Logo de l'épisode C'est quoi les signaux faibles - Episode 227 - on parle de client idéal, stratégie du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

C’est quoi les signaux faibles – Episode 227 – on parle de client idéal, stratégie

Épisode diffusé le 11 avril 2024 par Estelle Ballot

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Votre cerveau sait déjà ce que sera le marketing de demain. L’écoutez-vous ?

Avez-vous déjà ressenti cette certitude inexplicable ? Cette ‘intuition’ qui vous souffle qu’une idée est la bonne, qu’un marché est sur le point de basculer ou qu’un besoin client est en train d’émerger, bien avant que les chiffres ne le confirment ? Cette sensation n’a rien de magique. C’est votre cerveau qui travaille en coulisses, plus vite que votre pensée consciente. Comme je le dis souvent, ‘Notre cerveau est plus rapide que nous, il découvre, il analyse, il comprend, il adapte, il retient et il fait tout ça sans qu’on ait eu le temps de s’en rendre compte’. Cette connaissance profonde et silencieuse est alimentée par un flux constant d’informations subtiles : les signaux faibles.

Dans un monde où les marchés pivotent à une vitesse vertigineuse, où les comportements des consommateurs se transforment en quelques mois, notre capacité à réagir n’est plus suffisante. Il faut anticiper. Et pour anticiper, il faut apprendre à écouter les murmures avant qu’ils ne deviennent des cris. Les signaux faibles sont ces murmures. Ce sont les prémices d’une nouvelle tendance, l’annonce d’un bouleversement, la graine d’une innovation qui pourrait bien redéfinir votre secteur tout entier. Les ignorer, c’est prendre le risque de devenir le prochain Blockbuster face à un Netflix que personne n’a vu venir. Les maîtriser, c’est s’offrir une longueur d’avance considérable sur tous les autres.

Pourtant, naviguer dans cet univers de l’implicite peut sembler intimidant. Comment distinguer un véritable signal d’un simple bruit de fond ? Comment transformer une intuition floue en une stratégie marketing concrète et actionnable ? Et surtout, comment éviter les pièges de la surinterprétation qui peuvent nous conduire sur de fausses pistes ? Dans cet article, nous allons plonger ensemble dans l’univers fascinant des signaux faibles. Je vous propose de décortiquer ce qu’ils sont réellement, comment les identifier, les utiliser pour affûter votre stratégie et, bien sûr, comment déjouer les écueils. Préparez-vous à déverrouiller une compétence que vous possédez déjà, mais que vous n’exploitez peut-être pas encore à son plein potentiel.

Qu’est-ce qu’un signal faible (et surtout, ce qu’il n’est pas) ?

Avant de pouvoir les chasser, il est essentiel de comprendre la nature de ces fameux signaux faibles. Le terme peut paraître abstrait, mais il recouvre une réalité très concrète. Il ne s’agit pas de prédictions ésotériques, mais d’une lecture fine et profonde de notre environnement. Un signal faible est un fragment d’information, un événement à première vue isolé ou anodin, qui s’avère être le symptôme précoce d’un changement plus important à venir. C’est une information parcellaire, souvent qualitative et difficile à quantifier, qui annonce une discontinuité, une rupture ou une tendance émergente.

Définir l’indéfinissable : au-delà de l’intuition et des non-dits

Pour le dire simplement, les signaux faibles sont ‘des indices, des codes, des petits éléments au sein de notre société, partout autour de nous dans notre environnement que l’on ne voit pas de façon nécessairement consciente’. Ils s’imprègnent dans notre esprit pour nous alerter qu’une dynamique est en train de se modifier. Imaginez-les comme les premières vibrations dans le sol avant un tremblement de terre, ou comme un changement subtil dans le vent qui annonce une tempête. Ce ne sont pas les événements eux-mêmes, mais leurs précurseurs. Ces signaux peuvent prendre des formes très diverses : un nouveau mot qui apparaît dans des conversations de niche, une utilisation détournée d’un produit par une poignée d’utilisateurs, une œuvre d’art qui explore un thème inédit, une nouvelle préoccupation qui émerge dans des forums spécialisés. C’est l’accumulation et la convergence de ces micro-événements qui, une fois connectés, révèlent une tendance de fond.

Leur principale caractéristique est leur nature subconsciente. Notre cerveau les capte et les traite sans que nous en ayons conscience. C’est ce qui explique pourquoi nous avons des ‘intuitions’. En réalité, notre intuition n’est que la partie émergée de l’iceberg. C’est la conclusion que notre cerveau a tirée après avoir analysé des centaines de ces signaux faibles, sans pouvoir verbaliser tout le cheminement. C’est pour cela qu’on dit ‘je le sens’, et non ‘je le sais’, car la justification logique et structurée n’est pas encore accessible à notre pensée consciente.

Signaux faibles vs. Données bruyantes : ne confondez pas la tendance avec le bruit de fond

Il est crucial de faire la distinction entre les signaux faibles et ce que j’appelle les ‘signaux bruyants’. Ces derniers sont partout et captent toute notre attention. ‘Les données bruyantes, qu’est-ce que c’est ? C’est les tendances actuelles, c’est la mode, c’est ce qui se passe actuellement, c’est l’actualité’. Un signal bruyant, c’est le dernier buzz sur les réseaux sociaux, le rapport marketing que tout le monde partage, la technologie dont tous les médias parlent. C’est une information déjà établie, confirmée et largement diffusée. Lorsque vous percevez un signal bruyant, la tendance est déjà installée, le marché est déjà en train de réagir. C’est important de les connaître, mais ils ne vous donneront jamais d’avance.

Le signal faible, lui, est discret. Il se cache ‘sous le tapis’. Par exemple, alors que le signal bruyant est ‘l’intelligence artificielle générative explose’ (ChatGPT, Midjourney), un signal faible pourrait être l’émergence, il y a quelques années, de petites communautés d’artistes sur Discord partageant des techniques pour créer de l’art avec des algorithmes complexes. Le signal bruyant est la popularité du télétravail post-pandémie. Le signal faible aurait pu être, bien avant, la hausse des recherches pour des outils de collaboration à distance et l’augmentation des offres d’emploi ‘remote’ dans des secteurs de niche. Travailler sur les signaux bruyants, c’est courir avec le peloton. Travailler sur les signaux faibles, c’est choisir le chemin que le peloton empruntera demain.

Comment devenir un détective des tendances : votre boîte à outils

Identifier ces signaux subtils n’est pas un don inné, mais une compétence qui se cultive. Elle repose sur une approche hybride, une alliance entre l’humain et la technologie. Pour y parvenir, je pense qu’il faut idéalement une ‘combinaison de trois facteurs’. Chacun de ces piliers joue un rôle complémentaire pour transformer les murmures du marché en une symphonie stratégique cohérente. Oubliez l’idée d’une méthode miracle ; il s’agit plutôt de développer une nouvelle posture, une nouvelle façon d’observer le monde.

L’expertise humaine : écoutez cette petite voix dans votre tête

Le premier outil, et le plus puissant, c’est vous. Votre cerveau est la machine la plus sophistiquée pour détecter les signaux faibles. La clé est d’apprendre à l’écouter. Il s’agit de développer ‘votre capacité à prendre conscience de votre inconscient’. Concrètement, comment faire ? D’abord, en acceptant que votre intuition a une valeur. Lorsque vous avez un pressentiment sur un client, un produit ou une évolution de marché, ne le balayez pas d’un revers de la main. Notez-le. Interrogez-le. Qu’est-ce qui a pu déclencher cette sensation ? Ensuite, cultivez votre curiosité de manière radicale. Sortez de votre bulle. Lisez des magazines qui ne sont pas de votre secteur, discutez avec des gens qui ont des métiers et des opinions radicalement différents des vôtres, visitez des expositions, voyagez. Plus vous diversifierez les informations que vous donnez à votre cerveau, plus il aura de ‘points’ à connecter pour identifier des schémas émergents.

L’analyse de données : le carburant factuel de votre intuition

L’intuition seule peut être trompeuse. Elle doit être nourrie et validée par une démarche consciente de collecte d’informations. C’est le deuxième pilier : l’analyse de données. Mais attention, pas n’importe quelles données. Il ne s’agit pas de regarder les mêmes rapports que vos concurrents. Il faut ‘aller chercher surtout des sources très différenciées’. Plongez dans les forums de discussion comme Reddit ou Quora pour voir les vraies questions que se posent les gens. Analysez les commentaires sous les vidéos YouTube de votre secteur. Étudiez les rapports de sociologues, de démographes ou d’urbanistes. Observez les signaux dans les données que vous possédez déjà : une augmentation anormale des recherches pour un mot-clé sur votre site, une question récurrente qui apparaît au service client, une fonctionnalité peu utilisée qui est soudainement plébiscitée par un petit groupe d’utilisateurs. L’objectif n’est pas de trouver une réponse définitive, mais de collecter des indices qui viennent corroborer ou infirmer ce que votre intuition vous souffle.

L’intelligence artificielle : votre super-assistant pour connecter les points

Face à la masse d’informations disponibles, l’expertise humaine et l’analyse manuelle ont leurs limites. C’est là qu’intervient le troisième facteur : l’intelligence artificielle. L’IA est un formidable levier pour ‘nous aider à naviguer au sein de toutes ces informations et identifier quelles sont les informations qui ont une réelle importance’. L’IA peut analyser des milliers de conversations sur les réseaux sociaux, d’articles de blog ou d’avis clients en quelques minutes pour détecter des anomalies, des concepts émergents ou des changements de sentiment. Elle peut ‘voir des concordances entre différents éléments’ que l’esprit humain mettrait des mois à repérer. Par exemple, un outil d’IA pourrait corréler une hausse des discussions sur la solitude dans les grandes villes avec une augmentation des recherches pour des applications de rencontres amicales et l’émergence de concepts de co-living. L’IA ne remplace pas le stratège, mais elle lui fournit une carte du territoire beaucoup plus détaillée, lui permettant de concentrer son intuition et son analyse sur les zones les plus prometteuses.

De la théorie à la pratique : transformer les signaux faibles en or stratégique

Comprendre et collecter les signaux faibles est une première étape cruciale, mais le véritable enjeu est de les traduire en actions concrètes. C’est ici que l’on passe de l’observation à la stratégie. Le but ultime est de ‘transformer ces signaux faibles en insight stratégique’, c’est-à-dire en une compréhension profonde et actionnable qui va éclairer vos décisions marketing et business. Un signal faible bien interprété peut redéfinir votre offre, vous ouvrir un nouveau marché ou même sauver votre entreprise de l’obsolescence.

Le cas Netflix vs. Blockbuster : une leçon d’écoute à plusieurs milliards

L’exemple le plus emblématique est sans doute celui de Netflix et Blockbuster. Il illustre parfaitement la puissance dévastatrice ou créatrice des signaux faibles. Dans les années 90, Blockbuster était le ‘gros mastodonte de la location de DVD’. Son modèle était un signal bruyant : tout le monde allait en boutique le week-end. Pendant ce temps, des signaux faibles émergeaient : la frustration croissante des clients face aux pénalités de retard, l’augmentation lente mais constante du débit internet dans les foyers, et l’apparition de plateformes de partage de fichiers plus ou moins légales qui habituaient les ‘early adopters’ à la consommation dématérialisée. Blockbuster, aveuglé par son succès, a ignoré ces murmures. Netflix, à l’inverse, les a entendus. ‘Netflix a senti l’arrivée d’un changement qui était le streaming […] et a pivoté son entreprise’. En quelques années, Blockbuster a disparu, tandis que Netflix compte aujourd’hui plus de 200 millions d’abonnés. Cette histoire nous enseigne que même le leader d’un marché n’est pas à l’abri s’il cesse d’écouter les signaux précurseurs d’un changement de paradigme.

Au-delà des géants : comment appliquer cela à votre échelle ?

Vous vous dites peut-être : ‘ça, c’est pour les grosses entreprises’. Détrompez-vous. La vitesse du digital rend cette compétence encore plus vitale pour les solopreneurs et les PME. Votre agilité est votre plus grande force. Un signal faible peut vous permettre de pivoter bien avant les grands groupes. Par exemple, si vous êtes un consultant en marketing, écouter votre intuition lors de vos premiers appels avec des prospects est fondamental. Souvent, ‘on le sait, on en a une petite idée’ de qui est notre client idéal et de sa vraie douleur, bien avant d’avoir des données. Cette intuition est le fruit des signaux faibles que votre cerveau a déjà décodés sur votre marché. Fiez-vous-y pour construire votre première offre et votre message. De même, un e-commerçant qui remarque une hausse des questions sur l’origine éthique de ses produits capte un signal faible. Il peut y répondre en créant une nouvelle gamme ou en adaptant sa communication, prenant ainsi une longueur d’avance sur la tendance de la consommation responsable. Les signaux faibles sont partout, il suffit d’ouvrir les yeux et les oreilles.

La face cachée des signaux faibles : les 3 pièges à éviter absolument

S’aventurer sur le terrain des signaux faibles est exaltant, mais le chemin est semé d’embûches. Se croire devenu un oracle du futur est la meilleure façon de prendre des décisions catastrophiques. Comme je le disais, ce serait trop simple sinon, il y a des pièges. Pour moi, il y en a trois principaux qui peuvent transformer un avantage potentiel en un risque majeur pour votre activité. Les connaître, c’est déjà commencer à s’en prémunir et à aborder cette pratique avec la rigueur et la prudence nécessaires.

Le piège de l’infobésité : filtrer ou périr

Le premier écueil est de se noyer sous l’information. Une fois que vous commencez à chercher activement les signaux faibles, vous allez en voir partout. Le risque est de ‘crouler sous la masse de data’ et de tomber dans une paralysie de l’analyse, où chaque information semble importante et contradictoire. Pour éviter cela, il est impératif de ‘filtrer correctement les informations’. Comment ? En vous rattachant toujours à votre vision et à votre mission d’entreprise. Ne suivez pas tous les signaux, mais concentrez-vous sur ceux qui sont pertinents pour votre marché, vos clients et vos valeurs. Mettez en place des systèmes de veille ciblés plutôt que de vouloir tout lire. L’objectif n’est pas de tout savoir, mais de savoir ce qui compte pour vous. La qualité de votre filtre est plus importante que la quantité de données que vous collectez.

Le piège de l’interprétation : la boule de cristal est souvent brumeuse

Le deuxième piège, et sans doute le plus complexe, est celui de l’interprétation. Un signal faible n’est pas une feuille de route. C’est un indice. ‘C’est votre capacité à vous projeter sur les implications futures et ça, c’est pas scientifique’. Vous pouvez très bien identifier un signal pertinent, mais en tirer des conclusions erronées. L’erreur serait de tout miser sur une seule interprétation. La bonne approche est de considérer vos interprétations comme des hypothèses à tester, pas comme des certitudes. Préparez plusieurs scénarios : que se passe-t-il si ce signal annonce une tendance de fond ? Et s’il ne s’agit que d’un feu de paille ? ‘Il faut avoir un plan A, un plan B, un plan C’. Ne mettez jamais tout votre budget ou toute votre stratégie sur une intuition, aussi forte soit-elle. Allouez une petite partie de vos ressources pour explorer cette piste, pour la tester à petite échelle, avant de vous engager pleinement.

Le piège de la surinterprétation : voir des signes partout

Le troisième écueil est une dérive du premier : la surinterprétation. C’est ‘le fait d’un coup de voir des signaux faibles partout’. Un client change la couleur de son logo ? Signal faible ! Un concurrent publie un article sur un nouveau sujet ? Signal faible ! Cette paranoïa de la tendance vous fera perdre de vue l’essentiel. Pour qu’un signal soit considéré comme potentiellement significatif, il doit y avoir des ‘concordances’. Un seul point ne fait pas une ligne. Vous devez rechercher des échos, des répétitions du même signal ou de signaux similaires dans des contextes différents. Est-ce que cette idée que vous avez repérée sur un forum se retrouve aussi dans une étude sociologique, ou dans les paroles d’une chanson populaire, ou dans le brief d’un de vos clients ? C’est cette triangulation des sources qui donne du poids à un signal et le distingue d’une simple anecdote.

Adopter une posture d’humilité stratégique pour naviguer dans l’incertain

Pour déjouer ces pièges, il ne suffit pas d’appliquer des techniques ; il faut adopter une nouvelle mentalité. Une posture d’humilité stratégique, de questionnement permanent et de conscience de ses propres biais. C’est cette attitude qui fera la différence entre celui qui surfe sur la vague du changement et celui qui se fait emporter par elle. C’est un équilibre subtil entre la confiance en son intuition et la reconnaissance de ses limites.

La théorie du Cygne Noir : ce que vous ne savez pas est plus important que ce que vous savez

L’un des plus grands dangers est le ‘biais d’expérience’. C’est ce que j’appelle le problème du gourou : ‘non mais moi j’ai 20 ans de marketing derrière moi, je sais bien comment ça se passe, ça s’est toujours passé comme ça’. Cette certitude est un poison. Elle nous rend aveugles à la possibilité d’une rupture, d’un événement totalement imprévu qui rend toute notre expérience passée caduque. C’est la fameuse ‘théorie du Black Swan’. Les Européens ont cru pendant des siècles que tous les cygnes étaient blancs, car ils n’avaient jamais vu autre chose. Leur certitude s’est effondrée le jour où ils ont découvert un cygne noir en Australie. Cette théorie nous rappelle qu’il ‘suffit qu’une fois ça ne se passe pas comme ça pour faire écrouler toutes vos croyances’. Garder cette idée en tête nous force à rester ouverts, à ne jamais considérer nos acquis comme immuables et à toujours chercher les signaux faibles qui pourraient annoncer l’arrivée de notre propre ‘cygne noir’.

Agir avec prudence : tester, apprendre, itérer

Face à l’incertitude, la meilleure stratégie est de ne pas aller trop vite. ‘Ça n’est pas parce que vous sentez quelque chose qu’il faut tout de suite pivoter’. La détection d’un signal faible ne doit pas déclencher une révolution immédiate, mais plutôt une phase d’expérimentation. ‘Mettre une part de vos ressources, de votre budget […] mais ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier’. Appliquez les principes du Lean Startup : à partir d’une hypothèse née d’un signal faible, construisez un produit minimum viable (MVP), un petit test, une nouvelle campagne publicitaire ciblée. Mesurez les résultats. Apprenez. Et décidez ensuite si vous devez persévérer, ajuster ou abandonner. Cette approche itérative vous permet d’explorer le futur sans parier toute votre entreprise sur une seule vision. C’est une danse avec l’incertitude, pas un combat frontal.

Conclusion : Devenez l’architecte de votre futur

Nous arrivons au terme de cette exploration. J’espère avoir aiguisé votre curiosité et, surtout, vous avoir fait prendre conscience d’un super-pouvoir que vous possédez déjà. Les signaux faibles ne sont pas une discipline obscure réservée à quelques analystes de tendance. C’est une compétence accessible à tous, une sensibilité à cultiver au quotidien. C’est prendre conscience que ‘votre intuition, elle ne sort pas de nulle part et qu’elle a une véritable valeur’. C’est comprendre que chaque interaction, chaque lecture, chaque conversation est une opportunité d’alimenter votre compréhension profonde du monde et de ses évolutions.

En résumé, retenez que les signaux faibles sont les murmures de l’avenir. Ils vous permettent d’être en avance de phase, de pivoter avant les autres et d’innover de manière pertinente. Pour les capter, combinez l’écoute de votre intuition, une analyse de données diversifiée et l’aide de l’IA. Inspirez-vous de l’audace de Netflix, mais agissez avec la prudence d’un explorateur. Testez, apprenez, et ne vous laissez jamais aveugler par vos certitudes passées. Le biais d’expérience est le plus grand ennemi de l’anticipation.

Alors, dès aujourd’hui, je vous invite à changer votre regard. Soyez plus attentif, plus curieux. Documentez-vous au-delà de votre zone de confort. Écoutez ce que vos clients ne disent pas. Notez ces idées fugaces qui vous traversent l’esprit. Car en entraînant votre cerveau à capter ces signaux, vous ne ferez pas que réagir au marché : vous commencerez à le façonner. Vous prendrez une sacrée avance sur vos concurrents, non pas parce que vous aurez une boule de cristal, mais parce que vous aurez appris à écouter l’avenir qui chuchote déjà tout autour de vous.


Questions fréquentes sur les signaux faibles

1. Quelle est la différence concrète entre un signal faible et une tendance ?

La différence fondamentale réside dans leur maturité et leur visibilité. Un signal faible est un précurseur, une information fragmentaire et souvent qualitative qui annonce un changement potentiel. Il est discret et perçu par une minorité. Une tendance, en revanche, est un changement déjà en cours, confirmé, quantifié et visible par une majorité. C’est un signal faible qui a pris de l’ampleur et est devenu un ‘signal bruyant’. En somme, le signal faible est la graine, la tendance est l’arbre qui a déjà commencé à pousser.

‘En fait, c’est l’annonce d’une nouvelle tendance sociétale. Ce sont des éléments de fond, ce sont des codes que l’on décode justement inconsciemment mais qui s’inscrivent dans notre esprit.’

2. Comment puis-je entraîner mon intuition à mieux détecter les signaux faibles ?

Entraîner son intuition revient à nourrir et à écouter plus attentivement son inconscient. La clé est la curiosité et la diversification de vos sources d’information. Sortez de votre secteur d’activité : lisez de la sociologie, de la philosophie, visitez des expositions d’art, écoutez des musiques différentes. Ensuite, pratiquez l’écoute active et l’observation sans jugement. Enfin, tenez un ‘journal d’intuitions’ : notez chaque pressentiment, même absurde, et analysez-le plus tard pour voir s’il était fondé. C’est en faisant ce travail de connexion entre votre conscient et votre inconscient que vous affûterez votre ‘muscle’ intuitif.

‘C’est votre capacité à prendre conscience de votre inconscient. […] Si vous en avez conscience, si vous avez conscience que votre cerveau va plus vite que vous […] vous allez plus facilement l’écouter.’

3. L’exemple de Netflix et Blockbuster s’applique-t-il vraiment à ma petite entreprise ?

Absolument. L’échelle est différente, mais le principe reste le même. Avec le digital, les marchés de niche peuvent être bouleversés aussi rapidement que les grands marchés. Pour une petite entreprise, capter un signal faible peut signifier découvrir une nouvelle douleur chez ses clients, identifier un nouveau canal d’acquisition avant les autres, ou créer un produit qui répond à un besoin que personne n’a encore formulé. Votre agilité vous permet de pivoter beaucoup plus vite qu’un géant comme Blockbuster. C’est donc un avantage encore plus stratégique à votre échelle.

‘Bah si, ça nous concerne quelle que soit la taille de notre marché, la taille de notre activité […] parce que avec le digital […] les choses vont de plus en plus vite. […] Si vous décodez les signaux faibles, vous le saurez en amont, vous pourrez réagir.’

4. Comment éviter de tout miser sur une mauvaise interprétation d’un signal faible ?

La prudence est essentielle. La règle d’or est de ne jamais considérer une interprétation comme une certitude, mais comme une hypothèse. Ne pivotez pas toute votre entreprise sur une intuition. Allouez plutôt une petite partie de vos ressources (temps, budget) pour tester cette hypothèse à petite échelle. Lancez une enquête, créez une landing page pour un produit test, ou menez quelques entretiens clients. Mesurez les résultats de cette expérimentation. Cela vous permettra de valider ou d’invalider votre interprétation avec des données concrètes, sans mettre en péril votre activité principale.

‘Ne mettez pas tout votre budget sur ce que vous pensez d’un signal faible qui est passé par là parce que peut-être que ça marchera et vous allez devenir le futur Netflix mais peut-être que ça arrivera pas du tout.’

5. Qu’est-ce que le ‘biais d’expérience’ et pourquoi est-il dangereux ?

Le biais d’expérience est la tendance à croire que, parce que les choses se sont toujours passées d’une certaine manière dans le passé, elles continueront de se passer ainsi dans le futur. C’est dangereux car cela nous rend aveugle aux ruptures et aux innovations de fond. Un entrepreneur expérimenté pourrait ignorer un signal faible simplement parce qu’il ne correspond à aucun schéma qu’il a connu. C’est ce qui est arrivé à Blockbuster. C’est la fameuse théorie du Cygne Noir : il suffit d’un seul événement imprévu pour que toute votre expérience passée devienne obsolète.

‘C’est peut-être vous qui vous dites ‘non mais moi j’ai 20 ans de marketing derrière moi, je sais bien comment ça se passe’. Oui, mais ça, c’est la théorie du Black Swan. C’est pas parce que quelque chose s’est toujours passé comme ça qu’il va continuer à se passer comme ça.’

6. Mon client idéal (persona) peut-il être défini uniquement grâce aux signaux faibles ?

Au tout début d’une activité, lorsque vous n’avez pas encore de clients, les signaux faibles et votre intuition sont vos meilleurs outils. Vous ne partez pas de zéro. Votre cerveau a déjà accumulé des informations sur les besoins et les frustrations de votre marché. Écouter cette ‘connaissance inconsciente’ est un excellent point de départ pour esquisser un premier portrait de votre client idéal. Cependant, dès que possible, cette intuition doit être confrontée à la réalité : parlez à des prospects, testez votre message et affinez votre persona avec des données réelles au fur et à mesure.

‘Comment savoir quelle est la problématique de mes clients […] si j’ai pas encore […] de clients. Et ben comment est-ce qu’on va faire ça ? On va écouter notre intuition parce que elle […] a déjà décodé ces fameux signaux faibles et qui sait déjà à quoi va ressembler notre client.’

7. L’IA va-t-elle remplacer l’analyse humaine pour détecter les tendances ?

Non, l’IA ne remplacera pas l’analyse humaine, mais elle va la décupler. L’intelligence artificielle est extrêmement puissante pour traiter d’immenses volumes de données et y déceler des schémas, des corrélations et des anomalies invisibles pour un humain. Elle peut faire le tri et mettre en lumière des signaux faibles potentiels. Cependant, l’interprétation finale, la contextualisation, la compréhension des nuances culturelles et la projection stratégique (le ‘et alors ?’) restent du domaine de l’expertise humaine et de l’intuition. Le futur appartient à la collaboration entre l’humain et la machine.

‘L’IA va pouvoir vous aider à collecter ces données et surtout à trier ces données, à définir quels sont les éléments qui vont être importants, à voir des concordances entre différents éléments.’


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