Logo de l'épisode [Best Episode] L'importance du passage à l'action avec Roger Ormières - Episode 146 du podcast Le Podcast du Marketing - stratégie digitale, persona, emailing, inbound marketing, webinaire, lead magnet, branding, landing page, copy

[Best Episode] L’importance du passage à l’action avec Roger Ormières – Episode 146

Épisode diffusé le 4 juin 2024 par Estelle Ballot

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Ce sentiment de blocage qui nous paralyse tous : et si la solution était simplement d’agir ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous sentir complètement bloqué ? D’avoir cette sensation frustrante que, malgré les idées qui fusent, rien n’avance ? Cette petite voix insidieuse qui murmure : ‘Non, attends, ce n’est pas encore parfait, il faut d’abord peaufiner ce projet avant de te lancer’. Ou peut-être cette habitude tenace de toujours repousser au lendemain, transformant vos ambitions en une liste de ‘choses à faire’ qui ne diminue jamais. Si vous avez hoché la tête, sachez que vous n’êtes pas seul. C’est une expérience universelle, particulièrement vive dans le monde de l’entrepreneuriat où l’initiative est reine. Je suis Estelle Ballaud, et mon propre péché mignon, c’est ce perfectionnisme qui se déguise en prudence mais qui, en réalité, est un véritable frein.

Cette petite voix, aussi bien intentionnée qu’elle puisse paraître, est profondément néfaste. Elle nous ralentit, certes, mais pire encore, elle nous prive d’expériences, d’apprentissages et d’opportunités. Car je suis intimement persuadée que c’est dans l’action, et non dans la réflexion infinie, que l’on trouve les véritables solutions. Se confronter à la réalité du terrain, même de manière imparfaite, vaut mille fois plus que de rester bloqué sur une théorie parfaite qui ne verra jamais le jour. C’est cette conviction qui m’a menée à Roger Ormières, un coach professionnel pour entrepreneurs qui ne mâche pas ses mots et dont le credo est simple mais puissant : seule l’action fait progresser. Il accompagne dans l’ombre des CEO et des entrepreneurs à forte visibilité, en se concentrant sur l’élément le plus crucial de leur succès : leur mindset.

Dans cet article, nous allons plonger au cœur de ce mécanisme de blocage. Pourquoi nous retrouvons-nous si souvent paralysés, incapables de faire le premier pas ? Quel est le coût réel de l’inaction ? Et surtout, comment pouvons-nous enfin sauter le pas ? En nous appuyant sur l’expertise de Roger, nous allons décortiquer les racines de nos peurs, comprendre le rôle de notre cerveau dans cette résistance au changement, et découvrir des stratégies concrètes et puissantes pour transformer l’hésitation en mouvement. Préparez-vous à déconstruire vos croyances limitantes et à faire du passage à l’action votre nouvelle philosophie.

Le coût caché de l’inaction : pourquoi rester immobile, c’est reculer

On pourrait se poser la question de manière très simple : est-ce vraiment si grave de ne pas passer à l’action ? Après tout, la prudence est une vertu, et prendre le temps de la réflexion peut éviter bien des erreurs. Mais pour véritablement saisir l’enjeu, Roger Ormières nous invite à inverser la question : ‘Est-ce que de ne pas passer à l’action, c’est grave ?’. En formulant les choses ainsi, on réalise immédiatement l’ampleur du problème. L’inaction n’est pas un état neutre. C’est une décision active de ne pas évoluer.

L’analogie des lacets : une petite action pour un monde de possibilités

Pour illustrer ce concept, Roger utilise une analogie aussi simple que parlante : celle d’un enfant qui apprend à faire ses lacets. Il a le choix : rester avec la facilité des chaussures à scratch ou s’engager dans l’apprentissage, parfois fastidieux, de faire une boucle. ‘Ne pas passer à l’action veut dire que peut-être possiblement de toute sa vie il ne saura jamais faire ses lacets’, explique Roger. Est-ce un drame ? En soi, non. Mais en se privant de cette compétence, l’enfant se ferme involontairement les portes d’un univers de possibilités. Savoir faire un nœud, c’est la base pour attacher un collier, construire une cabane avec des cordes, qui sait, peut-être développer une passion pour l’architecture. Comme le dit Roger : ‘Le fait de passer à l’action et d’y arriver nous donne l’opportunité de faire plus de choses’. C’est l’effet papillon : une petite action, une nouvelle compétence acquise, qui en entraîne une autre, puis une autre, créant une trajectoire de croissance exponentielle que l’on ne pouvait même pas imaginer au départ.

Le monde avance, et vous ?

Transposons cela au monde de l’entrepreneuriat. Ne pas lancer ce nouveau produit, ne pas contacter ce prospect, ne pas publier ce contenu, c’est choisir de rester avec ses ‘chaussures à scratch’. On reste dans le confort de ce que l’on connaît, mais on se prive de toutes les opportunités qui découleraient de cette simple action. Pire encore, le monde, lui, ne nous attend pas. Roger le souligne avec une citation de Tony Robbins : ‘Il n’y a qu’un truc qui ne change pas, c’est le changement’. Pendant que nous hésitons, le marché évolue, les concurrents avancent, les technologies se transforment. Notre inaction n’est donc pas un simple surplace, c’est un recul relatif par rapport à un environnement en mouvement constant. Roger l’affirme sans détour : ‘Ne pas passer à l’action, ça voudrait dire décider de ralentir le processus d’évolution d’une personne’. En choisissant de ne pas agir, on choisit sciemment de laisser grandir l’écart entre nos compétences et les exigences du monde. C’est ce qui arrive à nos aînés avec la technologie : le fossé devient si grand qu’il semble insurmontable. Pour un entrepreneur, ce fossé peut être fatal.

Ainsi, le passage à l’action n’est pas seulement un moyen d’atteindre un objectif. C’est le mécanisme même de la découverte et de la croissance. Il nous permet de valider ou d’invalider des hypothèses, de découvrir des passions insoupçonnées, de nous recentrer sur ce qui a du sens, ou simplement de nous prouver de quoi nous sommes capables. Ne pas agir, c’est renoncer à tout cela. C’est accepter de rester une version plus limitée de soi-même, et de son entreprise.

Derrière l’inertie, la peur : décryptage des freins psychologiques qui nous paralysent

Si nous sommes tous intellectuellement d’accord sur les bienfaits de l’action, pourquoi est-il si difficile de s’y mettre ? Pourquoi cette tendance à remettre à plus tard, à chercher la perfection, à attendre le ‘bon moment’ qui n’arrive jamais ? La réponse de Roger Ormières est directe et sans équivoque : ‘En grande majorité, c’est des peurs’. Ces peurs sont multiples, souvent masquées et profondément ancrées. Elles agissent comme un puissant anesthésiant, nous faisant préférer le confort inconfortable de l’inaction à l’incertitude du mouvement.

Le catalogue de nos angoisses entrepreneuriales

Roger énumère une liste non exhaustive de ces fantômes qui hantent nos esprits d’entrepreneurs : ‘la peur de l’imperfection, peur de l’inconnu, peur d’être jugé, peur de commettre des erreurs, peur du succès […] la peur du changement, la peur des responsabilités, la peur d’éprouver des émotions désagréables’. Chacune de ces peurs est un fil qui, tissé avec les autres, forme la corde qui nous retient. Prenons quelques exemples concrets :

  • La peur de l’imperfection : C’est le fameux ‘il faut que je peaufine mon projet’. On polit, on ajuste, on réécrit, dans une quête sans fin d’un idéal inatteignable. En réalité, on a peur que notre travail ne soit pas à la hauteur, qu’il révèle une faille dans notre expertise.
  • La peur d’être jugé : C’est peut-être la plus puissante. Qu’est-ce que les autres vont penser ? Mes concurrents, mes pairs, mes anciens collègues, mes clients ? Cette peur nous pousse à rester dans l’ombre plutôt que de nous exposer à une critique potentielle, même si elle est infondée.
  • La peur de l’inconnu : Lancer une nouvelle offre, c’est s’aventurer en territoire inconnu. Est-ce que ça va marcher ? Comment les clients vont-ils réagir ? L’incertitude est anxiogène, et l’inaction offre une illusion de contrôle et de sécurité.

Tant que nous donnons plus de poids et de place à ces peurs qu’à la potentialité de croissance et de découverte, nous trouverons toujours une excuse valable pour ne pas agir. ‘C’est pas le bon moment’ devient notre mantra, un bouclier confortable contre l’inconfort de l’action.

Le calcul chimique de la procrastination

Notre corps lui-même est complice de cette inertie. Roger explique le mécanisme neurochimique sous-jacent. Se confronter à nos peurs génère du stress, qui libère du cortisol. Or, notre organisme est ‘totalement aversif au cortisol’. Notre cerveau reptilien, programmé pour la survie, fait alors un calcul très simple : ‘Le fait de ne pas le faire provoque plus de plaisir que de le faire’. En ne faisant rien, on évite la montée de stress, on ressent un soulagement immédiat. On se sent mieux en ne le faisant pas qu’en le faisant. C’est un piège redoutable, car ce soulagement est éphémère et nous coûte notre progression à long terme. On choisit une petite dose de bien-être immédiat contre une grande opportunité de croissance future. C’est le même mécanisme que pour les lacets : l’effort d’apprendre est désagréable, alors que garder les scratchs est facile. Mais en choisissant la facilité, on se prive de toutes les possibilités futures. La peur nous bloque et nous fait croire que l’immobilité est plus agréable que le mouvement, ce qui, d’un point de vue physiologique à court terme, est souvent vrai. Le défi est de dépasser cette réaction primaire pour viser un bénéfice plus grand et plus durable.

Votre cerveau vous veut du bien, mais pas forcément votre croissance

Pour comprendre en profondeur pourquoi nous luttons tant contre la procrastination, il faut aller voir directement à la source : notre cerveau. Cet organe extraordinaire, capable de calculs complexes et de créativité sans limite, opère avant tout selon des principes de base extrêmement primitifs. Comme je le dis souvent, son job principal, c’est de nous garder en vie. Et cette mission primordiale peut entrer en conflit direct avec nos ambitions d’entrepreneur.

Les trois piliers de la survie cérébrale

Roger Ormières le résume parfaitement : ‘Il y a trois fonctions au cerveau, c’est la survie, la nourriture, manger et se reproduire’. Tout le reste est secondaire. Notre cerveau est une machine à évaluer l’environnement pour s’y adapter et garantir que ces trois besoins fondamentaux sont satisfaits. Le problème, c’est que cette évaluation se fait à travers des filtres archaïques. Roger souligne un point crucial : ‘Lui le cerveau, il est jamais allé dans le réel, jamais’. Il interprète le monde à travers nos sens et nos représentations, mais il n’a jamais été en contact direct avec la réalité. Il construit donc des modèles basés sur les expériences passées pour prédire l’avenir.

Par conséquent, tout ce qui est connu, balisé et prévisible est perçu comme ‘safe’. C’est le chemin que l’on a déjà emprunté mille fois et sur lequel on sait qu’il n’y a pas de prédateur. Si ce chemin garantit la survie, la nourriture et la reproduction, le cerveau dit ‘job’s done’. Il n’a aucune raison intrinsèque de vouloir en changer. Lancer une nouvelle formation, prospecter un nouveau marché, prendre la parole en public ? Pour notre cerveau, c’est sortir du chemin balisé et s’approcher d’une potentielle falaise. L’inconnu est synonyme de danger.

L’équation mortelle : Incertitude = Danger de Mort

Le cerveau déteste l’incertitude plus que tout. Roger est catégorique : ‘Il déteste l’incertitude quelle qu’elle soit’. Face à une situation nouvelle, il active immédiatement les systèmes d’alerte. ‘Incertitude potentiellement, comme tu l’as très bien dit, égale possiblement, on va mourir à la fin’. C’est une réaction binaire et excessive, mais c’est le même système qui se met en place. Que l’on soit face à un tigre à dents de sabre ou face au bouton ‘publier’ de notre première formation en ligne, la réaction physiologique de peur est enclenchée par le même circuit neuronal. La peur dit ‘hop, on va mourir’.

Bien sûr, rationnellement, nous savons que nous n’allons pas exploser en lançant notre formation. Mais la représentation interne que le cerveau se fait de la situation est celle d’une menace existentielle. ‘Est-ce que la réaction physiologique elle est bonne ? Oui, parce qu’il y a de la peur’, concède Roger. Le système d’alarme fonctionne. Le problème, c’est l’interprétation que nous en faisons. À 99%, la conséquence réelle n’est jamais aussi grave que ce que notre cerveau a imaginé. Nous ne passons pas à l’action parce que nous donnons trop d’importance à cette alarme interne, nous préférons donner raison à notre peur plutôt qu’à la possibilité de croissance. Nous laissons un programme de survie vieux de milliers d’années dicter nos décisions entrepreneuriales du 21e siècle.

La stratégie ultime pour passer à l’action : lister, évaluer et agir

Maintenant que nous avons compris pourquoi nous sommes bloqués, la question à un million d’euros demeure : comment fait-on pour sortir de cette paralysie ? Comment passer de la prise de conscience à l’action concrète ? Roger Ormières propose une approche en deux temps, d’une simplicité désarmante mais d’une efficacité redoutable. C’est une méthode qui ne demande pas de changer qui l’on est, mais de changer la manière dont on regarde le problème.

Étape 1 : Le face-à-face avec vos démons

La première chose à faire est un exercice que, selon Roger, ‘personne ne fait’. Il s’agit de définir précisément ce qui se cache derrière le mot ‘peur’. ‘En fait, j’ai peur de quoi ?’, demande-t-il. Prenez un papier, un document, et posez-vous la question pour le projet qui vous bloque : quelles sont les choses qui peuvent arriver de pire en le faisant ? Et ensuite, ‘tu listes. Juste basiquement’.

Ne vous censurez pas. Écrivez tout ce qui vous vient à l’esprit, même les scénarios les plus catastrophiques et irrationnels. Par exemple, pour le lancement d’une formation :

  • Personne ne l’achète.
  • Les quelques clients qui l’achètent demandent un remboursement.
  • On me laisse des avis négatifs en public.
  • Un concurrent se moque de mon travail.
  • Je réalise que je ne suis pas légitime sur ce sujet.
  • Je perds de l’argent investi dans la publicité.
  • Ma famille me dit ‘je te l’avais bien dit’.

Cet exercice a un premier effet puissant : il extériorise la peur. L’angoisse diffuse et paralysante se transforme en une liste de points concrets et identifiables. Le monstre informe commence à prendre une forme tangible, et donc, plus gérable.

Étape 2 : L’inventaire de votre arsenal

Une fois cette liste établie, vient la deuxième étape, tout aussi cruciale. Pour chaque point de la liste, posez-vous la question suivante : ‘Est-ce que je suis en mesure, même si ça arrive, est-ce que j’ai des ressources supplémentaires pour faire de cette peur une opportunité ou est-ce que j’ai des ressources pour quand même y faire face ?’. C’est le point clé que nous oublions systématiquement. ‘On pense à notre peur, mais on pense pas aux ressources qu’on a à disposition’, insiste Roger.

Reprenons notre liste et faisons l’exercice :

  • Personne ne l’achète : Ressource -> Je peux analyser les données pour comprendre pourquoi, demander du feedback à ma communauté, améliorer ma page de vente, et relancer plus tard. L’échec devient une donnée d’apprentissage.
  • Des avis négatifs : Ressource -> Je peux contacter les clients mécontents pour comprendre leur frustration, améliorer la formation grâce à leurs retours, et proposer un geste commercial. La critique devient un levier d’amélioration.
  • Un concurrent se moque : Ressource -> J’ai la maturité de savoir que je ne peux pas plaire à tout le monde. J’ai aussi un cercle de soutien (amis, autres entrepreneurs) qui me rappellera la valeur de mon travail.

Dans 99% des cas, la réponse est oui, vous avez les ressources pour y faire face. Ce qui est fascinant, c’est qu’en faisant cet exercice, non seulement la peur diminue drastiquement, mais ‘tu trouves des nouvelles idées pour passer à l’action’. On réalise que ce qui nous semblait être une montagne infranchissable n’est en fait qu’une série de problèmes solubles. On se dit souvent : ‘En fait, je pète un câble, c’est n’importe quoi’. On réalise que la peur était démesurée par rapport à la réalité du risque. Et très souvent, comme le souligne Roger, on s’aperçoit que la peur de milliers de personnes se résume en fait à la peur du jugement d’une ou deux personnes spécifiques à qui l’on accorde trop d’importance.

Conclusion : Votre prochain petit pas est votre plus grande victoire

Au terme de cette exploration, une vérité fondamentale émerge : le passage à l’action n’est pas une question de courage surhumain ou d’absence de peur. C’est une compétence, une décision consciente et une pratique qui se cultive. Nous avons vu que l’inertie, loin d’être un état neutre, est un recul actif dans un monde en perpétuel mouvement. C’est un choix qui nous prive d’opportunités, d’apprentissages et, en fin de compte, de notre propre évolution.

La source de cette paralysie est presque toujours la peur, sous ses multiples formes : peur de l’imperfection, du jugement, de l’échec. Cette peur est amplifiée par le fonctionnement même de notre cerveau, une merveilleuse machine à survie qui interprète toute incertitude comme une menace mortelle. Il préférera toujours le confort d’un chemin connu, même s’il est limitant, à la promesse incertaine d’un nouveau territoire. Comprendre ce mécanisme n’est pas une excuse pour rester bloqué, mais la première étape pour le déjouer.

La solution, comme nous l’a brillamment expliqué Roger Ormières, réside dans une stratégie simple mais profonde : confronter la peur, non pas pour la nier, mais pour la rationaliser. En listant nos pires craintes et en les mettant en balance avec l’arsenal de ressources dont nous disposons déjà, nous changeons radicalement de perspective. Le monstre paralysant se transforme en une série de défis gérables. Nous passons d’une vision focalisée sur le risque à une vision centrée sur nos capacités. C’est là que la magie opère. C’est là que l’action redevient possible.

Alors, quel est ce projet qui vous attend ? Cette formation, cet article, cet appel que vous repoussez ? Je vous invite à faire l’exercice dès maintenant. Prenez 15 minutes. Listez vos peurs, puis listez vos ressources. Vous réaliserez peut-être que le seul obstacle réel était la taille que vous aviez donnée à vos craintes dans votre esprit. N’attendez pas le ‘bon moment’. Le bon moment, c’est maintenant. Faites un pas, aussi petit soit-il. Car comme l’apprentissage des lacets, ce premier nœud, si imparfait soit-il, est celui qui vous ouvrira les portes de tout ce qui vient après.

Foire aux questions (FAQ)

1. Pourquoi est-il si important de passer à l’action pour un entrepreneur ?

Le passage à l’action est vital pour un entrepreneur car il constitue le moteur principal de l’évolution et de la croissance. Rester immobile équivaut à régresser, car le marché, les concurrents et la technologie avancent constamment. Chaque action, même imparfaite, est une source d’apprentissage, de feedback et d’opportunités. Elle permet de tester des hypothèses, de se confronter à la réalité et de découvrir de nouvelles possibilités qui resteraient invisibles dans la seule théorie. Ne pas agir, c’est consciemment décider de ralentir son propre développement et de laisser les opportunités passer.

‘Ne pas passer à l’action, ça voudrait dire décider de ralentir le processus d’évolution d’une personne. […] si nous on n’est pas en mouvement, le monde lui il l’est en fait. Donc ça veut dire que […] potentiellement ce qui était accessible tout de suite, le devient de moins en moins.’

2. Quelles sont les peurs les plus courantes qui nous empêchent d’agir ?

Les freins à l’action sont presque toujours des peurs, souvent multiples et interconnectées. Les plus courantes chez les entrepreneurs incluent la peur de l’imperfection, qui pousse à peaufiner sans fin un projet ; la peur de l’inconnu et du changement, qui rend l’inaction plus confortable ; la peur d’être jugé par ses pairs ou ses clients ; la peur de commettre des erreurs et d’échouer ; et paradoxalement, la peur du succès et des responsabilités qui en découlent. Ces peurs créent une résistance mentale qui rend le statu quo plus attrayant que le risque du mouvement.

‘Il y en a plein, on pourrait en citer, j’en ai quelques-unes en tête, il y a la peur de l’imperfection, peur de l’inconnu, peur d’être jugé, peur de commettre des erreurs, peur du succès […] la peur du changement, la peur des responsabilités, la peur d’éprouver des émotions désagréables, il y a plein plein plein plein plein plein de peurs.’

3. Comment le perfectionnisme peut-il devenir un frein au développement de son activité ?

Le perfectionnisme, souvent perçu comme une qualité, devient un frein majeur lorsqu’il paralyse l’action. Il se manifeste par le besoin de tout contrôler et d’attendre que toutes les conditions soient ‘parfaites’ avant de se lancer. Cette quête d’un idéal inatteignable sert en réalité de prétexte pour ne pas se confronter à la réalité, au jugement ou à un échec potentiel. Pendant qu’un entrepreneur perfectionniste peaufine indéfiniment son projet, d’autres, plus pragmatiques, sont déjà sur le terrain, apprennent de leurs erreurs et s’adaptent, prenant ainsi une avance considérable.

‘Mon péché mignon à moi, c’est le perfectionnisme. Je suis plutôt du genre bonne élève, j’ai l’impression qu’il faut que tout soit parfait pour me lancer. Alors je me soigne hein, mais quand même, il y a souvent cette petite voix qui me dit non mais attends, c’est pas encore le moment et cette petite voix ben elle est très néfaste.’

4. Quel est le véritable rôle d’un coach mindset pour aider à surmonter la procrastination ?

Le rôle d’un coach mindset n’est pas de donner des solutions toutes faites, ce qui serait le travail d’un consultant. Au contraire, son objectif est de créer un contexte propice à la réflexion et à l’introspection, en posant les bonnes questions, en écoutant activement et en remettant en cause les perceptions de l’entrepreneur. En agissant ainsi, le coach aide la personne à trouver ses propres réponses, qui sont intrinsèquement plus puissantes et plus adaptées à sa situation. L’objectif final est de réduire le temps de recherche interne pour accélérer le passage à l’action.

‘Si je pouvais résumer en quelques mots ce que je fais, c’est que moi je crée des contextes les plus appropriés avec les entrepreneurs pour que eux-mêmes trouvent leur réponse et j’essaie de réduire au maximum le temps de recherche qu’il y a dans leur tête et dans nos échanges pour qu’ils passent rapidement à l’action.’

5. Notre cerveau nous empêche-t-il volontairement de passer à l’action ?

Oui, d’une certaine manière. Le cerveau est programmé pour trois fonctions primaires : survie, nourriture, reproduction. Il déteste l’incertitude car elle représente un danger potentiel pour la survie. Passer à l’action, c’est s’exposer à l’inconnu. Le cerveau active alors un système d’alarme (la peur, le stress) pour nous inciter à rester sur un chemin connu et sécurisé. Il ne fait pas la distinction entre une menace réelle (un prédateur) et une menace perçue (le jugement des autres). Il applique le même protocole de ‘danger de mort’, ce qui crée une forte résistance au changement et à l’action.

‘Il y a trois fonctions au cerveau, c’est la survie, la nourriture, manger et se reproduire. […] il déteste l’incertitude quelle qu’elle soit. Genre il dit incertitude potentiellement […] égale possiblement, on va mourir à la fin. […] C’est le même système en fait qu’il y a. C’est genre peur égale hop, on va mourir.’

6. Quelle est la première étape concrète pour vaincre la peur de l’échec ?

La première étape concrète est de rendre la peur tangible au lieu de la laisser comme une angoisse diffuse. Il faut se poser la question : ‘De quoi ai-je peur, précisément ?’. L’exercice consiste à lister de manière exhaustive et sans filtre tous les pires scénarios qui pourraient se produire si l’on passe à l’action. Cet acte d’écriture permet d’objectiver la peur, de la sortir de sa tête pour l’analyser froidement. C’est une étape que la plupart des gens ne font jamais, mais qui est fondamentale pour dédramatiser la situation et commencer à reprendre le contrôle.

‘Faut déjà savoir qu’est-ce que tu définir, qu’est-ce que tu mets derrière la peur. Chose très simple que personne ne fait. Genre en fait, j’ai peur de quoi ? […] Et tu listes OK, quelles sont les choses qui peuvent arriver de pire en le faisant. Et tu listes. Juste basiquement genre on va pas on va aller même pas plus loin que ça.’

7. Comment changer de perspective pour ne plus être paralysé par le jugement des autres ?

Après avoir listé ses peurs, l’étape suivante consiste à évaluer les ressources dont on dispose pour faire face à chaque scénario. On réalise alors qu’on est bien plus armé qu’on ne le pensait. Souvent, la peur du jugement est disproportionnée. On imagine une foule de critiques, alors qu’en réalité, notre peur est souvent focalisée sur l’opinion d’une ou deux personnes spécifiques à qui l’on accorde une importance démesurée. En identifiant ces personnes et en rationalisant leur impact réel, on minimise la peur. On peut alors choisir de se concentrer sur les nombreuses personnes qui bénéficieront de notre action plutôt que sur la minorité qui pourrait la critiquer.

‘Parfois j’ai peur en fait bah j’ai peur que d’une seule personne. Et en fait dans ta dans ta tête, il y avait des milliers de personnes et en fait il y en a qu’une seule.’

8. Est-ce que ne rien faire peut être considéré comme une action ?

Absolument. L’inaction n’est pas un état passif, mais une décision active. Dans de nombreux cas, choisir de ne pas bouger, de ne pas créer ou de ne pas changer est une action en soi, avec ses propres conséquences. C’est l’action de maintenir le statu quo. Dans un environnement en constante évolution comme l’entrepreneuriat, cette ‘action d’inaction’ a pour conséquence de prendre du retard. C’est choisir délibérément de ne pas participer à la course, ce qui, par défaut, signifie perdre des places.

‘Parfois être en inaction est une action, d’accord ? L’action va pas forcément de de de de créer quelque chose mais parfois le fait de d’arrêter de créer, d’arrêter de faire un mouvement est une action.’


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