Logo de l'épisode La méthode de création de posts de Thomas Burbidge - Episode 218 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

La méthode de création de posts de Thomas Burbidge – Episode 218

Épisode diffusé le 15 février 2024 par Estelle Ballot

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Les réseaux sociaux vous épuisent ? Et si vous preniez le problème à l’envers

Le constat est quasi unanime. Pour tout entrepreneur, créateur ou indépendant, les réseaux sociaux sont devenus une sorte de monstre insatiable. Les algorithmes, particulièrement sur Instagram ou TikTok, nous réclament toujours plus de contenu, plus de formats, plus de fréquence. On se retrouve vite pris dans un engrenage où l’on passe plus de temps à nourrir la bête qu’à développer notre véritable expertise ou à servir nos clients. J’ai moi-même connu cette frustration. J’ai passé des années sur LinkedIn à suivre les ‘bonnes pratiques’, à poster, à commenter, à courir après les vues et les likes. J’avais le sentiment de cocher toutes les cases, mais le résultat était décevant : cette agitation ne se traduisait par aucun client. C’était un gouffre à temps et à énergie, une course sans fin qui me laissait un sentiment de vide et d’inefficacité.

Cette pression constante à produire pour ‘exister’ nous pousse à nous demander : ‘Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter aujourd’hui ?’. C’est le syndrome de la page blanche, l’angoisse de devoir trouver une nouvelle idée brillante chaque matin. On finit par créer du contenu pour créer du contenu, en perdant de vue l’essentiel : la valeur que l’on apporte. C’est un chemin direct vers le burnout du créateur, un état où la contrainte a totalement écrasé le plaisir. Alors, comment sortir de ce cercle vicieux ? Comment faire des réseaux sociaux un véritable levier de croissance sans y sacrifier notre santé mentale et notre temps précieux ? La solution, pour moi, a été de renverser complètement la perspective. J’ai compris que pour émerger durablement sur les réseaux sociaux, il ne faut surtout pas commencer par les réseaux sociaux. Cela peut sembler paradoxal, mais c’est le fondement d’une approche plus sereine, plus profonde et, au final, bien plus efficace. Dans cet article, je vais vous partager la méthode que j’ai développée, une stratégie qui place la crédibilité avant la visibilité et qui transforme la création de contenu d’une corvée en un puissant moteur d’apprentissage et de développement pour votre activité.

La fondation oubliée : bâtir sa crédibilité avant de courir après la visibilité

L’une des plus grandes erreurs que je vois chez les entrepreneurs qui se lancent est de se jeter corps et âme sur les réseaux sociaux en pensant que c’est la première étape indispensable. Ils sont obsédés par la question de l’audience, de la visibilité, de la viralité. C’est ce que j’appelle le grand débat de ‘la poule ou l’œuf’ : faut-il d’abord avoir une audience pour prouver son expertise, ou d’abord prouver son expertise pour construire une audience ? Ma conviction, forgée par l’expérience, est sans appel. Il est infiniment plus pertinent de commencer par des contenus qui valorisent votre crédibilité et votre expertise. Pensez-y une seconde : imaginez que vous réussissiez le coup parfait. Vous publiez un Reel ou un post sur LinkedIn qui devient viral du jour au lendemain, vous apportant des millions de vues. C’est le rêve de beaucoup, n’est-ce pas ? Pourtant, si derrière ce coup d’éclat, votre profil est vide, si vous n’avez aucun autre endroit où les gens peuvent approfondir, comprendre qui vous êtes et ce que vous faites… que se passe-t-il ? Rien. Vous êtes un feu de paille. Les gens sont venus, ont vu, et sont repartis aussi vite, car il n’y avait rien pour les retenir, rien sur quoi atterrir.

Si c’est creux derrière, ben en fait ça sert à rien. C’est que tu es venu, tu es arrivé, tu as été un feu de paille et tu vas redisparaître parce que il y a rien d’autre sur lequel atterrir derrière.

C’est pourquoi je défends une approche inverse. Avant même de penser à une stratégie de posts quotidiens, concentrez-vous sur la création de ce que j’appelle votre ‘contenu pilier’. Il s’agit de formats longs, fouillés, qui vous permettent de déployer votre pensée et de démontrer concrètement votre savoir-faire. Cela peut être un podcast, des articles de blog détaillés, une chaîne YouTube avec des vidéos de fond, ou même des mini-livres blancs. Ces contenus sont votre socle, votre base de crédibilité. Ils agissent comme une ancre. Quand une personne vous découvre, même via un petit post éphémère, elle a un endroit où aller pour véritablement comprendre la profondeur de votre expertise. C’est ce qui crée la confiance et la réassurance, des éléments indispensables pour transformer un simple ‘viewer’ en un prospect qualifié, puis en un client fidèle. Les réseaux sociaux ne deviennent alors plus le point de départ, mais un puissant accélérateur pour diffuser la valeur que vous avez déjà créée ailleurs.

Le mythe de la viralité : pourquoi une petite audience qualifiée vaut mieux qu’un million de vues

Dans notre microcosme entrepreneurial, il est facile de tomber dans le jeu de la comparaison. On regarde les autres créateurs de notre secteur, on voit leurs nombres de followers, de likes, et on se dit qu’ils ont ‘réussi’. Cette course aux ‘vanity metrics’ est un piège dangereux car ces chiffres ne sont absolument pas corrélés à la santé réelle d’une entreprise. J’en suis une bonne illustration. J’ai commencé à créer du contenu en même temps que beaucoup de mes pairs, des personnes aujourd’hui très visibles avec des audiences trois ou quatre fois supérieures à la mienne. Si l’on s’arrêtait à ce simple constat, on pourrait penser que mon entreprise est moins performante. Pourtant, c’est tout l’inverse sur d’autres indicateurs bien plus cruciaux.

L’un des indicateurs que je suis de très près est la ‘Lifetime Value’ (LTV), c’est-à-dire la valeur totale qu’un client va générer tout au long de sa relation avec mon entreprise. Et sur ce point, ma LTV est souvent trois fois plus élevée que celle de mes confrères plus ‘visibles’. Pourquoi ? Parce que ma stratégie n’a jamais été d’attirer le plus de monde possible, mais d’attirer les bonnes personnes. En me concentrant sur du contenu de fond qui explique ma philosophie, ma méthode, ma vision du monde, j’opère un tri naturel. Les personnes qui accrochent et qui décident de me suivre sont déjà alignées avec ce que je propose. Elles ne viennent pas pour un ‘hack’ rapide ou un conseil superficiel, mais pour une transformation plus profonde. Cela donne lieu à des relations clients plus longues, plus rentables et surtout plus épanouissantes. L’erreur de l’entrepreneure que Estelle a partagée sur son post viral à propos de Rihanna est une parfaite illustration : un pic de visibilité énorme, mais sur un sujet déconnecté de son offre. Résultat : peu d’impact sur son business. Il vaut mieux avoir 1000 personnes qui vous suivent pour les bonnes raisons et qui sont susceptibles de devenir des clients, qu’un million de personnes qui vous ont vu une fois pour un sujet qui n’a rien à voir avec votre expertise.

On peut avoir une petite audience avec peu de gens qui nous suivent et nous connaissent mais qui donnent lieu derrière à une entreprise très rentable parce que c’est les bonnes personnes qui consomment les bons contenus qui sont convaincus de ce que tu proposes.

Cette prise de conscience est libératrice. Elle permet de se détacher de la pression du chiffre et de se reconcentrer sur la qualité et la pertinence. Votre objectif n’est pas de plaire à tout le monde, mais de devenir une évidence pour votre client idéal. Et cela passe par une communication authentique et profonde, que seul le contenu long permet véritablement d’établir.

Après avoir posé ces fondations stratégiques, la question devient alors plus pratique : comment concrètement passer de cette base solide de contenu long à une présence régulière et pertinente sur les réseaux sociaux, sans retomber dans le piège de l’épuisement ? C’est là qu’intervient la systématisation. Il ne s’agit plus de réinventer la roue chaque jour, mais de mettre en place un flux de travail intelligent qui transforme un effort initial en une multitude d’actifs de communication.

Ma méthode pour ne jamais être à court d’idées : le système du contenu pilier

Le plus grand soulagement que l’on peut ressentir en tant que créateur de contenu, c’est de savoir qu’on ne partira plus jamais d’une page blanche. Cette angoisse de ‘quoi dire aujourd’hui’ disparaît complètement lorsqu’on adopte une logique de recyclage intelligent. Le cœur de ma méthode repose sur ce concept simple : je ne crée jamais un contenu ‘from scratch’ pour les réseaux sociaux. Chaque post, chaque Reel, chaque story est une déclinaison, un extrait, une réinterprétation d’un contenu pilier que j’ai déjà produit. Ce contenu pilier, comme nous l’avons vu, est un format long : un épisode de podcast, un article de blog, une conférence. C’est là que je concentre mon principal effort de recherche, de structuration de la pensée et de création de valeur. Une fois ce travail de fond réalisé, tout le reste n’est qu’une affaire de découpage et d’adaptation.

Développer le muscle de la création de contenu long

Avant de pouvoir recycler, il faut bien sûr produire la matière première. La première étape consiste donc à se ‘muscler’ sur la création de contenu long. Je sais que cela peut paraître intimidant au début. Lancer son podcast ou son blog, c’est un projet. Il faut choisir ses outils, apprendre le montage, trouver son rythme… Comme pour toute nouvelle activité physique, les débuts sont chaotiques et demandent de l’énergie. On tâtonne, on fait des erreurs, on passe des heures sur des détails techniques. Mais c’est un investissement absolument fondamental. Avec la pratique, ce qui semblait une montagne devient une routine, puis un plaisir. Le muscle se développe, le processus devient plus fluide et rapide. Surtout, on réalise à quel point cet exercice est bénéfique pour nous-mêmes. C’est une chose que l’on ne dit pas assez : créer du contenu pour les autres est le meilleur moyen d’apprendre pour soi.

Le moment où on apprend le mieux, c’est quand on transmet. Et c’est une des raisons pour lesquelles j’essaie de créer autant de contenu, c’est que je sais que quand j’écris sur des sujets, je me force à les réorganiser dans ma tête.

Même sur des sujets que je pense maîtriser, le fait de devoir les expliquer de manière claire, structurée et actionnable pour quelqu’un d’autre m’oblige à clarifier ma propre pensée, à identifier les angles morts, à synthétiser. Chaque épisode de podcast, chaque article est une occasion d’approfondir mon expertise. Je vous invite à voir la création de contenu non pas comme une tâche marketing, mais comme une pratique de développement personnel et professionnel. Choisissez des sujets qui vous passionnent, qui vous poussent à apprendre (la posture de l’explorateur) ou sur lesquels vous pouvez affirmer votre savoir (la posture de l’expert). C’est cet équilibre entre plaisir, apprentissage et crédibilité qui rend le processus durable et gratifiant.

Du contenu pilier au micro-contenu : un flux de production intégré

Une fois que le muscle de la production longue est en place, la magie peut opérer. Le secret pour ne pas que le recyclage devienne une corvée supplémentaire est de l’intégrer directement dans le processus de création initial. Ne considérez pas la production de votre podcast comme terminée une fois qu’il est enregistré et mis en ligne. Non, la production se termine lorsque vous en avez extrait tous les micro-contenus pertinents pour vos autres canaux de communication. Au début, je faisais l’erreur de revenir sur mes anciens épisodes des semaines plus tard pour essayer d’en tirer des pépites. C’était fastidieux, et comme Estelle, j’avais souvent un ‘blackout’ et j’oubliais les moments les plus intéressants. La solution est de le faire à chaud.

Concrètement, pendant la phase de montage de mon podcast, ou juste après l’enregistrement, j’ai un carnet ou un document ouvert à côté. Dès que je repère une idée forte, une citation percutante, une anecdote illustrative, une étape clé d’un processus, je la note immédiatement. Je me constitue ainsi une liste de ‘pépites’ potentielles. ‘Tiens, cette citation ferait un super post LinkedIn’. ‘Ah, cette explication en 3 points serait parfaite pour un carrousel Instagram’. ‘Ce passage audio de 30 secondes est idéal pour un Reel’. Ce simple réflexe change tout. Vous ne vous demandez plus ‘de quoi vais-je parler ?’, mais plutôt ‘comment vais-je mettre en forme cette idée que j’ai déjà ?’. La charge mentale est considérablement réduite. Vous passez d’un travail de création pure à un travail d’adaptation contextuelle, ce qui est beaucoup plus simple et rapide. Votre contenu pilier devient une véritable mine d’or dans laquelle vous pouvez piocher à l’infini, assurant une cohérence parfaite entre vos contenus longs et vos prises de parole plus courtes sur les réseaux sociaux.

Avoir un système est une chose, mais pour qu’il soit véritablement efficace et pérenne, il a besoin d’être soutenu par une organisation rigoureuse et les bons outils. La technologie, et notamment l’intelligence artificielle, peut devenir un allié précieux pour fluidifier ce processus de transformation du contenu long en une multitude de formats courts, à condition de l’utiliser judicieusement. Voyons comment structurer concrètement cet arsenal.

Organiser et outiller son système de création de contenu

Une fois que l’on a compris la logique du contenu pilier et du recyclage, le défi suivant est de ne pas se noyer sous la masse d’idées et de contenus produits. Sans une organisation claire, on risque de recréer le chaos que l’on cherchait à fuir. La clé est de se construire une ‘seconde cerveau’, une base de données centralisée qui sert de bibliothèque pour toute votre production intellectuelle. Cet outil deviendra l’actif le plus précieux de votre stratégie de contenu, un trésor que vous enrichirez au fil du temps et dans lequel vous pourrez piocher à volonté.

Construire sa base de données de contenu sur Notion

Pour ma part, j’ai choisi Notion pour construire ce système, mais d’autres outils de bases de données peuvent faire l’affaire. L’idée est de créer deux bases de données principales qui sont connectées entre elles. La première est la base des ‘Contenus Piliers’. Chaque entrée correspond à un contenu long : un épisode de podcast, un article de blog, une vidéo YouTube, etc. Pour chaque entrée, j’ajoute des métadonnées essentielles : le titre, la date de publication, le thème principal (via un système de tags), le statut (idée, en production, publié), et bien sûr, un lien vers le contenu final. Surtout, j’y intègre la transcription complète du contenu. C’est absolument crucial car cela rend toute ma bibliothèque de contenu entièrement ‘cherchable’. Si demain je veux parler de prospection, je n’ai qu’à taper le mot-clé ‘prospection’ dans ma base de données, et Notion me sortira tous les épisodes et articles où j’ai abordé ce sujet.

La seconde base de données est celle des ‘Micro-Contenus’. C’est ici que je stocke toutes les pépites que j’ai identifiées lors de la production de mes contenus piliers. Chaque entrée est une idée de post. Grâce à la magie des bases de données relationnelles de Notion, chaque micro-contenu est lié à son contenu pilier d’origine. Je sais donc exactement d’où vient chaque idée. Pour chaque idée de micro-contenu, j’ajoute des informations comme le canal de destination (LinkedIn, Instagram, Newsletter), le format (texte, carrousel, Reel), et l’angle d’attaque. Ce système transforme complètement l’approche. Quand je planifie mon contenu pour la semaine, je ne pars pas de zéro. J’ouvre ma base de données de micro-contenus, je filtre par les thèmes que je veux aborder, et je pioche dans les idées déjà prêtes. C’est un gain de temps et de charge mentale absolument phénoménal.

L’IA comme partenaire créatif, pas comme remplaçant

L’arrivée de l’intelligence artificielle a encore accéléré et simplifié ce processus. Il existe aujourd’hui des outils qui sont de formidables assistants pour le découpage de contenu. Pour mes podcasts, j’en utilise principalement deux. Le premier est Cast Magic. Je lui donne mon fichier audio, et il me fournit non seulement une transcription de qualité, mais il me propose aussi de manière proactive des extraits, des titres, des résumés, des questions-réponses, et même des brouillons de posts pour les réseaux sociaux. Pour la vidéo, j’utilise Opus Clip, qui fait un travail similaire : je lui donne une longue vidéo, et il la découpe automatiquement en plusieurs clips courts et verticaux, en ajoutant des sous-titres et en essayant d’identifier les moments les plus percutants.

Cependant, il est essentiel de comprendre le rôle de ces outils. Il ne faut pas attendre d’eux qu’ils fassent le travail à notre place. Leurs propositions ne sont pas toujours parfaites, loin de là. Parfois, les extraits choisis manquent de contexte ou l’accroche est faible. Je ne les vois pas comme des créateurs de contenu, mais comme des ‘déclencheurs d’idées’. Leur plus grande valeur est de me faire gagner du temps sur la phase de dérushage et de me signaler des passages que j’aurais pu oublier. Ils me présentent une palette de possibilités, et c’est ensuite mon travail, avec ma connaissance de ma cible et de mes objectifs, de sélectionner les meilleures idées, de les affiner, de réécrire l’accroche, de peaufiner le montage. L’IA est un formidable levier, un stagiaire ultra-efficace, mais la direction artistique et la touche finale doivent rester humaines. C’est cet équilibre qui permet de gagner en productivité sans perdre en authenticité et en pertinence.

Mettre en place cette mécanique bien huilée de production et de recyclage est libérateur. Mais les outils et les systèmes ne sont que la partie visible de l’iceberg. Pour que cette approche fonctionne sur le long terme et contribue réellement à notre succès, elle doit être alignée avec une philosophie plus globale de l’entrepreneuriat, une vision qui dépasse la simple quête de croissance.

Au-delà de la technique : la philosophie d’un créateur épanoui

Une stratégie de contenu, aussi brillante soit-elle sur le papier, ne tiendra pas sur la durée si elle n’est pas enracinée dans une vision plus profonde de ce que l’on cherche à accomplir. Pour moi, une entreprise n’est pas juste une machine à faire de l’argent. C’est un véhicule d’épanouissement personnel et un outil pour avoir un impact, même modeste, sur le monde qui nous entoure. Ma démarche entrepreneuriale et donc ma création de contenu reposent sur trois piliers indissociables : le développement du business, l’épanouissement de l’entrepreneur, et la pensée systémique.

Le premier pilier, le business, est une évidence. Nous devons générer des revenus pour vivre de notre activité. La méthode de contenu pilier que je vous ai décrite sert directement cet objectif. En construisant la crédibilité, en attirant des prospects qualifiés et en nourrissant la relation sur le long terme, elle contribue à la santé financière de l’entreprise. Mais ce n’est qu’une partie de l’équation. Le deuxième pilier, l’épanouissement personnel, est tout aussi crucial. J’ai vu trop d’entrepreneurs sacrifier leur bien-être sur l’autel de la croissance. Le burnout entrepreneurial est une réalité tragique. Ma philosophie est que la croissance de l’entreprise ne doit jamais se faire au détriment de la personne qui la dirige. La stratégie de contenu que je prône est conçue pour éviter cela. En systématisant la production, en éliminant l’angoisse de la page blanche et en se concentrant sur des sujets qui nous passionnent, on transforme la création de contenu d’une source de stress en une source de plaisir et d’apprentissage. On n’est plus dans la lutte, mais dans le flow. C’est ce qui permet de tenir sur la durée sans s’épuiser.

Souvent, ce que j’ai vu moi-même dans plein d’accompagnements business, c’est que la croissance de l’entreprise se fait au détriment de l’épanouissement de la personne.

Enfin, le troisième pilier est celui de la pensée systémique. Il s’agit de prendre du recul et de considérer les effets secondaires de notre activité et de notre contenu. Quel message est-ce que je véhicule ? Est-ce que mon contenu crée de la culpabilité, de la comparaison, de la pression chez ceux qui le consomment ? Est-ce que mon modèle d’affaires encourage une surconsommation néfaste ? C’est une démarche de responsabilité. En choisissant de créer du contenu de fond, réfléchi et nuancé, plutôt que de surfer sur des ‘hacks’ simplistes ou des polémiques faciles, on contribue à élever le niveau du débat. On invite notre audience à la réflexion plutôt qu’à la réaction. On construit une entreprise qui n’est pas seulement épanouissante pour nous, mais qui a aussi un impact positif, ou du moins non-destructeur, sur l’écosystème dont nous faisons partie. Ces trois piliers ne sont pas séparés ; ils se nourrissent mutuellement. Un entrepreneur épanoui est plus créatif et plus performant. Une entreprise qui a un impact positif attire des clients et des talents alignés. Et une stratégie de contenu intelligente est le ciment qui lie tout cela ensemble.

Conclusion : reprenez le pouvoir sur votre contenu

Le sentiment d’être débordé par les exigences des réseaux sociaux n’est pas une fatalité. C’est le symptôme d’une approche qui met la charrue avant les bœufs, la visibilité avant la crédibilité, la quantité avant la pertinence. La méthode que je vous ai partagée est plus qu’une simple technique, c’est un changement de paradigme. Il s’agit de reprendre le contrôle, de cesser d’être réactif aux algorithmes pour devenir proactif dans la construction de votre expertise.

Récapitulons les étapes clés de cette approche plus sereine et plus impactante :
1. **Commencez par la fondation :** Avant de vous éparpiller sur les réseaux, concentrez-vous sur la création d’un ou plusieurs contenus piliers (podcast, blog, chaîne YouTube) qui prouvent en profondeur votre savoir-faire.
2. **Pensez en système :** Intégrez le recyclage dès la phase de production. Identifiez les pépites de vos contenus longs à chaud pour alimenter un flux constant de micro-contenus.
3. **Organisez-vous :** Mettez en place une base de données centralisée pour archiver et catégoriser toutes vos idées et vos contenus. C’est votre ‘seconde cerveau’, un actif qui prend de la valeur avec le temps.
4. **Utilisez les outils intelligemment :** Appuyez-vous sur l’IA pour vous assister dans le découpage et la génération d’idées, mais conservez toujours le contrôle éditorial et la touche humaine.
5. **Alignez-vous avec votre pourquoi :** Assurez-vous que votre stratégie de contenu sert non seulement vos objectifs business, mais aussi votre épanouissement personnel et votre vision d’un entrepreneuriat responsable.

En adoptant cette démarche, vous ne verrez plus jamais la création de contenu comme une corvée. Elle deviendra ce qu’elle aurait toujours dû être : une exploration joyeuse de vos sujets de prédilection, un puissant outil d’apprentissage continu, et le moyen le plus authentique de bâtir une relation de confiance avec les personnes que vous souhaitez vraiment aider. Alors, prêt à construire votre cathédrale avant de décorer la façade ?


Questions fréquentes sur la stratégie de contenu

Par où commencer pour créer du contenu : les réseaux sociaux ou un blog/podcast ?

La question est cruciale et ma réponse est contre-intuitive : ne commencez pas par les réseaux sociaux. Priorisez la création d’un contenu de fond, un ‘contenu pilier’ comme un podcast ou un blog. Cet effort initial permet de bâtir votre crédibilité et de prouver votre expertise de manière tangible. Les réseaux sociaux doivent être vus comme un accélérateur, un moyen de diffuser la valeur que vous avez déjà créée. Commencer par les réseaux sans avoir cette base, c’est risquer le ‘syndrome du feu de paille’ : un pic de visibilité éphémère sans rien de solide derrière pour retenir l’attention et convertir l’audience.

Je trouve que c’est toujours plus pertinent de commencer par des contenus qui valorisent notre crédibilité et notre expertise pour ensuite essayer de les accélérer, disons, grâce aux réseaux sociaux.

Comment trouver constamment de nouvelles idées de contenu sans s’épuiser ?

Le secret est de cesser de chercher des idées pour les réseaux sociaux. Concentrez-vous sur la production régulière de votre contenu pilier (par exemple, un épisode de podcast par semaine). C’est cet unique effort de création qui deviendra votre source inépuisable d’idées. Chaque contenu long est une mine d’or de micro-contenus potentiels : citations, anecdotes, listes, extraits… En intégrant l’extraction de ces ‘pépites’ à votre processus de production, vous ne partez plus jamais d’une page blanche. Vous n’avez plus qu’à piocher dans votre stock d’idées déjà existantes et à les adapter au format souhaité.

On a plus besoin de créer de toutes pièces, on peut juste aller piocher dans ce qu’on a fait, prendre des morceaux qui nous paraissent intéressants à diffuser plus loin et les rendre contextuels au réseau qu’on a choisi.

Quelle est la meilleure façon de recycler un contenu long comme un podcast en plusieurs posts ?

La meilleure approche est d’intégrer le recyclage au moment même de la création. Pendant que vous montez votre épisode ou juste après l’enregistrement, notez activement tous les passages qui pourraient faire l’objet d’un post. Une citation forte ? Un concept expliqué en trois étapes ? Une histoire personnelle ? Listez ces moments. Ensuite, adaptez chaque idée au contexte de la plateforme : un texte punchy pour LinkedIn, un carrousel visuel pour Instagram, un court extrait vidéo pour un Reel ou TikTok. L’idée n’est pas de copier-coller, mais de reformuler et de contextualiser chaque pépite pour le format et l’audience cibles.

La production d’un épisode de podcast […] se termine pas après l’enregistrement et la mise en ligne du podcast, mais après le découpage en micro contenu et l’idée c’est que cette phase de production en gros, elle intègre le fait de créer des petites pièces pour les réseaux sociaux.

Comment l’intelligence artificielle peut-elle vraiment aider dans la création de contenu ?

L’IA est un formidable assistant, mais pas un remplaçant. Des outils comme Cast Magic ou Opus Clip peuvent analyser vos contenus longs (audio ou vidéo) et vous proposer automatiquement des transcriptions, des résumés, des titres, et surtout des extraits pertinents pour des formats courts. Leur véritable valeur est d’agir comme des ‘déclencheurs d’idées’ et de vous faire gagner un temps précieux sur le dérushage. Ne prenez pas leurs suggestions pour argent comptant. Utilisez-les comme une base de travail, puis apportez votre expertise humaine pour affiner l’accroche, vérifier la pertinence et ajouter votre touche personnelle.

Pas toujours ultra pertinent, il y a des fois ils sont un peu nuls même mais c’est des déclencheurs pour me dire ‘Ah oui, c’est vrai, ce moment-là il était trop bien’. Donc je peux prendre ça, refaire un petit peu de montage dessus, travailler l’accroche.

Est-il plus important d’avoir beaucoup de vues ou une petite audience engagée ?

Sans hésitation, une petite audience engagée et qualifiée est infiniment plus précieuse pour une entreprise qu’un grand nombre de vues éphémères. Les ‘vanity metrics’ comme les likes ou les followers peuvent flatter l’ego mais ne garantissent pas la rentabilité. Un indicateur bien plus pertinent est la Lifetime Value (LTV) de vos clients. En vous concentrant sur du contenu de fond qui attire les bonnes personnes, vous construisez une communauté qui vous fait confiance et qui est plus susceptible d’acheter vos produits ou services sur le long terme. Une entreprise peut être très saine avec une petite audience si celle-ci est la bonne.

On peut avoir une petite audience avec peu de gens qui nous suivent et nous connaissent mais qui donnent lieu derrière à une entreprise très rentable parce que c’est les bonnes personnes qui consomment les bons contenus.

Comment organiser concrètement sa base de données de contenu ?

Utilisez un outil comme Notion pour créer deux bases de données interconnectées. La première, ‘Contenus Piliers’, archive tous vos formats longs (podcasts, articles) avec leur transcription et des tags thématiques. La seconde, ‘Micro-Contenus’, recense toutes les idées de posts extraites de vos contenus piliers. Chaque idée de post est liée à son contenu d’origine, et vous pouvez y ajouter des informations comme le canal de destination (LinkedIn, Insta), le format et son statut. Ce ‘second cerveau’ devient une bibliothèque consultable qui vous permet de planifier votre contenu facilement sans jamais repartir de zéro.

Dès que je construis un contenu long, il est rangé, transcrit dedans. […] je peux faire une recherche par date, par thème, c’est dans Notion, donc tout est étiqueté et cetera. […] Et effectivement à l’intérieur de ça, il y a des notes de potentiel contenu micro contenu.

En quoi le fait de créer du contenu aide-t-il à développer sa propre expertise ?

Créer du contenu est l’une des formes d’apprentissage les plus efficaces. Le simple fait de devoir expliquer un concept complexe de manière claire et structurée pour une audience vous oblige à organiser votre propre pensée, à identifier vos lacunes et à approfondir votre compréhension. Même sur des sujets que vous pensez maîtriser, la transmission vous force à synthétiser et à mieux intégrer l’information. C’est un cercle vertueux : en enseignant, vous apprenez. Chaque pièce de contenu que vous produisez n’est pas seulement un outil marketing, c’est une étape dans le renforcement de votre propre expertise.

Même des sujets où on pense les bien les maîtriser, quand on est obligé de créer quelque chose qui soit facilement consommable pour quelqu’un d’autre […] ben ça nous force à mieux organiser notre pensée et donc on l’intègre mieux nous aussi.


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