, créer un espace sûr où tout le monde se sent à l’aise de partager, sans aucun jugement. Troisièmement, accueillir absolument toutes les idées durant la phase de génération, même les plus folles. Quatrièmement, encourager à sortir des sentiers battus et à penser différemment. Enfin, s’assurer que l’animateur guide le processus, gère le temps et garantit l’inclusion de tous les participants. Le respect de ces règles transforme une simple réunion en un véritable moteur d’innovation.
‘Évidemment, l’espace du brainstorming doit impérativement être un espace sûr. Tout le monde doit se sentir absolument à l’aise pour partager, il ne doit y avoir aucun jugement à aucun moment.’
En quoi la technique du ‘Et si’ est-elle si puissante pour l’innovation ?
La technique du ‘Et si’ est puissante car elle court-circuite nos modes de pensée logiques et habituels. En posant des questions qui brisent les contraintes de la réalité (‘Et si nous n’avions aucune contrainte de budget ?’, ‘Et si notre produit était utilisé par des animaux ?’), on oblige notre cerveau à créer de nouvelles connexions neuronales. Cela nous force à questionner les hypothèses fondamentales que nous tenons pour acquises et à explorer des territoires créatifs totalement vierges. C’est une méthode parfaite pour générer des innovations de rupture plutôt que de simples améliorations incrémentales.
‘J’aime beaucoup cette stratégie parce qu’elle permet toutes les fantaisies. […] ça permet d’ouvrir notre créativité et de faire jaillir des idées auxquelles nous n’aurions pas pensé.’


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