Utiliser l’IA avant qu’elle ne vous vire : Le guide de survie pour les professionnels en 2025
Le titre peut sembler provocateur, presque alarmiste. ‘Utilisez l’IA avant qu’elle vous vire’. Pourtant, derrière cette formule choc se cache une vérité incontournable que je constate chaque jour sur le terrain : l’intelligence artificielle n’est plus une vague lointaine à l’horizon, c’est un tsunami qui est déjà en train de remodeler le paysage professionnel. La question n’est plus de savoir si l’IA aura un impact sur votre métier, mais plutôt quand et comment vous allez l’intégrer pour ne pas être submergé. Bonjour, je suis Marie, consultante en marketing digital, et depuis l’arrivée de l’IA générative, ma mission a évolué. J’accompagne désormais les entreprises et les professionnels à naviguer dans cette nouvelle ère, non pas par peur, mais par opportunité. Car c’est là que se situe le véritable enjeu. On peut voir l’IA comme une menace, un concurrent déloyal qui ne dort jamais et apprend à une vitesse fulgurante. Ou alors, on peut la voir pour ce qu’elle est vraiment : le levier le plus puissant que nous ayons jamais eu pour augmenter nos capacités, libérer notre créativité et nous débarrasser des tâches qui nous enlisent.
Dans notre discussion avec Laurent pour le podcast Banouse, nous avons abordé ce sujet de front. Comme je le disais, ‘quand l’IA générative est arrivée, je me suis rendu compte que mes clients allaient avoir le même genre de problématique pour suivre’. Cette problématique, c’est celle de la vitesse. L’écosystème IA évolue si rapidement que l’épisode que nous enregistrons fin février 2025 sera pertinent pour une durée limitée. C’est pourquoi il est crucial de ne pas attendre. Attendre, c’est prendre le risque de voir se creuser un fossé de compétences qui deviendra de plus en plus difficile à combler. Cet article n’est pas une simple retranscription. C’est une feuille de route, une introduction développée pour vous permettre d’intégrer l’IA dans votre routine journalière, non pas comme un gadget, mais comme un véritable co-pilote. Nous allons démystifier les outils, explorer les bonnes pratiques et, surtout, changer notre regard sur notre propre travail pour identifier où l’IA peut devenir notre meilleure alliée.
Naviguer dans l’écosystème de l’IA : Choisir ses alliés au quotidien
La première question que l’on me pose est presque toujours la même : ‘Par quel outil commencer ?’. Face à la multitude d’applications qui émergent chaque semaine, il est facile de se sentir paralysé. La course à l’échalote, comme l’évoquait Laurent, est un piège dans lequel beaucoup tombent. La vérité, c’est qu’il n’existe pas d’outil magique et unique. La stratégie la plus efficace est de constituer sa propre ‘boîte à outils’ IA, en comprenant les forces et les faiblesses de chaque grand modèle de langage (LLM). Au quotidien, je ne m’enferme pas dans un seul écosystème. Je jongle constamment entre plusieurs plateformes, car chacune excelle dans un domaine particulier. C’est un peu comme un artisan qui ne se contenterait pas d’un seul marteau pour tout faire ; il a besoin de différents outils pour différentes finitions. Ma sélection de base, celle qui couvre 90% de mes besoins, repose sur un trio : ChatGPT, Gemini et Claude. Comprendre leur spécificité est la première étape pour utiliser l’IA de manière intelligente et ciblée.
ChatGPT : Le couteau suisse de la productivité généraliste
ChatGPT reste, pour moi, le point de départ incontournable. Je le décris souvent comme ‘le number one dans mes usages du quotidien’. Pourquoi ? Parce qu’il est incroyablement polyvalent. Sa force réside dans sa capacité à être un excellent généraliste. Que ce soit pour du raisonnement complexe, de la créativité, de l’analyse de documents ou de la recherche sur le web, il offre une base solide et fiable. Les mises à jour continues d’OpenAI, comme l’intégration récente de la fonction ‘Deep Research’ pour les comptes premium, le maintiennent constamment à la pointe. C’est l’outil que j’ouvre par défaut pour brainstormer, structurer une présentation, rédiger un email complexe ou même corriger une portion de code. Sa fonction de ‘mémoire’, qui lui permet de se souvenir de nos conversations passées, de mon métier, de mes offres, est une avancée majeure qui m’a fait revenir vers lui après une période où j’explorais d’autres options. Ne plus avoir à répéter le contexte à chaque nouvelle conversation est un gain de temps phénoménal. Cependant, il a un talon d’Achille : sa fenêtre contextuelle. C’est un concept technique, mais crucial à comprendre. Il s’agit de la quantité d’informations qu’il peut traiter et mémoriser dans une seule conversation. Si vous lui donnez un document de 100 pages, il y a un risque qu’il ‘analyse les premières pages et les dernières et il va pas vous dire qu’il a pas pris le milieu’. C’est une limitation silencieuse mais importante, qui m’amène à me tourner vers un autre outil pour des tâches spécifiques.
Gemini : Le spécialiste des données massives et de l’analyse vidéo
C’est précisément là que Gemini (anciennement Bard) entre en jeu. Son principal atout est sa fenêtre contextuelle, la plus large du marché actuellement. Là où ChatGPT pourrait ‘oublier’ le milieu d’un long rapport, Gemini peut ingérer et analyser des volumes de texte beaucoup plus importants de manière cohérente. C’est mon choix privilégié lorsque je dois synthétiser des études de marché denses, des transcriptions d’entretiens de plusieurs heures ou des documents juridiques complexes. Il offre une assurance que l’ensemble du contexte sera pris en compte pour fournir une analyse pertinente. Mais son autre super-pouvoir, que les autres n’ont pas encore, est l’analyse vidéo. C’est une fonctionnalité révolutionnaire. Imaginez que vous deviez documenter un processus logiciel complexe. Au lieu de prendre des dizaines de captures d’écran et de rédiger des instructions, je peux maintenant ‘faire un petit screencast vidéo, je le donne à Gemini et il va me documenter par écrit tout ce que j’ai montré’. Le gain de temps est colossal. De plus, son intégration native dans l’écosystème Google est un avantage majeur pour ceux qui, comme moi, l’utilisent intensivement. Avoir Gemini directement dans mon Drive, capable de faire des rapprochements entre différents documents ou de me donner des informations contextuelles sur un Google Sheets, transforme ma façon de gérer l’information. C’est la promesse d’une IA véritablement intégrée à nos flux de travail, et non d’un outil externe que l’on consulte ponctuellement.
Claude : Le maestro de la plume et de la nuance éditoriale
Enfin, il y a Claude. Si ChatGPT est le généraliste et Gemini le spécialiste de la donnée brute, Claude est l’artiste, le littéraire. Pour toutes les tâches qui exigent une finesse d’écriture, une subtilité dans le ton et une capacité à imiter un style spécifique, Claude reste, à mon sens, supérieur. J’ai créé des assistants spécifiques sur Claude pour tous mes besoins éditoriaux. Que ce soit pour rédiger le script d’une vidéo, un article de blog ou des publications pour les réseaux sociaux, je trouve que ‘Claude reste au-dessus sur la capacité à s’approprier un style d’écriture, à proposer des choses qui se rapprochent de la façon dont j’aurais fait mes tournures de phrases’. C’est cette capacité à produire un premier jet de très haute qualité qui me fait gagner un temps précieux. Le texte généré nécessite beaucoup moins de retouches, il sonne moins ‘robotique’ et capture mieux l’intention derrière le message. C’est l’outil idéal pour tous les métiers où les mots sont au cœur de la valeur ajoutée : communicateurs, marketeurs, rédacteurs, etc. Utiliser Claude, c’est comme avoir un partenaire de rédaction extrêmement doué, capable de comprendre la nuance et l’émotion que l’on souhaite transmettre.
En résumé, le choix de l’outil ne doit pas être une question de loyauté à une marque, mais une décision stratégique basée sur la tâche à accomplir. Un problème généraliste ? ChatGPT. Une analyse de données volumineuses ou de vidéo ? Gemini. Une création de contenu textuel de haute qualité ? Claude. Maîtriser ce trio, c’est déjà se doter d’une puissance de travail décuplée.
Au-delà des outils sur étagère : Devenez l’architecte de votre propre efficacité
Avoir les bons outils est une chose. Savoir les personnaliser pour qu’ils travaillent pour vous en est une autre, bien plus puissante. L’une des erreurs que j’observe le plus souvent est de se contenter d’utiliser les IA comme de simples moteurs de recherche améliorés. Le véritable changement de paradigme se produit lorsque vous cessez de subir l’outil pour commencer à le façonner à l’image de vos besoins spécifiques. Laurent a raison de souligner que le marché est inondé d’outils de niche qui sont souvent de simples surcouches de ChatGPT. La clé n’est pas d’ajouter une énième application à votre panoplie, mais de transformer les plateformes généralistes en experts sur-mesure pour vos tâches récurrentes. C’est là que la création d’assistants personnalisés (comme les GPTs sur ChatGPT ou les ‘Custom Instructions’) devient un véritable super-pouvoir professionnel.
Pourquoi créer des assistants IA personnalisés est un ‘game changer’
Pensez à une tâche que vous effectuez toutes les semaines. Par exemple, préparer un rapport de performance pour un client. Chaque fois, vous commencez par donner le même contexte à l’IA : ‘Tu es un expert en marketing digital. Analyse ces données issues de Google Analytics et de nos campagnes publicitaires. Adopte un ton professionnel mais accessible. Structure le rapport avec une synthèse, une analyse détaillée par canal, et des recommandations. Voici le template de nos rapports précédents…’. C’est long, répétitif et source d’erreurs. Créer un assistant personnalisé, c’est faire ce travail de ‘prompting’ une seule fois. Vous lui apprenez qui il doit être, ce qu’il doit savoir, comment il doit se comporter. Une fois créé, votre assistant ‘Rapport Client’ sait exactement quoi faire. Vous n’avez plus qu’à lui fournir les nouvelles données, et il exécute la tâche. C’est ce que je veux dire quand j’affirme que ‘tu as l’option de le faire qui t’évite de prompter à chaque fois la même chose quand tu as une tâche récurrente’. Cette approche transforme une interaction ponctuelle en un processus automatisé et fiable. Vous ne déléguez plus une simple question, vous déléguez une compétence entière. Cela s’applique à tout : un assistant pour rédiger vos posts LinkedIn dans votre style, un autre pour analyser les CV des candidats selon vos critères, un troisième pour brainstormer des idées de contenu en respectant votre ligne éditoriale. Les possibilités sont infinies.
Le point de départ : L’introspection de vos propres processus
Mais comment savoir quoi automatiser ? Comment créer un assistant réellement utile ? La technologie ne peut rien pour vous si vous ne savez pas ce que vous faites. C’est pourquoi la première étape, et la plus importante, est un travail d’introspection. Avant même d’ouvrir ChatGPT, je conseille à mes clients de faire un exercice simple mais puissant. Je leur dis : ‘de la même façon que ton nutritionniste te dirait bah note tout ce que tu manges dans une journée. Ton consultant IA il va dire bon bah c’est quoi tes tâches de la journée, de la semaine’. Prenez une semaine et documentez tout. Pas seulement les grandes missions, mais les micro-tâches : trier des emails, préparer un compte-rendu de réunion, extraire des chiffres d’un tableau, répondre aux questions fréquentes des clients. Pour chaque tâche, posez-vous la question : ‘si j’avais un stagiaire demain ou si je devais partir en vacances pour que quelqu’un me remplace sur mon job, qu’est-ce que je lui dirais ?’. Cet exercice de documentation de vos propres processus est incroyablement révélateur. Vous allez identifier des schémas, des répétitions, des tâches chronophages et à faible valeur ajoutée qui sont des candidats parfaits pour l’automatisation. C’est seulement une fois que vous avez cette carte claire de votre quotidien que vous pouvez commencer à construire vos assistants. Partir de vos besoins réels, et non des fonctionnalités de l’outil, est la seule garantie de succès.
Les données, votre véritable avantage compétitif caché
Dans ce processus de personnalisation, il y a un élément qui peut transformer une IA utile en une IA indispensable : vos propres données. Les modèles comme ChatGPT sont entraînés sur l’immensité d’Internet. C’est leur force, mais aussi leur limite. Ils ne connaissent pas l’historique de vos relations clients, les performances de vos campagnes passées, la culture de votre entreprise. Or, cette information est une mine d’or. Je le vois tous les jours : des entreprises ‘dorment sur des données qui valent énormément’. Une agence de marketing, par exemple, possède des années de données sur les campagnes qui ont fonctionné ou non pour un type de client donné. En nourrissant un assistant IA avec ces données (anonymisées, bien sûr), elle peut créer un modèle de prédiction ou de recommandation bien plus pertinent que n’importe quelle IA généraliste. C’est ce qui permet de créer un véritable ‘modèle niche’. Vous ne pouvez pas vous différencier si vous n’utilisez que des informations publiques. Le véritable avantage compétitif, ‘il vient de quand tu as compris que tu dors sur potentiellement le nouveau pétrole’. L’exemple de Laurent, qui a appris des bases de SQL avec l’aide de l’IA pour analyser ses propres données sans dépendre d’un data analyste, est parfait. Il a transformé des données brutes en informations stratégiques par lui-même. C’est cette capacité à capitaliser sur votre savoir unique, formalisé sous forme de données, qui créera une barrière à l’entrée que vos concurrents auront du mal à franchir.
L’IA, un catalyseur de transformation des métiers : L’exemple du Community Manager
L’intégration de l’IA dans nos routines ne se limite pas à un gain de productivité individuel. C’est un phénomène qui redessine en profondeur les contours mêmes de nos métiers. La peur d’être remplacé est légitime, mais elle est souvent basée sur une mauvaise compréhension de la nature de cette transformation. L’IA ne vient pas tant ‘voler’ des emplois qu’automatiser des tâches. La nuance est fondamentale. Elle nous force à réévaluer où se situe notre véritable valeur ajoutée. L’exemple du community manager, un métier que je connais bien pour l’avoir exercé au début de ma carrière, est particulièrement parlant. Il illustre parfaitement comment un rôle peut évoluer d’une posture d’exécutant polyvalent à celle de stratège augmenté par la technologie.
De l’exécution laborieuse à la supervision stratégique
Il n’y a pas si longtemps, le quotidien d’un community manager en agence était une succession de tâches aussi variées que chronophages. On attendait de lui qu’il soit à la fois ‘copywriter, créateur de visuel, et data analyste pour faire des reporting’. Je me souviens avoir passé une journée entière par client, chaque mois, simplement pour compiler le bilan de performance. Une journée de 8 heures à extraire des données, les mettre en forme dans un PowerPoint, identifier les meilleurs posts et tenter d’en tirer des conclusions. C’était laborieux et laissait peu de place à la réflexion de fond. Aujourd’hui, ce processus est méconnaissable. ‘Avec l’IA, mais ça se fait en une fraction de seconde’. On peut connecter ses sources de données à des outils comme Claude ou d’autres plateformes d’analyse, lui fournir un template de reporting, et il génère le document complet en quelques minutes, graphiques inclus. La tâche qui prenait une journée est réduite à une affaire de supervision et de validation. Qu’est-ce que cela change ? Tout. Le temps ainsi libéré n’est pas du temps mort ; il est réinvesti dans des activités à plus forte valeur. L’attente envers le community manager se déplace : on ne lui demande plus de passer des heures à compiler des chiffres, mais d’être capable d’interpréter les analyses de l’IA pour ‘proposer des nouvelles orientations’, d’être plus créatif, de trouver des angles originaux. Son rôle devient plus stratégique, moins mécanique.
Démocratiser la créativité : Quand l’IA décuple les compétences
Cette transformation ne s’arrête pas au reporting. La création de contenu, autre pilier du métier, est elle aussi bouleversée. Auparavant, pour un visuel de qualité, le community manager dépendait de la disponibilité d’un directeur artistique ou d’un graphiste. Aujourd’hui, les barrières à l’entrée de la création se sont effondrées. Des outils comme Midjourney, ou même les fonctionnalités IA intégrées à Canva, permettent à une personne sans formation en design de produire des visuels professionnels et percutants. On peut même aller plus loin. Je citais l’exemple de Freepik, un outil qui permet de ‘générer des visuels, de les animer au sein du même outil en testant différents modèles vidéo qui sont intégrés’. Le community manager devient autonome sur une grande partie de la chaîne de production de contenu. Cela ne signifie pas que le rôle de directeur artistique disparaît, mais qu’il peut se concentrer sur des projets plus complexes, sur la vision globale de la marque. Pendant ce temps, le community manager gagne en agilité et en réactivité. Les agences les plus performantes sont celles qui l’ont compris et qui investissent pour ‘faire monter en compétence des community managers sur la création d’image’. C’est là que se trouvent les plus grands gains de productivité : en rendant les équipes plus autonomes et polyvalentes, on désengorge les pôles créatifs et on accélère l’ensemble des processus. L’IA agit ici comme un formidable égalisateur de compétences, permettant à chacun de dépasser les limites traditionnelles de son poste.
Adopter l’IA en toute confiance : Gérer la confidentialité et la courbe d’apprentissage
L’enthousiasme pour le potentiel de l’IA doit être tempéré par une approche lucide de ses défis. Deux freins majeurs reviennent systématiquement dans mes conversations : la peur concernant la confidentialité des données et le sentiment d’être dépassé par la vitesse de l’innovation. Ce sont des préoccupations légitimes qu’il faut adresser de front pour permettre une adoption saine et durable de ces technologies au sein des organisations. Ignorer ces aspects, c’est prendre le risque soit d’une utilisation imprudente, soit d’une paralysie qui vous laissera sur le quai pendant que le train de l’innovation file à toute allure.
Confidentialité et données sensibles : Les bonnes pratiques à adopter
La question de Laurent est celle que tout le monde se pose : ‘ça te fait pas un peu flipper toi en terme de privacy de savoir que tout ton drive est analysé par Gemini ?’. Oui, la perspective de laisser une IA analyser l’ensemble de ses données professionnelles peut être angoissante. Cependant, il existe des garde-fous et des bonnes pratiques à mettre en place. Premièrement, il faut distinguer les offres gratuites des abonnements payants. En règle générale, lorsque vous payez pour un service professionnel (ChatGPT Team, Gemini for Workspace, etc.), vous avez des garanties contractuelles. Notamment, la possibilité de ‘bloquer le fait qu’il utilise tes données pour son entraînement’. C’est une option cruciale à activer. Cela signifie que vos conversations et les documents que vous analysez restent dans votre environnement et ne servent pas à améliorer le modèle pour les autres utilisateurs. Deuxièmement, la meilleure protection reste la prudence. Pour tout document contenant des informations confidentielles ou des données personnelles (noms, adresses, données financières…), la règle d’or est l’anonymisation. Avant de téléverser un fichier, il faut prendre le temps de ‘retirer ce qui est sensible et ne garder que ce que tu as besoin d’analyser’. C’est une nouvelle hygiène de travail à acquérir, un réflexe qui doit devenir systématique. La technologie est puissante, mais elle n’absout pas notre responsabilité quant aux données que nous lui confions.
Par où commencer en 2025 ? Éviter la surcharge d’informations
Le second défi est psychologique : comment faire face au déluge constant d’informations sur l’IA ? Chaque jour apporte son lot de nouveaux outils, de mises à jour, de ‘hacks’ révolutionnaires. Pour un non-spécialiste, c’est intimidant. ‘Pour le tout venant, c’est trop d’information en fait. C’est un digeste impossible’. Tenter de tout suivre est le meilleur moyen de se décourager. La stratégie que je recommande est double. D’une part, ne suivez pas tout le monde. Identifiez quelques curateurs de confiance, des créateurs de contenu qui se spécialisent dans votre secteur d’activité. Il y a des experts qui partagent des cas d’usage ‘pour les avocats, les juristes par exemple’. Trouver ces voix pertinentes pour votre métier vous apportera un filtre précieux. D’autre part, et c’est le plus important, rien ne remplace la pratique. La curation est utile, mais elle ne doit pas se substituer à l’expérimentation. Il faut absolument ‘se garder du temps pour tester soi-même. C’est la meilleure façon d’apprendre’. Bloquez une heure dans votre semaine, dédiée à l’exploration d’un outil ou à l’automatisation d’une petite tâche. C’est en mettant les mains dans le cambouis que les déclics se produisent et que vous trouverez vos propres cas d’usage. Vous n’avez pas besoin de tout savoir. Vous avez juste besoin de savoir ce qui peut vous aider, vous, dans votre quotidien. Le voyage commence par un premier pas, une première tâche, un premier prompt.
Conclusion : Votre avenir professionnel commence par un prompt
Nous avons parcouru ensemble le paysage de l’IA en entreprise, de la sélection stratégique des outils à la transformation profonde de nos métiers. Si une seule idée devait rester, ce serait celle-ci : l’intelligence artificielle n’est pas une option, c’est un nouveau paradigme de travail. L’ignorer, c’est accepter de devenir obsolète. Le fossé se creuse déjà, non pas entre ceux qui utilisent l’IA et ceux qui ne l’utilisent pas, mais entre ceux qui l’adoptent de manière stratégique et ceux qui se contentent de l’effleurer. La promesse n’est pas de travailler moins, mais de travailler mieux, de concentrer notre énergie humaine là où elle est irremplaçable : la stratégie, la créativité, l’empathie, la prise de décision complexe. Les tâches répétitives et laborieuses, qui hier encore constituaient une part importante de nos journées, peuvent et doivent être déléguées à nos assistants IA. Votre plus grand atout dans cette transition n’est pas votre maîtrise technique, mais votre curiosité. C’est cette volonté de tester, d’expérimenter, de questionner vos propres habitudes qui fera la différence. Comme nous l’avons vu, le point de départ est simple : documentez votre travail, identifiez les frictions, et demandez-vous ‘Comment l’IA pourrait-elle m’aider ici ?’. Ne vous laissez pas intimider par la complexité apparente. Commencez petit. Automatisez une tâche simple. Créez un premier assistant pour un besoin récurrent. Le titre de cet épisode était une interpellation : ‘Utilisez l’IA avant qu’elle vous vire’. Permettez-moi de le reformuler en un appel à l’action plus positif : appropriez-vous l’IA pour réinventer votre travail, pour décupler votre impact et pour devenir un professionnel augmenté, indispensable dans le monde de demain. Le futur ne s’attend pas, il se construit. Et il commence, souvent, par une simple conversation avec une machine.
Foire aux questions (FAQ)
1. Quel est le meilleur outil d’IA pour commencer au travail ?
Il n’y a pas un seul ‘meilleur’ outil, car le choix dépend de vos tâches. Pour un usage polyvalent, ChatGPT est un excellent point de départ en raison de sa flexibilité. Il est très performant pour la rédaction, le brainstorming et l’analyse de base. Cependant, pour des besoins plus spécifiques, il est judicieux d’adopter une approche multi-outils. Si vous travaillez avec de longs documents ou des vidéos, Gemini sera plus adapté grâce à sa large fenêtre contextuelle. Si la qualité et le style de votre rédaction sont primordiaux, Claude sera probablement supérieur. L’idéal est de se familiariser avec ce trio pour choisir le bon outil au bon moment.
‘J’aime sa liste. Euh mais je dirais qu’au quotidien je jongle entre chat GPT, Claude, Jimini pour les LLM qui font un peu de tout et puis après en complément je vais utiliser du perplexity des outils de de prise de notes…’
2. Comment l’IA peut-elle concrètement m’aider à automatiser mes tâches quotidiennes ?
L’automatisation commence par l’identification des tâches répétitives et chronophages de votre quotidien. Une fois identifiées, vous pouvez créer des ‘assistants’ personnalisés dans des outils comme ChatGPT ou Claude. Par exemple, au lieu de rédiger manuellement un compte-rendu de réunion, vous pouvez donner la transcription à une IA et lui demander de générer un résumé structuré selon un modèle précis. De même, pour des rapports mensuels, vous pouvez créer un assistant qui prend vos nouvelles données et les intègre dans un template préexistant. La clé est de ne pas réinventer la roue à chaque fois mais de créer des processus automatisés pour les tâches récurrentes.
‘Tu crées un assistant et voilà. […] plutôt que de d’avoir X outils différents, bah tu peux tout faire avec GPT si tu à condition que tu saches exactement quels sont tes données à quoi que tu veux mobiliser.’
3. Dois-je m’inquiéter que l’IA analyse mes données professionnelles sur Google Drive ou Microsoft ?
C’est une préoccupation légitime. La règle de base est de ne jamais utiliser de données sensibles ou confidentielles avec les versions gratuites des outils d’IA. Lorsque vous utilisez des abonnements payants et professionnels (comme Gemini for Workspace ou ChatGPT Team), vous disposez de contrôles de confidentialité. Vous pouvez notamment désactiver l’option qui autorise l’entreprise à utiliser vos données pour entraîner ses modèles. La meilleure pratique reste cependant l’anonymisation : avant de soumettre un document, retirez toutes les informations personnelles identifiables pour ne conserver que les données nécessaires à l’analyse. C’est une hygiène de sécurité à adopter.
‘En théorie quand tu es dans un abonnement payant, tu peux bloquer le fait que il utilise tes données pour son entraînement. Donc voilà, on se rapproche à ça, c’est c’est ce côté rassurant.’
4. Quelle est la différence majeure entre ChatGPT, Gemini et Claude pour un usage professionnel ?
La différence réside dans leurs spécialités. ChatGPT est le meilleur généraliste : très polyvalent, créatif et doté d’un bon raisonnement. Gemini se distingue par sa capacité à traiter d’énormes volumes de données (sa ‘fenêtre contextuelle’) et par son aptitude unique à analyser le contenu de vidéos. Il est idéal pour la synthèse de longs documents ou la documentation de processus. Claude, quant à lui, excelle dans les tâches éditoriales. Il est supérieur pour capturer et reproduire un style d’écriture spécifique, ce qui le rend parfait pour la création de contenu de haute qualité qui nécessite moins de retouches.
‘ChatGPT, je dirais que c’est le number one […], il est très bon en généraliste. […] C’est là que Gemini m’intéresse parce qu’il a la plus large fenêtre contextuelle. […] J’en ai que j’ai créé sur Claude pour des usages très spécifiques qui sont liés à l’éditorial.’
5. Faut-il utiliser de nombreux outils d’IA spécialisés ou se concentrer sur les grands modèles ?
Il est plus efficace de maîtriser les grands modèles généralistes (ChatGPT, Claude, Gemini) et d’apprendre à les personnaliser plutôt que de s’éparpiller avec une multitude d’outils de niche. La plupart de ces outils spécialisés sont simplement des applications construites sur l’API de ces grands modèles, avec une interface simplifiée. En apprenant à créer vos propres assistants personnalisés au sein de ChatGPT, par exemple, vous pouvez reproduire la fonctionnalité de nombreux outils spécialisés, mais avec une solution parfaitement adaptée à vos besoins. Cela vous donne plus de contrôle et évite de multiplier les abonnements.
‘Demain plutôt que de d’avoir X outils différents, bah tu peux tout faire avec GPT si tu à condition que tu saches exactement quels sont tes données. […] Ça sera jamais mieux que quand tu le crées toi-même pour ton propre besoin quoi.’
6. Comment puis-je me former à l’IA sans me sentir dépassé par le volume d’informations ?
La clé est d’être sélectif et pratique. Premièrement, ne tentez pas de tout suivre. Identifiez quelques sources fiables et spécialisées dans votre domaine (newsletters, créateurs de contenu) qui filtrent l’information pour vous. Deuxièmement, et c’est le plus important, consacrez du temps à l’expérimentation personnelle. La théorie ne suffit pas. Bloquez un créneau horaire chaque semaine pour tester un outil ou automatiser une de vos tâches. C’est en pratiquant que vous apprendrez le plus efficacement et que vous découvrirez ce qui est réellement utile pour vous, loin du bruit médiatique ambiant.
‘Il faut aussi se garder du temps pour tester soi-même. C’est la meilleure façon d’apprendre en fait. On peut pas 100 % se reposer sur les autres pour monter en compétence sur ce sujet, il faut vraiment s’astreindre à je teste.’
7. L’IA va-t-elle vraiment faire disparaître des métiers comme celui de community manager ?
L’IA ne fera pas disparaître le métier, mais elle le transforme radicalement. Les tâches répétitives et laborieuses, comme la création de rapports de performance ou la production de visuels simples, sont de plus en plus automatisées. Cela ne rend pas le community manager inutile, au contraire : cela libère son temps pour des activités à plus haute valeur ajoutée. Le community manager de demain passera moins de temps à exécuter et plus de temps à élaborer des stratégies, à analyser les tendances, à faire preuve de créativité et à gérer la relation avec la communauté. Son rôle devient plus stratégique et moins technique.
‘Aujourd’hui avec Lia, mais ça se fait en une fraction de seconde. […] tout ce que tu attendre ton community manager, c’est pas nécessairement qu’il soit le meilleur data analyste, mais par contre ce que tu attendre lui, c’est qu’il soit peut-être créatif.’
8. En quoi les données de mon entreprise sont-elles si précieuses pour l’IA ?
Les données internes de votre entreprise (historique client, performances de campagnes, processus internes, etc.) sont un trésor car elles sont uniques. Les IA généralistes sont entraînées sur des données publiques disponibles sur Internet. En entraînant un modèle d’IA sur vos propres données, vous pouvez créer un outil spécialisé qui ‘comprend’ votre contexte, votre marché et vos clients d’une manière qu’aucune IA généraliste ne pourra jamais égaler. C’est ce qui vous permet de créer un véritable avantage compétitif, en développant des analyses prédictives, des recommandations personnalisées ou des automatisations ultra-pertinentes propres à votre activité.
‘Le vrai avantage compétitif, il vient de quand tu as compris que tu dors sur potentiellement le nouveau pétrole et que si tu apprends à bien l’utiliser […] tu gagnes un temps d’avance.’




